UE 1 CHIMIE FICHE DE COURS 1 : ATOMISTIQUE - LIAISON CHIMIQUE 1 - UNIVERSITE DE PARIS - CPCM
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UNIVERSITE DE PARIS Année 2020-2021 – Patrick Razon UE 1 CHIMIE FICHE DE COURS 1 : ATOMISTIQUE – LIAISON CHIMIQUE 1 CPCM – 106 Bd Saint Germain 75006 PARIS – Tel : 01.46.34.52.25 contact@prepa-cpcm.com / www.prepa-cpcm.com Page | 1 CPCM- UE1 FC1
Atomistique – Liaison chimique 1 Table des matières 1. Généralité sur l’atome – Définition p.3 2. Structure électronique de l’atome : hydrogène et hydrogénoïdes p.4 2.1.Modèle de Bohr p.4 2.2.Modèle quantique p.4 2.3.Les nombres quantiques : signification de n, l, m p.5 2.4.Représentation des orbitales atomiques p.6 2.5.Caractérisation complète d’un électron p.6 3. La répartition des électrons dans les atomes poly-électroniques p.7 3.1.Principe d’exclusion de Pauli p.7 3.2.La règle de remplissage (Klechkowski) p.8 3.3.La règle de Hund p.8 3.4.Exemples d’application p.8 3.5.Electrons de valence p.9 3.6.Représentation de Lewis p.9 4. La classification périodique – Quelques propriétés des éléments chimiques p.10 4.1.Les principales familles d’éléments p.11 4.2.L’électronégativité des éléments p.11 Page | 2 CPCM- UE1 FC1
ATOMISTIQUE – LIAISON CHIMIQUE 1. Généralités sur l’atome et définitions L’atome est formé par un noyau, chargé positivement, autour duquel gravite un nuage d’électrons, chargés négativement. Le noyau est composé de deux types de nucléons : Les protons, chargés positivement et qui donnent sa charge positive au noyau : +e = 1,602.10-19C Les neutrons, de charge électrique neutre. L’atome étant électriquement neutre, la charge d’un électron vaut : - e = -1,602.10-19C Une unité de masse atomique vaut : 1u.m.a = 1,66.10-24g = 1Da et correspond environ à la masse du proton ou du neutron. La masse d’un électron vaut environ 5,5.10-4u.m.a La masse de l’atome est quasiment concentrée dans le noyau. Le diamètre du noyau est environ 10 -5nm alors que le diamètre de l’atome est environ 0,1nm. Au final, le volume de l’atome est environ 1012 fois celui du noyau. Ainsi, l’atome a une structure lacunaire (quasi vide). Un nucléide X est une espèce atomique caractérisée par son nombre de protons noté Z et son nombre de nucléons noté A. Le nombre Z correspond au numéro atomique de l’élément. Le nombre A correspond à la masse atomique de l’élément. On note alors : La différence A – Z correspond au nombre de neutrons Pour l’atome neutre (état fondamental) : Z = nombre de protons = nombre d’électrons La classification périodique des éléments chimiques (tableau de Mendeleïev) range les nucléides par numéro atomique (Z) croissant Deux nucléides sont qualifiés d’isotopes quand ils possèdent le même nombre de protons mais diffèrent par leur nombre de neutrons. Donc, deux nucléides isotopes occupent la même case du tableau de classification périodique et possèderont les mêmes propriétés chimiques. Certains isotopes peuvent être radioactifs (*). Exemples : 12C, 13C, 14C* 1H, 2D, 3T*, 16O, 18O* La masse molaire atomique M d’un nucléide est la masse d’une mole d’atomes de cet élément s’exprime en g.mol-1 Elle correspond au nombre de masse A dans le tableau périodique des éléments. La mole représente une quantité de matière composées d’autant d’entités chimiques qu’il y a d’atomes dans 12 g de carbone 12, ce qui correspond au nombre d’Avogadro NA qui vaut 6,022.1023 Les masses s’expriment par le même nombre : En u pour les particules En gramme pour les moles Page | 3 CPCM- UE1 FC1
