SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION - Résumé

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 SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION

Résumé
Jean-Claude Golvin
directeur de recherche, CNRS ; Institut Ausonius, université Bordeaux-III

Le texte aborde le problème de la définition des termes les plus utilisés en matière de restitu-
tion et évoque quelques problèmes inévitables. Il règne encore en effet une grande confusion
terminologique dans ce domaine car chacun utilise, par pure habitude, plusieurs mots relatifs
à la restitution sans en donner de définition précise. Un mot est employé pour un autre, sans
nuances et de façon contradictoire au cours d’un même exposé. On hésite sur les termes,
en employant tour à tour, au cours d’un même exposé, les mots restitution, reconstitution,
reconstruction... Un travail de définition est donc indispensable si nous ne voulons pas buter
sur les mêmes difficultés à chaque rencontre.
Il nous semble logique pour commencer d’établir les définitions de base dans la langue fran-
çaise pour bien montrer les notions à distinguer absolument, avant d’entreprendre un travail
d’harmonisation plus large au niveau international dans un second temps.
Ce travail porte sur les termes suivants
RESTITUTION
RECONSTITUTION
REMONTAGE
RECONSTRUCTION
RÉFECTION
RESTAURATION
ÉVOCATION
SIMULATION
RECHERCHE DE L’« IMAGE PERTINENTE »
IMAGE DE COMMUNICATION
AMBIGUÏTÉ DU MOT GÉNÉRIQUE IMAGE
IMAGE MENTALE (IMEN)
LES COMPOSANTES DE L’IMAGE DE RESTITUTION
LES CINQ DÉTERMINANTS D’UNE IMAGE
  la topographie et le paysage,
  le contour de la ville,
  le tracé de la ville,
  la forme des édifices publics,
  la position relative des éléments ;
LA RESTITUTION IMAGE-SOURCE.
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 meaning and definition problems

Abstract
Jean-Claude Golvin
research director, CNRS; Ausonias Institute, University of Bordeaux III

This text is about the problems of definition of the terms most used in restitution and as
such raises several unavoidable problems. Indeed there is a lot of terminological confusion in
this area because, by pure habit, people use restitution-related terms without defining them
precisely. One word is used for another, without the least shade of meaning and sometimes
even contradictorily in the same presentation. Indeed there are hesitations and terms such as
restitution, reconstitution, reconstruction are used one after another… Which means that its
definition must be looked into if we want to avoid this problem at each conference.
It appears logical to begin the basic definitions in French in order to operate the essential
distinctions between the different notions, before engaging on a wider harmonisation proce-
dure at an international level later on.
Restitution
Reconstitution
Reassembling
Reconstruction
Reparation
Restoration
Evocation
Simulation
Search for the «relevant image»
Communication image
Ambiguity of the generic word «image»
Mental image (IMEN)
The components of the restitution image
The five determinants of an image
  - topography and landscape
  - the city’s shape
  - the city’s layout
  - the shape of the public monuments
  - the elements’ relative positions
Image-source Restitution
   - scientific research
   - communication
   - physical scale models
   - electronic scale models
   - shows/events
   - restorations, reconstructions
   - professional training
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  SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION
Jean-Claude Golvin
directeur de recherche, CNRS ; Institut Ausonius, université Bordeaux-III

L   e colloque international de Béziers, du 12 au 14 octobre 2005, nous a offert
    l’occasion de réaliser un premier échange d’idées relatif à « la restitution en
archéologie et la présentation des sites au public ». Les problèmes rencontrés
ou les solutions proposées varient d’un site à l’autre, mais aucune réflexion
d’ensemble n’a encore été menée pour tenter de dégager de nouvelles perspec-
tives de recherche dans ce domaine sur le plan méthodologique et théorique.
Pourtant, le grand nombre de projets réalisés à notre époque devrait permettre
d’approfondir notre réflexion sur la base d’expériences concrètes et de dégager
les idées-forces qui pourraient intéresser tout le monde. Telle serait, à notre
sens, la bonne voie à suivre car il n’est pas de bonne théorie sans pratique, ni
de bonne pratique sans théorie. Toute théorie, pour avoir du sens et de l’intérêt,
ne pourrait être qu’issue d’une pratique réelle et de la rectification de nos idées
que cette dernière permettrait.
Notre but n’est donc pas d’imposer un cadre dogmatique dans le domaine du patrimoine où
ce qu’il est heureux de faire impose une grande souplesse : les points de vue et les mentalités
diffèrent, de façon légitime, d’une culture à une autre dans le monde. En tout cas, notre but
ne sera jamais d’imposer un carcan théorique dans le domaine de la restitution.
Il paraît nécessaire aujourd’hui d’éclaircir les idées sur un premier point : celui de la
définition des termes les plus utilisés en matière de restitution et d’évoquer quelques
problèmes inévitables, éventuel objet des travaux que nous pourrions poursuivre en
commun à l’avenir.
Il règne encore en effet une grande confusion terminologique dans ce domaine car chacun
utilise, par pure habitude, plusieurs mots relatifs à la restitution sans en donner de définition
précise. Un mot est employé pour un autre, sans nuances et de façon contradictoire au cours
d’un même exposé. On hésite sur les termes, en employant tour à tour, au cours d’un même
exposé, les mots restitution, reconstitution, reconstruction…
Un travail de définition est donc indispensable si nous ne voulons pas buter sur les mêmes
difficultés à chaque rencontre. Il nous semble logique, pour commencer, d’établir les défini-
tions de base dans la langue française pour bien montrer les notions à distinguer absolument,
avant d’entreprendre un travail d’harmonisation plus large au niveau international dans un
second temps.
Le titre même de notre colloque impose de définir le premier d’entre eux1.

