Savoir où - dedans comme dehors - SwissTopo

 
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Savoir où - dedans comme dehors - SwissTopo
Géodésie et Direction fédérale des mensurations cadastrales   Report 21-02   2021

Savoir où – dedans comme dehors

                                                                             © swisstopo

Positionnement et navigation en intérieur : pour une navi­
gation parfaitement fluide de la gare de Berne jusqu’à une
salle de réunion.
Rapport sur l’expérience acquise durant le projet pilote
Maria Klonner
Jürg Liechti
Simon Gartmann
Savoir où - dedans comme dehors - SwissTopo
Photo de couverture : itinéraire suivi jusqu’à une salle de réunion de swisstopo, appli WebApp (M. Klonner)

Impressum
© 2021 Office fédéral de topographie swisstopo
Certificat SQS ISO 9001:2015

Rédaction :
Office fédéral de topographie swisstopo
Géodésie et Direction fédérale des mensurations cadastrales
Seftigenstrasse 264
CH-3084 Wabern

Téléphone : +41 58 469 01 11
Courriel : vermessung@swisstopo.ch
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Table des matières
1.   Introduction                                                                3

2.   Introduction à la géolocalisation                                           4
     2.1.   Description de l’espace intérieur                                    5
            2.1.1.   Modèle de données                                           5
            2.1.2.   Représentation graphique                                    6
     2.2.   Itinéraire (routing)                                                 7
     2.3.   Positionnement                                                       7
     2.4.   Influences non techniques                                            9
            2.4.1.   Que se passe-t-il avec les données saisies ?                9
            2.4.2.   Réserves d’ordre sanitaire                                  9

3.   Géolocalisation en intérieur : planifier la mise en œuvre                 10
     3.1.   Cas d’utilisation                                                   10
     3.2.   Exigences envers l’application                                      12
     3.3.   Technologies                                                        15
            3.3.1.   GNSS et pseudolites                                        16
            3.3.2.   WiFi                                                       17
            3.3.3.   Balises (beacons) Bluetooth                                17
            3.3.4.   UWB                                                        18
            3.3.5.   Lumière                                                    18
            3.3.6.   RFID passive (UHF ou HF)                                   19
            3.3.7.   GSM                                                        19
            3.3.8.   (Ultra)Sons                                                19
            3.3.9.   Fusion de capteurs (Sensor fusion)                         20
     3.4.   Evaluation des technologies et des exigences                        20
     3.5.   Tendances                                                           21

4.   Projet pilote de positionnement en intérieur au sein de swisstopo         22
     4.1.   Définition du projet pilote                                         22
            4.1.1.   Cas d’utilisation concret                                  22
            4.1.2.   Exigences                                                  23
            4.1.3.   Technologie                                                24
     4.2.   Mise en œuvre du positionnement en intérieur                        24
     4.3.   Représentation graphique                                            25
            4.3.1.   Préparer les données et remplir le modèle de données       25
            4.3.2.   Traiter les données                                        30
            4.3.3.   Préparer le plan visuellement                              30
     4.4.   Itinéraire                                                          32
            4.4.1.   Créer un réseau de chemins                                 32
            4.4.2.   Intégrer le MTP et les noms des rues                       33
     4.5.   Publication des données                                             35
            4.5.1.   Appli de démonstration ArcGIS Indoors                      35
            4.5.2.   Appli WebApp                                               36

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4.5.3.   Visualisation sur map.geo.admin.ch                             37
     4.6.    Positionnement en intérieur                                             37
             4.6.1.   Installation du matériel                                       37
             4.6.2.   Préparation du plan par étage                                  39
             4.6.3.   Mesure de référence                                            39
             4.6.4.   Mise en relation du positionnement et du plan d’intérieur      40

5.   Bilan                                                                          41

Liste des abréviations                                                              43

Bibliographie                                                                       45

Liste des figures                                                                   46

Liste des tableaux                                                                  48

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1.        Introduction
Obtenir une position précise en extérieur relève de l’évidence aujourd’hui. Du fait de la large diffusion des
smartphones, depuis 2007, et des systèmes de navigation embarqués à bord de nos véhicules, notre po­
sition et sa précision ont gagné en importance au quotidien. L’omniprésence du positionnement conduit
donc à se demander s’il est aussi possible de le déterminer en intérieur. Pour pouvoir répondre à cette
question, les auteurs se sont d’abord penchés sur divers aspects théoriques liés à la géolocalisation en
intérieur. Un projet pilote a ensuite été exécuté sur la base des enseignements ainsi tirés.
Le rapport commence par présenter les bases de la géolocalisation en intérieur au chapitre 2. La géoloca­
lisation se fonde sur trois composantes que sont la description de l’espace intérieur, l’itinéraire (routing) et
la détermination de sa propre position.
La planification de la mise en œuvre d’un projet de géolocalisation en intérieur est ensuite exposée au
chapitre 3. Les raisons de l’interaction entre l’application, les exigences et le choix de la technologie sont
précisées. Ainsi, les exigences et les conditions-cadre ne sont analysées qu’une fois l’application définie.
Des possibilités en résultent alors pour la technologie. Celle choisie doit donc être en accord avec l’appli­
cation et les exigences.
La complexité de la géolocalisation se reflète à travers de nombreuses exigences (§ 3.2) brièvement dé­
crites au sein de tableaux. Nous présentons les technologies principales (§ 3.3), avec leurs avantages et
leurs inconvénients. Nous proposons par ailleurs un diagramme en étoile (de Kiviat) issu de ce travail
(Figure 3-5) comme une possibilité de visualisation et d’analyse des informations acquises.
Après la partie théorique, c’est le projet pilote de positionnement en intérieur au sein de l’Office fédéral de
topographie swisstopo qui est détaillé au chapitre 4. La prise de décision et la mise en œuvre sur le plan
technique se sont fondées sur les bases théoriques précédemment exposées et ont été appliquées à un
cas d’utilisation concret. L’application s’est construite à partir de ce cas concret, puis les exigences ont été
déterminées et les technologies possibles ont enfin été analysées. La première étape de la mise en œuvre
a consisté à remplir le modèle de données de l’espace intérieur avec les données existantes. Les données
soumises à des traitements complémentaires ont servi de base à la visualisation puis à la publication. Les
rues les plus proches ont par ailleurs été intégrées au modèle et le positionnement fondé sur des balises
(beacons) Bluetooth a été testé dans une partie du bâtiment.
Les résultats sont enfin récapitulés au chapitre 5 et des perspectives d’avenir sont esquissées. Les points
principaux du rapport, résultant du projet pilote et de la partie théorique, sont présentés de manière com­
pacte. Les tendances déduites sont replacées dans le contexte global de la géolocalisation.

