Une manne sous-exploitée - Burundi Eco
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N°331 du vendredi 11 Janvier 2019, Rohero 2, Av. Moso n°25, Tél.: 22 27 78 68 Energie solaire (page 3) Une manne sous-exploitée Depuis septembre 2012, le Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge (CHUK) est alimenté en énergie par une centrale photovoltaïque de 403 kW octroyée par la coopération japonaise (JICA).
Burundi Eco - Vendredi, 11 Janvier 2019 - n°331 EDITORIAL Editorial Les énergies renouvelables pour combler le déficit énergétique du Burundi L e Burundi fait face à un pro- blème d’accès à l’énergie. Avec un accroissement de la popula- tion et une urbanisation galopante, seuls 10 % de sa population a accès Les énergies renouvelables sont une solution incontournable pour combler le déficit énergétique de notre pays. Par ailleurs, le Burundi à d’innombrables atouts. Un poten- Une meilleure exploitation des énergies renouvelables constitue une solution alternative, car l’éner- gie produite par la Regideso pourra être utilisée dans les industries tan- d’énergie. Dans le but de profiter pleinement des avantages qu’offre l’énergie solaire, le parlement du Burundi vient de ratifier l’accord- cadre portant création de l’Alliance à l’électricité alors que la demande tiel hydroélectrique considérable, dis que dans les ménages on pourra Solaire Internationale (ASI). Nous en électricité ne cesse d’augmenter. un ensoleillement abondant, des recourir à l’énergie solaire. encourageons les opérateurs écono- L’économie du pays est affectée par ressources géothermiques à valo- miques nationaux et internationaux cette carence énergétique. Pas mal riser, des tourbières ainsi que des Nous saluons les efforts du gou- à profiter des opportunités que pré- de secteurs économiques sont affec- ressources en biomasse (déchets et vernement qui ne ménage aucun sente le Burundi pour investir mas- tés, notamment l’industrie, le com- bagasse). effort pour soutenir les initiatives sivement dans ce secteur. Bella Sonia Ndamiye, merce, le tourisme, etc. de développement de cette source directrice de publication Le président La croissance économique Interdiction de l’enrôlement de du Groupe rebondit en Afrique nouveaux étudiants à l’université de la Banque subsaharienne Ntare Rugamba Mondiale démissionne L e ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a sorti le 08 janvier 2019 une ordonnance interdi- sant l’enrôlement de nouveaux étudiants à l’université Ntare Rugamba pour l’année académique 2018-2019. Toutefois, cette uni- versité est tenue d’accompagner les étudiants en cours de forma- D ans un communiqué de presse du 7 janvier 2019, la Banque Mondiale an- nonce la démission de son pré- sident, M. Jim Yong Kim. « Ce tion jusqu’à la fin de leur cursus. Dans cette ordonnance, Gaspard Banyankimbona, ministre de tutelle précise que les redoublants éventuels sont tenus de prendre leurs inscriptions dans d’autres ins- titutions d’enseignement supérieur développant la même offre de formation ou des offres de formation proches. Ce ministère rappelle fut pour moi un grand hon- à l’université Ntare Rugamba qu’elle doit produire régulièrement un neur de présider cette remar- rapport d’autoévaluation trimestrielle conformément à l’outil d’éva- quable institution composée luation de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur et S de personnes passionnément elon la Banque Mondiale, l’économie subsaharienne croît plus le soumettre au ministère ayant l’enseignement supérieur dans ses dévouées à la réalisation de vite que celle du reste du monde. Le rapport de la Banque Mon- attributions. la mission visant à mettre fin diale sur les perspectives de l’économie mondiale en 2019 du 8 à l’extrême pauvreté de notre janvier prévoit une nouvelle accélération de la croissance en Afrique vivant », a déclaré M. Kim. subsaharienne. Alors que la croissance mondiale connait un coup de frein – elle reviendrait de 3,1 % en 2017 à 3 % en 2018 et à 2,9 % en Vers le développement de L’une des réalisations phares 2019, celle de l’Afrique subsaharienne, elle, devrait atteindre les 3,4 % de Jim Yong Kim est la fixation en 2019 contre 2,6 % en 2017 et 2,7% en 2018. « La raison de ce rebond de deux objectifs prioritaires l’industrie automobile africain est le rétablissement de ses trois grandes économies, le Nige- de la Banque Mondiale depuis ria (+2,4 % en 2019), l’Afrique du Sud (+ 1,3 %) et l’Angola (+ 2,6 %). La 2012, à savoir : mettre fin à l’ex- meilleure tenue des cours du pétrole pendant une partie de l’année trême pauvreté à l’horizon 2030 2018 y a aussi contribué ainsi que de bonnes récoltes en général », et promouvoir une prospérité précise le rapport. partagée en axant l’action sur les 40 % les plus pauvres de la Les pays pauvres en ressources naturelles se portent et se porteront population des pays en déve- nettement mieux que les autres comme le prouve la liste des dix éco- loppement. « Aujourd’hui, ces nomies les plus dynamiques où l’on trouve peu de grands pays expor- objectifs guident et éclairent le tateurs d’hydrocarbures. Ces pays s’en sortent plutôt bien : l’Éthio- travail quotidien de l’institu- pie (+ 8,8 % en 2019), le Rwanda (+7,8 %), la Côte d’Ivoire (+ 7,3%), le tion à travers le monde », pré- Ghana (+ 7,3 %), la Tanzanie (+ 6,8 %), le Sénégal (+ 6,6 %), le Niger (+ cise le communiqué. 6,5 %), le Bénin (+ 6,2 %), le Burkina Faso (+ 6 %) et l’Ouganda (+ 6 %). Le conseil des Administrateurs Pourtant la Banque Mondiale constate une forte montée des risques. de la Banque Mondiale rend Ce sont notamment la croissance plus lente que prévue dans la zone hommage au président Kim. Il euro et en Chine qui devrait avoir des répercussions négatives sur la a dirigé avec succès le Groupe région. Ce qui se manifesterait par une baisse de la demande d’expor- de la Banque Mondiale durant S tations et une diminution des investissements », prévient-elle. L’autre les six dernières années. L’ins- risque est lié au fait que les producteurs de métaux de la région se- elon les informations relayées par la radio nationale, le Burundi titution s’est renforcée sur le raient probablement durement touchés par l’escalade des tensions envisage implanter une usine d'assemblage des automobiles. plan financier, s’est davantage commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. C’est dans ce cadre que le ministère en charge de l’industrie en adaptée à l’évolution des défis collaboration avec le Cadre Intégré Renforcé (CIR) a organisé, du 9 mondiaux