Des jeunes garDes LiberaLes aux jeunes Mr

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Des jeunes garDes LiberaLes aux jeunes Mr
140 ANS DE
                                                                                                                                                Des jeunes
                                                                                                                                                gardes LibErales
                                                                                                                                                aux jeunes MR

            1961-2011 : voilà 50 ans, l’ancien Parti Libéral se transformait
            en un nouveau Parti de la Liberté et du Progrès (PLP). Et
            ­forcément, les Jeunesses Libérales lui emboîtèrent le pas en
             devenant les JLP. L’occasion pour les Jeunes MR de retracer
                                                                                                                                      JEUNESSES LIBERALES
             l’histoire – très souvent méconnue – des Jeunesses Libérales de
             leur naissance en 1872 avec la création de la première section
             de Jeunes Gardes Libérales à aujourd’hui.

            A travers ces quelques pages, c’est près de 140 ans d’histoire(s)
            qui défileront sous vos yeux… Tout un programme pour
            ­découvrir combien les Jeunesses Libérales ont souvent joué un
             rôle m
                  ­ oteur dans la vie du Libéralisme en Belgique.

                                                                                             www.jeunesmr.be

             Editeur responsable : Gautier CALOMNE - Président des Jeunes MR asbl - Avenue de la Toison d’Or 84-86 - 1060 Bruxelles

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Des jeunes garDes LiberaLes aux jeunes Mr
140 ANS DE
                  Des jeunes
                  gardes LibErales
                  aux jeunes MR

        JEUNESSES LIBERALES

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Gautier CALOMNE et Wim AERTS, Présidents des Jeunes MR et des Jong VLD
         lors du Congrès du 11 décembre 2010

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Préface

              Cette année est à marquer d’une pierre bleue : les Jeunes MR fêtent leurs 50 ans
              d’existence avec leurs amis des Jong VLD !

              à l’occasion du Congrès de Bruxelles des 7 et 8 octobre 1961, l’ancien Parti Libéral
              – créé en 1846 ! – se transforme en un nouveau parti : le Parti de la Liberté et du
              Progrès (PLP). Tout naturellement la même année, les Jeunesses Libérales de
              Belgique deviennent les JLP – les Jeunesses pour la Liberté et le Progrès !

              Pour fêter dignement cet anniversaire, les Jeunes MR ont voulu retracer les
              grandes lignes des jeunesses libérales de notre Royaume depuis leur création
              jusqu’à aujourd’hui ! Cet exercice n’avait encore à ce jour jamais été réalisé. Les
              Jeunes MR se sont donc attelés à la tâche pour mettre en lumière cette belle his-
              toire libérale dont nous sommes les héritiers.

              En parcourant ces pages, vous découvrirez combien les Jeunesses Libérales ont
              souvent joué un rôle considérable et fondamental, non seulement au sein du
              Parti libéral mais également dans le débat public. Parce qu’ils se sont et ont tou-
              jours été considérés comme un véritable noyau de réflexion et d’idées, les Jeunes
              Libéraux furent ainsi parmi les premiers à se déclarer en faveur de l’adoption
              du suffrage universel pur et simple ou encore à octroyer à la femme la place
              qu’elle mérite dans la société. Aujourd’hui encore, les Jeunes MR continuent à
              mener le combat pour plus de liberté, pour plus de responsabilité, pour plus de
              progrès ainsi que pour l’émancipation et l’épanouissement de chaque individu !

              À côté de l’histoire officielle – dirons-nous –, vous trouverez aussi de nom-
              breuses informations étonnantes, des anecdotes croustillantes et des pho-
              tos surprenantes !

              L’équipe nationale des Jeunes MR s’est démultipliée ces derniers mois pour re-
              trouver les archives tant convoitées aux quatre coins de la Belgique, du Centre
              Jean Gol au Liberaal Archief de Gand en passant par la Bibliothèque Royale de
              Belgique. Que tous ceux qui y ont ainsi contribué soient chaleureusement re-
              merciés pour leur travail remarquable et leur aide précieuse. Et plus particu-
              lièrement Joseph Tordoir pour son introduction à l’histoire des Jeunes Gardes
              Libérales et Marc Cools pour ses impressionnantes archives personnelles. Enfin,
              cette histoire n’aurait jamais vu le jour sans les nombreuses heures de recherche
              qu’Isabelle Mabille et Jean-Christophe Pannaye y ont consacré.

              Très bonne lecture et bel anniversaire à toutes et tous !

              Gautier CALOMNE
              Président des Jeunes MR

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DES JEUNES
              GARDES AUX
              JEUNESSES
              LIBERALES
                  (1872-1961)

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La naissance des Jeunes Gardes Libérales

         Une des célèbres vues du Congrès du 14 juin 1846

         Le 14 juin 1846, les libéraux se réunissent en Congrès à l’Hôtel de Ville de
         Bruxelles et donnent naissance au Parti Libéral. Pour la petite histoire, l’âge
         moyen des congressistes fondateurs du parti était de 28 ans…

         À cette époque, il y a dans presque toutes les localités importantes deux organi-
         sations libérales : les Associations et les Ligues. Les premières sections des Jeunes
         Gardes Libérales furent créées dans la seconde moitié du 19ème siècle. En effet, ce
         fut au beau milieu des années 1870 que virent le jour ici et là les premières asso-
         ciations que l’on appela communément Jeunes Gardes Libérales : la section des
         Jeunes Gardes Libérales d’Anvers fut ainsi la première à s’organiser en 1872. Dès
         leur naissance, les Jeunes Gardes se voulaient être un mouvement politique, mais
         aussi un club où les jeunes se rencontraient de manière conviviale.

         Très vite, il existe un groupe local de Jeunesses libérales par commune —
         voire par quartier dans les grandes villes. Citons pêle-mêle la Jeune Garde
         Libérale et Progressiste de Bressoux, la Jeune Garde Libérale de Morlanwelz, la
         Jeune Garde Libérale Progressiste de Ham-sur-Heure, le Cercle des Jeunes Gens
         du Vestiaire Libéral de l’Est de Liège ou encore la Jeunesse Libérale de Forest.

