Viva. aurait faire agir - Helvetia
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viva. Numéro 3|2018 Le magazine d’Helvetia aurait ferait fair e agir Les PME aujourd’hui: le monde appartient aux audacieux
2| 1 Des femmes et des hommes d’action. Illustration © Sarah von Blumenthal L’une fait de la dentelle, invente des boutons d’urgence ou coiffe ses clients, l’autre moud le blé ou organise des soirées branchées dans des clubs. Aussi différentes que soient les professions qu’ils exercent, ces entrepre- neurs ont une chose en commun: ils dirigent tous une PME. Ils se demandent qui sont leurs clients, comment les traiter et ce que souhaitent ces derniers, comment placer, présenter et vendre leur prestation de service ou leur produit. Ils dirigent également tous des collaborateurs. Diriger une PME est une activité exigeante. Conseiller et assurer les PME est tout aussi complexe. Helvetia entend progresser dans ce domaine, et ce, grâce à l’Initiative Clientèle entreprises. Pour cela, elle s’engage à tous les niveaux, avec une coopération dynamique entre la distribution et le développement produits, des solutions complètes et innovantes à l’attention des clientes et des clients et des conseillers à 360 degrés. À propos, vous cherchez un nom percutant pour votre salon de coiffure? Philipp Gmür a une proposition à vous faire à la page 40! Nous vous souhaitons une agréable lecture. Isabella Awad Rédactrice viva Roswitha Thurnheer Rédactrice viva
SOMMAIRE 4 M OT D E L A D I R E C T I O N 32 CLIENT ENTREPRISE DU GROUPE LE MOULIN Le produit du bonheur Céréales en tous genres 8 C Y B E R-A S S U R A N C E 35 CLIENT ENTREPRISE Débusquer les escrocs L A BRODERIE Toujours à la pointe! 10 CO LO N N E PME 38 8 en 1 11 C E N T R E D E CO M P É T E N C E S 40 LE MONDE DE GMÜR Engagement Une coupe au poil 14 TE A M TIME 41 S U R P L AC E Le client au centre Une balade à Vienne Mentions légales Ce magazine d’Helvetia paraît en trois 16 U N J O U R DA N S L A V I E D E langues (F/I/D). Mario Kümin Éditeur Helvetia Assurances, 20 D E S I N N OVAT I O N S St. Alban-Anlage 26, 4002 Bâle, I N E X P LO I T É E S Dufourstrasse 40, 9001 Saint-Gall. Faire! Rédaction interne Responsables: Isabella Awad 22 I N T E RV I E W et Roswitha Thurnheer. Une question d’esthétique Coopération: Eleonora Scardanzan, Natascha Fabian. 26 L A S TA R T- U P P R E N D Rédaction externe S O N E N VO L Sara Meier. Traductions Un ange gardien digital Français: Helvetia Assurances, 28 CLIENT ENTREPRISE LE CLUB 24translate GmbH, Saint-Gall. Italien: Chantal Gianoni, Locarno. Aventures au bout de la nuit Conception, maquette, mise en page et correction 30 P O U R O U CO N T R E Linkgroup AG, Zurich. Génération X, Y, Z… Impression Ostschweiz Druck AG, Wittenbach. Contact redaktion.viva@helvetia.ch, Tél. 058 280 53 24. La rédaction se réserve le droit de raccourcir ou de modifier les textes.
16 2| 3 UN JOUR DANS LA VIE DE Mario Kümin 32 CLIENT ENTREPRISE Céréales en tous genres CONSEIL Formations régulières Cyber-risques 22 I N T E RV I E W Une question Limitez les cyber-risques en formant régulièrement vos collaborateurs aux thèmes de la sécurité informatique d’esthétique et en les sensibilisant aux règles de la Clean Desk Policy ou à la détec- tion des courriels frauduleux.
MOT DE LA DIRECTION DU GROUPE Le produit du bonheur Ralph Jeitziner, responsable Distribution, et Adrian Kollegger, responsable Non-vie, travaillent main dans la main – notamment, en ce moment, sur l’initiative Clientèle entreprises. Un entretien sur l’ambiance Helvetia, les nouveaux métiers et les souhaits utopiques. Quels sont les projets d’innovation qui AK: Moi aussi, quand je suis venu de la vous impressionnent le plus chez Helvetia? Zurich. Nous deux, nous tissons des liens Adrian Kollegger (AK): Je suis surtout entre les personnes et essayons de les impressionné par les projets modestes, qui pousser à échanger et collaborer. Bien sûr, rassemblent les gens et ont un impact ra- dans beaucoup de domaines, on travaille pide. C’est ce qui rend une entreprise dyna- déjà étroitement ensemble. On le voit sur- mique. Je pense par exemple au premier tout dans les agences générales: c’est là que cas de robotisation, ou comment nous réno- ressort tout ce qu’on fait pour le client et vons intelligemment l’assurance clientèle qu’on voit si ça marche vraiment. Prenons privée. Et l’important, c’est la méthode: les AG comme exemple. toujours regarder à 360 degrés. Et ça, c’est RJ: Il y a un client, et ce client a des besoins. nouveau chez Helvetia. À l’interne, nous devons décider qui s’oc- Ralph Jeitziner (RJ): Pour moi, c’est l’am- cupe de ce client. Et ça concerne tous les as- biance, la mentalité qui imprègne toute pects: développement de produits, canaux l’entreprise. On est encouragé à élaborer de distribution, indemnités, prospection du de nouvelles idées et à les expérimenter. Ces marché… L’initiative Clientèle privée en «pitchs» me plaisent bien: c’est d’ailleurs est le meilleur exemple. Ça ne peut fonction- eux qui ont donné naissance à mitipi ner que tous ensemble. ou au chatbot. Du côté des produits, quoi de neuf? À propos des nouveaux modes de co AK: Dans le domaine Non-vie, nous voulons opération: tout le monde parle d’«aban- rendre nos offres plus adaptées au marché. donner les silos» – qu’en pensez-vous? Il y a un net besoin de rattrapage dans RJ: Lorsque je suis arrivé chez Helvetia de la l’assurance clientèle privée. Sur le front de Nationale Suisse, j’étais choqué de voir à la clientèle entreprises, notre produit grou- quel point on pensait et travaillait «en silo». pé est une solution remarquable; il nous
4| 5 L’initiative Clientèle privée ne peut fonctionner que tous ensemble: Adrian Kolleg- ger, responsible Non-vie, et Ralph Jeitziner, responsable Distribution. CONSEIL Mesures techniques Mises à jour régulières Pour parer les cyber-attaques, pré- voyez la mise en place de logiciels antivirus, de pare-feux, de filtres antispam, l’installation régulière de mises à jour et de rectificatifs dans vos systèmes et le cryptage des données sensibles.
