Saint-Etienne coupe d'europe ! - LE BILAN DE LA SAISON DE L'ASSE 2018-2019 - Le Progrès
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ÉDITION NUMÉRIQUE
Mardi 11 juin 2019 - Supplément - Loire
LE BILAN DE LA SAISON DE L’ASSE 2018-2019
Saint-Etienne
coupe d’europe !
William Saliba au micro fête avec les joueurs et le public la qualification des Verts en Ligue europa, concrétisation d’une saison réussie. Photo Yves SALVAT
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Mardi 11 juin 2019 SUPPLÉMENT 3
FOOTBALL Ligue 1
La régularité et le printemps
fleuri de victoires ont payé
En plus d’avoir fini fort, l’AS-
SE a fait preuve d’une belle
régularité, terminant,
au terme d’un sprint final
haletant, à la 4e place
la seule saison où ce strapon-
tin est seul qualificatif pour
la Ligue Europa. Chapeau.
A près un début de saison
poussif, une victoire, trois
nuls et une défaite pour débuter.
Les Verts étaient 14e après le
revers à Paris avant d’enchaîner
trois victoires de rang pour grim-
per à la 4e place fin septembre.
L’AS Saint-Étienne a occupé ce
rang dix-sept fois en trente-huit
journées, preuve d’une régulari-
té exemplaire durant la saison,
qualité essentielle pour bien fi-
gurer en Ligue 1. Lors de chaque
phase, l’équipe a pris trente-trois
points. « L’important c’est la ré-
gularité », disait Jean-Louis Gas-
set en janvier.
Les Verts ont validé leur billet pour l’Europe en l’emportant devant Nice (3-0, 37e journée). Photo Progrès/Yves SALVAT
À Caen, le déclic
les points perdus. Une date mar- c’est là qu’on a sorti l’idée de mal de pépins », expliquait Jean- de lancer dans le grand bain des
Portés par leur maître à jouer quera la saison des Verts au fer dire : “Et si on était invaincus Louis Gasset après le dernier joueurs issus du centre de forma-
Wahbi Khazri, en feu durant la rouge, le 16 mars : six jours plus jusqu’à la fin ? Car maintenant, match à Angers, englobant, les tion, dont deux en particulier et
première moitié de la saison, ils tôt, ils s’inclinent 1-0 face à Lille les équipes sont jouables”. blessures, les expulsions (7), les avec succès : William Saliba, ré-
ont rapidement su que, sauf au en encaissant un but à la 87e C’était peut-être un match char- aléas avec la VAR, les matches vélation de la saison, et Arnaud
gré d’immenses déconvenues, ils après que Ruffier a longtemps nière pour nous », indiquait le sans supporters… Parmi les bles- Nordin, qui a fini très fort. Avant
ne seraient pas dans le ventre retardé l’échéance. Par la suite, coach avant que la série ne s’ar- sures enregistrées, deux graves : de partir en vacances, Gasset a
mou. Une solidarité à toute une idée a germé dans l’esprit rête à domicile contre Montpel- celles de Gabriel-Silva (tendon conclu comme il le fallait, met-
épreuve, des joueurs de talents des Stéphanois. Jean-Louis Gas- lier (0-1, 36e journée). Pari pres- d’Achille) et Kevin Monnet-Pa- tant en avant la combativité
et un groupe qui s’entend bien set l’a évoqué : « Le déclic, on l’a que gagné. La série de quet (ligaments croisés). C’était exemplaire de tout son groupe :
ont permis de voguer contre eu à Caen. On était sur deux six victoires et un nul a installé l’un des risques avec un groupe « Même avec des jeunes on n’a
vents et marées. Pas aidés par la défaites, dont celle contre Lille confortablement l’ASSE au pied professionnel restreint souhaité jamais lâché. »
VAR dans la phase aller, les Sté- et on avait fini de jouer les équi- du podium. « La saison n’a pas par le coach. Cela a permis, et Damien NORE
phanois ont par la suite récupéré pes qui étaient devant nous. Et été facile. Nous avons connu pas c’était l’un des objectifs du club, damien.nore@leprogres.fr
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4 SUPPLÉMENT Mardi 11 juin 2019
FOOTBALL ASSE
Un derby dans le Chaudron
des plus cruels
Les Verts ont perdu les
deux derbies, notamment
en s’écroulant lors du
match retour à Geoffroy-
Guichard. La double con-
frontation illustre l’inca-
pacité chronique des
Stéphanois à prendre des
points face aux grosses
écuries du championnat.
L e 20 janvier, les Verts ont
connu une désillusion ter-
rible. Ils ont perdu le derby
dans un scénario cauchemar,
encaissant un but au bout du
bout du temps additionnel,
battus dans les arrêts d’un jeu
d’un match qu’ils auraient pu
aussi remporter.
Trois points
sur vingt-quatre
possibles contre
le top 5
Le précédent passage de
l’OL à Geoffroy-Guichard
avait laissé un stade en lam-
beaux, son équipe les fesses
rougies par le score (0-5). Un Moussa Dembélé prend le dessus sur Loïc Perrin pour crucifier Stéphane Ruffier et les Verts le 20 janvier. Photo Le Progrès/Richard MOUILLAUD
a n p l u s t a r d , l e s Ve r t s
l’avaient aussi mauvaise mais cendus du podium et bien mieux armés. À la faveur voque. Les Verts ont pris trois portés sur trente-six. La chan-
pas pour les mêmes raisons. n’étaient plus invaincus à d’une victoire phocéenne points sur vingt-quatre possi- ce, encore faut-il savoir la
Après l’humiliation, ce sont Geoffroy-Guichard après ce contre Montpellier lors de la bles, en battant l’OM à l’aller. provoquer, n’a pas toujours
les regrets qui sont venus peu- derby qui sonnera comme dernière journée, le bilan face Ils ont encaissé quinze buts et tourné en faveur des Verts
pler leurs nuits. Les Stépha- l’un des plus cruels pour l’AS- aux équipes qui composent le n’en ont inscrit que quatre. avec quelques défaites cruel-
nois avaient eu les meilleures SE. La double confrontation top 5 avec elle (Paris, Lille, Avec un nul et une défaite les ou courtes. Toutefois, cet-
occasions, vaincus par un Lo- face à l’OL (1-0, 1-2) a mis en Lyon, Marseille) est à peine contre les Héraultais et un te incapacité chronique à
pes de gala et un but de Dem- valeur les difficultés face aux peu mieux qu’avant l’épilo- nul à l’aller à Nice et une montrer les limites d’un grou-
bélé au bout du suspense. Ils « gros » du championnat, les gue de la saison. La statisti- victoire, ce total contre le top pe de joueurs expérimentés
étaient du même coup des- trois permis étant, certes, que de l’ASSE est sans équi- 7 est porté huit points rem- restreint.
