ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST

 
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ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
ÉTUDE SUR
     LES CARACTÉRISTIQUES
            DES CAPTEURS

Groupe de travail
du Département
Image de la CST

                    JACQUES GAUDIN
                       ALAIN SARLAT
                      GILLES ARNAUD
                       YANN CAINJO
                    BAPTISTE MAGNIEN
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
La CST est la première association de techniciens du cinéma et de l’audiovisuel française. Née en 1944,
    elle défend le travail collectif et promeut l’excellence technique pour permettre l’aboutissement de la
    vision de l’équipe artistique. La CST respecte cette vision et en garantit la traduction sur l’écran pour l’en-
    semble des spectateurs.

    À ce titre, la CST accompagne les salles de cinéma qui souhaitent proposer une expérience optimale à
    leurs spectateurs et assure la Direction technique de plusieurs festivals, dont le Festival International du Film
    de Cannes. La CST est également devenue la maison des associations pour la quasi totalité des associa-
    tions de professionnels de l’industrie cinématographique.

    Les actions de la CST se traduisent enfin par l’organisation de groupes de travail pour définir les bonnes
    pratiques professionnelles qui deviendront des recommandations techniques, parfois même adoptées
    en normes et standards. Ces travaux se déroulent au sein des cinq Départements de la CST : Production/
                                                                                                                                  ÉTUDE SUR
    Réalisation, Son, Post-production, Diffusion-Distribution-Exploitation et le Département Image qui a réalisé
    cette présente étude.

    La CST est une organisation principalement financée par le CNC.
                                                                                                                        LES CARACTÉRISTIQUES
                                                                                                                               DES CAPTEURS

                         CST – COMMISSION SUPÉRIEURE TECHNIQUE DE L’IMAGE ET DU SON

                                     22/24 AVENUE DE SAINT-OUEN – 75018 PARIS
                                                                                                                                     Groupe de travail
                                                      www.cst.fr
                                                                                                                        du Département Image de la CST

                                     Délégué général : Baptiste Heynemann
                               Responsable de la communication : Myriam Guedjali
                                  Maquette : fabiennebis.wixsite.com/graphisme
                                                  Février 2019

2                                                                                                                                                        3
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
SOMMAIRE
    1 INTRODUCTION                                                             6   4 MÉTHODOLOGIE                                                              20

    A BUT DE CETTE ÉTUDE                                                       6   A MÉTHODES DE LA NORME ISO 12232                                            20
    B PROTOCOLES ENVISAGÉS                                                     8     1 Méthode du plan focal                                                   20
                                                                                     2 Méthode basée sur la moyenne arithmétique de la luminance de la scène   21
    2 DONNÉES DU PROBLÈME                                                      9
                                                                                   B MÉTHODE DÉVELOPPÉE PAR ALAIN SARLAT                                       21
    A IMPORTANCE DE LA TAILLE DU CAPTEUR                                       9
                                                                                     1 Estimation de la sensibilité                                            22
      1 Rendement quantique                                                   10     2 Estimation de l’étendue utile                                           23
      2 L’étendue utile                                                       10
      3 Profondeur de champ                                                   10   C MÉTHODE DÉVELOPPÉE PAR BAPTISTE MAGNIEN                                   25
      4 Bruit                                                                 11     1 Dispositif expérimental                                                 25
      5 Diffraction                                                           11     2 Tableaux et courbes                                                     26
      6 Fonction de transfert de modulation (FTM)                             13     3 Analyses et interprétations                                             28

    B TECHNOLOGIES DES CAPTEURS                                               13   D DÉTERMINATION DE LA SENSIBILITÉ SELON LES DONNÉES CONSTRUCTEUR            28
      1 CCD et CMOS                                                           13
                                                                                   E LA CARACTÉRISATION DU BRUIT                                               29
      2 FSI et BSI                                                            14
                                                                                   F LA MESURE DE RÉPONSE SPECTRALE                                            29
    C SÉPARATION DES PRIMAIRES                                                14

      1 Séparation à prismes (tri CCD ou tri CMOS)                            14
      2 Séparation par matrice de filtres colorés (mono capteur)              15   5 CONCLUSION                                                                33

      3 Importance du dématriçage                                             15

                                                                                   6 ANNEXES                                                                   34
    3 MIRES DE CONTRASTE, TYPES DE FICHIER ET OUTILS D’ANALYSE                16
                                                                                   A INDICES EV / IL                                                           34
    A LES MIRES DE CONTRASTE                                                  16
                                                                                     1 Calcul de l’indice EV pour 100 ISO                                      34
      1 Les mires Xyla 	                                                      16     2 Rapport de contraste EV et linéaire                                     34
      2 Arri Dynamic Range Test Chart DRTC-1 	                                16     3 Table des indices EV pour 100 ISO (Sekonic Cine Master)                 35
      3 TE264                                                                 16
      4 La mire réalisée par Alain Sarlat à l’École Nationale Louis Lumière   16
                                                                                   B CALCUL DE LA SENSIBILITÉ ISO D’UN FILM NÉGATIF COULEUR                    36

                                                                                   C NORME ISO 12231 VOCABULAIRE                                               36
    B LES DIFFÉRENTS TYPES DE FICHIER RAW                                     16
                                                                                     1 Gain                                                                    36
      1 Les fichiers DNG                                                      17
                                                                                     2 Fonction incrémentale du gain                                           36
      2 Les fichiers Arri RAW                                                 17
                                                                                     3 Incrémentation du signal de sortie                                      36
      3 Les fichiers RAW Panasonic                                            18
                                                                                     4 Bruit de sortie                                                         36
      4 Les fichiers RAW SONY                                                 18
                                                                                     5 Limite d’exposition maximale                                            36
      5 Les fichiers RAW RED                                                  18
                                                                                     6 Limite d’exposition minimale                                            36

    C LES OUTILS LOGICIELS D’ANALYSE UTILISABLES                              19
                                                                                   D PIXEL                                                                     37
      1 Matlab                                                                19
      2 GNU Octave                                                            19
      3 RAW Digger                                                            19   7 BIBLIOGRAPHIE                                                             38