MOT DE LA DIRECTION DU GROUPE parents. Elle sera beaucoup plus axée sur l’Internet et le numérique. RJ: En matière de produits et prestations, notre offre en ligne va s’agrandir. Nous avons encore du chemin à faire. Est-ce que la Distribution réagit bien à ce que veut le marché? Et suffisamment vite? RJ: Le canal des «brokers» nous signale en quelques jours le succès d’un produit, d’un prix, d’une solution ou d’un service. Le ser- vice externe est plus lent, car il ne dispose que de nos propres produits et prestations «Notre produit est simple, et ne peut donc établir aucune comparaison. et le traitement des Les commentaires sont pris immédiate- ment en compte dans la conception. sinistres personnalisé.» Et qu’est-ce qu’on en fait? Adrian Kollegger AK: Nous recueillons les retours du marché et décidons de la marche à suivre. Nous voulons devenir plus rapides. Pour cela, il faut des collaborateurs capables d’évaluer reste à parfaire une ou deux choses. Sur les rapidement les feedbacks, et ce que les évo- thèmes de la cyber-assurance ou des éco lutions du marché signifient pour Helvetia. systèmes, il y a encore pas mal de potentiel. Et il faut un écosystème permettant de RJ: Les produits peuvent être copiés et can- mettre rapidement en œuvre les mesures nibalisés. En complément des produits correctives. techniques, il y a les «prestations de En matière de PME, comment Helvetia conseil». La prochaine étape sera de déter- se distingue-t-elle de la concurrence? miner comment tarifer ces conseils. Dans AK: Pour moi, il y a trois choses: la marque la prévoyance pour clientèle privée, nous Helvetia, qui inspire confiance et promet essayons de vendre une planification de la des compétences solides. Ensuite, nous retraite, pour les PME, un conseil holis- sommes un assureur toutes branches, qui tique. Ça doit nous permettre de nous diffé- peut proposer des solutions tout-en-un. rencier de nos concurrents. Et enfin: notre produit est simple, et le trai- Quels nouveaux canaux utilise la Distribu- tement des sinistres est à la fois personnel tion pour conseiller les clients entreprises? et efficace. RJ: Dans 99% des cas, c’est encore la relation RJ: Je suis d’accord: un service toutes personnelle, sur place ou sur recomman branches, une marque forte et une qualité dation. Beaucoup s’informent via Internet supérieure dans la responsabilité civile. Le et comparent les offres – mais pour conclure, client bénéficie d’un conseil à 360 degrés, ils retournent au contact personnel. car dans le domaine Vie collective aussi, AK: Effectivement. Ça deviendra excitant nous offrons une assurance complète. En dans les prochaines années, quand la jeune 2017, nous avons lancé l’initiative PME. génération reprendra l’entreprise des Pas à pas, elle s’impose dans l’entreprise.
6| 7 Parallèlement, nous développons de nou- À part ça, je rêve que pour chaque client, veaux profils d’emploi. chaque année, nous ayons les mêmes condi- À propos de profils d’emploi: est-ce que tions commerciales. Ça nous simplifierait nos objectifs sont compatibles avec l’orga- tellement la vie! nisation actuelle du service externe? Qu’attendez-vous l’un de l’autre? RJ: Un conseiller PME doit savoir ce qui AK: Que nous tous, ceux et celles qui tra- préoccupe une coiffeuse, ce qu’il faut à un vaillent à cette initiative Clientèle entre- boucher, à un garagiste… Se spécialiser dans prises, réussissions ce que nous mettions les PME, c’est passionnant, mais ça demande en œuvre. des connaissances approfondies. Parallèle- RJ: Des relations motivantes et pleines ment, nous transformons le service interne d’estime, orientées vers les mêmes buts. en centre de compétences pour les AG. Lutter face à la concurrence, mais pas AK: À l’avenir, la rétribution des conseillers à l’interne. clientèle ne reposera plus sur les VAM, mais bien plus sur les opérations à forte compo- INTERVIEW Isabella Awad PHOTOS Jorma Müller sante de conseil. Le conseil aux PME est un investissement dans l’avenir, et nécessite de la ténacité. L’initiative «Prêts pour le conseil aux PME» porte-t-elle déjà ses fruits? RJ: Oui, on voit une évolution positive. Nous recevons beaucoup de demandes de colla borateurs qui veulent devenir «prêts». Et qu’en est-il des incitations pécuniaires? RJ: C’est un changement. Le conseiller, la conseillère client vise par nature la perfor- mance: exploiter chaque minute au maxi- mum, pour gagner le maximum. Le service externe est en mutation depuis longtemps, mais la numérisation l’aiguillonne. Le mot d’ordre d’Helvetia, c’est «Causer moins, agir plus» – vous êtes d’accord? RJ: Ça a toujours été ma philosophie, et j’en appelle à tous et toutes: prenez des respon- sabilités, osez! Même si on se heurte à un obstacle, on aura appris quelque chose. D’après vous, quel est le produit «Nous transformons qu’il faudrait inventer d’urgence? le service interne RJ: Un produit du bonheur. Un produit qui insufflerait du bonheur dans toute situation en centre de compétences de la vie. pour les AG.» AK: Un produit qui me permettrait d’être Ralph Jeitziner plus proche des gens, de me démultiplier.
