Syndrome DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms)

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Syndrome DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms)
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Syndrome DRESS
(Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms)
Une allergie médicamenteuse grave souvent méconnue

Werner J. Pichlera, Thomas Wendlandb, Oliver Hausmanna, Benno Schnydera, Michael Frickera,
Christiane Pichlera, Arthur Helblinga

                                                                                nées. Initialement appelé Drug Hypersensitivity Syn-
                                                                                drome (DHS), il a par la suite été nommé DRESS; des
Quintessence
                                                                                chercheurs japonais l’ont appelé Drug-induced Hyper-
P Les allergies médicamenteuses imitent fréquemment d’autres mala­              sensitivity Syndrome (DiHS), alors que d’autres scienti­
dies, détrônant désormais la syphilis à cet égard, ce qui vaut particulière­    fiques parlent de Anticonvulsant Hypersensitivity
ment pour le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (Drug Rash              Syndrome (tab. 1 p) [1–6]. Dans cet article, nous le
with Eosinophilia and Systemic Symptoms, DRESS). Difficile à diagnosti­         désignerons par DRESS, bien que ce nom soit à juste
quer, ce syndrome compte parmi les allergies médicamenteuses les plus           titre controversé car une éosinophilie, l’un des symp­
dangereuses. Souvent, il survient uniquement après 2–12 semaines de             tômes clés, est uniquement présente dans env. 70% des
traitement. Il se manifeste la plupart du temps par des symptômes cuta­         cas et ne s’observe guère avec certains médicaments
nés et une hépatite, mais peut également donner lieu à une cardite, à une       (lamotrigine, abacavir). D’un autre côté, l’éosinophilie
néphrite, à une pneumopathie et à une colite. Le syndrome DRESS peut            parfois massive est un symptôme très distinctif, qui est
persister durant des semaines malgré l’arrêt du traitement causal.              utile pour faire la différence entre un syndrome DRESS
                                                                                et d’autres maladies.
P Mis à part les antiépileptiques (carbamazépine, lamotrigine et phény­
toïne), les sulfamides (sulfasalazine, dapsone et sulfaméthoxazole) ainsi       Le syndrome DRESS est uniquement déclenché par un
que l’allopurinol, la minocycline et les médicaments anti­VIH (névirapine,      nombre relativement faible de médicaments (tab. 2 p),
abacavir) sont des déclencheurs potentiels.                                     parmi lesquels les anticonvulsivants (phénytoïne,
                                                                                carbamazépine, lamotrigine), les sulfamides comme la
P Le syndrome DRESS est associé à une mortalité d’env. 10%. La détec­           dapsone, la sulfasalazine (en raison de son composant
tion précoce du syndrome, l’arrêt immédiat des médicaments en cause et          sulfapyridine) et le sulfaméthoxazole, ainsi que l’allo­
la non­prise d’autres médicaments sont d’une importance vitale.                 purinol, la minocycline, l’abacavir et la névirapine.
P Déstabilisantes, les réactions de type flare-up (par ex. exacerbations
d’une hépatite) peuvent survenir par la suite, malgré l’évitement de
l’agent déclenchant. Elles peuvent être déclenchées d’une part par une          Evolution clinique
réactivation de virus herpétiques et d’autre part, par d’autres médica­
ments pris au cours de la phase de stimulation immunitaire massive.             Le plus souvent, le syndrome DRESS se manifeste uni­
                                                                                quement après une période de traitement de 2 à 12 se­
                                                                                maines. Les symptômes font généralement leur appari­
                                                                                tion après une augmentation posologique. Le tableau
                                                                                clinique peut débuter par des symptômes «grippaux»
                                                                                comme des malaises et de la fièvre, ainsi que par un
                                                                                exanthème maculeux non papuleux très chaud, le plus
                    Introduction                                                souvent au niveau des jambes et du tronc (fig. 1 x) [1,
                                                                                2, 7, 8]. Des démangeaisons sont possibles mais pas
                    Le syndrome DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and          obligatoires. Au cours des premiers jours, de rares pa­
                    Systemic Symptoms), également appelé DiHS (Drug-in-         tients présentent des lésions cutanées pustuleuses, qui
                    duced Hypersensitivity Syndrome), est une affection         font penser à une pustulose exanthématique aiguë géné­
                    systémique qui peut être déclenchée par une réaction        ralisée (PEAG); chez env. 1–2% des patients, des lésions
                    immunologique à certains médicaments [1–4]. Il en ré­       bulleuses apparaissent au niveau de la peau et des
                    sulte une réaction inflammatoire souvent éosinophile        muqueuses, tout comme dans le syndrome de Stevens­
                    au niveau de différents organes. Etant donné que les        Johnson. La fièvre, l’exanthème, l’épuisement et l’hé­
                    symptômes initiaux (fièvre, exanthème, gonflement des       patite font d’abord penser à une cause virale ou infec­
Werner J. Pichler   ganglions lymphatiques, hépatite) sont évocateurs de        tieuse (tab. 3 p). La présence de lymphocytes activés
                    maladies virales ou de maladies auto­immunes graves,        («virocytes») cadre avec une infection herpétique géné­
                    qu’ils ne surviennent souvent qu’après plusieurs se­        ralisée, mais la sérologie herpétique au début de la
Les auteurs n’ont
                    maines d’un traitement d’abord bien toléré et que le        maladie n’est pas probante pour une primo­infection
pas déclaré des
obligations         syndrome est rare (probablement env. 150–200 cas par
financières ou      an en Suisse), la pose du diagnostic correct est retardée   Inselspital, Universität Bern
personnelles en     dans bon nombre de cas.                                     a Allergologie, Klinik für Rheumatologie, klinische Immunologie
rapport avec
                    La complexité de ce syndrome se reflète également             und Allergologie
l’article soumis.
                    dans les nombreuses dénominations qui lui sont don­         b Klinik für Innere Medizin