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2.           Introduction à la géolocalisation
La géolocalisation, autrement dit la détermination de la position dans l’espace, peut être subdivisée en
deux parties, comme le montre la Figure 2-1 : il y a d’une part la localisation (comme dans le cas du radar),
où des tiers déterminent la position d’un objet, et d’autre part le positionnement au sens strict, où l’on
détermine soi-même sa position (comme pour le GPS1). La localisation et le positionnement peuvent aussi
bien être utilisés pour des personnes que pour des objets.

Figure 2-1 : définition des notions liées à la géolocalisation

Depuis l’apparition du premier iPhone en 2007, les smartphones se sont généralisés à une vitesse expo­
nentielle . Cela a notamment conduit à ce qu’une grande partie de la population entre en contact pour la
toute première fois avec le positionnement par GNSS (Global Navigation Satellite System)2 et la navigation.
Que ce soit dans les équipements de navigation proposés sur le marché ou sur l’application cartographique
préinstallée d’un téléphone portable, la position de l’utilisateur est toujours indiquée par un point bleu ou
une flèche bleue. Avec l’essor actuel des communications numériques, un nombre sans cesse croissant
d’appareils, téléphones portables ou autres, est par ailleurs connecté en continu à Internet ou au réseau
de téléphonie mobile. Cela permet de localiser parfaitement et en permanence de nombreux équipements
simultanément, en exploitant les données de connexion.
Toutefois, une grande partie des utilisatrices et des utilisateurs ne s’intéresse pas plus que cela à la tech­
nologie à l’œuvre derrière le positionnement par GNSS : ‘ça fonctionne, c’est tout’. C’est pourquoi les non-
initiés ne comprennent généralement pas que ‘le GPS’ puisse ne pas fonctionner. Pourquoi ne puis-je pas
voir où je me trouve en avion ? Pourquoi la navigation ne fonctionne-t-elle pas en intérieur ? Ces questions
surgissent souvent et restent sans réponse la plupart du temps.
Que faut-il alors pour que le point bleu indique aussi la position correcte sur le plan à l’intérieur ? Qu’est-
ce qui distingue le positionnement de personnes du suivi d’actifs ou d’utilisateurs (Asset or User Tracking)3
? C’est à ces questions que le présent rapport entend répondre de manière simple et compréhensible.

1
    Le GPS (Global Positioning System) américain a été développé à l’origine pour un usage militaire. Il est aussi dispo­
    nible pour un usage civil depuis l’an 2000 par l’abandon de l’accès sélectif qui consistait en une dégradation artificielle
    du signal (swisstopo, 2020).
2
    On parle de GNSS lorsque l’on inclut tous les systèmes mondiaux de navigation par satellites existants. Outre le
    GPS, il s’agit du Glonass russe, du Beidou chinois et du Galileo européen.
3
    Par Asset Tracking, on entend le suivi d’actifs, donc d’objets possédant une certaine valeur. Les objets désignés
    comme étant des actifs peuvent varier en fonction du cas de figure considéré : au bureau, c’est le matériel informa­
    tique, ordinateurs portables ou autres ; pour les services de messagerie, ce sont les colis à livrer ; dans l’industrie, ce
    sont des pièces ou des appareils. Ce qui est commun à tous ces actifs, c’est que le suivi permet de savoir où ils sont
    à tout moment. Il en va de même du suivi des utilisateurs qui vise à analyser leurs déplacements en continu. Cela
    peut prendre la forme de profils de déplacement ciblés (quand et où cette personne s’arrête-t-elle, avec qui commu­
    nique-t-elle ? cf. recherche de collaborateurs sur la Figure 3-2), mais les résultats peuvent aussi concerner un groupe
    de personnes (réalisation d’analyses de fréquences, cf. carte thermique/taux d’utilisation sur la Figure 3-2).

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Le positionnement en intérieur se compose de trois éléments :
1.     La description de l’espace intérieur, avec les informations le concernant (modèle de données) et sa
       géométrie (visualisation ou représentation).
2.     L’itinéraire (routing) : quels chemins peut-on emprunter pour se rendre d’un lieu A à un lieu B ?
3.     Le positionnement au sens strict : comment peut-on déterminer sa propre position ?
Ces trois éléments vont être décrits dans les paragraphes suivants.

2.1.       Description de l’espace intérieur
Cette première étape du positionnement en intérieur comprend deux parties : un modèle de données stock­
ant les données recueillies d’une manière structurée et une représentation graphique de ces données. Ces
deux éléments permettent de reproduire aussi bien la géométrie (où se trouvent les murs, les portes, les
escaliers ?) que les informations disponibles (quels étages sont reliés entre eux par les escaliers, quelles
sont les heures d’ouverture de la cafétéria ?).

