STRATEGIE CLUSTER EDUCATION REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 2019-2021
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STRATEGIE CLUSTER EDUCATION REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 2019-2021 JANVIER – DECEMBRE 2019 – 2021 Photo: NRC - RCA
Table des matières 1. PREFACE .................................................................................................................................................... 3 2 INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 4 3 OBJECTIF DU DOCUMENT........................................................................................................................... 4 4 VUE D’ENSEMBLE SUR LA SITUATION ........................................................................................................ 5 4.1. Du contexte général de la Centrafrique .................................................................................................. 5 4.2. Aperçu de situation éducative.................................................................................................................. 6 4.3. Structure du système éducatif centrafricain ................................................................................................ 7 5 LES OBJECTIFS DE L’EDUCATION EN URGENCE ........................................................................................ 7 5.1. L’Education en urgence pour « sauver des vies » ................................................................................... 7 5.2. L’Education, un droit fondamental .......................................................................................................... 8 5.3. L’Education, outil de la protection de l’enfant ........................................................................................ 9 6 COORDINATION DU CLUSTER EDUCATION ................................................................................................. 9 6.1. Structure du cluster ........................................................................................................................................ 9 6.1.1. La Cellule d’urgence du MEPS ............................................................................................................... 9 6.1.2. La coordination du Cluster Education.................................................................................................. 10 6.2. Objectif et fonctions du cluster Education ................................................................................................. 11 6.3. Domaines d’intervention du Cluster Education .......................................................................................... 12 6.4. Performance du cluster ................................................................................................................................ 13 6.5. Coordination avec les autres secteurs (intersectorialité) .......................................................................... 13 6.6. Coordination avec le Plan National de Relèvement et Consolidation de la Paix (RCPCA) ....................... 14 6.7. Coordination avec les acteurs de développement (GLPE) ......................................................................... 14 7 PRINCIPES DE LA STRATEGIE ................................................................................................................... 15 8 CHARGE DE TRAVAIL ET PRIORITES ......................................................................................................... 15 9 CADRE DE LA REPONSE ........................................................................................................................... 17 9.1. Contraintes opérationnelles ........................................................................................................................ 17 9.2. Stratégie de la réponse ............................................................................................................................... 18 9.3. Cadre logique ................................................................................................................................................ 20 9.4. Budgétisation ................................................................................................................................................ 25 9.5. Leadership collaboratif ................................................................................................................................ 25 9.6. Thématiques transversales.......................................................................................................................... 26 9.7. Innovations ................................................................................................................................................... 26 0|Pa g e
10 PLAN DE SUIVI .......................................................................................................................................... 27 11 REDEVABILITE AUX POPULATIONS AFFECTEES ........................................................................................ 