Une déclaration? 04-25.02.2023 Love&Collect - Love&Collect

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Une déclaration?
04-25.02.2023
Love&Collect
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Frédéric Bruly Bouabré
(1923-2014)
Frédéric Bruly Bouabré (1923-2014)
Sans titre
                                     «Dessinateur et poète ne sont, à propos
2007                                 de Frédéric Bruly Bouabré, que des mots
Encre, mine de plomb et crayons      insuffisants car son œuvre de plusieurs
                                     milliers de dessins, ne se voulait rien moins
de couleur sur papier
Signé et titré au dos
16 × 10,5 cm                         que l’invention d’une écriture nouvelle
                                     et universelle à la fois.» Philippe Dagen
Œuvre présentée sous encadrement

Provenance
Galerie Jean Brolly, Paris
Collection particulière, Paris

Prix conseillé
1 200 euros
                                     Le dessinateur et poète ivoirien Frédéric Bruly Bouabré est
Prix Love&Collect                    mort à son domicile, dans le quartier de Yopougon, à Abdijan,
900 euros                            mardi 28 janvier. Il était né, sans doute en 1923, à Zéprégühé,
                                     près de Daloa, dans le centre de ce qui était alors une colonie
                                     de l’Afrique occidentale française et aujourd’hui la République
                                     de Côte d’Ivoire. Mais dessinateur et poète ne sont, à son
                                     propos, que des mots insuffisants car son œuvre de plusieurs
                                     milliers
                                     de dessins, ne se voulait rien moins que l’invention d’une
                                     écriture nouvelle et universelle à la fois, le bété.

                                     Pour accomplir son projet, il invente des signes ou investit
                                     des formes géométriques ou symboliques d’une valeur
                                     syllabique spécifique. Il en invente ainsi plusieurs centaines,
                                     dont certaines lui sont inspirées par des gravures qu’il observe
                                     sur des rochers près du village de Békora, près de Zéprégühé.
                                     Avec ces pictogrammes, il transcrit les récits des mythologies
                                     cosmiques bété, des contes, des événements de la vie
                                     quotidienne, mais aussi, plus tard, ceux d’une actualité de plus
                                     en plus large, jusqu’à celle de la vie politique française.

                                     Son ambition encyclopédique ne se dément à aucun moment
                                     et il couvre d’innombrables cartons de petite dimension de ses
                                     œuvres au dessin synthétique et net rehaussé aux crayons
                                     de couleurs. Elles sont très souvent encadrées d’une marge où
                                     il écrit, en français et en lettres capitales, les légendes de ses
                                     images. Ainsi l’intelligibilité de ses œuvres est-elle possible
                                     à ceux qui ne sauraient déchiffrer l’alphabet bété.
                                     Elles sont organisées par thèmes, cycles ou récits.

                                     Philippe Dagen
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Maison Claracq
(créée en 2022)
Marion Claracq (née en 1985)
Céline Claracq (née en 1989)
Tasse bouche
2022
Pièces fabriquées en grès (gauche)
et porcelaine de coulage (droite)
à partir d’un moule en plâtre,
puis émaillée pour un usage alimentaire
Matrice sculptée à la main
Chaque pièce est légèrement différente

Prix Love&Collect
22 euros (chaque)

 Tasse Cul XS                                Maison Claracq est le terrain de jeux de deux sœurs,
 2022                                        Marion et Céline. C’est une idée qui naît d’une passion
 Pièces fabriquées en grès (gauche)          commune, la céramique, et de l’envie de créer et d’avancer
 et porcelaine (droite) de coulage           ensemble.
 à partir d’un moule en plâtre,
 puis émaillées pour un usage alimentaire.   La Maison représente le lieu où elles ont grandi. Espace rempli
 Matrice sculptée à la main                  de monde, celui de la famille et des amis, et d’idées partagées.
 Chaque pièce est légèrement différente      Endroit où elles ont baigné dans la passion de l’art. Dans ce nid
                                             au Pays-Basque, tout le monde crée, fabrique, dessine, peint,
 Prix Love&Collect                           écrit, chacun s’implique dans le travail des autres et s’en nourrit.
 20 euros (chaque)                           Maison Claracq est ainsi un nom tout trouvé.

                                             À l’origine, ce projet était une parenthèse. Marion est bijoutière,
                                             Céline est directrice de production. Dans leur temps libre, elles
                                             se retrouvent pour imaginer et créer ensemble des objets.

                                             D’une blague autour d’un pot-cul est né un univers et
                                             maintenant une collection. Maison Claracq s’agrandit.
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                             matali crasset (née en 1965)

matali crasset               Plaisir
8ème ciel - Lovetoy          «La finalité des objets de design est d’apporter la plupart
2007                         du temps du bonheur et de l’épanouissement pour vivre avec
Silicone et métal            son temps. Mais quand ils’agit d’un sextoy (rebaptisé «lovetoy»
Edition Paola Bjäringer      par l’éditrice Paola Bjaringer), on monte d’un niveau en intimité.
14,5 × 7 cm                  On touche à ce qui est de plus profond. On gère la relation à
                             son corps, à son propre plaisir, Cependant, avec 8eme Ciel,
Prix Love&Collect            ma démarche a été la même: comment dans ce contexte
400 euros                    particuller accompagner et inviter à se faire plaisir en n’étant
                             qu’un déclencheur. Mais avec élégance et ratfnement».

                             Silicone
                             «8eme ciel a été réalisé dans un silicone particulièrement doux
                             et soyeux. Sa matière étonne par son toucher. ll prend forme et
                             se déforme aisément.»

