Tatouages et piercings - Dans quelle mesure les tatouages et les piercings créent-ils des liens sociaux?
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Tatouages et piercings Dans quelle mesure les tatouages et les piercings créent-ils des liens sociaux? AGBO Marion L’homme et la nature FARGEAT Mægan N’DAW Carole Sommaire 1
Introduction ………………………………………… 3 Les tatouages et piercings créent : I. un lien social depuis la préhistoire ……………… 5 II. un lien social dans notre société ………………... 14 III. une exclusion dans notre société ………………... 21 Conclusion …………………………………………… 29 Annexes : Sources ………………………………………… 30 Bibliographie …………………………………… 32 Interview………………………………………… 33 Synthèses ……………………………………………... 35 2
Introduction L’acte de modifier son corps est une pratique qui existe depuis la naissance de l’humanité et qui se perpétue jusqu’à nos jours. En effet, les premières marques de ces décors corporels ont été retrouvées sur des momies datant de la période néolithique. Ils ont aussi été utilisés lors de la seconde guerre mondiale comme signe d’exclusion. Mais depuis peu, ces marquages corporels sont devenus des actes banals et participent même à un phénomène de société et de mode. L’exclusion, la marginalisation ou l’acceptation d’un être dans une société peuvent être le résultat de critères physiques, tels que les tatouages et les piercings. Le mot « tatouage » provient du polynésien « tatau » signifiant « marquer » ou « dessiner » et renvoyant aux verbes « frapper » et « inciser ». Il correspond à l’action de marquer, d’orner une partie du corps d’inscriptions ou de dessins indélébiles. Pour ce faire, il est nécessaire d’introduire des matières colorantes (comme l’encre de chine) sous l’épiderme grâce à de multiples piqûres. Le mot « tattoo » est utilisé pour la première fois en 1772 par le Dr Berchon après un voyage en Polynésie. Il est ensuite francisé en « tatouage ». En revanche, « piercing » est directement emprunté à l’anglais vers 1995, et trouve son origine dans le verbe « to pierce » qui signifie « percer ». Le piercing est une opération décorative pour laquelle on perce la peau, souvent sur une partie mince du corps, pour y placer un ornement de métal. Le lien social désigne l'ensemble des relations qui unissent des individus faisant partie d'un même groupe social et qui établissent des règles sociales entre individus ou groupes sociaux différents. Les tatouages et piercings créent un lien social car ils créent des relations entre les individus qui portent eux-mêmes ces bijoux corporels, mais une exclusion est tout de même créée dans certains cas. Nous allons donc nous demander pourquoi et de quelle manière des décors « superficiels » peuvent permettre la création de liens sociaux, et nous nous demanderons comment, malgré l’engouement qu’ils suscitent, ceux-ci peuvent créer une exclusion sociale. 3
Nous étudierons ainsi le rôle des tatouages et des piercings dans la création d’un lien social depuis la préhistoire (I), puis la place des marquages corporels dans notre société (II), et enfin la création d’une exclusion par les tatouages et les piercings dans notre civilisation (III). 4
I°) Les tatouages et piercings créent un lien social depuis la préhistoire. De tous temps, tatouages et piercings sont les signes d’une exclusion, de la marginalité ou, au contraire, de l’acceptation de l’individu dans la société. Nous allons tout d’abord étudier le cas des tatouages. 1°) Le tatouage. Le tatouage et son évolution suivent une frise chronologique et apparaissent sur l’ensemble du globe terrestre. Le premier tatouage a été découvert sur Otzi, homme des glaces retrouvé gelé dans les Alpes italo-autrichiennes datant de la période néolithique (3500 ans avant JC). Son corps présente une soixantaine de tatouages sous forme de croix et de traits. Selon une théorie, neuf d’entre eux correspondent à des points d’acuponcture réalisés dans un but thérapeutique. Mais rien ne peut affirmer cette hypothèse à ce jour. L’un des tatouages d’Otzi. (http://www.hominides.com/data/images/illus/Otzi/otzi_tatouage.jpg) Plus tard, une momie de 2200 ans avant JC a été retrouvée en Egypte. Son corps était entièrement tatoué de motifs décoratifs, mais ayant un but plutôt sacré et religieux. En Asie centrale, une momie datant de 500 ans avant JC offrait, elle, des représentations de créatures imaginaires. 5
La Polynésie. En Polynésie, le tatouage indiquait souvent une appartenance à un rang social élevé, revêtait un caractère sacré et surnaturel. Symbole de l’acceptation d’un individu à une communauté (passage de l’adolescence à l’âge adulte par exemple), le tatouage était toujours valorisant pour la personne qui le portait. Il était une marque de la singularité de la personne. Effectivement, on ne tatouait que les parties apparentes du corps. Autrefois, les polynésiens des îles tropicales se revêtaient peu et se tatouaient le corps, mais une fois arrivés en Nouvelle-Zélande où régnait un climat plus froid, ils se sont couverts de vêtements et ont concentré leurs tatouages au visage. Tatouage polynésien (http://www.tattoo-tatouages.com/wp-content/uploads/2010/01/tatouage-polynesien1.png) Les Européens ont redécouvert le tatouage grâce à l’exploration dans le Pacifique sud du Capitaine Cook dans les années 1770. En effet, le tatouage était mal considéré dans la culture occidentale à cause des condamnations judéo-chrétiennes qui l’entourent: « Vous ne vous ferez pas d’incisions sur le corps à cause d’un mort et vous ne ferez pas dessiner des tatouages sur le corps » (Ancien testament). Le judaïsme interdisait donc toute inscription entaillée et marquée à l’encre indélébile. 6