28 ACRONYMES ACS : Antenne Carte Scolaire APE : Association des Parents d’Elèves BAC : Baccalauréat BAC Pr : Baccalauréat Professionnel BC : Brevet de Collège BEP : Brevet d’Etudes Professionnelles BEPC : Brevet d’Etudes du Premier Cycle BET : Brevet d’Etudes Techniques BPT : Brevet Professionnel Technique BTEF : Brevet de Technicien en Economie Familiale CAP : Certificat d’Aptitude Professionnel CCS : Chef de Circonscription Scolaire CE1 : Cours Elémentaire 1 CE2 : Cours Elémentaire 2 CEG : Collège d’Enseignement Général CI : Cours d’Initiation CITE : Classification Internationale Type de l’Education CM1 : Cours Moyen 1 CM2 : Cours Moyen 2 CP : Cours Préparatoire CSS : Chef de Secteur Scolaire LP : Lycée Professionnel Féminin ECAC : Ecole Catholique Associée en Centrafrique EduTrac : Education tracking EHP : Equipe Humanitaire Pays EMA : Ecole des Métiers d’Art EPS : Education Physique Sportive Ets. : Etablissements ETAPE : Espace Temporaire d’Apprentissage et de la Protection de l’Enfance ETP : Enseignement Technique Professionnel F : Filles Fem : Femmes F1 : Fondamental 1 F2 : Fondamental 2 F2SG : Fondamental 2 Secondaire Général G : Garçons (Elèves) GA: Groupes Armés GPE: Global Partnership For Education GPM : Groupe Pédagogique Multigrade GPS : Groupe Pédagogique Simple H : Homme I. A : Inspection Académique I adj. Instituteur adjoint IAB : Inspection Académique de Bangui IAC : Inspection Académique du Centre IACE : Inspection Académique du Centre Est IACS : Inspection Académique du Centre Sud IAN : Inspection Académique du Nord IANE : Inspection Académique du Nord Est IAO : Inspection Académique de l’Ouest IASE : Inspection Académique du Sud Est IC : Instituteur Contractuel ICASEES : Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques et Sociales 1|Pa g e
ISU : Institut des Statistiques de l’UNESCO LPF : Lycée Professionnel Féminin MC : Maître Communal ME : Maître d’Enseignement MES : Ministère de l’Enseignement Supérieur MEPS : Ministère de L’Enseignement Primaire et Secondaire MP: Maître Parent MRM: Monitoring and Reporting Mecanism Nb : Nombre OEV/F : Orphelins et Enfants Vulnérables filles OEV/G : Orphelins et Enfants Vulnérables Garçons PME : Partenariat Mondial pour l’Education RCA : République Centrafricaine RESEN : Rapport d’Etat sur le Système Educatif National F/G : Séparée Fille et Garçon RRM : Rapid Response Mecanism SG : Surveillant Général SGTP : Secondaire Général Technique Professionnel SIGE : Système d’Information pour la Gestion de l’Education SVT : Science de la Vie et de la Terre TA : Taux d’Achèvement TBA : Taux Brut d’Admission TBS : Taux Brut de Scolarisation TNA : Taux Net d’Admission TNS : Taux Net de Scolarisation UE : Union Européenne UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance VBG : Violence Basée sur le Genre %: Pourcentage 2|Pa g e
1. PREFACE La République Centrafricaine est un pays fragile qui continue à faire face à de nombreuses situations d’urgence causées par les actes perpétrés par les groupes armés sur une grande partie du territoire national et ceci malgré les accords de paix signés entre le gouvernement et les différents groupes armés belligérants. On observe également une augmentation de la violence interconfessionnelle, et intercommunautaire, entrainant une crise humanitaire de grande envergure. Depuis cette crise, les Centrafricains sont exposés aux menaces physiques et psychologiques quels que soient leur âge, genre, ou groupe ethnique. La plupart des problèmes en éducation en situations d’urgence (ESU) relèvent de l’accès, la qualité et de l’environnement d’apprentissage, principalement la question de la protection et du bien-être des élèves, des enseignants et d’autres personnels éducatifs. Aussi, la situation sécuritaire volatile limite-t-elle l’accès en toute sécurité aux services sociaux de base y compris l’éducation. En illustrant le profil complexe de cette crise, des salles de classes sont endommagées ou détruites par les roupes Armés (GA), cela étant une des violations graves telles que décrites dans la résolution 1612 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. A ces jours, 378 écoles sont non fonctionnelles à cause de la crise qui a toujours occasionné des mouvements de populations devenus chroniques au niveau du pays. Plusieurs écoles sont toujours fermées et cette situation ne favorise pas l’accès des enfants aux écoles. On estime à plus de 581 362 le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) (). Ces PDI sont essentiellement composées respectivement de : 197 355 personnes sur les sites des déplacés internes et autres lieux de regroupement. 384 007 personnes sont estimées dans les familles d’accueil. Les mouvements de retour de plus de 15 000 PDI ont été également rapportés dans les préfectures de Bamingui- Bangoran, Ouham-Pendé, Basse Kotto la Ouaka et la Haute-Kotto, à la suite de l’amélioration relative de la situation sécuritaire et l’arrivée de la saison agricole, selon toujours le rapport d’OCHA RCA. Plusieurs civils et beaucoup de personnes déplacées ne s’enregistrent pas à cause de la nature répressive de la crise et la persécution des civils. En bref, à cause de la crise, des milliers de familles n’envoient pas leurs enfants à l’école. 3|Pa g e
2 INTRODUCTION Cette Stratégie est le fruit du travail de tous les acteurs étatiques et des partenaires impliqués dans le secteur de l’Education en Situation d’Urgence (ESU). Elle a été rédigée sous la coordination du Cluster Education avec l’expertise du Comité d’Orientation Stratégique (COS) du Cluster Education et l’appui de la cellule d’urgence du Ministère de l’Enseignement Primaire et Secondaire (MEPS). Elle tire sa raison d’être de l’intention des acteurs en Education à avoir un document spécifique et détaillé, basé sur des évaluations de besoins et qui se veut être un outil guide de renseignement et de plaidoyer sur les questions d’Education en situation d’urgence. Celle-ci constitue un complément et document support au Plan de Réponse Humanitaire et au Plan de Transition pour le secteur de l’Education en RCA. Le plan de transition du secteur de l’éducation révisé vise « à organiser le retour progressif vers un déroulement normal des activités scolaires, en particulier pour le fondamental 1(F1) et un fonctionnement régulier de la gestion du secteur, permettant de reprendre le chemin du développement » pendant que les objectifs stratégiques de la réponse humanitaire en RCA s’articulent autour de ces trois axes : • Sauver des vies : Les populations affectées par des chocs ont accès à une assistance d’urgence intégrée assurant leur survie et préservant leur sécurité et leur dignité ; • Respecter les droits fondamentaux : La protection des populations affectées et à risque de violations des droits humains est renforcée ; • Préserver la dignité : Les populations affectées et à risque ont accès à des services sociaux de base et leurs mécanismes de subsistance essentiels sont rétablis. Cette stratégie reste un document dynamique qui sera régulièrement mis à jour en fonction de l’évolution des besoins et de l’adaptation nécessaire à la structure de la réponse selon la dynamique des acteurs présents sur le terrain. 