                             Epanouie
                             «8eme Ciel est un obiet pour se découvrir. Une forme généreuse
                             qui peut se déformer délicatement au creux de la main selon
                             votre plaisir. Un objet qui nous parle l’une intimité et d’un plaisir
                             assumé aux couleurs pastels. 8eme Ciel est un objet pour
                             s’assumer. ll semble logique et ne dérange pas, Un objet légitime
                             et naturel donc, au même rang que n’importe quel objet
                             quotidien. ll ne choquera pas le partenaire qui y verra un plaisir
                             serein, accompagnateur d’Amour.»

                             Nouvelle typologie
                             «ll s’agit donc du plaisir de la femme. 8eme Ciel est un nouveau
                             type de jouet sensuel qui s’affranchit des codes habituels
                             du genre. Sa forme évoque un 8, voire celle du symbole de
                             l’infini: il ressemble plus à un objet de massage qu’au sacro saint
                             phallus. C’est un objet complice qui vient se loger au creux
                             de la main. Sa forme mystérieuse et futuriste en est un double:
                             on y retrouve la paume d’un côté et de l’autre le bombé naturel
                             de la main».

                             Gourmandise
                             «8eme Ciel est un objet double face qui propose deux types de
                             textures: un aspect très sucré dans le dessin même du matériau
                             qui évoque l’univers des påtisseries haut de gamme japonaise
                             On pourrait même y voire une alternative aux boules de geisha.
                             La forme est tellement douce qu’elle en devient sucrée.
                             De petites boules de métal insérées dans cette double peau
                             extrêmement douce et soyeuse rendent le lovetoy vivant,
                             vibrant. L’objet prend vie pour vous accompagner au 8eme Ciel
                             au gré de vos fantasmes.»

                             matali crasset
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                                        Erró (né en 1932)

Erró
Sans titre (série Collages érotiques)
1976
Collage sur papier
Signé et daté au dos
25 × 13 cm

Expositions
Erro – Collages, 1959-1978,
Galerie Loeve&Co, Paris, 2022

Prix
3 500 euros
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Le collage est la partie
la plus excitante de
mon travail, la plus libre,
c’est presque une écriture
automatique. C’est là
que je trouve des solutions
formelles pour saturer
l’espace, comme on dit
pour les artistes abstraits
américains. Le collage,
c’est à la fois l’original
et le modèle.
Erró
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                  Erró (né en 1932)

Danielle Kvaran   Erró compte parmi les figures importantes de l’avant-garde
                  européenne des années soixante et, dans l’histoire de l’art
                  de cette période, son nom est associé non seulement
                  au renouveau de la figuration picturale, à travers l’invention
                  de tableaux-collages à visée critique ou satirique, mais aussi
                  au mouvement des happenings et à la vague du cinéma
                  expérimental. Bien que souvent rattaché à des groupes
                  artistiques, comme le surréalisme, la figuration narrative
                  ou le pop art, il n’est réductible à aucun d’eux.

                  Créer, pour Erró, c’est depuis la fin des années cinquante faire
                  de l’existant la matière première de son travail. C’est récupérer
                  des matériaux – textes, images ou objets – pour les détourner
                  et leur donner une signification inédite. C’est inscrire
                  ces éléments hétérogènes dans de nouvelles configurations
                  ou de nouveaux récits. L’artiste est l’auteur d’un très grand
                  nombre de collages d’illustrations, matrices et modèles de
                  toutes ses peintures jusqu’à ce jour, mais il a également réalisé
                  des assemblages, sortes de collages tridimensionnels,
                  et plusieurs films, équivalences temporelles des collages.
                  À l’occasion, il lui est arrivé également de se transformer
                  en écrivain en pratiquant le collage littéraire.

                  Erró est un inconditionnel et un virtuose du collage. Il réalise
                  ses premiers collages, les collages-dessins tragi-comiques
                  de la série Radioactivity, à Jaffa en 1958, mais c’est à Paris,
                  en 1959-1960, avec la série des Méca-Make-Up, compositions
                  mêlant machines et pièces usinées à des visages de mannequins
                  que, premier entre tous, il entreprend de transposer en peinture
                  plusieurs de ses montages d’illustrations. Il faudra cependant
                  attendre l’année 64, et l’immersion de l’artiste dans le flot
                  ininterrompu des images de masse à New York, pour que
                  cette technique de composition à deux temps se systématise
                  et que le collage devienne la clé unique de fonctionnement
                  créatif et de production de toute son œuvre. Pénétré de
                  cette idée que tout, absolument tout, a déjà été photographié,
                  filmé, dessiné, Erró n’aura dès lors de cesse de se livrer à
                  un travail patient, et ludique, de compilation, de questionnement
                  et de retournement de toutes ces images–signes (bandes
                  dessinées, caricatures, affiches de propagande politique,
                  publicités, reproductions d’œuvres d’art, estampes érotiques,
                  cartes postales...) qui saturent l’espace social et supplantent
                  la réalité. Partout où ses voyages le mèneront, de Paris
                  à Bangkok ou Formentera, autres lieux de vie et de travail
                  à partir des années soixante-dix, en passant notamment
                  par Amsterdam, Londres, Moscou, Rome, Cuba, Hong Kong,
                  Tokyo, Stockholm, Reykjavík ou Berlin, Erró recueillera
                  des milliers de documents visuels susceptibles d’alimenter
                  son œuvre.
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                                          Leonor Fini (1907-1996)