Cet ornement est surtout utilisé par les marins; effectivement, ils se bardaient de tatouages sur les parties faibles du corps, telles que le cœur, et sur le bras, signe de puissance. Les marins anglais se faisaient tatouer un crucifix sur le dos afin de décourager leur contremaître de les frapper, car c’était un crime de défigurer une image pieuse. De plus, les « gens de la mer » ont souvent pour pratique de se faire tatouer dans chaque ville d’escale: c’était une preuve de virilité, car la douleur éprouvée au moment du tatouage est souvent intense. Http://a34.idata.over-blog.com/0/19/39/89/george-whale-tatoue-par-doc-forbes-a- vancouver-en-1957.jpg Le tatouage est aussi une technique de reconnaissance utilisée par la police: jusqu’au XIXème siècle, les fiches de renseignement des forces de police comportaient la signalisation et la description de chaque tatouage qui permettait ainsi de caractériser sans erreur un individu. Les tatouages contraints. A travers l’étude de l’histoire et des civilisations, on retrouve de nombreuses traces du tatouage comme punition, comme un moyen de marquage social. Le tatouage forcé et punitif vise la plupart du temps à identifier et à exclure l’individu de la société en le désignant à ses semblables. Durant l’antiquité, dans l’empire romain, les esclaves étaient tatoués de la première lettre du nom de famille du maître entre les deux yeux. De plus, les voleurs, les criminels et les hérétiques étaient aussi marqués. 7
Cette coutume daterait de l’empereur Constantin, qui avait décrété que les criminels destinés aux jeux du cirque devaient être tatoués sur les jambes et les mains, mais jamais sur le visage. En effet, le visage de l’homme ayant été créé à l’image de Dieu, on ne pouvait le scarifier. En revanche, les Grecs réservaient cette pratique à leurs prisonniers de guerre. De plus, les esclaves grecs étaient tatoués d’une chouette qui était le plus souvent présente sur le front pour empêcher toute dissimulation. En France au Moyen Age au XIVème siècle, les mendiants professionnels condamnés à la prison étaient tatoués de la lettre M sur le front, les voleurs punis d'une fleur de lys accompagnée d'un V. Les prostituées aussi étaient marquées. De plus, la flétrissure (application d'un fer brûlant sur l'épaule droite pour les personnes condamnées aux travaux forcés à perpétuité) était chose courante sur la place publique jusqu'à la fin du XIXème siècle. Les tatouages et piercings sont présents durant la seconde guerre mondiale. Pendant la seconde guerre mondiale, les nazis avaient mis en place un système de tatouage pour les juifs et autres détenus des camps de concentration et d’extermination d’Aushwitz. Les tsiganes étaient par exemple tatoués de la lettre Z pour « Zigeuner », et les Aryens (type des individus blancs selon les théories racistes) de la lettre A. Dès l’entrée des prisonniers dans les camps, les SS (police du parti nazi) leur imprimaient un numéro de matricule tatoué à l’intérieur du poignet qui devenait leur seule identité, comme du bétail, dans un processus de déshumanisation. Ce marquage était vécu comme une humiliation par les déportés. Le mot « ka-tzenik » désigne le nom de ce tatouage de la honte et signifie « les déportés des camps » en Yiddish (langue germanique parlée autrefois par les Juifs). http://citizenzoo.files.wordpress.com/2009/12/tatouage.jpg 8
Les marquages corporels localisés en Orient. Au Japon, pendant la période Edo (ancien nom de Tokyo), qui débute vers 1603 et se termine vers 1868, on trouve également des cas de tatouages symbolisant un marquage social: les prostituées les utilisaient par exemple pour attirer plus facilement leurs clients. Le tatouage des criminels était une punition officielle de cette période, du moins jusqu’en 1870. Cette punition visible que constituait le tatouage a engendré une forte population de hors la loi, forcés à l’exil et n’ayant nulle part où aller. On retrouve ici l’origine du crime organisé du Japon moderne et des yakusa, criminels aux tatouages très présents, le marquage étant devenu identitaire chez eux. Tatouages d’un membre des yakusa japonais. http://www.tattoo-spirit.de/content/0401/yakuza/07.jpg L’origine des tatouages est multiple, et nous venons de voir que ceux-ci existent depuis la naissance de l’humanité dans de nombreuses sociétés. Voici maintenant le cas des piercings. 9
2°) Le piercing. Le piercing est récent en Occident, même s’il est connu comme parure exotique depuis au moins aussi longtemps que le tatouage. Il apparaît sur la côte Ouest des Etats-Unis au milieu des années 1970. Ses premiers adeptes sont les communautés marginales: homosexuelles, sadomasochistes, sans oublier les punks qui recherchent la provocation. Suivant les différents endroits où il se trouve, le piercing a différentes origines et différentes significations: Le lobe de l'oreille: ce piercing permettait de distinguer une personne riche d'une personne pauvre. Dans le sud de l'Afrique, les tribus stretchaient les trous: plus ils étaient grands, plus grand était leur rang social. http://www.inoki-piercing.fr/modeles/7/UZOA016/UZOA016-piercing-boucles-doreille- magnetiques-cristal-carre-6mm.jpg l'arcade : le piercing à l'arcade est un piercing moderne; en effet, il n'a pas d'origine tribales ou culturelles et semble avoir été introduit par le mouvement punk au début des années 1980. http://medusaboutik.m.e.pic.centerblog.net/4ybtfyzm.jpg 10
La narine ou le nez: son origine date d'il y a 4000 ans, au Moyen Orient. Il s'est répandu en Inde au XVIème siècle. Là aussi, lorsqu'on le portait, on se distinguait socialement des autres: on était riche. Dès les années 1960-1970, il fut adopté par les Hippies et les Punks. http://piercing.mon-vip.com/medias/1105/12731narinechranneau.jpg Le septum: son origine vient des Papous et d'autres tribus tribales très anciennes. Dans ces tribus, autant les hommes que les femmes se perçaient la cloison nasale pour y passer des bijoux en or la plupart du temps. On ne sait pas l'explication exacte de ces traditions, mais encore aujourd'hui, on peut la retrouver chez d’anciens peuples qui ont survécu (Asie, Amérique du Sud, Afrique...) http://www.piercings-bijoux.com/img/piercing_septum.gif La langue: dans les temples aztèques et mayas, les prêtres se perçaient la langue lors de rituels pour communiquer avec les Dieux. Http://www.le-tatouage.com/medias/tatouages/maxi/piercing-langue-1.jpg 11