et répond mieux aux au 10 janvier 2019 un atelier de sensibilisation et d'information sur besoins de ses clients, lit-on l'industrie automobile. Ainsi, le projet de fabrication des automobiles dans la déclaration sortie plus est l’un des 5 projets en cours d’exécution au sein de la communauté tôt. La Directrice générale de la est-africaine (EAC), a indiqué Samson Ndayizeye, secrétaire perma- nent audit ministère repris par la radio nationale. Quelles sont les innovations du Banque Mondiale, Kristalina Georgieva, exercera les fonc- tions de Présidente par intérim Et M. Ndayizeye de détailler les cinq projets. Il s’agit du projet de fa- du Groupe de la Banque Mon- diale dès le 1er février. Quant régime de commerce simplifié ? brication des médicaments, celui du cuir, de production du coton en grande quantité et de transformation des minerais. « Le Burundi va à lui, Jim Yong Kim a annoncé bientôt lancer le projet de fabrication d'automobiles en commençant L qu’il rejoindrait le conseil par l’assemblage », rapporte la radio nationale. e régime de commerce simplifié est un système de facilitation d’administration de Partners du commerce, surtout le commerce transfrontalier. Ce régime In Health (PIH), organisation Toutefois, le projet d’industrie automobile au Burundi se heurte à de prône la simplification des procédures pour les commerçants nombreuses difficultés. Il s’agit entre autres du déficit énergétique, qu’il a cofondée il y a plus de exportateurs. 30 ans. des revenus qui restent faibles, de l’absence d'écoles spécialisées dans le secteur automobile ... Le schéma classique est le suivant : le commerçant devrait introduire une demande d’agrément en qualité d’exportateur au ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme. Celui-ci délivrerait à son tour le « code exportateur » moyennant paiement d’argent. Une dé- claration en douanes à l’Office Burundais des Recettes (OBR) et une licence d’exportations auprès d’une banque commerciale de la place Taux de change du 10 Janvier 2019 Sources : BRB/www.brb.bi et divers étaient également exigées. Par contre, le régime octroie donc le certi- N 25 Av. Moso - ROHERO 2 o ficat de régime simplifié. Ce document est délivré à la frontière par les Marché officiel Marché parallèle Référence CNC : 100/CNC/236/2012 services des douanes. Le certificat sert à la fois de certificat d’origine Parution le vendredi et de déclaration. Monnaies Acheteur Vendeur Acheteur Vendeur Tirage : 3000 exemplaires étrangères Directrice de publication et Le seul obstacle pour le régime se profile à l’horizon. Un plafond de 1 Rédactrice en chef : 000 USD est fixé comme valeur des produits exportables par commer- çant. Les commerçants exportateurs doivent saisir cette opportunité Dollar USA 1795 1824 2740 2750 Bella Sonia NDAMIYE pour diversifier les produits d’exportation et conquérir de nouveaux Euro 2075 2109 3100 3120 Service commercial : marchés. Le régime de commerce simplifié rentre dans le cadre de la Shi. Kenyan 17,6404 17,9250 26 27 +257 22 277868 / 75129129 facilitation des échanges initiée par la Communauté de l’Afrique de Shi.Tanzanien 0,7722 0,7847 1,1 1,2 l’Est (CAE) et du Marché Commun pour les pays d’Afrique Orientale Shi. Ougandais 0,4814 0,4892 0,7 0,8 Imprimé par et Australe (COMESA). Fr Rwandais 2,0077 2,0401 3 3,2 2 Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco Burundi Eco
Burundi Eco - Vendredi, 11 Janvier 2019 - n°331 ENERGIE Energie solaire La solution miracle pour électrifier le milieu rural L’énergie est une composante encore, dans de nombreux pays cée conjointement par l’Inde et la essentielle pour le développe- africains, dont le Burundi, moins de France le 30 novembre 2015 dans le ment d’un pays. Dans de nom- 10% de la population a accès à l’élec- cadre de la COP 21. Avec une dota- breux pays de l’Afrique, dont tricité. Les bons élèves sont l’Afrique tion initiale de 16 millions USD, l’ASI le Burundi, moins de 10% de la du Sud, les Seychelles, le Gabon et a été mise en place pour s’attaquer population a accès à l’électri- le Ghana qui enregistrent un taux aux obstacles communs à la mise à cité. L’énergie solaire pourrait d’accès à l’électricité supérieur à l’échelle de l’énergie solaire. Ce pro- être un remède au problème 80%. Le rapport souligne également jet a bénéficié du soutien financier aigu de manque d’énergie qui un grand écart entre les ménages de l’Etat indien de 27 millions USD. handicape l’économie de cer- ruraux et urbains en termes d’accès tains pays à l’électricité en Afrique subsaha- Trois projets burundais rienne. Alors que le taux d’accès déjà envoyés au secréta- est de 68% en milieu urbain, il est seulement de 18% en milieu rural. riat de l’ASI L e monde s’est lancé dans la course de lutte contre la pau- vreté depuis 2015 avec l’adop- tion des Objectifs de Développe- ment Durable (ODD). Le 7ème ODD D’où la nécessité d’explorer d’autres solutions pour fournir l’énergie au monde rural. La puissance élec- trique totale installée dans cette partie de l’Afrique était de 96 gi- Dans le but de profiter pleinement du financement accordé dans le cadre de ce projet, le parlement du Burundi vient de ratifier l’accord- gawatt (GW) en 2015. Elle était de cadre portant création de l’ASI. concerne effectivement l’accès à Trois projets ont d’ores et déjà été l’énergie propre à un coût abor- de 325 GW pour l’Inde et 1.519 GW pour la Chine, d’après le rapport de soumis au secrétariat de l’ASI pour dable. Il met un accent particulier financement. Il s’agit de l’installa- sur l’accès universel à l’énergie. l’Agence Internationale de l’Energie Le relief montagneux du Burundi impose à la population un mode d’habitat (AIE) de 2017 cité par Africa Pulse. tion des lampadaires le long de la L’électrification est sans nul doute dispersé. Ce qui ne favorise pas le raccordement au réseau de distribution voirie urbaine, des mini-réseaux une des composantes essentielles La différence est saisissante. d'électricité. L’alimentation par système photovoltaïque semble être la meil- pour l’électrification des petites de la lutte contre la pauvreté dans leure option pour électrifier le monde rural agglomérations de l’intérieur du la mesure où on peut difficilement Le Burundi à l’affût de pays et des systèmes solaires sur les concevoir le développement sans toute opportunité tives ont été déjà entreprises pour tallées, notamment au CHUK et à toits des infrastructures publiques source d’énergie. comme les centres de santé, les produire de l’énergie solaire. A titre