Un héros québécois à La Havane - Pierre Lahoud - Érudit
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Document généré le 27 juil. 2021 09:29 Continuité Un héros québécois à La Havane Pierre Lahoud Pêche aux trésors Numéro 145, été 2015 URI : https://id.erudit.org/iderudit/78276ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Éditions Continuité ISSN 0714-9476 (imprimé) 1923-2543 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Lahoud, P. (2015). Un héros québécois à La Havane. Continuité,(145), 12–13. Tous droits réservés © Éditions Continuité, 2015 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/
I I n t e r n a t i o n a l Un héros québécois à La Havane par Pierre Lahoud aurait radicalement transfor- n mé le paysage géopolitique de N avigateur dès l’âge de l’époque. 12 ans, militaire remarquable, À la tête d’une puissante homme de démesure et armada, « le Canadien » veut illustre conquérant, Pierre Le porter un coup fatal à la pré- Moyne d’Iberville est l’une sence anglaise en Amérique. des plus grandes figures nées Le capitaine général cubain en Nouvelle-France. Il a com- est disposé à coopérer avec battu les Anglais de la baie lui. Les deux hommes se lient d’Hudson jusqu’aux Caraïbes, d’amitié. Le 8 juillet 1706, en plus d’avoir découvert ils soupent ensemble… et l’embouchure du Mississippi meurent tous les deux, la nuit et fondé la Louisiane. Ce suivante, du même malaise. que l’on sait moins, c’est Le mystère de leur mort est que ce grand explorateur né d’autant plus troublant que à Montréal en 1661 est mort le projet qu’ils caressaient à 45 ans à La Havane, où – repousser les Anglais – il a été enterré et où s’élève semait la terreur chez les depuis 1999 un monument à sa Britanniques. Il faut dire que mémoire. D’Iberville, fort d’une suc- cession ininterrompue de vic- Idées de grandeur toires dans les Antilles, dont Les explorations de Pierre Le la dernière lui avait permis Moyne d’Iberville et ses luttes de prendre 40 navires anglais, incessantes contre les Anglais était nimbé d’une aura légen- étaient portées par un rêve : daire. étendre la Nouvelle-France Dans le grand livre des sépul- des mers froides de la baie tures aujourd’hui conservé d’Hudson jusqu’aux eaux tur- aux archives de la cathédrale quoise du golfe du Mexique. San Cristobal de La Habana, Après avoir expulsé les la dépouille de Pierre Le Anglais à trois reprises de la Moyne d’Iberville est inscrite baie d’Hudson et des forts sous son nom français, mais Photos : Pierre Lahoud de Terre-Neuve, D’Iberville également sous le nom d’« El explore la Louisiane et entame General Dom Pedro Berbila », une expédition guerrière aux sa variante espagnolisée. Originaire de Montréal et mort à Cuba dans Antilles, également convoi- tées par les Britanniques. Le Le Québec se souvient des circonstances suspectes, le grand 13 mai 1706, il accoste à La Le Québec a commémo- Havane avec une flotte de ré son héros ici, comme en explorateur Pierre Le Moyne d’Iberville a 11 navires de guerre et plus de témoignent les rues, le comté 800 hommes. Il entame alors et la montagne qui portent son des négociations avec le capi- nom, mais aussi à Cuba. En laissé sa trace à La Havane. taine général Pedro Álvarez 1935, alors qu’il est maire de de Villarín afin de créer une Montréal, Camillien Houde alliance franco-espagnole fait apposer une plaque sur qui, si elle s’était concrétisée, l’un des murs de la cathédrale CONTINUITÉ 12 numéro cent quarante-cinq
U n v i l l a g e San Cristobal. Elle y est tou- retirent subtilement la plaque. jours. Quand le pot aux roses est En 1999, le maire de Québec, découvert, l’ambassade nie son Jean-Paul L’Allier, inaugure méfait. Il faudra la déclaration une statue de l’explorateur d’un historien cubain, témoin devant la prestigieuse for- oculaire de la « prestidigitation teresse de la Punta, dans le diplomatique », pour que le Vieux-Port de La Havane, ministère des Relations inter- tout près de l’endroit où était nationales du Québec puisse la amarré le navire du vaillant récupérer. Elle est réinstallée soldat quelque 300 ans plus sur son socle en 2001. Depuis, tôt. Une plaque soulignant tous les 9 juillet, une marche son apport comme héros mili- est organisée à La Havane, de taire de la Nouvelle-France la cathédrale au monument, et amiral de la flotte du roi pour souligner la mort de La cathédrale San Cristobal arbore toujours la plaque en l’honneur Louis XIV est alors soudée à Pierre Le Moyne d’Iberville. de Pierre Le Moyne d’Iberville que le maire de Montréal Camillien la statue. n Houde y a fait apposer en 1935. Deux heures après l’inau- Pierre Lahoud est photographe et guration, des représentants historien spécialisé en patrimoine. de l’ambassade du Canada L’ÉBÉNISTERIE AU SERVICE DU PATRIMOINE Nous possédons les outils, le savoir-faire, le professionnalisme et ce qu’il faut de passion pour créer ou reproduire toutes vos boiseries ornementales, intérieures ou extérieures. Prix de l’artisan Opération patrimoine architectural de Montréal 2006 2050, r ue Dandurand, local 409 T.514.270.0115 Montréal (QC) H2G 1Y9 w w w. a t e l i e r - l e t a b l i . c a CONTINUITÉ 13 numéro cent quarante-cinq
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