2.1.1.     Modèle de données
Un modèle de données propose une structure pour le stockage des données nécessaires. Un modèle de
données pour la navigation en intérieur doit, de plus, pouvoir reproduire les relations existantes entre les
objets.
Un point d’intérêt (Point of Interest, une machine à café par exemple) est affecté à un local (B206). Ce local
fait lui-même partie d’un étage (2ème étage) dans une partie du bâtiment (aile B) dont l’adresse est Sefti­
genstrasse 264. Le 2ème étage est situé sous le 3ème étage et surmonte lui-même le 1er étage. Le 2ème étage
est dépourvu d’accès vers l’extérieur, mais présente des ascenseurs et des cages d’escalier qui le relient
aux étages adjacents.
Un modèle de données pour le suivi d’actifs pourrait reproduire les relations suivantes :
Un actif (par exemple l’ordinateur portable T304933) possède un identifiant propre, différentes propriétés
(modèle, numéro de commande, attribué à, contenu, destinataire) et des informations lui sont associées,
concernant son emplacement actuel, passé et futur prévu. Le numéro de commande permet de connaître
le fournisseur et la date de livraison. Les points d’accès affectés à chacun des emplacements sont saisis,
de même que leur position dans le bâtiment (exemples : étagère 30, rangée 25, niveau 4 ou ascenseur A
3ème étage). Pour autant que le modèle de données le permette, les actifs peuvent être regroupés au sein
de livraisons et continuer à n’exister que sous cette forme.
Comme on peut le constater, les modèles de données varient très fortement d’une application à l’autre.
Imaginons maintenant un centre commercial, avec ses magasins et ses kiosques dans les allées : qu’est-
ce qui distingue un kiosque d’un magasin ? Où saisir les heures d’ouverture et les locataires ? Quelles
catégories doivent être proposées pour les boutiques ? Comment les magasins qui s’étendent sur plusieurs
étages sont-ils traités ? Toutes ces questions sont abordées dans le modèle de données. Des fournisseurs
différents résolvent les tâches de manières différentes, ce dont résultent des modèles de données diffé­
rents. S’il existe des formats ouverts tels qu’IndoorGML ou Simple Indoor Tagging d’Open-StreetMaps, ils
ne sont pas utilisés à des fins commerciales à notre connaissance.
En principe, choisir un modèle de données n’implique pas nécessairement de choisir un fournisseur, mais
dans les faits, la corrélation entre les deux est très forte. Nombreux sont les fournisseurs à n’accepter que
des bâtiments respectant leur propre standard (par exemple Apple Maps). Avec ArcGIS Pro il est possible
théoriquement d’implémenter n’importe quel modèle de données, cependant les outils disponibles fonc­
tionnent mieux avec le modèle de données proposé par le logiciel.
Le modèle de données choisi ou le partenaire retenu pour la mise en œuvre conditionne aussi l’intégration
possible ou non des données de l’espace intérieur dans Apple Maps ou Google Maps. En cas d’intégration,
il est plus probable qu’une navigation fluide soit possible sans appli supplémentaire. C’est toutefois en

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développant sa propre appli que l’on bénéficie de la liberté la plus grande et des possibilités les plus éten­
dues lors de la mise en œuvre. Les ressources disponibles et les connaissances techniques sont en fait
les seules limites à la mise en œuvre dans ce cas de figure. Les fonctions de positionnement peuvent être
intégrées au moyen de bibliothèques ou de services, afin d’obtenir une solution sur mesure, satisfaisant
pleinement ses propres besoins.

2.1.2.    Représentation graphique
Des plans intérieurs sont requis pour un système convivial. En extérieur, les cartes sont répandues depuis
fort longtemps et leur établissement fait souvent suite à une mensuration de la zone considérée ou à la
prise de vues aériennes. Suivant le but de l’utilisation, les cartes sont enrichies par des informations utiles,
cas par exemple des restaurants, du nom des sommets, des arrêts des transports publics, des places de
stationnement ou des fontaines d’eau potable.
En intérieur, les plans d’exécution sont souvent les seules représentations disponibles et ils ne sont plus
actualisés une fois la construction achevée. On trouve aussi des plans d’évacuation ou des plans d’orien­
tation ici ou là, mais leur qualité laisse généralement à désirer. La Figure 2-2 présente quelques exemples.
Ainsi, une source de données doit d’abord être trouvée pour la géométrie du bâtiment, pouvant éventuel­
lement nécessiter quelques reprises. Le degré de généralisation est un élément à considérer également
pour les plans intérieurs. Un équilibre doit être trouvé : un nombre suffisant de points d'orientation doit être
présent pour les utilisatrices et les utilisateurs du plan sans le surcharger de détails inutiles. Il faut par
ailleurs se demander quels locaux ou objets internes au bâtiment peuvent revêtir de l’intérêt. On les appelle
les POI (Point(s) of Interest). En intérieur, un POI peut être un bureau, une salle de réunion, une place de
stationnement pour vélo, ou une machine à café. Les plans des bâtiments et les informations supplémen­
taires sont enregistrés dans le modèle de données sélectionné. La représentation graphique en est déduite.

