Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr

La page est créée Jérémy Baron
 
CONTINUER À LIRE
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
FÉDÉRER LA RECHERCHE ET
                                 L’INNOVATION MÉDICALE EN
                                 CANCÉROLOGIE

                                                              Soins palliatifs en
                                                            oncogériatrie : quelles
                                                                spécificités ?

                                                            Laurent Marie MCU-PH

                                                            GH Henri-Mondor (APHP),
                                                            UCOG Sud-Val de Marne
                                                            UPEC, EA 7376 CEpiA Créteil
www.canceropole-idf.fr

    Approches palliatives en oncologie
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
2

Soins palliatifs gériatriques: définition de la SFAP

• Soins palliatifs : soins actifs et continus
   pratiqués par une équipe interdisciplinaire en
   institution ou à domicile visant à soulager la
   douleur, à apaiser la souffrance psychique, à
   sauvegarder la dignité de la personne malade
   et à soutenir son entourage.
• Toute personne malade dont l’état le requiert
a le droit d’accéder à des soins palliatifs et à un
accompagnement

        Approches palliatives en oncologie
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
3

Soins palliatifs en onco gériatrie
• Fréquence des tumeurs malignes augmente
  avec l’âge
• Cancer diagnostiqué à un stade plus tardif
• Cancer deuxième cause de décès après les
  maladies cardio vasculaires chez les patients
  âgés: 50 % décès par cancer ≥ 75 ans

                                             INVS. CepiDC

        Approches palliatives en oncologie
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
4

Soins palliatifs en onco gériatrie, pour
quels patients ?
     • Cancer
     • Maladies neurodégénératives
     • Maladies vasculaires ( AVC massif,
       ischémie de membre sans ttt chir…)
     • Insuf d’organes terminales ( rein, cœur,
       poumon)
     • Polypathologies avec évolution terminale
                           Sylvie Chapiro. Médecine palliative. 2011
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
5

Soins palliatifs: à quel stade ?
•   Stade palliatif actif, quoi faire ?        ( années)

•   Stade palliatif symptomatique, pourquoi faire ?                              ( mois)

•   Stade terminal, pourquoi ne pas faire ?                      (semaines)

•   Stade agonique, surtout ne pas faire                   ( jours)

                                                                      Abitbol. 2015

          Approches palliatives en oncologie
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
6

Soins palliatifs: dans quelles structures?

• Domicile (27 % décès ≥ 85 ans )
• EHPAD ou SLD (20 % décès ≥ 85 ans,
  16 % de K )
• Court séjour gériatrique ou SSR
• Services de spécialités
• Unité de soins palliatifs

       Approches palliatives en oncologie
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
7

Des besoins différents ?
• Hétérogénéité de la population âgée
• Avis du patient ?
• Absence d’aidant / Aidant âgé
• Directives anticipées et personne de confiance
  chez les patients avec de troubles cognitifs
• Difficultés de maintien à domicile avec
  sentiment de culpabilité

       Approches palliatives en oncologie
Soins palliatifs en oncogériatrie : quelles spécificités ? - Canceropole-Idf.fr
8

DES SPÉCIFICITÉS THÉRAPEUTIQUES ??

    Approches palliatives en oncologie
9

Des spécificités thérapeutiques ?
 Polypathologie, risque iatrogénique
 Pharmacologie:
 • Diminution de la masse maigre et de l’eau
   totale: conc° plasmatique des médicaments
   hydrosolubles ( Morphine)
 • de la masse grasse : accumulation des
   médic. Lipophiles ( BZD)
 • Altération de la fonction rénale ( risque
   d’accumulation +++)
10

Des spécificités thérapeutiques ?
 •  Taux Albumine        fraction libre des AINS et
   des Salycilés
 • Diminution du débit sanguin hépatique ( -50
   % à 70 ans ) : dim° effet de 1 er passage
   hépatique ( tricycliques)
 • Diminution de l’activité enzymatique du foie
11

Des spécificités thérapeutiques ?
 • Troubles de la déglutition
 • Opposition à la prise médicamenteuse
 • Manque de capital veineux , absence de PAC
 • Quid des médicaments écrasés ( CI pour les
   formes LP)
 • Bénéfice de la voie sous cutanée +++++
 • Risque de surdosage mais aussi de sous
   traitement…
12

Des spécificités thérapeutiques ?

                               Fodil et al. NPG 2013
13

DES SYMPTÔMES SPÉCIFIQUES ??