         Dans les communes, les Jeunes Gardes Libérales prenaient sur elles l’organi-
         sation de conférences et de fêtes en tous genres. En maints endroits, ils pou-
         vaient aussi animer de petites feuilles de propagande. C’est surtout au moment
         des élections qu’ils constituaient de précieux auxiliaires pour les associations li-
         bérales, en assumant diverses tâches de propagande : collage d’affiches, service
         d’ordre aux meetings et on en passe. Et le jour des élections, les membres des
         Jeunes Gardes étaient essentiellement chargés de s’assurer de la participation des
         électeurs libéraux au scrutin : transport, accompagnement, …

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La question de l’extension du droit de suffrage — qui divisa profondément la
              classe politique belge durant les quatre décennies qui précédèrent la première
              Guerre mondiale — intéressa très rapidement les Jeunes Gardes Libérales.
              Lorsqu’en 1883, le gouvernement libéral de Walthère FRÈRE-ORBAN créa les
              électeurs capacitaires, appelés à participer aux élections communales et provin-
              ciales après avoir réussi un « examen de capacité », les Jeunes Gardes Libérales
              furent souvent chargées de préparer les électeurs qui désiraient acquérir cette
              qualité. Des cours étaient alors donnés sous leurs auspices avec l’aide d’institu-
              teurs enseignant dans le réseau officiel.

              Sensibilisées à la question électorale, les Jeunes Gardes Libérales figurèrent ra-
              pidement au rang des structures les plus progressistes de l’opinion libérale.
              Lorsqu’en 1887, un premier grand Congrès progressiste fut organisé à Bruxelles
              à l’initiative du leader libéral progressiste bruxellois Paul JANSON, la grande
              majorité des Jeunes Gardes Libérales qui existaient alors en Belgique ac-
              ceptèrent de s’y faire représenter. Réclamant la révision de l’article 47 de la
              Constitution — celui qui réservait le vote aux Chambres aux seuls électeurs
              censitaires —, elles se prononcèrent tout d’abord pour l’extension du capacita-
              riat et ensuite en faveur de la mise en œuvre du suffrage universel pur et simple,
              le tout au grand dam de l’aile doctrinaire de l’opinion libérale.

              À noter que ces associations n’étaient alors généralement ouvertes qu’à des
              jeunes hommes âgés de plus de 18 ans qui s’engageaient à assurer la propa-
              gande libérale. Elles développèrent parallèlement des structures caritatives aux-
              quelles pouvaient alors participer des jeunes femmes. Durant la grande guerre
              scolaire (1879-1884), leurs actions caritatives s’amplifièrent tout en n’étant
              généralement organisées qu’au bénéfice des enfants fréquentant les écoles
              publiques. Jusqu’à l’époque de la fondation du PLP — en 1961, elles main-
              tinrent officiellement cette orientation.

              Divers drapeaux de sections de Jeunesses Libérales. à noter le cliché de la statue de la Liberté qui reste
              l’insigne historique des Jeunesses Libérales

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La parenthèse de la Fédération des Jeunes Gardes
         et Cercles Libéraux belges
         En 1886-1887, l’avocat Léon FURNÉMONT, le Président de la Jeune Garde
         Libérale d’Ixelles — structure au sein de laquelle il avait été le parrain d’Émile
         VANDERVELDE — prit l’initiative, avec l’aide de la Fédération des Jeunes
         Gardes Libérales de Bruxelles et des environs — créée en 1879 — de consti-
         tuer une première association destinée à grouper l’ensemble des Jeunes
         Gardes Libérales qui existaient à l’époque. Dans le contexte de la préparation
         et de l’organisation du premier Congrès progressiste, la Fédération des Jeunes
         Gardes et Cercles Libéraux belges — dont la présidence avait immédiatement
         été attribuée à Léon FURNÉMONT — avait officiellement vu le jour.

         Cette nouvelle fédération avait adopté le programme libéral progressiste plé-
         biscité par Paul JANSON et le défendait encore en 1894 à la veille des pre-
         mières élections législatives organisées sur la base du suffrage universel tempéré.
         Lors de celles-ci, Léon FURNÉMONT — Conseiller communal de la Ville
         de Bruxelles depuis janvier 1891 ayant condamné l’alliance établie dans l’Ar-
         rondissement de Bruxelles entre libéraux progressistes et doctrinaires au détri-
         ment des éléments socialistes — avait démissionné de ses fonctions et accepté
         une candidature du POB1 dans l’arrondissement de Charleroi. Ayant fait son
         entrée à la Chambre en tant qu’élu socialiste en octobre 1894, il avait évidem-
         ment entraîné la chute progressive de la Fédération des Jeunes Gardes Libérales
         et Cercles Libéraux dont les éléments les plus progressistes avaient par ailleurs
         décidé de rejoindre le POB à la même époque…

         Les tensions entre libéraux doctrinaires et progressistes étaient alors si fortes
         qu’il avait fallu attendre l’année 1902 pour voir agiter l’idée de la réorganisa-
         tion d’une fédération politique destinée à rassembler les jeunes libéraux. Le 14
         août 1903, un premier Congrès ouvert aux Jeunes Gardes Libérales du pays dé-
         boucha officiellement en 1904 sur la création d’une nouvelle Fédération des
         Jeunes Gardes Libérales dont la première présidence fut attribuée à un libéral
         ­anversois du nom de VERSCHUEREN.

         La création de la Fédération Nationale des Jeunes Gardes
         Libérales de Belgique
         Le 7 octobre 1904 se constituait ainsi à Anvers la Fédération Nationale des
         Jeunesses Libérales de Belgique. Créé en 1904, le nouveau mouvement vise à coor-
         donner l’action des groupes locaux de Jeunes Gardes. Cette fédération qui réunis-
         sait en son sein de multiples groupes de Jeunes Gardes Libérales prit immédiatement
         une importance énorme. La FNJL animait ainsi d’une main de maître les Congrès

         1. Le Parti Ouvrier Belge.

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du Parti Libéral et soutint notamment
              JANSON lorsqu’il défendit des inno-
              vations sociales importantes et inédites
              pour l’époque.

              En 1906, c’est le Schaerbeekois Albert
              DEVÈZE2 qui lui succéda — celui-là
              même qui fut la même année un des fon-
              dateurs du journal libéral La Dernière
              Heure. À son tour, la nouvelle fédération
              adopta le programme de la nuance pro-
              gressiste du Parti Libéral et se prononça                            Albert DEVEZE, président national des Jeunes
              rapidement en faveur de l’adoption du                                         Gardes Libérales entre 1906 et 1919
              suffrage universel pur et simple.