3 OBJECTIF DU DOCUMENT Ce document basé sur la revue des données secondaires issues du RCPCA, du RESEN, du Plan de Transition, des Annuaires Statistiques, des différentes évaluations et des expériences des partenaires du secteur de l’Education, se veut servir de cadre stratégique pour tous les acteurs intervenant dans le secteur de l’Education en urgence au profit des enfants (3-18 ans) affectés par les crises en Centrafrique. Sont directement considérés comme cible du cluster, les enfants de la tranche d’âge de 3 à 18 ans qui ont subi des chocs et ayant été forcés de se déplacer, les enfants de la même tranche issus des communautés minoritaires et marginalisés qu’ils aient subi des chocs ou non mais qui sont dans les zones ciblées. Il permettra ainsi de : • Assurer la qualité de la réponse éducative en situation d’urgence ; • Harmoniser les interventions de l’éducation en situation d’urgence ; • Optimiser les ressources locales, nationales et internationales pour garantir une réponse efficace et coordonnée ; • Faciliter la planification, la préparation et la réponse aux urgences ; • Développer un mécanisme de suivi basé sur la qualité de la réponse ; • Faciliter la mobilisation des ressources. Cette stratégie et les autres documents de support serviront en tant qu’outils normatifs pour les acteurs du secteur, de sensibilisation et de plaidoyer pour une forte mobilisation des ressources. Elle est valide pour une période de trois ans (2019-2021). Le cluster et ses membres ont jugé plus adéquat de développer cette stratégie pluriannuelle afin de mieux planifier et orienter les réponses pour satisfaire les besoins en éducation des enfants les plus défavorisés afin de donner suite à la crise en cours. 4|Pa g e
Cette stratégie étalée sur trois ans est en lien direct avec les documents stratégiques du pays et du MEPS, RCPCA et le Plan de transition. Elle permet de mettre en place une structure et des mécanismes pérennes capables de répondre aux questions d’urgence dans le secteur de l’Education. 4 VUE D’ENSEMBLE SUR LA SITUATION 4.1. Du contexte général de la Centrafrique Avec une superficie de 623 000 km2, la République centrafricaine (RCA) est un pays enclavé et extrêmement fragile situé au cœur d’une région instable sur le plan sécuritaire, marquée par la persistance de conflits dans les pays voisins (Soudan, Soudan du Sud, Tchad, Cameroun, République Démocratique du Congo). Elle compte environ 4.6 millions d’habitants dont la majeure partie (60%) vit dans les zones rurales, pendant que la capitale Bangui regorge une population estimée à 800 000 habitants (40% de la population urbaine totale). L’organisation administrative du territoire s’articule autour de sept régions, dont la Ville de Bangui qui est une commune spéciale avec huit arrondissements. Les régions se divisent en seize préfectures, soixante- onze (71) sous-préfectures, cent soixante-seize (176) communes et huit mille cinq cents (8 500) villages 1. Les crises cycliques qui secouent la RCA pendant ces dernières années combinées aux dynamiques de conflits survenues en 2013 plongent tout le pays dans une instabilité sans précédent caractérisée par un énorme déficit de gouvernance en matière de gestion des finances publiques, l’effondrement des services sociaux de base dont le système éducatif national, l’accroissement de l’extrême pauvreté et le dysfonctionnement de l’ensemble du secteur de la sécurité et de la justice. L’indice de développement humain (IDH) est de 0,35 classant le pays à la dernière position sur 188 pays et l’indice d'inégalité de genre (IIG) est de 0,673, ce qui place la RCA au 156ème rang sur 160 pays dans l'indice 20172 , avec un PIB par habitant évalué en 2013 à 291 USD (229ème sur 230 pays). Les crises successives et l’insécurité dans la plupart des localités du pays ont entrainé plusieurs mouvements de populations pour lesquelles les données du 30 avril 2018 font états de 669 997 personnes dont 262 366 personnes déplacées internes en RCA sur 77 sites de déplacés internes et 407 631 personnes estimées dans les familles d’accueil3. Les personnes déplacées internes comme les communautés qui les accueillent, déjà assez démunies, ont comme seule solution l’aide humanitaire, au risque d’en devenir totalement dépendant. Le pays reste donc confronté à d’immenses défis auxquels le Gouvernement, avec l’appui à la fois des acteurs humanitaires et acteurs du développement, cherchent à apporter des réponses à court, moyen et long terme y compris l’urgence. 1 Rapport d’analyse des capacités institutionnelles du Ministère des affaires Sociales de la promotion du Genre et de l’Action Humanitaire. 2 Human Development Indices and Indicators: 2018 Statistical Update 3 Rapport de la Commission Mouvement de Population, avril 2018. 5|Pa g e