RESTITUTION
Si l’on s’en tient au dictionnaire2, le verbe restituer exprime, avant tout, l’idée de « ren-
dre ». Dans le domaine qui nous intéresse ici, un dictionnaire plus spécialisé 3 préci-

1. À propos de la mise au point de cette terminologie, nous renvoyons à deux publications récentes : Jean-Claude Golvin, « Le
rôle de la restitution dans l’étude des temples de Dougga », Actes du VIIIe colloque international sur l’histoire de l’Afrique du Nord,
Tabarka, 8-13 mai 2000, Tunis, 2003, p. 471-489.
Jean-Claude Golvin, Mustapha Khanoussi, « Dougga, études d’architecture religieuse, les sanctuaires des Victoires de Caracalla, de
Pluton et de Caelestis », Mémoires de l’Institut Ausonius, 12, Bordeaux, 2005 : quelques aspects méthodologiques de la restitution,
p. 25-29.
2. C’est-à-dire des dictionnaires d’un usage courant : Littré, Larousse…
3. Par exemple, Jean-Marie Pérouse de Montclos, Architecture. Vocabulaire, « Principes d’analyse scientifique », Paris, Imprimerie
nationale, 1972, p. 18 et 21, col. 2 et 8.
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SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION
                                                                                                       Jean-Claude Golvin

sera qu’il s’agit, bien entendu, de « redonner » l’idée d’un monument (d’un site, d’un
objet) ancien. Or, restituer l’idée de ce monument consiste à en redonner l’image au
sens ­large 4. Il est fondamental de comprendre que la restitution est essentiellement une
image et qu’elle est donc de l’ordre des signes. Elle rend compte d’un objet, mais elle
n’est pas matérielle.
La définition proposée par Jean-Marie Pérouse de Montclos est intéressante. Pour lui, la
restitution est « la représentation par le dessin ou par une maquette de l’aspect présumé
d’un édifice mutilé ou détruit. Elle est la construction souvent hypothétique d’un édifice
ou d’une partie d’un édifice disparu, mais aussi le rétablissement d’un parti primitif pré-
sumé ». Ce dernier point est important : il montre que la restitution n’est pas une simple
juxtaposition d’éléments retrouvés mais qu’elle tente de redonner l’idée (même hypothé-
tique) d’un parti architectural d’origine. Elle tente ainsi de redonner cohérence et sens
à une image que l’on ne saurait déduire des seuls éléments retrouvés. Elle traduit une
compréhension de « l’intelligence de la conception » du monument, de son programme,
des intentions de ses créateurs.
On ne peut malheureusement pas donner de définition à caractère encyclopédique de
la restitution, car aucune étude scientifique d’ensemble de son histoire n’a été réalisée
jusqu’à ce jour.

RECONSTITUTION
La reconstitution consiste, par définition, à replacer après étude et en position pertinente les
éléments épars dont un monument était fait (ou constitué).
La reconstitution impose une recherche visant à identifier les éléments et à retrouver leur
position relative, ce qui la différencie du simple remontage. Elle consiste en quelque sorte à
remembrer, à rassembler ce qui est épars, à réassocier les éléments dispersés après étude et
si possible à les rattacher aux vestiges du monument d’origine restés en place5. En archéo­
logie, on emploie volontiers le terme anastylose, qui littéralement exprime « art de redresser
les colonnes » et, par extension, « art de replacer tous les éléments épars dans leur position
relative exacte ».

REMONTAGE
Cette opération consiste à réassembler et à replacer les éléments d’un édifice démonté qui
ont été laissés sur le chantier6. Le remontage n’implique donc pas l’effort de recherche que la
reconstitution impose ; il est simplement l’inverse du démontage.

RECONSTRUCTION
Pour Pérouse de Montclos, le terme signifie la construction d’un édifice en remplacement
d’un autre pour le même usage7 – au contraire de la reconstitution qui, elle, consiste à re-
monter des parties authentiques d’un monument historique. Il s’agit ici de réaliser un édifice
entièrement neuf, à l’imitation de l’ancien.
Les parties que l’on peut être obligé de rebâtir à neuf dans un monument ancien doivent donc

4. L’image liée à l’idée en tant que structure ou contenant (signifiant ou representamen selon les théories). Image au sens le plus
large depuis Aristote : « L’âme humaine ne conçoit rien sans image » (De l’âme, II, 7).
5. D’après Jean-Marie Pérouse de Montclos (op. cit., p. 22, col. 9), reconstitution signifie : « Regroupement d’éléments authentiques
qui ont été dispersés, et remontage de l’édifice ou de la partie de l’édifice correspondants ». La remise en place d’une partie peut
permettre éventuellement la reconstitution de l’ensemble.
6. Jean-Marie Pérouse de Montclos, op. cit., p. 21, col. 8.
7. Ibid.
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SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION
                                                                                                     Jean-Claude Golvin

être qualifiées de reconstructions partielles. Le fait de rebâtir à neuf l’ensemble d’un édifice,
en revanche, sera qualifié de reconstruction intégrale.