La lèvre: les tribus africaines ainsi que sud-américaines s'ornaient les lèvres de bijoux en or pour séduire. Les femmes africaines portaient des plateaux sur la lèvre pour exciter les hommes. 1°) 2°) 1°) http://82.img.v4.skyrock.net/825/piercing-of-freedom/pics/1741260824.jpg 2°) http://www.bijoux-piercing-france.com/Bijouterie/histoire-piercing-labret.jpg Le sein : le piercing au sein était considéré comme un signe de force, de virilité, d'endurance. Les Romains se perçaient les mamelons pour tenir leurs capes et pour montrer leur haut grade. A partir de 1890, ce sont les femmes qui se sont mises à porter des anneaux aux seins pour embellir leur décolleté. http://7c.img.v4.skyrock.net/7c0/piercing0476kitty/pics/2150075183_small_1.jpg 12
Le nombril: la première trace du piercing au nombril remonte aux Egyptiens. Seules les familles royales avaient le droit de se faire percer le nombril. http://ce.img.v4.skyrock.net/cec/myspace63/pics/2168767909_small_1.jpg Les piercings de surfaces: ils sont le résultat de performances, de gens qui ont voulu tester le piercing et aller plus loin... Ces premières performances remontent aux années 1970-1980 dans le milieu underground (milieu marginal). http://www.so-ladies.com/wp-content/uploads/2010/09/Hanche.jpg L’histoire des tatouages et piercings est chargée, et suivant l’endroit où ils se trouvent et à quelle époque on les date, ils ont des significations et des sens différents. 13
II/ Les marquages corporels créent un lien social dans notre société. De nos jours, les tatouages et les piercings ont « bonne presse » auprès de la jeunesse. Nous assistons à une véritable popularisation de ces pratiques. Elles étaient pourtant jadis réservées en Occident aux personnes tels que les punks, les prisonniers ou les marins. Depuis leurs réapparitions dans les années 70, le corps devient alors un accessoire de mode. Ces pratiques ont été vraiment démocratisées dans les années 90, par le biais de « célébrités » telles que Madonna. On se souvient aussi de Jean-Paul Gaultier qui avait révolutionné la chronique en organisant le premier défilé de mode avec des mannequins percés et tatoués. Un mannequin a son nom tatoué dans le cou pour le défilé de Jean-Paul Gaultier. 14
1°) Un phénomène générationnel Aujourd’hui, ces bijoux corporels sont de plus en plus désirés et génèrent un engouement en particulier chez les adolescents et les étudiants. A l’ère du dictat de l’image, de la beauté, de la plastique et du paraître, les tatouages et les piercings permettent d’exister au travers de ce que l’on montre, d’utiliser son corps comme un accessoire modelable à l’infini afin de correspondre au mieux à un idéal personnalisé de la beauté, de l’esthétisme, de la séduction, toutes couches sociales confondues. Outre l’effet de mode ou la volonté d’appartenance à un groupe, ils constituent la création d’un rite de passage mis en œuvre par des marques visibles, et la douleur n’est que la conséquence de cette démarche personnelle. Il est la marque publique et privée d’une véritable identité personnelle. La fascination que le « body art » procure chez les jeunes malgré les risques et inconvénients, résulte de l’incroyable outil d’expression qu’il constitue. Il permet aux jeunes de se réapproprier leur image, en créant un soi cohérent, un équilibre entre le « vu du dedans » et le « vu de l’extérieur » ; il permet aussi de devenir son propre créateur, de se remémorer un évènement important ou une période traumatique (deuil, adolescence, anniversaire, réussite d’un examen, etc.), ou parfois même un acte thérapeutique. Un perçage ou un tatouage nécessite une période de guérison pour cicatriser (quelques jours ou quelques semaines). Cela oblige le sujet à porter une attention toute particulière sur soi et son corps. D'autre part, le tatouage éphémère commence à se répandre en France. Ce genre de tatouage ne peut durer que cinq ans, après quoi les couleurs se retirent et disparaissent petit à petit. La raison de cette disparition est que le tatouage est fait à l’aide de piqûres plus légères et moins profondes et que l’encre est faite à base de matières colorantes naturelles. Quant au tatouage ordinaire, si on désire l'enlever et le faire disparaître, il est obligatoire de passer par la technique du laser. Ainsi, beaucoup d’adolescents préfèrent cette méthode en cas de désintéressement. 15
Le document ci-dessus illustre les désirs d’un marquage corporel prenant comme témoins nos 34 camarades de classe. Nous pouvons observer que la majorité de la classe (soit 38 %) ne possède pas l’envie d’avoir un tatouage ou un piercing. Une assez grande partie (soit 35 %) souhaite un tatouage, en majorité sur le bras, le bas du dos, la hanche, mais certains ne savent pas exactement où l’effectuer. Le restant de la classe voudrait un piercing « facial », ou ne voudrait ni l’un ni l’autre. L’engouement adolescent pour les tatouages et les piercings est le résultat d’un phénomène de mode et le besoin de s’identifier à un groupe. En effet, l’adolescence étant un âge de transition entre le statut d’enfant et l’âge adulte, les futurs adultes sont un peu « égarés ». 2°) Un phénomène médiatique Un nombre constamment croissant de personnes se rendent dans les boutiques de tatouage et on remarque parmi elles de nombreuses personnalités médiatiques. Par exemple : • dans le monde sportif, le footballeur Djibril Cissé : 16
• dans le milieu de la chanson, avec le rappeur Lil Wayne : 17
