Comcast lance la plateforme " Blockchain Insights " - Insight NPA

 
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Comcast lance la plateforme " Blockchain Insights " - Insight NPA
Comcast lance la plateforme « Blockchain
Insights »

En partenariat avec plusieurs grands groupes audiovisuels internationaux,
Comcast compte utiliser la technologie de la Blockchain pour faciliter et garantir
la transparence des achats des inventaires publicitaires multi-screen.

Un projet de plateforme globale

Lors du Festival international de la créativité de Cannes, le câblo-opérateur laeder aux
Etats-Unis a multiplié les annonces-chocs. D’une part, la constitution de son « Advanced
Advertising Group », entité regroupant les équipes, les actifs et les activités
programmatiques et vidéo de Strata, Visible World et FreeWheel, entrés respectivement en
2005, 2015 et 2016 dans le giron de Comcast. Ensuite, la création de Blockchain Insights
Platform, en partenariat avec de nombreux groupes audiovisuels internationaux : Disney,
NBCUniversal, Cox Communications, Altice USA, Channel 4, Mediaset Italia et le groupe
TF1.

Ce projet, qui devrait être effectif en 2018, a pour objectif d’utiliser la Blockchain « afin
d’améliorer la planification, le ciblage, l’exécution et la mesure publicitaire multi-screen »
selon le communiqué publié par le câblo. Il s’agira de faciliter l’échange de données
d’audience anonymisées pour l’achat et la diffusion de publicités « addressables ». Ces data
agrégées permettraient de qualifier les contenus en fonction des cibles recherchées par les
marques et d’accroître le ROI des campagnes. A l’image du GRP Data développé par TF1
Publicité avec Kantar Media Way, qui rend possible la programmation de campagnes sur
une cible « acheteurs ».

Les avantages de la Blockchain

L’industrie publicitaire réfléchit depuis quelques temps à l’application des principes de la
Blockchain pour garantir la transparence des transactions et de la mesure des
performances des campagnes, en particulier sur le digital (problématiques de fraude et
d’opacité)[1]. En effet, elle serait l’outil idéal pour sécuriser les échanges face aux risques
de « data leakage », grâce aux principes de décentralisation du stockage (dans de multiples
blocks disséminés online), de documentation de l’ensemble des actions et transactions
garantissant l’inviolabilité des contrats. Des nouveaux types de Blockchains font leur
apparition : « privés » ou « de consortium » dans lesquels les permissions d’accès, de
lecture et de vérification du registre du système sont contrôlées de manière plus stricte,
tout en conservant la plupart des avantages de la technologie comme la garantie
d’authenticité, ou la décentralisation.

Ces principes et ce fonctionnement intéressent au plus haut point les acteurs de la
publicité digitale. Il serait possible d’identifier en temps réel où la publicité est diffusée, qui
a été exposé et délivrer rapidement un reporting de la campagne. Et cela donnerait aux
régies des arguments de poids, à l’heure où Google et Facebook sont critiqués sur le
manque de transparence et de fiabilité de leurs metrics et sur leur position duopolistique
(60% du marché de la publicité digitale US et 80% en France).

Cette « Blockchain Insights Platform » de Comcast pourrait se révéler intéressante pour les
multi-nationales, telles Procter&Gamble, Unilever, Nestlé, Coca Cola Cy…, dans la mise en
œuvre et le monitoring de leurs campagnes internationales.

[1] Cf. Flash n°828 du 08/03/2017 : « La Blockchain, potentielle arme de lutte contre la
fraude digitale ».

Segmentation, scalability : les éditeurs
développent des DMP communes

Depuis mars dernier[1], les projets de DMP communes rassemblant groupes
médias, éditeurs, FAI, ont le vent en poupe dans la plupart des marchés
développés. Leurs objectifs principaux sont, d’une part de simplifier la définition
des stratégies média pour les agences et leurs clients, d’autres part de rééquilibrer
les marchés publicitaires vis-à-vis du duopole Google-Facebook.

Simplifier et optimiser la qualification des inventaires

Avec le développement du programmatique, le nombre de places de marché a explosé,
entre les AdEx publics et privés. Si les promesses d’automatisation, de meilleure
qualification des inventaires et d’audience-planning sont attractives, il peut se révéler
complexe pour les agences et les marques de s’y retrouver dans la profusion des segments
de cibles créés par les régies. Face à cela, les « one-stop-shop » offrant un reach puissant, à
l’image des plateformes des géants du Web, paraissent plus accessibles et attractifs. Et ce,
d’autant plus qu’ils fonctionnent à partir de data issues d’identifiants uniques, plus fiables
et affines que les données remontées par les cookies[2].

Ces projets de DMP communes permettent de répondre aux problématiques de
fragmentation de la data,et de puissance et d’échelle des achats (scalabity). Ils visent à
mutualiser les données des médias, entre éditeurs, mais également avec les acheteurs. Les
annonceurs se connecteront à ces interfaces globales, charger leurs données, croiser les
data avec d’autres sources 3rd party et associer leurs cibles à des audiences spécifiques
présentes en télévision ou sur les plateformes digitales des networks. Ils n’auront ainsi pas
besoin de recréer des segments de cibles pour chaque régie. Cependant, à quelques
exceptions près, les achats ne sont pas centralisés et restent gérer par les équipes de
régies des partenaires. Ainsi, le projet mené en Suisse inclus également la
commercialisation des inventaires via la plateforme commune. L’European Broadcaster
Exchange (EBX) annoncé en juin 2017 par TF1, ProSiebenSat.1 et Mediaset (sous forme de
joint-venture) projette de créer une régie paneuropéenne basée à Londres spécialisée dans
la vidéo programmatique. En plus, d’une DMP commune, une plateforme de
commercialisation automatisée sera mise à disposition des clients.

Les éditeurs « se rebiffent »

« A travers ce partenariat, nous voulons proposer aux entreprises opérant sur le plan global
une alternative suisse puissante » explique Marc Walder, Directeur général du groupe de
presse Ringier, partenaire de Swisscom et de la SSR au sein d’une DMP initiée dès 2015.
Cette approche est largement partagée par les différents projets de DMP commune. Outre
la puissance, ils visent à permettre la mise en œuvre de campagnes multi-formats et multi-
écrans. Tous sont voué à terme à intégrer de nouveaux acteurs et gagner en reach.