Figure 2-2 : exemples de plans d’intérieur : plan d’évacuation - Wikipédia (GrupsniHexe, 2010), copies d’écran - Google
Maps / Apple Maps, plan d’exécution - Wikipédia (Manfred Kunzel, 2018)

Ce sont le type de bâtiment et la nature de l’application qui décident des POI saisis. Voici quelques
exemples pour la navigation au sein d’un bâtiment :
 - université : salles de cours, laboratoires, instituts
 - hôpital : salles d’opération, de diagnostic et de traitement
 - centre commercial : magasins, toilettes
 - complexe industriel : bureaux, ateliers, salles de réunion, douches.
Certaines données relatives aux POI peuvent être déduites des locaux, mais d’autres doivent être saisies.
Les données sont stockées hiérarchiquement dans le modèle de données.
L’utilisation des données définit l’application, par exemple :

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- services généraux / facility management : trouver des équipements devant subir une maintenance
    - université : les étudiants du premier semestre cherchent leurs salles de cours
    - complexe industriel : affichage de la prochaine salle de réunion libre dans Outlook, affichage des
      postes de travail libres en cas de bureaux partagés (Desk Sharing).
Il est judicieux de subdiviser les POI en catégories, afin de trouver facilement l’information souhaitée. Des
codes couleur clairs sur le plan affiché ainsi que des géométries simplifiées aident les utilisatrices et les
utilisateurs à bien s’orienter.
Avec ces informations, on peut proposer un plan4 sur lequel la position des POI est représentée. En cas
de mise à disposition sous forme numérique, les POI peuvent également être consultés. Cela peut se ré­
véler suffisant pour de nombreuses applications. Les données peuvent aussi être mises à disposition
hors ligne. Aucune connexion Internet n’est alors requise et le suivi en temps réel des utilisatrices et des
utilisateurs est empêché.

2.2.         Itinéraire (routing)
La deuxième étape du positionnement est la création d’un itinéraire. A cette fin, des chemins entre les
POI et des passages entre les étages sont d’abord créés. Le rattachement à l’extérieur doit aussi être
prévu, pour autant que le bâtiment ne doive pas en rester coupé. Des itinéraires sont ensuite générés par
l‘analyse des chemins, ouvrant ainsi la porte à la navigation au moyen d’une application adaptée.
Cette fonction d’itinéraire correspond à la planification d’un itinéraire dans un calculateur de trajet. Cela
signifie qu’un POI peut être recherché dans l’application et qu’un itinéraire est affiché d’un point donné
vers ce POI. Suivre cet itinéraire est de la responsabilité de l’utilisatrice ou de l’utilisateur. Pour garantir
que l’on se trouve bien sur le bon chemin, les informations des alentours doivent constamment être com­
parées au plan.

2.3.         Positionnement
La troisième étape est l’ajout du positionnement au sens strict, ce qui permet d’afficher sa propre position
comme un point bleu sur le plan. Il faut pour cela disposer d’un système de positionnement en intérieur
(IPS). Bien des options sont envisageables sur le plan technique pour sa mise en œuvre et des technolo­
gies possibles dans ce cadre sont présentées au paragraphe 3.3.
Tout IPS a besoin de capteurs de position5, à l’aide desquels la position peut être calculée. C’est sans
importance, dans ce cadre, que l’on connaisse ou non la position des capteurs. En revanche, la position
calculée à partir des signaux transmis s’appuie généralement sur l’une des méthodes suivantes :
    - Fingerprinting / empreintes digitales : Etant donné que la force d’un signal est dépendant de l’environ­
      nement (murs, portes métalliques, …) on ne peut pas simplement se fier à la force du signal pour dé­
      terminer la position. Une empreinte digitales est créée pour chaque point de l’environnement afin de
      cataloguer les différents signaux visibles et leur force. Une recherche est alors entreprise parmi les
      empreintes digitales pour trouver celle qui s’en rapproche le plus. C’est alors elle qui fournit la position.
    - Triangulation : position déterminée à l’aide de trois angles (ou davantage)
    - Trilatération : position déterminée au moyen de trois distances ou mesures de temps de parcours (ou
      davantage).

4
    D’ordinaire, à partir de l’échelle du 1:10 000 et à l’intérieur d’un bâtiment, on ne parle plus de carte, mais de plan.
    Cette différence n’existe pas en anglais, puisqu’il est question de map dans les deux cas.
5
    Les capteurs de position comprennent notamment les satellites GNSS, les stations de base WiFi ou les balises
    (beacons) Bluetooth.

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Savoir où - dedans comme dehors - SwissTopo
Le lieu d’exécution du calcul dépend de l’implémentation concernée et peut avoir de fortes répercussions
sur la protection des données. Sur la Figure 2-3.1, la position (A) est directement calculée sur le terminal,
à partir des signaux. C’est le cas de figure du GNSS, pour lequel les signaux des satellites sont suffisants
pour déterminer la position. Une situation un peu plus complexe est représentée sur la Figure 2-3.2 : les
positions des capteurs n’étant pas connues, des informations supplémentaires telles que des données de
mappage sont nécessaires pour déterminer la position. Si ces informations sont disponibles sur le termi­
nal, la position peut y être calculée (B). Si ce n’est pas le cas, la détermination doit être externalisée sur
un serveur. Ce dernier peut alors retourner la position (C) ou la stocker pour la conserver (D)6.

Figure 2-3 : positionnement - 1) Le terminal capte des signaux et calcule directement la position à partir d’eux. 2) Le
terminal reçoit des signaux émis par les capteurs. Des informations supplémentaires sont requises pour le traitement,
afin d’effectuer un mappage entre les capteurs de position et la position absolue. La position peut être déterminée soit
sur un serveur soit sur le terminal, selon l’endroit où les données de mappage sont disponibles.