                                                                                               Forum Med Suisse 2011;11(48):879–884      879
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                                                                                              En fonction du médicament déclencheur, différentes at­
                      Tableau 1. Dénominations du syndrome DRESS.
                                                                                              teintes organiques sont possibles (tab. 4, 5 p): il s’agit
                      Anticonvulsant Hypersensitivity Syndrome (Carbamazepin-,                typiquement d’une hépatite, d’une néphrite, d’une
                      Phenytoin-induced hypersensitivity syndrome, etc.)                      pneumopathie ou d’une lymphadénopathie générali­
                      Drug Hypersensitivity Syndrome (DHS)                                    sée; une cardite s’observe parfois [8] et plus rarement,
                                                                                              une colite ou une pancréatite. Sur le plan clinique, le
                      Drug-induced Hypersensitivity Syndrome (DiHS)
                                                                                              syndrome DRESS se manifeste typiquement par un
                      Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms (DRESS)
                                                                                              œdème de la face, qui reflète probablement une per­
                      Drug-induced Delayed Multiorgan Hypersensitivity Syndrome               méabilité vasculaire accrue: le syndrome DRESS peut
                      (DIDMOHS)
                                                                                              même donner lieu à un œdème pulmonaire, comme
                                                                                              c’est le cas dans le syndrome de fuite capillaire consé­
                                                                                              cutif à un traitement par IL­2 à dose élevée.
                      Tableau 2. Médicaments susceptibles de déclencher
                      un syndrome DRESS.