RÉFECTION
Cette opération consiste à remplacer des parties dégradées d’un édifice par des parties
neuves8. Toutes les parties concernées par une réfection sont connues et simplement refaites
à l’identique, alors que, dans une reconstruction partielle, on peut être amené à construire à
neuf des structures restituables avec certitude. La reconstruction partielle va donc au-delà de
la simple réfection.

RESTAURATION
Le mot qualifie une action faite en faveur de la pérennité de l’œuvre pour améliorer son état
physique9 et si possible, du même coup, sa compréhension.

ÉVOCATION
L’évocation est une allusion au site menée avec une plus grande liberté d’action que dans le
cas d’une restitution. Il s’agit de faire appel à la sensibilité du destinataire. Or, il faut bien le dire,
toute restitution destinée à un large public a recours à l’évocation. L’auteur exprime son point
de vue et cherche à atteindre la sympathie d’un public dont il connaît les réactions.

SIMULATION
Opération qui consiste à imiter un phénomène, un mouvement, un parcours, par anticipation
ou après coup, et permet d’en reproduire à volonté les caractéristiques.

Par ces quelques lignes, nous pensons avoir exprimé clairement ce qui définit et donc diffé-
rencie les mots courants les plus utilisés dans le domaine de la restitution10. Il convient main-
tenant d’accorder à la restitution proprement dite un intérêt particulier.

LA RECHERCHE DE L’« IMAGE PERTINENTE »
Rappelons que le mot pertinence signifie à la fois « à-propos » et « efficacité »11. Il est évident
que l’image de restitution la plus pertinente possible doit à la fois être adéquate (ressembler
de près à l’édifice d’origine) et formulée de manière à être facilement comprise par le public à
qui on la destine (c’est-à-dire sans ambiguïté et avec un minimum d’effort).
L’image que nous recherchons ne peut pas être tronquée, dégradée ou perturbée ; elle doit
au contraire donner une idée d’ensemble parfaitement claire de ce que nous avons compris
en ce qui concerne l’exemple étudié. Elle doit donc être explicite.
Cette image « pertinente » recherchée est parfois bien éloignée de celle des ruines que nous
observons. En effet, l’image que nous donnent les sites antiques est celle de monuments

8. Ibid., p. 22, col. 9.
9. Restauration : « Ensemble de travaux, consolidations, remontages, reconstitutions ou réfections, tendant à conserver un édi-
fice. » Ibid., p. 21, col. 8
10. Le sujet est beaucoup trop vaste pour que nous puissions développer ici tous les problèmes en abordant les reconstructions
partielles et les restaurations en général.
11. Dan Sperber, Deirdre Wilson, Relevance, communication and cognition, Oxford, 1986 ; trad. fr., La Pertinence, communication et
cognition, Paris, Éditions de Minuit, 1989.
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                                                                                Jean-Claude Golvin

­ utilés, victimes de multiples causes de détérioration accidentelles. Nous avons le spectacle
m
de cette destruction arbitraire et non plus sous les yeux la forme complète et authentique,
celle qui avait été voulue à l’origine et qui était directement liée à la fonction du monument.
C’est pourtant celle-ci qu’il importe de retrouver et qu’il convient de qualifier de pertinente
puisque c’est celle qui reflétait le mieux la raison d’être de l’édifice à l’origine. Elle était perti-
nente parce qu’elle existait. Elle l’était aussi parce qu’elle traduisait les intentions et la façon
de faire de son temps : elle seule était le reflet de la vie du site et donc elle seule avait vérita-
blement du sens.
Nous devons dès lors nous efforcer d’en retrouver les caractéristiques, la cohérence, et tenter
de proposer, en fin de compte, une image d’ensemble du cas étudié. Certes, une telle vérité
ne pourra être qu’approchée. Si l’on ne peut jamais être certain de retrouver la vérité dans
tous ses détails, au moins peut-on s’assurer, nous le verrons ci-après, que l’image de restitu-
tion ressemble, le plus possible et à coup sûr, à celle du monument réel.
Cette image est aussi celle dont nous avons le plus besoin pour communiquer avec le
public car il est fondamental de retracer le cadre des événements que nous voulons
évoquer. Dans la plupart des cas, l’idée doit exprimer clairement un point de vue ou une
proposition, sans pour autant entraîner l’observateur dans de longues considérations
méthodologiques.
Certes, on peut aussi expliquer au public comment les restitutions sont faites, mais ceci n’est
pas toujours faisable ni utile ; cela peut valoir comme démonstration, mais il faut bien recon-
naître que cela consiste à développer un aspect assez spécialisé de la question. De même,
il ne serait guère possible pour communiquer un message écrit destiné à un large public de
revenir sur la définition de tous les mots employés ou d’analyser en détail la syntaxe du texte
ou de se livrer à tout autre type d’analyse. De telles précisions n’intéressent que le spécialiste ;
le curieux, s’il y tient vraiment, ira chercher ces réponses ailleurs que sur les panneaux d’une
exposition ou de la signalétique d’un site.