4.2. Aperçu de situation éducative Le système éducatif centrafricain, déjà fragile avant 2012, continue de subir les terribles conséquences de la crise politico-militaire qui perdure depuis 2013 et limite fortement les opportunités d’apprentissage pour les enfants et jeunes, les laissant à la merci des belligérants. En juillet 2018, 12 préfectures sur les 16 que compte le pays (75%) sont directement touchées par la crise, avec comme conséquence la destruction et/ou perte des matériels scolaires et pédagogiques, la détérioration des infrastructures scolaires, le déplacement des enseignants qualifiés et l’insuffisance en poste des responsables des structures déconcentrées du MEPS. La crise a également aggravé l'inégalité entre les genres en ce qui concerne l'accès à l'éducation ainsi que la vulnérabilité des filles face à l'exploitation et aux abus. Selon le RESEN 2018, le taux d’achèvement du primaire en RCA n’est que de 46 % pour les filles contre 68 % pour les garçons, soit un indice de parité de 0,68 (c’est-à-dire que moins de 7 filles achèveraient le fondamental 1 pour 10 garçons). La même source a noté une forte prévalence des mariages et des grossesses précoces (parmi les plus élevés d’Afrique), susceptibles de compromettre la scolarisation des filles. Les enfants centrafricains affectés par la crise courent un risque élevé d'abus et d'exploitation : recrutement dans des groupes armés, criminalité, enlèvement, drogues, viols, ainsi que d’autres violences basées sur les genres, exploitation et abus sexuels, mariages précoces et grossesse précoce etc. L’analyse conjointe des besoins humanitaires en Education d’urgence par les partenaires du cluster a révélé qu’environs 500 000 enfants et adolescents (3-18 ans) sont en besoin d’assistance4. Cette situation s’est vue aggravée par la recrudescence de conflits entrainant le déplacement d’environ 270 000 enfants en âge préscolaire et scolaire dont approximativement 116 000 sont rapportés en rupture scolaire5. Pour toute l’année de 2018, 315 écoles ont été rapportées fermées dont 20 attaquées ou occupées par les GA. Ce qui porte à 81, le nombre total des cas d’attaques rapportés contre le système éducatif depuis 2017 6. Bien que la scolarité soit gratuite en Centrafrique, la précarité des ménages dans les communautés hôtes et des retournés, fait qu’il leur est difficile de s’acquitter des besoins de scolarité des enfants. 4 Analyse des besoins Humanitaires conduits en Aout 2017 5 Chiffres obtenus par une analyse des données secondaires conduite par le COS du cluster Education, Mars 2018 6 Mécanisme de rapportage et de suivi des cas de violation grave contre le droit des enfants mis en place et fonctionnel en RCA. 6|Pa g e
Les problèmes d’accès et de qualité de l’éducation, couplés à la situation socioéconomique précaire et aux fréquents déplacements de population sont les causes majeures d’abandon scolaire au niveau primaire (seulement 49% d’enfants achèvent le cycle primaire)7 et de faible taux d’achèvement au niveau du Fondamental 2 et secondaire général (11% et 6%) alors que les enfants de 13-18 ans constituent environ 20% de la population totale du pays. La plupart des enseignants non rémunérés ont abandonné leurs postes. Le système éducatif national est composé de 55% de maitres-parents8, peu formés, qui pour la plupart des cas, restent présents dans les zones de crise et assurent tant soit peu l’encadrement des enfants. Le recrutement et la formation des enseignants ont été perturbés, ce qui a encore entravé le déploiement d'enseignants qualifiés. 4.3. Structure du système éducatif centrafricain Dans le nouveau Gouvernement Centrafricain actuel, le secteur de l’Education centrafricain relève de quatre ministères lors de la rédaction de ce document : (i) le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire, (ii) le Ministère de l’Enseignement Technique et de l’Alphabétisation, (iii) le Ministère de l'Enseignement Supérieur et (iv) le Ministère de la Recherche Scientifique. Le MEPS se caractérise par une structure organisationnelle et managériale déconcentrée : elle est divisée en huit (08) entités administratives, appelées Inspections Académiques (IA). Chaque IA est subdivisée en circonscriptions scolaires qui sont reparties en secteurs scolaires qui assurent la supervision directe des écoles. En plus, chaque IA possède au moins un (01) Centre Pédagogique Régional (CPR) pour la formation continue des enseignants. La structure globale du système éducatif formel centrafricain, du secteur public comme celui du privé, s’organise autour des ordres d’enseignement suivants : trois (03) premières années pour le préscolaire, six années suivantes pour l'enseignement primaire ou Fondamental 1 (F1), quatre années suivantes pour le premier cycle l'enseignement secondaire ou Fondamental 2 (F2), trois années suivantes pour le second cycle de l'enseignement secondaire, et quatre dernières années pour l'enseignement supérieur. Il est important de noter que, l’éducation est obligatoire et gratuite dans le public. 5 LES OBJECTIFS DE L’EDUCATION EN URGENCE 5.1. L’Education en urgence pour « sauver des vies » L’éducation en situations d’urgence garantit la dignité et aide à vivre en offrant des espaces d’apprentissage en lieu sûr, où les enfants et les jeunes qui ont besoin d’un autre type d’aide peuvent être identifiés et soutenus. Une éducation de qualité sauve des vies en apportant une protection physique contre les dangers et l’exploitation d’un environnement de crise. Quand un apprenant se trouve dans un environnement d’apprentissage en milieu sûr, il risque moins d’être exploité sexuellement ou économiquement ou exposé à d’autres risques, comme un mariage précoce ou forcé, le recrutement dans des groupes armés ou des forces armées ou le crime organisé. De plus, l’éducation peut transmettre des informations vitales pour renforcer les compétences de survie fondamentales et les stratégies d’adaptation. Il peut s’agir, par exemple, d’informations sur la manière d’éviter les mines terrestres, de se protéger des abus sexuels, d’éviter l’infection par le VIH et d’avoir accès à des soins médicaux ou à de la nourriture 9. En parlant des programmes qui « sauvent des vies » ou « life saving », on penserait directement aux interventions de distribution de la nourriture, l’eau, les soins médicaux, l’abri et autres ; en oubliant l’éducation qui protège les enfants et jeunes contre une mort sûre ou une aggravation de la situation de vulnérabilité. En effet, l’instabilité sécuritaire constitue le premier obstacle à l’accès à l’éducation, ce qui expose de toute évidence les enfants privés de l’école à de multiples abus et risque de protection physique et psychologique. Cette vulnérabilité constitue une des causes de déstabilisation du pays, et engendre des 7 Annuaire statistique 2016/2017 8 Enseignants, souvent peu qualifiés, pris en charge par la communauté en vue de couvrir l’absence des enseignants titulaires. 9 INEE, Introduction 7|Pa g e