                      Anticonvulsivants   Carbamazepin                                        Difficultés du diagnostic et du diagnostic
                                          Phénytoïne                                          différentiel
                                          Phénobarbital
                                                                                              La majorité des patients présentant un syndrome
                                          Zonisamide
                                                                                              DRESS ne sont initialement pas correctement diagnos­
                                          Lamotrigine§                                        tiqués; une maladie iatrogène n’est le plus souvent pas
                      Allopurinol                                                             soupçonnée (tab. 3). Pourtant, la combinaison de symp­
                      Minocycline                                                             tômes cutanés et d’atteintes organiques, accompagnée
                      Dapsone                                                                 dans bon nombre de cas d’une éosinophilie importante
                                                                                              avec des signes de stimulation immunitaire massive
                      Sulfasalazine
                                                                                              dans le sang («lymphocytes activés»), est assez spéci­
                      Sulfaméthoxazole
                                                                                              fique: en cas de prise au cours des 12 dernières se­
                      Mexilétine                                                              maines d’un médicament connu pour déclencher un
                      Abacavir§                                                               syndrome DRESS (tab. 2), ces symptômes devraient
                      Névirapine                                                              toujours faire envisager un syndrome DRESS lors du
                      Rarement*: quinolone, gabapentine, clindamycine, vancomycine
                                                                                              diagnostic différentiel (tab. 4, 5). La pose du diagnostic
                                                                                              d’un syndrome DRESS a d’énormes implications pour
                      § Souvent sans éosinophilie.
                      * Sur la base de nos propres observations.
                                                                                              l’évolution ultérieure – une négligence ou un retard de
                                                                                              diagnostic peuvent être fatals!
                                                                                              Les symptômes initiaux et l’évolution ultérieure du syn­
                    ou une réactivation virale. Contrairement aux maladies                    drome DRESS se distinguent des allergies médica­
                    infectieuses, le syndrome DRESS est en plus souvent as­                   menteuses courantes par les points suivants:
                    socié à une éosinophilie marquée >1,0 G/l, qui n’est pas                  – Importante sensation de maladie avec fièvre et ma­
                    retrouvée en cas de mononucléose infectieuse ou d’in­                         laise. Les patients touchés se sentent très malades
                    fection aiguë par le VIH. Il arrive également que l’éosi­                     (fièvre, malaise), ce qui est totalement à l’opposé
                    nophilie ne survienne qu’après 2–3 jours.                                     d’un exanthème «banal» avec atteintes organiques

   A                                                                                B

Figure 1
Patiente de 20 ans présentant un syndrome DRESS aigu suite à la prise de gabapentine (ce qui a été confirmé par un test cutané positif et un test de stimulation
lymphocytaire positif).
A: Œdème de la main, B: Erythème diffus avec gonflement des jambes. La patiente a également présenté un œdème de la face avec sécrétion de lymphe.
Dans le sang, «orage cytokinique» massif (IL-5, IL-2).

                                                                                                               Forum Med Suisse 2011;11(48):879–884          880
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                                                                                  minimes; la mortalité s’élève à env. 10% et elle est
Tableau 3. Diagnostic différentiel du syndrome DRESS
                                                                                  principalement imputable à la survenue d’une hépa­
(d’après [12]).
                                                                                  tite fulminante et d’une insuffisance hépatique.
Mononucléose infectieuse                                                      –   Typiquement, les symptômes d’hypersensibilité ne
Infection virale ou bactérienne généralisée                                       sont pas provoqués par les antibiotiques bêta­lacta­
                                                                                  mines.
Maladie de Kawasaki
                                                                              –   Régression lente des symptômes, s’étalant sur plu­
Syndrome de choc toxique staphylococcique
                                                                                  sieurs semaines. Même après l’arrêt du médicament
Syndrome hyperéosinophilique                                                      déclencheur, les symptômes ne s’améliorent que len­
Pseudo-lymphome/lymphadénopathie angio-immunoblastique                            tement – sur plusieurs semaines à plusieurs mois.
Maladie sérique                                                               –   Une certaine intolérance à d’autres médicaments
Lupus érythémateux médicamenteux                                                  persiste souvent durant des semaines. L’instaura­
                                                                                  tion d’un nouveau médicament peut être à l’origine
Rougeole
                                                                                  d’une exacerbation des symptômes (aggravation de
Syndrome de libération de cytokines induit par des anticorps
                                                                                  la fièvre, de l’hépatite ou de l’exanthème). Il est
                                                                                  question de réaction de flare-up, c.­à­d. que le sys­
                                                                                  tème immunitaire hyper­réactif, comme c’est le cas
Tableau 4. Atteintes organiques en cas de syndrome DRESS
                                                                                  chez les patients atteints d’un syndrome DRESS,
(d’après [1, 7, 8]).                                                              peut facilement être réactivé par d’autres médica­
                                                                                  ments [9].
Hépatite                                                                      –   Une réactivation de virus herpétiques endogènes
Myocardite                                                                        présents à l’état latent s’observe fréquemment 2 à
Néphrite interstitielle                                                           3 semaines après le début de la maladie [4, 10, 11].
Pneumopathie interstitielle/syndrome de détresse respiratoire                     A partir de la 2e ou de la 3e semaine après le début
                                                                                  des symptômes, il est possible de mettre en évidence
Thyroïdite
                                                                                  l’ADN du virus de l’herpès ainsi que des anticorps
Inflammation des séreuses
                                                                                  IgM dirigés contre le HHV­6, et parfois également
Colite/hémorragies intestinales/réactivations du CMV                              contre le CMV ou le EBV [10, 11]. Ces réactivations
Diabète sucré                                                                     s’accompagnent souvent d’une exacerbation transi­
Encéphalite/méningite aseptique                                                   toire de l’hépatite avec une élévation des transami­
Syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique
                                                                                  nases, même lorsque le médicament causal n’est
(SIADH)                                                                           plus administré depuis des semaines.