dans le milieu cinématographique, avec le cas de l’actrice Angelina Jolie : Le rôle des personnalités dans la diffusion des marquages corporels est important ; de ce fait, grâce à leur célébrité, elles créent une influence dans le domaine de la mode. En France, c'est au cours de ces cinq dernières années que le tatouage est devenu un courant général et un phénomène social. Un sociologue français a indiqué que le tatouage est comme la deuxième peau de l'homme et qu'il est un mode d'expression personnelle. L'être humain d'aujourd'hui aspire de plus en plus à une double personnalité ; la première est de faire face à l’opinion générale et la deuxième appartenant à soi-même ou bien avec les amis les plus proches. Et c'est la raison pour laquelle une mère quinquagénaire a fait tatouer une étoile sur son cou et la cache avec ses cheveux. Si par hasard quelqu'un remarque ce tatouage sur son cou, il considère alors la mère d'un œil tout à fait différent et ne peut s'empêcher de s'exclamer : « C'est incroyable, elle est tellement en avance sur son temps ! » Notre société est constamment entourée de publicité. Nombreuses sont les enseignes dont les « pubs » sont faites d’un ou plusieurs marquage(s) corporel(s). • Prenons l’exemple d’un parfum célèbre fabriqué par Jean Paul Gaultier : 18
Nous pouvons remarquer avec facilité les tatouages présents sur le torse du mannequin mais aussi une petite « pointe d’ironie » avec l’idée du préjugé du marin tatoué. • Une publicité au slogan connu « JUST DO IT … » Le tatouage dit tribal fait référence à la virilité ; sur cette image, Eric Cantona nous montre sa volonté et sa force, morale et physique. 19
Les piercings sont aussi montrés dans les médias : • Une publicité dans le journal suisse Dimanche.ch • Une publicité pour les briquets CRICKET Peu à peu, la présence des marquages corporels dans notre société et dans notre publicité gagne du terrain. Les vedettes locales et internationales du cinéma, de la chanson et de la scène les exhibent avec fierté. Les modèles qui arpentent les défilés de mode semblent les trouver indispensables. Ils touchent tout le monde : jeunes et plus âgés, sans distinction de classes ou « de races ». Mais les tatouages et piercings ne sont pas seulement un effet de mode, ils peuvent aussi être une source de rejet de la société : ils créent ainsi une exclusion. 20
III°) Les tatouages et piercings créent une exclusion dans notre société. Les tatouages et les piercings sont à la fois des actes publics et privés, provoquant ainsi de l'admiration ou du dégoût chez les autres membres de la société. Ce dernier, créant un sentiment de rejet, peut aboutir à une exclusion, voulue ou involontaire, dans plusieurs domaines. 1°) Une exclusion involontaire. • Le domaine médical. Chaque acte qui transperce la peau, comme le tatouage et le perçage, peut introduire chez la personne concernée des germes, virus ou bactéries. Ceux-ci peuvent être le point de départ d'une maladie ou d'une allergie, transmise soit par les instruments du professionnel, soit par les germes présents directement sur la peau du client. La présence de sang lors de ces opérations peut aussi permettre la transmission d'infections plus graves, telles que le VIH ou l'hépatite C, pouvant nuire gravement à la santé et provoquer le décès. Constatant l'augmentation de ces pratiques corporelles et les risques qui les accompagnent, l'Académie de la médecine française publie, le 11 décembre 2007, un rapport surnommé « Piercings » et tatouages : la fréquence des complications justifie une réglementation. Dans ce rapport, l'Académie rappelle que tatouages et piercings sont comparables à de petits actes chirurgicaux, et qu'ils doivent donc répondre à des règles d'hygiène strictes. De plus, elle estime que le coût des conséquences médicales éventuelles des piercings et tatouages devrait être pris en charge par des assurances privées et non par l´Assurance Maladie, ce qui exclurait toutes les personnes tatouées et percées du système d'assurance médicale français. L'acte de se faire tatouer est un acte très important, car le dessin obtenu est indélébile et restera présent tout au long de la vie de la personne concernée. Cependant, une nouvelle technique, appelée détatouage, permet de retirer dans certains cas le dessin ineffaçable. Bien entendu, le tatouage étant une opération à but esthétique, le détatouage n'est pas remboursé par la sécurité sociale. 21
Enfin, il n'est pas possible en France de donner son sang directement après l'acte de perçage de la peau. En effet, selon l'établissement français du sang, dès que des aiguilles ou des objets tranchants traversent la barrière cutanée et qu'ils sont utilisés pour plusieurs personnes, il existe un risque de transmission de virus ou de bactéries. Ainsi, une exclusion temporaire de quatre mois est nécessaire pour effectuer un don du sang (ou de la moelle épinière), afin d'éviter tout risque de contamination. • La vie active La présence de tatouages et de piercings peut altérer la recherche d'emploi. En effet, même si ces pratiques corporelles sont de plus en plus acceptées dans notre société, le monde du travail a tendance à toujours les rejeter. On peut y voir ici l'importance de l'apparence et de l'image projetée dans l'univers de l'emploi. Ainsi, plusieurs patrons ont déjà « éliminé » la candidature de certaines personnes en raison de leurs bijoux esthétiques. Pourtant, le code du travail français prévoit et pénalise ce comportement que l'on peut qualifier d'injuste: « Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement (…), aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire (…) notamment en matière de rémunération (…) en raison (…) de son apparence physique ». [Art. L. 1132-1] De plus, la Cour d'appel de Toulouse fit paraître l'arrêt suivant en octobre 2001: « Porter un bijou ne saurait être par principe interdit à une salariée dans l'exercice de ses fonctions, si ledit bijou n'apparaît pas incompatible avec la nature des tâches qui lui sont confiées. » [N° 2001-00557] Mais ces deux textes ne sont néanmoins que des théories car beaucoup de recruteurs pratiquent la discrimination dissimulée, en évoquant un autre motif tel que le manque d'expérience. Cependant, un employeur peut demander à son salarié tatoué ou percé de cacher son marquage si celui-ci revêt un caractère pouvant « nuire à l'intérêt de l'entreprise ». Cet écart du monde du travail crée une réelle exclusion car ne pas avoir d’emploi dans notre société engendre une absence de revenus, donc l’impossibilité d’accéder au crédit, la non existence de cotisation pour la retraite, pas de consommation de masse… Il existe certains cas particuliers : le Ministère de l’Intérieur précise que tout tatouage est strictement interdit pour le personnel policier. Si un tatouage est remarqué lors de la visite médicale, il doit être enlevé si la personne souhaite entrer dans la Police Nationale. 22
