Sommaire - Alliance for Malaria Prevention

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9 avril 2020

       Éléments à prendre en compte pour la distribution de Moustiquaires Imprégnées
                   d’Insecticide (MII) dans les pays touchés par la COVID-19

REMARQUE : Il convient de suivre les politiques et lignes directrices de l’OMS concernant le
COVID-19 (https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/technical-guidance).

Sommaire
Aperçu
Messages clés de l’Alliance pour la Prévention du Paludisme (APP)
Contexte
Mesures de prévention et de mitigation pour l’ensemble du personnel (travailleurs et bénéficiaires)
participant à la distribution de MII
Macroplanification et coordination
    • Campagne de distribution de MII de porte à porte à phase unique
    • Enregistrement et distribution communautaires
    • Auto-enregistrement et distribution sur site fixe modifié
    • Distribution sur site fixe adapté
    • Nombre déterminé de MII attribué par foyer
    • Autres considérations spécifiques par pays
Microplanification
Formation
Changement Social et Comportemental
Achats et logistique
Mise en œuvre
Post-distribution
Distribution continue de MII

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Aperçu
Ce document contient des éléments à prendre en compte par les Programmes Nationaux de Lutte contre
le Paludisme/d’Eradication du Paludisme (PNLP/PNEP) et les partenaires participant à la distribution de
Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide (MII) dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Il sera
régulièrement mis en à jour, en fonction de la mise à disposition des informations.

Bien que des approches flexibles et innovantes soient nécessaires pour la distribution de MII dans le
contexte de la pandémie de COVID-19, il est important que les programmes nationaux de lutte contre le
paludisme et les partenaires ne suspendent pas la planification ou la mise en œuvre des activités de lutte
antivectorielle, dont les campagnes de distribution de MII, en garantissant que ces services soient
délivrées selon les meilleures pratiques, afin de protéger les agents de santé et les communautés du
COVID-191. Parallèlement, les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent, dans la
mesure du possible, conserver toutes les recommandations en place avant le COVID-19 et portant sur les
meilleures pratiques de gestion de la chaîne d’approvisionnement et de logistique, ainsi que sur
l’obligation de rendre des comptes sur les MII, y compris les pratiques en lien avec les campagnes de
produits multiples2.

Les PNLP/PNEP doivent s’assurer que les réglementations et politiques liées à la réduction du COVID-19
soient strictement suivies, tout en ayant conscience qu’il puisse y avoir un impact sur les distributions
planifiées de MII en 2020 et 2021. Quelle que soit la stratégie adoptée, les PNLP/PNEP doivent garantir la
sécurité des personnes concernées par la campagne de distribution de moustiquaires dans le contexte du
COVID-19. Il convient d’appliquer un principe de précaution conformément aux lignes directrices de
l’OMS3,4 partout et immédiatement, même si aucun cas n’a été détecté. Le PNLP/PNEP doivent collaborer
avec toutes les parties prenantes du gouvernement et les partenaires techniques, et œuvrer en
coordination avec le groupe de travail national d’urgence sur le COVID-19, en vue de prendre des décisions
et de convenir des moyens les meilleurs et les plus sûrs de distribuer les MII.

Les pays doivent immédiatement modifier leurs stratégies de mise en œuvre pour les zones ciblées par
les campagnes de distribution massive de MII. Ces modifications nécessaires doivent dépendre du
contexte épidémiologique dans la zone ciblée, du nombre de moustiquaires imprégnées d’insecticide
disponibles pour la distribution et des réglementations et politiques nationales sur le confinement et la
réduction de la transmission de COVID-19.

Tous les éléments doivent être pris en compte dans le contexte des lignes directrices de l’OMS pour le
COVID-19 s’agissant de la prévention de la transmission. Les mesures de prévention et d’atténuation sont
essentielles. Les mesures de prévention les plus efficaces dans les communautés incluent ce qui suit :

    •    Maintenir une distance physique d’au moins un mètre avec les autres personnes, à l’exception
         des membres de la famille proche ou des personnes qui partagent votre hébergement.
    •    Se laver les mains régulièrement et de manière approfondie avec du désinfectant à base d’alcool
         ou avec du savon et de l’eau L’OMS recommande de se laver les mains souvent avec du savon et

1 https://www.who.int/fr/news-room/q-a-detail/malaria-and-the-covid-19-pandemic
2 https://allianceformalariaprevention.com/fr/outils-app/
3 https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/advice-for-public
4 https://www.who.int/fr/news-room/q-a-detail/malaria-and-the-covid-19-pandemic

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         de l’eau pendant au moins 20 secondes. En l’absence de savon ou de désinfectant pour les mains,
         se frotter les mains vigoureusement avec des cendres de bois.
    •    Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche.
    •    Respecter l’hygiène respiratoire en toussant ou éternuant dans le pli du coude ou un mouchoir
         qu’il faut jeter immédiatement, puis se laver les mains.
    •    En cas de symptômes respiratoires, restez à la maison et arrêtez de travailler. Si ce n’est pas
         possible, portez un masque médical5 (si disponible) et lavez-vous les mains fréquemment. En
         l’absence de masques médicaux, portez un masque en tissu ou une écharpe sur votre nez et votre
         bouche et maintenez-vous à au moins un mètre des autres personnes. Si vous portez un masque,
         lavez-vous les mains après l’avoir jeté de façon appropriée6

Il est important de s’assurer que tout le personnel, les volontaires ou les agents de santé souffrant de
symptômes respiratoires, diagnostiqués positifs au COVID-19, ou indiquant avoir été en contact avec une
personne atteinte de COVID-19 diagnostiquée ou souffrant de symptômes respiratoires (y compris les
membres de leur foyer) arrêtent de travailler immédiatement, n’entrent pas en contact avec les autres
membres du personnel/les communautés, et s’ils présentent des symptômes, le communiquent à
l’autorité compétence (centre médical, ligne téléphonique dédiée, etc.).

