Système d'élevage et qualité microbienne de l'oeuf - INRAE ...
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INRA Prod. Anim., 2010, 23 (2), 183-192 Système d’élevage et qualité microbienne de l'œuf S. MALLET1, A. HUNEAU-SALAÜN2, L. HERMAN3, K. DE REU3 1 INRA, UR83 Recherches Avicoles, F-37380 Nouzilly, France 2 AFSSA, Laboratoire d’Etudes et de Recherches Avicoles, Porcines et Piscicoles, BP 53, F-22440 Ploufragan, France 3 Institute for Agricultural and Fisheries Research, Technology and Food Science Unit, Brusselsesteenweg 370, 9090 Melle, Belgique Courriel : Serge.Mallet@tours.inra.fr Pour des raisons liées au bien-être animal, la Directive Européenne 1999/74/EC impose à partir de 2012 la suppression des cages conventionnelles pour l’élevage des poules pondeuses. Des systèmes des productions alternatifs sont proposés tels que les cages aménagées et les systèmes hors cage (élevage au sol ou en volières). Quel impact ces nouvelles pratiques d’élevage peuvent- elles avoir sur la qualité hygiénique et la sécurité microbiologique des œufs de consommation ? On peut estimer que dans le monde, nu d’un œuf sain est généralement sté- la microflore présente à la surface des 70 à 80% des œufs de consommation rile (Mayes et Takeballi 1983) ; cepen- œufs soit très variable en fonction de sont produits par des poules mainte- dant, la coquille est rapidement coloni- la position géographique des élevages, nues dans des cages conventionnelles. sée par des bactéries provenant des la flore retrouvée à l’intérieur des Dans l’Union Européenne, ce pourcen- fientes, de la poussière ou des compo- œufs était relativement homogène. Les tage varie suivant le pays entre 30 et sants de la cage avec lesquelles elle est auteurs suggèrent que les mécanismes 95% (Magdelaine 2009). Les cages en contact. Ces bactéries peuvent de défense de l’œuf ont pu sélectionner conventionnelles offrent l’avantage contaminer l’intérieur de l’œuf et cer- les bactéries impliquées dans le phéno- d’un faible coût de production tout en taines espèces peuvent être pathogènes mène de pourrissement des œufs. A maintenant un statut hygiénique élevé. pour l’Homme (Board et Tranter cause de leur tolérance à la sécheresse, Cependant, la pression des consomma- 1994). Un certain nombre de travaux teurs, qui réclament une meilleure la microflore de la coquille de l’œuf est ont donc été menés au cours des der- dominée par des bactéries Gram positi- prise en compte du bien-être animal, a nières années pour estimer l’impact de abouti, pour les poules pondeuses à des ves qui peuvent venir de la poussière, ces systèmes alternatifs sur la contami- du sol ou des fientes (Board et Tranter directives européennes pour améliorer nation bactérienne des œufs de consom- les possibilités d’expression du com- 1994). Les œufs avariés contiennent mation. portement naturel des oiseaux. La principalement différentes bactéries directive européenne 1999 (CEC 1999) La question des conséquences éven- Gram négatives et quelques bactéries impose à partir de 2012, pour l’élevage tuelles de l’interdiction des cages Gram positives. Ceci semble indiquer des poules pondeuses en cages, l’utili- conventionnelles sur la diffusion et/ou que les bactéries Gram négatives les sation de systèmes tels que les cages la persistance de maladies infectieuses plus impliquées dans le pourrissement aménagées pourvues d’un nid, de per- dans les troupeaux peut également être des œufs (Alcaligenes, Pseudomonas, choirs et d’un bac à poussière. Ces res- posée. Des recherches récentes se sont Escherichia, Proteus et Aeromonas) sources permettent entre autres la pra- donc intéressées à la contamination par sont équipées pour résister aux défen- tique de l’exercice physique (et ainsi des salmonelles et à la sécurité micro- ses antimicrobiennes de l’œuf. Ces diminuent le risque de fragilisation de biologique des œufs de consommation. résultats ont pu être confirmés récem- l’ossature), des comportements de ment par d’autres auteurs. De Reu et al ponte, de bain de poussière, d’explora- (2006a et e) ont observé que la micro- tion et de perchage (Duncan et al 1992, 1 / Les bactéries identifiées flore naturelle dominante de la coquille Abrahamsson et al 1996, Duncan des œufs issus de cages conventionnel- 1998, Rodenburg et al 2005, 2008). Cependant, les cages aménagées ainsi 1.1 / Bactéries responsables de les ou de volières était des bactéries que les autres systèmes de production Gram positives (Staphylococcus spp.). la contamination et du pourris- Les contaminants retrouvés à l’inté- hors cage (au sol ou en volières) peu- sement des œufs vent avoir des conséquences sur l’hy- rieur de l’œuf étaient principalement giène des œufs en augmentant le nom- Mayes et Takeballi (1983) ont recen- des bactéries Gram négatives (Acine- bre d’œufs fêlés et sales (Duncan et al sé les différents genres bactériens trou- tobacter, Alcaligenes, Pseudomonas, 1992, Abrahamsson et Tauson 1998, vés sur la surface des coquilles et les Serratia et Salmonella) et des bacté- Wall et al 2002, Michel et Huonnic ont comparés à ceux trouvés à l’inté- ries Gram positives (Staphylococcus 2003) ou la charge bactérienne sur leur rieur des œufs contaminés (tableau 1). et Carnobacterium) (De Reu et al coquille. Juste après la ponte, le conte- Ils ont également montré que, bien que 2006f) Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