Les éditeurs mettent également en avant la qualité de leur environnement de diffusion, où
les risques de fraude et les problèmes de visibilité sont bien plus faibles que chez les GAFA,
en témoignent la récente controverse sur les questions de Brand Safety sur YouTube[3] et
les multiples corrections des analytics de Facebook. Pour répondre à ces problématiques,
Comcast s’est allié à de nombreux groupes médias internationaux, dont TF1, pour lancer
« Blockchain Insights Platform » qui permettra également aux participants de partager
leurs données[4].

[1] Cf. Flash n°830 du 22/03/2017 : « AdEx, RTB : le programmatique TV se rapproche du
digital ».
[2] Cf. Flash n°841 du 21/06/2017 : « Identifiant unique : les projets se multiplient ».
[3] Cf. Flash n°830 du 22/03/2017 : « Google dans la tourmente au Royaume-Uni ».

[4] Cf. Flash n°842 du 28/06/2017 : « Comcast lance la plateforme « Blockchain Insights ».
ACE : une alliance mondiale pour lutter
contre le piratage

Alors que la Cour de justice de l’Union Européenne vient de confirmer que la
plateforme de partage The Pirate Bay portait bel et bien atteinte au droit
d’auteur[1], une trentaine de géants des médias ont annoncé la création d’une
coalition mondiale pour lutter contre le piratage en ligne. L’Alliance for Creativity
and Entertainment (ACE) doit permettre de regrouper leurs ressources pour
mener des actions en justice mais aussi sensibiliser davantage les parties
prenantes de l’écosystème internet.

30 géants du divertissement audiovisuel au service d’une cause commune

L’Alliance for Creativity and Entertainment réunit une trentaine de membres[2] issus de
l’industrie du divertissement. Parfois concurrents, studios hollywoodiens (Disney, Fox,
Universal…), chaînes de télévision (HBO, Sky, BBC, Canal+…) et plateformes de streaming
(Amazon, Hulu, Netflix…) ont trouvé un point d’accord autour de la lutte contre le piratage.
En dépit des mesures mises en place par les industriels du secteur ces dernières années,
l’ACE déplore la menace toujours existante incarnée par les sites de téléchargement (DDL,
P2P) et de streaming illégaux.

                                      Sur la seule année 2016, l’ACE estime à 5,4 milliards le
nombre de longs-métrages et de séries TV téléchargées via un partage en peer-to-peer, à
21,4 milliards le nombre de visites sur des sites illégaux de streaming dans le monde.
L’initiative de l’ACE, inédite en son genre de par son caractère international, vise à réduire
un phénomène tout aussi mondial. Pour cela, la coalition pourra s’appuyer sur les
ressources de la Motion Picture Association of America (MPAA), l’association qui regroupe
les principaux studios hollywoodiens, et sur l’expertise de ses services juridiques qui seront
mis à la disposition des membres de l’ACE pour monter des actions communes visant les
créateurs et diffuseurs de contenus illégaux (et non les utilisateurs).

L’Alliance compte travailler en étroite collaboration avec les autorités et les organisations
nationales en charge de la protection des contenus pour mener des investigations et des
poursuites à l’encontre des entreprises impliquées dans le piratage. Elle espère également
poursuivre les accords volontaires avec les parties prenantes de l’écosystème internet
comme les moteurs de recherche et les fournisseurs d’accès à internet. Ces mesures seront
renforcées par les efforts individuels des membres de l’Alliance.
Une lutte anti-piratage qui passe aussi par le développement de l’offre légale

L’initiative de l’ACE intervient à un moment où l’offre légale de services de vidéo à la
demande n’a jamais été aussi pléthorique. Dans son communiqué, la coalition mondiale
rappelle que les efforts consentis par les acteurs de la production et de la distribution de
contenus ces dernières années ont permis de faire émerger plus de 480 services en ligne
légaux à travers le monde. Alors qu’elle juge l’offre légale dorénavant satisfaisante, l’ACE
souhaite désormais redoubler d’efforts pour s’attaquer au problème du piratage massif, qui
selon elle ne se justifie plus.

Une pratique qui ne ferait plus sens dans la mesure où l’industrie a appris de ses erreurs
passées et que de nouvelles plateformes de distribution en ligne ont vu le jour, en
s’appuyant sur des technologies de téléchargement et de streaming aussi performantes que
celles des sites illégaux, et en y ajoutant un confort de visionnage (qualité de l’image,
fonctionnalités multiples, sécurité de l’offre légale…) et une personnalisation
(recommandations de contenus, espace personnel avec préférences de l’utilisateur…) de
nature à délivrer une expérience de consommation supérieure à celles des services pirates.
En parallèle, l’offre illégale s’est dégradée avec un niveau de sécurité nettement inférieur à
celui de ses débuts. D’après le rapport de la Digital Citizens Alliance, un tiers des sites
illégaux distribueraient des logiciels malveillants, entrainant ainsi une menace pour leurs
utilisateurs (vol d’identifiants, de coordonnées bancaires…) au-delà du seul risque légal.

Face à ces inconforts, les plateformes de vidéo à la demande par abonnement parviennent
à tirer leur épingle du jeu. Proposées à des tarifs attractifs (9,99€ en moyenne) ou
financées par la publicité, elles offrent un accès en illimitée à un très large choix de
contenus, en toute sécurité, sur l’ensemble des supports de visionnage. La formule semble
séduire : côté musique, des services comme Spotify, Deezer ou Apple Music représentaient
en France un tiers de la création de valeur du marché de la musique enregistrée et
comptaient 13 millions d’utilisateurs mensuels en 2016[3] (4 millions d’abonnés).

Côté vidéo, la SVoD aurait séduit 15% des internautes français l’année passée[4]. Ces
nouvelles plateformes tirent la croissance du marché vidéo numérique avec un chiffre
d’affaires de 109 millions d’euros, en hausse de 36% en 2016 (32% des revenus
numériques). De l’autre côté de l’Atlantique, sur un marché plus mature, la SVoD ne cesse
d’asseoir sa domination dans la structure des ventes vidéo : fin 2016, la vidéo à la demande
par abonnement comptait pour 34% des revenus vidéo et pour 60% des recettes
numériques.