CYBER-ASSURANCE Débusquer les escrocs Les cyber-criminels sont sans scrupule et leurs attaques à l’encontre des PME sont de plus en plus sophistiquées. Trois cas réels pour vous montrer comment ils procèdent pour extorquer des sommes non négligeables. Franchement, qui ne serait pas tombé dans le panneau face à ces escrocs? TEXTE Natascha Fabian PHOTOS mises à disposition U ne PME suisse travaille depuis des années retaper ses données de connexion. Quelques jours avec un fournisseur chinois. Comme toujours, plus tard, il reçoit un SMS confirmant le paiement de les partenaires communiquent par e-mail. Une CHF 15 000. Ce qu’il ne pouvait pas savoir, c’est que fois de plus, il est question de facture. Le collaborateur le deuxième e-mail de Ricardo avait été envoyé par de la PME est informé par son collègue chinois que les des escrocs, qui ont ainsi pu accéder à son PC et se coordonnées bancaires ont changé. Il vire alors le procurer ses données de connexion au e-banking. Ce montant de la facture (CHF 30 000) sur le nouveau sont eux qui ont effectué le virement de CHF 15 000 compte. Le hic, c’est que les escrocs ont piraté la boîte juste après. électronique du fournisseur chinois et que le parte- naire chinois ne reçoit plus les e-mails de Suisse. Un faux e-mail du CEO L’argent s’est lui aussi «perdu» en route. Le CEO d’une entreprise suisse demande régulière- ment par e-mail à sa comptable d’effectuer des paie- La vente en ligne, un chemin semé ments au profit de la filiale anglaise de l’entreprise. d’embûches C’est le cas ce jour-là: il ordonne le virement de CHF Un garagiste vend des pièces détachées de voiture sur 47 000 sur le compte d’un fournisseur anglais pour la Ricardo. La plateforme en ligne lui a envoyé une fac- filiale. Le directeur financier valide le paiement, et l’af- ture portant sur quelques francs de frais. Quelques faire est classée. Peu de temps après, la comptable jours plus tard, il reçoit une nouvelle facture de Ricar- reçoit un nouvel e-mail avec un rappel de paiement. do, cette fois-ci d’un montant bien plus élevé. Le gara- Méfiante, elle contacte le CEO. Le pot aux roses est giste ouvre l’e-mail, mais ignore le rappel de paie- découvert: le premier e-mail n’avait pas non plus été ment. Peu après, il veut effectuer le virement par envoyé par le CEO. Qu’en est-il de l’argent? Il est sur e-banking, mais un message d’erreur s’affiche: il doit le compte des arnaqueurs.
8| 9 Francis Geng, responsable Assurance technique, se voit de plus en plus souvent confronté à des escroque- ries, à savoir des cyber-attaques basées sur des soi-di- sant e-mails de CEO ou de fournisseurs. Les arna- queurs entrent en contact avec les victimes et gagnent leur confiance. Leur motivation? L’argent, mais pas seulement: bien souvent, il s’agit uniquement de semer «Dans bon nombre le chaos. de cas, l’erreur décisive est d’origine Une cyber-assurance pour protéger les PME humaine.» Phishing, sabotage interne, logiciels malveillants, déni Christoph Guntersweiler de service ou collaborateurs négligents: les possibili- Responsable Assurance technique tés d’attaques sont nombreuses. C’est pourquoi Helve- tia a lancé sa cyber-assurance au printemps 2018. De- puis le lancement du produit, plusieurs centaines de contrats ont été souscrits par des clients entreprises. Parallèlement, Helvetia a mis en place un réseau d’ex- perts qui épaulent les clients dans le traitement des sinistres. Christoph Guntersweiler, responsable Assurance technique, explique: «Malgré toutes les mesures de sécurité prises en termes d’organisation et de techno- logies pour lutter contre les cyber-risques, l’erreur vient encore dans bien des cas du facteur humain. Il est donc capital que nous nous penchions en permanence «Les escrocs ne sur cette thématique de manière critique et que nous sont pas motivés que renforcions nos ‹radars›. C’est la seule manière de par l’argent – contrecarrer ces assaillants. Pour renforcer la préven- il s’agit souvent tion, Helvetia propose entre autres des formations de d’une simple pulsion sécurité gratuites. En prenant conscience des risques, destructrice.» on fait déjà un premier pas essentiel.» Francis Geng Responsable Sinistre Assurance technique Conseil Faites attention aux informations que vous publiez en ligne. Tout ce que vous révélez sur Internet peut être utilisé contre vous. www.helvetia.ch/cyber-assurance www.helvetia.ch/stories
COLONNE PME Max Küng REPORTER, CHRONIQUEUR, ÉCRIVAIN Ce qu’il y a de bien, quand on travaille depuis chez nuyant, c’est souvent les choses les plus captivantes; soi, c’est que les enfants se rendent compte qu’on on pourrait même dire que nous, en tant que famille, «bosse» vraiment! Et parfois même, il s’y intéressent. sommes une sorte de PME, tout comme une PME est «Qu’est-ce que tu écris?», me demandait récemment souvent une sorte de famille.» – «Ah d’accord. Et c’est mon fiston, alors que j’étais perdu dans mes pensées toi le chef de notre PME familiale?» – «C’est ça. Et toi, devant l’ordinateur. «J’écris sur les PME.» Ça n’avait tu es notre apprenti. Et maintenant, la pause goûter est pas l’air de lui dire grand-chose; après un moment de terminée, et le chef t’ordonne de retourner faire tes de- réflexion: «C’est une équipe de football française?» – voirs – et que ça saute!» – «C’est bien ce que je disais, «Non, c’est une abréviation: P comme Papa, M comme ennuyant», grommèle-t-il en traînant les pieds. En me Maman, et E comme Enfant.» – «Et ça veut dire quoi?» – retournant vers mon écran, je me dis que c’est pas tou- «Eh bien, devine!» L’enfant inspecte le plafond comme jours facile d’être le chef, quelle que soit la taille de pour y trouver la réponse… et, tout fier: «Petite mu- l’entreprise. Et sur ce, je me remets à l’ouvrage. sique électronique!» Je secoue la tête. Lui: «Produit de ménage écologique?» – «Eh non.» – «Ah d’accord, c’est un code secret?» – «Pas vraiment.» Et ainsi de TEXTE Max Küng PHOTO Dan Cermak suite... Mon fils finit par hausser les épaules: «Je donne ma langue au chat!» Je l’éclaire: petites et moyennes entreprises, des firmes et des sociétés pas trop grandes: il y en a en Suisse plus d’un demi-million! Et plus de 90% d’entre elles emploient moins de dix per- sonnes. – «Bof», répond-il. «Et qu’est-ce que tu peux bien écrire là-dessus?» – «Ce qu’on pense être en-