Tableau 5. Principales caractéristiques du syndrome DRESS.

2–12 semaines après le début d’un traitement: exanthème, fièvre, œdème de la face, malaise, hépatite, gonflement des ganglions
lymphatiques; occasionnellement, cardite, colite, pneumopathie, néphrite, pancréatite, encéphalite
Lymphocytes activés*
Eosinophilie (généralement >1,0 G/l)
Fréquence: en cas de traitement antiépileptique, 1:1000 à 1:10 000
Evolution longue, avec une hypersensibilité prolongée (= poussées de symptômes) à différents autres médicaments,
tant que des lymphocytes T activés sont détectables
Réactivation de virus herpétiques (avant tout HHV-6, CMV), généralement au cours de la 3e semaine après le début des symptômes
Mortalité d’env. 10% (transplantation hépatique!)
* Correspondant aux «virocytes» dans la mononucléose infectieuse.

Tableau 6. Critères diagnostiques.

DRESS                                                                 DiHS
Bocquet et al. [3]                                                    Shiohara T et al. [4]
1. Exanthème                                                          1. Exanthème maculo-papuleux, qui se développe >3 semaines après
2. Particularités hématologiques telles qu’éosinophilie                  le début d’un traitement par certains médicaments
   (>1,5× 109/l) ou présence de «lymphocytes atypiques» et            2. Symptômes cliniques persistant 2 semaines après l’arrêt du médicament
3. Affection systémique avec lymphadénopathie (>2 cm de                  déclenchant
   diamètre), hépatite (transaminases >2 fois supérieures             3. Fièvre >38 ºC
   à la normale), néphrite interstitielle, pneumonie interstitielle   4. Troubles de la fonction hépatique (ALAT >100 U/l)
   ou cardite                                                         5. Anomalies leucocytaires: leucocytose (>11× 109/l), lymphocytose atypique
                                                                         (>5%) et/ou éosinophilie (>1,5× 109/l)
                                                                      6. Lymphadénopathie
                                                                      7. Réactivation HHV-6
                                                                      5 des 7 critères remplis: DiHS probable ou atypique

                                                                                                Forum Med Suisse 2011;11(48):879–884         881
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– Autres allergies médicamenteuses: bon nombre de            Le syndrome DRESS peut également survenir chez les
  patients avec syndrome DRESS développent en plus           enfants et les adolescents; l’hépatite induite par lamo­
  de «véritables» allergies à d’autres médicaments,          trigine est une complication redoutée chez les enfants
  qui sont administrés simultanément ou ultérieure­          épileptiques [13].
  ment [12].