En revanche, ils ne sont pas interdits à l’armée, mais ils ne doivent pas se voir lors du port de la tenue (les tatouages dans le cou et sur les avant-bras sont donc interdits). Afin d’illustrer clairement ces propos, nous avons organisé un sondage auprès de trente-quatre de nos professeurs qui ont une plus grande expérience de la société. 23
Colonne1 Que pensez-vous de cette femme ? Vulgaire 12% Originale 30% Trop tatouée 50% Sans opinion 8% Dans quel domaine cette personne officie-t-elle ? Artistique 60% Scientifique 7% Economique 13% Au chômage 13% Autre 7% Cette jeune femme est étudiante en droit. Qu'en pensez-vous ? Je suis étonné 21% Du moment que cela est caché 8% C'est son choix 50% Sans commentaire 21% Pensez-vous que le marquage corporel empêche la pratique d'un métier ? Oui 30% Non 28% Peut-être 42% Pensez-vous que le marquage corporel est représentatif d'un désir de rébellion ? Oui 25% Non 25% Peut-être 50% Pour 50% des personnes interrogées, cette jeune femme est trop tatouée, et même vulgaire pour 12% d’entre eux. Selon 60% de ces personnes, la jeune femme travaille dans le domaine artistique, et lorsqu’elles apprennent que celle-ci fait des études de droit, elles sont 50% à penser que ceci est son choix. Pour respectivement 42% et 50% des individus interrogés, le marquage corporel est peut-être un obstacle lors de la recherche d’un emploi, et il peut aussi être représentatif d’un désir de rébellion. 24
2°) Une exclusion volontaire. 2.1 Les Hippies. D’après David Le Breton, dans les années 70, l’apparition du mouvement hippie contribue au renouvellement du tatouage, que l’on aperçoit notamment sur la côte ouest des Etats-Unis. En plus de leur façon de s’habiller et de vivre, les hippies s’agrémentent d’accessoires corporels tel que les bijoux, les fleurs, les vêtements singuliers, etc, et se peignent le corps dans un but de séduction, de plaisir personnel. La peinture corporelle ou les tatouages des hippies ont pour but de « tourner le dos aux valeurs puritaines de l’Amérique. Hommes ou femmes, ils se couvrent le corps de fleurs, d’astres, de figures psychédéliques, ou bien à des mots en référence à leur mouvement tel que « peace, love, free, etc.» Pour eux le corps est un mode d’expression, de même pour les punks mais sur un mode radicalement opposé. Effectivement, leur désir est de partager la complicité avec les hommes et la nature. Les décorations corporelles sont festives et lancent un appel à l’autre, contrairement au mouvement punk qui est paralysé par le sérieux, la radicalité, la haine de la société, et de soi-même. 25
2.2Les Punks Avant même que le mouvement hippie apparaisse, dans les années 60, la musique est déjà un signe de ralliement. Il est vrai que l’on observe la présence des mods, fan des Beatles, reconnaissables par leur cheveux longs et leurs vêtements à la mode faits sur mesure; et les rockers, dans la mouvance ouverte par Elvis Presley, portant des blousons noirs, recourant aux tatouages, circulant en motos et arborant une virilité agressive, contradictoire à l'esprit des mods. A la fin des années 60, ils disparaissent, les uns dans le mouvement hippie, les autres se convertissent en skinheads, moins radicaux que de nos jours, mais semant déjà la violence dans les stades de football. L'usage du tatouage et du piercing est courant chez les skinheads, représenté par des têtes de mort, emblèmes nationalistes, divinités antiques, etc. Des dessins agressifs s'affichent sur les crânes rasés, le corps est un exutoire de la haine de l'autre et représente toujours une revendication nationaliste. 26
Dans les années 70, dans une volonté de porter en dérision l'apparence physique et vestimentaire, les punks se percent le corps d'épingles, s'accrochant à même la peau des croix gammées, des symboles religieux et toute sorte d'objets singuliers. Le corps est brûlé, mutilé, percé, tailladé, griffé, scarifié, tatoué, dans des vêtements inappropriés. La haine du social se retourne en une haine du corps symbolisant le rapport obligé à autrui. Le corps est délibérément souillé, abîmé, tourné en dérision, attaqué comme support de l'individualité ; Johnny Rotten, le chanteur des SexPistols, a les bras et les mains couvertes de brûlures de cigarettes : « La douleur ne fait pas mal. J'ai fait ça moi-même pour m'amuser. Je pensais que ça pouvait être marrant. Ca ne concerne que moi. Je n'accepterai pas que les gens me critiquent pour ce que je fais à mon propre corps. Parce qu'il est à moi. Si j'ai envie de me couper la jambe, je le ferai. » Le piercing est l'accessoire qui trouble alors le plus dans cette rupture radicale avec la présentation de soi, d'autant qu'il s'agit, par souci d'argent, d'épingles à nourrice plantées dans les joues, les lèvres, les mains ou ailleurs, de boulons, de lames de rasoir, de médailles ou de symboles religieux ou politiques épinglés à même la peau, sur les oreilles, le nez, la poitrine, etc. A cette époque, à l'exception des punks, cette pratique est rarissime; tout ceci dans le seul but d'outrager le corps et de narguer le monde environnant. S'affichent aussi d'autres marques telles que les tatouages, brûlures de cigarette, brandings, scarifications. La peau est ornée d'inscriptions aggravant celles qu'imposent déjà à la vue les vêtements portés : proclamation de haine, de refus de la société, svatiskas (en référence au nazisme et non à l'hindouisme) ou autres, tatoués sur les joues, le front, les épaules, le cou ou ailleurs. 27