Reste que si ces nouveaux modes de distribution séduisent un public de plus en plus large,
leur impact sur la réduction du piratage reste difficilement quantifiable et donc vérifiable.
Une étude publiée en début d’année 2017 par EY[5] rappelait que la consommation illégale
de contenus audiovisuels restait une pratique répandue en France avec 13 millions
d’individus pirates[6] et un manque à gagner de 1,35 milliard d’euros. Plus récemment,
Mediavision révélait que la pratique du piratage restait très populaire dans les pays
scandinaves, pourtant propices au développement d’offres légales (HBO Nordic, Netflix,
Viaplay, Dplay…). 16% des scandinaves âgés de 15 à 74 ans admettent ainsi avoir eu
recours à un site pirate au cours du mois passé, une proportion qui s’élève à 24% en Suède,
pays nordique où la pratique est la plus répandue.

Le maintien du piratage à un niveau élevé peut s’expliquer par l’absence d’offre universelle
sur le marché audiovisuel. Contrairement au marché de la musique enregistrée où les
catalogues proposés par les plateformes de streaming sont peu ou prou identiques, à
l’exception de quelques rares exclusivités, les services de vidéo à la demande par
abonnement se livrent bataille sur l’acquisition et la production de contenus exclusifs pour
se démarquer et recruter de nouveaux abonnés. Une concurrence qui continue de profiter
aux inconditionnels du piratage qui ont tout loisir d’accéder à l’exhaustivité des contenus
sur la toile.

[1] Le Monde : Pour la justice européenne, les gérants de The Pirate Bay portent bien
atteinte au droit d’auteur

[2] Amazon, AMC Networks, BBC Worldwide, Bell Canada et Bell Media, Canal+ Group,
CBS Corporation, Constantin Film, Foxtel, Grupo Globo, HBO, Hulu, Lionsgate, Metro-
Goldwyn-Mayer, Millennium Media, NBCUniversal, Netflix, Paramount Pictures, SF
Studios, Sky, Sony Pictures Entertainment, Star India, Studio Babelsberg, STX
Entertainment, Telemundo, Televisa, Twentieth Century Fox, Univision Communications
Inc., Village Roadshow, The Walt Disney Company, Warner Bros. Entertainment Inc.

[3] SNEP : Bilan 2016 du marché de la musique enregistrée

[4] Médiamétrie : Baromètre SVOD

[5] EY : Piratage en France – Estimation du manque à gagner lié à la consommation illégale
de contenus audiovisuels

[6] Individus ayant consommé au moins un contenu audiovisuel de façon illégale au cours
de l’année 2016

Identifiant unique : les projets se multiplient

La mort du cookie publicitaire est annoncée. Des limites tant techniques que
réglementaires en réduisent sensiblement la portée et l’efficacité. Et, en
comparaison, les avantages de l’identifiant numérique unique développé par les
GAFA inspirent de nombreux acteurs. En effet, plusieurs projets viennent d’être
officialisés, portés par des éditeurs, des spécialistes AdTech, des annonceurs…

Les cookies ont atteint leur limite

Principaux piliers de la publicité digitale, ces fichiers informatiques – placés sur le disque
dur des internautes pour les identifier, réaliser des statistiques ou mémoriser leurs
données de connexion – font l’objet de critiques récurrentes.
Sur le versant de l’expérience utilisateur, les cookies participent au ralentissement du
chargement des pages web, ce qui est l’un des principaux arguments de l’installation des
adblocks. Selon le rapport de PageFair, l’usage des bloqueurs de publicités dans le monde
a bondi de 30% en 2016 et concerne 615 millions de terminaux, dont 62% de mobiles. De
même, la pérennité des cookies est tributaire des mises à jour des navigateurs et des
devices, mais également de certains internautes qui les effacent délibérément
(manuellement ou en paramétrant leur navigateur).
Du point de vue des agences et des annonceurs, outre ces questions de continuité
d’installation, la limite majeure des cookies réside dans leur incapacité à tracker les
utilisateurs cross-device rendant impossible de réconcilier les usages sur desktop et
mobile. Ne serait-ce que sur les terminaux mobiles, le tracking unifié du web mobile et des
applications est inopérant, ce qui est problématique alors que de plus en plus de marques
augmentent leurs dépenses publicitaires sur le mobile (51% des investissements digitaux
aux États-Unis en 2016 selon l’IAB US[1]) et se tournent vers des stratégies « mobile-
only ». Selon une étude publiée par le magazine Time et le spécialiste de l’AdTech Viant[2],
plus de 50% des annonceurs digitaux interrogés pensent que la publicité basée sur les
cookies aura disparu d’ici 2018, au profit du marketing basé sur la personne (« people-
based ») qui est plus efficace selon 83% des participants à l’étude « Power of the People »,
qui offre de meilleures capacités de ciblage (58%), ainsi que l’opportunité d’adresser
réellement les cibles (40%).
Enfin, la Commission Européenne s’apprête à planter le dernier clou du cercueil. En effet,
le projet de révision de la Directive vie privée et communications électroniques (ePrivacy)
de 2012 indique dans son article 10 que « le logiciel permettant les communications
électroniques, qui inclue la récupération et la présentation des informations sur internet,
doit offrir l’option d’empêcher les cookiers tiers de stocker des informations sur le terminal
d’équipement d’un utilisateur final ou de traiter des informations déjà stockées sur cet
équipement« [3]. Les navigateurs web doivent dès lors informer les utilisateurs sur les
options de paramètre de confidentialité et obtenir leur consentement. Ce système serait
mis en place dès la prochaine mise à jour des navigateurs et ce, avant le 25/08/2018. En
réponse, une trentaine d’éditeurs de presse européens – dont les groupes Bayard-La Croix,
Figaro, L’Équipe, Le Monde, Les Échos-Le Parisien, L’Humanité et Libération – ont adressé
fin mai une lettre ouverte au Parlement européen pour protester comme les dispositions de
la Directive ePrivacy.