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Mardi 11 juin 2019 SUPPLÉMENT 5
FOOTBALL ASSE
La saison en chiffres et en images
Auteurs d’une saison
remarquable et malgré
les nombreux coups
durs rencontrés, les
hommes de Jean-Louis
Gasset, en terminant
4e, retrouvent la coupe
d’Europe et la Ligue
Europa deux ans après
l’avoir quittée.
Macky DIONG
33
L’ASSE a empoché 33
points lors de la phase
aller et 33 points après
la trêve. Avec un total de
66 points, les Verts ont
fait preuve d’une grande
régularité tout au long
de la saison.
Robert Beric délivre les Verts contre Nice, lors de la 37e journée. L’ASSE s’imposera 3-0 et obtiendra son billet pour la Ligue Europa. Photo Yves SALVAT
4 13
7
Avec 7 cartons rouges
Comme leur 4e place mais
aussi comme la quatrième
Avec 13 buts, Wahbi
Khazri est le meilleur
buteur du club en cham-
reçus cette saison, défense du championnat. pionnat et 10e au général.
Avec 41 buts encaissés, Il n’a toutefois trouvé le
l’AS Saint-Etienne est chemin des filets qu’une
la deuxième équipe à la défense stéphanoise
se situe juste derrière seule fois depuis le mois
en avoir le plus récolté Lille, Nice et le PSG. de janvier puisque 12 de
sur les terrains de Ligue Les Verts sont toutefois ses 13 buts ont été réali-
1, à égalité avec Dijon. 5e en attaque avec 59 La moyenne de spectateurs à sés entre la 1re et la 20e
Seul Marseille, avec Comme Cabella, Subotic, buts marqués, derrière Geoffroy-Guichard cette saison journée. L’international
tunisien est aussi le
8 rouges, fait pire. Debuchy, M’Vila, Khazri, le PSG, l’OL, le LOSC en Ligue 1 est de 28 400 pour une
meilleur passeur des
Salibur et Hamouma ont été et l’OM. capacité maximale de 42 000. Verts avec 7 passes
expulsés après un carton C’est la 5e meilleure affluence du décisives.
rouge. Photo P. VACHER championnat.. Photo Y. SALVAT
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6 SUPPLÉMENT
FOOTBALL ASSE
Tops et flops de la saison :
Les internautes étaient invités à s’exprimer sur le
site du Progrès (*) en donnant leurs tops et leurs
flops de la saison de l’AS Saint-Étienne, achevée la
semaine dernière à Angers. Les catégories étaient
nombreuses et il y avait cinq propositions à chaque
fois : le meilleur joueur, le plus décevant, la révéla-
tion, le plus beau match, le pire, la petite phrase à
retenir, ainsi que le plus joli but ou encore le plus
bel arrêt du gardien, Stéphane Ruffier. Sans surpri-
se, le dernier rempart a été élu meilleur joueur. Sa
plus belle parade est un arrêt réflexe, selon les lec-
teurs, lors de son dernier match disputé. Le 18 mai,
l’ASSE reçoit Nice (37e journée) et doit valider son
billet pour l’Europe. Sur corner, le ballon revient
dans les pieds de Pierre Lees-Melou. Le milieu de
terrain croit le catapulter au fond des filets sur un tir
en force à bout portant. Ruffier, à terre, se relève à
vitesse grand-V et claque le ballon. Peu après,
Robert Beric ouvre la marque. Les Verts s’impose-
ront 3-0.
Damien NORE
(*) www.leprogres.fr
Stéphane Ruffier, ici dans le derby perdu à Lyon (1-0, 14e journée), a été élu meilleur joueur.
Photo Progrès/Frédéric CHAMBERT
LA DÉCEPTION. Loïs Diony est, selon les internautes du Progrès,
le joueur le plus décevant de l’ASSE. Après un début de saison
prometteur, l’attaquant aux cinq buts avant la trêve hivernale
a vite agacé avec sa maladresse et son manque d’efficacité. LA RÉVÉLATION. Sans surprise, William Saliba a été plébiscité. Le défenseur, qui a 18 ans en mars, a fait preuve
L’ancien Dijonnais a été relégué sur le banc puis blessé de régularité et a étonné avec une telle assurance à cet âge-là. Capable de jouer dans l’axe et dans le couloir
pour terminer la saison. Photo Le Progrès/Philippe Vacher droit, il a aussi disputé deux rencontres durant le parcours en Gambardella. Photo Le Progrès/Frédéric CHAMBERT
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Mardi 11 juin 2019 7
les internautes ont choisi
LE PLUS BEAU BUT. À l’entrée de la surface, Wahbi Khazri, devant Luiz Gustavo, trop court, expédie un
LE PLUS BEAU MATCH. Menés à la pause, les Stéphanois ont renversé missile dans le but de Mandanda. Menés 1-0 par l’OM à Geoffroy-Guichard (16e journée), les Verts s’imposent
la vapeur face à l’OM à Geoffroy-Guichard le 16 janvier en match grâce à un doublé de leur attaquant et grimpent alors sur le podium. Photo Le Progrès/Philippe VACHER
retard de la 16e journée. Grâce à un doublé de Wahbi Khazri, qui a
inscrit le but de la victoire à la 88e minute après avoir remis l’ASSE
dans le match sur penalty, les Verts étaient grimpés sur le podium
juste avant de recevoir l’OL, alors 4e… Photo Le Progrès/Philippe VACHER
LE PIRE MATCH. Une semaine après leur victoire contre Marseille
(lire ci-contre) et trois jours après la cruelle défaite dans le derby,
les Verts de Robert Beric, par un temps hivernal, ont pris un gros
coup de froid et tourné le dos à la Coupe de France en seizième
contre Dijon. Sur leur pelouse, les Stéphanois ont été giflés, défaits
6-3. Ils perdaient 5-1 à la 52e minute… Personne n’avait vu venir Jean-Louis Gasset et Roland Romeyer donnent une conférence de presse pour annoncer le départ de
cette élimination retentissante. Photo Le Progrès/Philippe VACHER l’entraîneur. Ce dernier justifie : « Je finis rincé. J’ai choisi ma famille. » Photo Le Progrès/Frédéric CHAMBERT
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8 SUPPLÉMENT
FOOTBALL ASSE
Gasset, du maintien à une q
C’est le lundi 20 mai que dépensée pour se sortir d’une
le couperet est tombé. situation délicate est fatale aux
Jean-Louis Gasset, fatigué Ligériens dans le sprint final.
