2016 Rapport sur la protection des animaux

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2016 Rapport sur la protection des animaux
Rapport sur la
protection des animaux
2016
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Table des matières
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5 Avant-propos

7 Vers la détention des chèvres en stabulation libre

12 Des recherches pour plus de précision

19 Le transport des volailles – un défi logistique

22 Les cours AC sous la loupe

29 Bien-être animal et élevage

32 Expérimentation animale : qualité et transparence

38 Informer plutôt que réglementer

44 Annexe
2016 Rapport sur la protection des animaux
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2016 Rapport sur la protection des animaux
AVANT-PROPOS
Kaspar Jörger, OSAV
                                                                                                                                              5

L
       a législation sur la protection des     qu’ils assument eux-mêmes pleinement            chiens. Les résultats de cette étude font
       animaux en vigueur se fonde sur         la responsabilité du bien-être animalier.       l’objet de l’un des articles du rapport avec
       l’idée que l’animal, comme l’être                                                       des commentaires reflétant l’avis de l’OSAV.
       humain, est sensible à la douleur       Ce n’est pas aux autorités qu’incombe la
       et à l’anxiété. Cependant, cette lé-    preuve de la maltraitance d’un animal ou        Prenant pour exemple des travaux de re-
gislation ne se limite pas à protéger le       du non-respect des exigences légales mini-      cherche portant sur la détention des
bien-être animal : elle vise, plus globale -   males. Ce sont les détenteurs qui doivent       chèvres, un autre article montre com-
ment, le respect de la « dignité », autre-     justifier qu’ils ont les compétences et         ment les dernières conclusions de la re-
ment dit de la valeur propre de l’animal.      les installations requises pour détenir         cherche scientifique peuvent servir à
                                               et prendre en charge les animaux con-           mettre à jour la documentation destinée
La protection des animaux est un terrain       formément à leurs besoins, et les traiter       aux détenteurs. Par ailleurs, l’une des
où se confrontent de multiples attentes        avec tous les égards nécessaires. Cette         contributions fait état de deux projets
divergentes. Société, monde politique,         nouvelle approche offre une solution de         de recherche commandés par l’OSAV sur
éleveurs, organisations de protection des      rechange à ceux qui voudraient des              les modalités d’application concrète de
animaux : autant d’acteurs mus par des         normes plus détaillées et permet d’amé-         normes existantes, afin d’assurer un trai-
intérêts parfois contradictoires, qui re-      liorer l’exécution de la législation.           tement adéquat des animaux de rente.
vendiquent les uns des renforcements,
les autres des assouplissements des            Le principe de la responsabilisation ac-        L’OSAV ne se contente pas d’élaborer
textes législatifs. La vivacité de ce débat,   crue des détenteurs à l’égard du bien-être      son propre matériel d’information : il sou-
qu’alimentent régulièrement les derniers       animal a été inscrit dans la législation        tient aussi les initiatives lancées par des
résultats de la recherche scientifique,        sur la protection des animaux lors de           organisations, comme celle du Conseil et
se traduit aussi par un nombre croissant       la révision totale de 2008, laquelle a fait     Observatoire Suisse de la Filière du Cheval
d’interventions parlementaires concer-         une large place à la formation et à la          (COFICHEV) qui met à disposition des
nant la protection animale. De plus, les       formation continue des détenteurs.              éleveurs de chevaux une application
autorités d’exécution cantonales et les                                                        qu’elle a développée elle-même, avec une
organisations de défense des animaux           Depuis lors, le site Internet de l’OSAV offre   foule d’informations utiles pour garantir
ont tendance à exiger des dispositions         une large palette d’informations dans ce        le bien-être animal dans l’élevage.
toujours plus détaillées pour assurer          domaine. L’office a publié de nombreuses
l’homogénéité de l’exécution sur le plan       brochures sur les thématiques et les es-        Dans le domaine de l’expérimentation
suisse et la sécurité juridique dans tous      pèces animales les plus diverses, et lancé      animale, ce 4e rapport sur la protection
les cantons.                                   de nombreuses campagnes d’information.          des animaux se focalise sur la question
                                                                                               de la transparence des projets de re-
Mais la densité normative de la législation    Sur le plan de la formation, l’OSAV a re-       cherche eu égard à leur qualité et à leur
sur la protection des animaux atteint peu      connu à ce jour quatorze concepts de            applicabilité.
à peu ses limites.                             formation à la détention et à la prise en
                                               charge d’animaux de plusieurs espèces.          L’information du grand public en général
C’est pour y remédier qu’une nouvelle          Sept années après l’entrée en vigueur           et celle des détenteurs en particulier est
stratégie a été mise en place : fondée sur     des nouvelles dispositions sur la forma-        et restera toujours un grand défi dans
le mot d’ordre « Informer plutôt que régle-    tion, l’office a commandé une étude pour        le domaine de la protection des animaux.
menter », elle consiste à motiver les déten-   évaluer l’efficacité, l’utilité et la qualité   La contribution de la division Communi-
teurs pour qu’ils se forment et s’informent    des cours permettant d’obtenir l’attesta-       cation de l’OSAV montre comment se
sur les besoins de l’animal et les comporte-   tion de compétences, avec en point de mire      concrétise la stratégie «Informer plutôt
ments caractéristiques de l’espèce, et pour    les cours proposés aux détenteurs de            que réglementer ».
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Vers la détention
 des chèvres en
stabulation libre
Ces dix dernières années, l’OSAV a financé trois projets de
recherche dédiés à une détention des chèvres en stabulation
libre conforme à leurs besoins. Dans l'ensemble et jusqu'à présent
peu de recherches scientifiques ont été menées sur ce sujet, bien
qu'à l'étranger cette pratique existe depuis longtemps. Nos trois
projets ont permis de faire d'intéressantes observations qui
devraient contribuer à améliorer les conditions en stabulation libre.