La domination sans partage des GAFA

Sur le marché de la publicité digitale US, Google et Facebook concentrent 60% des
investissements. Les 2 géants captent 43,5 milliards de dollars en 2016 et sont sans
concurrence, tant sur le Search que sur le Mobile et la Vidéo. Les 2 géants sont
responsables de 99% de la croissance du display. En France, ils concentrent 62% des
investissements sur les réseaux sociaux et 92% sur le mobile. Selon Sophie Poncin,
Présidente du SRI, « on peut se réjouir de la vitalité du marché de la publicité digitale, mais
on ne peut pas ignorer l’arbre qui cache la forêt, c’est-à-dire qu’il est trusté à 80% par deux
acteurs« . La domination du duopole devrait continuer à se renforcer en 2017.
Avec d’autres Géants, tels Amazon ou Apple, ils ont mis en place un procédé
d’identification unique qui centralise les connexions des internautes à l’ensemble de leurs
écosystèmes, quel que soit le device. Ainsi, ils sont en mesure de tracker et de collecter les
usages, les consommations et d’agréger un grand nombre de données personnelles : nom,
prénom, mail, date de naissance, numéro de portable, numéro de carte bancaire, adresse,
localisation, historiques de navigation et surtout d’achat… Ce modèle tend à être déployé
par d’autres acteurs, notamment des éditeurs, dans l’objectif de grignoter des parts de
marché publicitaires, d’accéder à des données plus stables et fiables pour qualifier leurs
inventaires et améliorer leur CRM, et également faciliter le déclenchement de l’achat
(comme par exemple le one-click-payment d’Amazon).

Les projets alternatifs d’identifiants uniques

De plus en plus d’acteurs mettent en place des systèmes d’identification unique, et incitent
leurs utilisateurs à créer un compte plutôt que d’utiliser les outils d’identification des
GAFA, par exemple via l’identifiant Facebook.
Ce type de projet peut concerner des éditeurs seuls, à l’image des log-in obligatoires pour
accéder aux services online de TF1, M6 et France Télévisions. Philippe Boscher, Directeur
adjoint marketing digital, One Data, études, R&D de TF1 Publicité, lors de l’Atelier Data
organisé le 12 juin dernier par TF1 Publicité, a exposé le développement du log-in comme
un « axe majeur de la stratégie digitale du groupe car il offre une meilleure connaissance
de nos utilisateurs qui permet un ciblage plus fin et plus précis, la projection dans un
univers post-cookies, et d’aller au-delà des données socio-démo vers du people-based
marketing et de la création de segments de cibles sur-mesure ». L’objectif pour 2018 est
d’atteindre 18 millions de personnes inscrites à myTF1.
D’autres rassemblent des acteurs issus de secteurs très divers, dans une approche
panindustrielle. Ainsi, début mai, en Allemagne, Axel Springer, Allianz, Postbank (filiale de
Deutsche bank) et Daimler ont annoncé la création d’un passeport numérique commun qui
permettra d’accéder à leurs services. Le développement et la sécurité de cet outil sont
garantis par des entreprises allemandes : Core, think-tank technologique, Here, logiciel de
cartographie contrôlé par les principaux constructeurs, l’institut Fraunhofer, expert dans la
recherche appliquée. D’autres entreprises devraient rejoindre le consortium, issues
d’autres secteurs. La date de lancement n’a pas été communiquée. Les acteurs de l’AdTech
se positionnent également sur ces enjeux, pour faire face aux GAFA. En 2015, une
vingtaine de sociétés se sont regroupées au sein du DigiTrust, dans l’objectif d’utiliser un
identifiant unique en remplacement des cookies. Cependant, ce projet ne semble pas avoir
avancé, et un projet concurrent de mutualisation des données vient d’être lancé par l’un de
ses membres, AppNexus, qui rassemblerait Index Exchange, LiveIntent, LiveRamp,
MediaMath, OpenX et RocketFuel.
[1] Cf. Flash n°836 du 10/05/2017 : Tableau de bord sur les revenus de la publicité digitale
aux États-Unis.
[2] Entré dans le giron du groupe Time Inc. en février 2016.
[3] Cf. Flash n°820 du 11/01/2017 : « Bruxelles inquiète l’industrie de la publicité
digitale ».

Live & Vidéo Facebook : quelle utilisation ?

Populaires et favorisés par le réseau, le live et la vidéo se multiplient sur
Facebook. Afin d’appréhender l’importance de ce phénomène, NPA Conseil a
analysé les pratiques des 15 marques et 15 médias les plus puissants en France.

L’échantillon

A l’aide de ses outils de veille, NPA conseil a analysé l’ensemble des publications Facebook
des 15 marques et des 15 médias les plus puissants en France selon le classement
                         er
SocialBakers entre le 1 janvier et le 31 mai 2017.

Sur cette période, les 15 marques ont publié 1 174 posts contre 49 870 pour les médias.

La vidéo largement adoptée par les marques

Les marques ont intégré la vidéo comme un facteur important de leurs politiques de
content marketing. Ainsi, la vidéo représente 40% des publications de marques, contre
seulement 10% des publications de médias. Cependant, la proposition de contenus vidéopar
les médias est largement supérieure à celle de marques. Ainsi, sur la période, les 15 médias
étudiés ont publiés 5 067 vidéos contre 469 pour les marques. De plus, les 4 médias qui
postent le plus de contenus sont des médias « écrits » (Le Monde, Le Figaro, Le Parisien et
L’Equipe qui représentent 54% des contenus postés) pour lesquels naturellement, le taux
de posts vidéo est faible (de 3% à 5% des posts hors live). Pour les médias « audiovisuels »
la vidéo représente jusqu’à 92% des posts (cf. Canal Plus).

Le live plébiscité par la presse

Sur leur 1 174 posts, les marques n’ont réalisé que 5 Live. Les médias en revanche utilisent
ce support de manière beaucoup plus importante. Parmi les 5 médias utilisant le plus le
Live, on retrouve 3 titres de presse Le Figaro (1er – 359 directs), Le Parisien (2e – 194
                         e                                ème
directs) et Le Monde (4 – 87 directs). TF1 se place en 3 position des plus gros
utilisateurs du Live avec 104 posts. Ce format représente 23% des posts de la chaîne. En
cinquième position, nous retrouvons Foot.fr, média spécialisé de l’agence éditoriale
NewsWeb, qui a proposé 31 Live sur la période. A noter, les 5 plus gros producteurs de
vidéos en direct représentent 91% de l’ensemble de ce types de production.