Il reste possible d’entreprendre la distribution de MII tout en conservant la distance physique d’au moins
un mètre entre toutes les personnes. La principale priorité des PNLP/PNEP doivent être de conserver une
distance physique d’au moins un mètre entre le personnel participant à la distribution de moustiquaires
et les membres de la communauté. Une formation7 doit être dispensée au personnel menant toute action
liée à la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide afin de lui indiquer comment maintenir
une distance physique.

Outre le maintien d’une distance d’au moins un mètre, il faut recourir à des mesures de protection
personnelle. Cela signifie que les personnes doivent respecter les règles d’hygiène respiratoire et se laver
les mains régulièrement. Ainsi, du savon et du désinfectant pour les mains doivent être une priorité pour
la sécurité du personnel participant à la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide.

S’il est possible de respecter les mesures de protection personnelle et la distance physique, un
équipement de protection personnelle est généralement inutile. C’est pourquoi le savon et le désinfectant
pour les mains doivent avoir la priorité sur l’équipement de protection personnel, particulièrement parce
que ledit équipement est le plus efficace lorsqu’il est associé à une hygiène des mains. Toutefois,
reconnaissant qu’il peut être compliqué de conserver une distance physique dans des lieux très
fréquentés ou de se déplacer dans une communauté et que les possibilités de respect de l’hygiène des
mains peuvent être limitées, un deuxième niveau de protection pourrait inclure un équipement de
protection personnelle, comme des masques médicaux ou en tissu. Lors de l’étude de la nécessité de
l’équipement de protection personnelle pour la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, il
convient de prendre en compte ce qui suit :

5 https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/331693/WHO-2019-nCov-IPC_Masks-2020.3-
eng.pdf?sequence=1&isAllowed=y
6 Ibid.
7
  L’organisation de la formation devra être envisagée selon les pays, car il peut exister des orientations nationales sur le
rassemblement des personnes. Voir la section consacrée à la formation pour des suggestions sur la formation virtuelle et
d’autres modes de formation. Dès lors que le présent document fait référence la formation, il ne s’agit pas de la formation en
face à face telle qu’organisée avant la COVID-19.

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       •   La disponibilité des masques et des gants est actuellement fortement limitée et le groupe de
           travail d’urgence sur la COVID-19 de chaque pays, en collaboration avec les gouvernements
           nationaux, devra prendre des décisions quant à l’attribution d’équipement de protection
           personnelle éventuellement limité sur la base des besoins des établissements de santé et du
           personnel hospitalier.
       •   Lorsque des masques ne peuvent être commercialement produits, le personnel doit bénéficier
           de conseils et obtenir des informations correctes sur la manière de couvrir son nez et sa bouche
           avec un masque en tissu, et doit s’assurer de maintenir une distance physique et se laver
           régulièrement les mains pour prévenir l’infection8
       •   Lorsque les moustiquaires imprégnées d’insecticides seront distribuées en porte-à-porte sans
           emballage individuel, l’achat de gants devrait être envisagé compte tenu du fait que le contact
           avec l’insecticide servant à traiter les moustiquaires pourrait entraîner une irritation de la peau.

La principale priorité est de garantir que les moustiquaires imprégnées d’insecticide soient fournies aux
familles. Dès lors, si les stratégies adoptées pour minimiser la transmission (c’est-à-dire une
recommandation nationale de conserver une distance physique de deux mètres en l’absence
d’équipement de protection personnelle) entraînent des procédures de responsabilité et de données
simplifiées (par exemple, pas de signature à la réception des moustiquaires par les ménages si c’était
une pratique courante), alors il convient d’accepter que l’obligation de rendre des comptes soit
simplifiée afin de poursuivre les activités.

Messages clés de l’Alliance pour la prévention du paludisme9

Si les moustiquaires imprégnées d’insecticide se trouvent déjà dans le pays et si la distribution est
planifiée pour les quatre à six mois, les programmes nationaux de lutte contre le paludisme et les
partenaires doivent :

      1. Cartographier l’impact des stratégies de riposte à la COVID-19, y compris des réglementations
         visant à réduire la transmission, sur les efforts continus de prévention du paludisme et sur la
         manière d’équilibrer les efforts visant à éviter la propagation de la COVID-19 et ceux visant à
         éviter la mortalité et la morbidité liées au paludisme.
      2. Envisager toutes les options de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et leurs
         combinaisons les plus pratiques (campagne, distribution régulière, communautaire, etc.)
      3. Poursuivre la distribution régulière et continue de moustiquaires imprégnées d’insecticide
         lorsqu’elle est déjà en place. Lorsqu’une campagne de distribution massive ne peut avoir lieu ou
         est retardée dans certaines régions en raison de la transmission de COVID-19 et de lignes
         directrices nationales en place pour atténuer la propagation de la maladie, des canaux
         communautaires10 doivent être élargis ou étudiés afin de garantir la mise à disposition de
         moustiquaires dans les foyers aux fins de la prévention du paludisme.
      4. Établir un ordre de priorité des régions les plus touchées par le paludisme aux fins de la
         distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide si cela ne fait pas déjà partie de la
         stratégie planifiée et réduire autant que possible le calendrier de mise en œuvre.