                                                       Nina Keil, OSAV
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Informations complémentaires :
                   www.osav.admin.ch > Animaux > Détention des animaux de rente > Chèvres

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    V
             ives, curieuses, lunatiques, tê-       grimpeuses, elles sont capables de trou-        Recherche en faveur de
             tues et bruyantes : on pourrait        ver de quoi se nourrir et de fournir du lait    stabulations libres
             se contenter de décrire les            et de la viande même dans des conditions        conformes aux besoins des
             chèvres par ces quelques adjec-        très difficiles. De nombreuses races dif-       chèvres
             tifs. En réalité, leurs comporte-      férentes sont élevées sur notre sol et
    ments sont très variés et passionnants à        convoitées pour l’exportation grâce à leur      Mais comment détient-on des chèvres
    observer, y compris pour les profanes.          robustesse, leur bonne santé et leur pro-       à cornes dans une stabulation libre ? Le
    Si les chèvres peuvent se montrer colé-         duction laitière. Autrefois, les exploita-      savoir empirique des éleveurs est bien
    riques lorsqu’une bête de rang inférieur        tions agricoles ne comptaient que de rares      entendu intégré à ces réflexions. Cepen-
    ne leur cède pas assez vite le passage          chèvres, souvent détenues à l’attache en        dant, ce qui est possible sur une exploita-
    pour accéder au fourrage ou à une aire          complément des vaches. Aujourd’hui en-          tion ne fonctionnera pas forcément sur
    de repos convoitée, elles sont également        core, le troupeau suisse moyen est consti-      une autre, car de très nombreux fac-
    capables de nouer des contacts sociaux          tué de quatorze bêtes, dont un grand            teurs d’influence déterminent l’efficacité
    au sein d’un troupeau. Celles qui s’en-         nombre restent gardées de cette façon.          d’un mode d’exploitation. Les principaux
    tendent bien sont facilement reconnais-         La tendance se dirige toutefois vers la dé-     d’entre eux sont identifiés, systématique-
    sables, car elles restent couchées les unes     tention en stabulation libre, qui corres-       ment contrôlés et modifiés dans le cadre
    près des autres. Et certaines jouent            pond beaucoup mieux au caractère vif et         de la recherche, ce qui permet de déduire
    même les médiatrices lorsque deux               sociable de ces animaux. Depuis 2008,           les conditions qui s’avèrent fondamenta-
    membres du troupeau sont en conflit             aucune nouvelle place d’attache ne peut         lement pertinentes ou défavorables pour
    permanent.                                      être installée, sauf dans le cadre de l’esti-   les animaux.
                                                    vage. Aux Pays-Bas et en France, où les
                                                    troupeaux comptent souvent plus d’une           Au cours des dix dernières années, l’OSAV
    La Suisse, pays des chèvres                     centaine d’animaux, la détention en sta-        a financé trois projets de recherche dé-
                                                    bulation libre est déjà largement répan-        diés à la détention des chèvres conforme
    La Suisse compte de nombreux passion-           due, ne serait-ce que pour des raisons          à leurs besoins. Les deux premiers ont été
    nés de cette espèce et la détention des         liées à l’organisation du travail. Ce sont      consacrés au comportement social de ces
    chèvres y jouit d’une longue tradition.         généralement des chèvres sans cornes ou         bêtes et à la conception des stabulations
    Ces bêtes sont particulièrement adaptées        des chèvres écornées qui forment ces            libres pour les petits troupeaux, tandis
    aux régions montagneuses : excellentes          troupeaux.                                      que le troisième a examiné la fonction de
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la cour extérieure en tant que ressource     lorsque des liens sociaux se sont établis.   menaçant des bêtes de rang supérieur
supplémentaire pour les grands trou-         Si dans les pâturages, cela ne pose géné-    et l’esquive de celles de rang inférieur
peaux. La suite de ce document regroupe      ralement aucun problème, dans des            suffisent généralement à rétablir la
les principales conclusions issues de ces    conditions de détention en stabulation,      distance individuelle. Les attaques corpo-
projets.                                     le respect de cette distance est compli-     relles sont relativement rares et se résu-
                                             qué par l’espace restreint et par la         ment la plupart du temps à un coup de
                                             concentration du fourrage et de l’eau en     corne dans la région du cou ou de l’épaule
Le comportement social                       un endroit. La largeur habituelle des        ou à un entrechoc des cornes. Les offen-
des chèvres au cœur des                      places d’affouragement dans le cadre de      sives par derrière avec danger de blessure
réflexions                                   la détention de chèvres laitières, de 35 à   de la tétine ont surtout lieu lorsque les
                                             45 cm à la crèche, impose une distance       chèvres de rang inférieur ne peuvent pas
Respect de la distance individuelle          entre deux animaux qui s’avère nette-        se retirer assez rapidement du fait de
Les animaux de rang supérieur ont la         ment inférieure à la valeur individuelle     l’aménagement de la stabulation.
priorité pour l’accès au fourrage, à l’eau   pour de nombreux couples. Cela est très
et aux meilleures places de repos. Les       défavorable aux bêtes de rang inférieur      Les bêtes sans cornes respectent en re -
bêtes situées plus bas dans la hiérarchie    et présage inévitablement des conflits.      vanche en général moins strictement
sont ainsi repoussées par des menaces,                                                    la hiérarchie. Une part nettement plus
voire par des attaques corporelles, telles   Comportement des chèvres à cornes            importante des conflits prend alors la
que des coups de tête ou de cornes. Si       et des chèvres sans cornes                   forme de coups de tête dans le corps et
une chèvre s’approche trop près d’une        La présomption empirique selon laquelle      de rebuffades mutuelles. Quelle que soit
de ses congénères de rang supérieur,         les chèvres à cornes seraient plus agres-    donc la catégorie – chèvres à cornes ou
cette dernière réagit avec défiance ou       sives que leurs congénères sans cornes       chèvres sans cornes –, il convient de ré-
agressivité jusqu’à ce que la première       n’a pas pu être confirmée scientifique-      duire au minimum les attaques corpo-
comprenne le message et rétablisse la        ment. Ces deux types de bêtes se dis -       relles grâce à un aménagement adéquat
distance individuelle. Celle-ci peut for-    tinguent cependant par le déroulement        de la stabulation et une gestion adaptée
tement varier d’un couple de chèvres à       de leurs interactions agressives. Les        du troupeau. Pour les chèvres à cornes,
l’autre, mais est en moyenne de 80 cm        chèvres à cornes préfèrent dans la majo-     il faut être particulièrement attentif au
environ. Néanmoins, elle peut atteindre      rité des cas résoudre les conflits sans      danger de blessure.
4 m ou, au contraire, être réduite à 10 cm   contact corporel : le comportement
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     « Loin des yeux, loin du cœur »                montre que celle-ci accepte la hiérarchie.      Il est important que les places d’affoura-
     Dès lors qu’il est possible d’installer un     Dans cette mesure, les possibilités d’es-       gement offrent des possibilités d’esquive,
     brise-vue, même des chèvres n’ayant            quive sont cruciales pour la détention en       car les conflits concernant la nourriture
     jamais été à proximité directe l’une de        stabulation libre. L’esquive doit être pos-     sont inéluctables. Pour éviter les affron-
     l’autre, que ce soit pour dormir ou pour       sible non seulement latéralement, mais          tements corporels, les animaux doivent
     manger, sont capables de partager un           également vers le haut ou vers le bas.          avoir une bonne vue vers l’arrière lors-
     espace étroit. Cette possibilité peut être     L’aménagement de l’’étable peut très bien       qu’ils sont au cornadis et les bêtes de
     exploitée dans la stabulation ou à la          tenir compte de la disposition des              rang inférieur doivent pouvoir s’éloigner
     place d’affouragement. Des pa-                                                                          immédiatement. Un cornadis à
     rois séparatrices au sein de l’aire                                                                     palissades s’avère ainsi le plus