Leonor Fini (1907-1996)
Sans titre (L'homme entre deux âges
et ses deux maîtresses)
1961
Aquarelle et encre sur papier
Signée en bas à droite
38 × 28 cm

Expositions
«Echappée Belles - Le Surréalisme au
féminin», Musée de Montmartre, Musée de
Montmartre, 2023

Prix sur demande
Roland Dorcély

1/19
J’ai constaté que c’était
réellement la première
fois que je voyais
le féminin représenté
de cette manière-là
par une artiste de
cette époque.
J’ai mesuré
l’indépendance et
la force de cette femme,
son intelligence.
Fanny Wobmann
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                                    Maurice Henry (1907-1984)

Maurice Henry (1907-1984)
Ma femme m’écrit qu’elle va venir
passer quelque temps...
Encre et aquarelle sur papier
Titrée en bas au centre
Annotée au dos
25 × 32 cm

Prix
1 800 euros
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                             Maurice Henry (1907-1984)

                             Publié en 1998 chez Somogy, un des ouvrages de référence
                             sur Maurice Henry, signé de Nelly Feuerhahn, est simplement
                             titré: La révolte, le rêve et le rire. Comment mieux résumer
                             l’œuvre pourtant insaisissable de Maurice Henry, passé
                             de la métaphysique expérimentale du Grand Jeu, qu’il fonde
                             avec René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte et Roger Vailland
                             à la fin des années 1920, à l’explosion de rire burlesque des Pieds
                             Nickelés ou de Bibi Fricotin, dont il scénarisa les films
                             dans les années 1940 et 1950?

                             Entre temps, ce maître incontesté de l’humour noir aura été
                             un pilier du groupe constitué autour d’André Breton, participant
                             aux légendaires Exposition surréaliste de 1933 à la Galerie
                             Pierre Colle, Exposition surréaliste d’objets de 1936
                             chez Charles Ratton, ou encore à l’Exposition Internationale
                             du surréalisme de 1947 chez Maeght. Devenu un célèbre
                             et prolifique auteur de gags et de strips comiques, Henry
                             conservera toujours l’admiration d’André Breton, spécialiste
                             en humour noir s’il en est, qui disait à propos de ses dessins
                             de presse, dans Combat, notamment: L’idée-image surréaliste,
                             dans toute sa fraîcheur originelle, pour moi continue
                             à se découvrir en Maurice Henry chaque fois qu’un matin
                             encore mal éveillé m’apporte la primeur d’un de ses dessins
                             dans le journal.

                             Parmi les motifs récurrents de l’œuvre graphique d’Henry,
                             certains thèmes lui appartiennent en propre, comme les îles
                             désertes, qui signalent bien à quel point il est l’inventeur
                             de ce nouveau rire – sans humour, pourrait-on dire –
                             qui inspirera tant son jeune confrère de Bizarre, Roland Topor.
                             Suicidés, somnambules, victimes de mirages et naufragés
                             forment cette confrérie typiquement henryenne...
                             C’est pourquoi cet important dessin aquarellé en couleurs
                             (ils sont exceptionnels) est iconique de son art si singulier; il fait
                             écho du reste à un dessin plus noir, paru dans les années 1930,
                             où c’est un fantôme qui, dans un cimetière, la nuit, lit un faire-
                             part de décès à un congénère: Mon fils m’écrit qu’il va venir
                             passer quelque temps... Pour le grand spécialiste
                             Jacques Sternberg, on prend conscience de la surprenante
                             avance qu’avait pris Maurice Henry dans le domaine
                             de l’humour. Il est sans doute le seul dessinateur
                             de l’avant-guerre qui ait entrevu le fossé qu’il y avait entre l’esprit
                             et l’humour; l’un des seuls caricaturistes qui ait pris le temps
                             de rêver, de mélanger le cauchemar et l’absurde, l’agressivité
                             et la panique en saupoudrant le tout d’une bonne dose
                             de tendresse envers l’homme.
De toute évidence,
le dessin humoristique
sera pour lui une façon
de conjurer cette remise
en question permanente
de son existence.
Il va dans ses images
insolites se raconter:
histoires de rêveurs,
de somnambules,
de fantômes ne sont
que des variations autour
d’expériences vécues
par lui.
Marc Thivolet
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                                           Maurice Henry (1907-1984)

Maurice Henry
Viens, je t'emmène dans mon rêve...
1968
Encre sur papier
Titrée en bas au centre, signée en bas à
gauche, datée et annotée au dos
32 × 25 cm

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                                              Maurice Henry (1907-1984)

Maurice Henry
Sans titre
1976
Encre sur papier
Signée en bas à droite, datée et annotée au
dos
23 × 31,5 cm

Prix Love&Collect
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                                  Key Hiraga (1936-2000)

