Pneumonie communautaire du domicile aux soins intensifs - Dr Vincent Hers CHR de Namur Service de pneumologie
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Pneumonie communautaire du domicile aux soins intensifs Dr Vincent Hers CHR de Namur Service de pneumologie
Données du problème - Incidence élévée: 5 à 11 cas pour 1000 hab. - Première cause de décès par infection (europe occ). - La mortalité est de 5,7 à 14% et bon nombre justifient les soins intensifs. - Durée moyenne d’hospitalisation: 14.7 – 20.2 jours - La plupart des patients hospitalisés évoluent favorablement. - 2/3 de cas pourrait être maintenu au domicile
Enjeux économiques - Coût: o En ambulatoire : 100 à 1000 €:/ épisode o A l’hopital : 1500 à 15000 € / hospitalisation - Bien-être et securité du patient - Diminution du risque thromboembolique et d’infection nosocomiales
PAC: Définition • Infection du parenchyme pulmonaire. • Acquise en dehors du milieu hospitalier. • Diagnostic repose sur un faisceau d’éléménts cliniques et radiologiques qui sont rarement tous présents. • La radiographie du thorax est indispensable au diagnostic
Critères cliniques peu sensibles • Toux. • Fièvre et frissons solennels. • Dyspnée. • Douleurs pleurétiques. • Expectorations (purulentes, aqueuses, rouillées). • Symptomes digestifs (nausées vomissements douleurs abdominales et diarrhées). • Confusion mentale. • Sujets âgés = symptômes trompeurs
Examen physique • Fièvre présente dans 80% des cas • Herpes labial • Tachypnée >30 • Tachycardie >100 • Rales crépitents très fréquents (80%). • Signes de consolidation présents dans 1/3 des cas.
Rôle des signes cliniques pour prédire l’étiologie microbienne? • Peu sensibles • Germes atypiques ? hasardeux • S’intéresser plutôt… • au terrain, aux comorbidités • Sujet institutionnalisé • contexte épidémique
RX THORAX = UN MUST… Différencier PAC d’autres diagnostiques Détecter abcès, épanchement pleural. • N’aide pas au diagnostic étiologique. • Variations inter-observateur : (Novack Eur. J. Int. med 2006)
Si la Rx est normale • Patient deshydraté ou en neutropénie ?? • Faire un CT (?) • Refaire une Rx 24 à 48 h après en ayant commencé un traitement empirique
Pathogénie Poumons constamment exposés aux microaspirations de germes en provenance de l’oropharynx (pneumocoques,haemophilus,staphylocoques, enterobactéries,germes anaérobies….) Restent normalement stériles . Si … -Défenses déficientes (facteurs hôtes) ou rendues inéficientes -Germes virulents ou inoculum important=> Dévelopement de la pneumonie
Pathogénie • Transmission interhumaine par micro- aérosolisation lors de contacts rapprochés - Mycoplasma p. - Influenzae - Chlamydia - Tuberculose • Legionella :Transmission par aérosolisation d’eau chaude
S. pneumoniae: agent causal de la maladie pneumococcique • Diplococcus à Gram positif 1,2 • Capsule polysaccaridique 3-5 – Facteur de virulence – Définit le sérotype – Cible vaccinale • > 90 sérotypes 3-5 1. Centers for Disease Control and Prevention. Epidemiology and Prevention of Vaccine Preventable Diseases. The Pink Book. 11th Edition. May 2009. 2. Watson DA et al. Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 1995;14:479-490. 3. Peter G, Klein JO. In: Principles and Practice of Pediatric Infectious Diseases. 3rd ed. New York, NY: Churchill Livingstone, 2008: 725 - 33). 4. Dagan R et al. In: Textbook of Pediatric Infectious Diseases. Vol 1. 5th ed. Philadelphia, PA: Saunders; 2004. 5. Weinberger DM et al. PLoS Pathog 2009;5(6):e10000476.
Facteurs de risques: • Grippe • Alcoolisme Chest. 2006;129(5):1219 • Tabagisme N Engl J Med. 2000;342(10):681 • BPCO et Asthme. • Splenectomie • Immunodépression
Pronostic en fonction des comorbidités 100 90 80 70 60 50 40 30 cured 20 sequellae 10 death 0
Faut-il faire des prélèvements bactériologiques ? • Pour le patient traités en ambulatoire les tests de routines sont optionnels. Clin Infect Dis. 2007;44 Suppl 2:S27 • Pour le patient hospitalisé en état grave, on réalisera des hemocultures et un examen direct + culture des expectorations. NE PAS RETARDER LE TRAITEMENT
Contexte épidémiologique • Lieu géographique d’acquisition Pays du pourtour méditérranéen Legionella spp Région nord-ouest de l’Espagne, Canada Coxiella burnetii Afrique du Sud Klebsiella pneumoniae Italie Entérobactéries à Gram négatif Région Sud-Ouest des USA Coccidioidomycose Situation épidémique Épidémie grippale Virus influenza Épidemie de légionellose Legionella spp Autres virus SARS, H5N1 Contacts avec animaux Chauve-souris Histoplasma capsulatum Oiseaux Chlamydia psittaci, Cryptococcus neoformans Lapins Francisella tularensis Animaux de la ferme Coxiella burnetii
Cependant… • Sur base de son seul jugement clinique le médecin de première ligne risque de : • - Surestimer la séverité de la pneumonie • - Sous-estimer la gravité de problème
Besoin d’outils Pour décider: • Qui devra être hospitalisé ? • Qui mettre aux Soins intensifs ?