184 / S. MALLET, A. HUNEAU-SALAÜN, L. HERMAN, K. DE REU Tableau 1. Comparaison de la microflore à la surface de la coquille et dans les œufs expérimentations réalisées en station contaminés (Mayes et Takeballi 1983). expérimentale avec un maximum de 60 œufs en général pour un élevage com- mercial). Les bactéries présentes à la surface de l’œuf sont mises en suspen- sion en plaçant les œufs, individuelle- ment ou par pools de 3 ou 5 œufs dans un sac plastique stérile contenant un liquide tamponné (eau peptonée ou Ringer suivant les études). Les œufs sont ensuite frottés doucement avec les doigts à travers le sac pendant 1 min. Les bactéries sont comptées dans la phase liquide par étalement sur un milieu de culture gélosé approprié aux bactéries que l’on souhaite compter. La majorité des études ont porté sur les bactéries aérobies mésophiles qui sont les plus abondantes à la surface des œufs et permettent donc de rendre compte au mieux des variations de leur état sanitaire. De plus, Messens et al (2005) et De Reu et al (2006c et d) ont également signalé qu’un nombre plus important de bactéries à la surface des œufs favorisait leur pénétration à l’inté- rieur de l’œuf et augmentait donc le risque de contamination de son contenu (transmission horizontale). Afin de permettre une comparaison entre les différentes études, les résultats sont exprimés en Log des Unités Formant *Plus il y a de signes + et plus la fréquence est élevée. Colonies (UFC) par œuf. Les procédu- res détaillées sont décrites dans les publications de Protais et al (2003b), De 1.2 / Bactéries potentiellement 2 / Effets des différents sys- Reu et al (2005a) et Mallet et al (2006). pathogènes pour l’Homme tèmes d’élevage sur la char- 2.2 / Systèmes d’élevages étudiés Plusieurs bactéries pathogènes asso- ge bactérienne des œufs Les cages conventionnelles ne pré- ciées aux volailles ont été occa- sionnellement retrouvées à la surface sentent aucun aménagement et contien- des œufs : Salmonella Enteritidis 2.1 / Méthodes d’étude nent généralement de 4 à 17 poules qui (Perales et Audicana 1989, Jones et al disposent d’une surface de 550 cm2 par 1995, Anon 2004) et plus rarement Ces dernières années, un certain nom- poule. d’autres serovars tels que Typhimurium bre d’études ont été menées, aussi bien et S. Infantis (Chemaly et al 2009), en station expérimentale que dans les Les cages aménagées contiennent de Listeria monocytogenes (Nitcheva élevages commerciaux afin de compa- 10 à 60 poules en moyenne qui dis- et al 1990). Campylobacter jejuni, rer la charge bactérienne de la coquille posent d’une surface de 750 cm2 par pourtant communément associé aux des œufs de consommation. Pour ce poule, un nid, un bain à poussière volailles, n’a jamais été retrouvé sur faire, un échantillon d’œufs représenta- (ou, plus fréquemment, une zone de les coquilles certainement à cause tif de l’élevage étudié est prélevé (10 à grattage et de picotage) et 15 cm de d’une mauvaise survie de cette bactérie 20% de la ponte journalière pour des perchoir par animal. La disposition dans le milieu extérieur (Sahin et al 2003). Parmi ces bactéries, seules des salmonelles et notamment S. Enteritidis ont pu être mises en éviden- ce comme contaminants dans le conte- nu des œufs avec un degré de prévalen- ce variable en fonction de nombreux facteurs (Humphrey 1994, De Buck et al 2004). La capacité du sérovar Enteritidis à coloniser les ovaires et l’oviducte expliquerait d’une part sa forte diffusion dans les troupeaux de pondeuses via la contamination verti- cale et d’autre part la prédominance de INRA : K. De Reu ce sérovar dans les œufs contaminés et dans les cas de salmonelloses liés à la consommation d’œufs ou d’ovo- produits. Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
