UN NOEL A TAYBEH Les Nouvelles de Taybeh - Décembre 2009
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Avant, l’Avent Décembre commence désormais par la mémoire du bienheureux Charles de Foucauld, au premier jour du mois, lui qui passa plusieurs fois à Taybeh et y fit même une retraite de huit jours, consignant dans les quelques dizaines de pages de la fameuse « Retraite d’Ephrem » ses méditations sur la vie du Christ avant sa Passion – comme Jésus son modèle venu se réfugier à Ephraïm avant de monter à Jérusalem pour l’ultime Pâque (Evangile de Jean 11, 54). Le « frère universel » passa ces quelques jours dans la première mission de Taybeh, qui se composait alors de trois petites pièces : une chapelle, une salle de classe et la chambre du missionnaire… A l’occasion cette année du jubilé des cent cinquante ans de la paroisse latine de Taybeh et du congrès international des gens de Taybeh qui aura lieu en juillet, ces trois salles seront ouvertes à la visite. 2
Mais n’anticipons pas et revenons à l’Avent, qui se déroule à Taybeh rythmé par les fêtes traditionnelles. Le 4 janvier, pour la Sainte-Barbe, toutes les femmes du village préparent et offrent au voisinage la traditionnelle bouillie sucrée au blé et aux amandes. Chaque dimanche de l’Avent, à l’autel préparé par les Sœurs du Rosaire, colonnes de l’église et piliers de la paroisse, une nouvelle bougie s’allume, annonçant la lumière nouvelle de Noel. Le 6 décembre, la Saint-Nicolas tombe le deuxième dimanche de l’Avent. Monseigneur Michel Sabbah, Patriarche latin émérite de Jérusalem, célèbre la messe à la mémoire du père d’Abouna Raed, dont le portrait, encadré de bois d’olivier en écorce, contemple avec gravité les fidèles. Raccompagnant Saïdna Sabbah à Jérusalem, il nous parle de la propagande permanente qui déforme la réalité palestinienne : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose… Il y a une histoire de Joha, ici, personnage populaire de Palestine. Il arrive au village de Jifnah, non loin d’ici, affamé, assoiffé, et pour se débarrasser des habitants et chiper à sa guise quelque chose il dit à tous les habitants : ‘Il y a une noce à Sainjil, tout le monde est invité !’ Tous se précipitent. ‘Où allez-vous comme ça ?’, demande alors Joha. ‘A Sainjil, il y a une noce, tout le monde est invité ! - Ah bon ? Attendez-moi, j’arrive !’… Voila, le menteur finit par croire à son propre mensonge… » 3
Décorations de Noël Chaque année, Abouna Raed prépare une décoration spéciale de l’église pour Noël, une véritable catéchèse symbolique. Il y a ainsi eu le ciel, « terre nouvelle et cieux nouveaux », avec sur chaque étoile le nom d’un paroissien… Il y a eu l’arbre de la paroisse, arbre de Noël et arbre de vie, avec les noms des prêtres et religieuses aux racines, un rameau par famille et le nom de chacun sur les feuilles… Il y a aussi eu le pont au-dessus de l’autel, surmontant un mur brisé : « La Terre Sainte a besoin de ponts, pas de murs », disait Jean-Paul II lors de son pèlerinage jubilaire. Jésus, pontifex maximus, pont jeté entre le ciel et la terre et entre les hommes, lui qui fait tomber le mur de la haine… Il y a eu l’an dernier le soleil, Jésus, Soleil de justice, Lumière du monde, jour sans déclin… Cette année, ce sera l’eau, l’eau vive… 4
Neuvaine de Noël Le lundi 14 décembre, début de la neuvaine de Noël, lors de la messe quotidienne à 17 heures : tous les enfants et jeunes du village sont là, la chorale s’en donne à cœur joie, chantant au grand complet tous les cantiques traditionnels de l’Avent en version arabe : Venez Divin Messie, Venite adoremus, etc. C’est un grand moment de préparation à la venue du Christ que cette neuvaine, comme le montre la fréquentation assidue des paroissiens catholiques aussi bien qu’orthodoxes ! Comme le blé de Sainte-Barbe dans son coton humide, sous les pluies entrecoupées de beaux soleils la campagne verdit doucement, préparant lentement, à son rythme tranquille, l’explosion printanière… Les deux semaines avant Noël, c’est pour tous les élèves de l’école latine le temps des examens, chaque matin : l’ambiance est studieuse, appliquée, sérieuse… Aux paroisses melkite et orthodoxe des bazars de Noël proposent toutes les décorations, tous les cadeaux, et une loterie pour gagner une belle crèche géante… Les magasins du village aussi s’ennoellisent, les rues s’illuminent de lampions et de décorations, et les maisons aussi, surmontées de croix lumineuses qui font briller dans la nuit le triple mystère de l’Incarnation, de la Rédemption et de la Résurrection… Un vrai temps d’Avent ! 5