4                                                                                                                                                                   5
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
1      INTRODUCTION                                                                                                 tout en l’absence d’un filtre anti-aliasing adapté. Il faut donc se faire à l’idée que la vidéo numérique constitue
                                                                                                                              un média différent de l’argentique et de la vidéo traditionnelle, même si des rappels et des similitudes entre les          1
                                                                                                                              uns et les autres existent.
          A But de cette étude                                                                                                Les caméras numériques peuvent être utilisées principalement de deux manières : soit pour produire un enreg-
                                                                                                                              istrement vidéo, encodé en composantes vidéo numériques et compressé, avec toutes les restrictions que cela
    Avec l’avènement du numérique, il est devenu indispensable, pour le directeur photo, de connaitre les caracté-
                                                                                                                              comporte, soit pour produire une image plus riche, de type « cinéma », qui demandera un traitement en post-
    ristiques du capteur de la caméra qu’il utilise.
                                                                                                                              production : c’est le mode RAW. Il va de soi que c’est cette seconde option qui permettra de juger de toutes les
    Pour évaluer ces caractéristiques, différentes approches peuvent être envisagées :
                                                                                                                              qualités d’une caméra, le mode vidéo constituant un nivellement de la dynamique et de la richesse de l’image.
     Soit une approche subjective basée sur une scène avec une silhouette lumière permettant d’évaluer un ren-
                                                                                                                              En sortie du capteur, la lecture analogique des tensions issues des photosites est convertie en valeurs numériques
    du artistique mais qui ne vaut que pour des essais particuliers ;
                                                                                                                              et codée. À partir de là, l’enregistrement du signal peut se faire de deux manières :
     Soit une approche objective basée sur des mesures et permettant de tracer une courbe sensitométrique ai-
    sément diffusable.                                                                                                         L’information est totalement « développée » dans la caméra, encodée en mode composantes et compressée
                                                                                                                              dans un fichier vidéo [figure 1] ;
    Le but de cette étude est finalement modeste : comment réaliser, pour un capteur, l’équivalent de la courbe car-
    actéristique que nous réalisions en argentique ?                                                                           L’information est écrite plus ou moins directement, soit en linéaire, soit en log, avec parfois même une compres-
    Cette courbe apportait à l’opérateur des informations indispensables : étendue utile, sensibilité, latitude de pose,      sion, dans un fichier dit RAW [figure 2]. La caméra renferme ainsi une partie du labo sans que la documentation
    défauts éventuels. Ces informations n’étaient établies que pour un couple stock d’émulsion/labo, et pouvaient             soit toujours claire à ce sujet. La lecture peut s’effectuer ensuite, soit dans un flux vidéo numérique qui transmet
    donc varier avec un autre stock d’émulsion du même modèle et de la même marque et un autre labo, voire le                 en réalité des valeurs binaires, soit en lisant directement les valeurs numériques du fichier RAW.
    même labo quelques mois plus tard.                                                                                        L’enregistrement RAW permet de préserver au maximum les informations de l’image en évitant de les dégrader
    Que signifie « sensibilité de capteur » et peut-on utiliser sa cellule pour poser une image numérique ?                   par un traitement dans la caméra, celle-ci n’étant rien d’autre qu’une station graphique portable, et donc très
                                                                                                                              optimisée car devant traiter, en temps réel, un grand nombre d’opérations : dématriçage, matriçage primaire
    Alors qu’en argentique, il suffisait de changer d’émulsion pour changer de type de capteur, en numérique nous
                                                                                                                              (matrix), gammas, knee, correction de contours, codage vidéo composantes (Y,Cb,Cr), compression etc. En
    sommes pour ainsi dire prisonniers des caractéristiques du capteur : étendue utile, sensibilité et colorimétrie. Il est
                                                                                                                              mode RAW toutes ces opérations seront traitées a posteriori sur des stations
    donc indispensable de les définir rigoureusement. Le parallèle avec la sensitométrie argentique constitue donc
                                                                                                                              graphiques d’étalonnage plus efficaces, infiniment plus souples et moins lim-
    notre base de départ pour déterminer un protocole qui nous donnera des résultats objectifs.
                                                                                                                              itées en ressources, et travaillant en RGB et non pas en codage composantes
    Par ailleurs, le grain d’une émulsion constitue une trame aléatoire tandis que la structure des photosites d’un           Y’,Cb, Cr, codage destructeur de l’espace colorimétrique qui se trouve en
    capteur constitue un réseau géométrique régulier ce qui peut provoquer des effets indésirables de moirage sur-            effet divisé par 6 [figure 3]. Ce codage, inventé au départ pour la télévision, est
                                                                                                                                                                                                                  Lien PC          Lien Mac
                                                                                                                              peu adapté aux exigences de l’étalonnage du cinéma numérique.

                                                                                                                              Les buts de cette étude sont donc
                                                                                                                              les suivants :
                                                                                                                              1. Déterminer l’étendue utile du
                                                                                                                              capteur.
                                                                                                                              2. Caractériser le rapport signal
                                                                                                                              sur bruit.
                                                                                                                              3. Déterminer la sensibilité du
                                                                                                                              capteur.
                                                                                                                              4. Déterminer la sensibilité spec-
                                                                                                          Figure 1
                                                                                                                              trale du capteur et la Tempéra-
                                                                                                        Flux vidéo            ture de Couleur générant le moins
                                                                                                        traditionnel.         de bruit.

                                                                                                                              La méthode utilisée s’inspire de la
                                                                                                                              sensitométrie argentique : exposi-
                                                                                                                              tion du capteur à travers une mire
                                                                                                                              de contraste pour réaliser un sen-
                                                                                                                              sitogramme numérique, relevé de
                                                                                                                              valeurs, tracé de la courbe, puis
                                                                                                                              interprétation de cette courbe.

                                                                                                                              Accessoirement, cette étude
                                                                                                                              cherche également à tordre le
                                                                                                                              cou à certaines idées reçues
                                                                                                                              et à faire bouger les lignes par
                                                                                                                                                                               Figure 3
                                                                                                                              rapport à certains fabricants qui              Illustration de la réduction de l’espace de quantification d’une image
                                                                                                                              ne communiquent qu’assez peu,                  codée en composantes vidéo Toutes les parties hachurées du cube de
                                                                                                                                                                             quantification Y, Cb, Cr correspondent à de l’espace perdu :
                                                                                                          Figure 2           voire pas du tout, sur la structure            RGB 8 bits 16 777 216 couleurs
                                                                                                        Enregistrement RAW.   de leur fichier RAW.                           YCbCr 8 bits 2 728 790 couleurs

6                                                                                                                                                                                                                                                     7
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
B Protocoles envisagés                                                                                                          2     DONNÉES DU PROBLÈME
    Le protocole envisagé, même s’il est ouvert à des évolutions futures, doit prendre en compte un certain nombre
    de contraintes :                                                                                                                      A Importance de la taille du capteur
     Les capteurs sont de tailles différentes, du micro 4/3 jusqu’au 24 x 36 mm voire plus ;                                     La taille du capteur détermine la taille des photosites et cette dernière est déterminante dans de nombreux do-
                                                                                                                                   maines tels que la sensibilité, la dynamique, la profondeur de champ, la diffraction et la FTM (Fonction de Transfert
     On ne peut pas opérer par contact, contrairement au film, à cause de la présence de divers filtres, des lentilles           de Modulation) [tableau 1]. La taille des photosites dépend également de la définition du capteur : en photo par
    gaufrées, etc.                                                                                                                 exemple, la course aux pixels a rapidement atteint une limite car, avec une densité de photosites plus grande,
                                                                                                                                   donc des photosites plus petits, on réintroduit les défauts propres aux capteurs de petite taille.
    Deux approches peuvent être envisagées, avec ou sans objectif :