et désireux de se rappro- Qu’importe, Jean-Louis Gasset
cher de sa famille, a pré- a réussi sa mission. Il a redonné
féré mettre fin à son confiance à tout un club : staff,
aventure verte. Retour sur joueurs et supporters.
18 mois de succès. Dix jours après la fin du
championnat, le coach décide
L’ aventure a démarré fin no-
vembre 2017. Après le dé-
part d’Oscar Garcia, Jean-
de rester. Le mercato estival est
géré d’une main de maître. Mal-
gré le départ de Bamba à Lille,
Louis Gasset est appelé à la les cadres décident de rempiler.
rescousse pour épauler Julien Khazri, lui, quitte Rennes pour
Sablé à la tête d’une équipe venir travailler sous les ordres
malade. Les résultats ne s’amé- de Jean-Louis Gasset tandis
liorent pas et l’Héraultais de- que Kolodziejczak est prêté par
vient numéro 1 juste avant la les Tigres. Le coach préfère la
trêve. Pour sa première sur le qualité à la quantité même s’il
banc, à Guingamp, il subit une avoue avoir « fait quelques con-
défaite (2-1). « C’est tout un cessions. J’avais dit seize pros
puzzle qu’il faut reconstruire, ».
mais dans le calme », a-t-il dit Après un départ en Ligue 1
après la rencontre. À l’issue de délicat, l’ASSE redresse la bar-
la phase aller, les Stéphanois re en signant trois victoires
pointent à la 16e place… consécutives. Entre la 8e jour-
née et le terme du champion-
La remontada s’arrête nat, les Verts ne descendront
aux portes de l’Europa pas au-delà de la 6e place ! C’est
la preuve d’une régularité à tou-
C’est alors que l’aura et le car- te épreuve dont Jean-Louis
net d’adresses du coach à la Gasset, associé à son ami Ghis-
casquette se révèlent utiles. lain Printant, est l’instigateur.
Cinq joueurs rejoignent le Fo- On pourra toujours lui repro-
rez lors du mercato hivernal : cher de ne pas avoir battu une
Debuchy, Subotic, M’Vila, équipe du top 5 (sept défaites,
Ntep et Beric (de retour de prêt un nul). Mais les miracles ont
d’Anderlecht). Après un mois des limites même si l’ASSE mé-
de janvier 2018 en rodage, les ritait certainement mieux dans
Verts deviennent irrésistibles. les deux derbys perdus.
Ils signent une folle série de Personne ne lui en voudra et
treize matches sans défaite. la communion après la victoire
Aux portes de l’enfer quatre contre Nice (3-0), en est la
mois plus tôt, l’AS Saint- preuve parfaite. Il a même fait
Étienne pointe à la 5e place à rêver tout un peuple de Ligue
trois journées de la fin et se met des champions. Chapeau !
à rêver d’Europe. Mais l’énergie Romain COLANGE Jena-Louis Gasset peut avoir le sourire : il laisse l’ASSE là où il voulait l’emmener. En coupe d’Europe. Photo Progr
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Mardi 11 juin 2019 9
qualification européenne
UNE CARRIÈRE VERTE « Je n’abandonne pas. Je ne
EN CHIFFRES
suis pas en état, c’est tout »
68 « J’ai pris la décision de rentrer
chez moi, ma mission est termi-
née. » Il n’a suffi que d’une phrase,
Jean-Louis Gasset aura ce mardi 21 mai, peu après 16 heu-
disputé 68 matches offi- res, pour clore définitivement une
ciels à la tête de l’ASSE. histoire d’amour aussi passionnel-
Son bilan s’élève à 31 le que destructrice, entre un hom-
victoires, 21 défaites et 16 me et tout un peuple, débutée il y a
nuls. quinze mois. Alors qu’il avait con-
voqué les journalistes pour une
conférence de presse surprise,
1,75 Jean-Louis Gasset s’est exprimé
longuement sur les raisons de son
choix, la mine sombre et les yeux
Les derniers mots de Gasset.
Photo Progrès/Frédéric CHAMBERT
Selon l’agence de statisti- rougis.
ques Opta, Jean-Louis blic. J’étais venu pour accomplir
Gasset a pris 1,75 points « Quelle est la priorité une mission et je pense qu’avec
de moyenne depuis qu’il de sa vie ? » Ghislain (Printant), on a remis
est sur le banc de l’ASSE. « Je finis rincé. Déjà l’année der- Saint-Etienne là où il doit être. »
C’est le meilleur total pour nière, je m’étais posé la question si Mais le futur ex-entraîneur des
un coach stéphanois de- je continuais l’aventure, ma mis- Verts tient à clarifier les choses :
puis Robert Herbin, en- sion maintien étant accomplie. « Je n’abandonne pas. Je ne suis
tre 1972 et 1983 (1, 85 Mais une fois le deuxième objectif pas en état, c’est tout. Je n’ai plus
points). réussi (l’Europe), on se pose la l’énergie. Physiquement, je suis
question : « Dans quel état on se usé. J’ai besoin de vacances, Pour
trouve ? » Je peux vous dire qu’on moi, la mission se finit en apothéo-
98 finit très fatigué. Et quand on arri-
ve à un âge un peu mur, on se de-
mande quelle est la priorité de sa
se ».