Système d’élevage et qualité microbienne de l'œuf / 185 Figure 1. Contamination de la coquille des œufs : comptage de la flore aérobie tota- tion bactérienne de la coquille d’œufs le lors d’échantillonnages à différentes périodes de ponte. Comparaison de quatre pondus en cages conventionnelles à élevages comprenant trois types d’hébergement (De Reu et al 2005b). celle d’œufs pondus dans les nids de cages aménagées. Aucune différence systématique n’a été observée sur les comptages de bactéries aérobies entre les deux systèmes d’élevage (4-4,5 Log UFC/œuf). De même, Cepero et al (2000) n’ont trouvé aucune différence entre cages standard et cages aména- gées pour les comptages de bactéries aérobies mésophiles. Toujours en sta- tion expérimentale, Mallet et al (2004, 2006) et Wall et al (2008) ont en revan- che observé une charge bactérienne plus élevée sur les œufs issus des cages amé- nagées comparées aux cages conven- tionnelles. Les charges bactériennes observées sur la coquille des œufs pon- dus dans les cages aménagées restent cependant modérées (inférieures à 5 Log UFC/œuf) ce qui peut être consi- déré comme une qualité hygiénique acceptable. Dans une étude réalisée dans des éle- vages commerciaux, Huneau-Salaün et al (2009a) ont également pu mettre en évidence une charge bactérienne plus des différents aménagements est Plusieurs études ont récemment étu- élevée sur les œufs issus des cages amé- très variable d’un modèle de cage à dié les effets des différents systèmes nagées (5,09 UFC/œuf, prélevé indé- l’autre. d’élevages alternatifs sur la contamina- pendamment du lieu de ponte) comparé tion bactérienne des œufs de consom- aux cages conventionnelles (4,40 Les systèmes hors cage fournissent mation et les ont comparés aux cages UFC/œuf). 1111 cm2 par poule, des nids, des zones conventionnelles, aussi bien en condi- de litière au sol et des plates-formes de tions expérimentales que commerciales. 2.4 / Les élevages hors cage perchoirs à différentes hauteurs (voliè- res) ou à une seule hauteur (élevage En station expérimentale, la charge 2.3 / Les cages aménagées bactérienne des œufs provenant de au sol) ; ces catégories peuvent éga- lement disposer d’un parcours exté- En station expérimentale, De Reu et volières a été comparée à celle des rieur. al (2005b) ont comparé la contamina- cages conventionnelles et des cages aménagées (Protais et al 2003a, De Reu et al 2005b). L’augmentation de charge Figure 2. Comparaison de la contamination par comptage de la microflore aérobie bactérienne était beaucoup plus impor- totale de la coquille des œufs pondus en cages aménagées ou dans les systèmes tante (entre 5,1 et 6 Log UFC/œuf) dans hors cage (De Reu et al 2009b). les volières pour les œufs pondus au nid et encore plus élevée (jusqu’à 7 Log UFC/œuf) pour les œufs pondus au sol. Les résultats de De Reu et al (2005b) sont présentés dans la figure 1. De Reu et al (2005a, 2006b) ont cher- ché à voir si les différences observées en station expérimentale pouvaient s’appliquer aux élevages commerciaux. Deux élevages en cages convention- nelles, une volière et un élevage au sol ont été étudiés. Cette étude a démontré que la différence importante (> 1 Log) ob-servée en station expérimentale au niveau de la charge bactérienne des œufs entre cages conventionnelles et systèmes hors cage était beaucoup moins prononcée entre les élevages commerciaux étudiés (5,08 et 5,46 Log UFC/œuf respectivement). Rodenburg et al (2008) et De Reu et al (2007, 2009b) ont comparé la charge bactérien- ne d’œufs de consommation dans trois pays (Belgique, Hollande et Alle- magne). Dans ces études, un total de Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
186 / S. MALLET, A. HUNEAU-SALAÜN, L. HERMAN, K. DE REU Tableau 2. Pourcentage d'œufs sales dans différents systèmes d'élevage (données postérieures à 2005). = Œufs pondus au nid ; n.c = non calculé ; exp. = expérimentale. treize élevages de poules pondeuses ont d’hygiène et peuvent fournir des nutri- 3.2 / Œufs fêlés été étudiés à un âge moyen de 60 semai- ments pour favoriser le développement nes. Six élevages en cages aménagées des bactéries présentes à la surface de Comme des micro fêlures de la en Belgique et en Allemagne et sept éle- l’œuf. Dans le tableau 2 est indiqué le coquille peuvent fournir aux bactéries vages hors cage (3 volières et 4 élevages pourcentage d’œufs sales observé par une porte d’entrée pour contaminer le au sol) en Belgique, Pays-Bas et plusieurs groupes de recherche dans dif- contenu de l’œuf, c’est également un Allemagne. En moyenne, les œufs issus férents systèmes d’élevage. critère important à considérer pour des cages aménagées étaient légèrement comparer les différents systèmes d’éle- mais significativement (P < 0,001) Dans une méta-analyse des expéri- vage. Les résultats obtenus par différen- moins contaminés par les bactéries mentations menées jusqu’en 2005 sur tes équipes sont rassemblés dans le aérobies que les