Même si de nos jours, le tatouage et le piercing sont relativement bien intégrés dans la société, nombre de gens aiment entretenir la légende maudite du rejet et du mépris dans une sorte de nostalgie inconsciente associant tatouage et marginalité : « La société rejette cette forme d'expression et ceux qui la pratiquent... Aujourd'hui ceux qui sont tatoués sont qualifiés de marginaux ou de déchets de la société» déclare une tatoueuse sur son site internet, ce qui n'est plus tout à fait le cas. "L'histoire est faite par ceux qui disent "NON" et les hérésies utopiques du punk restent son don au monde." Jon Savage. 28
Conclusion Les tatouages et piercings sont devenus des actes fréquents dans notre société, créant de nombreux liens sociaux entre les individus. Leur apparition peut être retracée à la naissance de l’humanité, et on peut remarquer qu’ils ont plusieurs fonctions. Tout d’abord, les marquages corporels peuvent être les signes d’une acceptation au sein d’un groupe ou d’une société, car en les adoptant, l’individu est reconnu comme un être à part entière. On peut citer comme exemple le cas de la culture polynésienne, dans laquelle le tatouage est un acte obligatoire pour passer de l’enfance à l’âge adulte. Mais les marquages corporels peuvent au contraire créer une exclusion, car les autres membres de la société ne les acceptent pas. Ce rejet peut être qualifié de volontaire lorsque les individus souhaitent se démarquer et se marginaliser de la société (comme les Punks ou les membres de gangs). Ils servent aussi de signe de reconnaissance entre les membres de ce groupe marginal. Mais ce rejet peut aussi être non voulu : les individus portant tatouages et piercings sont souvent porteurs de préjugés, et donc exclus du marché du travail par exemple. Cette exclusion touche aussi le domaine de la santé en interdisant le remboursement de l’assurance maladie. Malgré ce risque d’exclusion, les marquages corporels provoquent un véritable engouement de nos jours, touchant principalement les adolescents et les jeunes adultes. Celui-ci peut s’expliquer par l’enthousiasme médiatique porté à leur égard. En effet, arborés par de nombreuses célébrités et représentés dans le domaine publicitaire, les tatouages et les piercings font « rêver ». Suite à ce travail de recherche autour des tatouages et piercings, nous pourrions nous demander comment ceux-ci interviennent en profondeur dans la construction et l’élaboration de groupes marginaux tels que le mouvement gothique. 29
Annexes Sources: Introduction: REY, Alain. Dictionnaire culturel en langue française, édité par Danièle MORVAN, 2005. 341 pages. ISBN : 2 84902179-2 MAURIN, Mireille. Dictionnaire universel de poche, édité par MEVEL Jean-pierre, 1994. 758 pages. Livre de poche. ISBN : 2-253-06439-4 I. Les tatouages et piercings créent un lien social depuis la préhistoire: Otzi–Homme de Similaun, 2002, disponible sur http://www.hominides.com/html/ancetres/otzi.php Niko, L'histoire du tatouage (tatoo) est très difficile à retracer, car même s'il s'agit d'une pratique ancestrale, on ne peut pas encore la situer avec exactitude dans le temps, disponible sur http://www.kustomtattoo.com/tatouage-piercing-paris- tatoo/tatouage-tatoo-histoire-origine.htm Tatouage, disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Tatouage#Histoire Origine du Tatouage Corporel dit Artistique, mis à jour le 15/08/2009, disponible sur www.stylisticorpus.com/rubrique,origine-du-tatouage,699.html Polynésie, Terres Sacrées: le tatouage, 2000-, disponible sur http://membres.multimania.fr/polynésie/tatouage.htm DECAGNEUX, Alain. Les superstitions et croyances des marins, 1999-, disponible sur http://www.pirates-corsaires.com/superstitions.htm II. Les marquages corporels créent des liens sociaux dans notre société: ANCHU,Marie-Eve et BELLEVANCE, Karine. Le phénomène du tatouage perçage chez les hommes, 2001, disponible sur http://www.cvm.qc.ca/glaporte/metho/a02/a203/a203.htm GERVAIS, Marlène. Tatouage et piercing : marqueur identitaire et phénomène psycho-social, juillet 2009, disponible sur http://afiavi.free.fr/e_magazine/spip.php?article755 30
Agence France Presse, Les faux tatouages envahissent les podiums, publié le 13 octobre 2009 et mis à jour le 13 octobre 2009, disponible sur http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.cyberpresse.ca/images/bizphotos/43 5x290/200910/13/115760-mannequin-nom-tatoue-coup- pour.jpg&imgrefurl=http://www.cyberpresse.ca/vivre/mode/200910/13/01-9108 Tatouage de Djibril Cissé, disponible sur http://athletetattoodatabase.com/img/wiki_up/djibril.cisse2.jpg Tatouage de lilwayne disponible sur http://www.doobybrain.com/wp-content/uploads/2009/04/lil-wayne-1.jpg Tatouage de Angelina Jolie disponible sur http://lh5.ggpht.com/_6- jp2FvfU5A/SapPe5CnqcI/AAAAAAAAEJE/YANFWkqMJvU/angelina_tattoo.jpg Publicité « Le mâle » disponible sur http://blogs.ecoles- idrac.com/var/plain_site/storage/images/blogs/market-in-pink/et-jpg-crea-le- male/jpg/3230836-1-fre-FR/JPG.jpg Publicité « Just do it … » disponible sur http://www.nikefever.fr/images/nikefootball_cantona.jpg Publicité paru dans le journal dimanche .ch , disponible sur http://www.tattoo- passion.com/pubs/pub-piercing-dimanche.jpg Publicité pour une grande marque de briquet , disponible sur http://www.tattoo- passion.com/pubs/pub5.jpg III. Les tatouages et piercings créent une exclusion dans notre société: Ministère de la santé, Risques d’infections mesures élémentaires de prévention, disponible sur http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/457.pdf Commentcamarche, L'Académie de Médecine demande un encadrement de la pratique du piercing, 2008, disponible sur http://sante– medecine.commentcamarche.net/news/100016-l-academie-de-medecine-demande-un- encadrement-de-la-pratique-du-piercing ROQUEJEOFFRE, Nicolas. Corps d’armée, 2008, disponible surhttp://colmar.dna.fr/?Corps-d-armee Détatouage et recouvrement, 2005, disponible sur http://www.tasante.com/article/lire/3554/Detatouage-et-recouvrement.html LE BRETON, David. Signe d’identité, Tatouages, piercings et autres marques corporelles. Éditions Métailié, 2002.ISBN : 978-2864244264 31
