Vivre dans les limites planétaires Vers une coviabilité socio écologique - Hervé Jourdan

 
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Vivre dans les limites planétaires Vers une coviabilité socio écologique - Hervé Jourdan
Vivre dans les limites planétaires
Vers une coviabilité socio‐écologique

        Hervé Jourdan
   Contact : herve.jourdan@ird.fr
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ANTHROPOCENE : LA MARQUE DE L’HOMME DURABLEMENT SUR LA PLANETE

                                   ‐>   Début ère industriel (accumulation CO2) ?

                                   ‐>   1950 (radionucléides) ?

   Crutzen & Stoermer 2000
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L’Anthropocène, versL’Anthropocène
                      un nouveau régime de fluctuations?
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Spéciation et extinction

                                   75% des espèces de vertébrés pourraient
                                   s’éteindre au cours des 240‐540 prochaines années

           La crise de l’Holocène ou sixième vague d’extinction massive?
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Une crise du vivant sans précédent
                          3 Critères
                          ‐ Durée brève à échelle des temps géologiques
                          ‐ Répartition géographique mondiale de ces changements
                          brusques
                          ‐   Un effondrement de la biodiversité (mesurer par des
                              extinctions)

                                                                    Humphreys et al. 2019

Ceballos et al. 2015
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Anthropocène
4‐ Régime naturel vs. anthropique : Le concept de « novel ecosystem »

Niche de l’Anthropocène construite,
aménagée ou modifiée par l’homme

                                               Richard J. Hobbs
                                               Ecologue
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4‐4‐Régime
     Régimenaturel      anthropique: Le
            naturel vs. anthropique  : Leconcept
                                           concept
                                                 dede « novel
                                                   « novel    ecosystem»
                                                           ecosystem »

             ANTHROMES

                                               Richard J. Hobbs
                                               Ecologue
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Régime
4‐ Régime naturel     naturel vs. Régime
                  vs. anthropique           anthropique
                                  : Le cas spécifique des îles océaniques
                                 Le cas spécifique des îles océaniques

5% des terres                        25% de la                  1/3 des hotspots                50% des sp.               65 à 80% des
                                                                (Whittaker & Fernández
 émergées                           biodiversité                    ‐Palacios 2007)
                                                                                                 menacées             extinctions récentes
                                (Kreft et al. 2008 Ecol Lett)                                     (CBD 2004)             (Sax & Gaines 2008 PNAS)

Espèces envahissantes                                    Altération des habitats                   Changements climatiques
                                                    Déforestation à Anjouan, Comores
       Sax & Gaines 2008 PNAS

                                                     → 9,3%/an, la + rapide du monde
                                                                                     FAO 2010          Harter et al. 2015 Perspect Plant Ecol Evol Syst
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Des hotspots insulaires de biodiversité
• Dix hotspots de biodiversité sont des régions insulaires: la Caraïbe, Madagascar, Le
  Japon, les Philippines, les îles de la Sonde, les îles regroupées en région de Wallace,
  les îles de la Mélanésie de l’Est, les îles polynésiennes et micronésiennes, la
  Nouvelle‐Zélande et la Nouvelle‐Calédonie

                                                                          Queensland

      Nouvelle‐ Calédonie – Le plus petit en taille / 2eme taux endemisme
 0,5% de la richesse mondiale de plantes à fleurs, près de 4% de la faune des
       scinques et gecko sur territoire < 0,001% des terres émergées.
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Les facteurs du changement global

H.I.P.P.O.: Habitat Loss, Invasive Species, Pollution, Human Population & Overharvesting

      H - Destruction/Ré-allocation/Fragmentation d’habitats
      I - Espèces introduites (y compris les animaux domestiques)
      P - Pollution / Bio-contamination
      P - Population humaine
      O - Surexploitation des ressources biologiques                    Forçage

                                                        Changement climatique
Une anthropisation marquée : le climat

Évolution temporelle des températures           •    Carte globale de l’évolution des températures
moyennes à l’échelle du globe simulée par les       simulée par les modèles CMIP5 pour chaque
modèles CMIP5 pour chaque scénario de               scénario de GES.
GES.
                                                                  Figure modifiée de Stocker et al. [2014].
Tendances à long terme du climat

En Nouvelle-Calédonie, +1°C entre 1970 et 2009 (40ans)

                                             (thèse C. Dutheil, 2018)
Tendances Futures en Nlle Calédonie

 Températures max Nouméa
                                Evolution des Tmax :
                                2080‐‐2100 : +1.5°C ± 1°(RCP4.5)
RCP45                                        + 3.6°C ± 1° (RCP8.5)
RCP85
                               Allongement de la saison chaude en
                               2080-2100
                               + 2 mois pour RCP4.5
                               + 6 mois pour RCP8.5
Précipitations à Nouméa
                               en 2080-2100: RCP85
                Futur 2080
                             ~ +50 % de pluie en saison humide
                Présent      ~ -30 % de pluie en saison sèche
                               en 2080-2100:
                             -Risque de Dengue tous les ans
                             -Modification de l’environnement des
                             niches écologiques des espèces
                             terrestres

                               (thèse C. Dutheil, 2018)
Par exemple, on peut modéliser la modification de
     l’intensité des cyclones du futur. Exemple de PAM

           Présent                  Présent + 2°C (~2050)         Présent + 3°C (~2080)

Dans le scénario pessimiste, le test montre une intensité de ~+20% en 2080.
                     Vulnérabilité côtière aux évènements extrêmes

                                                            (thèse C. Dutheil, 2018)
Une anthropisation marquée

         Au cours des 3000 dernières années,
         70% de la végétation originale a disparu.