risques graves pour l’enfant : recrutement dans les groupes armés, criminalité, drogues, enlèvement, abus et exploitation sexuelle ainsi que la détresse psychologique. En RCA, les acteurs ont développé et adapté différents types d’intervention en situation d’urgence. Des activités d’éducation en urgence rapides et mobiles sont d’autant plus cruciales, que les risques de déscolarisation définitive sont d’autant plus grands que la période d’interruption de scolarité a été longue. C’est l’exemple des Espaces Temporaires d’Apprentissage et de Protection de l’Enfant (ETAPE) qui contribuent considérablement à renforcer la protection des enfants affectés directement par le conflit et à leur maintien et réintégration dans le système scolaire. Ces structures qui sont, en effet, une réponse d’urgence, permettent de regrouper, surveiller et protéger les enfants, tout en leur transmettant des connaissances scientifiques et des compétences de vie, en garantissant un appui psychosocial et enfin la réintégration dans le système d’éducation formelle. De même, des approches innovantes mobiles ont été conçues afin de minimiser l’impact des chocs récurrents et du déplacement sur les risques de déscolarisation des élèves. Ces approches reposent sur le pré-positionnement de capacités de contingence visant à augmenter rapidement la capacité d’écoles existantes afin de permettre aux communautés hôtes de faire face à un afflux d’enfants déplacés et garantir la continuité de leur scolarité. Le succès de ces approches repose sur une capacité de veille avec in mécanisme d’alerte précoce et de déploiement rapide sur les lieux de déplacements des populations affectées par un choc, afin de mettre en œuvre une réponse de première ligne en moins d’un mois. Il est de ce fait crucial de souligner que les programmes d’Education ne devraient pas être mis de côté durant l’urgence, car, non seulement ils offrent des environnements d’apprentissage sans danger, sûrs et contribuent à la protection et au bien-être psychosocial des apprenants, des enseignants et autres personnels du système scolaire ; mais également servent de point d’entrée pour d’autres programmes comme Protection, Abris, Sécurité alimentaire, EHA (Eau, Hygiène assainissement), etc… Le Programme éducation travaille directement avec le programme Abris, non seulement, dans le cadre de la construction des écoles, mais aussi, pour la construction et la réhabilitation des maisons pour les parents qui sont pour la plupart du temps dans les sites de déplacés vivants dans les conditions précaires. Les besoins WASH dans les écoles et les communautés environnantes au moment où les programmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle peuvent aussi toucher les mêmes communautés en les appuyant dans la prise en charge des maitres-parents (des Activités Génératrices de Revenus (AGR), etc.). Il est alors évident qu’en entrant par l’éducation, nous pourront créer des conditions qui offrent une opportunité de fournir un paquet complet de réponses à nos bénéficiaires et ainsi améliorer les conditions de vie de ceux-ci qui deviendront plus résilients. Un lien permanent sera établi avec les clusters Protection, Sécurité alimentaire/Nutrition et EHA en vue d’assurer une coordination dans l’appui à apporter aux écoles ciblées et les communautés environnantes y compris Associations de Parents d’Elèves (APE) qui assureront le lien entre les écoles et les communautés. 5.2. L’Education, un droit fondamental "Sauvegarder le droit à l´éducation doit jouer un rôle important dans notre réponse à toutes les crises. Le 4 e objectif de développement durable vise à « assurer une éducation de qualité inclusive et équitable, et de promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. » J´aimerais accentuer le terme « pour tous ». Les enfants réfugiés et déplacés ne peuvent et ne doivent pas être exclus." 10 L’éducation est un droit humain fondamental pour tous. Elle est particulièrement cruciale pour les dizaines de millions d’enfants et de jeunes affectés par les conflits et les catastrophes et pourtant elle est souvent gravement perturbée en situations d’urgence, privant les apprenants des effets transformateurs d’une éducation de qualité. L’un des rôles du Cluster Education c’est de s’assurer que les enfants et les jeunes déplacés, retournés et refugiés dans les zones affectées par les crises et les catastrophes naturelles continuent à jouir de ce droit en situation d’urgence. 10 Ms. Leila Zerrougui, Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en RDC 8|Pa g e