     La méthode avec objectif consiste à projeter l’image d’une mire sur le capteur via un système optique, le                                                                                                 Dimensions capteur
    plus simple étant d’utiliser un objectif présentant peu de flare, à l’ouverture requise, et dont les caractéristiques                               Caméra                             H en mm            L en mm          Diag. en mm          Ratio brut
    sont par ailleurs disponibles et mesurables. Cette méthode avec objectif présente l’intérêt d’enregistrer l’image
    d’une mire comportant de nombreuses zones pouvant couvrir jusqu’à 21 EV en une seule passe, d’où un gain                                         Super 16 mm                              6.72              11.95               13.71               1.78
    de temps considérable et un repérage très simple, mais elle a l’inconvénient d’intégrer la transmission spectrale                                35 mm 2 perf                             9.1                16.1               18.49               1.77
    de l’objectif ainsi que ses éventuels défauts, dans la mesure. L’idéal serait d’utiliser une optique à miroir, dite cata-
                                                                                                                                                    S35 mm 3 perf                             13.9               24.9               28.52               1.79
    dioptrique, car dépourvue d’aberration chromatique et neutre du point de vue transmission, mais outre que ces
    objectifs ne disposent pas d’un diaphragme mais d’une ouverture fixe, ce sont toujours des objectifs de longue                                  Vidéo 1/3” 4:3                            3.6                 4.8               6.00                1.33
    focale et très encombrants ce qui poserait des problèmes au niveau du banc optique.                                                             Vidéo 1/2” 4:3                            4.8                 6.4               8.00                1.33

     La méthode sans objectif consiste à éclairer directement le capteur à l’aide d’une source tungstène ponc-                             Vidéo 2/3” 4:3 monture B4                        6.6                 8.8               11.00               1.33
    tuelle : c’est la méthode dite du plan focal. La source est une source tungstène normalisée basse tension, régu-                         Vidéo 2/3” 16:9 monture B4                       5.39               9.58               10.99               1.78
    lée, de type sphère intégrante produisant un éclairement uniforme du capteur. La variation EV est obtenue en
    faisant varier la vitesse d’obturation de 1/3 en 1/3 d’EV (voir partie 4.A.1). Cette méthode est bien adaptée aux                            Blackmagic Pocket                             7.                12.5               14.33               1.79
    boîtiers photo sur lesquels l’obturateur peut varier de 1/3 en 1/3 d’EV selon les préconisations ISO, mais pas né-                             Blackmagic 2.5K                            8.8                15.8               18.09               1.80
    cessairement aux caméras numériques qui ne possèdent pas toujours des variations d’obturation aussi subtiles,
                                                                                                                                                       Micro 4/3                              13.5                18.               22.50               1.33
    sauf à utiliser le clear scan, et se trouvent limitées par les vitesses lentes si on se cale sur 24 ou 25 i/s. Par ailleurs,
    les poses longues génèrent du bruit sur le capteur, la norme ISO recommandant de ne pas dépasser le 1/30ème.                                       AJA CION                               11.9               22.5               25.45               1.89
    La plage d’obturation du 1/8000ème au 1/30ème couvre 8 EV ce qui est inférieur à la dynamique des caméras                                         RED RAVEN                               10.8                23.               25.41               2.13
    actuelles. Il reste la possibilité de reculer la source mais aux courtes distances, les erreurs de mesure au luxmètre
                                                                                                                                                    Canon 7D M II                             14.9               22.3               26.82               1.50
    peuvent être importantes. En résumé, c’est une bonne méthode pour déterminer la sensibilité d’un capteur. En
    revanche, elle rend laborieuse la détermination de l’étendue utile, surtout si l’on veut couvrir 16 EV par 1/3 de                               Sony F3, FS100U                           13.3               23.6               27.09               1.77
    valeur et si, de plus, l’on veut mesurer cette étendue utile pour toutes les plages de sensibilité proposées par la                      Sony F5/F55, FS5, FS7, FS700U                    12.7                24.               27.15               1.89
    caméra.
                                                                                                                                                       Sony F65                               13.1               24.7               27.96               1.89
                                                                                                                                                Arri ALEXA AMIRA 16:9                         13.4               23.8               27.31               1.78
                                                                                                                                             Panasonic Varicam 35 / LT                        12.9               24.5               27.69               1.90
                                                                                                                                                   Sony NEX APS-C                             15.6               23.5               28.21               1.51
                                                                                                                                              Canon C100, C300, C500                          13.8               24.6               28.21               1.78
                                                                                                                                                    RED Scarlet-W                             13.5               25.6               28.94               1.90
                                                                                                                                                 Arri ALEXA mode 4:3                          17.8               23.8               29.72               1.34
                                                                                                                                                    ANSI S35 Silent                          18.66              24.89               31.11               1.33
                                                                                                                                                   RED Mysterium-X                            14.6               27.7               31.31               1.90
                                                                                                                                            Arri ALEXA Open gate Mode                        18.13              28.17               33.50               1.55
                                                                                                                                                  RED Dragon 6K FF                            15.8               30.7               34.53               1.94
                                                                                                                                           Sony A7, Nikon D810, Canon 5D                      24.                 36.               43.27               1.50
                                                                                                                                                  RED Weapon 8K W                             21.6              40.96               46.31               1.90
                                                                                                                                                  Arri ALEXA 65 (Full)                       25.59              54.12               59.87               2.11
                                                                                                                                               Arri ALEXA Spherical WS                       22.64              54.12               58.66               2.39

                                                                                                                                     Tableau 1. Quelques dimensions de capteurs : film, vidéo et numérique illustrant la très grande variété présente sur le marché
                                                                                                                                   actuellement.

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ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
1 Rendement quantique
     Le rendement du capteur dépend de plusieurs facteurs, mais, en premier lieu, de la surface de ses photosites.
     À l’instar des cristaux d’halogénure d’argent en argentique, plus la surface des photosites est grande plus le                                                                                                                                                 2
     rendement du capteur sera important car des photosites de plus grande taille peuvent capter plus de photons.
     Pour un même ratio et une même résolution, donc avec le même nombre de photosites, un capteur 2 fois plus
     large et 2 fois plus haut aura des photosites d’une surface 4 fois plus grande, et aura ainsi un rendement 4 fois
     plus important [figure 4].

           2 L’étendue utile
     L’étendue utile pour un capteur est le nombre d’EV, ou de diaphragmes, que ce capteur peut restituer entre
     l’exposition maximale, correspondant au point de saturation, et l’exposition minimale, valeur la plus basse ayant
     un niveau de bruit acceptable (voir définitions en annexe).
     Plus les photosites ont une grande surface, et donc plus le capteur est grand, plus ils peuvent accumuler de
     charges et donc capter des informations dans les hautes lumières. Comme ils sont par ailleurs plus sensibles,
     l’image résultante présentera également plus d’information dans les basses lumières. Son étendue utile globale
     sera donc plus grande.

                      350   m2

                      300   m2

                      250   m2

                      200   m2

                      150   m2

                     1000   m2
                                                                                                    Figure 4
                                                                                                  Surface théorique maximale
                       50   m2                                                                   des photosites en fonction de
                                                                                                  la largeur du capteur pour         Figure 5
                                                                                                  une définition HD : la courbe    Profondeur de champ à une distance donnée en fonctionde la largeur du capteur à focale équivalente pour conserver l’angle
                                                                                                  est exponentielle. [La taille    de champ.
                        0   m2                                                                   réelle des photosites est bien
                                                                                                  entendu nettement inférieure
                                                                                                  à la taille théorique de la
                                                                                                  mosaïque.]                       Vous pouvez télécharger une feuille de tableur illustrant le phénomène ici (NB : les graphiques ne
                                                                                                                                   s’afficheront pas en ligne.)
           3 Profondeur de champ
     La gestion de la profondeur de champ permet, dans un but esthétique, de séparer le sujet du fond. L’utilisation
     d’un grand capteur donnera un aspect “cinéma” à une vidéo, les capteurs de petite taille ne permettant pas de
     détacher le sujet du fond. On peut, tout au contraire, intégrer son sujet au décor. Les deux choix se respectent tant                4 Bruit
     qu’ils sont le résultat d’une intention. Ce qu’il faut en conclure, c’est que pour un petit capteur la profondeur de          Un capteur de grande taille sera par ailleurs moins sensible au bruit : il dispose d’une meilleure dissipation thermique
     champ devient très grande et donc un flou d’arrière plan sera très difficile à réaliser.                                      liée à sa surface, il est plus sensible donc demande un gain plus faible. La norme ISO 15739 définit avec précision la
     Si nous tenons compte que :                                                                                                   mesure du bruit.