Pour ces raisons et pour d’autres raisons qui seront ex­     Pathogenèse
pliquées par la suite, le syndrome DRESS représente un
casse­tête diagnostique dans la pratique clinique quoti­     Les patients avec syndrome DRESS présentent une
dienne. Il peut être difficile à accepter pour les méde­     forte réaction immunitaire médiée par les lymphocytes T.
cins traitants qu’ils sont confrontés à une maladie iatro­   Lorsqu’ils ne sont pas stimulés, les lymphocytes activés
gène et que les symptômes aigus et évolutifs puissent        ne sont généralement pas détectables. L’hémogramme
être dus à un médicament nécessaire, et non pas à une        peut révéler un nombre élevé de lymphocytes activés
infection. Dans la mesure où de nombreux patients pré­       («virocytes») en cas de mononucléose infectieuse ou
sentent en plus bel et bien une infection, l’interruption    d’infection aiguë par le VIH, mais également dans des
du traitement antibactérien tarde souvent à intervenir.      situations de stimulation immunitaire généralisée mas­
En cas de nouvelle poussée d’hépatite (en raison d’une       sive, comme dans le syndrome DRESS. Une partie des
réactivation du virus de l’herpès) après l’arrêt du médi­    lymphocytes T activés réagissent spécifiquement au
cament, les doutes concernant le diagnostic se trouvent      médicament ou aux métabolites du médicament causal.
renforcés. Il convient de garder à l’esprit que les éléva­   Ainsi, les patients ayant un syndrome DRESS ont éga­
tions de la protéine C­réactive (CRP) n’ont qu’une faible    lement tendance à développer des réactions immuni­
valeur dans le diagnostic différentiel. Nous avons en ef­    taires contre d’autres médicaments, qu’ils prennent
fet été confrontés à des syndromes DRESS massifs avec        parallèlement au médicament déclencheur du syn­
des valeurs maximales de CRP de seulement 12 mg/ml,          drome DRESS ou ultérieurement (Multiple Drug Hyper-
alors que dans d’autres cas, les élévations de la CRP        sensitivity Syndrome) [12]. Il n’est pas clair si les lym­
étaient plus importantes.                                    phocytes T spécifiques des médicaments réagissent
Par conséquent, la pose du diagnostic d’un syndrome          aussi contre des peptides des virus herpétiques [14].
DRESS nécessite des connaissances et un grand pou­           Les lymphocytes T réactifs sont cytotoxiques et ils
voir de persuasion, car les conséquences sont de longue      peuvent détruire directement des kératinocytes mais
portée: renoncer à des antibiotiques dans des situations     également des hépatocytes [15, 16]. Ils sécrètent des
où le pronostic vital est souvent déjà menacé et initier     quantités élevées d’IFNg, d’IL­5, d’IL­2 et d’autres cyto­
de la prednisone à dose élevée malgré les complications      kines, qui sont également détectables en grandes quan­
potentielles sont contraires aux principes de traitement     tités dans le sérum, comme c’est le cas dans l’«orage
généralement admis et en assumer la responsabilité           cytokinique» rapporté suite à l’administration de l’anti­
nécessite du courage. A vrai dire, il est uniquement pos­    corps anti­CD28 «TGN­1412» [17]. En effet, certains
sible de diagnostiquer des syndromes DRESS compli­           symptômes du syndrome DRESS font penser à cet effet
qués en possédant une certaine expérience et il est dif­     indésirable grave [18] et le syndrome de fuite capillaire
ficile d’acquérir cette expérience étant donné que le        est lui aussi associé à des taux élevés d’IL­2 [19].
syndrome DRESS est rare. Comme après des analyses
intensives et répétées, certaines cultures sanguines
peuvent finalement quand même se révéler positives, une      Aspects génétiques
antibiothérapie est parfois débutée: les conséquences
peuvent être fatales. Ainsi, il y a peu, nous avons été      Les allergies médicamenteuses graves sont des
confrontés à une hépatite fulminante qui s’est soldée        exemples types de la médecine personnalisée. Le syn­
par une insuffisance hépatique fatale dans le cadre d’un     drome d’hypersensibilité induit par l’abacavir survient
syndrome DRESS induit par la sulfasalazine; un traite­       uniquement chez les sujets porteurs de l’allèle HLA­
ment par vancomycine avait été initié «par mesure de         B*5701 [20], alors que le syndrome DRESS (tout comme
précaution» sur la base d’une seule culture sanguine         le syndrome de Stevens­Johnson) consécutif à l’admi­
positive (Staphylococcus epidermidis) [9].                   nistration de carbamazépine s’observe préférentielle­
Le tableau 6 p présente des critères diagnostiques du        ment chez les sujets chinois porteurs de l’allèle HLA­
syndrome DRESS proposés par des experts français et          B*1502 [21]. Les deux déterminations HLA sont déjà
japonais. Une différence frappante entre les deux défi­      réalisées avant l’initiation d’un traitement et elles ont
nitions réside dans l’hétérogénéité de l’évolution, la dé­   permis de rendre quasiment nulle l’incidence de cet ef­
finition japonaise mettant l’accent sur les réactivations    fet indésirable. L’allèle HLA­B*1502 se rencontre très
herpétiques. Cet aspect est controversé. Nous estimons       rarement chez les sujets caucasiens. L’allèle HLA­
que les réactivations herpétiques sont un phénomène          A*3101 a été identifié comme un allèle exposant à un
secondaire, qui peut compliquer l’évolution et non           risque d’effets indésirables DRESS à type de manifesta­
constituer une explication initiale. La plupart du temps,    tions bulleuses après l’administration de carbamazé­
ces réactivations n’ont pas de conséquences thérapeu­        pine, mais cet allèle a uniquement été détecté chez 60–
tiques dans la mesure où elles sont rarement à l’origine     70% des personnes touchées [22]. Le syndrome
de complications nécessitant un traitement [8]. La colite    d’hypersensibilité induit par l’allopurinol est lui aussi
à CMV constitue une exception.                               associé au système HLA (env. 60% des sujets touchés