   Approches palliatives en oncologie
14

 Des symptômes plus ou moins fréquents par rapport aux plus
 jeunes ?
• Sous évaluation et sous ttt des symptômes des
  patients âgés
                                                       Rose et al. Am J Geriatr Soc 2000
• Adressage moins fréquent dans des USP
• Prévalence similaire de symptômes
• 3 groupes de patients âgés:
- asymptomatiques
- avec symptômes physiques
- avec symptômes physiques et psychiques
                                 Van Lancker et al. Intern Journ of Nursing Studies. 2016

         Approches palliatives en oncologie
15

Des symptômes différents par rapport aux plus jeunes ?
 •   Syndrome confusionnel , dysthymie
 •   Troubles de la communication
 •   Troubles du transit, incontinence
 •   Douleur ( présentation atypique)

                                                                   Nahum et al. Med Pal 2007
                                               Leheup et al. Geriatr Psychol Neuropschy. 2012
                                                      Van Lancker et al. Journal of pain 2016
          Approches palliatives en oncologie
16

Des symptômes différents par rapport aux plus jeunes ?

                                              Van Lancker et al. Intern Journ of nursing studies 2016
         Approches palliatives en oncologie
17

Quels outils pour évaluer ces symptômes ?
• Littérature pauvre sur le sujet avec faible
  niveau de preuve
                 Van Lancker et al. Journal of pain and symptom management

• Outils gériatriques ou oncologiques
• Symptômes différents selon l’âge
                          Teunissen et al. Critical Reviews in Oncology/Hematology 2006

• Un nouvel outil à développer ?

                                             Van Lancker et al. Eur journ of oncology nursing. 2016
        Approches palliatives en oncologie
18

QUELS OUTILS POUR ÉVALUER CES
SYMPTÔMES ?

   Approches palliatives en oncologie
19

Quels outils pour évaluer ces symptômes ?
• APSE Instrument: Assessment Symptom Palliative Elderly

                                              Van Lancker et al. Eur journ of oncology nursing. 2016
         Approches palliatives en oncologie
20

   Echelles d’évaluation de la douleur ?

                                         Douleur
Douleur   Douleur   Douleur   Douleur
                                        insuppor
absente    faible   modérée   intense
                                          table
21
Repérer les douleurs du sujet âgé:
modifications de comportement ??
     • Refus de se lever
     • Refus de marcher
     • Refus de communiquer
     • Refus de tout soin
     • Refus de s’alimenter
     • Repli sur soi
     • Agressivité / agitation
     • Modification du sommeil
22

Cas clinique
 Le petit fils de Mr H. âgé de 86 ans qui présente
 un cancer colique multimétastasé en
 échappement thérapeutique vient vous voir
 parce que son grand père ne mange plus et ça
 l’inquiète. Une fois, quand il a accompagné son
 gd père lors d’une chimiothérapie il a vu qu’il y
 avait des patient alimentés par une sonde qui
 allait dans le ventre. Que lui répondre ?
23

Alimentation artificielle et cancer
 • Mise en route d’une nutrition artificielle ne se
   justifie pas si l’espérance de vie du patient
   est inférieure à 3 mois et l’atteinte
   fonctionnelle permanente
    Standards. Options et recommandations « Nutrition en situation palliative ou terminale de
                                       l’adulte porteur de cancer évolutif » Bull Cancer 2001

 • Dans la majorité des cas, phase terminale
   d’une maladie associée à anorexie ( absence
   d’appétit, dégoût pour la nourriture), satiété
   précoce
                            Mc Cann et al. Comfort care for terminally ill patients. JAMA 1994
24

Alimentation et fin de vie
  • Production de corps cétoniques induit par le
    jeûne aurait un effet anorexique central
        Elliot J et al. Anaesthetic action of esters and ketins evidence for an interaction with the
                                              sodium channel protein in squid axons J.Physiol 1984

  • A l’inverse, apport d’hydrate de carbone
    interrompant le jeûne entraînent sensation
    de faim
  Sullivan R. Acceptation death without artificial nutrition or hydratation. Journal of general
  internal Medicine 1993
25

Alimentation et fin de vie
• L’arrêt de l’alimentation ou de l’hydratation ne
  seront pas la cause du décès
• Arrêt de l’alimentation n’est pas arrêt des soins
• Décès lié à la maladie arrivée en phase terminale
• Accepter l’arrêt de l’alimentation: accepter l’idée
  d’un décès proche
               Frings M et al. Les alimentations artificielles en fin de vie. Edition Racine . Bruxelles 2005.
 Devalois B et al. Controverse « peut on ou non discuter d’un éventuel arrêt de la nutrition/ hydratation
    médicalement assistée ou doit on les consiédére comme des soins de base ? ». Med Palliative .2008
                                                                                                          SFAP
26