              H = F² / (N x CoC)
              H : hyperfocale en mètre, F : focale en mètre, N : ouverture géométrique                                                    5 Diffraction
              CoC : cercle de confusion en mètre                                                                                   La diffraction intervient lorsqu’on ferme le diaphragme au-delà d’une certaine ouverture. On quitte alors le do-
     La progression de l’hyperfocale, fonction de F², n’est donc pas linéaire mais exponentielle. L’appa­rence des courbes         maine de l’optique géométrique pour entrer dans celui de l’optique ondulatoire : l’image, d’un point, une étoile
     de profondeur de champ résultantes, liées à la largeur du capteur, sont donc sensiblement de type hyperboles.                 par exemple, devient une tache, le cercle d’Airy [figure 6], qui sera d’autant plus grande que l’ouverture sera
                                                                                                                                   petite. La diffraction dégrade donc sérieusement la résolution des optiques au-delà d’une certaine ouverture.
     Sur le graphique [figure 5], les courbes bleue et rouge affichent les limites de netteté avant et arrière. La figure ré-
                                                                                                                                   Le diamètre de cette tache dépend de l’ouverture selon la formule :
     sultante affiche la profondeur de champ en fonction de la largeur du capteur, à angle de prise de vues constant,
     profondeur de champ qui se situe donc entre la courbe verte, limite avant, et la courbe rouge, limite arrière. Cette                                   d = 2,44 . . N
     profondeur de champ sera donc très grande avec un capteur de petite taille ce qui « collera » le sujet sur le fond                                     d en nm si  longueur d’onde en nm,
     de manière parfois peu esthétique et elle deviendra très faible avec un capteur de grande taille.                                                      N ouverture géométrique.
10                                                                                                                                                                                                                                                             11
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
6 Fonction de transfert de modulation (FTM)
                                                                                                                                                Il est beaucoup plus facile de construire des optiques pour un capteur de grande taille que pour un capteur
                                                                                                                                                de petite taille. En effet, si on divise par exemple la taille d’un capteur par 2, il faudrait pour conserver la même
                                                                                                                                                                                                                                                                                                      2
                                                                                                                                                résolution que l’optique associée puisse passer des fréquences doubles. Le prix d’une telle optique serait donc
                                                                                                                                                multiplié par 2, 3 voire 4. Malheureusement, dans la réalité, c’est tout l’inverse qui se passe : pour obtenir des
                                                                                                                                                caméras ou des appareils photo bon marché les fabricants sont obligés de rogner sur tous les éléments possibles,
                                                                                                                                                taille du capteur, qualité optique, processeur d’image.

                                                                                                                                                En dehors des qualités des objectifs, tout circuit électronique tend à atténuer les hautes fré­quences, donc les fins
      Figure 6
     Cercle d’Airy.                                                                                             P                               détails de l’image. Les caractéristiques même de l’électronique associée aux photosites vont jouer sur la FTM.

                                                                                                                                                Par ailleurs le gain de l’électronique associée aux photosites va varier selon la technologie et la taille des cap-
     On peut illustrer ce phénomène avec une feuille de tableur à télécharger ici. Les couleurs, qui                                            teurs générant du bruit ce qui est préjudiciable à la FTM.
     correspondent à une mise en forme conditionnelle, ne s’afficheront pas en ligne.
                                                                                                                                                Enfin, pour les capteurs de petite taille, la diaphonie électrique2 est un très gros problème en raison de la faible
     Cette feuille de tableur [figure 7] illustre la diffraction, en fonction de la largeur du capteur et de                                    distance entre les photosites.
     l’ouverture, pour une résolution horizontale de 2K, 4K, 6K ou 8K.
                                                                                                                                                Une mesure de FTM est donc appropriée pour caractériser un capteur et l’électronique qui l’entoure. La norme
                                                                                                                                                ISO 12233 définit précisément la mesure de la réponse en fréquence spatiale (Spatial Frequency Response ou SFR).

                                                                                                                                                       B		 Technologies des capteurs
                                                                                                                                                        1 CCD et CMOS
                                                                                                                                                Apparus en 1970 dans les Laboratoires Bell et donc historiquement les plus anciens, les capteurs CCD laissent
                                                                                                                                                peu à peu place aux capteurs CMOS. Ce sont deux technologies très différentes présentant chacune divers
                                                                                                                                                avantages et inconvénients. Moins sensibles au demeurant les capteurs CMOS ont fait d’énormes progrès et,
                                                                                                                                                devant la course aux pixels et à l’ultra-haute définition, ils tendent à s’imposer à cause de leur faible con-
                                                                                                                                                sommation, de leur rapidité de traitement : pas de zones mémoires complexes comme sur les capteurs CCD.
                                                                                                                                                Si les capteurs CCD, de type HAD ou FIT, équipent encore nombre de caméras HD broadcast, les capteurs
                                                                                                                                                CMOS sont bien adaptés aux hautes fréquences de l’ultra haute définition. Par ailleurs de gros progrès ont
                                                                                                                                                été faits sur les capteurs CMOS pour éviter en particulier les artefacts de rolling shutter qui provoquent la dé-
                                                                                                                                                formation des objets dans les panoramiques ou les objets en mouvement et surtout pour améliorer leur sensi-
                                                                                                                                                bilité (Sony ClearvidTM et ExmorTM). De plus, leurs sous-couches électroniques peuvent déjà inclure des étapes
                                                                                                                                                décisives du traitement comme le gain et même la conversion analogique/numérique ce qui limite le bruit
                                                                                                                                                extra-capteur.