Macky DIONG
Entre le 27 janvier et le vie ? Ou sa passion, qui dure de-
6 mai 2018 et une défaite
contre Bordeaux, Jean-
Louis Gasset a réalisé une
puis quarante ans, ou la famille.
Aujourd’hui, j’ai choisi la famille. »
Celui qui a fait des Verts une ma-
} J’étais venu
pour accomplir
incroyable série de 13 chine de guerre depuis un an et une mission et je
matches sans défaite, soit
98 jours d’invincibilité (8
demi a indiqué avoir pris sa déci-
sion plusieurs jours avant cette ul-
pense qu’avec
victoires, 5 nuls). time conférence de presse : « Je ne
Ghislain, on a
voulais pas déstabiliser le groupe remis Saint-
pour arriver à l’objectif, ni plomber Etienne là où il
l’ambiance samedi soir alors doit être ~
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10 SUPPLÉMENT
FOOTBALL Ligue 1
Rocheteau : « L’ASSE re
À 64 ans, Dominique Roche-
teau a décidé de prendre sa
retraite. Un choix assumé
pour le directeur sportif
qui met un terme à une
riche carrière chez les Verts.
Est-ce que vous avez pris
conscience que votre aventu-
re avec l’ASSE est terminée ?
« À partir du moment où j’ai
pris ma décision, dimanche
« Je suis un gamin (sourires). Vu le maillot, est-ce que c’est avec les dernier (le 19 mai), je l’ai com-
pros ou la CFA à l’époque ? Ah, non, je suis dans le vestiaire des pros. plètement intégré. Ce n’est pas
Cela devait être l’un de mes premiers matches à Geoffroy-Guichard, que je suis content, c’est une
je pense. Mon premier match dans le Chaudron ? Oui, je me souviens. page qui se tourne, mais je suis
C’était contre Nancy (le 19 septembre 1972) mais je l’avais raté. Je serein, tranquille. Je me posais
n’étais pas encore prêt, j’avais 17 ans. » Photo archives Le Progrès des questions de faire encore
une saison. Le fait de bien ter-
miner, ça a joué. Tout s’est mé-
langé et c’est peut-être ça qui
m’a fait prendre ma décision
rapidement. C’était le mo-
ment. »
« Je vais rester en contact
avec l’ASSE »
Cela a été difficile d’aller le
dire à Roland Romeyer ?
« Avant, j’ai rencontré Jean- Dominique Rocheteau a été pendant neuf ans le directeur sportif de l’ASSE. Ph
Louis (Gasset) pour lui dire.
On en avait déjà parlé. Dans la Enfin, c’est un grand mot car dans un grand club, populaire
foulée, je suis allé voir Roland. j’espère que ça va continuer, et médiatique. Il y a beaucoup
Ça n’a pas été difficile car que les joueurs vont rester et de pression, de tension, de gros
j’avais pris ma décision. La vie, qu’on fera une belle coupe objectifs. J’étais au quotidien
c’est faire des choix. En règle d’Europe. C’est vrai que Jean- avec le groupe et le staff, tou-
générale, je ne suis jamais reve- Louis arrête mais il n’y a pas jours en relation avec le prési-
« Ah, avec Roby (Robert Herbin). Déjà, j’avais un autre look (sourires). nu dessus. » que ça. » dent. C’est dur, usant et fati-
Je suis un peu plus vieux. L’armée ne devait pas être très loin puisque guant. »
j’avais les cheveux courts. Mon premier coach a été Robert Philippe, Est-ce que votre départ Est-ce qu’il y a un peu
qui a été important pour moi pendant la formation. Puis il y a eu Roby. a un rapport avec celui d’usure, de fatigue ? Si demain, l’ASSE
On avait une relation… (Il réfléchit). J’étais le petit jeune alors ce de Jean-Louis Gasset ? « Bien sûr. Même si on est des vous demande des conseils…
n’était pas évident au début. Je n’en menais pas très large devant le « C’est un tout. Pour moi, privilégiés dans ce monde du (Il coupe). « Je vais rester en
Sphinx. Ensuite, on parlait de pas mal de choses, notamment de c’était un peu une fin de cycle. football, on est à Saint-Étienne, contact avec l’ASSE. Je ne sais
musique : lui, c’était plus classique, moi rock. » Photo archives Le Progrès
« Galtier et Gasset sont peut-être actuellement
les deux meilleurs coachs français »
Dominique Rocheteau n’aura finalement
côtoyé que deux coachs. Le premier, Chris-
tophe Galtier, avec qui il a collaboré sept
saisons. Le second, Jean-Louis Gasset, pen-
dant dix-huit mois. L’Ange vert voit des
similitudes entre les deux entraîneurs.
« C’est difficile de faire des classements
mais ce sont peut-être actuellement les
deux meilleurs coachs français. Au-delà de
ça, j’ai eu des relations fortes avec eux. Il y
a la qualité d’entraîneur mais l’humain…
Ils arrivent à fédérer leur groupe. C’est
comme ça qu’ils ont des résultats. Les
joueurs ont envie de se défoncer pour
eux. » Photo archives Le Progrès/Celik ERKUL
Si Jean-Louis Gasset va prendre du repos,
« C’est Kiev (le 17 mars 1976, quart de finale retour de Coupe des Christophe Galtier va continuer avec Lille, encore plus haut. Je pense qu’un jour, il
clubs champions, victoire 3-0 a.p.). On mène 2-0 et je vais mettre le qu’il a menée jusqu’à la Ligue des cham- aimerait aller à l’étranger. Vu son parcours,
troisième dans pas longtemps (sourires). C’est un match de légende, pions. Dominique Rocheteau lui prédit un il pourrait viser un grand club. Cela serait
celui qui m’a le plus marqué. Vendredi matin (jour de rencontre face bel avenir : « Je ne vais pas parler pour lui bien pour lui. »
à Angers), lors de la séance vidéo de préparation pour les joueurs, mais je pense qu’il est ambitieux. Il vise R. C.
ils m’ont mis le résumé du match de Kiev. » Photo archives Le Progrès
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estera mon club à vie »
Il y a eu les larmes de
Roland Romeyer quand
il a confirmé votre départ.