Des performances disparates suivant le type de publication et d’émetteur

En termes d’interactions, pour les marques, ce sont encore les posts « classiques »,
notamment les images qui performent le plus. Pour les médias, en revanche, les publics ont
adopté le format vidéo et celui-ci est le plus engageant. Les efforts des médias pour adapter
leurs formats à Facebook semblent donc payants tant en termes de vue que d’interactions.
En effet, les vidéos sur les pages de médias sont aussi les plus performantes en termes de
vues.

  Source : NPA Conseil

Le live performe à condition d’être événementialisé

Les marques, de leur côté, réussissent en moyenne à générer plus de vues sur les Live que
sur les vidéos. En effet, pour les marques, le Live reste un support événementiel qui est
largement promu avant sa diffusion. Ainsi, le meilleur direct de marque (Conseils beauté –
Lidl) a donné lieu à 3 posts d’annonce de l’événement dans les 5 jours précédents le Live.
Mais, pour les médias, le Live est le format qui génère en moyenne le moins de vues et
d’interactions, même si des succès d’audience peuvent être au rendez-vous. Par exemple, le
meilleur Live de médias (TF1 dispositif interactif autour du débat des présidentielles) a été
vu plus de 3 millions de fois.

Les conseils beautés de Miss France 2010 sur
la page Facebook de Lidl, meilleur Live des
marques (367 201 vues)
TF1 et Le Parisien, rois du Live sur Facebook

Sur les 20 vidéos qui comptabilisent plus de 1 millions de vues, 6 ont été publié sur la page
du Parisien et 9 sur celle de TF1. TF1 place 5 vidéos en direct parmi les 10 plus
performantes. La chaîne développe des formats Live spécifiques autour de l’interactivité et
des coulisses. La vidéo de la chaîne ayant généré les meilleures audiences est une vidéo
interactive proposant aux fans de répondre en commentaire à des sondages en direct
pendant le grand débat des présidentielles. La deuxième vidéo est une interview live du
grand gagnant des 12 coups de Midi : Christian.

Concernant Le Parisien, le quotidien utilise le Live sur Facebook comme un véritable outil
de reportage en direct et permet ainsi à ses fans de suivre des événements comme le salon
de l’agriculture, les attaques du Louvre, ou des interventions de politiques…

Top 20 des Live sur la période / Cliquer sur le nombre de vues pour accéder au
contenu

Compte      Description                                                         Vues
            INTERACTIF – Suivez avec nous le grand débat de la présidentielle
            en ce moment sur TF1 et LCI. Nous vous poserons des questions
            au fur et à mesure. Donnez votre avis dans les commentaires ci-
TF1                                                                           3 080 446
            dessous ! A VOS CLAVIERS !
            Et vous pouvez aussi suivre le débat en suivant ce lien >>
            http://bit.ly 2mmjrHe
            Jean-Luc Reichmann et Christian sont en direct avec Vincent Hasta
TF1                                                                           2 829 038
            pour répondre à vos questions sur Les 12 Coups de Midi !
Urban HIT Donald Trump Vs Barack Obama                                          2 542 917
            Apres son passage au 20H de TF1, Marine Le Pen répond en direct
TF1                                                                         2 292 665
            a vos questions.
Le
            Réveil au Salon International de l’Agriculture (page officielle)    2 018 352
Parisien
20
            Echauffourées lors de la manifestation contre le FN                 1 861 013
Minutes
            En direct du grand final des Enfoirés avec Juliette Delacroix et tous
TF1                                                                               1 835 917
            les artistes réunis ! On compte sur vous !
            EN DIRECT – Suivez et commentez en direct notre after. On
TF1         débriefe le Grand Débat diffuse ce soir sur TF1. Vous pouvez poser 1 756 867
            vos questions et voter dans les commentaires ! A VOS CLAVIERS !
Urban HIT Michelle Obama Vs Melania Trump                                       1 726 863
Le          Attaque de militaires au Louvre. Notre journaliste Amandine
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Parisien    Pointel sur place.
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            sur les Champs-Elysées
Le
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Parisien
Le          VIVEZ EN DIRECT la cérémonie de lancement du 25ème
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Parisien    anniversaire de Disneyland Paris avec un invite surprise.
Dans les coulisses du spectacle événement Gregory Lemarchal
TF1         avec Karine Ferri et Vincent Hasta. Soutenez l’Association Gregory 1 277 247
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Le
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Parisien
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            d’Emmanuel Macron ! Et c’est a VOS questions qu’il a répondu.
            2017 LE DEBAT – Revivez le grand débat de l’entre-deux-tours de
            cette élection présidentielle. Selon vous, qui a remporté ce débat et
TF1                                                                               1 068 714
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            2017LeDebat
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Le Figaro   d’Amiens pour rencontrer les salaries après la visite surprise de   1 011 777
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            Suivez en direct le débat de l’entre-deux-tours de la primaire à
            gauche entre Manuel Valls et Benoit Hamon. Vous pouvez poser
TF1         vos questions et voter pour le candidat le plus convaincant dans les 1 007 177
            commentaires ! Pour voter, écrivez Hamon ou Valls dans les
            commentaires !!
Le          Paris. On teste le mini-bus sans chauffeur entre Gare de Lyon et
                                                                                1 003 008
Parisien    Austerlitz. On vous emmène a bord…

Source : NPA Conseil

Musique à l’export : quand la France fait
danser le monde

David Guetta, Indila, Kendji Girac, Christine and the Queens, Kungs… les artistes
français s’exportent avec succès en dehors de nos frontières. L’année musicale
2016 a ainsi été rythmée par les performances des artistes français à
l’international : ventes record d’albums ou de singles, présence dans les
classements de streaming, concerts affichant complet, récompenses
prestigieuses… Au total la filière musicale française a généré 628 millions d’euros
de revenus à l’export sur l’année écoulée, un résultat en hausse de 2% en un an, de
30% en dix ans.

