THE GOOD LIFE HORS SERIE - RDAI
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THE GOOD LIFE HORS SERIE Pays : FR Date : Janvier 2019 Périodicité : Irrgulier Page de l'article : p.60-62 Journaliste : Maryse Quinton Page 1/3 THE GOOD WORLD SPÉCIAL MIAMI THE GOOD ARCHITECTURE Construction Signature obligatoire En quèlques années, Miami s'est imposée comme une destination culturelle et touristique majeure. Devenue une capitale hype, elle a échappé à son destin de ville provinciale en misant sur l'art et le design, mais aussi sur l'architecture, levier de sa spectaculaire transformation. Par Maryse Quinton pris un élan considérable depuis quèlques Miami a opéré une profonde métamorphose. 1. MÊME LE QUARTIER DE COCONUT GROVE, EN PERTE La ville est devenue un terrain de jeux pour les DE VITESSE, DEVIENT A LA MODE. années, devenant le levier de la transforma 2. LE PROMOTEUR CRAIG ROBINS A LARGEMENT promoteurs et les architectes qui se pressent tion de Miami. Parmi tous les investisseurs, CONTRIBUÉ À FAIRE DE MlAMI UNE CAPITALE HYPE. pour y investir ou y laisser leur empreinte. Les s'il ne fallait en retenir qu'un, ce serait Craig chiffres donnent le tournis -148 tours ont été Robins, artisan majeur de la mue de Miami, construites, 102 sont actuellement en chan à la tête du promoteur immobilier Dacra. tier -, alors que, rappelons-le, Miami compte Miaméen de naissance, collectionneur d'art et architectes semblent vouloir en être. Mais moins d'un demi-million d'habitants. Et l'his de design, il est l'homme clé de la résurrection ne nous y trompons pas. Derrière ces belles toire se révèle contagieuse. Même le quartier de la métropole du sud. Il a largement oeuvre enveloppes, les intérieurs des appartements de Coconut Grove, en perte de vitesse, devient pour faire de Miami une capitale hype et la font parfois preuve d'une confondante ba à la mode ; les cabinets BIG et DMA - rien que sortir de son destin provincial. ll a d'abord nalité, afin de répondre aux exigences d'une ça ! - y construisent des tours d'habitations. signé la renaissance du Art Deco District de clientèle fortunée qui veut bien s'encanailler Le krach immobilier et la crise financière des South Beach dans les années 90. Avec le succès derrière une façade spectaculaire, mais qui subprimes en 2008 paraissent bien loin tan reste fondamentalement conservatrice. C'est dis que les grues s'activent aux quatre coins plutôt du côté des équipements culturels et de la ville. En pleine effervescence, Miami fait commerciaux qu'il faut chercher l'audace : Sou partie des villes américaines où la spéculation Derrière ces belles enveloppes, Fujimoto a apporté sa délicatesse et son inven les intérieurs sont parfois immobilière est la plus intense. Art Base!, en tivité au centre commercial de Palm Court, tandis que Rem Koolhaas impressionne dans 2002, a marqué le début de cette mutation; d'une confondante banalité. l'afflux de capitaux provenant des investis le Faena District. Toutes les grandes signa seurs d'Amérique du Sud, qui y voyaient une tures européennes se pressent à Miami, po situation culturellement proche de chez eux qu'on connaît. Il est aussi à l'origine du Design sant un nouveau regard sur la ville, important tout en étant plus sécurisée, l'a déclenchée. District. Faire venir Art Basel à Miami ? C'est nos modes de vie et nos influences. Une façon Aujourd'hui, il fait bon investir à Miami, véri encore lui. Une success-story à l'américaine de sortir des standards des architectures cli table porte d'entrée de l'Amérique latine aux qui a profondément métamorphosé la ville. Et matisées, de renouer avec le climat, l'échelle Etats-Unis. L'architecture avant-gardiste, vive parmi les armes de transformation massives, du piéton et de vivre enfin dehors. En 2001, ment encouragée afin de conforter ce statut l'architecture figure au premier plan. Bien sûr, l'extension du musée d'Arata Isozaki, The Bass, à part, nourrit la concurrence féroce que se nombreuses sont les tours génériques sans fut un tournant, amorçant un nouveau cap livrent les