5.3. L’Education, outil de la protection de l’enfant Certes, l’Education est considérée comme un programme qui assure un développement physique et mental des filles et garçons, mais elle est avant tout un programme qui assure la protection et l’équilibre psychosocial des enfants et jeunes affectés par la crise durant la période de conflits 11. L’éducation en période d’urgence est centrée sur le genre et la protection de la jeune fille, la prévention contre l’exploitation et l’abus sexuel, contre les risques d’enlèvement, de viol et d’enrôlement dans les groupes armés, les sensibilisations sur les mines et autres engins non explosés, la promotion de l’hygiène, la prévention contre les épidémies du fait de la promiscuité, en plus de favoriser un cadre pour la promotion de la Paix et la cohésion sociale. L’Education offre également un cadre d’intervention pour plusieurs autres programmes pendant la période des crises. Des activités d’éducations en urgence rapides et mobiles sont d’autant plus cruciales, que les risques de déscolarisation définitive sont d’autant plus grands que la période d’interruption de scolarité a été longue. L’Education est ainsi une porte d’entrée pour les autres services aux populations affectées (déplacées et communautés hôtes) notamment les services de Protection, Abris, Sécurité alimentaire, EHA (Eau, Hygiène assainissement) … 6 COORDINATION DU CLUSTER EDUCATION Le cluster Education en République Centrafricaine a été activé en décembre 2013 par l’équipe de coordination humanitaire, représentée par le coordonnateur humanitaire. L’UNICEF assure la coordination du cluster Education au niveau mondial et national en partenariat avec le Gouvernement représenté par le MEPS, afin de renforcer le mécanisme de coordination de la réponse humanitaire. L’approche Cluster est utilisée par les acteurs humanitaires pour répondre à des urgences de grande échelle et/ou complexes et qui requièrent une réponse multisectorielle en appui au gouvernement. Cette approche a pour objet de consolider la réponse humanitaire globale, en insistant sur la définition de standards, la transparence et les partenariats dans les secteurs et domaines d’activités humanitaires. 12 6.1. Structure du cluster Le cluster Education est un cadre de coordination sectorielle, coanimé par la Cellule d’Urgence du MEPS et l’agence Lead de la coordination humanitaire en éducation dont UNICEF. Il est à noter que l’un des rôles de l’UNICEF en tant qu’agence Lead au niveau du pays est de nommer un coordinateur du cluster et tout autre personnel de soutien afin de permettre au cluster de fonctionner efficacement 13. La version Pdf du Manuel du Coordinateur du Cluster Education est téléchargeable sous ce lien. 6.1.1. La Cellule d’urgence du MEPS Suite à une forte recommandation lors de la revue sectorielle éducation de juin 2016 et au vu de l’ampleur des besoins en Education d’urgence à couvrir, par Décision ministérielle en Mars 2017 revue le 08 mai de la même année, une cellule d’urgence a vu le jour au sein du MEPS14. Elle a pour objectif principal « d’assurer un accès et une accessibilité à une éducation d’urgence et de qualité dans un environnement protecteur pour tous les enfants (filles et garçons) de 3 à 17 ans, affectés par les ruptures scolaires du fait des crises ». Elle a pour objectifs spécifiques : • Développer une analyse contextuelle et garantir une mise à jour régulière ; • Identifier des points focaux d’urgence au niveau de chaque Inspection Académique ; • Faciliter la mise en place de groupe sectoriel dans les Inspections Académiques ; • Former les acteurs impliqués dans la préparation et la réponse à l’urgence ; • Faciliter l’élaboration d’une stratégie nationale de préparation de réponse à l’urgence ; • Identifier les capacités de réponse du MEPS et des partenaires en cas d’urgence ; 11 INEE, Norme 2 relative à l’accès et à l’environnement d’apprentissage : Protection et Bien-être « Les environnements d’apprentissage sont sans danger et sûrs et contribuent à la protection et au bien-être psychosocial des apprenants, des enseignants et autres personnels de l’Education… 12 Annexe 1 : Termes de références du Cluster Education 13 Manuel du Coordinateur de Cluster Education P.27 14 Décision ministérielle du 08 mai 2017 9|Pa g e
• Appuyer l’élaboration du plan de la préparation et de réponse dans les 8 inspections Académiques ; • Mettre en place un mécanisme d’alerte précoce au niveau des Inspections Académiques. La cellule d’urgence est composée de cinq (5) cadres du MEPS15, une ONG nationale16, une ONG internationale,17 une agence des Nations Unies l’UNICEF) et la Coordination du Cluster Education. Les réunions sont convoquées une fois chaque deux semaines et/ou selon les urgences en cours. 6.1.2. La coordination du Cluster Education La coordination du Cluster Education est assurée par une équipe de coordination appuyée par un Comité d’Orientation Stratégique (COS) et la Cellule d’urgence du MEPS selon le schéma directeur suivant : L’équipe de coordination du cluster est composée d’un coordonnateur de cluster et d’un(e) gestionnaire d’informations. Avec l’appui des partenaires sur le terrain, le cluster a pu mettre en place des Groupes locaux de Travail Education directement basés sur le terrain en vue de renforcer la coordination locale des activités en éducation d’urgence. Le Comité d’Orientation Stratégique (COS) a été mis en place dans le but d’opérationnaliser le plan de réponse humanitaire et la stratégie du cluster. Ce comité est responsable de l’élaboration et de l’adaptation de la stratégie, des priorités, de son plan d’action et de développer des stratégies/notes de plaidoyers. Il est actuellement constitué de deux (02) ONG locales, deux (02) ONG internationales, l’UNICEF, la Cellule d’Urgence et le Coordonnateur du cluster qui convoque des réunions ordinaires ou extraordinaires pour débattre des questions stratégiques du cluster, et de suivre ses avancées Les groupes de travail Education déjà opérationnels dans les préfectures (Nana Gribizi, Bamingui Bangoran, Kémo, Ouaka, Nana Mambere, Ouham) et ceux qui seront mis en place dans d’autres préfectures en cas de nécessité, ont la responsabilité de coordonner la planification, la mise en œuvre et le suivi des activités éducatives dans leurs zones de juridiction. Chaque groupe développe son plan d’action avec