CENTRE DE COMPÉTENCES 10 | 11 Engagement «L’engagement, c’est la clé», affirme Mauro Canevascini, de la Distribution Helvetia, qui dirige depuis janvier 2018 le centre de compétences pour la Clientèle entreprises. Chez les PME en particulier, Helvetia veut gagner du terrain. Mais comment? L’ un des objectifs d’helvetia 20.20 est de devenir l’assureur préféré des en- treprises. C’est le rôle du nouveau centre de compétences Clientèle en- Mauro Canevascini treprises, dirigé par Mauro Canevas- Chef centre de compétences cini. Ces temps-ci, celui-ci n’arrête pour la Clientèle entreprises pas de sillonner le pays, visitant les agences géné- rales pour présenter notre nouveau concept, de toutes Mauro Canevascini sortes de manières. «Les commentaires sont excel- est entré chez Helvetia il y a dix lents, les collègues très motivés», nous raconte-t-il. «Je ans, comme Agent général à Bellinzone, et venait d’une autre reçois beaucoup de bonnes suggestions pour nous filière. En raison de ses activités positionner encore mieux vis-à-vis des entreprises.» antérieures, il est très occupé par la distribution et entretient un vaste Chaque agence générale devient réseau, dans la sphère politique et économique. Il habite au Tessin, un centre de compétences mais se déplace dans toute la Suisse Helvetia veut gagner du terrain sur le marché des et parle les langues de ses clients: clients entreprises. «Pour y arriver, nous avons tout français, italien et allemand. Il connaît bien et aime beaucoup le d’abord défini trois mesures», explique Mauro Cane- service externe, dans tous ses vascini. «Premièrement, former des conseillers clien- aspects. Lorsque début 2018, il est tèles sélectionnés aux exigences spécifiques des en- devenu responsable du centre de compétence Clientèle entreprises, treprises. Cette formation mène à une certification. un poste stratégique tout neuf, il a Deuxièmement, dans certaines agences générales, conservé son portefeuille de clients, nous avons installé un responsable de marché spécia- dont il s’occupe avec passion.
CENTRE DE COMPÉTENCE lisé. Les cinq premiers de ces ‹RME› sont déjà en acti- vité au Tessin, en Romandie et en Suisse alémanique. Enfin, il y aura à terme, dans toutes les agences géné- rales, un centre de compétence Clientèle entreprises.» Comprendre le client, pas le submerger Au premier plan, la relation avec le client. Celle-ci doit être soignée, à différents niveaux, pour obtenir un «Cette année, notre point de vue holistique: il faut connaître le client si l’on équipe PME a rempli les veut vraiment le comprendre. «Il ne s’agit pas de sub- merger le client de produits», souligne Mauro Cane- objectifs avec brio.» vascini. «Il faut tendre l’oreille, visiter son entreprise, Ronny Rohner détecter les risques et discuter ouvertement, au-delà Chef de vente à l’Agence principale Vaduz des seules questions d’assurances.» Et pour cela, l’en- gagement doit être multiple: au sein de la fédération professionnelle locale, dans les chambres de com- merce et d’industrie, sur les plateformes destinées aux PME, dans les associations sportives. Tisser des ré- mettre à mes collègues.» À qui recommande-t-il ce seaux, c’est l’alpha et l’oméga: un bon conseiller clien- cours? À tous ceux et celles qui veulent progresser, sur tèle doit être bien connecté, et pouvoir fournir à son le plan professionnel mais aussi personnel. «Pas pour client des contacts utiles. Il n’y a pas d’offres simple- faire plaisir à son chef, mais pour se développer soi- ment «standard»; elles sont toutes adaptées aux be- même», affirme-t-il. Emanuele Bello, chef de vente à soins de chaque client. «Engagement, engagement, l’Agence générale Olten, est du même avis. «J’ai pris engagement», insiste Mauro. «Sans cela, rien ne va. part à une formation de vente de onze journées, divi- Je suis toujours là pour mes clients, même après qu’ils sée en plusieurs blocs. Le sujet était le conseil holis- ont signé la police.» tique aux PME: de la prospection à la conclusion du contrat, en passant par l’entretien initial et la mise en Comment fonctionne un chef de PME? œuvre. Le premier contact avec un client PME est cru- Et c’est aussi le point focal des certifications. Celles-ci ne tournent pas autour des produits, mais de la com- munication et de la psychologie, et de la question Cours de certification «comment pense et travaille un chef de PME?». Ronny clientèle entreprises Rohner, chef de vente à l’Agence principale Vaduz, a – Durée: onze journées sur quatre mois obtenu sa certification en mai; en octobre, il a passé – Contenu: ne porte pas sur les produits, mais sur la communication et la un cours de rafraîchissement. «Cette année, notre psychologie équipe PME a rempli les objectifs avec brio», raconte- – Conseils: comment obtenir t-il fièrement. «Nous sommes plusieurs dans mon un rendez-vous – Réseau: étendre et consolider équipe à avoir assisté au cours. Les autres apprennent – Introduction: mi-2017 en nous observant. La formation nous a appris une – Situation: environ 70 personnes méthode et une structure pour les entretiens. Cela formées – Cible: chefs de vente et conseillers à marche mieux avec les clients, et je peux le trans- la clientèle – Objectif: étendu – Feedback: très bon