              On constatera que la question scolaire n’était pas — tant s’en faut — l’unique objet des
              préoccupations de la jeunesse libérale : les Jeunes Gardes Libérales se montraient très
              intéressées par toutes les questions sociales. De plus en plus nombreux étaient les ca-
              dets qui s’interrogeaient sur l’actualité des conceptions défendues par le libéralisme.
              Déjà, de jeunes intellectuels avaient montré la voie à l’occasion d’articles ou de confé-
              rences. Leurs réflexions embrassaient tout à la fois la crise du régime parlementaire, le
              libéralisme social, les bouleversements économiques ou l’équilibre européen. En 1930,
              l’un d’eux – VAN LEYNSEELE – avait formellement inauguré le débat sur la révi-
              sion nécessaire du programme libéral. Dans ce texte très bref, l’auteur stigmatisait la
              timidité du programme libéral et proposait les grandes lignes d’une refonte arti-
              culée autour de la réforme de l’État, de la politique sociale et économique ainsi que
              de l’enseignement. Sur ce dernier point, il défendait un « changement de front » par
              l’abandon des « asp conceptions », notamment en renonçant à remettre en cause l’oc-
              troi des subsides aux écoles libres. En clair, si son texte ne tranchait pas sur le fond par
              une hardiesse excessive, il se démarquait du conservatisme affiché par certains libéraux
              en matières sociale et économique, des tentations de concentration à droite et des idées
              autoritaires, mais aussi des thèses radicales.

              En 1932 — le contexte général aidant et la crise économique s’amplifiant —,
              les idées de rénovation avaient de toute évidence cheminé auprès de larges sec-
              teurs de l’opinion libérale, et tout particulièrement de sa jeunesse. Des confé-
              rences s’organisaient dans de nombreuses villes. Alors que le 25ème Congrès
              de la FNJGLB tenu à Ostende en avril 1931 s’était borné à enregistrer l’exis-
              tence de problèmes nouveaux, le 26ème Congrès de mars 1932 réuni à Nivelles
              sous le triple mot d’ordre de « Constitution, laïcité et démocratie » s’attela à

              2. Albert DEVÈZE restera à la tête de la Fédération jusqu’à la fin de la première Guerre mondiale. En février 1919, les
                 Jeunes Gardes se réunissent alors que le comité n’a pas été réélu depuis 1914. À cette date, le Bruxellois décide de cé-
                 der la direction de la Fédération à des membres plus jeunes. À cet effet, un bureau provisoire fut formé avec mission
                 de gérer les intérêts du mouvement jusqu’à la réunion du Congrès de Bruxelles du 20 avril 1919. Dès février, le Liégeois
                 Henri HEUSE fut ainsi élu Président de la Fédération.

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Délégation de
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                                                                                 Libérales au
                                                                                 25ème Congrès
                                                                                 annuel des 3 et
                                                                                 4 avril 1931 à
                                                                                 Ostende

         définir une plate-forme très complète à l’intention du parti libéral. Y figuraient
         notamment la limitation du temps de travail, la création d’un fond national de
         secours pour les victimes de la crise, l’instauration de congés payés, une pro-
         tection meilleure de l’épargne, l’extension de la participation aux bénéfices
         des entreprises par le travail, la mise en œuvre d’une politique de grands tra-
         vaux, la défense des classes moyennes, la modernisation des services publics
         ou encore l’amélioration du statut juridique de la femme mariée et des enfants
         naturels. Un vœu ésotérique faisait état de la « création de l’esprit national par
         l’établissement d’une morale universelle et d’une économie mondiale ainsi que par
         l’internationalisation du droit ». Ce projet représentait cette fois-ci l’œuvre col-
         lective d’une brochette de jeunes libéraux. Le Liégeois Maurice DESTENAY
         et l’Anversois Willem JANSSENS en avaient été les rapporteurs, alors que le
         Liégeois Jean REY et le Bruxellois Roger MOTZ y avaient collaboré largement.
         Au cœur même de ces travaux, la crise économique occupait une place de choix.
         Pour bien des jeunes, elle était devenue le problème essentiel.

            DE « LA LIBERTÉ » AU « PICCOLOMR »
            Jusqu’à la création des JLP, la presse périodique des jeunesses libérales est
            foisonnante. Dans les années 1930, on pouvait lire La Liberté — journal des
            Jeunes Gardes, Le Drapeau Bleu — qui fut l’organe des Jeunes Gardes liégeois,
            L’Étudiant libéral, L’Appel, Le Réveil ou encore Tendances. En janvier 1932,
            le Drapeau annonçait 3.000 abonnés par exemple. Placé dans le sillage du
            Schaerbeekois Fernand BLUM, Roger MOTZ exerça la présidence de la Jeune
            Garde Libérale de Schaerbeek (1928-1938) ainsi que celle de la Fédération
            des Jeunes Gardes Libérales de l’Arrondissement de Bruxelles jusqu’en 1937.
            Élu Vice-président de la Fédération Nationale des Jeunes Gardes Libérales en
            1932, il s’était immédiatement intéressé à la propagande politique. Il était no-
            tamment devenu le Directeur politique du journal La Liberté, feuille adressée
            aux 20.000 membres des Jeunes Gardes Libérales belges.