2. La structure électronique de l’atome : cas de l’hydrogène et des hydrogénoïdes 2.1. Le modèle de Bohr La mécanique classique associée à la théorie des quanta est appliquée pour décrire le mouvement de l’électron autour du noyau L’électron est assimilé à un point matériel décrivant une trajectoire circulaire autour du noyau L’électron peut occuper différents niveaux d’énergie E n : chaque trajectoire est associée à un niveau d’énergie L’énergie de l’électron est donc associée à une trajectoire circulaire plus ou moins proche du noyau L’énergie de l’électron est négative (< 0) 1 = avec E1 = -13,6eV et n = nombre quantique principal caractéristique d’une 2 couche électronique E1 est l’énergie la plus basse. Elle est associée à la trajectoire la plus proche du noyau 2.2. Le modèle quantique A toute particule de masse m en mouvement, animée d’une vitesse v, est associée une onde telle que : ℎ = = Dans cette équation : La quantité de mouvement de la particule est p h est la constante de Planck : h = 6,64.10-34J.s A l’échelle atomique, la dimension du système et sa longueur d’onde associée sont du même ordre de grandeur. Cela n’est plus le cas à l’échelle macroscopique : par exemple, un objet de 1kg à une vitesse de 2.2.106m.s-1 possède une longueur d’onde associée = 3.10-28nm non observable. La mécanique classique ne peut pas s’appliquer à l’échelle atomique. Principe d’incertitude de Heisenberg ℎ Δ Δ( ) ≥ 2 x est l’incertitude sur la position et (mvx) est l’incertitude sur la vitesse. A l’échelle atomique, la détermination précise, simultanée de la vitesse et de la position d’une particule est impossible. Ainsi, on ne peut parler que de probabilité de présence de l’électron. L’équation de Schrödinger : c’est l’équation qui relie l’énergie d’un système à ses propriétés ondulatoires : Ψ = Ψ H est l’opérateur hamiltonien E est l’énergie associée à est la fonction d’onde stationnaire qui caractérise l’électron : elle est associée à une orbitale atomique de l’électron Résolution = une infinité de solutions En, (n, l, m) n, l, m étant les nombres quantiques Page | 4 CPCM- UE1 FC1
On retiendra les résultats suivant : La résolution de l’équation montre que dépend de 3 nombres quantiques : n, l, m Ces 3 nombres quantiques ne peuvent pas prendre n’importe quelles valeurs. La fonction n’a pas de sens physique : il faut considérer 2, qui représente la probabilité de présence d’un électron dans un volume V. Une orbitale atomique est une représentation du volume V dans lequel il y a 95% de chance de trouver un électron. On associe les changements de signe de à cette représentation. Les orbitales atomiques existent en l’absence d’électron Pour l’atome d’hydrogène et les hydrogénoïdes, l’électron occupe un niveau d’énergie E n tel que : −13,6 2 = Z étant le numéro atomique de l’élément considéré. 2 Pour n = ∞, l’atome est ionisé La variation d’énergie E liée au passage d’un électron d’un niveau initial à un niveau final est : ℎ ∆ = = ℎ c = célérité de la lumière dans le vide = 3.108m.s-1, = longueur d’onde en m et = fréquence en s-1 2.3. Les nombres quantiques n, l, m : signification Nombre quantique Nombre quantique secondaire l Nombre quantique magnétique m principal n Les valeurs de m dépendent de l Les valeurs de l dépendent de n est un nombre entier positif, n:0 ≤ ≤ −1 non nul m est un entier relatif tel que − ≤ ≤ + l définit une sous-couche : n définit la couche et le volume l = 0 sous-couche s des orbitales atomiques Pour une valeur de l, m peut l = 1 sous-couche p donc prendre 2l + 1 valeurs l = 2 sous-couche d Il caractérise le numéro de la l = 3 sous-couche f couche : couche K n =1 Le nombre de valeurs que m couche L n = 2 peut prendre correspond au l définit la forme d’une orbitale couche M n = 3… nombre d’orbitale atomique qui atomique compose une sous-couche A une couche n est associée une A chaque sous-couche est énergie En qui augmente quand La valeur de m détermine associée une énergie En,l qui n augmente l’orientation de l’orbitale augmente quand l augmente atomique Page | 5 CPCM- UE1 FC1