12 | 13 cial: comment, au cours de la première conversation, apprendre le plus possible sur lui? Les contenus péda- gogiques m’ont vraiment fait progresser, au niveau professionnel et humain.» La décentralisation du savoir accélère le rythme «Lorsqu’on conseille «Nous voulons décentraliser les responsabilités et compétences», explique Mauro Canevascini. Chaque un propriétaire agence générale aura un centre de compétences en- d’entreprise, aucun sujet treprises. Celui-ci comprendra différentes fonctions: l’agent général comme «Mission Leader», un spécia- n’est tabou.» liste SV entreprises et un généraliste SV entreprises. Le Christian Roschi RME à l’Agence générale Delémont soutien à la vente (SV) sera la plaque tournante. Le but est de gagner en réactivité, en assumant directement à l’agence générale des processus de souscription bien définis, focalisés sur les PME. «Cela nous rendra plus rapides, mais aussi plus crédibles sur le Tous les domaines sont concernés marché.» Il existe déjà cinq RME dans différentes agences gé- nérales. C’est un rôle inédit: d’un côté, le RME vend lui-même des produits, d’autre part, il emmène d’autres conseillers chez le client. Les RME se réunissent chaque trimestre – début 2019 pour la première fois – pour échanger leurs expériences. Christian Roschi est depuis janvier RME à l’agence de Delémont. Auparavant, il était chef de vente. «Ce qui est nouveau dans ma position, c’est que j’exerce désormais deux fois le conseil à 360 degrés», ex- plique-t-il. «Si tu conseilles un chef d’entreprise, tous les aspects concernant son entreprise sont mis sur la table. Souvent, d’ailleurs, ça implique sa sphère privée, «Les contenus péda- notamment dans le domaine de la prévoyance. Je suis gogiques m’ont vraiment fait alors appelé à traiter les deux domaines.» Ce qui lui plaît particulièrement, c’est la collaboration et les ac- progresser, au niveau compagnements de ses collègues du SE. «Pour les cas professionnel et humain.» plus complexes, j’ai toujours un expert à disposition sur Emanuele Bello un thème précis. Les solutions ainsi développées nous Chef de vente à l’Agence générale Olten amènent la confiance des clients et nous rendent cré- dible d’eux.» TEXTE Roswitha Thurnheer PHOTOS mises à disposition
TEAM TIME Les collaborateurs de l’Agence générale Genève Est sont fin prêts pour conseiller les PME. Le client au centre L Genève est une ville particulière, e conseil, j’adore ça», déclare d’emblée Karim notamment sur le marché de l’as- El-Houssami, Agent général à Genève Est depuis 2015. Cet ingénieur de formation est entré dans surance: une taille réduite, des le secteur des assurances en 1995, à la Nationale clients exigeants, beaucoup de Suisse. courtiers et de concurrents. Karim El-Houssami, Agent général, ex- Genève – la cosmopolite plique comment il gère cette situa- À Genève, tout est un peu différent. Ce canton riche tion et cherche à installer une en diversité, abrite une classe moyenne élevée, beau- coup de familles fortunées, des sièges sociaux d’entre- culture du changement dans son prises prestigieuses et variées, mais également une équipe. concurrence dense et active. Genève est internatio-
14 | 15 AG Genève Est Facts & Figures – Collaborateurs: 36 – Clients: 26 000 – Polices: 52 000 (¹∕³ véhicules à moteur, ¹∕³ particuliers, ¹∕³ entreprises) même des défis: «Je peux proposer à un menuisier une solution RC, mais l’assurance incendie est un risque non désiré – c’est difficile d’expliquer ça à un client!» Il nous faut trouver des solutions globales, af- firme-t-il, en plaidant pour augmenter la compétence et la marge de manœuvre des agences générales. Des conseillers bien préparés pour les PME Karim El-Houssami promeut et cultive le conseil aux PME depuis 2008. Le niveau de compétences des col- laborateurs doit faire la différence. «Je suis convaincu que le marché de la prévoyance professionnelle et privée est une source d’opportunités et de croissance. La spécialisation dans ces domaines est l’avenir du service externe.» L’Agent général connaît le potentiel de ses collaborateurs et met un point d’honneur à les faire évoluer professionnellement. Le portefeuille n’appartient pas au conseiller Sa philosophie – «le client n’appartient pas au conseil- nale: expatriés, frontaliers, salariés d’organisations ler» – est encore souvent contestée, reconnaît-il en internationale… une population très cosmopolite. souriant. Lorsque c’est nécessaire, il réorganise cer- «Dans les affaires privées, la proximité et l’implication tains portefeuilles en fonction des compétences des sociale sont primordiales. Pour les affaires entreprises, collaborateurs et des intérêts des clients. «Si un de il faut soigner la relation et le service, offrir des pres- mes conseillers a des relations privilégiées avec un tations de premier plan et proposer des solutions inno- client de notre portefeuille, je n’hésite pas à le lui at- vantes», explique Karim El-Houssami au sujet de son tribuer!» L’objectif est de mettre l’intérêt du client au marché. centre et d’accroitre le potentiel de développement du portefeuille. «Tout cela nécessite de changer nos habi- Plus de latitude pour les agences générales tudes. Notre métier et notre environnement changent Helvetia propose une palette de produits complète et rapidement. C’est pour cela que nous sommes en train de grande qualité; c’est pour cela que nos tarifs sont d’installer la culture du changement et ça, ça me plaît un peu supérieurs à la moyenne du marché, estime beaucoup.» notre Agent général. En contrepartie, Helvetia offre un service de qualité et un excellent traitement des si- TEXTE Isabella Awad PHOTO Aurélien Bergot nistres. La satisfaction des clients est forte. Il apprécie beaucoup le conseil à 360 degrés, mais y voit tout de