8https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/331693/WHO-2019-nCov-IPC_Masks-2020.3-
eng.pdf?sequence=1&isAllowed=y
9   Les messages clés ont été examinés et approuvés par l’OMS.
10Par exemple, insérer des moustiquaires imprégnées d’insecticides dans les kits communautaires des agents de santé,
particulièrement lorsque la prise en charge intégrée des cas au niveau communautaire est en place.

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     5. Modifier la planification et la budgétisation pour aboutir à une distribution de moustiquaires
         imprégnées d’insecticide en porte à porte, en phase unique, si cela ne fait pas déjà partie de la
         stratégie planifiée et réduire autant que possible le calendrier de mise en œuvre. Il s’agit de la
         meilleure option pour garantir que les moustiquaires imprégnées d’insecticide se trouvent dans
         les foyers avant la saison des pluies et avant l’augmentation significative des cas de COVID-19, et
         pour réduire les contacts nécessaires entres entre personnel de distribution et les bénéficiaires.
     6. Utiliser des sources de données existantes provenant du niveau de mise en œuvre11 qui
         peuvent être mises à jour ou projetées pour une population estimée qui doit être couverte par
         les moustiquaires imprégnées d’insecticide, en l’absence de microplanification. Si ces données
         ne sont pas disponibles, il convient de demander au personnel des établissements de santé de
         fournir des données démographiques pour chaque communauté de sa zone desservie. Un stock
         de prévoyance peut être ajouté au nombre de moustiquaires imprégnées d’insecticide estimé
         afin de garantir que suffisamment de moustiquaires soient disponibles dans tous les ménages.
     7. Fournir immédiatement le matériel pour le lavage des mains, y compris des points de lavage
         des mains dans les entrepôts et les magasins, ainsi que du savon et/ou du désinfectant pour les
         mains à base d’alcool pour l’ensemble du personnel actif dans la campagne.
     8. Si possible, optimiser l’utilisation d’outils numériques pour la collecte/supervision et le suivi
         des données et pour accélérer les activités de campagne (par exemple, pour l’utilisation des
         données existantes de précédentes campagnes qui peuvent être préprogrammées sur des
         téléphones en vue de simplifier une collecte de données rapide sans microplanification ou
         enregistrement des ménages). Il convient d’explorer toutes les possibilités permettant de
         maximiser les avantages de la technologie, y compris par les vidéos de formation données
         directement aux utilisateurs sur un appareil électronique.
     9. Remplacer la formation en face à face par d’autres moyens, en vue de garantir que tout le
         personnel dispose des informations et des compétences nécessaires pour mettre en œuvre la
         distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide (voir la section consacrée à la formation
         pour de plus amples détails).
     10. Examiner la nécessiter d’effectuer des contrôles pour s’assurer que les personnes respectent
         les lignes directrices concernant les restrictions quant aux regroupements de personnes et à la
         distanciation physique d’au moins un mètre. Déterminer le rôle approprié du personnel de
         police, militaire et tout autre personnel en uniforme qui aide à maîtriser les foules et à assurer le
         respect des réglementations nationales relatives à la COVID-19.

Si les moustiquaires imprégnées d’insecticide ne sont pas encore dans le pays et si la distribution est
planifiée pour dans six mois ou plus :

     1. Effectuer des commandes d’équipement de protection personnelle nécessaire12 (par exemple,
        des produits pour les contrôles de santé conformément aux lignes directrices nationales, des
        désinfectants pour les mains à base d’alcool, de l’eau, du savon et d’autres articles, selon des
        lignes directrices nationales ou de l’OMS) auprès de fournisseurs adaptés, sur la base
        estimations du calendrier de fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticide.
     2. Envisager toutes les options de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et leurs
        combinaisons les plus pratiques (campagne, distribution régulière, communautaire, etc.)

11 Registres d’agents de santé communautaires, anciennes données d’enregistrement issues des campagnes de distribution de
moustiquaires imprégnées d’insecticide ou de chimioprévention du paludisme saisonnier, registres communautaires de
maladies tropicales négligées, etc.
12 https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/331498/WHO-2019-nCoV-IPCPPE_use-2020.2-eng.pdf

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     3. Envisager un passage vers une distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide en
        porte à porte, en une phase ou une distribution sur site fixe adapté/modifié, si ce n’est pas
        déjà la stratégie planifiée. Au vu de l’incertitude relative à la transmission de la COVID-19 dans
        les pays où le paludisme est endémique, des budgets doivent être élaborés pour garantir
        qu’aucune modification majeure ne serait requise en cas de changement de stratégie pour
        éviter les retards de mise en œuvre.
     4. Rendre prioritaires les zones les plus touchées par le paludisme pour la distribution de
        moustiquaires imprégnées d’insecticide13.
     5. Utiliser les sources de données existantes issues du niveau de mise en œuvre14 qui peuvent
        être mises à jour ou projetées pour une population estimée qui doit être couverte par les
        moustiquaires imprégnées d’insecticide. Si ces données ne sont pas disponibles, il convient de
        demander au personnel des établissements de santé de fournir des données démographiques
        pour chaque communauté de sa zone desservie. Un stock de prévoyance peut être ajouté au
        nombre de moustiquaires imprégnées d’insecticide estimé afin de garantir que suffisamment de
        moustiquaires soient disponibles dans tous les ménages.