systèmes hors cage tableau 3. l’influence des systèmes d’élevage sur (4,75 comparé à 4,98 Log UFC/œuf ; la qualité des œufs, le groupe de travail figure 2). Aucune différence n’a été Les données collectées par le projet LayWel (LayWel 2006) a évalué à 4,9% LayWel (2006) ont montré une propor- notée entre les volières et les élevages +/- 2,1 la proportion d’œufs sales en au sol (4,95 contre 5 Log UFC/œuf). Il tion plus élevée d’œufs fêlés dans les cages conventionnelles contre 4,7% +/- cages conventionnelles que dans les est cependant intéressant de noter la très 4,5 et 4,8% +/- 5,1 dans les cages amé- forte variabilité observée pour la conta- cages aménagées (2,6 vs 1,7 à 2% nagées de moins de 15 poules et de selon la taille des cages aménagées). mination de la coquille des œufs, aussi moins de 60 poules. Aucune différence bien pour les cages aménagées (P ≤ Néanmoins, des études plus récentes significative n’est donc notable entre ont montré un pourcentage d’œufs fêlés 0,001, entre 4,24 et 5,22 log UFC/œuf) cages conventionnelles et cages aména- que pour les systèmes hors cage (P ≤ plus élevé dans les cages aménagées gées comme le montrent les résultats comparées aux cages standard. Ainsi 0,001, entre 4,35 et 5,51 log UFC/œuf). expérimentaux récents ou sur le terrain Guesdon et al (2006), en station expéri- (tableau 2). D’après le rapport LayWel, mentale, ont trouvé de 15,4 à 19,6% Dans leur étude réalisée en élevages la proportion d’œufs sales tendrait à être commerciaux, Huneau-Salaün et al d’œufs cassés et microfêlés comparé à plus élevée dans les systèmes alternatifs seulement 8,1 à 12,2% dans les cages (2009a) ont également observé une aug- (proche de 8%) qu’en cages mais les mentation de la charge bactérienne standard. Wall et Tauson (2007) ont données étudiées intégraient des résul- constaté un effet inconstant de l’aména- d’amplitude similaire sur les œufs issus tats portant sur la ponte hors nid. Dans des élevages au sol (4,82 UFC/œuf) gement des cages sur la proportion des études plus récentes, en station d’œufs fêlés : elle augmentait en cages comparés aux cages conventionnelles (4,40 UFC/œuf). En revanche, aucune expérimentale comme en élevages com- aménagées dans un essai (3,2 à 3,6 % différence n’a été observée dans cette merciaux, on peut observer que les sys- contre 2,2 % en cages conventionnelles) étude entre élevages au sol et en cages tèmes hors cage n’induisent pas une mais était comparable entre les 2 types aménagées. quantité d’œufs sales plus élevée que les de cages à la répétition suivante. Dans cages. Cependant, la proportion d’œufs leur étude, De Reu et al (2009b) ont sales obtenus dans les cages aménagées également observé des variationsim- 3 / Effets des différents sys- est fortement dépendante du type portantes de 0 à 24% suivant l’élevage tèmes d’élevage sur le pour- d’aménagement des cages et du lieu de étudié (de 1,6 à 24% pour les cages ponte. Il est donc difficile de généraliser aménagées et de 0 à 13% pour les sys- centage d’œufs sales et fêlés les résultats observés à tous les types tèmes hors cage). Ces différences d’élevages. Par exemple, des systèmes semblaient imputables au système de avec des perchoirs perpendiculaires et collecte des œufs. La variabilité de la 3.1 / Œufs sales un tapis AstroTurf® non ajouré dans le proportion d’œufs fêlés rend donc diffi- En plus de la charge bactérienne, des nid conduit à une augmentation forte cile de conclure sur l’effet de l’aména- souillures sur la coquille peuvent égale- des œufs sales, d’autant plus que les gement des cages. Cependant la plupart ment être considérées comme un critère poules pondent hors nid. des études montrent un nombre d’œufs Tableau 3. Pourcentage d'œufs fêlés dans différents systèmes d'élevage (données postérieures à 2005). * = Œufs pondus au nid ; n.a. = non analysé ; n.d. = non calculé Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
Système d’élevage et qualité microbienne de l'œuf / 187 Figure 3. Charge bactérienne (bactéries aérobies mésophiles) sur les œufs pondus UFC/œuf pour ceux déposés dans le à différents niveaux dans les cages aménagées (nid et hors nid) ou dans des cages reste de la cage (P < 0,05). Ceci peut conventionnelles (Mallet et al 2006). expliquer pourquoi De Reu et al (2005b) n’ont observé aucune différen- ce entre cages conventionnelles et cages aménagées car dans leur étude, seuls les œufs pondus au niveau du nid avaient été échantillonnés. Concernant la présence de souillures sur la coquille des œufs, Mallet et al (2006) avaient observé une différence importante entre les deux modèles de cages étudiés (3 et 7,1%) mise en rela- tion avec un nombre plus élevé d’œufs pondus hors du nid. Dans les