Key Hiraga (1936-2000)            Dans le travail de Key Hiraga, qui a évolué de dessins noirs
The Elegant Life of Mr. P         et blancs au trait à des peintures criardes aux aplats fluo,
(Chamber of Love)                 le corps humain joue un rôle-clé. Hiraga, qui a grandi en dehors
1967                              de Tokyo, aurait pu demeurer sous l’emprise de Dubuffet,
Huile sur toile                   en particulier de cette façon dont le Français traitait ses têtes
Signée et datée en bas à droite   et corps en tomates écrasées dans les années 1950, demeurée
55,5 × 47 cm                      célèbre. Mais, au milieu des années 1960, les peintures de Hiraga
                                  sont devenues moins illustratives. Et en 1967, il a créé son propre
                                  personnage: un petit homme flanqué d’un chapeau melon
                                  et d’un pénis brobdingnagien qui surgit souvent, flottant
                                  dans des mondes imaginaires où dominent des couleurs
                                  et des motifs extatiques. Ce personnage est une sorte
                                  d’équivalent japonais des hommes et des femmes Baconiens
                                  tout droit sortis des BD frénétiques du dessinateur
                                  Ralph Steadman. Hiraga a été associé de loin au collectif
                                  d’écrivains japonais Buraiha (ou peu fiable), qui voyait
                                  en une existence dissolue et la recherche effrénées des plaisirs
                                  d’efficaces moyens de sortir de l’ascétisme et de la morosité
                                  de l’après-guerre, tout en échappant aux sirènes de l’Occident.
                                  Cependant, la relation d’Hiraga avec le Buraiha tenait
                                  plus de la vibration résonnante que d’une adhésion définitive,
                                  car il n’était en rien opposé à un tel appel.

                                  Un homme au chapeau melon imaginé par l’artiste servait
                                  de point d’amarrage, à l’intérieur de ce véritable tourbillon
                                  visuel. Hiraga le nommait M. K ou M. H - c’est un être coalescent
                                  doté d’un grand appétit érotique, qui absorbe les autres corps
                                  alentour. Dans plusieurs tableaux, chacun titré La vie élégante
                                  de M. H ou La vie élégante de M. K, ce personnage polymorphe
                                  prend plutôt une apparence tubulaire. Une toile de 1970
                                  représente ainsi un M. H accroupi, dont les bras et les jambes
                                  sont réduits à des tuyaux; il est vêtu de rayures orange et roses,
                                  de bas-résilles et d’un porte-jarretelles. Son long nez rond
                                  est gainé d’un préservatif couleur lavande. Il tient
                                  dans ses mains une autre capote, une chose d’envergure
                                  gargantuesque ressemblant plutôt à une anguille agonisante -
                                  tout en prenant quelqu’un en levrette.

                                  Si vous vous demandez où peuvent se rejoindre les œuvres
                                  de Heinz Edelmann, Philip Guston, Richard Lindner,
                                  Robert Risko et S. Clay Wilson, la réponse est peut-être bien
                                  dans l’art d’Hiraga, dont la touche morbide et incarnée
                                  recontextualise et amplifie les univers de nombre
                                  de ses contemporains.

                                  Sasha Frere-Jones
L'œuvre de Key Hiraga
témoigne de cette fusion
du masculin et
du féminin qui
«se lient inextricablement
les uns aux autres,
faisant du genre
à la fois une question
et un non-sujet».
Dorothy Iannone
(1933-2022)
Exemplaire unique d’un ensemble de vingt, tous différents, ce jeu de Dorothy
Iannone est un précipité, au sens chimique, de la nature profonde de Fluxus:
collectif, ludique, spirituel, ce jeu permet en effet à chacun –
à la suite de huit des amis de l’artiste, tous profondément liés à Fluxus
(George Brecht, Erik Dietman, Robert Filliou, Konrad Klapheck, Emil Schult,
Andre Thomkins, Ben Vautier et Jan Voss) – d’obtenir
une réponse à l’éternelle question du sens et de l’essence de l’art.

Dorothy Iannone (1933-2022)
Dorothy Iannone and Her Friends
Play With the Ouija Board
1994
Gouache sur papier fort
Signée et datée en bas à gauche
29 × 39 cm
Boîte et éléments de jeu imprimés sur
carton et papier
Édition à 20 exemplaires, tous
comportant une gouache unique
Édition Hundertmark, Cologne
35 × 45 × 3,5 cm

Prix Love&Collect
8 000 euros

Prix Love&Collect
5 000 euros
Nombre de ses œuvres et
éditions reflètent ses liens
avec d’autres artistes,
notamment certains
piliers de Fluxus;
à ce titre cette œuvre
est importante et
exemplaire
de sa pratique:
d’autres variations
figurent du reste dans
des collections muséales.
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                             Dorothy Iannone
                             (1933-2022)

                             Exemplaire unique d’un ensemble de vingt, tous différents,
                             ce jeu de Dorothy Iannone est un précipité, au sens chimique,
                             de la nature profonde de Fluxus : collectif, ludique, spirituel,
                             ce jeu permet en effet à chacun – à la suite de huit des amis
                             de l’artiste, tous profondément liés à Fluxus : George Brecht,
                             Erik Dietman, Robert Filliou, Konrad Klapheck, Emil Schult,
                             Andre Thomkins, Ben Vautier et Jan Voss – d’obtenir
                             une réponse à l’éternelle question du sens et de l’essence
                             de l’art.

                             L’œuvre se présente en effet comme une peinture originale
                             faisant office de planche Ouija, accompagnée de photocopies,
                             mode d’emploi et exemples de séances passées. Le Ouija est
                             en effet une table sur laquelle apparaissent traditionnellement
                             les lettres de l’alphabet latin, les dix chiffres arabes, ainsi que
                             les termes oui, non et au revoir, censée permettre
                             la communication avec les esprits au moyen d’un accessoire
                             placé sur la planche, généralement un verre retourné ou
                             une goutte, un objet disposant d’un côté pointu.

                             Selon la parapsychologie, le Ouija est un moyen classique,
                             sans danger particulier, d’entrer en communication avec
                             le monde des esprits. Les participants se regroupent autour
                             de la planche Ouija, mais la séance peut aussi se faire seul.
                             Chacun des participants pose un ou deux doigts sur la goutte
                             pour qu’elle puisse désigner les différents symboles. Par la force
                             de l’esprit humain ou grâce à l’esprit lui-même, la goutte
                             se déplacerait alors pour transmettre un message.