L’IMAGE DE COMMUNICATION
Aucun travail de restitution destiné au public n’est possible si l’on ne définit pas au préalable à
qui le discours à tenir est destiné. Nous sous-entendrons ici qu’il s’agit du grand public adulte
et du jeune public car nous pensons que l’image doit parler à tous et être particulièrement
didactique.
Les restitutions sont destinées à redonner au public avec évidence l’aspect du cadre des
événements évoqués. Leur lecture doit être facile, leur contenu cognitif riche et leur esthé­
tique séduisante, car nous estimons que le public doit aimer les voir ; elles doivent l’inciter à
pénétrer dans les lieux, guider un voyage imaginaire attractif, au cours duquel l’information
est fournie sans rebuter.
La visite d’un musée ou d’un site doit rester un plaisir (à l’exception des sites commémoratifs
d’événements dramatiques) et, dans tous les cas, le message transmis doit être clair, édifiant,
éducatif.
L’image doit jouer un rôle de médiateur, de vecteur de communication entre l’émetteur (cher-
cheur, auteur, conservateur) et le récepteur (le public parfaitement défini à qui l’on souhaite
s’adresser).
Nous voulons affirmer avec force que l’image de communication – que l’on peut qualifier de
pertinente dans le domaine du patrimoine – doit se fonder sur la recherche scientifique (elle
doit bénéficier des acquis), mais qu’elle doit aussi pouvoir s’appuyer sur la compétence des
professionnels de la communication, qui peuvent la rendre plus efficace.
La coopération pluridisciplinaire est indispensable au succès de la communication visuelle
et audiovisuelle. De fait, trop souvent, l’une est réalisée sans l’autre et réciproquement : on
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­ résente des images de recherches trop arides ou peu accessibles au public ; inversement,
p
des productions voient le jour sans fondement scientifique sérieux.
Or il ne faut tromper le public ni sur un plan ni sur l’autre et il faut considérer qu’une pro-
duction de qualité est plus coûteuse qu’une réalisation médiocre mais démagogique. Seule
la collaboration professionnelle entre gens de métiers différents permettra de parvenir à un
résultat satisfaisant, mais il faut parvenir à la construire et chacun doit avancer dans ce sens.
Cette question importante méritera d’être étudiée sous tous ses aspects dans le cadre de nos
futures rencontres, car il est stérile de s’ignorer ou au contraire de s’affronter.

AMBIGUÏTÉ DU MOT GÉNÉRIQUE IMAGE
L’image qui redonne l’idée d’un monument ou d’un site ne se résume pas au simple
support visuel. Celle que nous découvrons sur papier (photographie, dessin) ou sur
écran n’est que le déclencheur du processus sémiotique (sémiose) grâce auquel nous
sommes capables de reconnaître le monument désigné. Cette image (matérielle) n’est
donc qu’un ensemble matériel de signes organisés que nous remarquons et qui dé-
clenche le processus complexe de reconnaissance des formes 12 au-delà duquel peut
s’amorcer une réflexion sur le sujet faisant appel à nos connaissances et qui suscite en
nous une attitude prospective.
Il serait souhaitable de choisir un nom particulier pour ce déclencheur matériel, cette « image­
matérielle extérieure ». Nous proposons de la désigner, par exemple et pour simplifier, par le
terme IMEX (contraction des mots image et extérieure) pour la distinguer de l’image ­consciente
ou image mentale que l’on pourrait appeler de façon simple IMEN (contraction des mots
­image et mentale). Ceci n’est qu’une proposition de clarification du langage relatif à l’image.
Quelle que soit la terminologie adoptée, deux mots différents, faciles à utiliser et apparentés,
pourraient servir à distinguer les deux aspects fondamentaux du mot générique image dont
le caractère polysémique est équivoque. Cette distinction devra être faite d’une manière ou
d’une autre si l’on veut éviter l’emploi de longues phrases pour faire comprendre à un interlo-
cuteur et à chaque occurrence du mot image à quel aspect de celle-ci il est fait allusion.

IMAGE MENTALE (IMEN)
L’image mentale (IMEN) est une construction complexe faite de multiples connexions neuro-
nales13 dont tous les aspects ne peuvent pas être visualisés en deux ou trois dimensions.
En effet, si je peux dessiner un monument sur une feuille de papier ou le représenter sous forme
de maquette en le rendant ainsi perceptible visuellement, je constate qu’une grande partie des
connaissances qui constituent son image mentale ne peut être donnée qu’en langage linéaire.
Je peux, par exemple, dessiner la façade du capitole de Dougga, mais je suis obligé d’écrire
qu’il date de Marc Aurèle et de Lucius Verus. De même, tous les renseignements relatifs à
ses dimensions, à la nature de ses matériaux, ou toute autre information précise et chiffrée,
doivent être écrits. Ceci constitue un écheveau très complexe (IMEN) dont une seule partie
est traduisible sous forme d’image (IMEX).
L’image mentale n’est pas une simple maquette mais un « modèle », au sens donné à ce mot
en linguistique et en sémiotique14.