2.4. Les représentations des orbitales atomiques n l m Orbitale 1s à symétrie 1 0 0 sphérique Orbitale 2s à symétrie 2 0 0 sphérique 3 orbitales 2p à symétrie de 2 1 -1, 0, 1 révolution, qui pointent selon les axes 1 orbitale 3s à symétrie sphérique, plus volumineuse que l’orbitale 2s mais de même 3 0 0 forme. On retiendra que pour l fixé, le volume de l’orbitale augmente quand n augmente 3 orbitales 3p à symétrie de révolution, qui pointent selon les axes, plus volumineuses 3 1 -1, 0, 1 que les orbitales 2p mais de mêmes formes 5 orbitales 3d dont : 3 pointent selon les bissectrices des axes dans 3 -2, -1, 0, 3 2 plans 1, 2 2 pointent selon les axes 2.5. La caractérisation complète d’un électron La description d’un électron dans le modèle quantique nécessite l’introduction d’un quatrième nombre quantique : il s’agit du nombre quantique de spin S, lié à la rotation de l’électron sur lui-même. Le nombre S ne peut prendre que les valeurs +1/2 ou – 1/2. Page | 6 CPCM- UE1 FC1
Un électron est donc décrit par 4 nombres quantiques n, l, m, S alors qu’une orbitale atomique et son niveau d’énergie ne sont décrits que par les 3 nombres n, l, m. Remarque : Dans le cas des atomes poly-électroniques : Il existe des interactions entre les électrons de l’atome → l’équation de Schrödinger ne peut pas être rigoureusement résolue. On suppose donc les électrons indépendants et on utilise les orbitales atomiques de l’hydrogène (n, l, m). Chaque électron est décrit par une orbitale atomique dont l’énergie dépend des deux nombres quantiques n, l Chaque orbitale atomique est caractérisée par 3 nombres quantiques n, l, m comme pour l’hydrogène Les orbitales atomiques ont la même forme et les mêmes noms que celles de l’atome d’hydrogène 3. La répartition des électrons dans les atomes poly-électroniques 3.1. Le principe d’exclusion de Pauli Dans un atome, deux électrons ne peuvent pas avoir leurs 4 nombres quantiques identiques (leurs états quantiques sont différents). Si deux électrons occupent la même orbitale atomique, ils ont obligatoirement les mêmes nombres n, l, m caractéristiques de cette orbitale. Ces électrons vont donc différer par leur nombre quantique de spin S : leurs spins sont opposés. En conséquence, une orbitale atomique ne peut pas contenir plus de deux électrons puisque S ne peut prendre que deux valeurs (+1/2 ou – 1/2). Sous-couches et nombre Nombre maximum d’électrons Couche d’électrons dans une sous-couche dans une couche = 2n2 n = 1 (K) 1 seule sous-couche s 2 1 sous-couche s 2 électrons 1 seule orbitale n = 2 (L) 8 1 sous-couche p 6 électrons 3 orbitales 1 sous-couche s 2 électrons 1 seule orbitale 1 sous-couche p n = 3 (M) 6 électrons 18 3 orbitales 1 sous-couche d 10 électrons 5 orbitales 1 sous-couche s 2 électrons 1 seule orbitale 1 sous-couche p 6 électrons 3 orbitales n = 4 (N) 32 1 sous-couche d 10 électrons 5 orbitales 1 sous-couche f 14 électrons 7 orbitales Page | 7 CPCM- UE1 FC1
3.2. La règle de remplissage (règle de Klechkowski) Le remplissage des couches électroniques se fait globalement par énergie croissante Le remplissage des sous-couches dépend de leurs niveaux énergétiques (mais pas seulement) Pour un atome poly-électronique, l’énergie dépend de n, l et Z (donc l’énergie dépend de l’atome) Le schéma ci-dessous indique l’ordre de remplissage. 3.3. La règle de Hund Pour un niveau énergétique donné, dans une même sous-couche, les électrons occupent : Le maximum d’orbitales atomiques de même énergie Avec des spins parallèles +1/2 s’ils ne sont pas appariés 3.4. Exemples d’application 3.4.1. L’oxygène 8O En utilisant le formalisme des cases quantiques (1 case = 1 orbitale atomique, une flèche = 1 électron) on a la répartition : 3.4.2. Le fer 26Fe Attention : pour former Fe2+ : on enlève les deux électrons les plus externes de Fe soit les électrons 4s. Fe2+ est donc en 4s03d6 Page | 8 CPCM- UE1 FC1