                                               La recherche permet
     de repos ou des subdivisions                                                                            approprié, car il permet aux
     dans la zone dédiée à l’alimenta-                                                                       bêtes de retirer leur tête

                                                 de déterminer ce
     tion offrent aux animaux une pro-                                                                       promptement et simplement.
     tection aux regards des autres.

                                                qui est en principe
     Lorsque le fourrage est proposé à                                                                       Objectif :
     plusieurs endroits de la stabula-                                                                       des groupes stables

                                              favorable aux chèvres
     tion ou qu’une place d’affourage-                                                                       Les chèvres qui ont grandi en-
     ment en longueur est subdivisée                                                                         semble et celles dont la proxi-

                                               et ce qui ne l’est pas.
     en différentes zones, les chèvres de                                                                    mité dans l’étable entraîne des
     rang inférieur ont un plus grand                                                                        contacts corporels se tolèrent
     choix et peuvent s’alimenter hors                                                                       beaucoup mieux lors des repas.
     de la vue des bêtes de rang supé-                                                                       La composition des troupeaux
     rieur. Quand les bêtes sont bloquées les       chèvres à grimper et à sauter. Dans des         devrait par conséquent rester la plus
     unes à côté des autres à la place d’affoura-   espaces confinés, les estrades en bois          stable possible sur une très longue pé-
     gement pour s’alimenter, des brise-vue         ou les piles de bottes de paille offrent aus-   riode. Le regroupement ou l’intégration
     offrent une protection contre les attaques,    si bien une protection visuelle qu’une          de chèvres étrangères au sein d’un trou-
     si bien que les chèvres du bas de la hié-      possibilité d’esquive. Les niches de repos      peau établi accroît ainsi les conflits et
     rarchie peuvent manger en paix.                superposées par étages sur plusieurs            perturbe les comportements de repos
                                                    hauteurs ont fait toutes leurs preuves :        et d’alimentation, surtout chez les nou-
     L’indispensable esquive                        les chèvres peuvent s’y retirer pour se dé-     veaux venus. Les bêtes intégrées indivi-
     Pour une chèvre de rang supérieur,             tendre sans être dérangées.                     duellement sont par ailleurs très mal
     l’esquive d’une bête de rang inférieur                                                         acceptées par le troupeau, ce qui affecte
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durablement leur bien-être : elles ont à       tats montrent que presque toutes les           recherches sur l’agencement de l’espace
peine accès au fourrage et à l’eau et, en      chèvres d’un troupeau utilisent la cour        architectural ont montré qu’une stabula-
fonction de l’aménagement de la stabula-       extérieure. Elles s’y reposent volontiers      tion libre destinée à des chèvres exigeait
tion, ne bénéficient parfois pas de plages     ou y observent leur environnement. Elles       à peine plus d’espace qu’une stabulation
de repos suffisamment longues. Des me-         entrent paisiblement en contact les unes       entravée pour un effectif comparable dès
sures du niveau de stress ont confirmé la      avec les autres et utilisent souvent les       lors que la troisième dimension est bien
difficulté de cette situation. L’intégration   brosses et poteaux pour s’y gratter. Plus      exploitée. La créativité est alors de mise ;
de chèvres étrangères à un troupeau en         une cour extérieure est accessible et pro-     il est certain que le potentiel pour
vue de compléter les effectifs devrait         pose d’occupations, plus les chèvres en        installer des niches de repos et des
s’effectuer par groupe. Les conflits sont      font usage. Cependant, les chèvres sont        aménagements permettant aux chèvres
alors répartis sur plusieurs animaux et        très sensibles aux conditions météorolo-       de grimper n’est pas encore pleinement
les bêtes qui se connaissent peuvent se        giques. Lorsque les températures sont          mis à profit sur les exploitations.
soutenir mutuellement. Si une chèvre           hivernales, elles évitent les courants d’air
doit être séparée du troupeau pour la          et lorsqu’il pleut, elles ne sortent pas       L’OSAV apporte un soutien aux éleveurs
mise bas ou parce qu’elle est malade, il est   du tout. Ces données doivent être mieux        et aux organismes de conseil agricole
essentiel qu’elle puisse séjourner dans un     prises en compte à l’avenir dans la            pour diverses questions touchant la
compartiment adjacent et garder ainsi          conception et l’agencement des cours ex-       détention des chèvres en stabulation
un contact direct avec son troupeau.           térieures, afin que ces dernières soient       libre. Le site Internet de l’OSAV propose
                                               utilisées régulièrement par les animaux.       en téléchargement de nombreuses fiches
Une cour extérieure attrayante pour                                                           techniques, des rapports ART d’Agros-
les plus grands troupeaux                                                                     cope ainsi que des mémentos concernant
Les deux premiers projets de recherche         Planifier la stabulation libre :               une détention conforme aux besoins des
de l’OSAV se sont concentrés sur les           de la recherche à la pratique                  animaux. Des exposés techniques auprès
petits troupeaux. Leurs résultats ne                                                          des éleveurs, des associations et des orga-
peuvent cependant pas être transposés          Les conditions pour une détention              nismes de conseil agricole permettront
sans autre aux plus gros effectifs. Les        conforme aux besoins des animaux               de mettre en pratique le savoir acquis.
grands élevages de chèvres proposent           peuvent généralement être très bien            L’évolution de la détention des chèvres en
presque toujours une cour extérieure. Le       intégrées dans la planification des bâti-      Suisse d’ici dix années supplémentaires
troisième projet de recherche vise quant       ments neufs. Lors de la réaffectation          s’annonce passionnante à observer.
à lui à déterminer si la présence d’une        des bâtiments existants, ces conditions
cour extérieure peut également aider les       doivent être adaptées aux caractéris-
bêtes à mieux s’éviter. Les premiers résul-    tiques et exigences de l’exploitation. Des
Des recherches pour
  plus de précision
 La législation sur la protection des animaux laisse à maints égards
 une certaine marge de manœuvre dans les questions susceptibles
 d’interprétation. Il s’ensuit que, dans le cadre de sa collaboration
 avec les services vétérinaires cantonaux et de ses échanges avec
 les représentants des groupes d’intérêts, la division Protection des
 animaux de l’OSAV est parfois confrontée à des questions que
 seules des études scientifiques permettent de trancher. Deux
 exemples de clarifications de ce genre sont présentés dans la
 contribution qui suit. Dans les deux cas, il s’agit du respect de la
 protection des animaux dans le traitement des bovins : le premier
 concerne l’étourdissement des buffles domestiques, le second la
 préparation des vaches laitières pour les expositions.