                                                                           Forum Med Suisse 2011;11(48):879–884   882
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sont porteurs de l’allèle HLA­B*5801) [23]. De récentes      aigu. D’après notre expérience, les médicaments qui,
recherches de notre groupe de travail ont montré que         dans l’absolu, déclenchent très rarement des allergies,
ces allèles HLA fixaient bien le médicament. Ainsi, ces      comme les antihypertenseurs, les anticoagulants, la vi­
complexes HLA­médicament deviennent particulière­            tamine K (Konakion®) ou les benzodiazépines, sont éga­
ment immunogènes et ils provoquent une réaction mas­         lement tolérés durant la phase aiguë. Pour faire baisser
sive des lymphocytes T dans différents organes [24].         la fièvre, il faudrait préférer les compresses au paracé­
                                                             tamol ou aux AINS – nous avons assisté à des exacerba­
                                                             tions des symptômes même sous paracétamol.
Identification des médicaments                               En cas de syndrome DRESS induit par un antiépilep­
déclenchants                                                 tique et de nécessité de poursuivre un traitement anti­
                                                             épileptique, il convient de ne pas administrer les autres
Le syndrome DRESS est un tableau clinique grave et           antiépileptiques connus pour déclencher un syndrome
une évaluation allergologique du patient souvent in­         DRESS, à savoir phénytoïne, carbamazépine, oxcarba­
quiet est nécessaire et indiquée. L’évaluation a pour but    mazépine, lamotrigine et phénobarbital. D’après notre
de prouver l’allergie médicamenteuse et d’éclairer le        expérience, le valproate et les benzodiazépines sont gé­
patient et le médecin traitant concernant le traitement.     néralement tolérés. Quant aux antibiotiques, nous re­
Il convient de remettre au patient un passeport d’aller­     commandons de ne pas les administrer à titre «prophy­
gie et de l’informer au sujet des réactions croisées. Nos    lactique» et si possible, de faire une pause (d’au moins
expériences confirment que l’allergie médicamenteuse         3–4 jours), afin que l’activation du système immunitaire
peut persister durant des décennies.                         puisse régresser. Si une antibiothérapie est nécessaire,
Les tests épicutanés et cutanés avec le médicament dé­       nous préconisons plutôt les bêta­lactamines, car elles
clenchant sont souvent positifs. Lors des tests cutanés,     ne déclenchent guère de syndrome DRESS. Un exan­
un exanthème généralisé, généralement léger et transi­       thème peut néanmoins survenir sous traitement par
toire, peut survenir en l’espace de 30 min à plusieurs       bêta­lactamine, mais il ne s’accompagne généralement
heures, ce qui reflète clairement la réactivité massive      pas d’atteinte interne. En revanche, en cas de syn­
des lymphocytes T chez ces patients, provoquant une          drome DRESS aigu, il convient d’éviter la vancomycine
réaction systémique même après l’exposition à de             [9] et nous sommes également réticents vis­à­vis des
faibles quantités de médicament. Pour cette raison, cer­     sulfamides et des quinolones, car ces substances
tains auteurs déconseillent les tests cutanés.               peuvent éventuellement déclencher un syndrome
Le test de transformation lymphocytaire (TTL) possède        DRESS. Il n’est pas clair si la clindamycine et la cla­