12. En ce qui concerne cette question nous renvoyons à l’ouvrage fondamental de Peter Lindsay et Donald Norman, Traitement de
l’information et comportement humain, Laval (Québec), Éd. Vigot, coll. « Études vivantes », 1980.
13. Nous ne renvoyons qu’à des ouvrages particulièrement connus, sans intention de développer ce domaine très riche en lui-
même : Jean-Pierre Changeux, L’Homme neuronal, Paris, Fayard, 1983 ; Gérard Edelman, Biologie de la conscience, Paris, Éd. Odile
Jacob, 1992.
14. Jean Dubois, Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Paris, Larousse, 1994 ; Algirdas Julien Greimas, Joseph
Courtés, Sémiotique : dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette, coll. « Hachette université », 1993.
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                                                                             Jean-Claude Golvin

Alors qu’une maquette est la simple représentation volumétrique d’un édifice, le modèle est
une structure complexe qui relie, en un seul ensemble, toutes les connaissances relatives au
monument. Un modèle peut contenir une maquette et non l’inverse.
Nous avons donc la chance que deux mots existent en français pour désigner deux réalités
différentes (maquette d’une part et modèle d’autre part) au contraire de l’anglais où le même
mot, model, désigne les deux.
L’établissement d’une terminologie internationale nécessitera, on le voit, des adaptations pour
que les notions distinctes soient toujours bien nommées par des mots différents, quels qu’ils
soient. Le premier travail consiste donc à montrer, dans chaque langue, où se trouvent les
ambiguïtés majeures et le second à proposer une terminologie simple acceptable par tout le
monde pour distinguer une fois pour toutes ce qui ne doit pas être confondu.
Le modèle que nous avons en tête n’est pas un enregistrement inerte de données et de liens.
Il fonctionne continuellement, car il est engendré par un cerveau vivant et évolue sans cesse,
même de manière inconsciente.
L’image mentale (IMEN), en tant que modèle vivant, diffère donc fondamentalement d’un
modèle électronique (en tout cas sous ses formes actuelles) car celui-ci n’évolue que sur
­demande et possède un support matériel. Ici encore, il faut sans aucun doute établir une
 distinction entre l’image mentale (IMEN), qui, par définition, est élaborée dans un cerveau
 vivant, et le « modèle informatique », qui est une sorte d’image complexe de nature hybride
 comparable (car en partie visualisable et en partie écrite) mais dont l’évolution dépend d’une
 intervention extérieure. Il faudrait un mot particulier pour désigner ce dernier et créer un terme
 du genre MODELIC (contraction des mots modèle et informatique).
Quelles que soient les solutions qui seront adoptées au niveau international, il est certain que
le langage de l’image utilisé actuellement est loin d’être satisfaisant. Il faudra donc s’atteler
à la tâche en profitant éventuellement de nos prochaines rencontres internationales ou en
organisant des ateliers thématiques sur ce sujet.

LES COMPOSANTES DE L’IMAGE DE RESTITUTION
Dans les publications précitées15, nous avons montré qu’en archéologie il fallait considérer
la réalité de trois types de données : les données connues (structures en place, blocs épars,
documents divers), les données cachées (celles qui existent encore, mais restent à découvrir)
et les données détruites (blocs non identifiables, éléments détruits dans des fours à chaux).
Nous avons constaté que la disparition définitive d’une partie des données archéologiques
rendait illusoire tout espoir de reconstitution intégrale des édifices sur la base d’un simple
raisonnement déductif.
La perte d’une partie des données oblige à raisonner aussi par induction en proposant des
­hypothèses de restitution des parties des édifices ou des sites qui n’ont pas laissé de traces.
Le raisonnement suivi comporte des risques car il consiste à privilégier l’hypothèse qui a le
plus de chances d’être vraie, sans que l’on puisse jamais en être certain. Une restitution ne
pourra donc jamais être qualifiée de vraie : elle est seulement vraisemblable et pourra être, au
mieux, « admissible », jusqu’à nouvel ordre.
Une image de restitution comporte en conséquence trois composantes : la première est celle
qui représente la partie connue du monument (les vestiges restés en place) ; la seconde est la
partie reconstituée (intégrant les éléments épars remis à leur place) ; la troisième est la partie
complétée (de façon hypothétique).

15. Cf. supra, note 1.
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                                                                                                         Jean-Claude Golvin

Cette dernière est souvent rétablie sur la base d’une étude comparative et donc sur des
règles qui régissent la représentation de la partie manquante. Après avoir défini les caracté-
ristiques communes d’exemples proches où les parties, manquantes dans les cas étudiés,
sont conservées, on propose une solution analogue. Par exemple, on appliquera les règles de
proportionnalité de l’ordre corinthien d’un exemple de référence à un édifice imparfaitement
connu pour en ébaucher les hauteurs.
Du fait de l’application de règles, l’image ainsi élaborée est nécessairement de nature symbo-
lique : elle reflète les caractéristiques d’un cas général ou fréquent et non celles d’un exemple
particulier. L’image de restitution reste donc pour partie une construction théorique et sym-
bolique fondée sur une argumentation. Elle est l’expression d’un modèle théorique et évolutif
du site, dont elle vise à offrir la meilleure représentation d’ensemble du moment, cohérente
et vraisemblable. Cette image traduit bien l’idée que le chercheur se fait de l’exemple étudié
et celle qu’il lui est facile de communiquer. On peut, si on le souhaite, montrer ces différentes
parties dans la mesure où il s’agit d’expliquer une démarche scientifique.

Fig. 1. Ammaedara (Haïdra, Tunisie). Coupe longitudinale sur la basilique III ou « église de la citadelle ».
En hachuré, partie conservée ; en pointillé, partie reconstituée ; en blanc, restitution complétée par hypothèse.