                                                     Brigitte Stuber, OSAV
Informations complémentaires :
                    Recherche : www.osav.admin.ch > L’OSAV > Mandat et missions > Recherche
                    Étourdissement et abattage : www.osav.admin.ch > Aliments et nutrition > Sécurité des aliments > Responsabilités > Abattoirs
                    Expositions : www.osav.admin.ch > Animaux > Transport et commerce > Manifestations et publicité
                    Faculté Vetsuisse Berne : > Departemente & Institute > Abteilung Veterinär-Anatomie > Forschung > Publikationen (en allemand)
                    Faculté Vetsuisse Berne : www.vetsuisse.unibe.ch > Departemente & Institute > Nutztierklinik > Abteilungen > Wiederkäuerklinik
                    > Forschung > Publikationen (en allemand)

14

     C
             onformément à sa stratégie,                la détention de cette espèce animale,                 Les particularités anatomiques des
             l’OSAV soutient et encourage la            destinée en particulier à la production de            buffles requièrent un appareil
             recherche appliquée dans les               mozzarella, des problèmes ont été consta-             d’étourdissement d’un nouveau genre
             différents domaines de compé -             tés lors de l’abattage eu égard à l’étourdis-         Ce sont en premier lieu les particularités
             tences de l’office. Un potentiel           sement : les pistolets à cheville percu-              anatomiques de la tête des buffles domes-
     d’application élevé constitue l’une des            tante habituels, tels qu’utilisés pour les            tiques qui expliquent les insuffisances
     principales exigences de ce genre de pro-          autres bovins, ne permettent pas d’étour-             de l’étourdissement avec les appareils
     jets, car l’OSAV n’est pas seulement char-         dir correctement et de manière fiable les             habituels. Les os du crâne sont plus durs
     gé de la promotion ciblée de la recherche,         buffles domestiques.                                  et, dans la région du front, la distance
     mais également de la mise en application                                                                 entre la peau et la surface du cerveau
     des résultats obtenus. Ceux-ci sont sou-           L’étude a été menée par le professeur                 atteint jusqu’à 10 cm, donc bien 5 cm de
     vent utilisés pour élaborer des disposi-           Michael Stoffel, responsable du départe -             plus que chez nos bovins indigènes. Or,
     tions légales, mais ils peuvent aussi, à           ment d’anatomie vétérinaire à la Faculté              pour obtenir un étourdissement correct,
     titre de complément ou d’alternative,              Vetsuisse de l’Université de Berne, en                la tige perforante doit pénétrer dans
     s’avérer précieux pour des campagnes               collaboration avec l’Institut Veterinary              le cerveau. Chez le buffle domestique, il
     d’information et de sensibilisation ou             Public Health et le Centre de physique /              faudrait une longueur de tige perforante
     l’élaboration de règlements sectoriels.            balistique forensique de l’Institut de                d’au moins 13 cm. À titre de comparaison :
                                                        médecine légale de l’Université de Berne,             pour l’étourdissement des bovins, la lon-
                                                        ainsi qu’avec le Département de méde -                gueur des tiges perforantes prescrite va
     Étourdir les buffles domes-                        cine et d’imagerie forensique de l’Institut           de 9 à 12 cm suivant la taille de l’animal.
     tiques dans le respect                             de médecine légale de l’Université de                 Mais même avec des tiges perforantes de
     de la protection des animaux                       Zurich.                                               plus de 13 cm, les exigences ne seraient
                                                                                                              remplies que si le pistolet à tige perfo-
     Près de 330 buffles domestiques sont                                                                     rante restait en contact permanent avec
     abattus actuellement chaque année en                                                                     la peau durant le tir et n’était pas repous-
     Suisse. Peu de temps après l’apparition de                                                               sé par le recul. En raison du comporte -
15
ment à la fois timide et curieux des            Compte tenu de ces enseignements, un           l’OSAV sur la protection des animaux lors
buffles domestiques, il est difficile de        appareil d’étourdissement à balles a été       de leur abattage (RS 455.110.2). En outre,
remplir cette exigence. À cela s’ajoute le      développé en collaboration avec l’entre-       les détenteurs d’animaux, les abattoirs,
fait que le retrait d’une tige perforante       prise Waffen Glauser AG à Aarberg, appa-       les autorités compétentes et tous les
aussi longue est problématique et n’est         reil qui, s’il est utilisé avec la munition    autres milieux concernés devront être
possible qu’au prix d’une très grande           appropriée, garantit un étourdissement         informés sur les connaissances acquises
dépense d’énergie.                              conforme à la protection des animaux et        et les futures prescriptions.
                                                assure en même temps que le projectile
Connaissances importantes grâce                 ne ressorte pas de la boîte crânienne. Pour
à la collaboration interdisciplinaire           augmenter encore la sécurité du person-        L’impact des intervalles
La balistique étudie notamment le com-          nel, l’appareil est muni de plusieurs dispo-   prolongés entre les traites
portement de pénétration de différents          sitifs de sécurité. L’appareil est en outre    sur les vaches laitières
types de projectiles et les mécanismes de       doté de deux canons, de manière à ce
blessure dans les tissus biologiques. Les       qu’en cas d’étourdissement manqué, un          Dans le cadre des expositions avec
examens menés sur les têtes de buffles          deuxième tir puisse être effectué immé-        concours de bétail laitier, on a régulière-
domestiques morts ont montré que pour           diatement après, ce qui permet de remplir      ment constaté ces dernières années que