l’appui de l’équipe de coordination nationale et du COS tout en précisant le nombre minimal/calendrier des réunions. Les comptes rendus des réunions sont partagés avec tous les membres du groupe local de coordination ainsi que l’équipe de coordination nationale. Avec l’appui de l’équipe de coordination du cluster Education national, les groupes de travail Education sont aussi responsables de coordonner les évaluations initiales de besoin ; le suivi des besoins éducatifs et du progrès de la réponse; la cartographie des capacités et des interventions des membres; l’identification des « gaps » dans la couverture géographique ; la communication des décisions du Cluster national aux membres ; le plaidoyer au niveau préfectoral et communal et la promotion des standards. Les groupes thématiques, ces groupes développent des lignes guides dans chacun des domaines clés du cluster, en vue de renforcer la capacité des membres ainsi que la qualité des interventions. Quatre (04) groupes thématiques sont actuellement en place : 15 Comme coordonnateur, Le Directeur de l’Education préscolaire, des Enseignements Fondamental 1, 2 et du Secondaire général : et comme membres le chef de Circonscription des Ecoles Maternelles, le directeur du CPR de Bangui, le Chef de Secteur scolaire de Bangui I, le chef de service des œuvres éducatives et de la Promotion de la scolarisation des filles 16 Choisi au sein des acteur du Cluster 17 Idem 10 | P a g e
• Education en urgence et Contingence présidé par l’UNICEF ; • Education alternative présidé par NRC ; • Evaluation des besoins et statistique présidé par COOPI et l’UNICEF ; • Activités intersectorielles présidé par Triangle et ECAC. Les partenaires, membres du cluster Education, le cluster étant un cadre de concertation et de coordination de tous les acteurs œuvrant dans l’éducation en urgence, il reste ouvert à accueillir des nouveaux membres œuvrant et/ou désireux d’œuvrer dans le secteur. Le cluster compte actuellement une quarantaine des membres travaillant dans les zones accessibles des 16 préfectures de la RCA. Les partenaires du cluster Education s’engagent à : • Adhérer aux standards endossés par le cluster pour la conception et la mise en œuvre des projets d’éducation en situation d’urgence (voir cadre de réponse) ; • Participer régulièrement aux réunions au niveau national et sous national ; • Partager le plus régulièrement possible les gaps dans les zones d’intervention et rapporter les cas de violation contre les droits des enfants ; • Rapporter mensuellement les activités/réalisations via la matrice 5W au plus tard le 20 de chaque mois et compléter régulièrement les autres matrices sur la présence opérationnelle et la situation des stocks essentiels. 6.2. Objectif et fonctions du cluster Education Le but du Cluster Education est de faciliter la mise en œuvre des interventions pertinentes et efficaces, basées sur les évidences, à la crise sur les aspects de préparation / prévention, pour les interventions et pour l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de sortie de crise. Il vient en appui et collabore pleinement avec le MEPS et avec l’ensemble des acteurs opérationnels pour renforcer l’analyse, la planification et le suivi des activités d’éducation en urgence. Ses fonctions principales : 1. Soutenir la prestation des services de l’Education en Situation d’Urgence en : a. créant une plate-forme permettant de s’assurer que la prestation des services s’aligne avec le plan d’intervention humanitaire et les priorités stratégiques sectorielles; b. mettant au point des mécanismes visant à éviter des doublons et chevauchements dans la prestation des services. 11 | P a g e
2. Guider le Coordonnateur Humanitaire (CH) /l'Equipe Humanitaire Pays (EHP) dans la prise de décisions stratégiques relatives aux interventions humanitaires en : a. évaluant les besoins et en analysant les lacunes de capacités (en utilisant les outils de gestion d’informations en place) afin de soutenir la prise des décisions et la priorisation sectorielle; b. définissant et apportant des réponses aux lacunes, obstacles, chevauchements et questions transversales (émergents) ; c. établissant des priorités sur la base des résultats des analyses et des évidences. 3. Planifier et mettre en œuvre une stratégie sectorielle en : a. élaborant des plans sectoriels et en définissant des objectifs et des indicateurs appuyant directement la mise en œuvre de l’ensemble des objectifs stratégiques de l’intervention ; b. appliquant et en respectant les normes et directives en vigueur (normes internationales et locales) ; c. clarifiant les besoins de financement, les priorités et monitorer les financements déjà reçus par les acteurs du cluster Education ainsi que les gaps dans le cadre de la réponse humanitaire. 4. Défendre les intérêts sectoriels et renforcer le plaidoyer en : a. identifiant des préoccupations/les besoins en matière de plaidoyer pour les intégrer aux messages et aux activités de l’EHP et du CH; b. mettant en place des activités de plaidoyer au nom du Cluster Education, de ses membres et des populations affectées. 5. Effectuer un suivi et établir des rapports en : a. effectuant un suivi et en établissant des rapports sur les activités et les besoins ; b. mesurant les progrès réalisés vers la mise en œuvre de la stratégie et la réalisation des résultats convenus ; c. suggérant des mesures correctives à prendre, le cas échéant. 6. Planifier des mesures d'urgence, se préparer aux situations d'urgence/plan de contingence ; 7. Assurer la redevabilité envers les personnes affectées par le conflit. 