3.4.3. Le chrome 24Cr Pour le chrome, il existe une « anomalie » de remplissage (pour Z < 30 : les sous-couches 4s et 3d sont très proches en énergie) : la configuration électronique est 4s13d5 au lieu de 4s23d4. Ainsi, la sous-couche 3d est à moitié pleine = symétrie sphérique = stabilisation. 3.4.4. Le cuivre 29Cu Pour le cuivre, il existe aussi une anomalie de remplissage : la configuration électronique est 4s13d10 au lieu de 4s23d9. 3.5. Electrons de valence Les électrons de valence (les plus externes) sont les plus énergétiques = ceux qui se rajoutent à la configuration du gaz rare précédent. Ce sont généralement ceux de la dernière couche en cours de remplissage. Pour l’oxygène : 6 électrons de valence Pour le fer : 4s23d6 soit 8 électrons de valence Pour Fe2+ : 4s03d6 soit 6 électrons de valence Pour le zinc : 4s23d10 soit 12 électrons de valence Pour Zn2+ : 4s03d10 soit 10 électrons de valence 3.6. La représentation de Lewis Cette représentation utilise le symbole chimique de l’atome et ne tient compte que des électrons de la couche de valence (couche externe) de l’atome. En effet, ce sont les électrons les plus énergétiques de l’élément et ce sont eux qui conditionnent les propriétés chimiques de l’élément. Un électron célibataire (non apparié) est représenté par un point : . Un doublet d’électron est représenté par deux points ou une barre : ou - Page | 9 CPCM- UE1 FC1
4. La classification périodique des éléments : quelques propriétés des éléments Les éléments sont classés : Par périodes (lignes), c’est-à-dire par numéro atomique Z croissant. Par famille (colonnes) : les éléments d’une même colonne (famille) possèdent la même structure électronique de couche de valence (même représentation de Lewis) donc des propriétés chimiques similaires. A gauche du tableau se trouvent les métaux : ils tendent à perdre des électrons de leur couche de valence pour acquérir la configuration électronique du gaz rare qui les précède. A droite du tableau se trouvent les non-métaux : ils tendent à gagner des électrons pour acquérir la configuration électronique du gaz rare qui les suit. 118 éléments (la plupart ne sont pas stables) 11 éléments représentent 99,9% du corps humain (H, C, N, O, Na, Mg, P, S, Cl, K, Ca) Ca + P = 1kg pour un humain de 70kg + 13 éléments essentiels : V, Cr, Mn, Fe (3g pour un homme de 70kg), Co (1,5mg), Ni, Cu (0,1g), Zn, Mo, Si, Sn, F, I Page | 10 CPCM- UE1 FC1
4.1. Les principales familles d’éléments Bloc s Bloc d Bloc p Colonne IIa Colonne 3 à 12 Colonne Ia Colonne 7 Colonne 8 Les métaux Les métaux de Les métaux alcalins Les halogènes Les gaz rares alcalino-terreux transition Couche externe Couche externe ns1 Couche externe ns2 Couche externe ns2np5 Couche externe ns2np6 ns2(n-1)dx Perdent facilement Perdent facilement Gagnent facilement un leur électron de leurs 2 électrons de Saturation de la couche électron pour donner valence pour valence pour de valence. Composés des anions donner des cations donner des cations inertes chimiquement monovalents X- monovalents X+ divalents X2+ 4.2. L’électronégativité des éléments L’électronégativité est une grandeur sans unité qui caractérise l’aptitude d’un élément à gagner de la densité électronique. Ainsi, l’électronégativité permet d’évaluer la polarisation d’une liaison chimique : dans une liaison chimique, l’atome le plus électronégatif attirera vers lui les électrons de liaisons et sera affecté d’une charge partielle -. Plus l’électronégativité est forte, plus l’atome conserve ses électrons (potentiel d’ionisation élevé) L’électronégativité augmente de gauche à droite au cours d’une période d’éléments L’électronégativité augmente du bas vers le haut dans une famille d’éléments La connaissance de l’électronégativité des éléments est fondamentale pour la compréhension des mécanismes en chimie organique. Il existe plusieurs échelles d’électronégativité, la plus utilisée étant celle de Pauling. Dans ce cas, on a par électronégativité décroissante : F > O > Cl > N > Br > I > C > H. Elément F O Cl N Br I C H Cs Electronégativité 4,0 3,4 3 2,5 2,2 0,8 Page | 11 CPCM- UE1 FC1
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