La France parmi les poids lourds de l’industrie musicale à l’international

A l’occasion du Midem, marché international du secteur qui se tenait à Cannes du 6 au 9
juin dernier, le Bureau Export de la Musique Française[1] a publié une étude sur le
dynamisme de la production nationale à l’export. En constante progression depuis 2010, le
volume économique de la filière musicale généré à l’international dépasse la barre des 600
millions d’euros pour la troisième année consécutive : il s’établit ainsi à 628 M€ en 2016,
contre 617 M€ en 2015 (+2%). Si la France reste loin derrière ses concurrents américains
et britanniques, son répertoire est le plus écouté dans le monde après le répertoire anglo-
saxon.

     Évolution des revenus générés à l’export par la filière musicale française /
                                 2010-2016 ; M€

                       Source : Bureau Export de la Musique Française

Le Chiffre d’affaires de la filière musicale française en provenance de l’international s’élève
à 262 millions d’euros en 2016, contre 257 M€ en 2015, soit une progression de 2% en un
an. Les droits d’auteur constituent la principale source de revenus de la filière musicale
française en provenance de l’international en 2016 avec un total de 112 M€ (+0,1%). Les
ventes de spectacles, en hausse de 0,3%, atteignent 66 M€. Les ventes de musique
enregistrée sur supports physiques et numériques totalisent 56 M€ (+11%), soit un niveau
record depuis 2011.

      Évolution des revenus en provenance de l’international / 2010-2016 ; M€

                      Source : Bureau Export de la Musique Française

Le chiffre d’affaires réalisé à l’export par les producteurs phonographiques a basculé dans
le digital en 2014 passant de 46% des ventes totales de la musique enregistrée en 2013 à
58% un an plus tard. En 2016, les ventes sur supports numériques à l’international
comptent pour 72% des revenus des producteurs phonographiques français à l’export. Le
streaming audio et vidéo représente 60% des revenus numériques. Près de la moitié (46%)
des streams audio des artistes signés en France proviennent de l’étranger.

Si les revenus des producteurs phonographiques à l’export demeurent majoritairement en
provenance de l’Europe (60% du total), les ventes hors Europe ne cessent de croître
d’année en année, passant de 28% en 2013 à 40% en 2016 (dont 26% en provenance
d’Amérique du Nord).
David Guetta et Kungs, rois des ventes à l’export

Déjà leader du classement en 2015, David Guetta s’est une nouvelle fois imposé dans la
catégorie des albums les plus vendus à l’étranger : son dernier opus « Listen » s’est écoulé
à plus de 2 millions d’exemplaires à travers le monde (hors streaming). Le podium 2016 est
complété par « Mini World » de la chanteuse pop Indila (809 Ku) et par « Kendji », premier
album de l’artiste éponyme, vainqueur de l’édition 2014 de The Voice (294 Ku). Au total, 15
albums sont certifiés à l’export en 2016, dont 8 le sont pour la première fois. Ces 15 albums
totalisent 4,7 millions de ventes/équivalents[2] à l’international.

                   Top 10 albums d’artistes français à l’export / 2016

                       Source : Bureau Export de la Musique Française

Côté single, c’est un autre pro de l’électro qui se hisse à la plus haute marche du podium :
Kungs et son tube « This Girl » ont totalisé 656 millions de streams/équivalents[3] en 2016,
loin devant « Dernière Danse » d’Indila (375 M) et « Bang My Head » de David Guetta (346
M). 23 singles sont certifiés en 2016, dont 20 pour la première fois. Les 23 morceaux
certifiés génèrent près de 2,9 milliards de streams/équivalents à l’export.

                   Top 10 singles d’artistes français à l’export / 2016

                       Source : Bureau Export de la Musique Française

   [1] Depuis 1993, le Bureau Export accompagne la filière musicale française dans le
développement de ses artistes à l’international. Cofinancé par les pouvoirs publics
(Ministères de la Culture et des Affaires Étrangères) et les professionnels, le Bureau Export
emploie une trentaine de salariés dans son bureau parisien et ses quatre antennes à
l’étranger.

[2] Ventes/équivalents : physique + téléchargements + streaming (cumul des volumes
d’écoutes en streaming de tous les titres d’un album – le titre le plus écouté est divisé par 2
– puis division de ces volumes par 1 000 pour obtenir l’équivalent ventes).

[3] Streams/équivalents : streaming + téléchargements (conversion en équivalent streams
sur la base de 1 téléchargement = 150 streams).

SFR, Bouygues Télécom : deux modèles de
kiosque numérique

Depuis le 29 mai, Bouygues Télécom propose gratuitement une offre de presse
numérique à certains de ses abonnés. Avec cette offre, Bouygues entend
concurrencer directement SFR qui propose depuis l’année dernière déjà une offre
de titres de presse en version numérique via SFR Presse. Pour autant les deux
opérateurs ont choisi des modalités bien différentes pour leurs offres puisque
contrairement à SFR, Bouygues Telecom a développé son offre en partenariat avec
un tiers, le service spécialisé LeKiosk.

Bouygues Télécom, une offre de presse illimitée en partenariat

Le 22 mai dernier Bouygues Télécom a annoncé que le groupe venait de conclure un accord
avec le service d’e-presse par abonnement LeKiosk afin d’offrir à ses abonnés une
sélection de titres de presse en version numérique. LeKiosk, fondé en 2007, est le leader de
la presse numérique en France. Le service commercialise aujourd’hui des offres payantes à
destination des particuliers permettant de bénéficier de 10 numéros par mois pour 119
euros par an ou 25 numéros par mois pour 239 euros par an. Les différents numéros
peuvent être choisis librement chaque mois par l’abonné parmi un catalogue de 1 600
titres[1] comprenant des quotidiens, des titres internationaux mais surtout des magazines
parmi lesquels Elle, Paris Match, Public, Vanity Fair, Géo, National Geographic, Rolling
Stone, SoFoot ou encore Première. Le service propose en outre de la vente de titres à
l’unité mais également un service à destination des professionnels comme les
médiathèques ou les comités d’entreprises.