6.3. Domaines d’intervention du Cluster Education Domaine 1 : Garantir à chaque enfant (fille et garçon) affecté directement par la crise, un accès à l’éducation Le Cluster se rassure d’une bonne coordination de toutes les activités en lien avec l’accès à l’Education. Ces activités qui partent de la réouverture des écoles et l’appui aux écoles, à la construction/réhabilitation et équipement des salles des classes et/ou des espaces temporaires d’apprentissage, couvrent aussi bien l’Education alternative comme les ETAPEs, le Programme d’Education accélérée, l’alphabétisation et la formation professionnelle des jeunes (15-18 ans). Le Cluster veille à la coordination des interventions de contingence, notamment mobiles, afin de favoriser des réponses aussi rapides que possibles en cas de choc ou de mouvement de population, minimisant les périodes de déscolarisation. Le Cluster travaille également avec les partenaires sur la sécurisation des Espaces d’apprentissage et encourage qu’en période de crise, que ces espaces soient des environnements sains, sécurisés et protecteurs. Le Cluster, avec tous les partenaires, s’assure aussi du respect de l’équité afin de garantir l’accès à l’Education aux groupes minoritaires et marginalisés. Domaine 2 : Assurer une éducation de qualité conformément aux standards minimums nationaux et internationaux Le Cluster coordonne les activités d’urgence en lien avec la qualité de l’Education (enseignements- apprentissages) tels que les formations des enseignants et des maitres-parents, la distribution des manuels, la contextualisation des normes internationales et le respect des standards internationaux et nationaux dans la mise en œuvre des activités. Le Cluster suit aussi le respect des standards dans l’intervention des autres secteurs touchant l’Education. Le Cluster se rassure que toutes les interventions d’urgence s’alignent avec le plan sectoriel (Plan de transition en vigueur) de l’Education qui précise l’engagement du Ministère à 12 | P a g e
accompagner les activités d’urgence à tous les niveaux et assurer la transition entre les opérations d’urgence et le fonctionnement scolaire ordinaire. Domaine 3 : Accompagner et renforcer la gouvernance du secteur de l’éducation Le Cluster coordonne aussi les efforts des acteurs d’urgence dans le renforcement des capacités des structures de gouvernance du secteur scolaire comme les APE, les Comités de Gestions scolaires et les autorités scolaires dans les thématiques ayant trait à la gestion et la supervision des activités scolaires, afin de soutenir efficacement l’éducation des enfants pendant les urgences. Dans ce domaine, le Cluster travaille avec le MEPS, via sa cellule d’urgence dans la coordination de la réponse aux différentes crises qui impactent le secteur scolaire sur l’étendue du territoire nationale. Enfin, le Cluster intervient dans la représentation au niveau de la structure humanitaire pays ICC (Inter-Cluster Coordination) et HCT (Humanitarian Country Team) afin d’assurer un plaidoyer. 6.4. Performance du cluster Le suivi de la performance de la coordination permet au cluster à remplir les fonctions de base de coordination de manière plus efficace et plus effective et aide à identifier les lacunes et ce, pour prendre et mettre en œuvre des mesures correctrices afin d’améliorer la coordination. Le cluster Education en RCA s’engage à faire, chaque fin d’année, une revue annuelle basée sur l’outil proposé par UNICEF et validé par les partenaires au niveau international. À la suite de cette évaluation annuelle, le plan d’action annuel du cluster sera élaboré. 6.5. Coordination avec les autres secteurs (intersectorialité) L’équipe de coordination du Cluster Education participe au groupe de coordination humanitaire intersectoriel pour s’assurer que l’éducation établisse la collaboration la plus forte possible avec les autres secteurs et acteurs humanitaires. En coordination avec l’EHP, le Cluster compte mener des actions de plaidoyer avec des messages clairs en faveur de l’Education en rapport avec la déclaration des espaces d’apprentissage comme des zones de Paix (apolitiques, neutres, sécurisés et sans présence d’hommes en uniformes ou en armes) ; la hausse du budget en faveur de l’Education ; la prise en compte des programmes d’Education d’urgence et programmes alternatifs par le MEPS. • Cluster Abri/CCCM : le Cluster Education suivra la situation des déplacements des populations avec la Commission Mouvement des Populations (CMP), en particulier, les déplacements des enfants d’âge préscolaire et scolaire. Nous suivrons également avec un grand intérêt les résultats/analyse des évaluations de l’OIM sur la situation dans les sites des déplacés (DTM) et nous rassurerons que des données spécifiques de l’éducation soient également collectées. • Cluster Eau, Hygiène et Assainissement18 : Le cluster s’engage de participer activement au groupe thématique « WaSH in Schools » pour se rassurer de la prise en compte des lignes directrices nationales et internationales (INEE, Sphère) concernant l’accès à l’eau, aux infrastructures d’assainissement et à l’hygiène en milieu scolaire et autres espaces d’apprentissage. • Cluster protection : L’Education en urgence travaille en étroite collaboration avec les sous-cluster Protection de l’Enfant et VBG en faveur de la protection de l’enfance à travers un système de référencement dans les espaces d’apprentissage. Les enseignants doivent être formés dans la prise en charge Psychosociale (PSS) afin de vite déceler les enfants affectés psychologiquement, leur donner du réconfort et les orienter davantage vers les conseillers psychosociaux professionnels et des psychologues là où ils existent. La protection de l’enfant est sollicitée pendant les différentes formations afin que cette problématique soit prise en compte dans les interventions. C’est aussi la protection de l’enfant qui prend le relais lors du MRM. Le manque de certificats d'enregistrement de 18 Voir la stratégie WaSH in School en annexe 13 | P a g e
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