UN JOUR DANS LA VIE DE Vive la 9.10.18 relation client! Mario Kümin aime le changement, aime anticiper et aime prendre des décisions. Responsable d’équipe spécialisée Clientèle entreprises, il aime aussi partager son savoir-faire avec ses collè- gues et ses clients. En privé, il aime dessiner à la craie et s’essayer en cuisine, et lorsque des amis passent chez lui, c’est la fiesta! Let’s party! 6 h 00 – «Avec l’âge, je me lève de plus en plus tôt», remarque Mario Kümin. Après s’être douché et habillé – en fonction du programme de la journée, c’est «business casual» ou «complet-cravate» – il boit son café en feuilletant le journal. 8 h 00 – À l’Agence principale Amriswil, il ren- contre le chef de vente, Peter Schmid. Outre son rôle de responsable d’équipe spécialisée Clientèle entre- prises, Mario Kümin s’occupe aussi des agences géné- rales Baden et Thurgovie: un ou deux jours par se- maine, il assiste et conseille sur place les collaborateurs en matière d’affaires entreprises. Avec Peter Schmid, il discute aujourd’hui de la prochaine visite à l’ébénis- terie Koch AG. 9 h 30 – Avec Urs Koch, CEO de l’ébénisterie du même nom, il discute des différentes possibilités of- fertes par la nouvelle machine de fraisage et taillage. Si Koch était un nouveau client, Mario Kümin aurait d’abord à déterminer les besoins, faire l’inventaire des
16 | 17 9:30 6:00 Mario Kümin a 58 ans, une fille, un fils et deux petits-enfants, et vit à Uzwil avec sa conjointe Ivana. En 21 années chez Helvetia, il a occupé diverses fonctions; d’abord responsable Service clientèle à l’ancienne repré sentation régionale à Wil, il est ensuite devenu chef de vente à l’Agence princi- pale Wil. Aujourd’hui, il est respon- sable d’équipe spécialisée Clientèle en- treprises. Mario Kümin connaît H elvetia sur le bout des doigts. Il tient à parti ciper aux grandes décisions, et son réseau est pour lui son «plus précieux trésor». Il aime partager son savoir et ses expériences, et contribuer ainsi au succès à long terme d’Helvetia.
UN JOUR DANS LA VIE DE 13:30 «Dans l’assurance, ce qui compte c’est de soigner ses relations.» Mario Kümin lieux et les photographier pour référence, ce qui 18 h 00 – On range le veston et la cravate, et on en- prend en général deux à trois heures. «Notre plus file une tenue plus confortable. Mario s’installe de- grand client historique était une communauté de sept vant un chevalet, et s’adonne à sa passion, qui l’aide communes. Faire l’inventaire nous a pris trois jours», à décompresser: acrylique, fusain, craie et crayon. se souvient Mario Kümin. En ce moment, il dessine un nu. Il a déjà eu la chance 12 h 00 – «Dans l’assurance, ce qui compte c’est d’exposer ses œuvres, ce dont il n’est pas peu fier. de soigner ses relations», affirme Mario Kümin. C’est 19 h 00 – Avec sa conjointe Ivana, il se met à pré- pourquoi aujourd’hui, il déjeune avec un client, à l’au- parer le souper. Au menu: poisson grillé et salade, ac- berge Winzelnberg à Steinebrunn. compagnés d’un bon vin rouge. Les deux se racontent 13 h 30 – Avec Peter Schmid, Mario Kümin clari- alors leur journée. fie diverses questions et examine avec le chef de vente 23 h 00 – Après une courte «séance télé», au lit! les polices qui arrivent bientôt à expiration. Il reste Le sommeil ne tarde jamais longtemps. Le week-end, encore un peu de temps pour travailler à la planifica- Mario Kümin végète rarement chez lui. On le voit au tion de l’année prochaine. ski, au salon Olma, à la fête de la bière, à des 15 h 00 – Demain, Mario rencontre son équipe à concerts, ou rigoler avec des amis – du moment que Zurich: quatre spécialistes venant des régions de Bâle, ça bouge! Lucerne, Zurich et Berne. «Nous sommes tous des ‹guer- riers solitaires› – ces réunions régulières nous font du TEXTE Isabella Awad PHOTOS Anna-Tina Eberhard bien et nous aident à rester sur la même longueur d’onde.» Après avoir tout préparé pour cette rencontre, il se met en chemin vers chez lui.
18 | 19 CONSEIL Société simple Incapacité de gain Si votre PME est une société simple, vous devez organiser vous- même votre prévoyance vieillesse. Les indépendants peuvent verser jusqu’à 20% du revenu annuel brut, à concurrence de CHF 33 840, dans le pilier 3a. La caisse de re- traite ne verse pas uniquement des prestations vieillesse, mais aussi des prestations en cas d’incapacité de gain, ainsi que des prestations aux survivants en cas de décès. Par ailleurs, les versements pour la caisse de pension et le pilier 3a sont déductibles du revenu imposable. 18:00
z D E S I N N O VAT I O N S I N E X P L O I T É E S Faire! Des informations passionnantes sur z les créateurs et pour les assoiffés z de succès. De quoi alimenter vos pro- zz chaines conversations. De Gümligen au monde entier Les rails de rideaux les plus légers ont été inventés à Gümligen par Silent Gliss, prestataire devenu aujourd’hui leader zzz du marché dans le segment premium des systèmes de suspension. Ces rails de luxe ont notamment été installés dans des hôtels prestigieux tels que le Burj Al Arab à Dubaï. Plus de 800 collaborateurs travail lent pour l’entreprise fami- liale dans 16 filiales et joint Sieste au ventures, la recherche et bureau le développement restant Au Japon, il est d’usage de dormir du ressort exclusif du siège pendant le travail. Comme c’est le signe social en Suisse. d’un dur labeur, beaucoup font semblant de dormir pour faire bonne impression.