systèmes hors cage, les œufs pondus au sol ont également plus de chances d’être endommagés ou souillés. De 85 à 98% des œufs pondus sur le sol présenteraient des souillures sur la coquille (Protais et al 2003b, Sander et al 2003, De Reu et al 2005a). Protais et al (2003a) et De Reu et al (2005a, 2006b) ont observé des charges bacté- fêlés plus élevé dans les cages aména- étudié les propriétés hygiéniques des riennes plus élevées (jusqu’à 7 Log gées à cause du risque d’accumulation œufs récoltés à différents niveaux dans UFC/œuf) pour les œufs pondus au des œufs sur une zone restreinte du col- les cages aménagées. Une différence sol comparé aux œufs pondus au nid lecteur au niveau du nid. Néanmoins, significative avait été observée sur la (entre 5,1 et 6 Log UFC/œuf). l’intérêt d’un ramassage plus régulier charge bactérienne des œufs provenant des œufs pour réduire la fréquence des soit des cages aménagées soit des cages Il apparaît donc clairement que tout œufs fêlés n’a pas pu être démontré conventionnelles. Cette différence (fi- dispositif permettant d’augmenter le expérimentalement (Abrahamsson et gure 3) était due principalement aux nombre d’œufs pondus au nid réduira la al 1996). La pratique de l’avancement œufs pondus en dehors du nid, au charge bactérienne des œufs et que les régulier du tapis en cours de journée, niveau de la litière (4,96 Log UFC/œuf) œufs pondus au sol dans les systèmes très courante en élevages commerciaux, et dans le reste de la cage (4,94 Log d’élevage hors cage peuvent présenter un ne semble n’avoir jamais été évaluée UFC/œuf). Les œufs pondus dans le nid risque pour la consommation humaine. expérimentalement. Dans les autres étu- avaient une charge bactérienne similaire des (Hidalgo et al 2008, De Reu et al (4,51 Log UFC/œuf) à celle des œufs 4.2 / Configuration des aména- 2009a), aucune différence n’a été obser- provenant des cages conventionnelles gements vée entre cages conventionnelles et sys- (4,56 Log UFC/œuf). De même, dans tèmes alternatifs. une expérimentation en cages aména- De nombreuses dispositions des diffé- gées, Huneau-Salaün et al (2009b) ont rents aménagements dans les cages sont mis en évidence une différence faible possibles. Leurs effets sur la qualité 4 / Autres facteurs de va- mais significative de contamination hygiénique des œufs n’ont pas toujours riation entre œufs pondus au nid sur un tapis pu être mis en évidence clairement. AstroTurf® non ajouré et hors nid : 4,8 +/- 0,4 Log UFC/œuf pour les œufs La disposition des perchoirs (Mallet Dans les différentes études réalisées, pondus au nid contre 5,0 +/- 0,4 Log et al 2006) peut, en gênant les mouve- une variabilité importante a pu être observée entre différents élevages aussi bien en station expérimentale que dans les élevages commerciaux avec parfois, surtout dans le cas des cages aménagées, des effets inconstants suivant le modèle de cage (Mallet et al 2006) ou l’élevage étudié (De Reu et al, 2009a et b, Huneau- Salaün et al 2009a). Il semble donc clair que d’autres facteurs, parfois indépen- dants du système d’élevage proprement dit, entrent en ligne de compte pour expliquer les différences de contamina- tion de la coquille des œufs. 4.1 / Lieu de ponte INRA : K. De Reu La moins bonne qualité hygiénique des œufs issus des systèmes alternatifs est souvent imputée aux œufs pondus en dehors du nid. Mallet et al (2006) ont Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
188 / S. MALLET, A. HUNEAU-SALAÜN, L. HERMAN, K. DE REU Figure 4. Contamination bactérienne de l’air (microflore aérobie totale) dans les Zoons et al (2005) ont noté des cages aménagées comparées aux systèmes hors cage (De Reu et al 2009b). teneurs en poussières 5 fois plus élevées dans les volières que dans les cages aménagées (10,1 contre 2,1 mg/m3). Ellen et al (2000) et Rodenburg et al (2005, 2008) ont également observé que la teneur en poussières dans les systè- mes hors cage était quatre à cinq fois plus élevée que dans les systèmes avec cages. Dans une étude expérimentale récente, les teneurs en poussières et en bactéries étaient supérieures dans l’air des élevages au sol par rapport à ceux en cages aménagées mais aucune diffé- rence n’était constatée entre cages amé- nagées et volières, du fait de volières présentant des surfaces de litière très limitées (Nimmermark et al 2009). La présence de litière semble donc un para- mètre déterminant de l’empoussière- ment de l’air. Dans les élevages com- merciaux au sol, l’ajout, avant le début de la ponte, de sable ou de paille au niveau de la zone de litière serait un des facteurs principaux favorisant une forte teneur en poussière de l’air (Quarles et al 1970, Le Bouquin et al 2009). Ceci ments des