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JMR Book.indd 10                                                                                   17/02/11 14:59
Au début des années 1950, le succès lié aux publications des sections des
                   Jeunesses libérales ne se dément pas : la page des Jeunesses libérales de l’Ar-
                   rondissement de Bruxelles dans La Nouvelle Gazette, L’Action Libérale des
                   Jeunesses libérales de Liège, Le Bluet des Jeunesses libérales de l’Arrondis-
                   sement de Tournai-Ath, Liberté des Jeunesses libérales de l’Arrondissement
                   de Charleroi ou encore Voltaire des Jeunesses libérales ­d’Etterbeek. En 1956,
                   La Voix des Jeunes devient le mensuel des Jeunesses libérales de Bruxelles.
                   Dès octobre 1946, la FNJLB lance par ailleurs Jeunesses Libérales qui se veut
                   un bulletin d’information administratif mensuel de quelques pages à destina-
                   tion de ses membres. Très souvent interrompu, le bulletin ne connaît qu’une
                   petite dizaine de numéros jusqu’en 1961. Très sombre, le bulletin porte en pre-
                   mière page l’insigne officiel des Jeunesses libérales, à savoir un cliché repré-
                   sentant la statue de la Liberté.
                   « JLP NOUVELLES », « RÉFORMES ET LIBERTÉS », « TELEX »
                   Plus tard, les JLP lanceront en 1969 JLP Nouvelles, un organe périodique
                   de 8 pages envoyé tous les deux mois gratuitement aux membres JLP-JL. En
                   janvier 1978, le nouveau périodique Réformes & Liberté prendra la relève
                   pour informer largement sur la vie du mouvement. Très vite, il sera accompa-
                   gné de TELEX, un mensuel d’informations succinctes publié à l’attention des
                   responsables des sections et arrondissements. À Bruxelles, les jeunes réfor-
                   mateurs libéraux avaient leur propre périodique trimestriel Autrement — de-
                   venu en 1980 Agir Autrement puis Demain, Bruxelles. Pour la petite histoire,
                   Réformes & Liberté ainsi que TELEX seront publiés jusqu’à la fin des années
                   1990 avec des fortunes diverses selon les époques… Et surtout vers la fin…
                   Certes, la volonté de maintenir une publication régulière d’un Réforme et
                   Liberté existe mais le trimestriel ne (re)verra jamais le jour.
                   « PICCOLOMR », LE MAG’ LIBÉRAL QUI TIENT DANS LA POCHE
                   À son arrivée à la tête des Jeunes MR, Gautier CALOMNE décide de
                   relancer un nouveau périodique, totalement novateur. C’est ainsi qu’en
                   ­
                   octobre 2007, le premier numéro du PiccoloMR voit le jour. Destiné au
                   ­
                   15-25 ans, le PiccoloMR se veut radicalement différent des périodiques lancés
                   ­précédemment par les jeunesses libérales. Totalement gratuit et traitant la poli-
                    tique de façon jeune et décalée, le PiccoloMR est distribué cinq fois l’an de main
                    à main dans des endroits jeunes à travers toute la Communauté française. En 16
                    pages, le magazine propose ainsi un ­dossier, une interview décalée et ose don-
                    ner la parole à des jeunes qui ont des projets plein la tête, qui veulent briser les
                    tabous et aller au-delà des clichés.

                                                          – 11 –

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Groupement puissant, La FNJGLB revendiquait vers 1932 le nombre im-
         pressionnant de 22.000 affiliés à l’échelle nationale, répartis en près de 200
         groupes locaux. Ce chiffre semble s’être plus ou moins stabilisé à ce niveau ulté-
         rieurement. Théoriquement, on était jeune garde depuis l’âge de 18 ans jusqu’à
         celui de 35 ans. Dans la pratique, ces règles n’étaient pas toujours respectées.
         Certains cercles ne groupaient que des étudiants comme à Anvers. À d’autres
         endroits, des Jeunes Gardes locales comprenaient des membres âgés de 12 ans à
         peine. Rappelons en outre que Fernand BLUM avait 50 ans lorsqu’il abandon-
         na la présidence de la FNJGLB en 19353 tandis que le Liégeois René POURET
         avait près de 40 ans lorsqu’il céda la présidence de la Fédération d’arrondisse-
         ment des JGL…

         Durant l’entre-deux-guerres, la Fédération Nationale des Jeunes Gardes
         Libérales modifia son appellation, préférant adopter dorénavant l’expression de
         Jeunesses L ibérales.

         Les Jeunesses Libérales après la seconde Guerre mondiale

         Si les documents concernant la seconde Guerre mondiale nous manquent sur
         la Fédération, il reste que plusieurs de ses membres entrèrent dans la Résistance
         et connurent la déportation, comme Maurice DESTENAY, René DRÈZE,
         JEAN VAN CROMBRUGGE ou encore Fernand ERAUW, le Président des
         Jeunesses Libérales de l’Arrondissement de Bruxelles pour ne citer qu’eux.

            CONGRÈS DES JEUNES GARDES LIBÉRALES :
            TOUT UN PROGRAMME !
            Dès 1903 et ce jusqu’à la fin des années 1960, les Congrès annuels des
            Jeunesses Libérales ressemblent à de véritables excursions… Organisé gé-
            néralement au printemps sur deux ou trois jours — à Pâques puis ensuite
            durant le week-end de la Pentecôte, leur Congrès est avant tout un rassem-
            blement de jeunes libéraux. Outre la réception des délégués, l’assemblée
            du Comité fédéral, les commissions de travail et l’examen, la discussion et
            les votes des rapports, décisions et autres motions en Assemblée générale,
            les Congrès des Jeunes libéraux ne peuvent s’imaginer sans un Banquet
            démocratique avec ses orateurs prestigieux le premier jour suivi de son
            Grand Bal bleu avec orchestre (symphonique) s’il vous plaît et son Grand
            Cortège avec drapeaux dans les rues de la ville organisatrice le deuxième
            jour. Sans oublier l’indémodable concours d’éloquence… Et son étrange
            concours de tennis de table !

         3. Élu à la tête des Jeunes Gardes Libérales lors du 16ème Congrès du 16 avril 1922 à Louvain, Fernand BLUM — qui suc-
            cède au Conseiller communal anversois LANGHOR — cèdera sa place au Liégeois Maurice DESTENAY lors du 29ème
            Congrès des 8 et 9 juin 1935 à Tirlemont.

                                                                – 12 –

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Libra-Illustré du 13 mai 1933

              Les 17 et 18 novembre 1945 se tint le 1er Congrès d’après-guerre des Jeunesses
              Libérales. Élu à Bruges lors du 32ème Congrès du 6 juin 1938, le Gantois Laurent
              MERCHIERS est encore et toujours à la tête de la fédération. On y parla no-
              tamment de la question militaire et de sa réforme nécessaire pour en faire une
              armée de métier et des problèmes proprement féminins. Outre le droit de
              vote, il faut faire disparaître les inégalités économiques entre l’homme et la
              femme — à travail égal, salaire égal — et doper l’aide financière concernant
              la maternité et l’éducation des enfants.

                                                   – 13 –

JMR Book.indd 13                                                                                   17/02/11 14:59
C’est à cette époque aussi que les Jeunes Gardes organisent chaque année un
         Grand camp national de jeunesse de 10 jours durant les grandes vacances qui
         connaît un succès croissant année après année.