20 | 21 118 m Le plus haut silo à grain du monde Depuis sa surélévation de 40 o © depositphot à 118 mètres en 2016, le silo à cé- réales de Swissmill est devenu le plus haut silo à grain du monde. Et le deuxième plus Succès haut bâtiment de Zurich après la Prime Tower. Il peut contenir jusqu’à 60 000 tonnes de cé- réales. À l’étage supérieur du grâce aux ordures silo se trouve une salle de ré- union pourvue d’un aménage- La jeune entrepreneuse Karin Bertschi ment moderne et bénéficiant a révolutionné le business des déchets. d’une vue imprenable, qu’il est Ses Paradis du recyclage à Reinach et possible de louer. Hunzenschwil AG comptent parmi les plus grands et les plus modernes de Suisse. Un troisième ouvrira bientôt. Ces installa- tions peuvent être visitées même en talons aiguilles et sont adaptées aux enfants. Le monde doit cinq douzaines d’innovations techniques à un pu- CONSEIL blicitaire du Midwest américain. Innovations Au nombre desquelles on remarque inutiles des produits aussi innovants que la protection anti-beurre qui permet d’éviter que la manche de chemise Intégrer l’assu- ne trempe accidentellement dans le rance dans beurre lors du petit déjeuner. Ou une le business plan trompe d’Eustache qui permet d’écouter Start-up les conversations qui se déroulent dans Intégrez le poste assurances dès © depositphoto la phase du business plan. Les votre dos. On lui doit aussi une machine primes d’assurance sont payables à enrouler les spaghettis. Pour la plu- d’avance et peuvent grever part, ses inventions sont restées des lourdement les liquidités d’une start-up. pièces uniques. L’innovation ne garantit donc pas toujours le succès.
INTERVIEW Une question d’esthétique Si quelqu’un connaît bien le monde «Diriger, c’est des PME, c’est certainement Urs aussi écouter les Fueglistaller, professeur à l’Univer- sité de Saint-Gall et codirecteur de esprits créatifs.» Urs Fueglistaller l’Institut suisse des petites et moyennes entreprises – avec son collègue Prof. Dr Thomas Zellweger. Il ne se Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne orien- contente pas de généralités, mais tation clientèle? Comment adopter le regard tient à explorer les plus petits détails du client? En se mettant à sa place. Un exemple, dans le secteur de l’assurance: le et processus de la vie des PME. client reçoit une nouvelle police. Comprend-il Le temps passe très vite lorsque l’on ce qui change? Est-ce qu’il sait s’il doit entre- converse avec cet esprit vif et prendre quelque chose ou non? Comment charmant. reçoit-il ces informations? C’est là que l’«esthé tique» joue un rôle. Il s’agit de toujours Urs Fueglistaller, qu’est-ce qui caractérise prendre au sérieux les commentaires et sug- une PME? Les «bonnes» PME se distinguent gestions des clients, en gardant à l’esprit de deux façons: par la proximité avec leur à quel point ils sont différents les uns des clientèle d’une part, et par leur capacité d’in- autres. Une bonne orientation clientèle novation de l’autre. Ce sont ces deux carac s’adresse aux clients internes comme ex- téristiques qui me fascinent. Elles ont d’ail- ternes. Et ce, à tous les niveaux de l’entre- leurs une «petite sœur» assez subtile: prise: individus, groupes, organisation l’esthétique. Par ce terme, j’entends l’art et la globale. manière dont on est reçu au sein de l’entre- Quelles sont les problématiques qui occu- prise, comment on y échange, l’ergonomie peront les PME ces prochaines années? des produits, etc. Et ma définition de l’ergo- Se convertir au numérique, ajuster les struc- nomie est la suivante: les unes produisent tures et les processus – tout cela nécessite des brosses à dents, les autres des rames de rester aussi proches que possible du Tango – deux produits qui doivent être par monde sensible. La numérisation, c’est aussi faitement adaptés aux besoins des clients. savoir réagir sans tarder. Plus agiles, les La combinaison entre ces trois caractéris- PME ont un avantage comparé aux grandes tiques diffère d’une entreprise à l’autre. Une sociétés, engoncées dans des procédures et orientation clientèle systématique se voit structures rigides. Beaucoup d’entreprises dans chaque entreprise qui s’ouvre au client sont dans un processus évolutif, croissent en cultivant une certaine esthétique et en lentement mais continûment, se croient en apprenant sans cesse. phase avec l’actualité. Et tout d’un coup, paf!