l’ENS. L’énergie solaire est très intéres- d’exemple on peut citer la construc- écoles secondaires, etc., a indiqué 34,7% est le taux d’élec- sante pour le Burundi à plus d’un tion d’une centrale photovoltaïque L’ASI, pour fructifier les Côme Manirakiza, ministre de l’Hy- trification pour l’Afrique titre. C’est un pays ensoleillé avec à Mubuga en province de Gitega qui atouts du Burundi draulique, de l’Energie et des Mines subsaharienne 2000 KWh/m2. Son relief monta- gneux impose à la population un a été lancé en janvier 2017. Selon les lors d’une séance des questions estimations, elle pourrait produire Le gouvernement a déjà compris les orales à l’Assemblée Nationale. Si Globalement, le taux d’électrifica- mode d’habitat dispersé. Ce qui ne 7,5 mégawatts. Mais elle nécessi- tout se passe bien, nul doute que le favorise pas le raccordement au avantages qu’offre l’énergie solaire. tion des ménages en Afrique subsa- tera 25 milliards de FBu. Ce projet Il fait feu de tout bois pour tirer le Burundi pourra bientôt profiter de harienne est le plus bas du monde, réseau de distribution d'électricité. qui peine à se mettre en place per- cette source d’énergie inépuisable L’alimentation par système photo- maximum de cette source intaris- avec un taux de 34,7%, selon les mettrait à la Regideso d’augmenter sable d’énergie. C’est pour cela qu’il qu’est le soleil données fournies par le rapport de voltaïque semble être la meilleure de 15% sa production d’électricité. option pour le mode d’habitat dis- a signé le 26 février 2018 un accord- la Banque Mondiale d’avril 2018 D’autres petites unités de produc- cadre avec l’Alliance Solaire Inter- Parfait Nzeyimana intitulé « Africa Pulse ». Plus grave persé du Burundi. Quelques initia- tion de l’énergie solaire ont été ins- nationale (ASI), une initiative lan- TRANSPORT L'heure de la révolution de la mobilité des personnes a sonné La technologie évolue du lisateurs vont gagner. « Au lieu de qui utilisent quotidiennement Nova jour au lendemain. La startup rester aux abords de la rue en at- Taxi se comptent sur les doigts de la burundaise «Nova Software» tendant un taxi hypothétique, tu te main. « Seuls deux ou trois chauf- vient de lancer un nouveau connectes à notre réseau pour avoir feurs de taxi se montrent actifs ces produit dénommé «Nova taxi». un taxi dans les meilleurs délais », derniers jours », déplore le directeur C’est une application mobile estime Nduwimana. de Software. qui permet aux chauffeurs de taxi de communiquer avec Nova Taxi présente des Tout n’est pas rose chez leurs clients. Désormais avec atouts Nova Software un smartphone, il est possible d’avoir un taxi chez soi. Les Le passager n’aura plus à se dépla- Les chauffeurs fustigent le compor- usagers de cette plateforme cer pour trouver un taxi. Il suffit de tement des clients « fantômes » qui saluent cette initiative et sou- se connecter avec l’application Nova ne maîtrisent pas l’utilisation de haitent sa vulgarisation Taxi et trouver un chauffeur sans cette application. « Des fois, nous trop de tracasseries. L’autre avan- sommes alertés par un client qui tage a trait à la sécurité des passa- sollicite un taxi mais, arrivé sur les L gers et de leurs biens. «Tous les taxis lieux on ne voit personne. C’est pro- a société Nova Software a été partenaires étant enregistrés dans bablement des personnes qui mani- créée en décembre 2017 par notre base de données, il est pos- pulent les téléphones sans avoir des jeunes universitaires dans sible de retrouver les biens volés», des informations suffisantes sur le le but d’investir dans le secteur des informe le start-uppeur. fonctionnement de la plateforme. », Technologies de l’Information et de regrettent-ils. la Communication, précise M. Blaise Les chauffeurs de taxi restent opti- Nduwimana, initiateur du projet et mistes quant aux avantages liés à A cela s’ajoute le problème d’adres- directeur de Nova Software Com- Nova Taxi. Dans l’avenir, on n’aura sage qui ne facilite pas la tâche aux pany. La société se compose d’une plus à attendre les clients des heures chauffeurs surtout dans les quar- équipe pluridisciplinaire dont deux et des heures dans le parking. En un tiers où s’observent des construc- informaticiens et un juriste de for- simple clic, les clients nous contac- tions anarchiques. Ils demandent à mation. L’objectif de la société est terons n’importe où en mairie de ce que les concepteurs de Nova Taxi de créer de l’emploi et d’apporter sa Bujumbura, confient-ils. améliorent le système pour que le contribution au développement du chauffeur négocie le prix directe- pays. Dans cette optique, la société Peut-on espérer des len- ment avant d’aller vers son client. Le Nova Software vient de lancer Nova directeur de Nova Software informe Taxi, une application mobile qui demains meilleurs ? que le projet est en cours pour connecte les taxis à leurs utilisa- M. Blaise Nduwimana, directeur de Nova Software : « L’objectif de la société mettre en place un système de tari- teurs. est de créer de l’emploi et d’apporter sa contribution au développement du Les chauffeurs qui ont déjà testé ce fication électronique. Ce qui per- pays ». produit témoignent de son effica- mettra aux utilisateurs d’évaluer le cité. L’application est prometteuse. Comment fonctionne Le seul obstacle est qu’elle n’est pas coût du trajet à l’avance. Nova Taxi nova taxi ? peut télécharger cette application d’apprendre beaucoup plus de la très connu du grand public. Peu compte élargir son champ d’action sur le site de Nova Software ou dans machine de Steve Jobs-pionnier de d’internautes utilisent cette plate- vers le e-shopping. Nova taxi est une technologie qui « Playstore ». La seule différence est la révolution numérique. « J’ai suivi forme, indique M. Christian Inga- fonctionne sur base de deux appli- que les chauffeurs doivent s’enre- des tutoriels sur Internet et d’autres bire, chauffeur de taxi. En mai 2018, Ecobank a lancé un cations mobiles. « L’une de ces ap- gistrer auprès de la direction de documents sur les TIC. Par après, système similaire avec « Ecotaxi » et plications (Nova rider) est destinée Software. Cette dernière leur attri- j’ai eu l’idée d’initier le projet de dé- Son compère Claude Munezero « Ecobus » pour trois mois d’essai. au client et l’autre (Nova Driver) bue un code d’une validité allant de veloppement des applications mo- témoigne qu’il a évacué un pa- Après cette période, les résultats du- pour le chauffeur. Grâce à « Nova trois jours à un mois après signature biles