promoteurs. âme qui tutoient les cieux floridiens. Cepen vers la culture et l'architecture. Depuis, les dant, le nombre de bâtiments conçus par des plus grands architectes s'y investissent : Renzo L'influence majeure de Craig Robins signatures prestigieuses y est impressionnant. Piano, BIG, Sou Fujimoto, Norman Foster, Rem Miami et l'architecture, une histoire qui ne Pour les promoteurs et les investisseurs, le Koolhaas, Rafael Moneo, Zaha Hadid, Herzog nom de l'architecte est devenu un argument date pas d'hier. Qu'il s'agisse des beach houses & de Meuron, Studio Gang... L'inventaire res colorées au bord de l'océan ou des immeubles semble à s'y méprendre à la liste des lauréats commercial pour séduire les acheteurs, au Art déco, l'imagerie fait partie de l'inconscient même titre que la surface d'un appartement, du prix Pritzker - ou des futurs... A coup sûr, collectif. Mais cette connivence historique a la luxueuse terrasse ou la piscine. Tous les • Miami ne s'y est pas trompé. Tous droits réservés à l'éditeur DUMAS 9684965500501
THE GOOD LIFE HORS SERIE Pays : FR Date : Janvier 2019 Périodicité : Irrgulier Page de l'article : p.60-62 Journaliste : Maryse Quinton Page 2/3 Zoom sur les architectes qui Arata Isozaki sculptent l'identité de Miami et David Gauld, en 8 bâtiments emblématiques Bass Art Muséum (3) Dans l'histoire de l'architecture Herzog & de Meuron, 1111 Lincoln Road (1) contemporaine à Miami, il y a un avant et un après-Arata Isozaki qui a oeuvre sur un En 2010, Herzog & de Meuron apposent leur patte à Miami bâtiment précurseur: le Bass Beach en ressuscitant le Art Muséum. L'architecte japonais est la première grande 1111 Lincoln Road, où se trouvait le bâtiment de la banque signature à avoir construit SunTrust. Limmeuble a été à Miami Beach, incitant la ville transformé en ensemble mixte à s'engouffrer dans la double mêlant appartements et voie de l'architecture et de l'art. commerces. Mais la pièce En 2001, il livre l'extension de ce musée né en 1964 maîtresse de cette opération est, sans conteste, le spectaculaire et situé sur Collins Avenue, parking à ciel ouvert imaginé dans un bâtiment Art déco des années 30 construit par le tandem bâlois. Dans une structure béton très expressive, par Russel Pancoast. En 2017, le musée a été entièrement les voitures sont mises en scène, rénové par l'architecte empilées sur sept niveaux, échappant aux standards new-yorkais David Gauld. Collaborateur d'Arata Isozaki habituels. Au début de l'année, les deux architectes ont pendant de nombreuses également achevé la tour années, ce dernier avait déjà travaillé sur le projet résidentielle Jade Signature, qui abrite, sur 57 étages, initial. Deux ans et 12 M $ 192 appartements luxueux avec plus tard, le musée a rouvert terrasse, dans le nord du quartier. ses portes, confortant sa Un édifice en béton inspire position d'institution culturelle par «le modernisme tropical incontournable de Miami. qui fait partie du patrimoine architectural de Miami». Sou Fujimoto, Palm Court (4 et 5) Tolila+Gilliland, Paradise Plaza (2) Sur le papier, rien ne prédestinait Sou Fujimoto, fervent défenseur Aux côtés des starchitectes qui d'une architecture poétique se pressent à Miami, l'agence et délicate, à construire un française Tolila+Gilliland a eu centre commercial à Miami. l'occasion d'imprimer sa marque Ce choc des cultures donne lieu à un bâtiment remarquable dans le Design District. Sur qui transcende avec brio la place piétonne, dénommée Paradise Plaza, les architectes ont sa vocation mercantile. Pierre angulaire de la zone piétonne puisé dans la culture locale, mais aussi dans le climat, pour imaginer du Design District, le Palm Court un ensemble de commerces sur s'inspire de la nature, comme deux niveaux reliés avec terrasses nombre d'œuvres de l'architecte hautes. « Mettre fes matériaux au japonais. Ici, le climat imprévisible et ses tempêtes centre des choix architecturaux, convoquer les cinq sens, oser pluvieuses ont donné le ton, matérialisé par une façade une sensualité de la matière, offrir onirique