         Lors de son 2er Congrès d’après-guerre à Bruxelles, la Fédération nationale des
         Jeunesses Libérales se dote de nouveaux statuts et élit son nouveau Président
         fédéral, le Bruxellois René DRÈZE. Réélu par acclamation au Congrès des
         15, 16 et 17 mai 1948 à Tirlemont, celui-ci aura notamment marqué sa pré-
         sidence par la défense d’un libéralisme social à l’image de sa volonté de rap-
         procher les classes sociales par l’organisation de contacts entre employeurs
         et travailleurs ainsi que par la participation de ces derniers aux bénéfices
         des entreprises.

         Et si la Fédération Nationale des Jeunesses Libérales de Belgique renseigne
         30.000 membres en 1951 répartis sur plus de 240 sections locales, René
         DRÈZE n’y est pas pour rien puisque c’est près de 14.000 membres supplémen-
         taires qui s’affilièrent à la Fédération entre 1947 et 1951… Chose extraordinaire
         d’autant plus que les libéraux participent aux différents gouvernements depuis
         septembre 1944 4.

            UN LIBÉRALISME SOCIAL
            Lors de leur 2ème Congrès d’après-guerre des 20 et 21 juillet 1946 à
            Bruxelles, l’époque des Jeunes Gardes uniquement politiques est révo-
            lue. Ainsi, les Jeunesses libérales décident de créer un Centre social des
            Jeunesses libérales et une bibliothèque Arthur HANSEN-SOULIE, en
            souvenir d’un camarade mort dans un bagne nazi. Dorénavant, le Centre
            social aura pour objectifs de diffuser les principes du libéralisme social,
            d’améliorer les conditions matérielles et morales de travail des jeunes
            mais aussi de défendre leurs intérêts culturels, professionnels et sociaux.

            Outre le Centre social des Jeunesses libérales, la Fédération compte plu-
            sieurs autres secteurs dont les activités sont davantage spécialisées :
            la Besace (1938), les Jeunesses européennes libérales (1951) et la
            Fédération Nationale des Étudiants Libéraux qui — à l’époque — n’est
            pas encore un mouvement totalement autonome des Jeunesses Libérales.

         4. Parmi les anciens de la Fédération, on retrouve Victor DE LAVALEYE à l’Instruction publique, Albert DEVÈZE à la Justice
            ou encore Jean REY au ministère de la Reconstruction.

                                                                 – 14 –

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En 1959, l’Union des Jeunes ruraux — qui deviendra très vite l’Union des
                   Jeunes indépendants et jeunes cadres PLP aura à cœur de défendre les inté-
                   rêts des jeunes indépendants et jeunes cadres tant sur le plan social que sur
                   le plan politique. En 1983, la fusion entre le Centre social des Organisations
                   de Jeunesses libérales et l’Union des Jeunes Indépendants et Cadres libéraux
                   donnera naissance au Centre social libéral (CSL) qui aura pour mission d’ai-
                   der les jeunes indépendants rencontrant de nombreux problèmes sociaux et
                   de transmettre l’idée que le travail indépendant et la création d’entreprise est
                   une des réponses aux problèmes que rencontrent les jeunes sur le marché du
                   travail. À noter que le CSL a disparu aujourd’hui.

              Fier du chemin accompli, le Bruxellois laisse la présidence au Liégeois Jean
              VAN CROMBRUGGE lors du Congrès des 27, 28 et 29 mai 1950 à Liège. Pour la
              petite histoire, c’est le même Jean VAN CROMBRUGGE qui — bien que seul can-
              didat à sa propre réélection lors du Congrès des 23, 24 et 25 mai 1953 à Anvers — ne
              fut pas reconduit après les votes. Pareille situation ne s’étant jamais produite5, c’est le
              Carolo Franz JANSSENS qui présida la Fédération en sa qualité de 1er Vice-président.

              Alors que les Jeunes libéraux fêtent les 50 ans des Jeunes Gardes lors d’un
              Grand Bal à Spa en juin 1954, les libéraux sont appelés dans le gouvernement
              VAN ACKER en avril de la même année6.

              Jusqu’à la fin des années 1950, la Fédération des Jeunes Gardes Libérales apporta au
              Parti Libéral non seulement des idées novatrices mais fut aussi un réservoir im-
              portant d’hommes politiques remarquables, tous hommes empreints d’amitié
              et d’humanisme profond. Toujours ce fut un désir de servir d’une façon parfois
              intransigeante un libéralisme générateur de progrès. Ils furent ainsi les premiers
              à parler du suffrage universel, du droit du travail, de la nécessité d’une législation
              sociale, … Chaque Congrès apporta une brassée d’idées nouvelles : la réforme de
              l’université, la réforme de l’armée, l’abaissement du droit de vote à 18 ans, la
              création d’un Parlement des jeunes et d’un Conseil national de la Jeunesse, …

              5. On retrouvera une situation similaire à la fin des années 1950. Élu au Congrès des 17 et 18 octobre 1959 à Louvain,
                 le Bruxellois Jacques WAEFELAER connaîtra une présidence écourtée puisqu’elle lui fut retirée à Charleroi lors du
                 Congrès des 10 et 11 décembre 1960. Il fut ainsi remplacé par un autre Bruxellois : Pierre CABUY. Plus tôt, le Liégeois
                 Henri HEUSE dut démissionner avec son Bureau lors du Congrès du 29 août 1920 à Anvers, car vivement critiqué
                 pour la gestion et la réorganisation de la Fédération et ce malgré les difficultés engendrées par la fin de la première
                 Guerre mondiale.

              6. Parmi les anciennes Gardes, on retrouve Jean REY aux Affaires économiques et Laurent MERCHIERS à la Justice dès 1958.

                                                                      – 15 –

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DES GRANDS NOMS DU LIBÉRALISME BELGE
            Jusqu’à la fin des années cinquante, tous les grands noms du libéralisme
            militèrent au sein des Jeunes Gardes Libérales.

            ALBERT DEVÈZE (1881-1959)
            Avocat et Ministre d’État, il siégea à la Chambre des Représentants entre
            1912 et 1946. Tour à tour Ministre de la Défense (1920-1923, 1932-1936,
            1949-1950), de l’Intérieur (1939-1940) et des Affaires économiques
            (1946), il présida également le Parti Libéral entre 1927 et 1933.

            FERNAND BLUM (1885-1965)
            Licencié en sciences politiques, Fernand Blum fut enseignant. Il devint
            Conseiller communal, échevin (1923-1938) et bourgmestre de Schaerbeek
            de 1938 à 1940 et de 1947 à 1963.