des raisons purement physiques, allon-          l’exigence légale sur ce point.                certaines vaches étaient présentées avec
ger la tige perforante (voir ci-dessus) n’est                                                  un pis très rempli lors du pointage. Les
pas une mesure appropriée. Les buffles          L’OSAV est en contact avec les chercheurs      vétérinaires de contrôle officiels, les orga-
domestiques sont donc pour le moment            et les acteurs concernés pour trouver des      nisations de protection des animaux et le
en grande majorité étourdis avec des            solutions applicables concrètement et          public, mais également certains juges ont
armes de poing. Mais cela donne lieu à          développer les connaissances dans ce do-       dénoncé cette pratique. Le « Code de l’hon-
des préoccupations sérieuses quant à la         maine. Il faudra notamment clarifier la        neur régissant la préparation et la pré-
sécurité sur la place de travail.               production de cet appareil à balles d’un       sentation d’animaux aux expositions de
                                                nouveau genre et préparer l’adaptation         vaches laitières en Suisse » de l’organisa-
                                                correspondante dans l’ordonnance de            tion faîtière des éleveurs bovins interdit
16
     expressément « les intervalles prolongés        au lieu des 12 heures habituelles) sur le      d’entre elles, c’est-à-dire deux tiers des
     entre les traites qui entravent le bien-être    bien-être et la santé de 15 vaches Hol-        animaux, présentaient en outre un
     de l’animal ». Cette interdiction ainsi que     stein-Frisonne. Les mêmes vaches ont été       œdème du pis détecté par échographie.
     celle d’autres mesures pratiquées sur l’ani-    soumises à l’expérience deux fois, à savoir    Ces accumulations d’eau tissulaire sous
     mal dans le cadre des expositions ont été       90 et 150 jours après la mise-bas, afin        la peau peuvent être qualifiées de nor-
     reprises en 2013 dans l’ordonnance sur          de prendre en compte la différence des         males au moment de la mise-bas et pen-
     la protection des animaux. Dans les dis-        conditions au début et au milieu de la         dant les deux jusqu’aux trois premières
     cussions avec la branche et les autorités       lactation. Il fallait en outre définir des     semaines qui suivent. Par contre, les
     d’exécution, il est apparu qu’il manquait       paramètres qui puissent être appliqués         œdèmes du pis qui apparaissent plus tar-
     toujours des critères objectifs pour éva-       sur place aux expositions pour évaluer         divement sont toujours pathologiques,
     luer le degré de remplissage du pis: on ne      de manière objective et claire le bien-être    avec différentes causes possibles.
     sait pas à partir de quel degré de remplis-     et la santé des vaches par rapport au
     sage du pis, le bien-être et la santé de        degré de remplissage du pis.                   Des modifications sont également appa-
     chaque vache sont affectés et cela n’a pas                                                     rues dans le lait lui-même : le nombre de
     été défini. L’OSAV a financé une étude          L’expérience a permis de montrer que           cellules inflammatoires dans le lait était
     pour en savoir plus à ce sujet. Cette étude     90 jours après la mise-bas, les vaches de      nettement plus élevé à partir de 12 heures
     a été menée sous la direction du profes-        l’expérience soumises à un intervalle pro-     et jusqu’à 72 heures après l’intervalle
     seur Adrian Steiner, responsable de la Cli-     longé entre les traites se montant à 24        prolongé entre les traites, ce qui indique
     nique des animaux de rente à la Faculté         heures présentaient un comportement            une charge accrue pour l’organisme.
     Vetsuisse de l’Université de Berne.             modifié lorsqu’elles mangeaient et rumi-       Les modifications décrites étaient moins
                                                     naient. La distance entre les membres          marquées 150 jours après la mise-bas
     Relevé de données détaillé et                   postérieurs était nettement augmentée          qu’après 90 jours, ce qui s’explique par le
     représentatif dans le cadre d’une               lorsque les vaches marchaient et se te-        niveau plus élevé de la production, mais
     expérience sur des animaux                      naient debout et la fermeté du pis avait       également de la charge métabolique de
     Les objectifs de cette étude expérimen-         presque doublé. Le lait s’égouttait chez       la vache laitière durant la première phase
     tale étaient d’étudier l’impact des inter-      toutes les vaches jusqu’à la fin de l’inter-   de la lactation.
     valles prolongés entre les traites (24 heures   valle de 24 heures entre les traites. Dix
17
Les résultats fournissent les                 de la protection des animaux. Les déten-    suisses (CTEBS) et la Faculté Vetsuisse
premières approches de solution –             teurs d’animaux en sont les premiers        de l’Université de Berne pour mettre en
l’œdème du pis en point de mire               responsables : il leur incombe de veiller   œuvre concrètement les résultats de ces
Les résultats de ces études permettent        au bien-être de leurs animaux et de les     recherches.
de conclure que le bien-être et la santé      traiter avec ménagement.
des vaches Holstein-Frisonnes                                                                   Les deux exemples développés
sont affectés par la prolongation                                                               ci-dessus montrent que l’étude

                                          Pour l’OSAV, il est
soudaine de l’intervalle entre les                                                              scientifique de questions pra-
traites de 12 à 24 heures. Le degré                                                             tiques peut contribuer de manière

                                          essentiel que les
des altérations et des réactions                                                                déterminante au développement
pathogènes dépend de la produc-                                                                 de la législation sur la protection

                                          projets de recherche
tion laitière du moment et du                                                                   des animaux et à la concrétisation
stade de lactation de l’animal et                                                               de son interprétation.