                             Cette pratique fait intervenir différents usages et croyances :
                             la séance s’arrête si le bras de la personne utilisant le Ouija
                             se déplace et fait tomber l’accessoire, l’accessoire est déplacé
                             en fin de séance sur l’inscription au revoir ou sur le centre
                             de la planche par mesure de sécurité…

                             Connue précisément pour sa participation aux activités
                             du groupe Fluxus autant que pour ses amitiés fortes
                              avec certains de ses membres, et sa relation amoureuse et
                             créative avec le géant suisse Dieter Roth, dont elle a partagé
                             la vie jusqu’en 1974, à Düsseldorf, puis Reykjavik, Bâle et Londres,
                             l’artiste américaine Dorothy Iannone bénéficie enfin, depuis
                             une quinzaine d’année, d’une reconnaissance internationale
                             aussi tardive que massive.

                             Stéphane Corréard
Sarah Kaliski
                            (1941-2010)
Sarah Kaliski (1941-2010)   Nous avons découverts les dessins de Sarah Kaliski en 2018,
Sans titre                  au Centre Wallonie-Bruxelles, à Paris, alors que se tenait
Encre sur calque            l’exposition «L’Intime et le monde». À côté des peintures et
75 × 50 cm                  des sculptures marquées en profondeur par la Shoah de
                            Marianne Berenhaut et Arié Mandelbaum, les dessins doux-
Prix                        amers de Sarah Kaliski détonnaient. La souffrance –
6 500 euros                 effroyablement vivace, d’une enfant née en 1941, ayant perdu
                            son père en déportation à Auschwitz-Birkenau, élevée à
                            Bruxelles par une mère analphabète, dans une pauvreté
                            extrême, au sein d’une famille disloquée entre l’Europe, Israël,
                            l’Amérique du Sud et l’Australie – y est indissociable
                            d’une liberté farouchement revendiquée, d’une jouissance
                            profonde de l’existence et de ses plaisirs, notamment sexuels.
                            Souffrance et jouissance se mêlent donc dans les dessins de
                            Sarah Kaliski en une même gigantesque, absurde,métaphysique
                            interrogation : celle d’une survivante qui se demande, sans
                            relâche, comment et pourquoi, elle est encore là. Est-il possible
                            de créer après la Shoah?

                            À compter des années 1980, Sarah Kaliski a délaissé un travail
                            solide, mais un peu fade, de peintre pour élaborer une oeuvre
                            graphique sans équivalent, d’une «exubérance» radicale.
                            Elle explore obsessionnellement les thèmes structurants
                            de son identité, les sévices des nazis donc, la belgitude
                            (à travers les figures de Jacques Brel, Henri Michaux ou
                            des frères Simenon), les violences faites aux enfants, mais aussi
                            la liberté amoureuse d’une femme mûre, débarrassée de son
                            mariage et de toutes les inhibitions. Les dessins de Sarah Kaliski
                            sont peuplés de figures récurrentes: sa fratrie; des enfants,
                            parfois jouant avec des oiseaux, les recueillant et les protégeant
                            plutôt; des chiens hurlant, meurtrissant, quelques fois fouillant
                            de leur langue un sexe féminin; des femmes aux longues
                            chevelures ondulantes, qui «ouvrent leur fruit» à des amants
                            incertains; des hommes doux et caressants, aux yeux clos,
                            consolateurs mais hantés.

                            Stéphane Corréard
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                                      Sarah Kaliski (1941-2010)

Sarah Kaliski
Sans titre
2004
Technique mixte sur papier de verre
Signée et datée
28,5 × 23 cm

Prix
2 400 euros
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                             Sarah Kaliski (1941-2010)

Sarah Kaliski
Sans titre
2003
Encre sur papier
15 × 15 cm

Prix
1 400 euros
Love&Collect
8, rue des Beaux-Arts
Fr-75006 Paris
Du mardi au samedi
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                             Sarah Kaliski (1941-2010)

Sarah Kaliski
Sans titre
2008
Pastel sur papier
Signé sur le côté droit
21 × 29,5 cm

Prix
2 200 euros
Love&Collect
8, rue des Beaux-Arts
Fr-75006 Paris
Du mardi au samedi
de 14h à 19h
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                             Sarah Kaliski (1941-2010)

Sarah Kaliski
Sans titre (E oui cela !)
2008
Pastel sur papier
Signé sur le côté droit
21 × 29,5 cm

Prix
2 200 euros
Milan Kunc
(né en 1944)
Donald Kuspit   Qu’il s’agisse d’un Club Med capitaliste ou de Caraïbes
                communistes, le paradis selon Milan Kunc est en déséquilibre.
                En effet, le but de son art est de montrer que le désir de vivre
                au paradis, de faire un paradis de la société, est en fin de compte
                insensé et destructeur de la vie elle-même: un paradis social,
                quelle que soit l’idéologie ou la forme qu’il pourrait revêtir
                dans notre monde moderne, serait un paradis de fous.
                L’art de Kunc démontre que le rêve utopique qui prétend faire
                de la vie une poésie – selon Marx nous devrions travailler
                 le matin, écrire de la poésie l’après-midi et nous nous la lire
                le soir – finit toujours par transformer la vie en prose ennuyeuse,
                c’est-à-dire la faire paraître banale, voire même en fin
                de compte inutile.