formée d'ailettes de une perception sensible», voilà ce qui a guidé Gaston Tolila et verre bleuté. Sur deux niveaux Nicholas Gilliland pour concevoir et sous 13 mètres de hauteur, les boutiques sont distribuées cette opération, où le losange se décline en façade sous la forme par des ruelles protégées par cette enveloppe transparente de briques de terre cuite émaillée. La couleur est savamment qui forme l'espace architectural. Une première pour Sou travaillée, faisant écho à l'architecture traditionnelle, à l'art Fujimoto qui n'avait, jusqu'alors, des premiers Indiens de Floride jamais utilisé la couleur ou aux fameux chalets de plage. ni le verre de cette manière. Tous droits réservés à l'éditeur DUMAS 9684965500501
THE GOOD LIFE HORS SERIE Pays : FR Date : Janvier 2019 Périodicité : Irrgulier Page de l'article : p.60-62 Journaliste : Maryse Quinton Page 3/3 Au programme : DMA, Faena Forum (6) 83 appartements de 511 Dans le casting architectural à 1 071 m2, pour des tarifs de Miami figure, bien annonces entre 5,6 et évidemment, l'agence CMA 21 M$. de Rem Koolhaas. En 2016, le complexe Faena ouvre Muséum Garage (8 et 9) ses portes dans le quartier ll s'agit d'un projet du même nom, à Miami emblématique du Design Beach. Les différents bâtiments (le Forum, District: le Muséum Garage, le Bazaar et un parking) l'un des concepts hors norme partagent une écriture à l'initiative du promoteur commune: des façades en américain Craig Robins. Il a sélectionné cinq béton blanc, irrégulièrement perforées. Influencés par personnalités - quatre le Guggenheim new-yorkais, architectes et un artiste - deux bâtiments - l'un qui ont uni leurs forces dans ce projet: l'agence cylindrique, l'autre cubique - s'enroulent pour accueillir new-yorkaise WORKac, le Forum, centre névralgique l'artiste français Nicolas Buffe, les Espagnols Clavel culturel de l'opération. Le Bazaar s'installe dans un Arquitectos, les Américains ancien hôtel des années 30 KIR (Keenen/Riley) et transformé pour accueillir des l'Allemand J. Mayer H. Chacun d'eux a imaginé une commerces. Enfin, le parking abrite les véhicules avec vue oeuvre singulière, l'ensemble formant un cadavre exquis sur l'océan. L'architecte néerlandais a également architectural aussi réjouissant livré, en 2018, deux qu'éclectique. Difficile de des trois tours du luxueux soupçonner l'agencement intérieur qui se déploie complexe Park Grove, dans sur sept niveaux: 800 places le quartier de Coconut Grove, de parking et des commerces dans le sud de la ville. au rez-de-chaussée. Zaha Hadid, Elastika (7) Renzo Piano, Eighty Seven Park (10) Plutôt qu'avec un bàtiment, c'est avec une oeuvre d'art que la regrettée Zaha Hadid Parmi les nombreuses tours a laissé son empreinte résidentielles de luxe dans le Design District qui voient le jour à Miami, celle de Renzo Piano occupe de Miami. Dans le Moore Building, édifié en 1921, une position à part. Situé l'architecte irako-britannique au calme dans le quartier a convoqué tout son de North Beach, en périphérie savoir-faire, jamais aussi de la ville, Eighty Seven Park convaincant qu'à petite surplombe un parc arboré et profite d'une vue imprenable échelle. Tout en fluidité, façon chewing-gum, sur la mer. En osmose Elastika établit le dialogue avec ces éléments naturels, l'architecture propose avec le bâtiment historique, reliant les niveaux entre 70 appartements conçus eux par une sculpture pour «profiter du grand air», tridimensionnelle. explique le promoteur, en marge de l'agitation L'installation, présentée à Art Basel Miami en 2005, urbaine. Lagence RDAI est finalement devenue s'est vu confier pérenne. Parmi les projets l'aménagement intérieur, de l'agence Zaha Hadid tandis que les paysagistes de West 8 signent les jardins Architects, le gratte-ciel futuriste One Thousand et le parc privatifs. C'est Muséum devrait le premier projet résidentiel prochainement tutoyer de Renzo Piano les deux de Miami. aux Etats-Unis. Magique! Tous droits réservés à l'éditeur DUMAS 9684965500501
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