Contexte

Au vu de l’émergence et de la propagation de la COVID-19, les programmes nationaux de lutte
contre le paludisme et les partenaires doivent adapter la planification et la mise en œuvre de la
distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide par le biais de tous les canaux (campagne
de distribution massive et distribution continue, y compris par le biais de la prestation régulière
de services de santé). Nombre de pays entrent dans période prolongée de restriction des activités
économiques et sociales afin de ralentir l’augmentation prévue des infections à COVID-19.
Parallèlement, la transmission du paludisme se poursuit dans les ménages et les communautés et il existe
un risque que l’incidence du paludisme augmente rapidement si la distribution de moustiquaires
imprégnées d’insecticide, et la mise en œuvre d’autres interventions de campagnes liées au paludisme,
comme la chimioprévention du paludisme saisonnier et la pulvérisation intradomiciliaire, ont lieu plus
tard que prévu.

Étant donné que les moustiquaires imprégnées d’insecticide pourraient être disponibles pendant que la
période de transmission de la COVID-19, il est important de trouver des moyens sûrs et efficaces de
distribuer ces moustiquaires afin de protéger la population du paludisme et de réduire le nombre de cas
de paludisme (suspects) fébriles demandant un diagnostic et un traitement dans les établissements de
santé ou par le biais des prestataires de santé communautaires. Il est également important de noter que
toutes les options permettant de préserver les services de santé, y compris la prévention du paludisme
grâce aux moustiquaires imprégnées d’insecticides, doivent être envisagées dans le contexte des
décisions et réglementations gouvernementales mises en place lors de la pandémie de COVID-1915.

13 Lorsqu’une stratégie visant à obtenir des moustiquaires imprégnées d’insecticide augmente le besoin en moustiquaires, une
distribution échelonnée par zone prioritaire donnera le temps d’acheter des moustiquaires supplémentaires.
14 Registres d’agents de santé communautaires, anciennes données d’enregistrement des campagnes de distribution de

moustiquaires imprégnées d’insecticide ou de chimioprévention du paludisme saisonnier, registres communautaires de
maladies tropicales négligées, etc.
15 https://www.who.int/publications-detail/covid-19-operational-guidance-for-maintaining-essential-health-services-during-an-

outbreak

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S’agissant de la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides, particulièrement des campagnes
de distribution massives, des stratégies modifiées auront un impact significatif sur la manière dont les
activités sont planifiées et mises en œuvre. Ces activités comprennent l’enregistrement, la formation, le
changement social et comportemental, la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la
supervision, le suivi et l’évaluation. L’ensemble des activités de distribution de moustiquaires doit être
organisé de manière à éviter de grands regroupements de personnes et à garantir au mieux la protection
personnelle et la distanciation physique, ainsi que le respect des règles d’hygiène. Les plans de distribution
de moustiquaires imprégnées d’insecticides doivent garantir la prise en compte de la fourniture de savon
et d’eau ou de désinfectant pour les mains16 au personnel ainsi que la communication d’informations
correctes au personnel concernant les pratiques d’hygiène permettant de réduire la transmission de la
COVID-19.

Lors de la planification de la campagne de distribution massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide,
toutes les options possibles doivent être envisagées et doivent respecter les différentes réalités
opérationnelles et épidémiologiques du pays (s’agissant de la COVID-19 et du paludisme) La situation
change rapidement, c’est pourquoi les options, risques et stratégies d’atténuation doivent être analysés
pour chaque activité de chaque stratégie. Lorsque la campagne de distribution massive de moustiquaires
imprégnées d’insecticide est impossible en raison de restrictions nationales liées à la transmission de la
COVID-19, les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent identifier les possibilités de
distribuer les moustiquaires par le biais des structures communautaires et renforcer la distribution
régulière aux populations les plus vulnérables, afin de garantir qu’autant de personnes que possible soient
protégées par la lutte antivectorielle.

Tôt dans la période de planification, les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent
établir un ordre de priorité pour déterminer où les moustiquaires sont d’abord nécessaires, en se
concentrant sur les personnes les plus difficiles à atteindre, les régions où l’accès aux établissements de
santé est faible, ou où vivent des populations vulnérables clés et marginalisées (les personnes déplacées
à l’intérieur du pays, les réfugiés, les personnes immunodéprimées17, etc.). Les données nationales
doivent servir à identifier les zones prioritaires/groupes cibles, c’est-à-dire les personnes les plus exposées
au risque du paludisme, et les réseaux qui permettent de leur fournir des moustiquaires imprégnées
d’insecticide. Les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent travailler sur des plans
d’urgence pour les régions spécifiques et les mettre à jour pour inclure les réglementations et les
politiques nationales en matière de COVID-19. Dans le cadre de la limitation des risques liés à la
transmission de COVID-19, il est possible que les pays doivent revoir la priorité accordée à certaines
régions pour la campagne de distribution massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Cela peut
s’appliquer, par exemple, dans les zones urbaines où il est prouvé que la transmission urbaine du
paludisme (prévalence et incidence) est faible grâce aux meilleurs logements, ou dans les régions
subissant une flambée active de la COVID-19, si la distribution ne peut pas être réalisée en toute sécurité.
Il convient de faire preuve de flexibilité pour garantir la mise à disposition de suffisamment de
moustiquaires imprégnées d’insecticides afin de toucher les personnes le plus dans le besoin. Les pays
doivent s’appuyer sur des données relatives à la charge de morbidité du paludisme et sur la stratification

16 Dans l’idéal, il faudrait fournir un équipement de protection personnelle (masques, gants) à tous les travailleurs participant à
la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Toutefois, en l’absence de cet équipement, les campagnes ne doivent
pas être suspendues. Dans ce cas, il convient alors d’insister et de respecter les bonnes pratiques en matière d’hygiène et de
distanciation physique.
17 Peut inclure des régions à forte prévalence du VIH et de la tuberculose, à taux élevés de malnutrition, des régions identifiées

sur la base des éventuelles analyses de comorbidité, les régions où vivent les populations les plus vieillissantes, etc.