                En effet, le langage de l’utopie – qui est le lieu où le rêve
                de l’utopie est le plus explicite – est le langage banal du kitsch,
                ce paradis des clichés (l’or de la pensée du fou), qui nous invite
                à entrer dans le paradis du fou, est donc le langage
                de la fantaisie. Milan Kunc utilise ce langage pour représenter
                le paradis social, comme signifier qu’il est un mensonge
                dès le départ. Mais il utilise le kitsch contre lui-même,
                manipulant les clichés visuels pour suggérer, même si c’est
                de façon subliminale, la vitalité de la vie qui est l’alternative
                à un paradis social insidieusement mortel. C’est un art
                qui affirme la vie et qui, en surface, représente la mort vivante
                de la réalité sociale moderne, proclamant à chaque fois
                le grand mensonge de son idéalité paradisiaque.

                L’art de Milan Kunc nous confronte donc à deux niveaux
                de lecture. Sur le premier, il se moque du langage universel
                du kitsch en l’utilisant de manière absurde, sapant ainsi
                le paradis de la compréhension facile qu’il prétend représenter.
                Sur le second, il se moque de l’idée de paradis social
                en le représentant comme une contradiction dans les termes,
                c’est-à-dire qu’il montre qu’il n’est que trop humain, suggérant
                clairement que, là où il y a une société humaine, il ne saurait
                y avoir de paradis. Il est clair que la construction de l’absurdité,
                la création d’un sentiment de folie – une méthode de mise
                en contradiction radicale et insoluble – est l’essence même
                de son art.

                Cela crée un jeu de miroirs entre le caractère méthodique
                de la représentation kitsch et le caractère méthodique de la vie
                dans le paradis social. Le kitsch comme méthode,
                qui se présente comme le langage de la raison, consiste en fait
                à créer des illusions utopiques sur notre vie, et à endoctriner
                tout le monde avec elles, c’est-à-dire avec des descriptions
                standardisées de celle-ci (présentées implicitement comme
                des interprétations de sa signification profonde),
                ce qui implique qu’elle serait confortablement compréhensible,
et donc sous contrôle total. La méthode qui consiste à vouloir
                                          vivre dans une utopie sociale – il est sans nul doute sain
                                          de le vouloir – n’est pas différente: c’est vouloir vivre dans
                                          un monde où tout est rationnellement ordonné et contrôlé.
                                          Mais dans la pratique, cela signifie que tout est standardisé
                                          sous une forme kitsch, jusqu’aux soubresauts de l’opinion, qui
                                          sont complètement réglementés. Tant le kitsch que l’utopie –
                                          et l’utopie est un lieu kitsch autant que le kitsch est une sorte
                                          d’utopie, comme le démontre Kunc – sont exempts de dimension
                                          critique, voire en nient la nécessité, car en eux tout est inclus,
                                          le souhait de chacun est instantanément exaucé, et la vie
                                          se trouve totalement organisée et aseptisée
                                          jusqu’au moindre détail.

                                          Le kitsch et le paradis social convergent donc nécessairement:
                                          le langage totalement clair et évident du kitsch est
                                          implicitement le langage qui sera utilisé dans le paradis social,
                                          car le kitsch est censé pouvoir être compris intuitivement
                                          par tout le monde; ainsi, vivre dans le kitsch reviendra à évoluer
                                          dans un paradis émotionnel où les sentiments et les pensées
                                          de chacun seront totalement clairs, pour celui qui les formule
                                          autant que pour les autres.

Milan Kunc (né en 1944)
Sans titre
1980
Crayons de couleurs et encre sur papier
Signé et daté en bas à gauche
21 × 29,5 cm

Provenance
Atelier de l’artiste

Prix conseillé
2 000 euros

Prix Love&Collect
1 500 euros
Milan Kunc
(né en 1944)
Milan Kunc (né en 1944)
Day Dreamer
1980
Pastels et mine de plomb sur papier
21 × 29 cm
Signée et datée en bas au centre

Provenance
Atelier de l’artiste

Prix conseillé
2 000 euros

Prix Love&Collect
1 500 euros
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8, rue des Beaux-Arts
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                                        Gérard Schlosser (1931-2022)