                                                                                                                                                                                CCD                                                                   CMOS
      Figure 7. Diffraction en fonction de la largeur du capteur.
                                                                                                                                                                    Charge Coupled Device                                     Complementary metal oxyde semi-conductor

     Vous pouvez télécharger ici le fichier Excel.                                                                                                               Coût de fabrication important                                 Coût de fabrication faible si série importante

                                                                                                                                                                               Lenteur                                                      Rapidité de traitement
     Pour les calculs,  = 555 nm, ce qui correspond au pic de sensibilité spectrale
     de la vision humaine. Soit N l’ouverture géométrique (diaphragme). La dif-                                                                                      Consommation élevée                                Consommation très faible (cent fois moins que les CCD)
     fraction commence lorsque le diamètre du cercle d’Airy dépasse la dimen-                                                                                                                                                            Moins bonne uniformité
                                                                                                                                                                         Bonne uniformité
     sion d’un photosite (domaine orange).                                                                                                                                                                                       (corrigée par une mémoire de matrice)
                                                                                                                                                         Rendement quantique élevé (jusqu’à 80 %)                                 Rendement quantique plus faible (25%)
     Elle devient inacceptable lorsque le rayon du cercle d’Airy  = 1,22. . N
     (critère de Rayleigh) dépasse l’entraxe entre deux traits, sachant que pour                                                                          Étendue utile (dynamique range) élevée                                           Étendue utile plus faible
     faire un trait noir sur fond blanc, il faut deux colonnes de photosites [figure 8],                                                                                 Bonne sensibilité                                         Sensibilité plus faible (bruit plus élevé)
     une pour le noir et l’autre pour le blanc1 : domaine rouge sur le graphique.
                                                                                                                                                                      Blooming ou Smear
     Le critère de Rayleigh suppose par ailleurs que l’objectif ait une très bonne                                                                                                                                                               Rolling shutter
                                                                                                                                                         (trait blanc vertical sur les hautes lumières)
     « fonction de transfert de modulation ».
                                                                                                                                                           Obturateur global : scintillement global                           Obturateur par ligne : scintillement par bande

                                                                                                                      Figure 8
     1. NB : Le fait de devoir utiliser deux colonnes pour dessiner un trait correspond par ailleurs au théo-       Représentation du critère   2. La diaphonie optique et la diaphonie électrique, optical crosstalk ou electrical crosstalk, constituent un parasitage optique ou électrique
     rème de Nyquist-Shannon sur la quantification.                                                                 de Rayleigh.                entre deux zones très proches d’un composant. C’est une des défis majeurs pour la conception d’un capteur.

12                                                                                                                                                                                                                                                                                               13
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
2 FSI et BSI                                                                                                            2 Séparation par matrice de filtres colorés (mono capteur)
     L’architecture traditionnelle FSI (Front Side Illumination = Illumination par l’avant) laisse peu à peu la place à une   L’avènement de la photographie numérique et la rencontre de la photo et de la vidéo ont contribué à s’af-
     architecture BSI (Back Side Illumination = Illumination par l’arrière) [figure 9], comme la technologie Sony ExmorTM,    franchir des prismes séparateurs et à imposer, pour le cinéma numérique, des caméras mono-capteur.
                                                                                                                                                                                                                                                          2
     qui améliore considérablement l’efficacité quantique et la sensibilité, et diminue la diaphonie optique2 en rédui-
     sant la lumière parasite réfléchie sur les couches métalliques du capteur. Cette architecture permet également           Sur les caméras mono capteur la séparation des primaires est obtenue par une matrice de filtres colorés placée
     de créer des composants plus min­ces, d’utiliser des objectifs à plus grande ouverture et présentant un angle de         devant les photosites. Divers systèmes de matrices colorées existent [figure 11], avec parfois plus de 3 primaires,
     champ plus large (CRA = Chief Ray Angle).                                                                                la plus utilisée étant celle de Bayer. Ces systèmes ne permettent pas d’obtenir directement une image RGB : il
                                                                                                                              faut dématricer le signal issu des photosites.
     Par ailleurs, d’autres technologies dével-
     oppées par Sony et réservées pour le mo-
     ment à des applications industrielles, Starvi-
     us™ [figure 10] et Pregius™, constituent des
     améliorations notables des capteurs CMOS.
     La technologie Pregius, dite “global shutter                                                                               Figure 11
     pixel technology”, apporte un obturateur
                                                         FSI                                                           BSI    Quelques
                                                                                                                              exemples de
     global d’une façon similaire à une structure                                                                             matrices.             Filtre colonne                Filtre Rockwell                Filtre de Bayer
     CCD, annulant ainsi l’effet de rolling shutter,
     mais pour une définition pour le moment in-
     férieure au 4K. Autre intérêt, la 3ème généra-                                                                                 3 Importance du dématriçage
     tion de cette technologie décompose l’im-
                                                                                                                              Les technologies à mono capteur imposent, lors du développement numérique, un dématriçage, aussi connu
     age en 64 zones pouvant disposer chacune
                                                                   Figure 9                                                  sous le néologisme de débayerisation. Cette étape constitue une interpolation des valeurs issues des photo-
     d’un temps d’exposition différent.                           Architecture FSI et BSI.
                                                                                                                              sites permettant de les convertir en pixels vrais (voir annexe D. Pixel) et d’obtenir ainsi les valeurs numériques
     La technologie Starvius décompose, elle, chaque élément d’image en 4 sous-photosites, à 2 temps d’intégra-               R, G, B caractérisant chaque pixel. Le résultat global dépend beaucoup des algorithmes utilisés lors de cette
     tion différents, l’un rapide et l’autre long, selon une matrice Quad Bayer, ce qui permet d’enregistrer des im-          phase clef. C’est pour cette raison que, dans la mesure du possible, il est important pour cette étude de pou-
     ages HDR en vidéo 4K. Ce sont des axes de progrès qui apparaîtront tôt ou tard sur les caméras grand public              voir accéder directement aux valeurs numériques du fichier RAW pour s’affranchir de tout type d’interpolation
     et sur les caméras de cinéma numérique.                                                                                  [figure 12].

                                                               L : Long-time
                                                               integration
                                                               S : Short-time
                                                               integration

       Figure 10.
     Technologie
     STARVIUS™
                                       Mode normal                                       Mode HDR
                                                                                                                                                 Ce qu’enregistre le capteur.                            Image interpolée.

            C	 Séparation des primaires                                                                                                 Figure 12
                                                                                                                                       Interpolation d’un fichier RAW.