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de la transmission du paludisme, lorsque ces données sont disponibles, afin d’établir un ordre de priorité
des régions pour la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide.

La distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides par le biais de tous les canaux (campagne de
distribution massive, distribution continue et régulière) peut exposer les travailleurs et le public à la
COVID-19 et les pays doivent examiner ce qui est possible et réalisable, les approches innovantes qui
pourraient être nécessaires, les domaines pour lesquels il faut faire appel à des partenaires essentiels (par
exemple, prestataires de téléphonie mobile), la manière dont les activités doivent être mises en œuvre
avec un niveau minimum de risque et d’exposition. Les programmes nationaux de lutte contre le
paludisme et les partenaires doivent envisager options possibles pour la mise en œuvre sûre de
différentes activités (comme l’enregistrement, le changement social et comportemental, la distribution
de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la supervision et le suivi). S’il est difficile de mettre en œuvre
une activité, si elle augmente le risque d’infection à COVID-19 et n’est pas essentielle, alors il convient de
la supprimer. Il est admis qu’il est possible de devoir assouplir les procédures d’obligation de rendre des
comptes (par exemple, utilisation correcte des formes de collecte des données, vérification quotidienne
des données, contrôles physiques sur place des stocks de moustiquaires imprégnées d’insecticide restant
dans les entrepôts ou qualité de la mise en œuvre, etc.) normalement suivies lors des campagnes afin de
permettre la distanciation physique et de protéger les agents de santé et les bénéficiaires de
moustiquaires imprégnées d’insecticide.

Mesures de prévention et d’atténuation pour l’ensemble du personnel
(travailleurs et bénéficiaires) participant à la distribution de moustiquaires
imprégnées d’insecticide
Quels que soient la stratégie ou le canal, ou la combinaison de canaux, pour la distribution de
moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’ensemble du personnel doit recevoir des lignes directrices
claires et une formation sur la minimisation de la transmission de la COVID-19 et sur sa protection. Pour
minimiser la transmission, les mesures de prévention et d’atténuation approuvées par l’OMS sont
essentielles et le personnel doit les respecter À TOUT MOMENT. Le personnel doit savoir qu’il ne doit pas
aller travailler s’il ne se sent pas bien (fièvre ou toux, et même des symptômes légers comme les maux de
tête ou le nez qui coule légèrement). Il doit également respecter les bonnes pratiques d’hygiène, la
distanciation physique et rapporter immédiatement à son superviseur tout signe de maladie. Outre les
informations (fournies dans le cadre de formations modifiées ou de documents sur les procédures à
suivre) sur la bonne méthode pour se laver les mains, sur l’utilisation de désinfectants pour les mains et
sur les pratiques de désinfection de surface, il convient également de fournir au personnel un accès
simplifié aux produits désinfectants/d’hygiène des mains lorsqu’il se trouve sur le terrain. Les informations
communiquées au personnel doivent insister sur le fait qu’il ne doit pas continuer à travailler s’il présente
des symptômes de COVID-19 ou a été en contact avec un cas suspect ou confirmé de COVID-19.

Préserver la santé et le bien-être du personnel est d’une importante primordiale. Lorsque la distribution
de moustiquaires imprégnées d’insecticide est mise en œuvre (quels que soient la stratégie ou le canal),
il est important de déterminer quotidiennement si un membre du personnel de la campagne (distributeur,
personnel en charge de la supervision, autre) est malade et, dans le cas où il présente des symptômes de
COVID-19, il convient de le remplacer. Si une personne tombe malade, il convient de lui conseiller de ne
pas venir travailler et suivre les directives nationales en termes d’auto-isolement ou de recherche de
traitement selon les symptômes qu’elle présente.

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Tous les agents de santé qui ont arrêté de travailler parce qu’ils présentaient des symptômes doivent être
payés pour les jours prestés ET les jours de maladie afin d’éviter que les personnes évitent de signifier leur
maladie. Un travailleur malade doit être remplacé par un autre travailleur qui sera payé pour les jours
prestés. La budgétisation doit inclure des impondérables pour le remplacement des personnes touchées
par la COVID-19 pendant la mise en œuvre des activités.

Dès lors que des groupes de personnes interagiront (par exemple, dans des entrepôts, des sites de
distribution fixes adaptés ou modifiés), il est essentiel qu’ils respectent l’espace physique et les
restrictions qui s’appliquent aux regroupements de personnes, qu’ils aient accès à de l’eau, du savon et/ou
du désinfectant pour les mains et qu’ils soient formés à la bonne utilisation de ces derniers. Cette
recommandation s’applique tant pour les personnes participant à la manipulation et à la gestion des
moustiquaires imprégnées d’insecticide tout au long de la chaîne d’approvisionnement que pour les
bénéficiaires de moustiquaires.