                                          qu’il soutient
varie d’une vache à l’autre.

                                          puissent avoir des
L’échographie pratiquée pour dé-
tecter la formation d’œdème à des

                                          effets concrets.
endroits spécifiques du pis semble
être un moyen approprié, appli-
cable en pratique et ménageant
en même temps l’animal, pour
évaluer le degré de remplissage du pis ;      L’OSAV est d’avis qu’il est impératif de
l’OSAV en encourage l’utilisation. Il appa-   prendre des mesures pour que les ani-
raît que chez les vaches qui présentent       maux participant à des expositions soient
un œdème, l’intervalle depuis la dernière     traités avec ménagement. Des efforts sont
traite est trop long, ce qui les soumet à     déployés en collaboration avec la Commu-
des contraintes significatives sur le plan    nauté de travail des éleveurs bovins
19

     Le transport
des volailles –un défi
      logistique
  La durée admise pour les transports d’animaux a été fixée à huit
  heures dans le cadre de la dernière révision de l’ordonnance
  sur la protection des animaux. Pour respecter cette exigence et
  protéger les animaux, il est essentiel d’organiser de manière
  optimale le chargement et le transport des animaux. Cela vaut
  tout particulièrement pour les volailles, car, contrairement aux
  autres animaux de rente, elles doivent d’abord être placées dans
  des caisses de transport qui seront ensuite empilées dans un
  camion. Pour tenir compte de cette situation particulière, l’OSAV
  a élaboré en collaboration avec la branche une convention sur
  le transport des volailles conforme à la protection des animaux.

                               Nadine Ringgenberg et Brigitte Stuber, OSAV
Informations complémentaires :
                      www.osav.admin.ch > Animaux > Transport et commerce > Transport d'animaux > Exigences > « Transport de volaille »
                      et « Animaux de rente : quand sont-ils aptes au transport ? »

20

     L
              a modification de l’article 152a de           Les volailles, p. ex. les poulets de chair, les   Toutes les parties concer-
              l’ordonnance sur la protection des            poules pondeuses ou les dindes, sont              nées sont responsables
              animaux est entrée en vigueur le              transportées dans des caisses en plas-
              1 décembre 2015. Un nouvel ali-
              er                                            tique spécialement conçues à cet effet            Animaux aptes au transport ?
              néa fixe à huit heures la durée               pouvant contenir chacune 10 à 30 ani-             Les détenteurs d’animaux doivent éva-
     autorisée du transport. Cette durée in-                maux. Les animaux sont le plus souvent            luer si leurs animaux sont aptes au trans-
     clut la durée du trajet limitée par la loi et          capturés et mis dans les caisses durant la        port. S’il s’agit de volailles, celles qui sont
     les pauses éventuelles. Ces dernières ne               nuit. Cela facilite leur manipulation             blessées ou malades ne doivent pas être
     doivent pas dépasser quatre heures si les              parce qu’ils sont plus tranquilles dans           placées dans les caisses de transport,
     animaux sont maintenus dans les condi-                 l’obscurité et risquent moins de s’écraser        mais elles doivent être soignées ou mises
     tions du transport, c’est-à-dire avec seule-           mutuellement. Mais le défi organisation-          à mort. Si les chauffeurs trouvent des ani-
     ment une place très restreinte et aucun                nel pour les éleveurs reste de taille : ils       maux blessés ou malades dans les caisses,
     accès à de l’eau ni à de la nourriture. Les            doivent trouver suffisamment de person-           ils doivent refuser de les transporter.
     réglementations en vigueur sur la durée                nel auxiliaire compétent, entre 30 et 40
     maximale de trajet fixée à six heures et               personnes dans une grande exploitation.           Climat adapté dans l’exploitation et
     sur les pauses de quatre heures admises                Comme le chargement et le transport               pendant le trajet
     n’ont pas été modifiées. Depuis une an-                constituent toujours une contrainte pour          Les détenteurs de volailles doivent faire
     née, ces deux durées cumulées ne doivent               les animaux, ces opérations doivent se            en sorte que le climat régnant dans le
     en revanche pas dépasser huit heures                   faire le plus calmement et avec le plus de        secteur où sont empilées les caisses de
     (voir figure). La durée de trajet autorisée            ménagement possible. Le personnel auxi-           transport remplies réponde aux besoins
     pour les transports comptant des pauses                liaire doit par conséquent bien connaître         des animaux. Il faut en particulier veiller
     de plus de deux heures doit par consé-                 les animaux et leurs besoins, et préparer         à ce qu’il y ait suffisamment d’air frais et
     quent être réduite de manière correspon-               le transport de manière optimale pour             une température appropriée. Dans cer-
     dante.                                                 pouvoir respecter l’horaire et donc la            taines circonstances, un système de ven-
                                                            durée de transport autorisée.                     tilation actif est nécessaire. Les mêmes
                                                                                                              exigences sont applicables au climat du
                                                                                                              véhicule de transport. En fonction des
                      Exemple :                                                                               conditions météorologiques et de la
                      durée totale des pauses : 3 h                                                           température ambiante, les chauffeurs
                      durée de trajet autorisée : 5 h (max. 8 h de durée de transport).                       doivent alors décider s’il est opportun
                                                                                                              d’abaisser ou de relever les bâches se
                                                                                                              trouvant sur les côtés du camion.

                                       Durée du transport maximum de 8 h
                                                                                                              Transporter les animaux avec
                                                                                                              ménagement et sans retard
                                                                                                              Pendant le trajet, les animaux sont expo-
                                                                                                              sés à des facteurs de stress supplémen-
                                                                                                              taires tels que le bruit, les secousses et les
                   Trajet                                        Flexible             Pauses                  courants d’air. Il est donc important que les
                   max. 6 h                                                           max. 4 h
                                                                                                              chauffeurs effectuent le transport si pos-
                                                                                                              sible sans prendre du retard, mais néan-
     Figure : le graphique montre que la durée du trajet et les pauses doivent être planifiées                moins de manière à ménager les animaux.
     de manière à respecter la durée maximale de transport de huit heures.                                    La mesure de la durée du transport com-
                                                                                                              mence au moment où le camion quitte
Une organisation soigneuse
                                   du chargement et du
                                   transport est nécessaire
                                   pour ménager les animaux.