            MAURICE DESTENAY (1900-1973)
            Instituteur de formation et Ministre d’État, Maurice Destenay fut élu d
                                                                                  ­ éputé
            à la Chambre des Représentants entre 1949 et 1965. Président du Parti
            Libéral entre 1954 et 1958, il fut nommé Bourgmestre de Liège entre 1963
            et 1973.

            JEAN REY (1902-1983)
            Docteur en Droit et militant wallon, il s’oppose à la politique de neutralité
            de la Belgique et au retour du Roi Léopold III. Captif durant la guerre, il de-
            vient ministre de la Reconstruction à son retour, puis Ministre des Affaires
            économiques. Son intérêt pour les matières européennes vont faire de lui
            un des acteurs les plus importants de la construction européenne, notam-
            ment comme membre de la Commission qu’il préside entre 1967 et 1970.
            Figurant parmi les principaux fondateurs du PRLW et du PRL, il obtient en
            1979 son élection au Parlement européen (1979-1980).

            LAURENT MERCHIERS (1904-1986)
            Avocat, Laurent Merchiers fut professeur à l’Université de Gand. Bourgmestre
            de sa ville entre 1953 et 1958, il fut élu sénateur entre 1955 et 1971 et de-
            vint ministre de la Justice entre 1958 et 1960.

                                                – 16 –

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ROGER MOTZ (1904-1964)
                   Ministre d’État, il est président de l’Association générale des étudiants de
                   l’ULB en 1924 avant de devenir conseiller communal en 1932. Dès 1939,
                   il est élu député de Bruxelles jusqu’en 1946. Durant la guerre, il fut très
                   actif dans la lutte anti-nazie, spécialement dans le domaine de la radiopho-
                   nie. Sénateur entre 1946 et 1964, il fut brièvement ministre des Affaires
                   économiques (1958) mais surtout président du Parti Libéral entre 1944 et
                   1953 et entre 1958 et 1961.

                   FRANZ JANSSENS (1914-1985)
                   Réviseur d’entreprises, il est conseiller communal de Gosselies (1964-
                   1970), sénateur (1971-1978) et président national du PLP wallon en 1973.
                   Lors de l’expérience dite de régionalisation provisoire tentée par François
                   Perin alors ministre des réformes institutionnelles, les élus wallons se réu-
                   nissent à Namur et forment un Conseil régional wallon provisoire. C’est
                   Franz Janssens qui en est élu président. Il exerce cette fonction jusqu’en
                   1977. Il contribue à rallier les forces libérales wallonnes au PRL wallon suite
                   au ralliement de Jean Gol, Étienne Knoops et François Perin.

                   RENÉ DRÈZE (1915-1963)
                   Docteur en Droit et militant wallon, il préside le Cercle des étudiants wal-
                   lons de l’ULB durant ses études. Il y invite de nombreux conférenciers, lutte
                   contre la politique de neutralité choisie par la Belgique et participe dès le
                   début du conflit entre la France et l’Allemagne à des organismes d’entraide
                   avec la France. Pendant la guerre, il entre dans la Résistance et devient ré-
                   sistant armé. Au sortir de l’Occupation, il devient secrétaire du Parti Libéral,
                   conseiller communal de Schaerbeek et Député de 1949 à 1950. Il redevient
                   Député de Bruxelles en 1958 et le restera jusqu’à sa mort en 1963.

                   JEAN VAN CROMBRUGGE (1922-1995)
                   Enseignant, il fut journaliste à L’Express, journal de tendance libérale au-
                   jourd’hui disparu. Il entre dans la résistance à l’occupant, procurant aide
                   aux jeunes réfractaires au travail forcé, fourniture de fausses pièces d’iden-
                   tité, hébergement et accompagnement de prisonniers français évadés. À
                   la Libération, il se lance dans une intense propagande en faveur de l’abdi-
                   cation de Léopold III. Il préside aussi au niveau national les Jeunesses libé-
                   rales qui s’opposent au retour de Léopold III. Il rompt en 1968 avec le PLP
                   et rejoint le Rassemblement wallon en 1972.

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FRANS GROOTJANS (1922-1999)
            Ministre d’État, il fut Rédacteur en chef et Directeur de la Nieuwe Gazet.
            Conseiller municipal à Anvers (1971-1986), il siège à la Chambre des
            Représentants entre 1954 et 1987. Président du PVV (1973-1977, 1981-
            1982), il fut ministre de l’Éducation nationale (1966-1968) et des Finances
            et des Classes Moyennes (1985). Il fut également président du Conseil
            ­flamand (1985-1987).

            WILLY DE CLERCQ (1927)
            Avocat et professeur à l’Université de Gand et à la VUB, Willy De Clercq fut
            tour à tour secrétaire d’État au Budget (1960-1961), ministre du Budget
            (1966-1968), des Finances (1973-1977, 1981-1985) et du Commerce
            Extérieur (1981-1985). Commissaire européen entre 1985 et 1989, il fut
            président du PVV entre 1972 et 1973 et entre 1977 et 1982.

            LES PRÉSIDENTS DES JEUNES GARDES LIBÉRALES
            1886/1887-1894 : Fédération des Jeunes Gardes et
            Cercles Libéraux belges
            Léon FURNÉMONT (1886/1887-1894) – Bruxelles

            1904-1946 : Fédération Nationale des Jeunes Gardes Libérales de
            Belgique (FNJGLB)
            M. VERSCHUEREN (1904-1906) – Anvers
            Albert DEVÈZE (1906-1919) – Bruxelles
            Henri HEUSE (1919-1920) – Liège
            M. LANGHOR (1920-1922) - Anvers
            Fernand BLUM (1922-1935) – Bruxelles
            Maurice DESTENAY (1935-1938) – Liège
            Laurent MERCHIERS (1938-1946) – Gand

            1946-1961 : Fédération Nationale des Jeunesses Libérales
            de Belgique (FNJLB)
            René DRÈZE (1946-1950) – Bruxelles
            Jean VAN CROMBRUGGE (1950-1953) – Liège
            Franz JANSSENS (1953-1955) – Charleroi
            Frans GROOTJANS (1955-1957) – Anvers
            Willy DE CLERCQ (1957-1959) – Gand
            Jacques WAEFELAER (1959-1960) - Bruxelles
            Pierre CABUY (1960-1961) - Bruxelles