dans le secteur des transports tient vers l’hôpital le plus proche dit projet se sont révélés mitigés. Il rider » un passager a la possibilité d’un contrat de partenariat. comme on le fait ailleurs », indique dans son quartier résidentiel à des était prévu la vulgarisation de cette de géolocaliser un taxi dans son voi- le start-uppeur Nduwimana. heures avancées. Les gens hésitent technologie, mais en vain. sinage et de l’appeler », explique M. Genèse de Nova Software encore à adhérer au système de Nduwimana. Il est à noter que ces Les gens présagent que l’utilisation taxis connectés. Qu’à cela ne tienne, applications sont compatibles seu- Au cours de son cursus acadé- des services liés à Internet est sou- la plateforme a déjà enregistré près Benjamin Kuriyo lement avec les smartphones ver- mique, Nduwimana était passionné vent coûteuse mais ce n’est pas le de 150 utilisateurs. Néanmoins, ceux sion Android. Donc toute personne par l’informatique. Il avait envie cas. L’important est ce que les uti- Burundi Eco Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 3
Burundi Eco - Vendredi, 11 Janvier 2019 - n°331 AGRICULTURE Quand les chenilles légionnaires d’automne menacent la culture du maïs Les chenilles légionnaires cités et la recherche. Le troisième d’automne ne cessent de rava- est la gestion ou le contrôle intégré ger les champs de maïs dans et durable basé sur la surveillance, la commune Mutimbuzi de la le dépistage et l’alerte précoce et le province Bujumbura Rural. quatrième l’évaluation et l’étude de Cette situation réduit consi- l’impact. dérablement la production de maïs de cette région. Les agri- Ce plan indique que la meilleure culteurs demandent la mise stratégie de contrôle du ravageur en place d’un produit phyto- consiste en des efforts communau- sanitaire capable de les mettre taires de surveillance et d’alerte hors d’état de nuire précoce pour une intervention ra- pide et durable orientée vers une lutte intégrée. Les efforts de lutte contre les chenilles légionnaires D ans une visite effectuée par Burundi Eco samedi le 5 janvier 2019 sur la colline Muyange de la commune Mutim- buzi, les cultivateurs de maïs font jusque-là engagés par les agricul- teurs arrivent quelque peu à conte- nir les attaques du ravageur, mais se révèlent insuffisants voire ineffi- caces. Ils consistent principalement savoir qu’ils vont abandonner au ramassage des chenilles encore cette culture si rien n’est fait dans parfois trop tard pour les cultures l’immédiat pour éradiquer les che- et, sans penser à la destruction des nilles légionnaires d’automne qui œufs à l'utilisation des produits ravagent du jour au jour les champs chimiques inefficaces tels que le de maïs. Ils indiquent que depuis Dursban 4 E, le Dimethoate 40EC, que ces chenilles s’observent dans Le Delthametrine 2,5EC, l’Acela- cette région, la production de maïs mectine ainsi qu’à l'utilisation de a chuté sensiblement. Edouard produits divers tels que le savon, la Nshimirimana, coordinateur de la terre, le piment, etc. Le manque de coopérative «Mworozi kunda Ibi- maîtrise du cycle biologique du ra- dukikije» rencontré à la colline vageur est préjudiciable à une lutte Muyange fait savoir que sur un hec- efficace. tare et demi, on pouvait récolter 3 tonnes de maïs. Les actions urgentes pour Edouard Nshimirimana, coordinateur de la coopérative «Mworozi kunda ibidukikije» rencontré à la colline Muyange réduire ses dégâts La perte est colossale de la commune Mutimbuzi : « Sur un hectare et demi, on pouvait récolter 3 tonnes de maïs. Néanmoins, depuis qu’il s’observe l’invasion des chenilles dans cette localité, on y récolte moins d’une tonne». Les actions urgentes à mener pour Néanmoins, depuis qu’il s’observe réduire l’impact négatif de la che- l’invasion des chenilles légionnaires nille légionnaire sont les campagnes dans cette localité, on y récolte Sa propagation en travaux de caractérisation effectués par l’IITA (International Institute nomiques du Burundi (ISABU), la chenille légionnaire crée des trous de sensibilisation s’appuyant sur les moins d’une tonne. Il s’inquiète que Afrique médias et les sessions de formation, cette coopérative a récolté 600 kg for Tropical Agriculture) et la FAO sur la feuille de maïs et par après l’élaboration et la diffusion à grande de maïs réservés comme semences ont confirmé en décembre 2016 s’attaque aux épis. Ce chercheur de échelle des documents didactiques La chenille légionnaire d’automne a qu’il s’agissait de l’espèce Spodopte- l’ISABU a indiqué qu’il n’y a pas de sélectionnées sur un hectare et été signalée pour la première fois en ( les manuels de formation des for- demi pendant la saison culturale A ra frugiperda. La situation actuelle solutions spécifiques pour la che- mateurs, recherches techniques Afrique centrale et occidentale au au niveau du pays est telle que la nille légionnaire, mais que les re- en 2018. Quant aux maïs destinés à début de l’année 2016 (Sao Tomé- sur la lutte intégrée dont la compo- la vente, on n’a rien récolté sur cette chenille légionnaire est présente cherches se poursuivent pour trou- sante principale est la surveillance et-Principe, Nigeria, Bénin et Togo) dans toutes les provinces. Les zones ver des solutions efficaces. même superficie. Pour Nshimiri- puis à la fin de l’année 2016 et en et l’alerte précoce communautaire mana, la perte est énorme au regard les plus touchées se trouvent dans la pour une lutte mécanique axée 2017 en Afrique du Sud, en Angola, partie Nord de la plaine occidentale Mpawenimana indique que le pa- du coût de production. Et de préci- au Botswana, au Burundi, en Côte sur la localisation des œufs et des ser que si rien n’est fait pour en finir du Burundi. Cette gravité pourrait pillon pond sur la face inférieure jeunes chenilles pour les détruire à d’Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au être liée à la culture du maïs qui, de la feuille et ; après éclosion de avec cet animal ravageur, tous les Kenya, au Malawi, au Mozambique, temps), l’importation et la facilita- agriculteurs de maïs seront obligés dans ces régions, est pratiquée en ses œufs, les chenilles légionnaires tion d’accès aux produits efficaces en Namibie, au Niger, en Ouganda, continu tout au long de l'année et entrent dans la cornée de la plante d’abandonner cette culture. en République démocratique du et respectueux de l’environnement surtout dans les périmètres irrigués. en question et commencent à ron- proposés par les institutions spécia- Congo, au Rwanda, en Sierra Leone, ger