Prenons pour exemple la restitution de l’église de la citadelle byzantine d’Ammaedara16 (Haïdra
en Tunisie) (fig. 1). Sur cette vue, il est possible d’indiquer, par des conventions de dessin diffé-
rentes, quelles sont les parties connues, reconstituées ou complétées de l’image. Mais, qu’il
s’agisse d’un monument particulier ou d’un site, on ne communiquera dans la plupart des cas
qu’une image globale et évocatrice du monument destinée au public (fig. 2 à 6).

16. Jean-Claude Golvin, « La restitution architecturale de l’église », in François Baratte, Fathi Bejaoui, Zeïneb Ben Abdallah (dir.),
Recherches archéologiques à Haïdra, Miscellanea 2, Rome-Paris, École française de Rome-De Boccard, 1999, « Collection de l’École
française de Rome », 17-2, p. 179-192. Le dessin donné ici a été fait sur la base de la figure 145 dans la publication relative aux tem-
ples de Dougga (Jean-Claude Golvin, Mustapha Khanoussi, op. cit. note 1) ; les différentes parties des images de restitution ont été
distinguées par des couleurs différentes.
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                                                                              Jean-Claude Golvin

LES CONDITIONS DE LA RESSEMBLANCE FORMELLE :
LES CINQ DÉTERMINANTS D’UNE IMAGE
Dans les deux premières publications précitées, nous avons évoqué les cinq aspects es-
sentiels (ou déterminants) qui permettent d’affirmer que la restitution d’ensemble d’un site
ressemble à coup sûr à l’image que l’on aurait de lui s’il nous était possible de le voir.
Cette image, élaborée sur la base d’informations scientifiques, est le fruit d’une enquête ; elle
est en quelque sorte le meilleur portrait-robot du site. En effet, elle met en jeu des traits aussi
déterminants que le contour du visage, la forme du nez et les yeux d’un individu qui ferait
l’objet d’un tel portrait.
En ce qui concerne un site, les cinq déterminants sont les suivants :
– la topographie et le paysage ;
– le contour de la ville ;
– le tracé de la ville ;
– la forme des édifices publics ;
– la position relative des éléments.

La topographie et le paysage
L’image doit retracer ou donner une idée claire du cadre géographique antique (relief, activités
agricoles, contours d’un fleuve ou d’une côte). Le Rhône à Arles est un élément déterminant du
paysage et donc de l’image de cette ville (fig. 3). La représentation du paysage peut constituer
une partie importante de l’image. Elle contribue aussi à faire comprendre l’histoire du site. Le lieu
d’implantation d’une ville n’est jamais choisi par hasard et ses caractéristiques géographiques
ont souvent conditionné ses activités. Le paysage constitue donc beaucoup plus qu’un simple
décor : il a du sens par lui-même.

Figure 2
Fig. 2. Orange à l’époque romaine.
Aquarelle de J.-Cl. Golvin
SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION
                                                                               Jean-Claude Golvin

Le contour de la ville
La recherche archéologique permet souvent de déterminer, au moins approximativement mais
toujours de façon caractéristique, les contours d’une ville. Les vestiges d’une enceinte, la posi-
tion des nécropoles sont autant d’éléments qui vont permettre d’avoir une idée de l’étendue de
la ville et de la forme de son contour. Ce dernier sera donc mis en jeu dans l’image.

Le tracé de la ville
La recherche archéologique permet aussi de savoir, en particulier, si le tracé urbain est régulier
– cas de Carthage, Alexandrie, Orange (fig. 2), Nîmes, (fig. 5) – et d’avoir une idée de la dimension
de certains îlots. Si le tracé est irrégulier, il faudra tenter de rendre compte de son aspect, en re-
flétant autant que possible sa densité, son principe général, l’aspect des différents quartiers de la
ville. Ce sont des composantes de l’image d’ensemble du site. Le tracé donne une idée générale
de la composition de la ville, de la trame urbaine, de la structure de la cité et même de son évo-
lution.

La forme des édifices publics
Les grands édifices publics constituent les points forts et saillants de l’image (de la même
manière que le feraient le nez et les yeux d’un portrait-robot). Ils sont connus ou restituables
avec vraisemblance : théâtres, amphithéâtres, cirques, thermes, forums jouent un rôle majeur
dans l’image (fig. 2, 3, 4, 5 et 6).

La position relative des éléments
Même si deux villes possèdent les mêmes monuments constitutifs types, ceux-ci ne sont ja-
mais situés dans la même position relative. Les relations spatiales entre ces éléments, la trame
urbaine, le contour, les composants du paysage sont spécifiques. Sur le plan topo­logique, la
formule qui définit le positionnement relatif de ces éléments est unique : aucune ville ne ressem-
ble jamais totalement à une autre.
Si l’on est bien informé en ce qui concerne ces cinq déterminants, il est certain que l’image de
restitution d’une ville ressemblera à coup sûr et pour l’essentiel à son image ancienne.

Figure 3
Fig. 3. Arles au iiie siècle de notre ère.
Aquarelle de J.-Cl. Golvin.
SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION
                                                                             Jean-Claude Golvin

Figure 4
Fig. 4. Arles à l’époque romaine (Arelate), le cirque.
Aquarelle de J.-Cl. Golvin.

LA RESTITUTION IMAGE-SOURCE
Les principaux domaines d’utilisation de la restitution sont variés.