Lorsque des points de lavage des mains sont mis en place (généralement en l’absence de désinfectant
pour les mains ou dans des lieux très fréquentés comme les sites de stockage et de distribution fixes
adaptés ou modifiés), les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent s’assurer qu’ils ont
prévu dans le budget le nécessaire requis (par exemple, cuve d’eau, savon, personne qui s’assure que la
zone reste propre et alimentée en eau et savon, etc.). Les équipes qui font du porte-à-porte ne doivent
pas entrer dans le domicile des personnes pendant leurs visites et, tout comme ils le font avec les autres
membres du personnel, doivent garder une distance d’au moins un mètre avec les membres du foyer.
Dans la mesure du possible, les équipes qui font du porte-à-porte doivent éviter de toucher les objets
dans les maisons (assiettes, tasses, ustensiles, etc.) lors de la distribution des moustiquaires imprégnées
d’insecticide. Elles ne doivent pas toucher ou tenter de prodiguer des soins aux personnes malades, mais
doivent faire rapport de l’état de ces personnes à leur superviseur pour assurer leur suivi.

Il doit être recommandé aux représentants des ménages de se laver les mains après la manipulation de la
moustiquaire et/de l’emballage, à la réception des moustiquaires imprégnées d’insecticide (qu’elles
soient emballées individuellement ou non).

Pour résumer :
   ● Lavez-vous les mains fréquemment avec de l’eau et du savon (ou un équivalent) ou avec un
        désinfectant pour les mains
   ● Ne serrez pas les mains des personnes
   ● Évitez de toucher vos yeux, votre nez, votre bouche lorsque vous ne vous êtes pas lavé les mains
   ● Signalez immédiatement lorsque vous ou d’autres personnes êtes malades
   ● Gardez une distance d’au moins un mètre avec les personnes avec lesquelles vous interagissez

Microplanification et coordination
Toutes les activités liées à la microplanification et à l’élaboration des documents de base de la
planification18 peuvent être réalisées à distance et avec le soutien des partenaires nationaux et externes
comme l’Alliance pour la prévention du paludisme, afin d’examiner et de discuter des modifications de la

18Plan d’action de campagne, plan d’action logistique, plan d’action de communication, cadre de suivi et évaluation, calendrier,
plan d’évaluation et d’atténuation des risques et budget.

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distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides dans les foyers pendant la pandémie de COVID-
19.

Les réunions de coordination nationale, qui doivent réunir des membres du groupe de travail d’urgence
sur la COVID-19, ainsi que les sous-comités spécifiques (changement social et comportemental, logistique,
suivi et évaluation, etc.) devront être organisés par Skype, téléphone, WhatsApp, Zoom ou tout autre
moyen de connexion virtuel. Il convient de revoir la composition des structures de coordination pour
s’assurer qu’elle inclue des représentants de partenaires possédant de bonnes connaissances en matière
de riposte d’urgence, dont des agences des Nations Unies (ONU), des organisations non
gouvernementales nationales et internationales, ainsi que des organisations communautaires comme
Caritas et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Lorsque les orientations nationales sur l’épidémie de COVID-19 autorisent les réunions de petits groupes,
une équipe de base limitée composée de représentants techniques pour la campagne peut être identifiée
pour conserver les activités de suivi, d’examen et de mise à jour de la stratégie nationale grâce à des plans
appropriés de suivi et d’atténuation des risques. Les programmes nationaux de lutte contre le paludisme
doivent commencer à préparer le travail à distance, notamment aux niveaux opérationnels (c’est-à-dire,
district, personnel des établissements de santé), afin de garantir que les plans et budgets incluent l’achat
de temps de diffusion, d’accès à Internet et d’ensembles de données. Il convient de recourir aux e-mails,
à WhatsApp et à d’autres moyens de communication pour que des groupes plus importants soient
informés par le biais de résumés quotidiens des décisions, etc.

Il est essentiel que les programmes de lutte contre le paludisme et les partenaires élaborent des plans
d’urgence et/ou d’évaluation et d’atténuation des risques détaillés19 au cours de la période de
planification initiale, qu’un ou plusieurs « détenteurs » du plan de gestion des risques soient identifiés et
que des dispositions soient prises pour la mise à jour du plan en fonction de la situation qui peut évoluer
rapidement et fréquemment pendant plusieurs mois.

Les domaines clés dont les programmes nationaux et les partenaires devront convenir avec les donateurs
et les partenaires de financement sont les suivants :
     ● la manière de présenter au mieux un budget incluant plusieurs scénarios et recevant une
         approbation en temps opportun, ainsi que la définition des procédures et approbations requises
         en cas de modifications budgétaires nécessaires au cours de la mise en œuvre ;
     ● le niveau de responsabilité requis (par les donateurs et autres) dans la chaîne
         d’approvisionnement étant donné que certaines options de distribution peuvent réduire la
         capacité de suivi des moustiquaires imprégnées d’insecticide jusqu’au dernier kilomètre et la
         logistique des retours peut présenter des défis (ou ne pas être la meilleure option pour des
         communautés éloignées disposant d’un faible accès aux établissements de santé, où des
         moustiquaires supplémentaires peuvent être nécessaires pour couvrir de nouveaux endroits
         pour dormir, pour les personnes présentant des symptômes de COVID-19 et devant dormir seules
         ou pour remplacer les moustiquaires déchirées) ;
     ● le niveau de responsabilité requis pour la collecte et la communication de données. S’il est décidé
         de supprimer totalement l’activité de campagne d’enregistrement des ménages, quelles données
         sont nécessaires pour l’établissement de rapport, etc. ?