            1 Séparation à prismes (tri CCD ou tri CMOS)                                                                      L’étape de dématriçage est une étape cruciale qui peut être faite dans la caméra ou, en mode RAW, a poste-
                                                                                                                              riori, avec des moyens beaucoup plus puissants et des algorithmes plus performants.
     La séparation des primaires par des prismes associés à des filtres est la plus ancienne : c’était la seule technol-
     ogie utilisable avec des tubes pour obtenir une image couleur. Ces derniers ont ensuite été remplacés par des            L’interpolation la plus simple est une interpolation bilinéaire mais elle ne tient pas compte de la forme des objets
     CCD. L’avènement des caméras tri-CCD a marqué toute une époque et continue d’opérer sur nombre de                        et peut provoquer des artefacts couleur en particulier des moirages. Des interpolations plus évoluées existent
     caméras broadcast HD et même UHDTV, cette technologie présentant une grande rapidité de traitement (pas                  comme l’interpolation par constante de teinte, pondérée adaptative, par filtrage dans l’espace de Fourier, ou
     de dématriçage) et une excellente séparation des primaires. Les prismes présentent cependant de nombreux                 encore l’interpolation GEDI (Green Edge Directed Inter­polation), cette dernière étant considérée par les experts
     inconvénients physiques et optiques :                                                                                    comme l’une des meilleures, mais ce traitement peut demander des dizaines d’opérations pour créer chaque
      Encombrement                                                                                                          pixel ce qui reste un problème pour opérer dans la caméra, en temps réel, sur une image animée.
      Vignettage
      Aberrations chromatiques                                                                                                              Lien Wikipedia sur                     Thèse d'Harold Fellipeau
      Nécessité de formules optiques rétrofocus pour les courtes focales                                                                   le dématriçage ici.                       sur le dématriçage ici.
      Incompatibilité avec les optiques de cinéma traditionnelles
14                                                                                                                                                                                                                                                   15
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
3  MIRES DE CONTRASTE, TYPES DE FICHIER                                                                                   1 Les fichiers DNG
                                                                                                                               Le type de fichier DNG, Digital Negatif, a été développé par Adobe à partir de la structure des fichiers TIFF,
           ET OUTILS D’ANALYSE                                                                                                 Tagged Image File Format, dans le but de créer un espéranto des fichiers RAW à la fois pour la prise de vue et
                                                                                                                               pour l’archivage. C’est un format ouvert encodé de 8 à 32 bits pouvant contenir une image RAW matricée ou                       3
                                                                                                                               une image déjà développée, c’est-à-dire dématricée.
           A		 Les mires de contraste                                                                                          Un fichier DNG peut, en théorie, être codé en log ou en linéaire sur 8, 16 ou 32 bits avec ou sans compression et
                                                                                                                               intégrer de nombreuses métadonnées comme un profil (LUT), voire une géolocalisation.
     Les mires présentant une étendue utile suffisante ne peuvent être que du type rétro-éclairées.
                                                                                                                               Un certain nombre de caméras (Varicam LT, BlackMagic) ou encore d’enre-gistreurs externes (Atomos Shogun ou
           1 Les mires Xyla                                                                                                    un Odyssei 7 Q+) permettent d’utiliser ce mode d’enregistrement. On peut regretter qu’un plus grand nombre de
     Les mires Xyla, d’un prix relativement élevé, couvrent jusqu’à 26 EV/IL et ont une forme particulière                     constructeurs n’offre pas cette option. Cependant, les vidéos DNG se présentent sous forme d’un dossier conte-
     en xylophone pour minimiser le flare dans les hautes lumières. Elles incorporent une source et un sys-                    nant des milliers d’images DNG ce qui n’est pas forcément commode à manipuler : on a plus l’habi-
     tème d’obturateur-masque permettant d’isoler une plage précise.                                                           tude, en vidéo, de considérer un plan comme un seul fichier encapsulant toutes les images, un code
                                                                                                                               temporel et même le son.
           2 Arri Dynamic Range Test Chart DRTC-1                                                                              Une description très complète peut se trouver ici.
     Cette mire est constituée de filtres rotatifs et permet de couvrir 15,5 EV/IL. La boîte à lumière n’est pas fournie. Le
     logiciel d’analyse ARRI Aquamat Universal DRTC est fourni et tourne sous Windows.
                                                                                                                                     2 Les fichiers Arri RAW
           3 TE264                                                                                                             Le système ARRI RAW se base sur un log C dont la formule, et donc la courbe, change selon la sensibilité affichée
     Cette mire par transparence de 20 zones suivant la norme ISO 14524/15739 présente un contraste                            sur la caméra [figure 13]. Le traitement se fait en 16 bits linéaires dans la caméra puis est converti en log C sur
     de 1 : 1 000 000 soit un écart d’environ 20 EV. Elle est commercialisée par Image Engineering à moins                     10 bits ou 12 bits avant écriture dans le fichier.
     de 900 F. Ce site commercialise également de nombreuses autres mires.                                                     C’est donc un fichier RAW en 10 bits ou 12 bits log qui est enregistré. La courbe log dépend de la sensibilité af-
                                                                                                                               fichée sur la caméra ; la sensibilité n’est donc pas une métadonnée.
           4 La mire réalisée par Alain Sarlat                                                                                 L’intérêt de ce système est de pouvoir quantifier différemment les basses lumières ou les hautes lumières selon le
             à l’École Nationale Louis Lumière                                                                                 réglage de la sensibilité sur la caméra. Une sensibilité faible privilégiera le rendu des hautes lumières et à l’inverse
                                                                                                                               une sensibilité haute celui des basses lumières [figure 14].
     Cette mire est constituée de deux coins issus d’un sensitographe “type 6”. La première comporte 21 plages
     par pas de 2/3 ∅ et la seconde 21 plages par pas de 1/3 ∅ qui ne couvre que les 7 premiers EV de la gamme
     supérieure. Ces plages, composées de dépôts de carbone, sont parfaitement neutres ; leur étal et leur col-
     orimétrie ont été contrôlées par un spectroradiomètre Minolta CS‑2000. Les 3 plages les plus claires sont pourvues
     sur la moitié d’un filtre neutre 0.10 dans le but de cerner de façon plus précise le point de saturation.
     Cette mire offre au total un écart de 14 EV.
     Elle est positionnée devant une sphère intégrante d’Ulbricht-Blondel ESSERT offrant un étal suffisant
     pour la plage testée et une température de couleur de 3200K.
     Au centre de la mire, un cercle vide muni d’un bouchon d’obturation permet de mesurer au préal-
     able la luminance de la source et de régler ainsi diaphragme et obturateur de la caméra.

           B		 Les différents types de fichier raw
     L’intérêt du mode RAW est de chercher à préserver le maximum d’information et de dynamique.C’est à tort que le RAW
     est souvent appelé Négatif Numérique puisque,comme énoncé précédemment,une partie du développement est
     effectué dans la caméra et que, par ailleurs, sa progression est positive.

     L’inconvénient d’un fichier RAW est, certes, d’être plus volumineux mais il faut rappeler qu’un fichier RAW non
     dématricé ne contient que le tiers des informations que contiendrait un fichier RGB extrapolé ou même un fichier
     composantes vidéo Y’CbCr non compressé avec la même profondeur de quantification. Tous les photographes
     savent qu’avec la même profondeur de quantification et la même résolution, un fichier RAW est toujours moins
     volumineux qu’un fichier Photoshop dématricé et cela dans un rapport de 1 à 3 (sans tenir compte des calques
     éventuels).

     Chaque fabricant a développé son propre type d’encodage RAW. En cas d’impossibilité de lecture directe
     des valeurs inscrites dans le fichier RAW (du fait de l’absence de communication de la part des fabricants),
     Adobe DNG Converter sera utilisé pour transformer le RAW en DNG mais sans certitude d’une transpa-
     rence absolue dans la conversion.

     Il est indispensable de connaître les différents types de solutions dites RAW, les courbes de transfert et les profon-
     deurs de quantification pour comprendre les limites, les avantages et les inconvénients de tel ou tel système.             Figure 13. Fonctions de conversion linéaire/log selon le réglage de la sensibilité

16                                                                                                                                                                                                                                                        17
ÉTUDE SUR LES CARACTÉRISTIQUES DES CAPTEURS - Groupe de travail du Département Image de la CST
C	 Les outils logiciels d’analyse utilisables
                                                                                                                            Ces outils permettent de lire directement les valeurs à l’intérieur de beaucoup de fichiers RAW donc sans altéra-
                                                                                                                            tion due à une interprétation, ou dématriçage, souvent appelée développement.                                            3
                                                                                                                                  1 Matlab
                                                                                                                            Matlab est un environnement de développement par scripts orienté mathématiques, mais aussi trait-
                                                                                                                            ement de l’image et traitement du signal.