La recherche scientifique
La restitution est souvent liée à l’étude scientifique des monuments et des sites ; elle figure
alors souvent en premier lieu dans les publications correspondantes, car c’est dans ce type
de publication qu’elle doit être explicitée. Les indices exploités et les hypothèses formulées
sont présentés, mais ici l’image a surtout un caractère « technique » (elle peut être traitée en
noir et blanc et ne représenter que le contour des volumes) : on s’intéresse surtout à la façon
dont elle est élaborée.
La recherche scientifique doit être à l’origine de toute restitution, quelle que soit sa forme, car
c’est elle qui confère à l’image sa crédibilité et son sens.
La restitution est la première solution (iconique) capable de donner une idée d’ensemble cré-
dible et évocatrice du site : c’est donc une image première ou image-source.
La restitution peut prendre aussi la forme d’une maquette électronique élaborée dans le cadre
de la réalisation d’un modèle théorique complexe comme celui du Circus Maximus de Rome,
étudié au sein du laboratoire Institut Ausonius, université de Bordeaux-III, en collaboration
avec la surintendance communale de Rome.
SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION
                                                                         Jean-Claude Golvin

Figure 5
Fig. 5. Nîmes à l’époque romaine, les remparts et l’amphithéâtre.
Aquarelle de J.-Cl. Golvin.

Figure 6
Fig. 6. Sanxay (Vienne), un grand sanctuaire rural à l’époque romaine.
Aquarelle de J.-Cl. Golvin.
SIGNIFICATION ET PROBLÈMES DE DÉFINITION
                                                                                                      Jean-Claude Golvin

La communication
En tant que formulation synthétique de l’idée d’un site, idée qu’il serait difficile de donner
autrement, la restitution joue un rôle essentiel dans la communication avec le public. Elle peut
prendre les formes appropriées les plus variées, qui sont autant de façons de décliner le mes-
sage iconique original et de le rendre accessible.
Elle peut alors être déclinée sous la forme de publications adaptées à divers publics17, de
posters, de produits dérivés de panneaux, d’expositions, de dessins destinés à la signalétique
des sites, de matériel didactique. Elle figure aussi sur internet.
Pour mieux jouer son rôle dans le domaine de la communication, l’image de restitution peut
être, si nécessaire, dotée de volume, de couleurs et de mouvement.

Les maquettes physiques
S’il s’agit à l’origine d’un dessin, ce dernier pourra servir, de façon déterminante, à l’élabora-
tion de maquettes. Un dessin en perspective peut en effet guider le travail d’un maquettiste
professionnel comme ce fut le cas pour la réalisation des maquettes d’Arles antique (fig. 3) et
de Périgueux destinées aux nouveaux musées de ces villes.

Les maquettes électroniques
La modélisation des édifices et des sites en trois dimensions peut concerner plusieurs types
de réalisation : maquettes virtuelles destinées à des musées, jeux électroniques, réalisations
audiovisuelles variées. Elles permettent des visites simulées en temps réel des monuments
anciens avec utilisation éventuelle de techniques de rendu du relief.

Spectacles
L’image de restitution peut servir aussi à évoquer le cadre d’un édifice en vraie grandeur pour
des spectacles de type « son et lumière ». Par exemple, pour évoquer l’histoire de l’édifice, on
pourrait projeter la restitution du mur de scène du théâtre d’Orange sur le mur lui-même selon
les mêmes techniques que celles appliquées avec succès sur la cathédrale de Reims par le
Centre national d’art et technologies.

Restaurations, reconstructions
Pour restaurer un édifice de façon pertinente, l’étude de sa restitution est à l’évidence fon-
damentale et plus encore si l’on a pour projet de reconstruire entièrement un monument à
un autre emplacement que le site original (comme nous l’avons fait pour la Maison d’Africa à
El-Jem, Tunisie).

Formation professionnelle
L’image de restitution est devenue un outil indispensable dans la communication et de la mise
en valeur des sites. Il est utile désormais de former dans ce domaine toute une génération de
jeunes réalisateurs et d’y initier les jeunes architectes du Patrimoine, et les jeunes archéolo-
gues, travail que nous faisons avec le cours de Tunis (cycle de formation des architectes du
Patrimoine) et sur le site de Dougga. Le projet joue un rôle moteur dans la formation, de même
que tout ce qui est fait est utile au projet.

17. Nous ne citons ici que certaines de nos publications, fondées sur l’image de restitution :
Jean-Claude Golvin (en collaboration avec Sydney Aufrère et Jean-Claude Goyon), L’Égypte restituée, Paris, Errance, 1991-1997 ;
Id. (en collaboration avec Aude Gros de Beler), Voyage en Égypte ancienne, Paris, Errance, 1999 ; Id. (en collaboration avec André
Laronde), L’Afrique antique, Paris, Taillandier, 2001 ; Id. (en collaboration avec Gérard Coulon), Voyage en Gaule romaine, Arles-
Paris, Actes Sud-Errance, 2003 ; Id. (en collaboration avec Gérard Coulon, Aude Gros de Beler et Fréféric Lontcho), L’Antiquité
retrouvée, Paris, Errance, 2003 ; Id. (en collaboration avec Michel Reddé), Voyages sur la Méditerranée romaine, Arles-Paris, Actes-
Sud-Errance, 2005.
Sommaire
                              Sommaire                                                  English contents below

                                                         Sous la direction de Christophe Vallet,
                                                         président du Centre des monuments nationaux

 Michel-Édouard Bellet, conservateur du patrimoine,      Quelles questions, quel colloque ?
          ancien administrateur du site d’Ensérune,
                        et Claire-Anne de Chazelles,
                      chargée de recherche, CNRS