19Voir la boîte à outils de l’Alliance pour la prévention du paludisme, chapitre 5, note 3 : Risk mitigation planning.
https://allianceformalariaprevention.com/wp-content/uploads/2017/08/AMP-Toolkit-report-2015_Chapter5_EN_LR.pdf

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La formation limitée et la supervision physique réduite en raison des restrictions concernant le
déplacement et la distance physique signifient que la mise en œuvre et la collecte de données doivent
être aussi simples que possible. Certaines stratégies pouvant être envisagées sont énumérées ci-après et
les programmes nationaux disposeront d’autres options sur la base de compréhension du contexte
national, qu’ils doivent pouvoir proposer librement.

Pour toutes les options de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, s’assurer que les
méthodes de protection des ménages à haut risque, comme ceux qui contiennent des personnes âgées,
ceux qui courent un risque plus élevé d’infection à COVID-19, ou ceux qui présentent des signes
d’infections, sont définies et peuvent être mises en œuvre. Elles peuvent inclure la distribution en porte
à porte ou l’autorisation donnée aux personnes d’envoyer quelqu’un qui réceptionnera la moustiquaire
pour leur compte.

Certaines options de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide incluent ce qui suit : Chacune
d’entre elles doit être adaptée au contexte et il convient d’apporter des adaptations appropriées au
contexte local. D’autres options réalisables dans contexte national spécifique doivent être proposées si
elles peuvent garantir un approvisionnement sûr des ménages en moustiquaires imprégnées
d’insecticide.

    •   Campagne de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide en porte à porte, en une
        phase : En vue de distribuer les moustiquaires disponibles de manière sûre et efficace, en
        garantissant un contact limité entre le personnel de la campagne et les ménages, les programmes
        nationaux de lutte contre le paludisme peuvent envisager d’adopter la méthode de la distribution
        de moustiquaires imprégnées d’insecticide en porte à porte, en une phase.
            o Une distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide en une phase peut inclure
                l’enregistrement et la distribution simultanée, la définition du nombre de moustiquaires
                à distribuer lors de la visite ou déterminer un nombre fixe de moustiquaires (voir ci-après)
                en vue de limiter le temps requis dans chaque foyer.
            o Les équipes faisant du porte-à-porte doivent être formées à la prévention de la COVID-19
                selon les lignes directrices de l’OMS, ainsi que sur le changement social et
                comportemental pour le paludisme. Il convient de décider d’inclure ou non des messages
                sur la COVID-19 dans les messages sur le paludisme et sur les moustiquaires imprégnées
                d’insecticide (voir l’annexe 1) et, lorsque des messages relatifs à la COVID-19 sont inclus,
                ceux-ci doivent être conformes aux orientations du groupe national de travail d’urgence
                sur la COVID-19. Si ces messages ne sont pas inclus, il est toujours recommandé de former
                les équipes en matière de transmission de la COVID-19 et de leur donner des messages
                nationaux standard pour répondre aux questions posées lors de leurs visites.

    ●   Enregistrement et distribution communautaires : en vue de minimiser le déplacement des
        personnes lors de la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, les programmes
        nationaux de lutte contre le paludisme doivent envisager la distribution communautaire,
        particulièrement dans des zones fortement touchées par le paludisme et la transmission continue
        de la COVID-19. Il convient de noter que cette approche peut s’avérer compliquée dans des zones
        urbaines sauf si des zones sociales et géographiques définies peuvent être ciblées (par exemple,
        un groupe de personne dans une zone définie comme une tour d’appartements ou un autre
        logement où la densité est élevée), où les personnes font confiance à une autre personne chargée
        de s’assurer que les données sont correctes et de collecter et de distribuer les moustiquaires
        imprégnées d’insecticide.