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DES JEUNES
              PLP AUX
              JEUNES MR     (1961-2011)

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Les JLP

         Lors de la fondation du PLP — Parti de la Liberté et du Progrès — en 19617, les
         Jeunes Gardes Libérales — que l’on appelait depuis une dizaine d’années les
         Jeunesses Libérales — prennent l’appellation de Jeunesses pour la Liberté et le
         Progrès (JLP). C’est le Congrès d’Hasselt des 18 et 19 novembre 1961 sous la prési-
         dence du Tournaisien Francis MOULART qui donne son adhésion au programme
         du PLP. Et pourtant, si les débats restent souvent passionnés durant les Congrès des
         jeunesses libérales attirant souvent une grande foule de sympathisants, les premières
         années de la décennie 1960 semblent ne plus connaître l’affluence et l’animation des
         autres années. Lors du Congrès des 17 et 18 novembre 1962 à Forest, Roger MOTZ
         évoque ainsi le temps où les jeunesses étaient à la fois les jeunes Turcs et l’avant-garde
         doctrinale du parti et souhaite que cette tradition perdure.

                               Au cours de cette décennie, c’est en réalité sous l’impul-
                               sion d’Herman DE CROO que les JLP influenceront lar-
                               gement les programmes du PLP. Son élection à la présidence
                               des Jeunesses PLP au Congrès national de Renaix des 16 et
                               17 novembre 1963 fut incontestablement un gage pour l’ave-
                               nir. Joignant à des qualités de logicien rigoureux et éclai-
                               ré une vigueur et une élégance oratoire certaine, Herman
         Herman De Croo (1964)
                               DE CROO fut incontestablement un grand Président. Il
         faut dire qu’à 26 ans à peine, il avait déjà derrière lui un passé enviable. Avocat et
         ancien Président national des Étudiants Libéraux — la FNELB, il devait en 1961
         donner des cours à l’Université de Chicago avant de devenir assistant à l’ULB.

         Au cours de cet important Congrès, les JLP préconisèrent diverses mesures de nature
         à rendre sa dignité au Parlement comme l’abolition de la case de tête, des remèdes
         contre l’absentéisme et des règles strictes en matière d’incompatibilité. Pour les
         jeunes, les JLP suggérèrent le droit de vote à 19 ans, l’éligibilité à 21 ans ou encore
         la création au sein du Parlement d’une Chambre de consultation des jeunes où les
         délégués seraient désignés par les électeurs de moins de 35 ans et qui serait chargée
         d’émettre un avis sur tous les projets et propositions. Par ailleurs, les JLP traitèrent
         de l’accès des jeunes à la propriété par l’aménagement de la fiscalité en leur faveur et
         l’organisation d’un système de crédit à la construction à plus longue échéance.

         Devant un parterre de près de 500 délégués, Herman DE CROO fut réélu à
         la présidence de la Fédération en 1965 lors du Congrès national des 27 et 28
         novembre 1965 à Vilvorde. Pour cela, il aura fallu modifier les statuts des JLP
         afin d’accorder dorénavant au Président en exercice un nouveau délai d’un an
         lorsque les circonstances et le travail en cours l’exigent.

         7. Lors du Congrès du Parti Libéral à Bruxelles les 7 et 8 octobre 1961, les congressistes adhérèrent avec enthousiasme
             à la transformation de l’ancien Parti Libéral (PL) en un nouveau Parti de la Liberté et du Progrès (PLP) sous la prési-
             dence d’Omer VANAUDENHOVE.

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À son départ — en 1966, Herman DE CROO laisse une Fédération rassem-
              blant plus de 19.000 adhérents et leur assurant un tiers des places dans toute
              l’organisation du parti8 . En effet, il obtiendra l’augmentation de la représenta-
              tion des jeunes à tous les postes des comités régionaux et communaux PLP à rai-
              son d’un tiers. Lors du Congrès des 29 et 30 octobre 1966 à Anvers, il laisse sa
              place à Jean-Pierre POUPKO, Vice-président bruxellois des Jeunesses PLP… Et
              reçoit son buste en bronze des 600 congressistes présents.

              La même année, le PLP-PVV assume ses premières responsabilités gouverne-
              mentales après plusieurs succès électoraux9.

                   LES JEUNESSES FÉMININES LIBÉRALES
                   Pour rappel, les femmes belges disposent officiellement du droit de vote
                   aux Chambres législatives depuis l’année 1947. Dès 1946, les dirigeants
                   de la Fédération des Jeunesses Libérales avaient rapidement décidé
                   d’accorder une place importante à ses éléments féminins, tout en tenant
                   compte de la représentation des intérêts flamands, wallons et bruxellois.
                   Ainsi, le Comité Exécutif comprenait un Président fédéral choisi alterna-
                   tivement parmi les membres des trois communautés (Bruxelles, Flandre
                   et Wallonie), 3 vice-présidents ainsi que 3 vice-présidentes (Bruxelles,
                   Flandre et Wallonie).

                   Les Jeunesses Féminines Libérales furent créées en 1959. À ses débuts,
                   l’organisation se veut de développer les loisirs éducatifs de la jeunesse fé-
                   minine et de la gagner aux idées de liberté. Jacqueline VAN HELDEN en
                   fut sa première présidente.

                   La Fédération nationale de la Jeunesse Féminine pour la Liberté et le
                   Progrès avait pour vocation l’organisation d’actions politiques et sociocul-
                   turelles pour les femmes francophones âgées de moins de 35 ans. Voulant
                   promouvoir le progrès social, économique et culturel, elle s’efforçait de dif-
                   fuser et défendre au sein des organisations féminines les principes de li-
                   berté, de tolérance et de respect de l’individu. Charlyne SAROT fut l’une de
                   ses principales représentantes.

                   En mai 1982, les JFRL (les Jeunes Femmes Réformatrices Libérales) fu-
                   sionnent avec les JRL.

              8. À son départ, on compte parmi les JLP 107 conseillers communaux et échevins, 28 conseillers provinciaux, 14 dépu-
                 tés suppléants et 5 Députés effectifs.

              9. Les libéraux font ainsi leur entrée dans le gouvernement VAN DEN BOEYNANTS (1966-1968) dans lequel on retrouve
                 parmi les anciennes Gardes Libérales Willy DE CLERCQ — Vice-Premier ministre et ministre du Budget — et
                 Frans GROOTJANS — Ministre de l'Éducation nationale.