                                                                                                                                             21
l’exploitation et se termine au lieu de des-   tues, à l’âge d’environ une année et demie.    logistique du transport des volailles,
tination des animaux. Lorsque des ani-         Le déroulement du transport est très dif-      sans que pour autant les animaux
maux de plusieurs exploitations sont           férent selon qu’il s’agit de poulettes, de     concernés ne soient soumis à des
chargés les uns après les autres sur le        poules de réforme ou de poulets de chair.      contraintes excessives. Il a été décidé en
même véhicule, la durée de transport                                                          particulier de définir une phase supplé-
maximale à respecter est celle des ani-        Les poulettes sont dans la plupart des cas     mentaire, non fixée au niveau légal, pour
maux chargés en premier.                       transportées d’une grande exploitation         tenir compte des conditions spécifiques
                                               d’élevage dans plusieurs petites exploita-     au transport de volaille : le temps de
                                               tions de ponte : le camion s’arrête donc       chargement, durant lequel les animaux
Transporter des poulets                        plusieurs fois durant le trajet pour dé -      sont rassemblés et mis dans les caisses
de chair ou des poules                         charger les groupes d’animaux. Le défi lo-     de transport. Conformément à la conven-
pondeuses : deux choses                        gistique consiste à organiser le parcours      tion passée avec la branche, les éleveurs
très différentes                               et la remise des animaux de manière à ne       doivent respecter les règles suivantes
                                               pas dépasser le temps maximal autorisé         avant le transport :
Les conditions applicables au transport        de huit heures jusqu’à l’arrivée dans la       • mettre les animaux dans les caisses de
de volailles sont différentes selon le type    dernière exploitation. Les poulettes sont        transport dans l’obscurité ;
de volailles transportées. Ces différences     certes relativement robustes, mais leur        • veiller à ce que le climat régnant dans
sont illustrées ci-dessus à l’aide de deux     stress durant le chargement, le transport        le secteur où les caisses sont préparées
exemples : le transport des poulets de         et le déchargement doit être réduit à un         pour le chargement sur le camion soit
chair, d’un côté, celui des poulettes et des   minimum, d’autant qu’elles doivent pou-          adapté aux besoins des animaux, en
poules pondeuses réformées de l’autre.         voir s’adapter le plus rapidement possible       utilisant une ventilation active et en
Mais quelles que soient les différences,       au nouveau système de détention et com-          empilant les caisses avec suffisam-
il est important dans tous les cas que         mencer à pondre. La plupart des poules           ment d’espace entre elles ; réduire le
les animaux soient en bonne santé, que         sont abattues après environ une année de         nombre d’animaux par caisse si la cha-
le personnel auxiliaire soit bien formé        ponte. À ce moment-là, elles sont particu-       leur est extrême.
et que les caisses de transport soient         lièrement sujettes aux blessures, car leur
propres et sèches.                             squelette est affaibli par la production in-   En vertu de la même convention, la me-
                                               tensive d’œufs. Les détenteurs de volailles    sure de la durée de chargement com-
Les poulets de chair étant le plus souvent     doivent donc évaluer soigneusement si          mence au moment où le premier animal
conduits directement à l’abattoir, les en-     leurs animaux sont aptes au transport.         est chargé dans la caisse de transport et se
treprises suisses qui commercialisent          Une prudence extrême est de mise lors          termine lorsque le chauffeur prend les
la volaille ont pu adapter sans grands         du rassemblement et du chargement des          animaux en charge. La durée de charge-
problèmes leur logistique de transport de      poules de réforme.                             ment peut aller jusqu’à quatre heures, à
manière à respecter la nouvelle exigence                                                      condition que les règles mentionnées
relative à la durée de transport maximale                                                     ci-dessus sont respectées.
autorisée.                                     Vu les spécificités du
                                               transport de volailles,                        Une bonne coordination entre l’entre-
Poules pondeuses – deux stades                 c’est à la branche de                          prise de transport et les détenteurs de
d’utilisation avec deux défis différents       trouver des solutions                          volailles est indispensable pour réduire à
Bon nombre de poules pondeuses sont                                                           un minimum la durée de chargement et
transportées deux fois durant leur exis-       La collaboration entre l’OSAV et la branche    s’assurer de ne pas dépasser la durée de
tence : d’abord comme poulettes de l’ex-       avicole a permis de s’assurer d’une cer-       transport autorisée.
ploitation d’élevage à l’exploitation de       taine souplesse dans l’application de la
production d’œufs, puis pour être abat-        nouvelle disposition aux exigences de la
Les cours AC
       sous la loupe
Environ sept ans après l’instauration de la formation obligatoire
pour les détenteurs de chiens, l’efficacité, l’utilité et la qualité de
certains cours dispensés en vue de l’obtention de l’attestation de
compétences (AC) ont été évaluées, avec, en point de mire, les
cours portant sur la détention de chiens, d’animaux de rente, de
chevaux et d’animaux sauvages soumis à autorisation. Bien que la
majorité des détenteurs de chiens aient jugé positif le cours AC
auquel ils ont assisté et que, selon un sondage représentatif, plus
de 80 % de la population suisse soient favorables à l’obligation de
suivre une formation, le Conseil des États et le Conseil national ont
décidé de supprimer l’obligation de formation AC pour les déten-
teurs de chiens.