Vous avez également reçu
beaucoup d’hommages.
« Ce n’est pas une première
fois. Quand j’ai arrêté mais car-
rière de footballeur, j’ai connu
ça aussi. Même un peu plus
(sourires). Je ne dirai pas que je
suis habitué ni blasé mais avec
l’âge, tu le prends avec beau-
coup plus de recul. »
« Un club particulier »
} La majorité « Liverpool, Anfield Road (le 16 mars 1977, quart de finale retour de la
Coupe des clubs champions, défaite 3-1 et élimination). Ce match, c’est
beaucoup de frustration. On n’était pas loin de se qualifier. On gagne 1-0 à
des joueurs a l’aller puis on marque à l’extérieur avant de prendre deux buts à la fin. Je
toujours eu un sais que pour Liverpool, ça fait partie des quelques-uns de leurs matches
Le football a pas mal évolué. certain respect de légende. L’ambiance était extraordinaire. » Photo archives Le Progrès
Est-ce que, parfois, vous vous
sentiez dépassé par rapport pour ma carrière ~
à la génération actuelle ? Dominique Rocheteau
« Non. J’ai sept enfants et le
fait de côtoyer des jeunes, on
est toujours dans le coup, à sait. Ils m’ont toujours fait con-
tous les niveaux. Comme je suis fiance même dans les moments
assez ouvert à beaucoup de difficiles. »
choses, je n’ai pas eu de problè-
mes avec les joueurs. La majori- Votre vie en vert a été très
té d’entre eux a toujours eu un riche. Qu’est-ce qui vous a
certain respect par rapport à le plus marqué ?
ma carrière. Cela a joué aussi. » (Il réfléchit). « C’est cet
hoto Le Progrès / Philippe VACHER amour du club que je ressens et
Certains parlent des que j’ai ressenti. Des suppor-
pas comment cela va se passer. difficultés à travailler ters, bien sûr, mais aussi des
Cela s’est passé rapidement avec les deux présidents. joueurs. Quand ils viennent ici,
avec Roland, on a parlé, dans « Après, ce que disent les mé- en général, ils repartent mar-
l’émotion quand même car il dias… De mon côté, quand je qués. C’est un club particulier.
était surpris. On se reverra car dis que c’est usant, ce n’est pas Cet amour perdurera tout le
il s’est passé beaucoup de cho- par rapport à cela. Roland et temps. Par rapport à d’autres
ses cette semaine. Je vais rester Bernard sont venus me cher- clubs, quand Saint-Étienne est
à Saint-Etienne, je passerai de cher il y a neuf ans. On m’avait en difficulté, le public a tou-
temps en temps au club. Je ne dit que ça ne serait pas facile jours été là. Comme dit Roland, « Une légende, Georges (Bereta). Ah, je me souviens : c’est juste
pars pas définitivement. Je res- mais ils ont trouvé leur façon c’est quelque chose qui se trans- avant l’ouverture du musée des Verts. C’est la réception des poteaux
terai ambassadeur du club, de travailler : chacun à sa pla- met entre les générations. » carrés. Je crois que ça se passe chez Roland (Romeyer) à la Sacma.
j’irai voir des matches. Ça sera ce. Ils ont des caractères et des Recueilli par Damien NORE Ah, les poteaux carrés… Cela fait partie de l’Histoire. Je ne peux pas
toujours mon club à vie. » personnalités différentes, on le et Romain COLANGE en dire beaucoup plus (sourires). » Photo archives Le Progrès/Celik ERKUL
L’Ange vert aussi chez les Bleus
La carrière de Dominique
Rocheteau chez les Bleus a
commencé quand il avait 20
ans. Pour sa première, il inscrit
un doublé face au Real Madrid
(les sélections affrontaient des
clubs en début de saison,
NDLR). « Quand je suis arrivé
chez les Bleus, il y avait pas
mal de Stéphanois (Larqué,
Lopez…). Cela s’est fait natu-
rellement. Puis à 20 ans, je ne
me mettais pas de pression.
C’était ma force », explique-t-il. Dominique Rocheteau avec l’équipe de France à Geoffroy-Guichard,
lors de l’Euro 1984. Photo archives Le Progrès
Un souvenir douloureux
dans le Chaudron reux face à la Yougoslavie lors Guichard, c’est dur. »
Entre 1975 et 1986, il a été de l’ultime match du premier Dominique Rocheteau a éga-
sélectionné 49 fois pour quinze tour (victoire 3-2, triplé de Mi- lement remporté la Coupe in- « La victoire en Coupe de la Ligue en 2013. C’est magnifique mais
buts et douze passes décisives. chel Platini) à… Saint- tercontinentale des nations je n’ai vu que les images, je n’étais pas là (pour la parade en ville,
L’apogée reste le titre de cham- Étienne : « On était mené à la (1985) et disputé trois Coupes NDLR). J’étais resté à Paris car j’avais une émission. Je suis
pion d’Europe décroché en pause (0-1). Je suis sorti à la du monde (1978, 1982 et revenu le lendemain. Ce n’est pas surprenant, cela montre l’amour
1984 malgré un temps de jeu mi-temps car je ne faisais pas 1986). et la passion du club. J’espère qu’il va y avoir d’autres titres.
réduit et un souvenir doulou- un bon match. À Geoffroy- R. C. Vivre ça, c’est fabuleux. » Photo archives Le Progrès/Celik ERKUL
W4211 - V012 SUPPLÉMENT
FOOTBALL ASSE
Ghislain Printant, c’est de l
Les proches du nouvel tains glisseront des bulletins à longtemps au comité directeur
entraîneur numéro un des son nom lors des élections dépar- du MHSC, qui leur a donné la
Verts racontent l’homme tementales. L’homme, qui a été fibre du ballon rond. En 1976,
et le technicien. Portrait. marqué à vie par son passage sur ses deux frères aînés offriront à
l’île de Beauté (lire par ailleurs), l’actuel adjoint de l’ASSE, alors
S a voix résonne dès l’entrée
dans le village de l’Etrat. On
exagère à peine. Dès qu’il y a une
est le même sur un terrain en
dehors. Et ça n’a pas de prix pour
Fabrice Grange, l’entraîneur des
âgé de 15 ans, le voyage jusqu’à
Glasgow. « Pour lui c’est quelque
chose d’immense d’entraîner les
séance au centre d’entraînement gardiens stéphanois. « Humaine- Vert aujourd’hui après en avoir
des Verts, on entend que lui. La ment, Ghislain est quelqu’un de été un fervent supporter » souffle
semaine, c’est Ghislain Printant droit et honnête. Il a des valeurs. avec émotion son frangin.