Gérard Schlosser                        Toutes les peintures de Schlosser sont le fruit d’une méthodique
Sans titre (C’est rien à côté)          composition, dont les éléments de départ sont fournis
1990                                    par des images photographiques noir et blanc prises, et tirées,
Collage de photographies                par l’artiste lui-même. Une fois découpées et assemblées,
Scotch sur papier                       elles sont projetées, puis peintes sur toile préalablement sablée.
Signé et daté en bas droite             Ainsi, les couleurs sont-elles ajoutées a posteriori et
42 × 30 cm                              arbitrairement, dans un écart certain avec les canons
                                        de l’hyperréalisme, mouvement dont l’on considère pourtant
                                        qu’il est l’un des représentants européens majeurs...
                                        Chez Schlosser pourtant, le montage photographique joue
                                        un tout autre rôle que chez ses collègues Erró (qui du reste
                                        n’utilise que du matériel photographique trouvé), ou même
                                        Jacques Monory (chez qui la transposition monochrome induit
                                        une glaciation, une distance narrative mystérieuse).
                                        De manière détournée et singulière, Schlosser utilise,
                                        pour expliciter son rapport à l’érotisme autant qu’au collage,
                                        qui tous deux naissent d’une rencontre physique imprévisible,
                                        la métaphore de la scène d’introduction filmée par Lubitsch
                                        dans Sérénade à trois: deux jeunes artistes, joués par Gary
Ce photomontage a permis                Cooper et Fredric March, sont endormis côte-à-côte dans
la réalisation de la toile              un train, les pieds que la banquette d’en face; arrive Miriam
C’est rien à côté                       Hopkins, une jolie caricaturiste, qui après avoir croqué (au sens
1990
                                        figuré) les deux hommes, s’endort à son tour sur la banquette
Acrylique sur toile sablée
                                        d’en face, les pieds posés entre eux. Dans son sommeil, la main
100 × 100 cm
                                        de Gary Cooper effleure la cheville de la jeune femme,
                                        puis se pose dessus. La félicité se lit sur son visage inconscient.
Provenance                              C’est ce bref instant suspendu, où un érotisme violent, palpable,
Michel Bachet
                                        torride, naît entre deux protagonistes absolument innocents,
Collection particulière, Paris
                                        lointains, séparés, qui fascine Schlosser, au point qu’il l’a capturé
                                        sur l’écran, et épinglé sur un mur de son atelier.
Bibliographie                           Stéphane Corréard & Hervé Loevenbruck
Catalogue Raisonné, Gérard Schlosser,
Édition Mare et Martin, Paris, 2020,
                                        Il y a une chose à laquelle Gérard Schlosser n’a jamais dérogé
oeuvre reproduite à la page 177
                                        dès lors qu’elle s’est mise en place et, au fil des ans, aménagée:
Gérard Schlosser, Alain Jouffroy,
                                        c’est la composition par plans, comme si l’espace avait toujours
Edition Frédéric Loeb, Paris, 1993,
                                        été une sorte de mur, et la perspective quelque chose
oeuvre reproduite à la page 264
                                        de vertical. Ce qui fait toute la singularité et provoque
Artistes, n° 57, 1995,
                                        l’attraction de ses tableaux, c’est leur frontalité, en quelque
oeuvre reproduite à la page 44
                                        sorte leur théâtralité sans illusion. Au sens où l’ensemble
                                        de la fabrication de l’image se sait d’emblée soumise
                                        au principe sur lequel repose toute toile peinte: les deux
                                        dimensions. Et pour Schlosser c’est un attachement indéfectible
                                        à la planéité qui l’a toujours conduit à travailler comme sur
                                        des écrans, à les superposer et à les faire coulisser.
                                        Nicolas Pesquès
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                                        Gérard Schlosser (1931-2022)

Gérard Schlosser
(1931-2022)
Sans titre
Collage de photographies
et scotch sur papier
Signé en bas à droite
29 × 26 cm

Prix conseillé
2 200 euros

Prix Love&Collect
1 500 euros

Ce photomontage a permis
la réalisation de la toile
En apparence
2012
Acrylique sur toile sablée
160 × 160 cm

Provenance
Galerie Laurent Strouk, Paris
Collection particulière, Paris

Exposition
Gérard Schlosser, Galerie Laurent
Strouk, 2003

Bibliographie
Catalogue Raisonné, Gérard Schlosser,
Édition Mare et Martin, Paris, 2020,
œuvre reproduite à la page 342
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                                           Gérard Schlosser (1931-2022)

Gérard Schlosser (1931-2022)
Sans titre (étude pour
Il en rigole)
2003
Collage de photographies,
crayon et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite
30 × 42 cm

Prix conseillé
2 000 euros

Prix Love&Collect
1 400 euros

Ce photomontage a permis
la réalisation de la toile
Il en rigole
2003
Acrylique sur toile sablée
80 × 80 cm

Provenance
Galerie Laurent Strouk, Paris
Galleri GKM, Malmö
Collection particulière, Paris

Exposition
Figuration(s), musée d’Art contemporain,
Saint-Martin, Montélimar, 2012
Gérard Schlosser, Peintures récentes,
Pop galerie, Laurent Strouk, Cannes,
2003

Bibliographie
Figuration(s), musée d’Art contemporain,
Saint-Martin, Montélimar, 2012
Gérard Schlosser, Peintures récentes,
Pop galerie, Laurent Strouk, Cannes,
2003
4/16
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                                           Dorothée Selz (née en 1946)

Dorothée Selz                              Je suis une voleuse d’images. J’ai un besoin d’images
L’insaisissable n°10                       permanent. Les images me trouvent, ce n’est pas moi qui
2006                                       les trouve. Je pense qu’on est cernés par des images qui
Pages originales de magazines              nous regardent, et qui ont une énorme influence sur nous.
pornographiques des années 1970
marouflées sur bois et ajout de peinture   Je ne crois pas à la hiérarchie des images «belles» ou
acrylique et de ciment-colle               «laides», des images considérées comme moralement
Signé, titré et daté                       correctes ou incorrectes.
22 × 16 cm
                                           Certaines scènes pornographiques très crues et réputées
Prix Love&Collect                          «vulgaires» me touchent, par l’émotion sensuelle qu’elles
2 000 euros                                transmettent.

                                           Je pars d’une imagerie existante, que j’ai trouvée ou qui m’a
                                           trouvée, et j’utilise cette peinture en relief, mélangée à
                                           une matière qui lui donne une épaisseur, visible et tangible,
                                           presque comestible.

                                           Je veux rester au plus près de l’image. Ne pas la trahir.
                                           Parce que je l’aime.

                                           J’ai besoin d’avoir sous les yeux, au quotidien, ces images-là,
                                           lesquelles me nourrissent, et me permettent de rester dans
                                           un état érotique que j’ai envie de garder en permanence.
                                           Je ne veux pas vivre sans.