SCORES DE GRAVITE • Score de FINE (Pneumonia Severity Index) • British Thoracic Society (BTS): CURB 65 ou CRB 65 Prediction de la mortalité à 30jours • American Thoracic Society (ATS) Identifier le besoin d’USI
Score de la BTS (British Thoracic Society) Confusion Urea > 7 mmol/l (20mg/dl) Un patient présentant au moins 2 de ces 5 facteurs Respiratory rate ≥ 30/min multiplie par 36 le risque de mortalité Blood pressure: systolic < 90 mmHg or diastolic ≤ 60 mmHg 65 Age ≥ 65
Score CRB 65 (CURB 65 simplifié) Confusion Ce score est utilisable en Respiratory rate ≥ 30/min ambulatoire (si 0 critère : traitement ambulatoire Blood pressure: systolic < 90 mmHg possible, ≥ 1 critère : or diastolic ≤ 60 mmHg évaluation à l’hôpital) 65 Age ≥ 65 Lim WS et al. Thorax 2003;58:377-82
PAC : Critères d’hospitalisation Score de Fine (1) • LE PATIENT A T IL PLUS DE 50 • EXISTE T IL UNE des anomalies ans ? suivantes à l’examen clinique ? – Atteinte des fonctions • EXISTE T IL UNE des supérieures comorbidités suivantes ? – Fréquence cardiaque – Maladie néoplasique 125/mn – Insuffisance cardiaque – Fréquence respiratoire congestive 30/mn – Maladie cérébrovasculaire – TA systolique < 90 mm Hg – Maladie rénale – Temp < 35°C ou > 40°C – Maladie hépatique Si oui, envisager calculer score de hospitalisation Fine 38
Calcul du score de Fine (2) Facteurs démographiques Points Hommes Age Femmes Age – 10 Vie en institution + 10 Comorbidités Maladie néoplasique + 30 Maladie hépatique + 20 Insuffisance cardiaque congestive + 10 Maladies cérébrovasculaire + 10 Maladie rénale + 10 39
Calcul du score de Fine (3) Données de l’examen physique Atteinte des fonctions supérieures + 20 Fréquence respiratoire 30/mn + 20 TA systolique < 90 mm Hg + 20 Température < 35°C ou 40°C + 15 Fréquence cardiaque 125/mn + 10 Données biologiques et radiologiques pH artériel < 7,35 + 30 Urée 30mmol/l + 20 Na < 130 mmol/l + 20 Glycémie 250 mmol/l + 10 Hématocrite < 30% + 10 Pa02 < 60 mm Hg + 10 Épanchement pleural + 10 40
Score de Fine (4) classe points mortalité I 0,1% II 70 0,6 –0,7% III 71-90 0,9 – 2,8% IV 91-130 8,2 – 9,3% V > 131 27 –31% 41
Limitations Scores PSI et CURB 65 : fiables pour prédire la mortalité et pour éviter les hospitalisations inutiles. PSI: Complexe à mettre en pratique. Âge et comorbidités pèsent trop lourd. Comorbidités oubliées (BPCO,Diabète) Surestime le recours aux SI CURB65 : peu de variables utilisées
En Pratique ! ● Étape 1 : Rechercher de conditions préexistantes compromettant le succès du traitement ambulatoire : • Instabilité hémodynamique, • Décompensation d’une comorbidité préexistante nécessitant l’hospitalisation, • Hypoxémie aiguë, • Problèmes d’ordre sociaux ou psychiatriques • Incapacité à l’absorption d’un traitement per os ● Étape 2 : calcul du score PSI : • Patients classes I et II = traitement en ambulatoire (Recommandation de grade A) • Si score PSI ≥ III : hospitalisation (Recommandation de grade A)
Critères d’hospitalisation en réanimation • Un des deux critères majeurs suivants : – Nécessité d’une ventilation mécanique – Choc septique • OU 3 critères mineurs des 9 suivants : – TA systolique ≤ 90 mmH – Atteinte multilobaire – PaO2/FiO2 < 250 – FR > 30/mn – Ta diastolique ≤ 60 mmHg – BUN < 20 mg/dl – Confusion – Leucopenie
Le Choc Septique: Définition HypoTA prolongée contemporaine d’un sepsis sévère nécessitant un traitement vasopresseur et/ou inotrope malgré un remplissage vasculaire adéquat
Du Sepsis au Choc Septique Infection SIRS Sepsis Sepsis Severe 2 des critères suivants: T° 38oC ou 36oC RC 90 /min RR 20/min ou PaCO2 < 32 mmHg GB 12,000/mm3, ou 4,000/mm3, ou >10% neutrophiles immatures SIRS = Systemic Inflammatory Response Syndrome Bone et al. Chest. 1992;101:1644.