                                                                    – 21 –

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L’éclatement de la FNJLP 10 :
         Bureau francophone et Bureau néerlandophone
         Déjà au Congrès national de Bruxelles des 20 et 21 juillet 1946, la réorganisation
         des Jeunesses Libérales avec la création de trois groupements régionaux réunis au
         sein d’une Centrale nationale avait été rejetée majoritairement. Certes, les Jeunesses
         Libérales ont résisté longtemps aux tentations communautaires. Certes, Charles
         PETITJEAN11 pouvait s’enorgueillir lors du Congrès national de Visé des 28 et 29
         octobre 1967 d’être le Président du plus grand mouvement de jeunesse politique de
         Belgique et du seul mouvement national et indépendant d’un parti12. Il n’en reste
         pas moins que la FNJLP se scindera quelques années plus tard. Déjà, le Comité de
         Direction de la FNJLP comportait à cette époque un Président, deux Présidents natio-
         naux adjoints et 6 Vice-présidents…

         Dès 1968 au Congrès national de la FNJLP à Bruxelles, la nécessité d’une réforme
         fondamentale des statuts et de la structure fut reconnue suite à une motion dépo-
         sée par la fédération de l’Arrondissement de Liège.

         Les nouvelles structures furent élaborées depuis le Congrès d’Arlon de novembre
         1970 : les réformes fondamentales donnèrent une liberté quasi totale aux deux groupes
         linguistiques en matières de politique communautaire, de formation des cadres et de
         gestion financière. Dans le but de tendre vers une plus grande efficacité de la FNJLP,
         l’activité du Bureau national et des comités régionaux en gestation s’est particulière-
         ment axée sur la préparation de nouvelles structures pendant plusieurs mois.

         C’est aussi durant ce Congrès que le Luttrois cède la présidence à Gustave
         VAN WICHELEN — qui fut ainsi le premier Président national à voir ses com-
         pétences considérablement réduites au profit des Présidents des Bureaux franco-
         phone et néerlandophone.

                     Délégation de JLP à Paris (1972) :
                     on reconnaît Jean GHISLAIN, Président
                     national des JLP et Charlyne SAROT,
                     Présidente des Jeunesses Féminines PLP

         10. Dès 1968 et l’affaire de Louvain, le débat communautaire vit apparaître de très nettes divergences de vues entre li-
             béraux wallons, bruxellois et flamands. La famille libérale s’engage alors dans une forme de régionalisation interne
             semblable à celle que la Belgique allait vivre. Le 8 mai 1971, les fédérations flamandes s’organisèrent en aile auto-
             nome et le Congrès de fondation du PVV survint en mai 1972. Entre-temps, les fédérations wallonnes du PLP avaient
             agi de même le 13 juin 1971 et le Congrès de fondation du PLPW survint en mai 1972.

         11. Durant sa présidence, Charles PETITJEAN mit en place plusieurs organisations libérales de jeunesse comme les
              Jeunes Mutualistes Libéraux, Delipro Jeunesse et la Confédération des Jeunesses Libérales.

         12. En 1967, les jeunesses socialistes et sociales-chrétiennes étaient déjà scindées en une aile francophone et une aile
             néerlandophone, contrairement à leur propre parti.

                                                                – 22 –

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LES PRÉSIDENTS NATIONAUX DES JEUNESSES LIBÉRALES
                   1961-1980 : Fédération Nationale des Jeunesses pour la Liberté
                   et le Progrès (FNJLP)
                   Francis MOULART (1961-1963) – Hainaut
                   Herman DE CROO (1963-1966) – Flandre Orientale
                   Jean-Pierre POUPKO (1966-1967) – Bruxelles
                   Charles PETITJEAN (1967-1970) – Hainaut
                   Gustave VAN WICHELEN (1970-1972) – Brabant flamand
                   Jean GHISLAIN (1972-1974) – Bruxelles
                   Willy SCHOLLAERT (1974-1976) – Brabant flamand
                   Pierre LEPAGE (1976-1978) – Luxembourg
                   Rudy VAN QUAQUEBEKE (1978-1980) – Flandre Orientale

              La première journée d’étude des JLP wallonnes constitua ainsi un évènement
              marquant. Organisée à Dinant le 13 février 1971 sur le thème « Les Jeunesses PLP,
              hier, aujourd’hui, demain », elle connut un grand succès. Ce fut l’occasion pour les
              JLP de se remettre en question tant sur leurs méthodes de travail que sur leur situa-
              tion — difficultés internes, rayonnement extérieur, … Quoi qu’il en soit, cette jour-
              née provoqua une véritable prise de conscience parce que les participants réussirent
              à faire table rase du passé et à dégager des grandes orientations pour l’avenir. Et sur-
              tout parce qu’elle marqua un tournant décisif dans l’évolution du mouvement.

              Dans cette optique, les nouveaux statuts de la FNJLP furent adoptés au
              Congrès national extraordinaire de Gand en avril 1971. Si les buts et principes
              de la Fédération n’ont pas été modifiés, il n’en est pas de même des structures et
              des compétences. Dorénavant, les Bureaux seront compétents pour les options po-
              litiques communautaires, la formation des cadres, l’animation socioculturelle et la
              gestion financière. À noter que beaucoup ont envié depuis lors — même parmi les
              aînés de nos partis traditionnels — la restructuration de la FNJLP...

                               Il faudra attendre mai 1971 pour que les Bureaux soient définitive-
                               ment installés13. Pour l’occasion, les PVV Jongeren éditent leur nou-
                               veau manifeste Het Keer-Punt. Liberaal manifest der PVV Jongeren.

                           Si la mise en place des nouveaux Bureaux fut au cœur des préoccupations
                           des derniers mois, il reste que les élections législatives et provinciales de
              novembre 1971 approchent à grands pas. Pour une politique globale de la jeunesse, tel
              est le nom donné au programme des Jeunesses PLP établi par le Bureau francophone à
              l’occasion des élections du 7 novembre 1971. Parmi les mesures, on trouve la création
              d’un Ministère de la Jeunesse dévolu à un jeune de moins de 35 ans en mesure de

              13. La séance d’installation du Bureau francophone des JLP eut lieu à Namur le 3 mai 1971. Le Dinantais Jean WILMART
                  en sera le Président jusqu’au prochain Congrès de mai 1972.

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