une excellente sensibilité et spécificité (>90%) pour les    rithromycine sont des déclencheurs potentiels d’un
antiépileptiques [15, 16]. Le TTL est aussi le plus sou­     syndrome DRESS. L’administration d’un virostatique
vent positif pour d’autres médicaments déclencheurs          (ganciclovir) est absolument indiquée en cas de symp­
d’un syndrome DRESS.                                         tômes cliniquement pertinents liés au CMV (par ex. co­
                                                             lite à CMV) et ce traitement est apparemment toléré.
                                                             En règle générale, les corticoïdes sont également tolé­
Traitement                                                   rés et l’activation des virus herpétiques en cas de syn­
                                                             drome DRESS n’est pas considérée comme une contre­
En premier lieu, il convient de ne plus administrer le       indication à la poursuite d’une corticothérapie. Il est
médicament déclenchant. Par ailleurs, comme il s’agit        également possible d’initier des corticoïdes afin de ca­
d’une affection multisystémique, il faut rechercher une      naliser dans une certaine mesure le système immuni­
atteinte des organes internes (cœur, reins, poumons,         taire suractivé en vue d’améliorer la tolérance d’un
pancréas) au moyen de tests biochimiques ou d’exa­           autre médicament. Il peut également être pertinent
mens d’imagerie médicale. En fonction du degré d’at­         d’administrer un nouveau médicament en augmentant
teinte des organes ou en cas d’élévation des ALAT ou         progressivement les doses, car il est clairement établi
des ASAT (valeurs >500 UI/l), il est recommandé d’ini­       que les symptômes survenant dans le cadre du syn­
tier des corticoïdes systémiques (0,5–1,0 mg/kg de           drome DRESS sont dose­dépendants. Par ailleurs, des
poids corporel). Dans la majorité des cas, l’évolution est   immunoglobulines intraveineuses ont été initiées avec
favorable, même si elle est longue, s’étalant sur plu­       succès dans différentes études de cas; une expérience
sieurs semaines. Une surveillance étroite des organes        moindre est disponible pour les autres médicaments
touchés, des valeurs hépatiques et de l’éosinophilie         immunosuppresseurs [7].
dans le sang périphérique doit permettre de prévenir         Dès que le nombre de lymphocytes activés dans le sang
les exacerbations.                                           périphérique diminue ou qu’ils disparaissent complète­
Durant la phase de stimulation immunitaire maximale,         ment (souvent uniquement des semaines voire des mois
l’utilisation d’autres médicaments devrait être réduite      après le syndrome DRESS aigu), les médicaments
au minimum. Cette stimulation immunitaire se reflète         peuvent à nouveau être administrés «normalement».
dans le nombre élevé de lymphocytes activés à l’hémo­        Pourtant, sur sept patients évalués présentant une mul-
gramme, qui peut dès lors être utilisé comme para­           tiple drug allergy, c.­à­d. développement de plusieurs
mètre d’évolution de la maladie. En se basant sur notre      allergies à des médicaments structurellement diffé­
expérience et sur nos réflexions (il n’existe pas d’études   rents, cinq ont développé un syndrome DRESS comme
à ce sujet), nous recommandons, si possible, de faire        première manifestation de leur allergie médicamen­
une pause thérapeutique en cas de syndrome DRESS             teuse (certains il y a peu, d’autres il y a plusieurs an­