les feuilles encore enroulées qui Daniel Mazarahisha, directeur pro- en Tanzanie, en Zambie et au Zim- lisées. vincial de l’agriculture et de l’éle- Bien qu’il soit encore trop tôt pour se développent étant déjà troués. babwe. En janvier 2018 , la che- connaître avec précision l’impact vage à Bujumbura rural indique nille légionnaire a été détectée et Le recours aux pesticides devrait que la production de maïs dans signalée dans presque tous les pays à long terme de la chenille légion- Comment se développe- être aussi l’option de dernier re- sa localité a régressé à cause des naire d’automne sur la production t-elle ? cours dans le respect de la lutte in- d’Afrique subsaharienne, à l’excep- agricole et la sécurité alimentaire chenilles légionnaires d’automne tion de Djibouti, de l'Erythrée et du tégrée pour éviter d’éventuelles in- même s’il ne précise pas à quel ni- en Afrique, il est indéniable qu'elle Alexis Mpawenimana indique que toxications humaines et animales et Lesotho. constitue déjà un risque majeur veau. Mazarahisha demande aux la chenille légionnaire se développe la pollution de l’environnement. Les agriculteurs d’utiliser les produits pour les populations et l'économie produits homologués sont l’orthène phytosanitaires comme le dursban Sa propagation au Bu- des pays affectés. en six stades. Aux 3ème et 4ème stades larvaires, la chenille com- 755P, le Cypermetrin 50EC et le liquide, le dursban granuleux, le rundi mence à ronger les feuilles. Dursban 3G. A partir de la première sytalm, et l’orthen pour minimiser Pas de solution efficace semaine suivant la récolte du maïs, les dégâts. Néanmoins, il fait remar- Au Burundi, c’est au mois de février contre la chenille légion- Concernant la lutte contre les che- les agriculteurs doivent procéder à quer que ces produits ne sont pas à 2016 que des attaques de la che- une surveillance des champs pour la portée de toutes les bourses, car nille légionnaire sur la culture du naire d’automne nilles légionnaires, Alexis Mpawen- une détection précoce des œufs et imana a indiqué qu'il n'y a pas en- ils sont chers. A titre d’exemple, 1 kg maïs ont été signalées en premier core de solutions spécifiques pour des jeunes larves pour les tuer. En d’orthen coûte 27 000 FBu. lieu dans la province de Cibitoke en Selon Alexis Mpawenimana, cher- cheur à l’Institut des Sciences Agro- faire face à la chenille légionnaire , cas d'attaque au niveau du cornet, commune Rugombo. Dès lors, les mais qu'on a commencé par les stra- l'application d'une poignée de sable Qu’est-ce que la chenille tégies de lutte sur d’autres chenilles mélangé avec de la cendre de bois légionnaire d’automne ? sans oublier qu’il y a d’autres tech- ou avec de la latérite peut aider à tuer les chenilles légionnaires. niques localement utilisées comme La chenille légionnaire d’automne l’épandage de la terre, du cendre, est un insecte ravageur qui attaque du piment…etc. Il indique que la Les bonnes pratiques culturales plus de 80 espèces de plantes, cau- recherche continue pour trouver peuvent également contribuer à sant des dégâts aux céréales d’im- des solutions efficaces et efficientes, limiter la propagation des chenilles portance économique telles que le mais qui ne causent pas de pro- légionnaires. Il s'agit notamment maïs, le riz et le sorgho, mais aussi blèmes sur l’environnement et la du push-pull, c’est-à-dire l’associa- aux cultures maraîchères et au co- santé humaine. tion du maïs planté en intercalaire ton. Elle est aussi signalée sur l’ara- avec du desmodium intortum et en chide, le coton, les cucurbitacées, Alexis Mpawenimana rassure qu’il bordure du pennisetum qui attirent l’oignon, la patate douce, le haricot, y a des mesures préventives prises les papillons femelles et piègent les la tomate et sur les autres solana- dans le cadre de la lutte intégrée. jeunes chenilles. Et d’ajouter que la cées (aubergine, tabac) et sur de A ce niveau, Alexis Mpawenimana destruction des mauvaises herbes nombreuses plantes ornementales. propose la rotation des cultures graminéennes dans les champs et Elle est originaire des régions tro- comme solution pour réduire les aux alentours qui risquent de pro- picales et subtropicales des Amé- dégâts. curer un abri aux chenilles, l’utilisa- riques. Adulte, elle peut se déplacer tion d’une semence de bonne qua- jusqu’à plus de 100 km par nuit. Un plan d’action national pour le lité et une fertilisation équilibrée Elle pond des œufs sur les plantes, contrôle de la chenille légionnaire peuvent améliorer la vigueur des qui éclosent sous forme de larves et d’automne a été élaboré par le plants et réduire éventuellement les commencent à attaquer les plantes. ministère de l’Environnement, de dommages (mélange de 130 kg de De fortes infestations peuvent en- l’Agriculture et de l’Elevage via la DAP, 50 kg de Kcl et 37 kg d’urée par traîner d’importantes pertes de ren- direction de la protection des végé- hectare) et le labour profond per- dement. Les agriculteurs américains taux. Il dispose de quatre axes prio- met de ramener les chrysalides du ont mis de nombreuses années à ritaires. Le premier est la coordina- ravageur à la surface du sol et de les apprendre à gérer le parasite, mais tion et la collaboration .Le deuxième exposer aux prédateurs. La chenille légionnaire crée des trous sur la feuille verte de maïs et par après à un coût exorbitant. s'attaque aux épis est la communication, la sensibili- sation, le renforcement des capa- Jean Marie Vianney Niyongabo 4 Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco Burundi Eco