Dans le cadre de cet accord, Bouygues Télécom propose depuis le 29 mai à certains de ses
abonnés un « Bouquet Presse » qui permet d’accéder en illimité et sans frais
supplémentaires au catalogue du service Le Kiosk. L’accès aux titres s’effectue
directement via l’application Le Kiosk[2] disponible sur iOS et Android ou sur le site du
service après activation de l’option. Pour les nouveaux abonnés, le « Bouquet Presse » est
offert avec les offres Internet et Fibre dotées d’une Miami Box et avec les offres Mobile
B&You ou Sensation disposant d’un forfait de données d’au moins 20 Go par mois[3]. Pour
les clients déjà abonnés, Bouygues a annoncé que le nouveau service était accessible pour
les abonnés Internet équipés d’une BBox Miami ou Sensation et pour les clients mobiles
disposant d’un forfait d’au moins 5 Go de données mobiles[4]. L’opérateur a annoncé que
l’offre serait disponible pendant 12 mois mais a précisé que la reconduction ou l’évolution
de l’offre passé cette date n’avait pas encore été définie.

SFR Presse, un service propriétaire

Face au bouquet presse de Bouygues Télécom, SFR propose depuis mai 2016 à ses abonnés
son service propriétaire SFR Presse disponible sur Android, iOS et navigateur web[5]. Le
service est disponible gratuitement dans un grand nombre de forfait SFR et SFR Red. En
effet, les forfaits mobiles SFR à partir de l’offre Starter 1 Go et les abonnements Internet
SFR à partir de l’offre Starter proposent tous SFR Presse en illimité[6].

Les offres mobiles SFR Red incluent toutes un accès à SFR Presse mais limité à un certain
nombre de numéros par mois pour la plupart des forfaits[7]. Le service est également
accessible pour les non-abonnés SFR pour 19,99€ par mois. Il ne s’agit pas de la première
incursion de SFR dans la presse numérique puisque l’opérateur a proposé à ses abonnés un
accès justement au catalogue de LeKiosk dans le cadre de ses « extras au choix » entre
2014 et 2016. Néanmoins, à la différence de Bouygues, SFR ne proposait pas un accès
illimité au catalogue LeKiosk mais 5 titres au choix chaque mois et ce directement depuis
une application propriétaire SFR.

La grande différence entre l’offre des deux opérateurs tient justement à l’approche plus
directe choisie par SFR. La filiale d’Altice a fait le choix de développer sa technologie
propriétaire mais également un portefeuille de titres pour ne pas dépendre entièrement
d’un partenariat avec un tiers. En effet sur les 81 titres de presse actuellement
disponibles sur l’application SFR Presse, 19 titres appartiennent au groupe[8] parmi
lesquels L’Express, Libération, l’Expansion, Point de Vue ou encore Studio Ciné Live.
Cependant pour développer son catalogue de titres SFR Presse a multiplié les partenariats
depuis son lancement. En juin 2016, le groupe a conclu un accord avec le groupe Toutabo,
exploitant du service de presse numérique ePresse, afin d’ajouter 23 titres au catalogue de
SFR Presse parmi lesquels Le Parisien, Aujourd’hui en France, Midi Libre, Le Journal du
Dimanche, Marie-Claire ou encore GQ. Plus récemment, SFR s’est entendu avec le Groupe
Amaury afin d’ajouter à son offre L’Equipe, Vélo Magazine et France Football. Le groupe a
d’ailleurs annoncé au cours du mois de mai avoir finalisé ses négociations avec le groupe
Condé Nast en vue d’ajouter notamment Vanity Fair et Glamour. L’offre de SFR Presse
s’accroît donc progressivement et si elle ne peut rivaliser avec la diversité de l’application
LeKiosk, elle propose un nombre croissant de titres très attractifs notamment en presse
quotidienne.

       Comparaison des offres de presse numérique de SFR et Bouygues[9]

[1] L’abonné dispose d’un nombre de « crédit mensuel » qu’il peut affecter librement
sachant que certains titres comptent pour 2 crédits (National Geographic Traveller, Sport
Auto, Vogue…)

[2] Cette application permet à l’utilisateur de télécharger les magazines afin de les
consulter directement dans l’application grâce notamment à un mode de lecture « smart »
qui permet de cliquer sur chaque article et de les lire sous un format adapté au terminal.

[3] Soit 19,90 euros par mois pour le forfait B&You 20 Go et au moins 36,99 euros pour les
forfaits Sensation de 20Go ou plus.

[4] Les clients bénéficiant d’une offre promotionnelle n’ont cependant pas accès au service
de presse tant que leur promotion sera effective

[5] Comme pour LeKiosk l’application permet de télécharger les titres et de les consulter
directement au sein de l’application via notamment un mode lecture article par article qui
s’adapte au terminal de l’utilisateur. En janvier 2017, l’application SFR Presse avait été
téléchargé plus de 1,5 millions de fois.

[6] Soit à partir de 27,99€ par mois hors promotions pour le mobile et 34,99€ par mois hors
offre promotionnelle pour les offres Internet.

[7] Le forfait SFR Red 5Go donne accès à 5 numéro par mois, les forfaits 10 et 15 Go à 10
numéros par mois et enfin le forfait 100Go donne lui accès au service illimité.
[8] Relevé effectué le 31 mai sur le site SFR Presse

[9] Conditions d’éligibilité à l’offre pour les nouveaux abonnés au 31 mai et tarifs hors
offres promotionnelles

Après l’offensive d’Altice, panorama et enjeux
des droits sportifs en France

Un an et demi après avoir mis la main sur les droits de diffusion de la Premier
League en France, le groupe Altice vient de frapper un grand coup en s’emparant
des droits exclusifs de la Champions League – et de sa petite sœur l’Europa League
– pour trois saisons à partir de 2018. Un changement de diffuseur pour l’une des
plus prestigieuses compétitions sportives qui redessine encore un peu plus le
marché des droits TV en France et confirme que les contenus sportifs sont
essentiels dans la course aux abonnés. Alors que plusieurs contrats se négocient
cette année, NPA dresse un panorama des droits TV actuels et des principaux
dossiers à suivre dans les mois et années à venir.

Droits TV 2017 : quelle compétition sur quelle chaîne ?