                                                 Liv Sigg et Elif Hanic, OSAV
24

     L’
               évaluation s’est concentrée en        la banque de données nationale sur les       Cette situation serait essentiellement
               premier lieu sur les cours AC         chiens. Par ailleurs, dans le cadre d’un     due selon l’OSAV au nombre de per-
               pour détenteurs de chiens.            sondage, l’opinion de 1215 personnes de      sonnes intéressées. Plus la détention
               Chaque année, 50 000 nouveaux         toutes les régions a été recueillie au su-   d’une espèce animale est rare en Suisse,
               chiens sont enregistrés, ce qui       jet de la formation obligatoire. Le taux     plus il est difficile pour le petit nombre
     représente un nombre élevé de forma-            de réponse a été particulièrement éle -      de spécialistes suffisamment qualifiés
     tions à dispenser. Les résultats montrent       vé. 18 services vétérinaires sur 22, près    de proposer des cours AC qui soient ren-
     que de nombreux cours AC sont proposés          de la moitié des éducateurs canins ins-      tables. Le fait qu’il y ait plusieurs ré -
     sur une base régulière par les plus de 2400     crits et plus de 1300 détenteurs de          gions linguistiques complique en outre
     éducateurs canins inscrits auprès de            chiens répartis sur tout le territoire       la situation et entraîne une pénurie de
     l’OSAV.                                         suisse ont participé.                        cours. Selon l’ordonnance sur la protec-
                                                                                                  tion des animaux, il est également pos-
     La seconde partie de l’évaluation était         La collecte de données relatives aux         sible d’effectuer, au lieu de la formation
     consacrée aux cours AC pour détenteurs          cours AC pour détenteurs d’animaux de        obligatoire, un stage de trois semaines
     d’animaux de rente, de chevaux ainsi            rente, de chevaux et d’animaux sauvages      dans un élevage approprié. Du point de
     que d’animaux sauvages soumis à auto-           soumis à autorisation s’est fondée à la      vue de l’OSAV, il est donc possible de
     risation. Il a surtout été vérifié si l’offre   fois sur un sondage réalisé auprès de        combler les lacunes mentionnées en ma-
     de cours pour certaines espèces était           tous les services vétérinaires cantonaux     tière d’offre de formation.
     suffisante dans les différentes régions         et d’entretiens menés avec différents
     linguistiques.                                  formateurs.                                  Les formateurs interrogés estiment que
                                                                                                  la plupart des détenteurs d’animaux de
                                                                                                  rente et de chevaux suivent la formation
     Enquête exhaustive                              Offre et demande de cours                    de leur plein gré. Cela est probablement
                                                                                                  dû en premier lieu au fait que l’obligation
     Afin que les cours AC pour détenteurs de        L’offre de cours AC destinés aux déten-      de suivre la formation ne s’applique qu’à
     chiens puissent être analysés de manière        teurs de chiens est vaste et couvre tous     partir d’un certain nombre d’animaux,
     exhaustive, tous les services vétérinaires      les cantons. Concernant les animaux de       par exemple plus de cinq chevaux ou plus
     cantonaux et tous les détenteurs de             rente et les chevaux, l’offre de cours AC    de dix chèvres et moutons, ce qui n’est
     chiens enregistrés à l’OSAV ont répondu         est tout juste suffisante, alors que dans    pas le cas pour les chiens et les animaux
     à un questionnaire. Concernant l’enquête        le domaine des animaux sauvages sou-         sauvages soumis à autorisation.
     réalisée auprès des détenteurs de chiens,       mis à autorisation, elle est insuffisante,
     un échantillon représentatif a été tiré de      surtout en Suisse romande et au Tessin.
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Une majorité de                                les animaux et leurs maîtres, qui les          Un cinquième des détenteurs de
bonnes notes pour les cours                    traitent avec ménagement et respect.           chiens n’assiste à aucun cours
obligatoires                                   D’un côté, cela accroît le bien-être des       L’évaluation a en outre montré que 20 %
                                               animaux , et de l’autre, cela rassure la po-   des détenteurs de chiens ne respectaient
L’obligation de formation est approuvée        pulation. En effet, cette dernière se sent     pas l’obligation de formation. Il incombe
par la grande majorité des personnes in-       plus en sécurité avec des détenteurs de        aux cantons de contrôler le respect de
terrogées. Dans le sondage représentatif       chiens qui, pour la plupart, contrôlent        l’obligation de formation. Tous les ser-
réalisé auprès de la population résidante      mieux leur animal qu’auparavant. L’ins-        vices vétérinaires effectuent les contrôles
suisse, 87% des réponses étaient posi-         tauration de la formation canine obliga-       nécessaires, mais selon des procédures et
tives. Pour l’OSAV, il faut souligner que      toire semble avoir globalement sensibi-        manières différentes. Dans la plupart des
l’organisation, l’utilité et la qualité des    lisé la société aux questions liées à la       cantons, il est vérifié si, dans le cadre des
cours AC sont bien notées par les déten-       protection des animaux et à la sécurité.       déclarations d’accidents survenus avec
teurs de chiens. Les cours AC ne doivent                                                      des chiens agressifs ou des signalements
d’ailleurs être considérés que comme                                                          de cas de protection des animaux, les dé-
une introduction dans le cadre d’une           Points critiques                               tenteurs de chiens avaient bien respecté
éducation canine complète. La majeure                                                         l’obligation de suivre une formation ad
partie des personnes interrogées suit          Les personnes qui ont une certaine expé-       hoc. L’évaluation montre qu’un enregis-
d’autres cours par la suite. Il est intéres-   rience des chiens émettent en revanche         trement central des participants aux
sant de constater que les sujets des cri-      plus de réserves sur la formation obliga-      cours AC dans une banque de données
tiques reprises par les médias, telles que     toire. Pourtant, les services vétérinaires     nationale sur les chiens serait utile pour
le montant de la formation ou le « bu-         cantonaux et l’OSAV estiment qu’un             le contrôle de l’exécution.
siness » que représenterait celle-ci pour      cours AC doit être suivi pour tout nou-
les écoles d’éducation canine, ne sont         veau chien, chaque animal possédant des        Cours théorique avant l’achat d’un
pas considérés comme un problème. Les          caractéristiques propres qu’il convient de     chien – une base de décision
personnes interrogées font part de             maîtriser. Une formation dispensée pour        Le fait que 60 % des personnes interro-
changements positifs dans leur compor-         chaque nouvelle configuration relation-        gées possédant un chien pour la première
tement grâce à la fréquentation d’un           nelle chien-maître permettrait d’identi-       fois détenaient déjà le chien à domicile au
cours AC. La majorité des services vété -      fier de manière précoce et de traiter les      moment de suivre le cours théorique AC
rinaires cantonaux et des éducateurs           éventuels problèmes.                           doit également être considéré d’un œil
canins estime que ces formations ont un                                                       critique, car la formation doit normale-
effet bénéfique sur la conduite et l’édu-                                                     ment être suivie avant la première acqui-
cation des chiens et sur le rapport entre                                                     sition d’un chien. Le non-respect de cette
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