Burundi Eco - Vendredi, 11 Janvier 2019 - n°331 SOCIETE Liberté syndicale Les syndicalistes dénoncent l’ingérence du ministère de tutelle La liberté syndicale étant le menés par ses représentants occu- Le ministère de la Santé Publique droit de choisir, d'adhérer li- pant les différentes fonctions dans nie toute implication dans la créa- brement à un syndicat et que le ministère de tutelle. tion de ce nouveau syndicat et af- les travailleurs peuvent se firme que les employeurs sont libres constituer librement en syndi- «Si de telles manœuvres ne sont pas de quitter un syndicat ou de créer cat sans l'autorisation du gou- arrêtées, nous allons considérer que un autre conformément au code du vernement, le Syndicat Natio- c’est l’œuvre du gouvernement et travail en vigueur. nal du personnel Paramédical prendrons des mesures nous auto- et Aide-soignant (Synapa) et le risées par les lois en matière de tra- Bonaparte Sengabo Syndicat National des Travail- vail», a précisé Hakizimana. leurs de la Santé (SNTS) dé- noncent le projet du ministère de tutelle de s’ingérer dans les Convention (n° 151) sur les relations de travail dans la fonction affaires syndicales publique, 1978 PROTECTION DU DROIT D'ORGANISATION C ’est en date du 04 janvier 2019 que les représentants légaux des syndicats Synapa et SNTS ont dévoilé un plan de dé- mantèlement de leurs syndicats par Mélance Manirakiza, président du syndicat Synapa : «Si de telles manœuvres ne sont pas arrêtées, nous allons considérer que c’est l’œuvre du gouver- Article 4 1. 1. Les agents publics doivent bénéficier d'une protection adéquate contre tous actes de discrimination tendant à porter atteinte à la liberté nement et prendrons des mesures nous autorisées par les lois en matière de syndicale en matière d'emploi. le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida. «En date travail» 2. 2. Une telle protection doit notamment s'appliquer en ce qui du 24 décembre 2018, les cadres du concerne les actes ayant pour but de : ministère de la Santé ont animé une dans un pseudo-syndicat dénommé Les droits syndicaux sont « SYNAPS » créé par les employeurs, conférence à l’intention des respon- l’intimidation des travailleurs qui des droits humains o. (a) subordonner l'emploi d'un agent public à la condition qu'il ne sables de l’administration au sein s'affilie pas à une organisation d'agents publics ou cesse de faire partie dudit ministère depuis l’adminis- vont s’opposer à l’adhésion à ce pseudo-syndicat et si c’est néces- Le droit des travailleurs à la liberté d'une telle organisation ; tration centrale jusqu’au niveau des syndicale, à se syndiquer, à parti- hôpitaux des districts sanitaires», saire, l’arrestation des responsables des syndicats Synapa et SNTS. «Des ciper dans des conventions collec- o. (b) congédier un agent public ou lui porter préjudice par tous autres a fait savoir Mélance Manirakiza, tives, à faire la grève et à participer moyens, en raison de son affiliation à une organisation d'agents publics président du Synapa. Selon lui, le fiches d’adhésion et d’engagement dans ce fameux syndicat ont été dis- aux travaux d’un syndicat de leur ou de sa participation aux activités normales d'une telle organisation. but de la réunion était d’étudier choix est un droit garanti, respecté des stratégies pour démanteler les tribuées à tous les responsables de l’administration sanitaire», a asséné et exécutoire. «Vouloir imposer aux Article 5 syndicats Synapa et SNTS quali- travailleurs de s’affilier à un syndi- fiés d’obstacles à la mise en œuvre M.Manirakiza cat créé, organisé et contrôlé par le 1. 1. Les organisations d'agents publics doivent jouir d'une complète de certaines décisions prises par le ministère de tutelle est une viola- indépendance à l'égard des autorités publiques. ministère. Il y en a qui ont tenu des réunions à l’intention des titulaires des centres tion grave de la liberté syndicale, de santé en faisant signer par la un signe évident d’une dictature 2. 2. Les organisations d'agents publics doivent bénéficier d'une L’enrôlement forcé dans force leur personnel sur les fiches prononcée, mais aussi une entrave protection adéquate contre tous actes d'ingérence des autorités un nouveau syndicat, une individuelles d’adhésion et d’enga- grave au développement de la popu- publiques dans leur formation, leur fonctionnement et leur des stratégies du minis- gement dans le SYNAPS. «Ceux qui lation», a indiqué Déo Ndayikengu- rukiye, secrétaire général du SNTS administration. tère de tutelle sont les plus menacés dans cette avant d’ajouter que le fait d’impo- 3. 3. Sont notamment assimilées aux actes d'ingérence, au sens campagne sont les sous-contrats lo- caux, parce qu’on leur dit qu’en cas ser au personnel du secteur de la du présent article, des mesures tendant à promouvoir la création Lors de cette réunion, a-t-il ajouté, santé de s’affilier dans un syndicat des décisions importantes pour en de refus, leurs contrats seront direc- d'organisations d'agents publics dominées par une autorité publique, tement résiliés sans aucune indem- du choix de l’employeur est une me- ou à soutenir des organisations d'agents publics par des moyens finir avec les syndicats Synapa et nace pour les soins de santé de qua- SNTS ont été arrêtées, notamment nité», a-t-il déploré. financiers ou autrement, dans le dessein de placer ces organisations lité. Les syndicalistes demandent au sous le contrôle d'une autorité publique. l’enrôlement obligatoire de tout le gouvernement de mettre fin à ces personnel du secteur de la santé manœuvres qui sont en train d’être DEVELOPPEMENT Microfinance Vs microassurance Deux outils complémentaires dans la lutte contre la pauvreté Au cours des Etats Généraux comme étant un secteur prioritaire font avancer l’économie du pays. n’est pas seulement une nécessité, de l’Assurance (EGA) qui ont pour les assureurs. Or l’agriculture Les microcrédits sont conçus pour c’est aussi une condition sine qua eu lieu en novembre 2018 à burundaise a un problème de finan- eux. Ceux-ci leur permettent de sor- none pour développer l’économie Ngozi, le constat a été que la cement. Les institutions financières tir de la pauvreté. D’où l’intérêt de du pays. pénétration de l’assurance hésitent à financer ce secteur à développer la microfinance. Mais reste faible. Si on veut doubler cause des facteurs non maîtrisables cette dernière doit être couplée à L’ARCA n’est pas d’avis le chiffre d’affaires du sec- comme les aléas climatiques qui la microassurance qui lui offre les contraire teur de l’assurance d’ici 2022, aggravent le risque. Bien encore, garanties nécessaires, a souligné M. il faudra innover et explorer l’agriculture burundaise est exten- Ndayikeza. Parmi les perspectives d’avenir de nouvelles pistes. Le res- sive et donc pratiqué par de « petits préconisées par l’Agence de Régula- ponsable de la Recherche et gens » qui n’ont pas d’hypothèques La microfinance, un trem- tion et de Contrôle des Assurances du Développement au Réseau à proposer aux banques. C’est pour plin pour la microassu- (ARCA) pour doubler le chiffre des Institutions de Microfi- cela qu’ils n’ont pas accès au cré- nance (RIM) est convaincu que dit. C’est à ce niveau que devraient rance d’affaires de ce secteur d’ici 2022, la microassurance occupe une bonne la microassurance couplée à intervenir les assureurs. Ils de- place. Le rapport de l’ARCA de 2017 vraient fabriquer des produits pour Les données fournies par la BRB la microfinance