le patron. Si Jean-Louis Gasset Pour moi, c’est le plus important.
reste en retrait dans une position Même quand ça ne va pas, lors- Inusable au karaoké
d’observateur attentif, son pre- qu’il a des choses à dire, il les dit. Son club de cœur restera néan-
mier adjoint chambre souvent, C’est carré ». Il faut croire que moins à jamais Montpellier.
réprimande parfois et encourage l’humour sauve de tout. « On Après avoir tout connu ou pres-
toujours ses joueurs de sa voix aime bien déconner, on s’allume que sur le banc, d’entraîneur des
chaude et forte. « C’est un sudis- dès qu’on se voit » rigole Pascal gardiens puis de la réserve, jus-
te, il aime bien animer. Il est pro- qu’au poste d’adjoint, déjà, ou
che de son groupe. Il dit des cho- dans le triumvirat avec Bernar-
ses et forcément avec l’accent du
midi, ça passe mieux », se sou- } Avec Jean- det et Baills qui dirigea l’équipe
entre 2001 et 2004. Rajouté à son
vient Sébastien Squillaci, qui a Louis, ce sont les poste de responsable du centre
été un de ses cadres lors de son mêmes. Ils se de formation à Bastia, le techni-
passage à la tête de l’équipe pre- cien s’est construit un solide ba-
mière de Bastia.
prennent la tête gage qui va bien au-delà de l’ima-
pour savoir s’il faut ge du type gouailleur et sympa.
Invité par ses frères jouer à quatre ou « Tous les gens le prenaient que
à Glasgow en 1976 cinq derrière. ~ comme un coach fort en gueule,
Philippe Fluckinger, au discours atypique, analyse
Le défenseur international n’a ancien gardien de Philippe Fluckinger, gardien
pas oublié le « discours fédéra- Montpellier dans l’Hérault. Mais il passait
teur » du Montpellierain qui des heures à réfléchir à la tacti-
avait succédé à Claude Makelele que. ».
en novembre 2014 sur le banc du Baills, un ami de 30 ans, rencon- Bosseur addictif, il est aujour-
club corse alors mal en point. tré alors qu’il cimentait la défen- d’hui de nouveau numéro un.
« C’est un meneur d’hommes. Il se montpellieraine et que Prin- Est-ce que la nécessaire distance
m’a fait penser à Rolland Cour- tant, de trois ans son aîné, venait qu’il doit avoir avec ses joueurs
bis. Il a su rameuter les troupes. » d’intégrer le staff d’Aimé Jacquet. l’empêchera de pousser la chan-
Et même un peu plus. L’équipe, « Ghislain, c’est d’abord un hom- sonnette, lors des stages d’avant
qui obtiendra le maintien espéré, me de cœur, fidèle et passionné. saison ? Ça serait un crève-cœur.
se qualifiera également en finale Il a toujours été là dans les bons « Si on lui met un karaoké de
de la coupe de la Ligue, perdue comme les mauvais moments Mike Brandt, il te fait toute la
(4-0) face au PSG. Une saison pour notre famille » assure son nuit. Sinon, il faut couper le jus »
qui vaudra à Printant la recon- grand frère Jean-Claude, actuel se marre Baills. La voix, c’est dé-
naissance éternelle des suppor- président du district de l’Hérault. cidément son truc.
ters bastiais, au point que cer- C’est leur père, Fernand, qui a été Olivier GUICHARD Ghislain Printant va endosser dès le 1er juillet et la reprise de l’entraînement
1, Chemin du Vieux Château
42390 Villars
38, rue de la Talaudière
42000 Saint-Etienne
151335800
W4212 - V0Mardi 11 juin 2019 13
la gouaille et du travail
Sablé : « Il m’a pris sous son aile »
Il y a des phrases qui ne
s’oublient pas. Julien Sablé se
souvient exactement de celle
prononcée par Jean-Louis Gas-
set lorsqu’il lui a annoncé l’arri-
vée de Ghislain Printant au sein
du staff comme adjoint. « Il m’a
dit “tu vas apprendre le métier
avec quelqu’un qui va te donner
100 % et qui va te former com-
me il faut”. Plus d’un an après, le
bilan est plus que positif. Ghis-
lain m’a pris sous son aile. Je
sortais d’une période un peu
compliquée professionnelle-
ment parlant. »
Il venait d’être remplacé par
Gasset au poste d’entraîneur
après une pige d’un mois de no- Julien Sablé restera dans le staff de Ghislain Printant après avoir
vembre à décembre 2017. « On beaucoup appris à ses côtés. Photo Progrès/Celik ERKUL
n’a jamais abordé le sujet avec
Ghislain. Au début, j’étais dans lui. L’aspect défensif, c’est plutôt bilité, l’analyse de l’adversaire. »
sa roue. Maintenant, il m’a don- moi. Pour les coups de pied arrê- L’ancien capitaine des Verts
né de l’autonomie pour qu’on tés, on est avec Fabrice (Gran- s’incline devant l’expérience des
forme un binôme qui correspon- ge). Tout est bien établi, à l’ima- deux hommes : « Ils ont 40 ans
de aux attentes de Jean-Louis ge aussi de ce qui se passe les de vécu de football que je n’ai
(Gasset). Au quotidien, les tâ- jours de match. La parole est pas et que je ne rattraperai ja-
ches ont été définies par eux libre. Avec Ghislain, je peux être mais. Je suis dans l’écoute, j’en-
deux. Ils ont une complicité. » complètement naturel car je registre. » Et il amène aussi sa
suis en confiance. Aujourd’hui, petite touche personnelle : « Ma
« Une belle rencontre qui je n’ai plus l’appréhension de fraîcheur, mon enthousiasme,
marque le début de ma me positionner. On est dans un ma connaissance de l’environ-
carrière chez les pros » métier difficile et concurrentiel nement et ma relation avec les
avec beaucoup de stress. Quand joueurs qui est différente. Ce
Julien explique le fonctionne- quelque chose ne va pas, on se le n’est pas la même génération.