Nouvelle révolution dans la bataille pour la diffusion du football en France : après s’être
adjugé les droits de retransmission du championnat anglais, le plus suivi au monde, pour
360 millions d’euros fin 2015 (période 2016-2019), SFR Sport s’est offert l’exclusivité des
deux coupes d’Europe des clubs, jusqu’ici diffusées sur beIN Sports/Canal+ et W9, pour un
total de plus de 1 milliard d’euros (2018-2021). Un grand coup qui rappelle que les
contenus sont au cœur de la stratégie de relance de l’opérateur qui ne s’est pas contenté
de cibler le football depuis le lancement de SFR Sport à l’été 2016 mais a également mis la
main sur le basket français, le rugby anglais et plus récemment l’athlétisme.

Cette attribution est un nouveau coup dur pour Canal+ après la perte de la Premier League
l’été dernier, mais aussi pour beIN Sports pour qui la Champions League constituait une
source d’audiences record ces dernières années[1]. La perte de la plus prestigieuse des
compétitions européennes pourrait marquer un coup d’arrêt pour la chaîne qatarie et
accroitre les difficultés financières du groupe[2]. L’offensive de SFR Sport devrait par
ailleurs pousser les deux groupes à revoir leur stratégie afin de conserver les droits de
diffusion de la Ligue 1 dont le contrat actuel prendra fin au terme de la saison 2019-2020.
Droits TV : état des lieux des principaux dossiers attribués, en cours ou à
venir

[1] L’Équipe : Record d’audience historique pour beIN Sports avec PSG-FC Barcelone

[2] Capital : beIN Sports a perdu plus d’un milliard d’euros depuis son lancement en France

Data et contenus au cœur des Upfront 2017

Si certaines régies renforcent leur positionnement sur la data, d’autres mettent
particulièrement l’accent sur leurs contenus qualitatifs ainsi que le contexte de
diffusion pour répondre aux enjeux de brand safety, soulevés ces derniers mois par
« l’affaire YouTube »[1].

Plateforme data cross-networks

Les process et les outils d’achat des inventaires TV se digitalisent progressivement, tant en
termes de ciblage et de segmentation que d’automatisation. Toutefois, alors que les régies
TV ont lancé, notamment lors des Upfronts de l’année dernière, des plateformes
programmatiques, les agences sont en demande de standardisation, afin d’éviter de devoir
définir et développer des segments de cibles pour chaque régie. Fox Networks Group,
Turner et Viacom répondent à cette attente avec OpenAP, une place de marché privée
rassemble les trois networks et propose « une plateforme ouverte fonctionnant avec les
sources et les données issues des mesures standards de l’industrie, non pas seulement des
outils de reporting propriétaires, fermés et auto-administrés. Elle permet aux annonceurs
de développer des plans cross-éditeurs en adéquation avec leurs données 1st party
habituelles« . OpenAP permet de réponse aux problématiques de simplification mais
également de puissance et d’échelle des achats fondés sur la data. Les annonceurs
pourront se connecter à cette interface centralisée, charger leurs données, croiser les data
avec d’autres sources 3rd party et associer leurs cibles à des audiences spécifiques
présentes en télévision ou sur les plateformes digitales des networks. Ils n’auront ainsi pas
besoin de recréer des segments de cibles pour chaque régie. « Les clients nous répètent
que s’il était plus simples d’acheter sur plusieurs networks en même temps, ils le feraient
plus souvent » explique Joe Marchese, Président des produits publicitaires avancés de Fox
Networks Group La commercialisation reste gérée via des deals avec les équipes des régies
des networks. Les 3 fondateurs souhaitent à terme ouvrir cette plateforme à d’autres
éditeurs de chaînes : « notre but est qu’OpenAP soit largement utilisé par tous, groupes
médias, agences, annonceurs » déclare Sean Moran, Directeur du marketing et des
solutions partenaires de Viacom.

Stratégie « data-oriented » de NBCU

Autre network mettant l’accent sur la data, NBCU a annoncé réserver 1 milliard de dollars
d’inventaire « enrichi » par des données autres que les simples informations socia-
démographiques de Nielsen. Le network renforce son offre programmatique « Audience
Targeting Platform »[2] et double la part d’inventaire dédié par rapport à l’année
précédente. Cette plateforme agrège des données 1st et tierces parties, soit des données
d’audience et des data issues de bases externes diverses, données issues de set-to-box (par
Acxiom et Experian), box-office (via Fandango qui appartient à NBCU), intentionnistes
voitures, porteurs de cartes de fidélité, etc. L’offre qui intègre tous les actifs TV et digitaux
de NBCU est également désormais ouverte à tous les annonceurs. « Nous offrons aux
acheteurs le ciblage qu’ils désirent avec du contenu premium » s’enthousiasme Linda
Yaccarino Directrice des ventes publicitaires et des partenariats clients du network. De
plus, l’union faisant la puissance, NBCU avait lancé avec Vox Media lancé une plateforme
publicitaire digitale commune, Concert. Le groupe condé Nast vient de rejoindre le
consortium. Ainsi, les 3 groupes valorisent un reach équivalent à celui promis par les
acteurs du digital, tout en garantissant un environnement sécurisant pour les marques,
sans problème de fraude, ni de visibilité.

Contenus premium et Brand safety

Cette garantie de brand safety et cette différenciation vis-à-vis de l’univers du digital est
l’argument commercial central de bon nombre de groupes audiovisuels cette année,
notamment AMC, A&E et Scripps Network. En effet, ils ont axé leur communication
exclusivement sur les contenus. Selon Charlie Collier, Président et Directeur général
d’AMC, Sundance TV et AMC Studios, « les annonceurs concentrent leurs investissements
sur les supports où ils peuvent se fier aux contenus« . Point de vue partagé par Jon
Steinlauf, Président en charge du marketing et des revenus publicitaires de Scripps,
« l’endroit où la publicité est diffusée est aussi, si ce n’est plus, important que les cibles
qu’elle touche« . Ces groupes travaillent tout de même à la qualification de leurs audiences
et militent, pour certains, pour une standardisation des segments de cibles, mais ils ont fait
le choix de ne pas mettre en avant ces travaux lors de Upfronts.

[1] Cf. Flash n°830 du 22/03/2017 : « Google dans la tourmente au Royaume-Uni ».
[2] Cf. Flash n° du 24/02/2016 : « NBCUniversal unifie l’achat programmatique de
l’ensemble de ses inventaires ».
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