pourrait être indiquent que plus de 80% des plaide pour la conduite des acti- une solution couvrir le risque des microcrédits. vités visant l’introduction de la Laurent Ndayikeza, responsable de Cela devrait inciter les institutions usagers des services financiers au la Recherche et du Développement Burundi relèvent du secteur de microassurance afin d’accroître la financières à intervenir sans hési- part du secteur des assurances dans au RIM : « Avec plus de 650 points ter, a indiqué Laurent Ndayikeza, la microfinance. L’industrie de la de service à proximité de la popu- microfinance est prête à travailler l’économie du pays. Joint au télé- responsable de la Recherche et du phone, Ir. Alain Fernand Nkengu- lation disséminés à travers tout le Développement au RIM. avec les partenaires clés de dévelop- pays, la microfinance pourrait servir pement, les assureurs entre autres. rutse, le chef de la Cellule des Sta- de tremplin à la microassurance » Avec plus de 650 points de service à tistiques et Etudes Economiques à Les assureurs doivent L proximité de la population dissémi- l’ARCA a souligné que cette institu- e chiffre d’affaires de l’assu- scruter de nouveaux ho- nés à travers tout le pays, elle pour- tion travaille avec les intervenants rance a été de 40,6 milliards rizons de FBu en 2017, soit un taux La microassurance, une rait servir de tremplin à la microas- dans ce secteur pour mettre en place des produits destinés à ce créneau de pénétration de 0,75%. C’est trop piste à explorer Les EGA de Ngozi ont permis de surance, a affirmé M. Ndayikeza. Le responsable de la Recherche et du de commercialisation. « Quelqu’un peu par rapport aux autres pays comprendre qu’il faut de nouveaux Développement au RIM estime les qui veut verser une petite prime de de la sous-région. Au Kenya par Pour augmenter le taux de pénétra- 5000 FBu pour la bonne marche de tion, l’assurance doit s’intéresser horizons pour développer l’assu- utilisateurs des services et produits exemple, ce taux est de 2,60%. Au rance. Inutile de se bousculer dans des institutions de microfinance à son business devrait pouvoir le faire Burkina Faso, un pays qui partage aux produits de masse, c’est-à-dire facilement », a déclaré Ir Nkengu- susceptible d’être consommés par un créneau comme l’ «Automobile» 900 mille. Concrètement, la micro- certaines similarités avec le Burun- où la marge de manœuvre se ré- finance pourrait servir de maillon rutse. Les institutions de microfi- di, le chiffre d’affaires du secteur une grande partie de la population. nance et même les coopératives se- 90% de la population burundaise duit comme une peau de chagrin. de distribution des produits déve- de l’assurance est 5 fois supérieur à L’assurance agricole n’existe pas loppés de connivence avec les assu- ront sûrement mises à contribution. celui du Burundi, selon les propos vit de l’agriculture d’une manière L’ARCA travaille d’arrache-pied ou d’une autre. Chaque produit alors que ce secteur emploie des reurs, a martelé M. Ndayikeza. La d’un participant aux EGA de Ngozi. millions de gens. Même les pauvres coopération entre les assureurs et pour la mise sur pied d’une assu- Bien plus, le taux de pénétration de qu’on veut développer ne doit en rance agricole, a-t-il fait savoir. aucun cas ignorer cette frange de la sont bancables. Il faut soutenir les les financiers est indispensable, a-t- l’assurance tourne autour de 6% au micro-entrepreneurs. Ce sont d’ail- il ajouté. A l’entendre parler, le cou- niveau mondial. population. L’assurance agricole a Parfait Nzeyimana été invoquée lors des EGA de Ngozi leurs eux qui sont très actifs et qui plage microfiance-microassurance Burundi Eco Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 5
Burundi Eco - Vendredi, 11 Janvier 2019 - n°331 ENTREPRENEURIAT Entrepreneuriat, une nécessité pour combattre la pauvreté Les jeunes sont appelés à en- fessionnelle de Kigobe. Cette coo- des produits de qualité. Ce qui leur treprendre pour combattre pérative compte actuellement deux permet d’être plus compétitifs. Ils la pauvreté. Ceux qui sont à départements dont celui de la bou- ont précisé qu’ils ont aussi besoin de l’œuvre affirment que c’est langerie et celui de la fabrication de capitaux consistants pour booster la possible malgré certains défis, Jus de maracouja. Pour démarrer production et pouvoir satisfaire le entre autres le manque d’em- leurs activités, ils ont constitué un marché local. Le manque d’embal- ballages, de connaissances suf- capital de 4 000 000 de FBu. Cin- lages leur a aussi fait défaut, car fisantes et des moyens finan- quante personnes sont déjà enga- certaines usines de transformation ciers gées par cette coopérative. De plus, utilisent des emballages de récupé- les fournisseurs en profitent, car ration. De plus, le renforcement des cette coopérative achète 300 ananas capacités surtout dans la transfor- L ’Institut Supérieur de Com- merce (ISCO) en collaboration avec l’Ecole de la foi, Caritas- Burundi et la Maison de l’UNESCO pour la Culture de la Paix au Bu- rundi a organisé vendredi le 4 jan- vier 2019 un forum des jeunes sous le thème « L’entrepreneuriat des jeunes, moteur du développement économique et le renforcement de la paix». A cette occasion, Dr Aloys Misago, doyen de l’ISCO a indiqué Dr Aloys Misago, doyen de l’ISCO : «Les jeunes qui terminent leurs études que les jeunes qui terminent leurs universitaires ont du mal à trouver de l’emploi» études universitaires ont du mal à trouver de l’emploi. Pour cela, ils Travailler en solo n’est pas une capital de 500 000 FBu. Il fait aussi sont une proie facile de la pauvreté. bonne stratégie. Il leur a demandé remarquer qu’auparavant il avait Il les a invités à se serrer les coudes de vaincre la peur de tomber en fail- un chiffre d’affaires de 20 000 FBu et à mettre en pratique les connais- lite, car il y a certains jeunes qui ont par jour. Maintenant, son chiffre sances acquises en classe pour se réussi malgré certains défis. d’affaires est de 150 000 FBu par développer via la création des acti- jour. Il contribue aussi à la création vités génératrices de revenus. Entreprendre : possible de l’emploi, car cinq personnes ont malgré les défis été engagées par cette coopérative. Il s’inquiète du fait que la pauvreté guette les lauréats des universités. Les jeunes appelés à entreprendre pour combattre la pauvrété C’est le cas d’Albert Ningarukiye De plus, Belly Francis Ngabirano, Par contre, il les informe qu’il est patron de la coopérative «Agricultu- possible de la