                            Joan Santacana i Mestre,     Problèmes généraux concernant la restitution en archéologie
         Taller de Projectes, université de Barcelone
                      et Maria Carme Belarte Franco,
    chercheur, Institut Català d’Arqueologia Clàssica
                                                         PREMIÈRE PARTIE / QUESTIONS DE MÉTHODE

                              Jean-Claude Golvin,        I 1. Signification et problèmes de définition     Résumé      Abstract
   directeur de recherche, CNRS / Institut Ausonius,
                             université Bordeaux-III

                            Joan Santacana i Mestre,     I 2. La restitution archéologique comme modèle : le cas espagnol
        Taller de Projectes, université de Barcelone,    Résumé Abstract
                      et Maria Carme Belarte Franco,
    chercheur, Institut Català d’Arqueologia Classica

               Jean-Pierre Braun et Jean-Paul Petit,     I 3. L’aménagement d’une zone de restitutions :
            conservateurs territoriaux du patrimoine,    le parc archéologique européen de Bliesbruck-Reinheim
                  service archéologique de Moselle       (Moselle, France / Land Sarre, Allemagne)   Résumé Abstract

Pierre André, architecte, archéologue, Lyon (France),    I 4. La restitution architecturale à Érétrie (Eubée, Grèce)
                            chercheur à l’École suisse   Résumé Abstract
                      d’archéologie en Grèce (ESAG)

                                Maud Le Clainche,        I 5. Une reconstitution : la ferme archéologique médiévale de Melrand,
                          responsable d’exploitation     (Morbihan, France) Résumé Abstract

                               John H. Jameson Jr,       I 6. Le passé reconstruit : succès, périls, et dilemmes (États-Unis)
                      chef de programme, ICOMOS          Résumé Abstract

                                     Florian Renucci,    I 7. La reconstruction contemporaine « à l’identique »
                                      maître d’œuvre     d’un château médiéval : Guédélon (Yonne, France)
                                                         Résumé Abstract

             Christian Olive, ingénieur de recherche,    I 8. Présenter 2600 ans d’évolution urbaine :
                    service régional de l’archéologie,   le quartier Saint-Jacques à Béziers (Hérault, France)
                                Languedoc-Roussillon     Résumé Abstract

                               Michel-Édouard Bellet     I 9. Quel avenir pour le musée de site ? L’oppidum
                                                         gaulois d’Ensérune (Hérault, France) Résumé Abstract
Sommaire
                                                             DEUXIEME PARTIE / EXEMPLES DE REALISATIONS IN SITU
                              Michel Egloff, professeur,     II 1. La préhistoire au bord d’un lac, quinze millénaires
                               Université de Neuchâtel       de paysages et de présence humaine au Laténium (Neuchâtel, Suisse)
                                                             Résumé Abstract

                                Philip E. Bennett,           II 2. Apprendre grâce au passé ; un fort de l’âge du fer :
   directeur du Pembrokeshire Coast National Park            Castell Henllys (Pembrokeshire, Pays de Galles)
                                                             Résumé Abstract Whole English text

                          Giovanna Greco, professeur,        II 3. Une expérience d’ archéologie expérimentale
                                 Université de Naples        à Serra di Vaglio, Potenza (Basilicate, Italie)
                                                             Résumé Abstract Testo italiano completo

                             Jean Chausserie-Laprée,         II 4. Restitutions et mise en valeur d’habitats :
                           conservateur du patrimoine        l’exemple de Martigues (Bouches-du-Rhône, France)
                                                             Résumé Abstract

                                       Donald F. Offers,     II 5. La ville romaine Augusta Raurica, à Augst (Canton de Bâle, Suisse)
                                   restaurateur en chef      Résumé Abstract Whole English text

              David Rousseau, professeur honoraire,          II 6 La présentation au public des villas romaines :
               doctorant en archéologie, UMR 7041,           des ruines aux reconstitutions in situ
                       Paris 1- Sorbonne – Nanterre          Résumé Abstract Whole English text

                                 Bettina Birkenhagen,        II 7. L’expérience allemande à la villa romaine de Borg (Sarre, Allemagne)
                             conservateur – Perl- Borg       Résumé Abstract Whole English text

                                 Giovanna Battaglini,        II 8. De la recherche à la mise en valeur :
                    professeur, Université de Pérouse        le Parc archéologique de Fregellae (Latium, Italie)
                                                             Résumé Abstract Testo italiano completo

                  Vincent Guichard, directeur général        II 9. Mettre en valeur l’invisible :
                du Centre archéologique de Bibracte,         réflexions sur le site archéologique de Bibracte (Nièvre, France)
            et Claude Chazelle, architecte-paysagiste        Résumé Abstract

Marie-Christine Bailly-Maître, directeur de recherche,       II 10. La valorisation d’un village médiéval d’altitude, contraintes et choix :
 CNRS, UMR 6572 LAMM, Université de Provence,                Brandes-en-Oisan (Isère, France)
                      et Alain Tillier, architecte en chef   Résumé Abstract
                          des Monuments historiques

                                       Michel Colardelle     CONCLUSIONS.
                                                             Pour une éthique de la restitution sur les sites archéologiques ?

                                        Jean-Paul Ciret      Et le Centre des monuments nationaux ?
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