Du Sepsis au Choc Septique Infection SIRS Sepsis Sepsis Severe SIRS + infection 2 des critères suivants: présumée ou confirmée T° 38oC ou 36oC RC 90 /min RR 20/min ou PaCO2 < 32 mmHg GB 12,000/mm3, ou 4,000/mm3, ou >10% neutrophiles immatures SIRS = Systemic Inflammatory Response Syndrome Bone et al. Chest. 1992;101:1644.
Du Sepsis au Choc Septique Infection SIRS Sepsis Sepsis sévère Sepsis avec 1 signe(s) de dysfonction d’organe: - Cardiovasculaire (hypotension) - Rénale - Respiratoire - Hépatique - Hématologique - SNC - Acidose métabolique Bone et al. Chest. 1992;101:1644; Wheeler and Bernard. N Engl J Med. 1999;340:207.
Du Sepsis au Choc Septique Infection SIRS Sepsis Sepsis sévère Sepsis avec 1 signe(s) de dysfonction d’organe: - Cardiovasculaire (hypotension réfractaire) - Rénale - Respiratoire Choc - Hépatique - Hématologique - SNC - Acidose métabolique Bone et al. Chest. 1992;101:1644; Wheeler and Bernard. N Engl J Med. 1999;340:207.
Le choix de l’antibiotique sera empirique car … Ni la clinique ni la Rx thorax n’orientent fiablement l’étiologie On ne peut se permettre d’attendre… Le pneumocoque est l’agent le plus probable
Antibioticaresistant IPD Belgium 1987-2011 Peni R = MICpeni > 0,06 mg/L J.Verhaegen, Referentielabo, IPD 2011
10th survey of antimicrobial resistance in noninvasive clinical isolates of Streptococcus pneumoniae collected in Belgium during winter 2007-2008. . Van hoof; Pathol Biol. 2010 Apr;58(2):147-51.
Absence de comorbidité : Amoxycilline 1g 3X/J si allergie vraie => Moxifloxacine 400 1X/j durant 5 à 7 jours Si comorbidités ou Hospitalisation: Amoxycilline + Clavulanate IV 1gr 4X/J si allergie => Moxifloxacine 400 1X/j durant 7 jours
Évolution à court terme. • Caractéristiques de l’hôte. • Type de pathogènes. •Caractéristiques de l’antibiothérapie Soit l’évolution est favorable à court terme (3 jours) à moyen terme (7jours) Soit défavorable. résistance à l’antibiotique empyème ou d’un abcès … …
Stabilité clinique Fiévre ≤ 37°8 SaO2≥ 90% Evolution à long terme FR ≤ 24 BP≥ 90 FC≤ 100 Confusion Initiation de Douleur pleurale l’antibiothérapie Réponse bactériologique Réponse inflammatoire Réponse radiologique 1 2 3 4 5 6 7 Debut de la 30 pneumonie Envisager la Retour au Traitement adéquat sortie ? travail ? Envisager Switch IV-> l’arrêt des po AB ?
Absence de stabilisation ou dégradation clinique • Diagnostic incorrect ? • Infection non controlée ou processus inflammatoire (empyème, abcès, septicèmie)? • Origine infectieuse autre (urinaire,bronchectasies,catheter,nosocomial) • Immunodéficience (HIV,myélome, hypogamma, obstuction bronchique…)
A faire…. • Nouvelles recherches bactériologiques (Virus mycoplasme legionnella…) • Elargir le spectre des AB • Investigations : bronchoscopie, CT, US… • Optimiser : oxygénation,alimentation,hydratation • Traiter les comorbidités (Dec cardiaque, BPCO) • Ré-évéluer : durée, voie d’administration, doses adaptées, E2 des antibiotiques.
Pneumonie non résolue • Si la radio est • Néoplasie pathologique mais la • Fibrose pulm clinique non suggestive • Hemorragie • Oedeme Hemodynamique • Maladies inflammatoires • Embolie pulmonaire
Conclusion 2/3 des patients pourrraient être traités en ambulatoire. Prédominance du Pneumocoque. Traitement empirique et précoce. Si détresses vitales : réanimation Traitement à réévaluer en fonction de l’évolution clinique et prélèvement bactériologique à 48-72h Prévention : vaccins , tabagisme
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