combattre. Il les a qui a terminé ses études universi- taires à l’Université des Grands Lacs ral Light Company» rencontré à ce et autant de maracouja par semaine. mation agro- alimentaire est encore encouragés à entreprendre, car il même forum affirme lui aussi que problématique. y a beaucoup d’opportunités qu’il (UGL). Actuellement, il est gérant d’une coopérative qui fabrique des c’est possible d’entreprendre mal- Les défis faut saisir pour se développer. Il les gré les défis. Ce jeune entrepreneur Les cérémonies ont été clôturées par a conseillés de travailler ensemble, savons à Bubanza dans la commune Mpanda. Ce jeune entrepreneur qui a aussi terminé ses études uni- Ces jeunes entrepreneurs déplorent l’octroi par Caritas-Burundi de 600 car l’individualisme n’avantage per- versitaires à l’UGL dans le départe- vélos aux jeunes entrepreneurs qui sonne et l’union fait la force. Selon avait un stand de savons à cette le manque de matériels modernes manufacture. Il fait savoir que c’est ment d’administration et gestion destinés à la transformation agro- sont à l’œuvre. lui, si on est à 100 jeunes et que cha- des affaires travaille de concert avec cun amène 50 000 FBu, on constitue depuis le mois de novembre 2017 alimentaire et à la fabrication des qu’il a initié ce petit projet avec un les lauréats de la première promo- savons pour mettre sur le marché Jean Marie Vianney Niyongabo un capital qui n’est pas négligeable. tion du centre de formation pro- GOUVERNANCE PARCEM Tous les indicateurs sont au rouge PARCEM a présenté son rap- moyenne africaine. De plus, le fonds en place. Sachez que ce document port sur l’état de la gouver- de garantie agricole n’est pas encore est une référence que le ministère nance socio-économique pour mis en place. Les phases de transfor- du Commerce, de l’Industrie et du l’année 2018 lundi le 31 dé- mation et de conservation ne sont Tourisme s’est proposé d’élaborer cembre 2018. Dans ce numéro, pas encore développées. On peut depuis 2016 dans l’optique d’orien- Burundi Eco revient sur cer- produire des tomates en quantité ter les actions à mener pour l’indus- tains points de ce rapport suffisante à Cibitoke. Néanmoins, trialisation du Burundi. elles finissent par pourrir, car on n’a pas pu les transformer et les conser- L’environnement des af- ver pour les consommer après un faires régresse D ans le rapport de PARCEM sur la gouvernance socio- économique 2018, Faustin Ndikumana, président de cette as- sociation s’inquiète que la pauvreté certain temps. La certification, encore problématique De surcroît, ce rapport montre que l’environnement des affaires a re- culé de quatre places. C’est surtout au niveau de l’accès aux crédits et est toujours une réalité au Burundi. Selon toujours Ndikumana, la cer- de la sécurité juridique des investis- Cette situation s’observe au mo- tification des produits est toujours seurs. La libre concurrence est aussi ment où l’enquête sur les conditions préoccupante. Beaucoup de pro- problématique. Certains opérateurs de vie des ménages réalisée en 2014 duits sont consommés sans être économiques bénéficient des avan- a montré que le Burundi abritait certifiés. Il fait remarquer que cette tages du code des investissements plus de six millions de personnes situation est dangereuse, car les alors que d’autres n’en ont pas. vulnérables, se classant ainsi parmi gens qui les consomment peuvent Cela fait que certaines entreprises les pays d'Afrique subsaharienne mourir. Un autre défi est qu’ils ne tombent en faillite. les plus pauvres. 64,9% de la popu- peuvent pas être exportés. Selon lui, lation, soit environ 6,1 millions de le pays en pâtit. Au niveau des infrastructures, Ndi- personnes vivait en-dessous du kumana a indiqué que l’état de cer- seuil de pauvreté national de. Le tourisme n’est pas dé- taines infrastructures routières est veloppé dégradé. Les exemples frappants Environ 3,6 millions de Burundais, sont la route Bujumbura –Buban- soit 38,7 % vivaient en situation za (RN 9) à partir du rond point d’extrême pauvreté et ne pouvaient Ndikumana ajoute que le secteur du tourisme n’est pas développé. Le lac des Nations Unies jusqu’ à Kinama pas satisfaire leurs besoins nutri- et la route Bujumbura-Rumonge tionnels minimum de 2 200 kiloca- Tanganyika n’est pas exploité de fa- Faustin Ndikumana, président de PARCEM : «La pauvreté est toujours une çon rentable. Les hôtels ne sont pas (RN 3). Il affirme que des contrats lories (Kcal) par équivalent adulte pour la réhabilitation de certaines par jour. Si l’on se réfère au seuil réalité au Burundi» classés. De surcroît, la réduction des vols de Kenya Airways a perturbé routes ont été signés. Cependant, il de pauvreté international de 1,9 s’inquiète que le taux de décaisse- USD par habitant par jour (taux de l’Afrique subsaharienne (ASS) qui secteur de l’agriculture restent les les visiteurs. s’élevait à 42,7%. mêmes. Ce sont entre autres l’exigüi- ment reste faible (environ 20%). Et change en parité du pouvoir d’achat, d’ajouter la zone économique spé- PPA, de 2011), le taux de pauvreté du té des terres arables, les marais qui Le document de la poli- ciale qui n’est pas encore mise en Burundi s’élevait à 72,9%, soit envi- Agriculture : les défis ne sont pas aménagés, l’agriculture tique nationale d’indus- place, les infrastructures de l’aéro- restent les mêmes qui n’est pas encore mécanisée, etc. ron 8 points de pourcentage de plus Et d’ajouter l’approvisionnement en trialisation, pas encore port international de Bujumbura que le taux de pauvreté national. mis en place qui nécessitent d’être réhabilitées Cela signifie que la pauvreté était Dans ce même rapport, les secteurs engrais chimiques qui reste problé- matique. Il déplore qu’en moyenne et l’ex- marché central de Bujumbu- d'environ 30 points de pourcen- porteurs de croissance économique Dans le secteur de l’industrie, le rap- ra qui n’est pas encore reconstruit. tage plus élevée que la moyenne des comme l’agriculture ne se déve- seulement 8 kg d’engrais sont utili- sés par hectare au Burundi contre port de PARCEM note que le docu- pays à faible revenu (PFR) qui s’éle- loppent pas. Ndikumana a précisé ment de la politique nationale d’in- Jean Marie Vianney Niyongabo vait à 47,2% et de celle des pays de que les défis auxquels fait face le 120 kg par hectare de la moyenne mondiale et 50 kg par hectare de la dustrialisation n’est pas encore mis 6 Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco Burundi Eco
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