                                                                                                                                  2 GNU Octave
                                                                                                                            Disponible pour Linux, Max OS ou Windows, GNU Octave est une alternative libre et gratuite à Matlab.

                                                                                                                            Octave est compatible avec de nombreux scripts Matlab ce qui évite d’avoir à réécrire les scripts
                                                                                                                            dans un nouveau langage.

                                                                                                                                  3 RAW Digger
                                                                                                                            Raw Digger est un outil d’analyse des fichiers RAW. Ce n’est pas un outil de « développement » RAW.
                                                                                                                            La version complète permet de créer des grilles d’analyse de l’image et d’exporter les valeurs issues
                                                                                                                            du fichier RAW dans un fichier de type tableau de données CSV. Cette version permet également
                                                                                                                            de créer des profils (LUT).

      Figure 14. Courbe de rendu résultante EV/log selon la sensibilité

           3 Les fichiers RAW Panasonic
     La Varicam Pure est une version de la Varicam 35 équipée d’un module partenaire,Codex,permettant d’enregistrer
     en RAW 4096x2160 non compressé 12 bits en V-Log jusqu’à 120 i/s (10 bits au-delà) et s’appuyant sur le standard DNG.
     À noter que la balance des blancs est faite préalablement et n’est donc pas une métadonnée. Cette gamme
     de caméras présente également la particularité de posséder deux sensibilités ISO nominales, 800 ISO et 5000 ISO.
     La Varicam LT peut également, via une double liaison SDI 3G, enregistrer en RAW sur un Atomos Shogun ou un
     Odyssei 7 Q+ en DNG. Le V-RAW a les mêmes caractéristiques que sur la Varicam Pure : 4K 12 bits non compressé,
     mais jusqu’à 60 i/s maximum.

           4 Les fichiers RAW SONY
     Sony propose, via les interfaces idoines, des fichiers RAW X-OCN (X–Original Camera Negative) 16
     bits en mode linéaire. X-OCN ST est la version standard ; X-OCN LT est la version allégée, compressée
     sans pertes visibles. Sur la Venice, Sony propose également deux modes de sensibilité (500 ISO et
     2500 ISO). Sur la F65, la température de couleur n’est pas une métadonnée.
     Plus d’informations ici

           5 Les fichiers RAW RED
     RED a fait du mystère un outil marketing. RED propose un fichier RED RAW compressé R3D. L’espace couleur
     proposé est un espace REDWideGamutRGB (RWG) basé sur un
     blanc D65 et un log sur 10 bits Log3G10 pour lequel le gris à 18 %
     se retrouve à 30 % de la valeur numérique de sortie.
     Un SDK (Software Development Kit) est disponible en téléchar-
     gement.                                                                 Workflow        White paper         SDK

18                                                                                                                                                                                                                                              19
4       MÉTHODOLOGIE                                                                                                                            2 Méthode basée sur la moyenne arithmétique de la luminance
                                                                                                                                                              de la scène
                                                                                                                                                   Cette méthode utilise un objectif, et est donc particulièrement adaptée aux appareils photo compacts.
            A	 Méthodes de la norme iso 12232
                                                                                                                                                   Elle consiste, dans un premier temps, à calculer la luminance moyenne de la scène en cd/m². Le plus simple est
     Quelles sont les causes de dégradation de l’image de part et d’autre de l’exposition optimale ?                                               de filmer une charte de gris neutre à 18 % uniformément éclairée remplissant totalement l’image, le point étant
                                                                                                                                                                                                                                                                               4
                                                                                                                                                   fait sur l’infini pour ne pas introduire de coefficient de tirage.
      La sous-exposition (signal trop faible) donne une image avec du bruit, en particulier dans les basses lumières.
     Dans ce cas, l’exposition minimale dépend du niveau de bruit que l’on peut tolérer, notion subjective ;                                       La sensibilité basée sur le rapport signal sur bruit est déterminée de la manière suivante :
      La sur-exposition (signal saturé) conduit à un écrêtage de toutes les hautes lumières au delà du point de satura-                          Pour mesurer la luminance de la scène, l’éclairage est gradué jusqu’à ce que l’image de la charte à 18 % pro-
     tion, valeur déterminable de manière objective.                                                                                               duise une valeur de sortie moyenne égale à 18/106 de l’échelle entière. Pendant ce réglage, le temps d’expo-
                                                                                                                                                   sition est maintenu constant. L’échelle entière est atteinte, soit dès que l’imageur sature, soit dès que le conver-
     Publiée pour la première fois en 1998 et réactualisée depuis, la norme ISO 12232:2006(E), destinée aux appareils
                                                                                                                                                   tisseur AN (analogique-numérique) de la caméra atteint sa valeur maximale. La sensibilité ISO est alors donnée
     photo numériques (Digital Still Cameras) définit l’indice d’exposition recommandé et la sensibilité ISO.
                                                                                                                                                   par la formule :
     La norme propose deux méthodes de calcul, qui donnent des valeurs de sensibilité différentes :

      une méthode basée sur la saturation du signal donc calée sur les hautes lumières ;

      une méthode basée sur le bruit donc calée sur les basses lumières.                                                                         N        ouverture photométrique de l’objectif utilisé pour la mesure
     Ces deux méthodes aboutissent à des indices d’exposition différents pour une même OETF3.                                                      LS/N x   luminance en cd/m² de la charte de gris à 18 % engendrant les rapports SNR = 10 ou SNR = 40
     Pour chacune de ces méthodes, la norme considère deux approches :                                                                             t        temps d’exposition en secondes
      sans objectif — mesure photométrique dans le plan focal ;
                                                                                                                                                   15.4     constante déterminée pour un objectif à 90 % de transmission, un facteur de vignettage de 0.98 et
      avec objectif — mesure photométrique sur charte de gris.                                                                                   moins de 10° d’écart par rapport à l’axe de la scène. Elle peut être calculée en tenant compte de la formule de
                                                                                                                                                   transfert :
     L’intérêt de chaque mode de calcul ISO dépend du type d’application :

      Lorsque les conditions d’éclairage sont contrôlées, comme lors d’une prise de vues en studio, les indices d’ex-
     position sont sélectionnés pour donner la meilleure image possible, avec les hautes lumières de l’image tombant
     juste en dessous du point de saturation. Ce type de situation d’exposition est décrit par l’indice ISO basé sur la                            La sensibilité basée sur le point de saturation est déterminée de la manière suivante :
     saturation ;

      Lorsque les conditions d’éclairage sont inférieures aux conditions idéales, un indice ISO basé sur le bruit est
     plus utile. Dans ce calcul, le rapport signal sur bruit (SNR : Signal to Noise Ratio) est utilisé pour calculer l’indice
     ISO. Cet indice ISO (S) correspond au réglage maximal de l’indice d’exposition pour atteindre le rapport SNR =10                              Ou encore, en appliquant la formule de transfert :
     (première image acceptable) et SNR = 40 (première image excellente).

             1 Méthode du plan focal
     Le capteur est éclairé sans objectif par une source tungstène basse tension, régulée, de façon que la distance
                                                                                                                                                   Lsat     luminance en cd/m² de la charte de gris à 18 % au point de saturation
     entre le capteur et la source soit telle que les plus larges dimensions de la source ou du capteur ne soient pas
     plus grandes que 1/20ème de la distance source capteur pour qu’ainsi l’éclairement soit uniforme. L’éclairement
     est pris au luxmètre au niveau du plan focal donc en reculant l’appareil pour la mesure. Le temps de pose ne
     doit pas excéder 1/30ème de seconde.