poules, créer des zones d’ac- plus fort pourcentage d’œufs pondus peut se traduire par un empoussière- cumulation de poussières susceptibles hors du nid et d’œufs sales (Wall et ment des œufs plus important. Harry d’augmenter le risque de contamination. Tauson 2002). Les auteurs ont égale- (1963) a trouvé que les types bactériens Bien que le niveau de propreté des ment montré que la position de l’ouver- présents à la surface de l’œuf étaient cages aménagées demeure générale- ture du nid (latérale ou frontale) ne identiques à ceux présents dans la litiè- ment inférieur à celui des convention- modifiait pas ces paramètres. En revan- re et concluait que les bactéries présen- nelles, une optimisation de l’agence- che, la présence de rideaux longs à tes sur les œufs provenaient de la litière. ment des perchoirs, en évitant par l’ouverture du nid et d’un «egg saver» exemple leur croisement ou leur posi- permettait en ralentissant la progression Dans les cages aménagées, la présen- tionnement près des parois, permet de des œufs vers le collecteur de réduire le ce de litière au niveau de la zone de conserver une propreté satisfaisante et nombre d’œufs fêlés. grattage augmenterait la quantité de de limiter l’occurrence des œufs sales poussières sur les œufs (Fiks-van (Wall et Tauson 2007). D’une façon 4.3 / Poussières en suspension Niekerk et al 2003) bien qu’aucune dif- générale, l’aptitude à la décontamina- férence de contamination n’ait été mise tion des cages, particulièrement celles La quantité de bactéries totales pré- en évidence sur les coquilles d’œufs aménagées, constitue un problème sentes dans l’air des bâtiments d’éleva- produits dans des cages aménagées avec majeur par rapport aux systèmes d’éle- ge a été corrélée à la charge bactérien- et sans apport de litière (Huneau-Salaün vage au sol, ce qui pourrait avoir un ne des œufs produits dans l’élevage et al 2009b) ; la litière testée était de (Protais et al 2003a et b, De Reu et al l’aliment et le résultat aurait peut-être impact sur la propreté des coquilles. En 2005b, 2006b). C’est donc un critère effet la qualité du nettoyage et de la dés- été différent avec des substrats présen- important à prendre en considération tant une autre granulométrie comme les infection est généralement inférieure en pour limiter la contamination des œufs. copeaux ou la sciure de bois. cages du fait de l’accès difficile aux élé- ments à traiter par rapport au matériel Des moyennes de 4 Log UFC/m3 des élevages au sol qui peut être démon- 4.4 / Age et saison d’air ont été notées pour les cages té et lavé séparément (Huneau-Salaün et conventionnelles et aménagées compa- Protais et al (2003a) et De Reu et al al 2010). L’aptitude au nettoyage du rées à des moyennes 100 fois supérieu- (2005b, 2006b) n’ont observé aucun matériel est donc un élément qui devrait res (> 6 Log UFC/m3) dans les volières. effet de l’âge des poules sur la charge être considéré lors de la conception des Cependant, des corrélations significati- bactérienne des coquilles. En revanche, cages aménagées. ves ne sont pas toujours observées. De dans l’étude de Huneau-Salaün et al Reu et al (2006b) ont trouvé une corré- (2009a), effectuée en élevages commer- L’aménagement du nid joue égale- lation modérée et non significative dans ciaux, la contamination des œufs aug- ment sur la localisation de la ponte des élevages commerciaux avec des mentait avec l’âge des poules. Les et donc sur la qualité des œufs. cages conventionnelles ou hors cage. auteurs expliquaient cette différence par Abrahamsson et al (1996) ont observé Dans une autre étude (De Reu et al la difficulté de nettoyage des élevages un taux de ponte au nid plus élevé 2009b), aucune corrélation n’a été ob- qui aboutissait dans le temps à une lorsque le sol du nid est recouvert d’un servée entre la contamination de l’air et accumulation de poussières potentielle- tapis de type AstroTurf® que de grillage. celle de la coquille des œufs par la flore ment contaminante pour les œufs. De même, le fond de nid recouvert totale aérobie. Néanmoins, dans ces à 100, 50 ou 30% de tapis style deux études, d’une manière comparable Dans plusieurs expérimentations AstroTurf® augmente significativement à toutes les autres, la contamination de (De Reu et al 2005b, Mallet et al 2006), la proportion d’œufs pondus au nid l’air dans les systèmes hors cage est une influence possible de la saison a été (Wall et al 2002). Si la surface de recou- plus élevée que dans les systèmes avec suspectée avec une charge bactérienne vrement n’est que de 30% on observe le cages (figure 4). plus faible en hiver. Des résultats de Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