L’IPS peut exploiter d’autres capteurs du terminal, en plus de la technologie retenue, afin d’améliorer la
qualité de la position. Cette méthode est connue sous le nom de Sensor Fusion. La technologie détermine
la précision du positionnement et influe sur la capacité à fonctionner hors ligne et sur le niveau de protection
des données offert par la solution.
Il doit en outre être possible, suivant le cas de figure considéré, de désactiver (par exemple pour des articles
de supermarché après le passage en caisse) ou d’activer (par exemple pour des collaborateurs sans poste
de travail fixe) la détermination de la position. Le geofencing est aussi envisageable : il consiste à déclen­
cher une alarme lorsque l’objet quitte une zone donnée. Le suivi d’actifs dans les différentes variantes
indiquées existe depuis un certain temps déjà, surtout pour des applications industrielles ou commerciales.
La protection des données doit impérativement être prise en compte pour le suivi de personnes dans l’es­
pace (semi-)public. Dans l’industrie, la technologie doit être choisie avec grand soin, afin de trouver le juste
équilibre, pour l’application considérée, entre une position précise, les frais d’installation, la couverture sur
site comme à l’extérieur et la convivialité.
De manière générale, une solution de positionnement en intérieur n’est pas nécessairement adaptée au
suivi d’actifs, la réciproque étant également vraie. Lors d’un tel suivi, on veut généralement connaître tous

6
    Ce thème bénéficie d’un traitement approfondi dans de nombreuses publications (swisstopo, 2020) (Brand, et al.,
    2017). Dans le présent rapport, nous nous sommes bornés à récapituler brièvement les points principaux.

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les mouvements d’un objet et on a souvent besoin de la position au mètre près dans un entrepôt à rayon­
nages élevés. Si 0,1% seulement des objets ne sont pas saisis avec précision, le gain inhérent à l’automa­
tisation est déjà réduit, puisqu’il faut continuer à chercher des actifs. Un humain en revanche peut très bien
se débrouiller avec une position imprécise, pour autant qu’il dispose par ailleurs d’autres informations en
nombre suffisant : l’IPS affiche un bureau comme position, mais le collaborateur ou la collaboratrice est
debout devant le bureau. C’est suffisant en pratique.
Nous reviendrons plus en détail sur les interactions entre l’application, la technologie et les exigences au
chapitre 3.

2.4.      Influences non techniques
Outre les aspects mentionnés jusqu’à présent au chapitre 2, il conviendrait également de tenir compte des
influences non techniques à un stade précoce. Elles peuvent être décisives pour l’acceptation d’un projet.

2.4.1.    Que se passe-t-il avec les données saisies ?
Comme cela a déjà été indiqué dans l’introduction, un bon équilibre devrait être trouvé entre la protection
et l’utilisation des données. Une communication ouverte envers toutes les parties concernées par le projet
contribue à ce que les utilisatrices et les utilisateurs puissent correctement évaluer le système. En principe,
le positionnement ne nécessite pas la saisie de donnés des utilisateurs, comme dans le cas des GNSS.
Lorsque la collecte et l’exploitation des données sont possibles, on devrait savoir quelles données sont
exploitées par qui et à quelle fin. Et cela indépendamment du fait que les utilisatrices et les utilisateurs
puissent recourir librement au système (par exemple pour connaître leur position à l’intérieur d’un aéroport)
ou qu’ils n’aient pas d’autre choix (par exemple lorsqu’ils s’enregistrent à leur poste de travail après avoir
réservé leur bureau et que leur position est chargée dans le registre des adresses de l’entreprise). Enfin,
quand l’exploitant du système veut utiliser les données, diverses options sont envisageables : les informa­
tions peuvent être agrégées, par exemple celles sur le taux d’occupation de la cafétéria, ou au contraire
être individualisées, pour savoir qui passe combien de temps à la cafétéria.

2.4.2.    Réserves d’ordre sanitaire
Une question finit inévitablement par se poser dans la plupart des projets faisant intervenir des ondes
radio : qu’en est-il de l’exposition aux rayonnements et de la sécurité de la technologie retenue ? Bien que
tout le monde ou presque possède un téléphone portable aujourd’hui, tout rayonnement électromagnétique
supplémentaire éveille des craintes. Il est très rare que l’on parvienne à lever tous les doutes dans ce
domaine, mais il est souvent rassurant de savoir que l’électronique proposée au grand public en Europe
fait l’objet de tests intensifs et que les émissions maximales autorisées ne sont pas dépassées. Une com­
paraison de l’exposition due à la technologie mise en œuvre avec celle due au WiFi ou aux micro-ondes
permet de relativiser les choses.

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3.         Géolocalisation en intérieur : planifier la mise en œuvre
Lorsque la géolocalisation est mise en œuvre au sein d’une entreprise, les trois aspects que sont l’appli­
cation, les exigences et la technologie (cf. Figure 3-1) doivent être parfaitement coordonnés entre eux.
Comme la figure le laisse entrevoir, ces trois aspects s’influencent mutuellement et ne peuvent par consé­
quent pas être envisagés séparément.

Figure 3-1 : les interactions entre les applications, les exigences et la technologie

Il est judicieux de réfléchir en premier lieu à l’application devant être mise en œuvre. Les exigences de­
vraient ensuite être définies sur la base de ce choix. L’application pouvant éventuellement subir une modi­
fication ici, la technologie ne devrait être choisie qu’à ce stade. Le choix de la technologie peut à son tour
influer sur les exigences ou sur l’application. Ce travail préparatoire constitue la première étape importante
sur la voie du succès pour un projet.
Les paragraphes suivants livrent des pistes pour développer ses propres réflexions en matière d’applica­
tions, d’exigences et de technologies et indiquent comment les résultats peuvent être visualisés et analysés
grâce à un diagramme en étoile.

3.1.       Cas d’utilisation
L’acquisition de géodonnées d’un environnement intérieur permettent la mise en œuvre de nombreuses
applications. Diverses possibilités sont présentées sur la Figure 3-2 en les situant à la fois en termes de
localisation / positionnement et de personnes / objets.