Le bon berger Le samedi 19 décembre, c’est le jubilé de la paroisse latine de Beit Sahour, aux Champs des Bergers, fondée en 1859 par l’intrépide missionnaire lyonnais Jean Morétain : nous y emmenons Abouna Dominique, pensionnaire de Beit Afram a Taybeh, qui a fêté ses quatre- vingt quatorze ans le mois dernier… Né en 1915 près de Turin, le Père Dominique, prêtre du Patriarcat latin de Jérusalem, est depuis plus de sept décennies en Terre Sainte et a été curé de Beit Sahour de 1947 à 1953, et a notamment fait construire l’église actuelle. Son successeur actuel, Abouna Aziz, a tenu à sa présence en cette fête jubilaire ! Grand-messe chantée par une belle chorale et célébrée par le Patriarche, Monseigneur Fouad Toual, entouré de ses épiscopes et presbytres, évêques et prêtres, et des nombreux fideles. Puis cocktail autour d’une exposition consacrée à l’histoire de la mission de Beit Sahour, puis grand dîner avec concert d’un groupe arabe chrétien : les chants de Noel sont à l’honneur ! Abouna Dominique est chaleureusement remercié et bruyamment applaudi à plusieurs reprises. « Serviteur fidèle, entre dans la joie de ton maître… » 6
Le Noël du Malja Le mardi 22 janvier la neuvaine de Noël se finit, et la chorale emmenée par Sœur Victoire et Abouna Raed part au Malja, le home Beit Afram, fêter Noël pour les personnes âgées. La crèche et l’arbre de Noël sont là, avec leur tas de cadeaux au pied. Trois Pères Noëls déchaînés font carillonner leurs clochettes à tout va, pendant que la chorale fait résonner devant les pensionnaires au complet les doux chants des Noëls d’antan et de maintenant. Les cadeaux, des couvertures chauffantes, sont offerts à chacun, l’ambiance se réchauffe, on tape des mains, on chante à l’unisson, et voilà qu’invités par Abouna Raed et Sœur François-Xavier les plus vaillants se lèvent pour danser ! Les Pères Noëls vont visiter clochettes à tue-tête les quelques pensionnaires qui ont dû rester alités… C’est Noël pour tout le monde, personne n’est oublié ! Dans tout le village, des Pères Noëls déambulent tout carillonnant et vont distribuer des cadeaux de maison en maison. C’est une véritable invasion, il y a même un Père Noël qui conduit un tracteur tirant dans une remorque toute décorée une cargaison… de Pères Noëls ! Fête religieuse et populaire, fête chrétienne et villageoise, Noël réunit tout le monde autour du petit enfant de la crèche. 7
Le Noël des enfants Ça y est, l’autel de Noël est prêt à l’accueillir ! L’autel abrite la grotte de la crèche, avec ses mages, ses moutons, ses bergers, son bœuf et son âne, Marie et Joseph qui attendent la divine naissance. Au fond du chœur, deux cascades déversent depuis des jarres une eau vive qui entoure tout l’autel, baignant les pieds de beaux sapins tout décorés, et des amphores, des plantes et des rochers savamment disposés. Il ne manque que des poissons… C’est la nouvelle création, creatio nova que commence l’incarnation du Christ, centrée sur l’arbre de vie qu’est l’autel-crèche, qu’entourent et vivifient les eaux vives, baptismales, issues des côtés du temple… 8
Le matin du 23 décembre, le Père Noel s’invite à la crèche de la paroisse melkite pour offrir à chaque enfant un cadeau. Puis le soir, c’est la messe des enfants à la paroisse latine. L’église est archi-comble, empli d’enfants de sept mois à dix-sept ans, accompagnés de leurs parents. Comme de petits lutins rouges, les gosses portent des tenues de Père Noël, des bonnets pointus à pompon blanc. C’est l’agitation parmi tous ces enfants de tous âges qui ont pris possession de l’église, mais une cohue joyeuse, merveilleuse et émerveillée. Acmé lors du sermon : Abouna Raed fait un lâcher de poissons dans le bassin et se met à les prêcher tel saint Antoine, homélie dialoguée avec les enfants qui répondent dans des cris enthousiastes… L’Enfant Jésus est découvert dans la crèche par un enfant, et à la fin de la messe c’est l’arrivée des Pères Noëls tout tintinnabulants et la distribution générale de cadeaux de la paroisse à tous les enfants, tranche d’âge par tranche d’âge… 9