Système d’élevage et qualité microbienne de l'œuf / 189 Quarles et al (1970) suggèrent égale- à la consommation d’œufs ou d’ovopro- récents obtenus au cours d’une étude de ment que des températures plus élevées duits est toujours un problème de santé terrain à grande échelle réalisée dans le peuvent influencer la contamination important. Plusieurs pays européens ont cadre du projet de recherche Européen bactérienne de la coquille des œufs. rapporté pour 2006 des résultats mon- SAFEHOUSE confirment ces observa- trant au niveau du contenu des œufs de tions (Anon 2008). La revue de Dewulf De plus, l’hiver, les bâtiments d’éle- consommation une prévalence des sal- et al (2009) concernant l’effet du sys- vage sont peu ventilés pour maintenir monelles de 0,8% (EFSA 2007b). Plus tème d’élevage sur la prévalence des une température de confort des ani- de 90% des souches isolées correspon- infections par Salmonella Enteritidis maux. Cela se traduit par une vitesse daient au sérotype Enteritidis. démontre également clairement que le d’air plus faible et moins de poussière risque de contamination par Salmonella en suspension. La plus faible contami- Peu de travaux ont été consacrés à est plus élevé dans les cages que dans nation des œufs peut donc résulter d’une l’influence du système d’élevage sur la les systèmes hors cage. Cependant, en interaction des deux facteurs. contamination de l’œuf par Salmonella. analysant les différentes études pu- Dans une étude de Humphrey et al bliées, Dewulf et al (2009) ont égale- 4.5 / Collecte et conditionnement (1991), comparant différents systèmes ment montré qu’il n’existait pas obliga- des œufs d’élevage, plus de 5700 œufs provenant toirement une relation directe entre le de 15 troupeaux infectés naturellement système d’élevage et l’infection par Entre la ponte et leur arrivée dans le ont été examines. le taux de contamina- Salmonella. Les chercheurs ont montré panier de la ménagère, les œufs sont tion du contenu des œufs provenant qu’il était probable que le système d’éle- acheminés par des tapis de collecte et de batteries ou de systèmes hors cage vage était lié à de nombreux autres subissent différentes manutentions sus- étaient respectivement de 0,73 et paramètres de la production comme la ceptibles également d’influencer leur 0,64%. Une étude effectuée par l’UK taille du cheptel, la densité d’élevage, le qualité hygiénique. Food Standards Agency en 2003 n’a stress, l’âge des bâtiments, ou des infec- pas non plus montré de différence tions préalables par Salmonella sur Au niveau des nids, l’accumulation dans la contamination des coquilles par l’élevage, etc. Les auteurs ont pu mon- des œufs sur une surface restreinte aug- Salmonella spp. en fonction du système trer un lien important entre ces diffé- mente la proportion d’œufs sales et fêlés d’élevage (Anon 2004). Sur un total de rents facteurs, le système d’élevage et le (Wall et al 2002), surtout en l’absence 4753 échantillons (boîtes commerciali- risque d’une infection par Salmonella. d’«egg saver». Un ramassage des œufs sées de 6 œufs), 9 échantillons présen- plus régulier pourrait réduire cette pro- taient une contamination de la coquille Conclusion portion même si, dans leur étude en éle- des œufs. Aucun des contenus poolés vages commerciaux, Huneau-Salaün et des 4753 boîtes échantillonées n’était al (2009a) n’ont pas pu mettre en évi- positif à Salmonella. Dans une autre Il est clair que la contamination de la dence d’amélioration chez les éleveurs étude De Reu et al (2009a) ont échan- coquille des œufs par des bactéries aéro- qui pratiquaient un avancement de la tillonnés 47 prélèvements d’œufs frais bies mésophiles est significativement bande à œufs à intervalles réguliers dans de consommation en Belgique dont 16 plus élevée pour les œufs pondus dans la journée. provenaient d’élevages en cage, 5 d’éle- les élevages hors cage (volières et pon- vages au sol, 12 d’élevages avec par- deuses au sol) que dans les cages amé- Un stockage des œufs de consomma- cours extérieur (free range), 7 d’éleva- nagées ou les cages conventionnelles. tion, qu’il soit ou non réfrigéré, pendant ges biologiques, 5 d’œufs vendus à la Ces différences sont moins marquées au moins 9 jours diminue significative- ferme et 2 d’élevages amateurs. Dans dans les élevages commerciaux que ment la contamination bactérienne de aucun élevage Salmonella n’a été mise dans les élevages expérimentaux ce qui la coquille. Malgré une contamination en évidence. pourrait s’expliquer par des différences plus élevée des œufs issus des systèmes au niveau de la conduite des élevages. hors cage par rapport aux cages, 5,46 Entre les cages aménagées et les cages contre 5,08 log UFC, la contamination 5.2 / Effets sur