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Figure 3-2: situation de diverses applications possibles entre localisation et positionnement

Les processus classiques de navigation et d’orientation positionnent des personnes dans l’espace. Au­
cun transfert de données de position à caractère privé n’est en principe requis pour cela. Dans le cas de
l‘orientation, seules des informations sous forme de plans sont mises à la disposition des utilisatrices et
des utilisateurs. La position que l’on occupe peut être présentée sur le plan numérique. Pour trouver un
lieu, la réalité est comparée au plan, comme on le ferait pour s’orienter avec une carte d’excursions. La
navigation va plus loin et donne des indications qui conduisent les utilisatrices et les utilisateurs à destina­
tion pas à pas (vraisemblablement aussi lorsque l’on s’écarte de l’itinéraire prescrit). L’utilisation par des
véhicules autonomes constituerait une application analogue pour des objets.
La plupart des applications se fondent sur la localisation, c’est-à-dire sur le fait qu’un tiers exploite la posi­
tion pour proposer des prestations de services sur cette base. A titre d’exemple, le partage de données de
navigation et d’orientation pourrait permettre de générer des cartes thermiques (heatmaps), indiquant la
répartition du personnel dans le bâtiment au cours du temps. On pourrait en déduire les zones nécessitant
un nettoyage plus fréquent ou les endroits constituant des goulets d’étranglement. Les services géodé­
pendants (ou Location based services, LBS) peuvent aussi se situer à la limite entre localisation et posi­
tionnement. Fairtiq (Fairtiq, 2020), un système de billetterie pour les transports publics, constitue par
exemple un service de ce type. Fairtiq calcule a posteriori le billet le moins cher, sur la base du trajet
parcouru. Un musée peut proposer des informations soit sur la base d’œuvres d’art, soit sur celle de la
position des visiteuses et des visiteurs.
L’application de documentation d’un endroit donné vise à permettre la documentation des réparations qui
y sont requises pour pouvoir y accéder ultérieurement. La conservation des preuves après des accidents
(photos avec des coordonnées GNSS) entre aussi dans cette catégorie. Selon le type d’application con­
cerné, on se tournera plutôt vers le positionnement (par exemple celui de l’appareil photo) ou la localisation
(par exemple pour une appli de documentation d’accidents localisant l’appareil considéré).
A titre d’exemple de perception d’émoluments, on peut citer le paiement automatique d’un droit de péage
autoroutier en fonction du nombre de kilomètres parcourus. La localisation peut se fonder ici sur différentes
technologies comme la photographie de la plaque minéralogique, le recours à un lecteur RFID ou à un
récepteur GNSS. Bien qu’il soit possible de se localiser soi-même, la localisation par un tiers est presque

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exclusivement retenue pour les systèmes automatiques, pour des raisons de sécurité (manipulation éven­
tuelle de données) et pour établir des statistiques. La même évaluation des risques a été entreprise pour
l’appli Swiss Covid : les données de position auraient permis une exploitation plus poussée des données,
mais l’appli aurait certainement été moins bien acceptée, les données de position sensibles ayant alors été
partagées avec les exploitants de l’appli.
La liste des applications n’est pas complète, elle vise simplement à donner un aperçu des possibilités ré­
sultant de la géolocalisation.

3.2.      Exigences envers l’application
Lorsque l’on planifie une application, il faudrait d’abord se demander à qui elle est destinée et pourquoi.
Les exigences les plus diverses en résultent. La Figure 3-3 et le Tableau 3-1 subdivisent les exigences
en quatre catégories. Elles sont baptisées Coverage, il s’agit de la couverture et de la portée, Useability,
notion qui recouvre la convivialité au sens le plus large du terme, Safety & Security, regroupant des
thèmes tels que la sécurité, la disponibilité ou la protection des données, et enfin Installation & mainte­
nance.
Les exigences devraient être discutées avec les parties prenantes, tout au moins avec les utilisatrices /
utilisateurs et avec les informaticiens. Les modifications peuvent influer sur le but visé, le public ciblé et la
solution. Une technologie adaptée ne devrait être choisie qu’à l’issue de cette harmonisation.

Figure 3-3 : situation d’exigences possibles dans les quatre catégories baptisées Coverage, Useability, Safety & Se­
curity et Installation et maintenance

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Tableau 3-1 : exigences possibles, affectation aux thèmes et pistes pour développer ses propres réflexions