     La sensibilité basée sur le rapport signal sur bruit (SNR) est déterminée par :
                Snoise10 = 10 / H S/N10 pour SNR = 10 (Première image acceptable)                                                                           B		Méthode développée par alain sarlat
                Snoise40 = 10 / H S/N40 pour SNR = 40 (Première image excellente)

     H est la lumination en lux.secondes, avec H = E.t pour chacune des deux conditions (E est l’éclairement en lux, t                             Alain Sarlat, enseignant à l’École Louis Lumière, a développé une méthode originale. La solution retenue est
     est le temps d’exposition en secondes).                                                                                                       une solution avec objectif. Elle consiste à filmer une mire composée de deux gammes de gris rétro-éclairées à
                                                                                                                                                   l’aide d’une seule et même optique dite de référence (voir partie 2.B.3). L’optique retenue est un 50 mm Zeiss
     La sensibilité basée sur le point de saturation est déterminée par :                                                                          Planar en monture PL qui sera adapté sur toutes les caméras. Cette optique sera aussi utilisée pour les mesures
                Ssat = 78 / HSAT                                                                                                                   de réponses spectrales. Elle est caractérisée en terme de transmission spectrale, les courbes OETF obtenues
     HSAT est la lumination qui produit le signal valide maximal (non écrêté et sans artefact d’éblouissement de type                              sont pondérées par ce facteur (voir partie 4.F).
     bloom ou smear), appelée aussi point de saturation.
                                                                                                                                                   L’idée centrale de cette méthode repose sur le principe d’exposition pour les hautes lumières, comme en posi-
     3. OETF : Opto-Electronic Transfer Function, c’est la courbe de transfert lumination/valeurs numériques encodées. En numérique ce terme est   tif. On lit les valeurs numériques RGB du fichier RAW et on trace la courbe OETF (lumination/valeurs numériques).
     impropre car nous ne mesurons pas des tensions en sortie de capteur, mais des valeurs numériques après conversion analogique/numérique
     avec parfois des modifications effectuées dans la caméra avant même cette étape. Cependant OETF est le terme utilisé internationalement
                                                                                                                                                   Les valeurs de chaque plage de la mire sont lues directement dans le fichier RAW via un script MATLAB sur une
     par les différents instituts de normalisation. Nous l’utiliserons donc dans cette étude.                                                      moyenne de 30 images pour minimiser l’incidence du bruit inter-image.
20                                                                                                                                                                                                                                                                        21
 Ls : luminance de la plage de saturation sur la mire en cd/m²
                                                                                                                                                       N : ouverture photométrique
                                                                                                                                                       t : temps d’exposition en secondes
                                                                                                                                                      Nous en déduisons :
                2 –1n
                                                                                                                                                                                                                                                                                      4

                                                                                                                                                      Par ailleurs, comme EV = 2 log2(N) – log2(t) et EV = log2 (Lm) + log2(S) – log2(k) nous obtenons :

                                                                                                                                                       Lm : luminance de la plage de gris moyen (18 %) diffus.
                                                                                                                                                       S : indice d’exposition
                                                                                                                                                       k : facteur dépendant de l’étalonnage du posemètre
                                                                                                                                                      D’où nous obtenons :

                                                                                                                                                      Avec un facteur k de 12.5, nous trouvons

                                                                                                                                                      Ls / Lm exprime le rapport de contraste linéaire entre le point de saturation et le point 18 % diffus.

                                                                                                                                                      Si nous considérons que nous avons 2 EV d’écart entre le point 18 % et le point 80 %, 1/3 d’EV entre le point 80 %
                                                                                                                                                      et le point 100 % diffus, et qu’un 100 % spéculaire serait ∏ (Pi) fois plus grand5, ce qui correspond à 1 EV + 2/3, nous
                                                                                                                                                      avons au total un écart de 4 EV entre le 18 % diffus et le 100 % spéculaire, soit 2…4…8…16, donc un écart de 16
                                                                                                                                                      en linéaire.

      Figure 15. Courbe OETF d’une caméra numérique.

     Cela permet de tracer la courbe OETF [figure 15] avec :                                                                                          Nous obtenons :

      En abscisse le log binaire des luminations (log2(H)) pour revenir à une échelle pseudo-psychométrique ou un
     écart d’une unité représente 1 EV.
                                                                                                                                                      Cette méthode ne prétend pas proposer une norme. C’est plus une stratégie d’exposition : en fonction de
      En ordonnée le log binaire des valeurs numériques relatives : log2(Vnr)
                                                                                                                                                      l’indice d’exposition choisi, on se placera dans une partie ou l’autre de la courbe.

             1 Estimation de la sensibilité
                                                                                                                                                              2 Estimation de l’étendue utile
     Alors qu’en argentique les calculs de la sensibilité et de l’étendue utile se calent sur le pied de courbe et les
     basses lumières, ce calage se fera ici sur les hautes lumières à partir du point de saturation à l’instar d’un film                              L’étendue utile (en anglais dynamic range) est la plage de modulation entre le niveau de bruit acceptable et le seuil
     inversible, ce point étant la limite absolue de la lumination au-delà de laquelle le capteur ne module plus.                                     de « saturation » du capteur. C’est le nombre d’EV/IL (Exposure Value ou Indice de Lumination) que la caméra est
     On considère la lumination H exprimée en lux.secondes comme réciproque, donc :                                                                   capable de traduire. La latitude d’exposition, à ne pas confondre, est, elle, le droit à l’erreur.

      H = E × t                                                                                                                                     Par rapport à notre échelle EV/IL qui est un log en base 2, ou log binaire, la décharge du capteur dans la caméra
      H : lumination en lux.secondes                                                                                                                est linéaire quoiqu’une recherche et des applications industrielles existent pour des capteurs log. Cela veut
      E : éclairement du capteur en lux                                                                                                             donc dire que la première plage EV/IL, celle correspondant à la zone la plus claire enregistrable sous le point de
                                                                                                                                                      saturation, occupera la moitié de l’espace de quantification, la seconde plage la moitié restante donc le quart
      t : temps d’exposition en secondes
                                                                                                                                                      de l’espace de quantification, la plage suivante le 1/8 de l’espace de quantification etc.
     En négligeant le flare, la formule de transfert photométrique nous donne la lumination reçue par le capteur pour
     le point de saturation Hs4 :                                                                                                                     Ceci explique pourquoi il est nécessaire de poser au plus juste en numérique et qu’une sous-exposition systéma-
                                                                                                                                                      tique provoquera du bruit, pourquoi également les caméras doivent travailler en interne sur un nombre de bits

     4. La simplification de l’équation de transfert photométrique aux conditions générales de prise de vue aboutit à un coefficient de 0,65. Alain   5. Dans le cas d’une réflexion diffuse nous avons : luminance = (éclairement × albédo)/∏
     Sarlat propose d’approximer à une puissance de 2 pour simplifier les calculs.                                                                    Si la réflexion est spectrale, on a : luminance = éclairement × albédo.

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