                                           Dorothée Selz
                                           Propos issus d’entretiens avec
                                           Christophe Bier et Xavier-Gilles Néret
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                               Dorothée Selz (née en 1946)

Dorothée Selz
L'insaisissable n°11
2006
Technique mixte sur bois
Signée, titrée, datée au dos
22 × 16 cm

Prix
2 000 euros
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                                        Dorothée Selz (née en 1946)

Dorothée Selz
L'insaisissable n°6
2006
Pages originales de magazines
pornographiques des années 1970
marouflées sur bois et ajout peinture
acrylique et ciment-colle
16 × 22 cm

Prix
2 000 euros
Love&Collect
8, rue des Beaux-Arts
Fr-75006 Paris
Du mardi au samedi
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                             Beatrice Wood (1893-1998)

                             Le dessin a toujours occupé une place centrale dans la pratique
                             de Beatrice Wood, depuis le sa rencontre avec Duchamp,
                             à qui elle déclare que le premier venu peut faire de l’art
                             moderne. Aussitôt dit, elle réalise le dessin Marriage of a friend.
                             Convaincu, Duchamp le fait paraître dans un numéro
                             de la revue d’avant-garde Rogue, dirigée par les époux Norton,
                             puis lui confie la clé de son atelier, afin qu’elle dispose d’un lieu
                             pour dessiner et peindre. Le plus souvent signées
                             de son pseudonyme hérité de l’enfance, Beato, ses œuvres
                             faussement ingénues explorent sans complaisance,
                             mais avec humour et spontanéité, les thèmes qui ont déterminé
                             sa vie: la féminité, le triangle amoureux, l’érotisme,
                             l’indépendance totale de penser et d’agir.

                             Aussi ce dessin, légendé avec humour Shall We? (Devrions-
                             nous?) fait-il profondément écho à l’extrême liberté
                             sous le signe de laquelle Wood a placé toute son existence,
                             elle qui confiait avec malice avoir aimé sept hommes
                             qu’elle n’avait pas épousés, et épousé deux hommes
                             qu’elle n’avait pas aimés, allant jusqu’à prétendre qu’aucun
                             de ses deux mariages n’avait été consommé... Il est actuellement
                             visible dans l’exposition que nous lui consacrons
                             dans notre espace du Marais (sur rue), sous le titre
                             Beatrice Wood – Mama of Dada, jusqu’au 14 janvier prochain.

                             Comme le résume abruptement l’artiste Arlene Shechet,
                             On la connaît plus comme la maîtresse de Marcel Duchamp
                             que pour son propre travail artistique. Il faut que cela change.
                             En effet, disparue en 1998 à l’âge de cent-cinq ans,
                             celle que l’on surnommait affectueusement Mama of Dada
                             possède une biographie peu commune: elle a même le privilège
                             d’avoir – partiellement au moins – inspiré deux personnages
                             d’œuvres célèbres, la Hélène partagée entre Jules et Jim,
                             et une Rose DeWitt Bukater vieillissante, jouée par Kate Winslet
                             dans le film Titanic de James Cameron. Ce dernier a en effet
                             été saisi par la lecture de son autobiographie sans fard I Shock
                             Myself, dans laquelle elle attribue notamment sa longévité
                             au chocolat et aux jeunes hommes: Quand j’ai commencé à lire,
                             témoigne le réalisateur, je me suis rendu compte que le premier
                             chapitre était une description presque littérale du personnage
                             que j’étais en train d’imaginer, Rose âgée... Quand j’ai fait
                             la connaissance de Beatrice, je l’ai trouvée si charmante,
                             créative et dotée d’un humour ravageur...
6/12
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8, rue des Beaux-Arts
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                                          Beatrice Wood (1893-1998)

Beatrice Wood
Before and After
1997
Mine de plomb et crayons de couleur sur
papier
Signé, titré et daté en bas à droite
35,5 × 28 cm

Prix
2 200 euros
Mme Wood aimait à dire
qu’elle avait aimé
sept hommes
qu’elle n’avait pas
épousés, et qu’elle avait
épousé deux hommes
qu’elle n’avait pas aimés,
prétendant qu’aucun
de ses deux mariages
n’avait été consommé.
Roberta Smith
Love&Collect
8, rue des Beaux-Arts
Fr-75006 Paris
Du mardi au samedi
de 14h à 19h
www.loveandcollect.com
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                                          Beatrice Wood (1893-1998)

Beatrice Wood
Discussion Fauxes (Faux débats)
1997
Mine de plomb et crayons de couleur sur
papier
Signé, titré et daté en bas à droite
30,5 × 45,5 cm

Prix
2 800 euros
Love&Collect
8, rue des Beaux-Arts
Fr-75006 Paris
Du mardi au samedi
de 14h à 19h
www.loveandcollect.com
collect@loveandcollect.com
+33 1 43 29 72 43

                                          Beatrice Wood (1893-1998)

Beatrice Wood
Coffee Break
1997
Mine de plomb et crayons de couleur sur
papier
Signé, titré et daté en bas à droite
30,5 × 45,5 cm

Prix
2 800 euros
Robert Robert
et SpMillot ont dessiné
ce catalogue
pour Love&Collect
Écrans imprimables
Format 21 × 29,7 cm
04.02.2023

Crédits photographiques
Christophe Beauregard (portrait de Dorothée Selz, p. 41)
Fabrice Gousset (oeuvres)
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