 Exigence             Catégorie          Commentaires
 Installation de      Installation &     Une infrastructure propre doit être installée pour certains sys­
 l‘infrastructure     maintenance        tèmes de positionnement. Elle a un coût et requiert du temps, il
                                         faut du reste la renouveler périodiquement et assurer sa mainte­
                                         nance. Des bornes WiFi pourraient déjà être installées aux en­
                                         droits les mieux adaptés, de sorte qu’il faudrait vérifier les interac­
                                         tions entre les deux systèmes (existant et à mettre en place).
                                         Existe-t-il des endroits où une installation est interdite, par
                                         exemple parce que l’aspect extérieur du bâtiment pourrait être pé­
                                         joré ou pour des raisons de sécurité ? L’installation doit-elle être
                                         homologuée ?
                                         Si les appareils forment un réseau : comment est-il relié au réseau
                                         du bureau et comment est-il protégé ? Qui assure la maintenance
                                         de l‘infrastructure, quelles activités sont requises dans ce cadre et
                                         à quelle fréquence ? Existe-t-il un outil de gestion facilitant le tra­
                                         vail ?
 Durée de vie de      Installation &     Si aucune alimentation électrique directe ou aucune production
 la batterie          maintenance        d’énergie n’est possible à proximité pour une infrastructure de po­
                                         sitionnement, alors il faut recourir à une batterie. Sa durée de vie
                                         dépendra de la fréquence à laquelle elle est sollicitée. Plus l’acti­
                                         vité augmente, plus le besoin en énergie est important, mais la
                                         position des utilisatrices et des utilisateurs peut alors être définie
                                         avec une précision accrue.
 Actualisation        Installation &     Des changements interviennent de temps à autre au niveau des
                      maintenance        données, par exemple lorsque la construction est modifiée ou que
                                         les signaux radio ou l’utilisation des locaux changent. Qui se
                                         charge alors de la mise à jour des données ?
                                         Si l’environnement électromagnétique subit des modifications :
                                         est-il acceptable de prendre à nouveau les empreintes digitales ou
                                         cela suppose-t-il une charge de travail trop lourde qu’il faudrait
                                         donc éviter ? Les empreintes digitales peuvent-elles être actuali­
                                         sées en continu par les utilisatrices et les utilisateurs (crowd sour­
                                         cing) ?
 Solution proprié­    Installation &     Faut-il utiliser un standard ouvert, via lequel l’utilisateur n’est pas
 taire captive        maintenance        lié à un producteur, ou est-il acceptable d’utiliser du matériel ou
 (vendor lock-in) /                      des modèles de données propriétaires ? C’est important à la fois
 normes et stan­                         pour le modèle de données et pour le positionnement. La migra­
 dards                                   tion des données d’un modèle de données vers un autre est pos­
                                         sible en principe, mais les différences entre structures peuvent la
                                         rendre lourde et complexe.
 Perturbations ré­    Installation &     C’est surtout dans des zones électroniquement sensibles que le
 ciproques            maintenance /      recours à des appareils électroniques ou à des technologies radio
                      Safety & Secu­     peut être restreint pour ne pas perturber des machines et des
                      rity               équipements de mesure sensibles. C’est souvent le cas dans des
                                         hôpitaux, mais c’est également possible dans des laboratoires ou
                                         dans l’industrie.
 Protection des       Safety & Secu­ Des données sur le comportement des utilisatrices et des utilisa­
 données et droits    rity           teurs doivent-elles être recueillies, par exemple pour découvrir où
 de la personna­                     et quand un grand nombre de membres du personnel se retrou­
 lité                                vent (« hotspot analyse ») ? L’écart entre amélioration du service
                                     et surveillance du personnel est particulièrement ténu ici. Une

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Exigence             Catégorie         Commentaires
                                        communication ouverte et un équilibre judicieux entre les béné­
                                        fices et les risques sont importants pour une mise en œuvre réus­
                                        sie. Souvent, le but visé peut aussi être atteint sans surveillance ;
                                        le recours à davantage de technologie n’est pas forcément la
                                        meilleure option.
 Accès au cloud       Safety &          Où les données sont-elles stockées ? Les données des bâtiments
                      Security          peuvent-elles être accessibles à tous, dans le monde entier, ou
                                        doivent-elles être réservées au personnel ? Les forces d’interven­
                                        tion doivent-elles bénéficier d’un accès simple ?
 Perturbations        Safety &          Que se passe-t-il si quelqu’un perturbe délibérément le système
                      Security          de positionnement, par exemple avec un brouilleur ou en repro­
                                        grammant des capteurs ? De telles perturbations sont-elles pos­
                                        sibles, comment peuvent-elles être identifiées et/ou évitées ?
                                        Quelles sont les conséquences d’une position dégradée ou com­
                                        plètement fausse ?
 En ligne / hors      Safety &        Doit-il être possible d’utiliser également la solution hors ligne ou
 ligne                Security / Use­ une connexion Internet/Intranet est-elle impérative ? L’option hors
                      ability         ligne est généralement plus rapide et dépend moins d’une bonne
                                      connexion ou de serveurs fonctionnant bien, mais les données té­
                                      léchargées doivent être réactualisées de temps à autre. Le suivi
                                      (selon la technologie employée) requiert plutôt une connexion, la
                                      position actuelle ayant vocation à être partagée.
 Précision            Useability        Quelle précision est exigée pour l’application ? Des indications ap­
                                        proximatives sont-elles suffisantes ou doivent-elles être de l’ordre
                                        du cm ? Quels facteurs déterminent la précision ? Comment l’exi­
                                        gence de précision est-elle fixée ? Comment la précision et l’expé­
                                        rience des utilisateurs se combinent-elles ?
 Interaction          Useability        Les besoins de personnes handicapées doivent-ils également être
                                        couverts ? Dans ce cas, l’application devrait par exemple prendre
                                        en charge des commentaires audio, voire accepter aussi l’entrée
                                        en braille sur le téléphone portable. Des POI devraient être saisis
                                        comme des points de repère, afin de permettre des commentaires
                                        audio du type « suivez à présent le marquage jusqu’aux casiers ».
 Terminaux            Useability        Si l’application doit être ouverte à toutes les utilisatrices et à tous
                                        les utilisateurs, un téléphone portable récent (vieux de moins de
                                        trois ans) devrait suffire. Attention : Android et iOS gèrent diffé­
                                        remment l’accès aux capteurs et aux interfaces et se comportent
                                        donc différemment lors du positionnement. Un matériel plus spéci­
                                        fique est envisageable pour des applications particulières, mais il
                                        doit être géré en plus pour le positionnement. Cette exigence a un
                                        effet direct sur le choix de la technologie.
 Intégration des      Useability / Co­ La couverture doit-elle se limiter au seul espace intérieur ou doit-
 espaces exté­        verage           on pouvoir être guidé directement vers une salle de réunion de­
 rieur et intérieur                    puis l’extérieur ?
 Couverture (par      Coverage          Quelle surface doit pouvoir être couverte par un appareil / un cap­
 unité)                                 teur de position ? Si le bâtiment ou le secteur entier doit être cou­
                                        vert, de combien d’unités faut-il disposer ? Ce nombre varie-t-il en
                                        fonction de la structure du bâtiment (en béton, en bois, etc.) ?
 Disponibilité        Coverage          Le système peut-il être utilisé dans le monde entier ou est-il limité
 (dans le monde                         à certains pays ? Si un système doit fonctionner dans le monde
 entier)                                entier, le nombre de technologies envisageables est très faible,