         Aujourd’hui, il ne subsisterait qu’environ 3900 km2, forêts
         denses
         humides.
         Soit une régression de 75% en moyenne (Jaffré et al. 1998)

          Forêts sèches : réduction de 99 % de la surface initiale

         Forêts denses humides : réduction de plus de 90% sur
         certains massifs miniers.

                                                   Source : Jaffré et al. 1998 ‐
Une anthropisation marquée : les feux
Une anthropisation marquée : les feux

Main characteristics of New Caledonia wildfires (1999–2010) according to the main vegetation types. The total area burned and the mean fire size
were computed for the New Caledonia main island (so-called ‘NC’ or ‘Grande Terre’). For the mean fire size we computed the standard error (SE).
For each vegetation type, the fire cycle is the time necessary to burn an area equivalent to the whole area of this vegetation in NC.

               Vegetation types               Total area NC Number of   Mean fire size (mean Total area    Fire cycle
                                              (ha)          fires (n)   ± SE, ha)            burned (ha)   (yrs.)

               Savannas                        407,054     267          38 ± 60 a            10,001         41

               Ultramafic maquis               369,283     149          72 ± 305 a           10,788         34

               Ultramafic forests              172,422      15          24 ± 38 a              360         479

               Volcano-sedimentary thickets    248,231     141          29 ± 43 a             4114          60
               and brushes

               Volcano-sedimentary forests     334,319      11          23 ± 25 a              248         1346

               Total                          1,531,308    583          44 ± 162             25,511        720
Une anthropisation marquée : la mine

                                          Ultramafic soils:
                       • ~1/3 of the territory
                       • Unfavorable edaphic conditions
                       •High concentrations of heavy metals: Ni, Co, Cr
                       and Mg
                                    Very strong selective pressure
                                    Slow-growth Sclerophyll plants

                             •20% of the worldwide reserve of Nickel
                             •fourth world producer of nickel
Une longue histoire d’introductions

Biogéographie de l’Anthropocène : abolition des barrières d’isolement et mouvement
d’espèces jamais observé auparavant, avec un changement accéléré de distribution des
                espèces & systèmes multi‐envahis et multi‐perturbés
Une longue histoire d’extinction en Nouvelle‐Calédonie

              Actuellement 270 espèces de vertébrés terrestres dont 128 end.
          se reproduisent et maintiennent des populations pérennes en Nouvelle‐
                                        Calédonie

              20 espèces ont disparu (soit 7 % du total)
                       15 (13 end.) Oiseaux + 4 (4 end.) Reptiles + 1 (end.) Chiroptère
                        16 : période mélanésienne (0,4 esp/siècle).
                         4 : période historique (1,6 espèce/siècle).
                                 Une accélération du phénomène

      Pour les invertébrés: Au moins 11 espèces de gastéropodes terrestres
                             Au moins 3 espèces de Coléoptères (une luciole & Deux aquatiques)
                             une puce (co‐extinction avec son hôte)

Varanus sp.
                     Mekosuchus inexpectatus         Meiolania sp.
                                                                                  Sylviornis neocaledoniae
Une longue histoire d’introductions

Accumulation au cours du temps de l’établissement de nouveaux
   taxons d’invertébrés continentaux en Nouvelle‐Calédonie

     800                                                                          1117
     700

     600

     500

     400

     300

     200

     100

      0
       1850     1870     1890     1910     1930      1950     1970     1990     2010

    Des cortèges d’espèces qui changent au rythme des échanges avec les îles voisines
Surexploitation des ressources

                                                            Fragilisation de la
                                                            sécurité alimentaire

                                                    Seulement 13 % des océans restent
                                                    aujourd’hui hors d’une exploitation
                                                    intense de l’homme
                                                    66 % des stocks de poissons sont
                                                    surexploités

  Plus de 3000 plantes entre dans l’alimentation humaine…
  Actuellement humanité dépend de 12 plantes cultivées….

        considère les enjeux phytosanitaire au sein du concept ONE HEALTH
Populations humaines

            Répartition inégales des pressions en fonction
            des modes d’utilisation de la nature
            Problème de migrations également qui
            amplifient des déséquilibres d’usage
            (notamment vers les villes)
Pollution / Bio-contamination

                              Effondrement des populations d’insectes

                           Chute de 75 % des insectes dans les réserves
                           naturelles protégées en Allemagne en 30 ans

                           Depuis trente ans, la biomasse totale des
                           insectes diminue de 2,5 % par an

                                 Crise majeure des pollinisateurs

Cardoso et al. 2020
In Fine promotion des résevoirs

Les réservoirs vertébrés zoonotiques bénéficient de ces
                     modifications
Une seule santé

Interdépendance du bien‐être des populations humaines avec
   celui des êtres vivants et écosystèmes qui les entourent

                                           Décloisonner
Emergence du concept de coviabilité socio‐
              écologique
•     la crise écologique traduit une interdépendance humains/non‐humains
      d’où émerge le lien de la viabilité : l’homme ne dépend pas que de lui
      pour survivre, se développer et se perpétrer, mais de sa relation à
      l’ensemble du vivant constitutif de la biosphère.
•     beaucoup se joue à l’échelle locale où chaque territoire agit de son
      propre chef pour s’organiser dans une manière de vivre proportionnée à
      son milieu vivant. Place des sociétés autocthones

    La coviabilité constitue un nouveau
    paradigme d’ordre social, économique,
    politique, juridique et scientifique, dans
    une perspective d’existence durable des
    sociétés humaines au sein de la
    biosphère
Vers une science de la durabilité
                                      Reconnecter les savoirs
                                      scientifiques
                                      pluridisciplinaires et les
                                      compartiment de la biosphère
                                      pour mieux éclairer
                                      l’utilisation de la biosphère
                                      par l’Homme au travers des
                                      politiques publiques.

                                        Renouer le lien chercheurs
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