ment du trio. « Jean-Louis est dit. Jean-Louis sera toujours J’ai un rapport avec le vestiaire
dans l’observation, il écoute. Et quelqu’un de très important qu’eux n’ont pas. Nous sommes
nous, on est dans la conception pour moi. Ghislain l’est devenu complémentaires. On a trouvé
et l’animation des séances. aussi. C’est une belle rencontre un équilibre. On ne peut pas
Comme il connaît bien Jean- qui marque le début de ma car- avoir de bons résultats si le grou-
Louis, Ghislain donne les gran- rière chez les pros. Il m’apprend pe et le staff ne sont pas cimen-
des directives. » beaucoup de choses sur le mé- tés. Il faut de la cohésion, c’est
À chacun son domaine. « Tout tier, notamment sur la méthodo- impératif. »
ses nouveaux habits de coach numéro un. Photo Progrès/Tan FORDEVEAUX ce qui est offensif, c’est plutôt logie d’entraînement, l’adapta- Thomas DUTANG
César Arghirudis : « Il a un rôle Grange : « L’un des premiers à
important dans l’analyse vidéo » entraîner les gardiens »
Une petite anecdote pour com- pour partager aux joueurs. Jean- Vous ne le savez peut-être pas mais dans les années 70, Ghislain
mencer. Elle est signée César Ar- Louis (Gasset) et Ghislain sont des Printant a été gardien de but au sein de plusieurs clubs amateurs de
ghirudis, analyste vidéo à l’ASSE, coaches modernes qui utilisent la l’Hérault (ASPTT Montpellier, Vendargues…).
et elle permet de mieux cerner technologie sans souci. » Une fois les gants raccrochés, c’est tout naturellement qu’il s’est tour-
Ghislain Printant. « Quand les Pour César Arghirudis, la vidéo né vers la préparation des gardiens. En 1989, alors âgé de 28 ans, il
beaux jours arrivent, en fin de jour- est un travail d’équipe. « Ghislain rejoignit le Montpellier HSC cher à Louis Nicollin et Jean-Louis
née, on se permet de temps en a un rôle important dans l’analyse Gasset. Voilà pourquoi Fabrice Grange, entraîneur des gardiens à
temps des petites parties de pétan- vidéo. Il est mon premier interlo- l’ASSE, dit de lui qu’il a été « l’un des précurseurs au poste en Fran-
que. Dans le foot comme dans la cuteur et c’est très agréable de tra- ce ».
vie de tous les jours, Ghislain est vailler avec lui. On parle ensemble
un gagneur. Il fait la gueule quand Printant et Arghirudis tous les jours. C’est avec lui que je « Il a l’expérience, ses critiques sont pertinentes »
il perd des parties de pétanque. » en pleine discussion. vais proposer et montrer l’analyse « Avec Montpellier, il fut l’un des premiers à entraîner les gardiens au
Photo Progrès/Frédéric CHAMBERT de l’adversaire. Cela va ensuite no- même titre que Jean-Luc Ettori, Dominique Dropsy ou Joël Bats. Il y
« Il est ouvert, il entend. demi qu’on travaille ensemble. tamment lui permettre de prépa- a réalisé un boulot énorme. » L’hommage est appuyé. « Forcément,
Il y a un vrai dialogue » Tout s’est vite bien goupillé. En à rer tactiquement la semaine d’en- quand on parle du poste, je l’écoute parce qu’à chaque fois c’est sensé.
Né en 1987, César Arghirudis est peine quelques mois, cela a accro- traînement avec le coach et son Il a l’expérience, ses critiques sont pertinentes.
le benjamin du staff technique de ché. J’ai su ce dont il avait besoin. Je staff. Ghislain a confiance en moi. Ghislain a la totale confiance de Jean-Louis (Gasset). Jean-Louis n’a
l’ASSE. Vingt-six ans le séparent me suis adapté à sa philosophie et On peut être en désaccord mais on pas fait confiance à son ami, il s’est entouré en premier lieu de quel-
de Ghislain Printant mais entre les lui s’est adapté aux outils dont on argumente. Il n’y a pas cette peur. Il qu’un de très compétent. »
deux hommes, le courant est tout dispose : les caméras à l’entraîne- est ouvert, il entend. » T.D.
de suite passé. « Cela fait un an et ment, les plateformes de vidéo T.D.
W4213 - V014 SUPPLÉMENT Mardi 11 juin 2019
FOOTBALL Coupe Gambardella
Roland Romeyer : « J’ai toujours
défendu le centre de formation »
Le président du Directoire pulsion de Philippe Guillemet,
de l’ASSE, Roland Ro- le directeur, le centre de forma-
meyer, était ému et fier de tion semble prendre la bonne
la victoire des U19 en direction. L’an dernier, il n’était
Gambardella (2-0). Il en a pourtant que vingtième du clas-
profité pour souligner le sement dévoilé par la FFF. « Je
travail du centre de forma- pense qu’il y a des critères qu’il
tion, tout en rappelant faudrait revoir au niveau de la
l’objectif numéro 1 : fa- Fédé et de la Ligue car on tra-
vaille pas mal à Saint-
çonner des joueurs capa-
Étienne », glisse, au passage,
bles d’évoluer en Ligue 1. Roland Romeyer.
S es yeux sont encore rougis
par l’émotion. Dans les
couloirs du Stade de France,
Ni un aboutissement pour
le club, ni une garantie
Roland Romeyer savoure le ti- pour les vainqueurs
tre remporté par les U19 de
l’ASSE. Les joueurs de Razik Quoi qu’il en soit, ce succès en
Nedder ont ajouté, le samedi Coupe Gambardella n’est pas
237 avril, une Coupe Gambar- un aboutissement pour l’ASSE.
della au palmarès déjà XXL du « On est très content mais la
club du Forez, la quatrième de finalité de notre travail, c’est de
son histoire. Pour le président pouvoir produire un maximum
du Directoire, c’est aussi l’occa- de joueurs qui évolueront avec Deux ans après la mise en place du projet « Mine verte », l’ASSE s’est offert la Gambardella.
sion de faire passer un message. les pros », martèle Razik Ned- Photo Progrès/Philippe VACHER
« Ce trophée récompense le der. « Dans un club comme le
travail effectué au centre de for- nôtre, c’est indispensable. On
mation. Ce centre qui a souvent
été critiqué et que j’ai toujours
n’a pas les moyens d’aller pren-
dre les meilleurs joueurs du
Les héros du Stade de France
défendu. On a mis les moyens.