Bibliographie: DELACROIX, Olivier. Tatoué, percé… ceci est mon corps. Story Box Presse, 2009. Documentaire, 52 min. PIERRAT, Jérôme. Tatouage magazine. Novembre - décembre 2010. COLINON, Marie-Christine. Oxygène : Mon corps, une œuvre d’art. Hydrogène, 2003. ISBN : 2-7324-3066-8 32
Interview de tatoueur-perceur. Lors de nos recherches, nous avions beaucoup de questions sur le sujet des tatouages et piercings à poser. Nous avons donc décidé de rencontrer les tatoueurs – perceurs d’Enghien, qui gèrent l’entreprise Manuel Tatouage, pour y répondre. 1. Depuis combien de temps êtes-vous tatoueur – perceur ? J’exerce cette profession depuis une dizaine d’année. 2. Depuis combien de temps travaillez-vous à Enghien ? J’ai commencé à travailler comme tatoueur à Enghien, j’y suis donc depuis dix ans. Avant de travailler dans ce local, je travaillais dans le boulevard du lac, mais nous avons changé car le lieu était trop exigu. 3. Sachant que vous êtes plusieurs dans votre entreprise, qui s’occupe de quoi ? Nous sommes quatre à travailler dans cette entreprise. Cyril et Edouard pratiquent les tatouages et les piercings en plus d’être cogérants, Valérie est tatoueuse et Stéphanie s’occupe de l’administration et de l’accueil. 4. Avez-vous suivi une formation ? Si oui, laquelle et combien de temps a-t-elle duré ? J’ai reçu une formation sur l’hygiène et la sécurité, mais le métier ne s’apprend pas, il s’acquiert avec l’expérience. Mais il faut tout de même avoir des bases de dessin pour le tatoueur et ne pas avoir peur du sang pour le perceur. 5. Pour être tatoueur, avez-vous fait des études de graphisme ou de dessin ? Non, car celles-ci ne sont pas nécessaires. Par exemple, avant d’exercer ce métier, j’ai fait des études de comptabilité puis de mécanique. J’ai choisi ce métier car il s’agit d’un métier « cool ». 33
6. Pensez-vous que le fait de ne pas avoir de diplôme fait de votre métier un emploi non- reconnu et pourquoi ? Non, je ne pense pas que cela change quelque chose. Je pense que l’expérience fait le reste. 7. Que pensez-vous de votre condition ? (artiste ou technicien) Je me sens plus artiste que technicien, mais tout dépend du statut que nous donne la société. 8. Faites-vous partie du Syndicat National des Artistes Tatoueurs ? Oui, j’en fais partie depuis cinq ans, c’est le seul organisme qui défend notre profession. 9. Que pensez-vous de la sécurité sociale face aux marquages corporels ? Je pense que cela est normal. La personne qui choisit de se faire tatouer ou percer doit assumer ses actes quoiqu’il en soit. 10. Quel type de clientèle avez-vous ? Est-elle hétérogène ? Notre clientèle est complètement hétérogène, elle est même plus féminine que masculine car les hommes ne sont pas décidés à se faire des piercings. Une fois, une femme âgée est venue se faire percer le nez et se faire tatouer un coquelicot sur l’épaule. Nous remercions l’équipe de Manuel Tatouage d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. 34
Synthèses Nom: N’DAW Prénom: Carole Classe: 1ES3 Autres membres du groupe: AGBO Marion et FARGEAT Mægan. Le thème retenu pour nos travaux personnels encadrés est l’homme et la nature, et plus précisément les interventions sur la nature. Parmi le thème de l’homme et la nature, nous avons choisi le sujet des tatouages et piercings. Les disciplines que nous avons abordées dans notre travail sont principalement la sociologie et l’histoire. Nous présenterons notre travail à l’aide d’un dossier organisé. Le but de notre développement répond à la question suivante: Dans quelle mesure les tatouages et piercings créent-ils des liens sociaux? Le premier choix de mon travail personnel encadré était porté sur les énergies renouvelables, mais après plusieurs semaines, j’ai changé de sujet et opté pour les tatouages et piercings car j’ai trouvé cela beaucoup plus intéressant, sachant que le travail que j’entreprendrai serait long. Mais ce thème n’est pas apparu tout de suite, car les membres de mon groupe et moi- même avons hésité entre plusieurs choix, comme la mafia ou la culture « rock », pour enfin osciller entre deux thèmes : le mode de vie des tribus et les tatouages et piercings. Nous avons donc choisi ce sujet qui paraît très stimulant car il permet d’étudier un phénomène qui touche actuellement notre société, et je m’y intéressais déjà avant d’effectuer ce travail, étant moi-même percée. Mes recherches ont été axées sur la création des liens sociaux dans notre société depuis la préhistoire. J’ai aussi composé l’introduction, les annexes et la conclusion. J’ai majoritairement utilisé Internet en naviguant sur plusieurs sites pour vérifier les propos empruntés, mais je me suis tout de même aidé de quelques ouvrages empruntés au CDI. 35
Lors de la production finale, j’ai en partie mis en œuvre le dossier, en recoupant et en mettant en relation les différentes parties. Pendant toute la durée de notre travail, plusieurs étapes se sont succédées : l’étape de réflexion, c'est-à-dire celle de la recherche de la problématique et du plan, qui a été conséquente, mais la plus longue a été celle des recherches car elle a dépassé la date limite fixée aux vacances de Noël, car certaines parties du travail collectif ont été très difficiles à développer. Il y a eu enfin l’étape de la mise en page du dossier, qui nous a pris environ trois semaines. De plus, mon travail a été remis en cause par l’un des professeurs encadrants, car l’ensemble des recherches faites par le groupe s’éloignaient de la matière principale des sciences économiques et sociales. Suite à ce travail de recherche, j’ai appris et mémorisé que les tatouages et piercings créent des liens sociaux, et cela depuis la préhistoire. En effet, ils engendrent une exclusion ou une appartenance à un groupe, et deviennent même dans notre société actuelle un effet de mode. Les objectifs principaux de ce travail collectif de recherche étaient de trouver et de comprendre l’origine des tatouages et piercings, et d’analyser le « pouvoir » que ceux-ci exercent dans notre société actuelle. 36