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           o   Au niveau communautaire (par exemple, au niveau du village), il pourrait être possible
               désigner une personne chargée de déterminer combien de personnes vivent au sein de
               cette communauté (nombre de ménages et de personnes). Dans le cas de programmes
               d’agents de santé communautaires actifs, ces agents pourraient être chargés de
               transmettre ces informations. Si, par contre, ces programmes sont inexistants ou inactifs,
               il peut être fait appel à d’autres personnes (par exemple, maires, trésoriers, chefs, autres
               dirigeants communautaires ou religieux selon le contexte national). Il sera important de
               garantir que la personne désignée soit responsable des informations démographiques
               actualisées et de la réception et de la distribution de moustiquaires imprégnées
               d’insecticide, soit bipartite pour garantir une distribution équitable sans préjudice des
               populations géographiquement et socialement marginalisées.
           o   Sur la base des données démographiques communautaires (ou des données
               d’enregistrement des familles, le cas échéant), il convient de déterminer la quantité de
               moustiquaires requises pour tous les foyers de la communauté. Dès que le responsable
               communautaire chargé de la distribution reçoit les moustiquaires imprégnées
               d’insecticide (voir le point sur la logistique ci-après), celui-ci peut organiser leur
               distribution en piles, par ménage, en limitant le nombre de foyers qui peuvent venir
               chercher leurs moustiquaires.
           o   Les agents de santé ou d’autres membres de la communauté ont également la possibilité
               de faire du porte-à-porte pour les distribuer selon les consignes susmentionnées ou les
               moustiquaires peuvent être distribuées par le biais d’un site de distribution fixe adapté
               ou modifié comme décrit ci-après.
           o   Si les moustiquaires sont attribuées en fonction de la taille du ménage ou du nombre
               d’endroits pour dormir, il peut être possible d’effectuer l’enregistrement et l’attribution
               simultanément pour limiter le temps global de distribution.
           o   Si des données d’enregistrement existent pour les communautés (quelle que soit la
               source, comme les programmes de maladies tropicales négligées ou les données
               enregistrées lors de précédentes campagnes), il convient d’imprimer, de plastifier (si
               possible) et d’afficher une liste de foyers et le nombre de moustiquaires qu’ils recevront
               de sorte que les personnes peuvent vérifier individuellement ce qu’ils sont censés
               recevoir à la réception de leurs moustiquaires. Tous les supports d’information
               concernant le changement social et comportemental ainsi que la liste de moustiquaires
               destinées pour chaque foyer peuvent être fournis en même temps que les moustiquaires,
               y compris les brochures contenant des messages clés que les ménages peuvent emporter
               chez eux.
           o   Dans le cas d’un nombre de moustiquaires déterminé par foyer, les listes imprimées
               contenant la répartition ou le type d’enregistrement par nom/taille du foyer/nombre
               d’endroits pour dormir ne seraient pas nécessaires.
           o   Dans les régions où la détention d’appareils mobile est élevée et où la connectivité est
               bonne, les agents de santé ou les dirigeants communautaires peuvent transmettre
               l’enregistrement communautaire ventilé et le nombre de moustiquaires distribuées par
               SMS, téléphone ou tout autre moyen (WhatsApp ou email par exemple).
           o   Dans les pays ou les régions d’un pays disposant de solides structures sanitaires
               communautaires et d’agents de santé communautaires actifs et formés, l’option de
               distribution au niveau communautaire peut être mise en œuvre sans porter atteinte à la
               qualité de la mise en œuvre. Dans les pays ou les zones d’un pays qui ne disposent pas de
               solides systèmes communautaires, alors qu’ils représenteraient la seule option de

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               distribution de moustiquaires possible, une qualité de mise en œuvre compromise,
               particulièrement s’agissant des données et de la responsabilité, devra être acceptée.

   ●   Auto-enregistrement et distribution sur site fixe modifié : Dans les régions jouissant d’une
       importante couverture de téléphonie mobile, de bons taux d’alphabétisation et d’une bonne
       connectivité (c.-à-d. 75 pour cent ou plus sur la base des données les plus récentes et fiables), un
       formulaire numérique qui inclut un mécanisme de vérification de l’existence du foyer (carte
       d’identité nationale ou autre numéro d’identité comme un numéro d’assurance maladie, de
       téléphone, etc.) pourrait être élaboré afin que les foyers ciblés par la distribution de
       moustiquaires imprégnées puissent le remplir.
           o Garantir la communication de messages radio et sur les médias sociaux qui explique
               comment les moustiquaires seront distribuées aux personnes et la nécessité d’accéder au
               formulaire d’enregistrement numérique. Rendre le formulaire d’enregistrement
               disponible au téléchargement sur les appareils. Les représentants des ménages doivent
               s’enregistrer eux-mêmes (par email, SMS, WhatsApp) et envoyer le formulaire en ligne
               où les données seront ventilées dans une base de données d’enregistrement disponible
               pour le programme national de lutte contre le paludisme. Pour les ménages n’ayant pas
               accès au formulaire d’enregistrement numérique, le programme national de lutte contre
               le paludisme devrait communiquer des lignes directrices sur la nécessité et la manière de
               s’inscrire, par le biais d’un voisin, en fournissant des informations qui permettent de
               vérifier l’existence d’un ménage distinct (carte d’identité ou autre identification).
           o Une fois l’enregistrement effectué, attribuer les moustiquaires imprégnées disponibles
               selon la taille du foyer OU en attribuer un nombre fixe par foyer.
           o Envoyer un code barre ou uniquement un code numérique au ménage via
               SMS/WhatsApp/email, qui ne peut être utilisé qu’un à jour particulier, à une heure
               particulière, afin de contrôler le flux de personnes dans les zones de distribution. Dans
               l’idéal, les personnes qui enregistrent leurs voisins devraient pouvoir réceptionner leurs
               moustiquaires et celles de leurs voisins en même temps. S’assurer que le message sur le
               changement social et comportemental indique clairement que les ménages peuvent
               uniquement obtenir leurs moustiquaires à un moment précis afin de limiter les
               regroupements de personnes sur les sites de distribution.
           o Une planification précise du nombre de sites de distribution doit être effectuée, limitant
               le nombre total de personnes pouvant être servies dans chaque site (par exemple, 50 à
               100 ménages sur un certain nombre de jours). La distribution peut être effectuée sur un
               plus grand nombre de jours afin de limiter le nombre de ménages servis par jour et
               respecter les directives nationales sur la réglementation du nombre de personnes dans
               un rassemblement et afin de garantir la distance d’au moins un mètre entre les
               personnes. Ceci est possible en marquant à la craie, avec du bois ou tout autre matériau
               l’espace physique requis. Désigner une personne en charge de la mise en place et de la
               gestion des points de lavage des mains et veiller à ce que les personnes soient dirigées
               vers ces points de lavage avant de quitter la zone de distribution.
           o Les messages sur le changement social et comportemental communiqués avant la
               distribution de moustiquaires doivent insister sur le fait qu’une seule personne par foyer
               ne sera autorisée sur le site de distribution, aucun enfant (avec un parent ou seul) ne sera
               admis sur le site de distribution et ce message doit être rappelé par la sécurité à l’entrée
               du site.

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