Notre politique de recrutement
monde. Aujourd’hui, on a un
bel effectif (en U19). Je suis cer-
honorés dans le Chaudron
et de formation porte aujour- tain qu’une grande majorité Au moment de prendre place dans l’angle des
d’hui ses fruits. J’en suis très jouera en L1 et L2 », pense Ro- tribunes Jean-Snella et Pierre-Faurand, les U19
fier. » land Romeyer. de l’ASSE ont été applaudis par le Kop Sud.
En 2017, Julien Sablé, alors à Remporter la Coupe Gambar- Juste une mise en bouche. À la mi-temps de la
la tête du centre de formation, a della n’est en tout cas en rien rencontre de Ligue 1 entre les Verts et Toulouse,
initié un nouveau projet baptisé une garantie pour les joueurs. l’ovation a été totale. Rocha Santos et ses coéqui-
Mine Verte. Deux ans plus tard, L’équipe stéphanoise vain- piers ont fêté la victoire en Coupe Gambardella
la génération 2000-2001 triom- queur en 1998 le prouve : seuls par des « Chalala » avec les deux kops. En fin de
phe à Saint-Denis, permettant Julien Sablé et Sylvain Armand rencontre, ils ont été félicités par leurs aînés puis
« de mettre en lumière le travail (qui n’avait joué que trois minu- ont partagé leur joie avec William Saliba, qui a
de tout un centre. Je suis là tes en finale) ont duré au haut porté fièrement le trophée. Avant d’aller dans le
aujourd’hui mais il y a beau- niveau. Bajic, Fofana, Rocha vestiaire des pros pour célébrer la double victoi- Les U 19 présente la coupe Gambardella aux
coup de gens derrière moi qui Santos, Benkhedim et Abi, sa- re contre le Téfécé ce week-end. Pour le plus supporters de Geoffroy-Guichard lors d’un long
nous ont permis d’avoir ce bon crés samedi, ont déjà signé un grand bonheur de Wahbi Khazri : « Les U19 ont tour d’honneur. Photo Progrès/Philippe VACHER
résultat », note Razik Nedder. contrat professionnel. D’autres fait une belle saison. L’effectif est de qualité. On
L’AS Saint-Étienne n’a rien pourraient en faire de même voit William (Saliba) qui fait d’excellents mat- lui, « a suivi la finale avec l’équipe. Normale-
laissé au hasard, en engageant d’ici la fin de saison. Ce serait ches avec nous. Il est respectueux, à l’écoute. Ils ment, quand vous gagnez la Gambardella,
notamment un diététicien, une dans la lignée du projet Mine ont tous un bel avenir devant eux, j’espère qu’ils vous avez souvent de bons professionnels ».
préparatrice mentale et un res- Verte. vont continuer à travailler. » Jean-Louis Gasset, R. C.
ponsable scolarité. Sous l’im- Romain COLANGE
LA FICHE
Finale de la coupe Gambardella, le 27 avril 2019
Au Stade de France de Saint-Denis
4
L’ASSE a remporté la qua-
ASSE bat Toulouse FC 2-0
Mi-temps : 0-0
Buts : Benkhedim (47e), Abi (85e) pour l’ASSE.
trième Coupe Gambardel- Expulsion : N’Goumou (68e) pour le TFC.
la de son histoire après
ses succès en 1963, 1970 TFC : Himeur – Cazenave (puis Rapnouil, 70e), Diarra (c), Rouault,
et 1998. Diakité – Tounkara, Taoui, Koné – Corredor (puis Zobo, 69e), Adli,
N’Goumou. Entraîneur : Jean-Christophe Debu.
ASSE : Bajic – Mezaber, Tchibuabua, Fofana, Halaïmia – Petit,
Charles Abi auteur du deuxieme but stéphanois au stade de France. Rocha (c), Bnekhedim – Tormin (puis Roubat, 75e), Abi, Sidibé
(puis Gabard, 55e). Entraîneur : Razik Nedder.
Photo Progrès/Philippe VACHER
W4214 - V0SAINT-ÉTIENNE/TRIBUNAL CORRECTIONNEL PAGE 10 LIQUIDATION*
Pull sur la tête et pince à la main, TOTALE AVANT TRAVAUX
jusqu’à
il tente de braquer La Poste -60% de remise
149086500
* Liquidation autorisée du 27 mai au 31 juillet 2019 par arrêté préfectoral n°2019-5 (Aet. L310-1,L310-5,
du code du commerce et décret n°2014-571 du 2 juin 2014 modifiant le décret n°2014-295 du 6
- ARTS CULINAIRES
- ARTS DE LA TABLE
- CADEAUX / DÉCO
COURSOL
25/27, rue Michelet - 42000 St-Etienne
04 77 33 24 02
Édition Saint-Étienne 42G Mardi 11 juin 2019 - 1,10 €
AFFAIRE DU PÈRE PREYNAT
Le procureur de Lyon a demandé le renvoi, devant le tribunal correctionnel, de Bernard Preynat, 74 ans, pour les délits d’agressions sexuelles sur mineurs.
Le parquet retient huit cas de victimes, sur quarante. Le père Preynat a officié dans le Roannais et dans le Rhône. Photo d’archives Progrès/Thérèse LACROIX PAGE 9
SAINT-ÉTIENNE
ASSE / MUSÉE DES VERTS
Vingt logements
Le petit-fils de de standing,
Rachid Mekhloufi près de la Cité
conte la légende du Design, prévus
PAGE 24 Zakaria Bouzid est en stage au musée. Photo Progrès/D. NORE
pour fin 2020
PAGE 14
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