Ensuite, à l’église melkite, concert du groupe arabe chrétien de Jérusalem Al-Raja (L’Espoir) mené par des franciscains, avec un frère en habit à la guitare sèche et un capucin à longue capuche dirigeant les chorégraphies du public. 10
Un Noël à Taybeh Jeudi 24 décembre, veille de Noël. Le matin, Abouna Raed va donner la communion aux malades du village. La cinquantaine de poissons rouges se portent très bien dans les eaux du temple, bien acclimatés à ce nouvel environnement. Comme tous ici, ils semblent attendre Noël avec une patiente impatience. Les scouts de Taybeh sont partis défiler à Bethleem pour l’entrée du Patriarche Fouad Toual. Ils reviennent avec le soir, pour la messe de la nuit. 11
Vigile de Noël. L’église est archi-pleine, d’une foule de fidèles revêtue de ses plus beaux atours. La chorale, renforcée et bien préparé, est magnifique et frise le sublime ! La liturgie, célébrée par Monseigneur Michel Sabbah, dure plus de deux heures qui passent comme un beau songe, plein de chants célestes, de cantiques angéliques comme d’enfantines comptines : Les anges dans nos campagnes, ont entonné l’hymne des cieux… Il est né le divin Enfant, jouez hautbois, résonnez musettes ! Gloria in excelsis Deo ! « Le Christ est né – Alléluia ! » Solennelle procession de l’Enfant Jésus dans toute l’église, porté par le Patriarche dans la majesté de l’encens et des grandes orgues et que chacun se précipite pour le toucher avant de se signer, puis chacun ira à la fin l’embrasser avec affection et dévotion. Ensuite, sur le parvis et dans la salle paroissiale telle une tente de cheikh bédouin, chacun échange ses vœux et va les présenter au Patriarche et au Curé – autour d’un verre de Noël. 12
Vendredi 25 décembre, Nativité du Seigneur. La messe du jour de Noël est à nouveau célébrée par le Patriarche émérite, et Abouna Raed dans son homélie fait écho au message du Saint- Père le Pape Benoît XVI pour la Journée mondiale de la paix le 1er janvier : « Si tu veux la paix, protège la création ! » Il propose notamment, pour la Journée de l’arbre le 15 janvier, que chaque villageois offre un arbre de deux mètres à planter le nom de la nouvelle route de Taybeh : 1300 arbres pour le village, quel beau cadeau, quel beau symbole, et quelle belle résolution de nouvelle année ! Un grand déjeuner de Noël préparé par les Sœurs de la Sainte- Croix et les Sœurs du Rosaire réunit, à la maison Charles de Foucauld, autour du Patriarche et d’Abouna Raed les religieuses et les volontaires de la paroisse. 13
Au pays natal Le dimanche 27 décembre, tandis que se prépare le traditionnel bingo de Noël des guides et jeannettes, organisé par les Sœurs de la Sainte-Croix, Abouna Raed se rend au village d’Aboud, fêter Noël autour d’un pantagruélique déjeuner avec les prêtres du Patriarcat latin invités par Abouna Elias, curé de la paroisse latine, puis se rend à son village natal, à Zababdeh, retrouver sa famille, monter son cheval, visiter les siens et le pays environnant : Burqin, Djénine… Zababdeh, au Nord de la Cisjordanie, est un grand bourg rural de quelques quatre mille habitants, dont trois mille chrétiens, entouré de champs que cultivent ses paysans, tandis qu’aux collines voisines paissent les troupeaux de chèvres, de vaches et de moutons... 14
Le mardi 29 décembre, c’est à l’église latine de Zababdeh qu’est célébrée la messe des quarante jours en mémoire du père d’Abouna Raed, enterré là le mois dernier. La liturgie est célébrée par Monseigneur Michel Sabbah et la chorale de Taybeh s’est déplacée emmenée par Sœur Victoire et Abou Johnny, professeur de musique. Puis les jeunes de la chorale s’en reviennent à Taybeh par le chemin des écoliers, avec le bus de l’école latine, visitant au passage Rafidia, Naplouse et le Puits de Jacob, où Jésus rencontra la Samaritaine… 15
C’est là que repose le martyr Philoumène, assassiné dans l’église le 29 novembre 1979 par des fanatiques juifs, et canonisé le 11 novembre dernier le Patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem. Mercredi 30 décembre, messe à Taybeh en mémoire d’Abouna Jiriez Nimeh, prêtre originaire de Taybeh et récemment décédé, comme son neveu Abouna Ramzi Nimeh, décédé également. Tout le village remplit l’église pour assister à la liturgie funéraire concélébrée par Monseigneur Michel Sabbah, Abouna William Chomali, chancelier du Patriarcat, Abouna Samander et bien sur Abouna Raed. 16