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Exigence              Catégorie           Commentaires
                                              rares étant celles qui sont certifiées et livrables partout. En Eu­
                                              rope, les fréquences autorisées sont harmonisées, mais la ques­
                                              tion n’est pas réglée aussi clairement ailleurs.
    Interfaces            Useability, Sa­ Des interfaces vers d’autres applications telles qu’Outlook ou
                          fety & Security map.geo.admin.ch sont-elles requises ? Les données doivent-
                                          elles être mises à la disposition d’autres applications via une API
                                          (Application Programming Interface, interface technique) ? Existe-
                                          t-il une interface vers le service de position du système d’exploita­
                                          tion par exemple pour une navigation fluide dans Google Maps ?
    Vue                   Useability          Quelle vue est attendue par les utilisatrices et les utilisateurs ?
                                              Qu’est-ce qui convient le mieux, une vue en 2D ou en 3D ? La re­
                                              présentation doit-elle plutôt tenir du plan abstrait ou de la carte
                                              précise ? La visualisation, sous forme de carte au trésor par
                                              exemple, est-elle adaptée pour l’entreprise concernée ?

3.3.         Technologies
La Figure 3-4 et le Tableau 3-2 présentent certaines technologies7 revêtant de l‘intérêt pour le positionne­
ment en intérieur.

Figure 3-4 : technologies pour le positionnement en intérieur, précision en abscisse, couverture en ordonnée, sur le
modèle de (Mautz, 2012).

Pour faciliter le classement des technologies, la zone d’intérêt pour l’espace intérieur a été colorée en
jaune. Des technologies d’une précision de quelques centimètres voire mieux sont requises pour des ap­
plications spéciales, cas par exemple des installations industrielles automatisées. Des précisions de cet
ordre ne sont généralement pas nécessaires pour le positionnement de personnes.
Les technologies en vert clair sont largement répandues sur les téléphones portables et n’ont besoin d’au­
cun matériel supplémentaire. C’est une exigence pour de nombreuses applications. La couverture et la

7
    Bibliographie complémentaire pour les différentes technologies : (Mautz, 2012), (Hilty, et al., 2012), (esri, 2020).

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précision peuvent varier très fortement de l’une et l’autre : pour le WiFi, elles dépendent par exemple de la
fréquence à laquelle une application peut demander les points d’accès possibles pour le téléphone et du
nombre total de tels points disponibles. Si l’on marche à une vitesse de 1,4 m/s, on a parcouru 7 m si
l’intervalle de temps entre deux requêtes successives est de 5 secondes. Si le GNSS différentiel est entouré
en rouge, c’est parce que le service de positionnement swipos proposé par swisstopo se fonde sur lui.

Tableau 3-2 : vue d’ensemble des technologies de positionnement en intérieur. La couverture se rapporte toujours à
                              la portée d’un seul nœud. Adapté de (Mautz, 2012).

 Technologie      Préci­      Portée       Méthode de mesure type               Application type
                  sion        type (m)
                  type
 Caméra           0,1 mm-     1-10         Mesures d’angles à partir de         Métrologie, navigation de ro­
                  dm                       photos, reconnaissance               bots
                                           d’image (QR Code)
 Infrarouge       cm-m        1-5          Procédés à images ther­              Preuve de la présence de
                                           miques, balises actives              personnes, suivi
 Son              cm          2-10         Distance via le temps de par­        Hôpitaux, suivi
                                           cours, reconnaissance de mes­
                                           sages
 WiFi             m           20-50        Fingerprinting (empreinte digi­      Navigation de piétons, ser­
                                           tale)                                vices géodépendants (LBS)
 RFID             dm-m        1-30         RSSI, voisinage, fingerprinting      Navigation de piétons, suivi
                                                                                d’actifs
 Ultra-Wide­      cm-m        1-50         Réflexion, temps de parcours         Robots, automatisation
 band                                      du signal
 GNSS             10 m        ‘global’     Distance via le temps de par­        LBS
                                           cours
 GNSS diffé­      cm          ‘national’   Distance via le temps de par­        Mensuration, BTP, agriculture
 rentiel                                   cours
 Pseudolites      cm-dm       10-1000      carrier phase ranging (distance      Mines à ciel ouvert avec mau­
                                           via la phase de la porteuse)         vaise réception GNSS
 Autres fré­      m           10-1000      fingerprinting, voisinage            Suivi de personnes
 quences ra­
 dio
 Bluetooth        m-10 m      10-30        fingerprinting, RSSI, voisinage      Preuve de la présence de per­
                                                                                sonnes, suivi, navigation de
                                                                                piétons, LBS
 GSM              100-500     1-20 km      cellID Location                      Suivi (d‘actifs)
                  m
 Navigation       1%          10-100       dead reckoning                       Navigation de piétons
 inertielle
 Systèmes         mm-cm       1-20         fingerprinting, mesure de dis­       Hôpitaux, mines
 magnétiques                               tances

3.3.1.    GNSS et pseudolites
Si les pseudolites (de pseudo et satellites) émettent un signal pour le positionnement, tout comme les
satellites GNSS, ils se trouvent toutefois sur la Terre. Les pseudolites seraient pratiques, car le signal est
identique à celui des satellites GNSS, si bien qu’aucun traitement supplémentaire ne serait à entreprendre.

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