Cas clinique
• Femme de 92 ans, en EHPAD depuis 8 ans suite au
  décès de son mari, compte tenu de troubles cognitifs
  modérés (MMS=18/30).
• Depuis 18 mois, altération de l’autonomie ( passage
  GIR4 à GIR1) suite à une colostomie de décharge pour
  un adénocarcinome du rectum T4N+, récusée pour une
  amputation abdomino périnéale ( sur envahissement
  vaginal il y a 6 mois ) suite à évaluation oncogériatrique
  (patient PS 3-4). Apparitions de douleurs non soulagées
  et de troubles de la déglutition.
• Famille en conflit avec l’ EHPAD concernant la
  possibilité de parler de soins palliatifs à la patiente et
  sur la mise en place d’une hydratation intra veineuse.

         Approches palliatives en oncologie
27

Cas clinique

            • « Elle va souffrir de la soif »

           • « Elle va mourir de soif »

  • « Docteur , il faut lui mettre une perfusion »

        Approches palliatives en oncologie
28

Cas clinique
• Hospitaliser la patiente pour nouveaux
  examens complémentaires afin que les enfants
  de la patiente prennent conscience de la
  gravité de son état ?
• Discussion pluridisciplinaire au sein de l’
  EHPAD?
• Transfert en USP ?
• Avis équipe mobile de soins palliatifs ?

       Approches palliatives en oncologie
29
30

Outils d’aide à la décision, prévention de
l’aide à l’obstination déraisonnable
  •   Quelle est la maladie principale de ce patient ?
  •   Quel est son degré d’évolution ?
  •   Quelle est la nature de l’épisode actuel surajouté ?
  •   Est il facilement curable ou non?
  •   Y a t-il eu répétition récente d’épisodes aigus rapprochés ou une
      multiplicité
      d’atteintes diverses ?
  •   Que dit le malade s’il peut le faire ?
  •   Qu’exprime t il à travers son comportement corporel et sa
      coopération aux soins ?
  •   Quelle est la qualité de son confort actuel ?
  •   Qu’en pense la famille ? (Tenir compte de…)
  •   Qu’en pensent les soignants qui le côtoient le plus souvent ?
                                                Renee Sebag Lanoe « soigner le grand age »
                                                             ed desclee de brouwer. paris 1

           Approches palliatives en oncologie
31

Cas clinique
• « Réhydratation parentérale ne sera proposée qu’en cas
  de symptômes gênants pour le malade ( sensation de soif
  non contrôlée par des soins de bouche pluriquotidiens,
  confusion). En l’absence de symptômes, la décision
  dépend de la maladie du patient et de son stade évolutif,
  de ses souhaits (ou de famille, s’il ne peut les exprimer) et
  doit être acceptée par l’ensemble de l’équipe soignante »
• « En cas de perfusion sous cutanée pour désangoisser la
  famille , des limites s’imposent si des œdèmes ou une
  douleur apparaisse au point de ponction ou si
  encombrement apparait, la perfusion sera arrêtée »
                                                            SFAP

          Approches palliatives en oncologie
32

Hygiène buccale
33

Collaboration entre EHPAD et équipe mobile de soins
palliatifs
 • Diffusion d’une démarche palliative en dehors
   de l’hôpital, dans les établissements médico
   sociaux et le domicile
                           Programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012

 • Convention EHPAD/ EMSP
 • Rôle d’ EMSP de conseil, de soutien et
   d’information auprès du personnel soignant
   de l’ EHPAD
 • Nécessité d’adhésion du résident ou de sa
   personne de confiance à passage EMSP

         Approches palliatives en oncologie
34

Exemple de missions EMSP avec EHPAD
 • Avis téléphonique sur prise en charge
   médicamenteuse ( douleur..)
 • Intervention clinique avec analyse de la
   situation, conseil et échanges avec les équipes
 • Elaboration d’un projet de soins personnalisé
 • Mise en place de formations auprès de
   l’équipe soignante
 • Aide à la démarche éthique ( arrêt
   ttt/alimentation…)
    Ostrovsky et al. Coordination enetre une éuqipe mobile de soins palliatifs, un
    établissement pour personnes âgées dépendantes, un résident et sa famille:
           autour d’une situation clinique. Med Palliative. Soisn de support.2015
          Approches palliatives en oncologie
35

JE VOUS REMERCIE DE VOTRE ATTENTION

      Approches palliatives en oncologie
Vous pouvez aussi lire