L’an neuf Jeudi 31 décembre. La nature fait bien les choses : les arbres des campagnes et jardins sont couverts de boules de gui. Au gui l’an neuf ! C’est au tour de la paroisse orthodoxe d’offrir des cadeaux aux enfants du village. A l’église latine, la messe de la Saint-Sylvestre est célébrée le soir par Monseigneur Michel Sabbah, tous les paroissiens sont sur leur trente-et-un, échangent leurs vœux sur le parvis, puis un dîner de réveillon préparé par les Sœurs du Rosaire réunit à Beit Afram le Patriarche, le Curé, les Sœurs et les volontaires de la paroisse… Dans chaque maison, les familles se retrouvent, se réunissent, chez les uns, chez les autres, grillades, monceaux de nourriture, barbecue, brochettes, boulettes, kubeh, taboulés, salades, humus, knafeh… Arak, vins doux, bières, champagnes… Thé, café…. On mange, on boit, on bavarde, on crie, on rit, on fume, on chante, on danse, on joue aux cartes… Le jeu réunit tout le monde, on joue pour rire ou pour de vrai, de petites ou de grandes sommes, en riant ou sérieusement. 17
Minuit approche, Abouna Raed célèbre dans la paix une messe de minuit moins le quart à minuit et quart à l’église, pour consacrer au Seigneur de l’histoire et Maître du temps l’an qui vient comme l’an passé. Au moment du passage à l’an neuf, les cloches des trois clochers sonnent à toute volée, le village entier s’allume d’une explosion généralisée de pétards, feux d’artifices, torches, feux de Bengale, détonations qui partent de toutes part, pétarade énorme qui illumine le ciel, ébranle l’air et assourdit l’atmosphère. Les villageois déambulent de maison en maison présenter leurs vœux ou vont au Khader brûler des cierges par dizaines, prier et présenter au Seigneur leurs vœux pour la nouvelle année. « L’an prochain à Jérusalem ! » « La paix cette année – inch’Allah, à la grâce de Dieu ! » Vendredi 1er janvier. En ce jour, où nous fêtons l’an vierge, l’octave de Noel, la circoncision de l’Enfant Jésus, huit jours après sa naissance, nous célébrons aussi la Sainte Mère de Dieu, la Theotokos chère aux églises d’Orient et d’Occident. Monseigneur Michel Sabbah célèbre à nouveau la grand-messe chantée le matin, puis tout le monde échange à nouveau ses vœux, les uns et les autres défilent chez les Sœurs du Rosaire boire le café et grignoter de délicieux biscuits sablés fourrés à la pâte de dattes, préparés par Mère Alphonse – grande cuisinière devant l’Eternel ! 18
Epiphanies Ce 6 janvier, c’est la paroisse melkite qui ouvre les festivités, avec la divine liturgie à 10 heures : les grecs-catholiques fêtent aujourd’hui la théophanie du Seigneur lors du baptême du Christ. Belle messe chantée, célébrée par Abouna Jacques, le curé melkite, qui fête aujourd’hui même ses vingt ans de sacerdoce. Mabrouk, Abouna ! A la fin de la liturgie, grande bénédiction des eaux, que les fideles vont ensuite boire avant de recevoir un morceau de pain béni. Le soir, Abouna Raed célèbre la messe de l’Epiphanie chez les latins, suivie d’une galette des rois chez les Sœurs de la Sainte-Croix. 19
Le 7 janvier, à 10 heures, c’est Noël chez les orthodoxes : Abouna Daoud célèbre la solennelle et lente liturgie dans la vieille église Mar Jiriez (Saint-Georges) couverte de fresques et d’icônes, dans un chatoiement d’or, de pourpre et d’encens. Ensuite, les paroissiens partagent autour d’Abouna Daoud et Abouna Tofiq un verre de vin doux, avant d’aller visiter pour ceux qui le souhaitent la petite chapelle Hagia Maria (Sainte-Marie) aux mosaïques antiques. 20
KAIROS – UN MOMENT DE VERITE Le vendredi 11 décembre 2009, en la fête du pape Saint-Damase, un important document a été porté à la connaissance du public lors d’une conférence de presse à Bethleem : il s’agit du texte Kairos – Un moment de vérité, rédigé et signé par un groupe œcuménique de pasteurs arabes chrétiens, dont le Patriarche latin émérite Miche Sabbah. Nous en donnons ci-joint la version française. Pour en savoir davantage, voici quelques liens : http://kairospalestine.ps/ http://www.oikoumene.org/ « QUE LE SEIGNEUR BENISSE SON PEUPLE EN LUI DONNANT LA PAIX ! » 21
Les Nouvelles de Taybeh paraissent à la fin de chaque mois. Direction : Abouna Raed Abusahlia Rédaction : Falk van Gaver Rendez-vous sur http://www.taybeh.info/ Notre Dame d’Ephraïm, priez pour nous ! 22
Vous pouvez aussi lire