la contamination de l’environnement conventionnelles, les différences obser- moyenne est similaire pour les deux vées sont plus faibles et moins constan- systèmes d’élevage à la fin de la chaîne Des études plus nombreuses se sont tes. Le pourcentage d’œufs pondus au au niveau des linéaires, 5,20 contre 5,00 concentrées sur l’influence du système nid mais aussi le type de cage utilisé et log UFC (De Reu et al 2006d, 2008). d’élevage sur la contamination de l’en- l’agencement des aménagements (nid vironnement par Salmonella. L’analyse perchoirs et bac à poussière) peuvent 5 / Effets des différents des résultats présentés dans une base influencer fortement la charge bacté- systèmes d’élevage sur la de données européenne (EFSA 2007a) rienne des œufs. L’impact de la conta- concernant Salmonella dans les trou- mination bactérienne de la coquille sur contamination par Salmo- peaux de poules pondeuses, étude réa- la qualité des œufs et des ovoproduits, nella lisée en 2004-2005 par l’EFSA, a mon- notamment sur leur contamination par tré une différence significative de la des bactéries pathogènes, reste encore prévalence de Salmonella en fonction mal connu et demandera à être mieux 5.1 / Effets sur la contamination du système d’élevage (Anon 2008). La étudié. des œufs prévalence la plus forte était observée dans les élevages en cages et la plus Les résultats disponibles laissent sup- La majorité des recherches sur la faible dans les élevages au sol avec par- poser que la suppression des cages contamination de la coquille et du cours. Les volières présentaient une pré- conventionnelles par les systèmes alter- contenu de l’œuf s’est concentrée sur valence intermédiaire. Plus de 51% des natifs ne devrait pas augmenter le ris- Salmonella du fait que la contamination souches de Salmonella isolées étaient que d’infection des troupeaux par humaine par Salmonella Enteritidis due des Salmonella Enteritidis. Des résultats Salmonella ou sa diffusion. Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
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Ces différences sont moins marquées dans les élevages commerciaux que dans les études en station expérimentale ce qui pourrait s’expliquer par des différences au niveau de la conduite des différents élevages étudiés. Entre les cages aménagées et les cages conventionnelles, les diffé- rences observées sont plus faibles et moins constantes. Le pourcentage d’œufs pondus au nid mais aussi le type de cage utilisé et l’agencement des aménagements (nid, perchoirs et bac à poussière) peuvent influencer fortement la charge bactérienne des œufs. De nombreux autres facteurs tels que la présence de souillures ou de fêlures sur les œufs, le taux de poussières dans l’air ou la saison peu- vent également influencer la contamination bactérienne des œufs. Les résultats disponibles laissent supposer qu’il y a très peu de risque que le remplacement des cages conventionnelles par des cages aménagées ou par les systèmes alternatifs hors cage pour les poules pondeuses n’induise une quelconque augmentation de l’infection par Salmonella ou de leur diffusion. C’est même le contraire qui est suggéré. Abstract Laying hen breeding systems and hygienic status of the eggs Due to the expected ban in 2012 of conventional cages for laying hens, new breeding systems are being developed. The impact of these systems on the hygienic status of the eggs was studied. The contamination of the egg shell by bacteria is significantly higher in free-range systems compared to furnished or conventional cages. These differences are lower in commercial conditions than in experimental studies. This could be explained by differences in breeding practices in the different breeding sites compared. The differences observed between furnished and conventional cages are lower and not constant. The percentage of eggs laid in the nest but also the disposition of the furniture (nest, perch and scratching area) may significantly affect the bacterial load of the egg shell. Many other factors such as cracks or dirt on the shell, dust concen- tration in the rooms or season may also influence bacterial egg shell contamination. Studies also show that it is highly unlikely that a move from conventional cages to alternative cage systems and non-cage housing sys- tems for laying hens will result in an increase in Salmonella infection and shedding, rather the opposite is expected. MALLET S., HUNEAU-SALAÜN A., HERMAN L., DE REU K., 2010. Système d’élevage et qualité microbienne de l'œuf. In : Numéro Spécial, Qualité de l'œuf. Nys Y. (Ed). Inra Prod. Anim., 23, 183-192. Inra Productions Animales, 2010, numéro 2
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