22 | 23 Un concurrent sort un produit dix fois meil- leur, qui se vend dix fois mieux… À lire Que faire alors, si on se retrouve dans «KMU und die konsequente Kundenorientierung» d’Urs Fueglistaller (parution: octobre 2018 ce cas? Il faut «mettre les gaz» – en tirant un chez KMU-HSG: disponible à l’adresse: trait sur tout ce qu’on croyait par le passé. www.kmu.unisg.ch/Publikationen) Les règles ont changé. Idéalement, l’entre- preneur parvient à réagir avant qu’il se re- trouve débordé, piétiné. Pour cela, il faut être toujours au plus près du client, parler avec les gens, participer aux manifestations de la chambre de commerce, aux discussions de café, aller au musée, au cinéma, au théâtre, Quelle est l’importance des réseaux so- lire des polars… vous voyez ce que je veux ciaux pour les PME? Pour ceux qui aiment dire? fréquenter les réseaux sociaux, tout va bien. Pour vous, qu’est-ce que c’est que bien Aujourd’hui, beaucoup de monde s’imagine diriger une PME? Diriger, c’est s’adapter. Ça qu’il faut à tout prix être présent dans les mé- veut dire que le chef crée les conditions per- dias sociaux. Mais si c’est ressenti comme mettant aux collaborateurs et à l’entreprise une obligation, alors mieux vaut s’abstenir. d’évoluer en harmonie. Et que faire, si La présence sur les réseaux sociaux doit être ça «coince»? Diriger, c’est aussi écouter les franche, authentique et spontanée. L’entre- esprits créatifs. prise doit y montrer ses propres valeurs, et Et comment fait-on pour «sortir des sen- définit ce qui est acceptable ou non. La pré- tiers battus», «penser autrement»? Nous sence médiatique en ligne doit être cohérente nous sommes demandé ce qui poussait les avec les autres communications. gens à «penser différemment». Notre conclu- Une étude montre que les étudiants sou- sion: être en contact étroit avec ses collabo haitent débuter leur carrière dans une rateurs, ses clients, et avec des personnalités grande entreprise plutôt que dans une «inspirantes». Mais aussi: les moments de PME – pourquoi? Je trouve cela plutôt posi- grande tranquillité. Cela nous a ouvert les tif, car les PME doivent investir beaucoup yeux. Un entrepreneur doit donc: garder les jusqu’à ce que les jeunes diplômés soient par- deux pieds sur terre – être proche des clients faitement «fonctionnels». C’est pourquoi et collaborateurs, rester aux aguets – elles ont intérêt à ce que les jeunes fassent mais aussi s’allouer des moments de repos, leurs premières armes dans de grosses où il peut réfléchir à son entreprise. structures, et y gagnent leur galons. C’est alors qu’ils seront des atouts précieux pour les PME… ou mûrs pour créer eux-mêmes leur start-up, ou reprendre l’entreprise «En général, familiale. les équipes mixtes La place des femmes à la tête des entre- prises – le bilan est médiocre sur ce plan sont plus pour les grandes sociétés. Devraient-elle dynamiques.» prendre exemple sur les PME? La plupart Urs Fueglistaller des entreprises – grandes ou petites – ont
INTERVIEW CONSEIL Pas de «solutions miracles» Les créateurs d’entreprises ont souvent des moyens financiers limités. Il est donc important de détecter les risques qui pour- raient menacer l’existence de l’entreprise et de les couvrir au moyen de solutions d’assurance mé- nageant autant que possible les liquidités. Ces assurances de- vront être adaptées en fonction de l’évolution de l’entreprise.
24 | 25 encore des efforts à faire. Actuellement, beaucoup d’étudiantes sont intéressées par les PME; je suis convaincu que la génération qui s’en vient fournira beaucoup plus de di rigeantes. Le changement doit se faire na turellement. En général, les équipes mixtes – hommes et femmes, jeunes et plus vieux, etc. – sont plus dynamiques. En effet, un groupe divers pense naturellement de façon plus originale, à tous les échelons hiérarchiques et quelle que soit la taille de l’entreprise. Un homme se comportera par exemple dif féremment en présence d’une femme. Et cela a un effet sur les produits susmentionnés, que ce soit pour l’hygiène buccale ou un wagon de train. Quelle est l’entreprise qui vous épate le plus? Probablement l’eau minérale «Goba» de Gontenbad. Elle me fascine par son mé- lange idéal entre innovation, orientation sur le client et esthétique. L’exemple de Goba montre aussi à quel point le potentiel se déploie lorsque les collaborateurs s’identi- fient à leur entreprise. Si vous deviez aujourd’hui créer une en- treprise, ce serait dans quel domaine? Ce serait à l’interface entre technologies et humain, dans le secteur de la santé. Deux de nos doctorants ont ainsi fondé «online doctor.ch», un site simple d’utilisation, qui s’adresse aux dermatologues et permet de réduire les efforts et les coûts – génial, non? INTERVIEW Isabella Awad PHOTOS Roger Sieber Urs Fueglistaller, professeur à l’Université de Saint-Gall et co-directeur de l’Institut suisse pour les PME, plaide pour une orientation clientèle systématique.
L A S TA R T- U P P R E N D S O N E N VO L Un ange gar- dien digital Les solutions d’appel d’urgence à porter sur soi n’ont rien de nouveau. La nouveauté, c’est que les technologies modernes peuvent se cacher dans un design attrayant. Dans ce domaine, la jeune entreprise SmartLife Care est un véritable précurseur. Elle lance en ce moment sa dernière nouveauté. P «Nous sommes lus on vieillit, plus on s’attache à son chez-soi. Permettre fiers de pouvoir aux personnes âgées de rester le plus longtemps pos- sible dans leur environnement familier est l’objectif d’une afficher le idée innovante lancée par une jeune entreprise: l’appel d’ur- nom d’Helvetia.» gence de SmartLife Care. Le bouton d’urgence rouge a long- Sabina Crameri temps été synonyme de système d’alerte d’urgence. Cepen- dant, beaucoup de clients refusaient cette solution en raison de sa couleur, de son toucher et de ses fonctions limitées. Autre inconvénient: il était bien souvent impossible de mettre la main sur cet accessoire salvateur au moment critique. «Pour que la personne accepte de porter le bouton salutaire, il faut qu’il soit joli, explique Sabina Crameri, responsable marketing de SmartLife Care, et, si possible, qu’on ne remarque même pas sa fonction.» Selon elle, la facilité d’utilisation, le haut niveau CONSEIL de technologie et la qualité du design sont décisifs. C’est pour- quoi les bijoux intelligents de SmartLife sont aussi divers que les besoins de la clientèle. L’entreprise a même reçu le prix Red Dot Design Award en 2017. Perte de revenu Place à l’innovation en cas de maladie ou d’accident En tant que précurseur sur le marché, la charmante PME lance actuellement également Allegra, son appareil d’urgence à Indépendants Lorsqu’un indépendant ne peut plus commande vocale. Présenté sous forme de radio DAB+, il réa- exercer son activité en raison git à la voix de son ou sa propriétaire. Les solutions d’alerte d’un accident ou d’une maladie, les d’urgence sont composées de trois éléments, à savoir d’un conséquences financières peuvent bouton, d’un appareil et d’un abonnement. Les clients peuvent être très importantes. Il faut donc prévoir une assurance d’indemnité contacter simplement les interlocuteurs souhaités et parler journalière qui vous sera versée avec eux par le biais du haut-parleur. en cas d’accident et de maladie. TEXTE Roswitha Thurnheer PHOTOS mises à disposition
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