FARGEAT Maegan 1ES3 Autres membres du groupe : ABGO Marion, N’DAW Carole, Le thème que nous avons retenu est le thème concernant l'Homme et la nature. A partir de ce thème, nous avons choisi le sujet des tatouages et piercings. Les disciplines concernées sont l'histoire et les sciences économiques et sociales. La production proposée sera représentée sous forme de dossier. La problématique de notre dossier est « Dans quelles mesures les Tatouages et Piercings créent-ils des liens sociaux ? » Pour le choix du sujet, nous avions déjà choisi sur le thème de la nature, les énergies renouvelables, nous avions une problématique mais notre professeur nous a dit que c'était trop vaste, nous avons donc changé. Nous avions proposé la mafia, la culture rock, l'esthétique du corps jusqu'à ce que Carole propose les tatouages et les piercings. L'idée nous plaisait mais Marion avait aussi proposé les tribus, après dix à quinze minutes de négociations, les tatouages et piercings étaient retenus. Ce sujet m'a plu car je m'étais fais un piercing aux oreilles en début d'année, je commençais déjà à m'y intéresser avant que Carole n’en parle. Je voulais un sujet qui m'intéresse, où j'aurais envie de travailler dessus, comme cela m'intéressait, j'ai tout de suite dit oui. Nous avions décidé de répartir le dossier en trois parties : l'histoire, la mode et les risques des tatouages et piercings. Ma partie était le risque, j'ai cherché sur internet et j'ai trouvé un livre concernant les changements esthétiques. Pour la production finale, j'ai réalisé la troisième partie, j'ai distribué un questionnaire à choix multiples à différents professeurs puis nous avons interrogé un tatoueur/perceur. J'ai réfléchis à ce qui paraissait le plus important, j'ai sélectionné de nombreuses parties du livre, j'ai fait beaucoup de recherches. 37
J'ai été amené à remettre en cause mes recherches et ma partie. Un de nos professeurs est venu mettre au point nos différentes parties et notre problématique. Nous avons donc dû changer notre problématique ainsi que ma partie car elle ne correspondait pas aux disciplines concernées. J'ai changé les risques que pouvait entraîner le tatouage et le piercing à l'exclusion sociale volontaire ou involontaire. Le tatouage et le piercing sont des éléments présents dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui. En effet, depuis toujours, ces deux marquages corporels existent, aussi bien en Occident qu'en Orient. Ils représentent des cultures, des rituels, des distinctions. Ils permettent aussi d'appartenir à différents liens sociaux qui ont traversés les générations mais causent aussi une exclusion involontaire provoquée par les moeurs encore strictes de nos jours. Cependant, ces exclusions s'adoucissent quelques fois avec la présence de la mode, qui banalise de plus en plus ces marquages. Les tatouages et les piercings créent des liens sociaux lorsqu'il y a par exemple un désir de faire partie d'un groupe social, un mouvement, comme le mouvement punk, les Yakusa (mafia japonaise), ou bien lorsque le marquage corporel est un sujet de conversation, un lien social se créer. 38
Nom : AGBO Prénom : Marion Classe : 1ES3 Autres membres du groupe : FARGEAT Maegan N’DAW Carole Je me suis impliquée dans la proposition de sujets pour notre TPE ; j’avais pour idée première « l’étude des tribus » mais malheureusement, mon professeur de SES n’était pas très enthousiaste, à cause de sa non présence dans la matière. Ensuite, après quelques « discussions » dans notre groupe, nous avons choisi toutes les trois le thème des marquages corporels. J’avais pour objectif d’en apprendre le plus possible même si nous avions quelques connaissances ainsi qu’un dossier présent dans notre livre de SES. Nous pouvions partir d’un bon pied. Après de rudes difficultés à choisir notre problématique, nous nous sommes réparties les tâches : je suis chargée de la partie qui porte essentiellement sur l’influence, de l’effet de mode dans différentes classes sociales. A un moment nous manquions de sources et j’ai été chargée d’aller acheter « Tatouage magazine ». Sur internet nous trouvions beaucoup de sites qui pouvaient intéresser une autre partie, alors nous avons créé un message sur Facebook pour nous les envoyer à tout moment. La sélection des documents est très dure puisqu’un moment j’avais accumulé beaucoup de choses sans aucun intérêt ou même en double ! Au final j’ai pu finir ma partie à l’aide de certains documents qu’une de mes camarades m’a donné. Nous avons été amené à réorganiser tout notre TPE le 23 Novembre 2010, un de nos deux professeurs nous a aidé à réordonner notre plan ainsi que notre problématique si rude à trouver. Cette remise en cause fut comme une étape décisive pour réussir. Nous l’avons surmonté et nous nous sommes remises au travail. 39
J’ai bien aimé travailler sur ce thème, j’avais quelques idées préconçues sur le type de personnes qui portaient ces marquages corporels et elles ont été très vite oubliées, remplacées par de vraies idées et hypothèses. L’étude du sujet touche beaucoup de disciplines ce qui varie les types de documents et toutes les recherches. Tout ce travail m’a fait comprendre que le tatouage et le piercing créent des liens sociaux volontairement ou pas : en effet ceux qui en ont, disent ne pas suivre une mode mais la suivent quand même. Je pense que tous mes objectifs personnels ont été atteints. 40
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