                                                                           Forum Med Suisse 2011;11(48):879–884   883
curriculum

nées), laissant supposer une propension accrue aux al­      Correspondance:
lergies médicamenteuses chez les patients avec              Prof. Werner J. Pichler
syndrome DRESS [12].                                        Klinik für Rheumatologie und
Le syndrome DRESS n’est pas uniquement déstabili­           klinische Immunologie/Allergologie
sant en raison des multiples dénominations qui lui sont     Inselspital, Universität Bern
                                                            CH-3010 Bern
données. Il est associé à une mortalité d’env. 10% (le
                                                            werner.pichler[at]insel.ch
plus souvent en raison d’une insuffisance hépatique) et
il devrait être connu comme une maladie iatrogène par       Références recommandées
chaque médecin. Il est essentiel de connaître les           – Knowles SR, Shapiro LE, Shear NH. Anticonvulsant hypersensitivity
quelques médicaments susceptibles de déclencher un            syndrome: incidence, prevention and management. Drug Saf.
                                                              1999;21(6):489–501.
syndrome DRESS et d’y penser en présence de tableaux        – Peyrière H, Dereure O, Breton P, et al. Variability in the clinical pat­
cliniques énigmatiques: il n’est pas rare que la suspi­       tern of cutaneous side­effects of drugs with systemic symptoms: does
cion d’un effet indésirable médicamenteux se révèle           a DRESS syndrome really exist? Br J Dermatol. 2006;155(2):422–8.
                                                            – Ben m’rad M, Leclerc­Mercier S, Blanche P, Franck N, Rozenberg F,
être exacte!                                                  Fulla Y, et al. Drug­induced hypersensitivity syndrome: clinical and
                                                              biologic disease patterns in 24 patients. Medicine (Baltimore). 2009;
                                                              88(3):131–40.
                                                            – Mennicke M, Zawodniak A, Keller M, Wilkens L, Yawalkar N, Stickel
                                                              F, et al. Fulminant Liver Failure after Vancomycin in a Sulfasalazine
                                                              Induced DRESS Syndrome: Fatal Recurrence after Liver Transplanta­
                                                              tion: Am J Transplantation. 2009;9(9):2197–202.
                                                            – Descamps V, Bouscarat F, Laglenne S, et al. Human herpesvirus 6 in­
                                                              fection associated with anticonvulsant hypersensitivity syndrome and
                                                              reactive haemophagocytic syndrome. Br J Dermatol. 1997;137(4):
                                                              605–8.

                                                            Vous trouverez la liste complète et numérotée des références dans la
                                                            version en ligne de cet article sous www.medicalforum.ch.

CME www.smf-cme.ch

1. Lequel des médicaments suivants ne déclenche pas         3. Lequel des critères suivants est presque toujours pré­
de syndrome DRESS?                                          sent en cas de syndrome DRESS?
A Carbamazépine.                                            A Eosinophilie prononcée (>1,0 G/l).
B Névirapine.                                               B Elévation de la CRP (>30 mg/l).
C Sulfasalazine.                                            C Elévation des lymphocytes activés circulants («viro­
D Amoxicilline.                                                cytes»).
E Phénytoïne.                                               D Titre élevé d’IgM ou charge virale élevée (PCR quan­
                                                               titative pour les virus herpétiques) au début de la
2. Quels symptômes ou quelles anomalies de labora­             maladie.
toire ne sont pas typiques d’un syndrome DRESS?             E Régression rapide des symptômes après l’arrêt du
A Sérologie herpétique/PCR quantitative positive au dé­        traitement causal.
   but de maladie.
B Réactivations de virus herpétiques (sérologie IgM/PCR
   quantitative) env. 3 semaines après le début des symp­
   tômes.
C Eosinophilie.
D Intolérance à d’autres médicaments persistant durant
   des semaines.
E Fièvre et hépatite.

                                                                              Forum Med Suisse 2011;11(48):879–884              884
DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms /
Syndrome DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic
Symptoms)
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