2016 Rapport sur la protection des animaux
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Table des matières 3 5 Avant-propos 7 Vers la détention des chèvres en stabulation libre 12 Des recherches pour plus de précision 19 Le transport des volailles – un défi logistique 22 Les cours AC sous la loupe 29 Bien-être animal et élevage 32 Expérimentation animale : qualité et transparence 38 Informer plutôt que réglementer 44 Annexe
AVANT-PROPOS Kaspar Jörger, OSAV 5 L a législation sur la protection des qu’ils assument eux-mêmes pleinement chiens. Les résultats de cette étude font animaux en vigueur se fonde sur la responsabilité du bien-être animalier. l’objet de l’un des articles du rapport avec l’idée que l’animal, comme l’être des commentaires reflétant l’avis de l’OSAV. humain, est sensible à la douleur Ce n’est pas aux autorités qu’incombe la et à l’anxiété. Cependant, cette lé- preuve de la maltraitance d’un animal ou Prenant pour exemple des travaux de re- gislation ne se limite pas à protéger le du non-respect des exigences légales mini- cherche portant sur la détention des bien-être animal : elle vise, plus globale - males. Ce sont les détenteurs qui doivent chèvres, un autre article montre com- ment, le respect de la « dignité », autre- justifier qu’ils ont les compétences et ment les dernières conclusions de la re- ment dit de la valeur propre de l’animal. les installations requises pour détenir cherche scientifique peuvent servir à et prendre en charge les animaux con- mettre à jour la documentation destinée La protection des animaux est un terrain formément à leurs besoins, et les traiter aux détenteurs. Par ailleurs, l’une des où se confrontent de multiples attentes avec tous les égards nécessaires. Cette contributions fait état de deux projets divergentes. Société, monde politique, nouvelle approche offre une solution de de recherche commandés par l’OSAV sur éleveurs, organisations de protection des rechange à ceux qui voudraient des les modalités d’application concrète de animaux : autant d’acteurs mus par des normes plus détaillées et permet d’amé- normes existantes, afin d’assurer un trai- intérêts parfois contradictoires, qui re- liorer l’exécution de la législation. tement adéquat des animaux de rente. vendiquent les uns des renforcements, les autres des assouplissements des Le principe de la responsabilisation ac- L’OSAV ne se contente pas d’élaborer textes législatifs. La vivacité de ce débat, crue des détenteurs à l’égard du bien-être son propre matériel d’information : il sou- qu’alimentent régulièrement les derniers animal a été inscrit dans la législation tient aussi les initiatives lancées par des résultats de la recherche scientifique, sur la protection des animaux lors de organisations, comme celle du Conseil et se traduit aussi par un nombre croissant la révision totale de 2008, laquelle a fait Observatoire Suisse de la Filière du Cheval d’interventions parlementaires concer- une large place à la formation et à la (COFICHEV) qui met à disposition des nant la protection animale. De plus, les formation continue des détenteurs. éleveurs de chevaux une application autorités d’exécution cantonales et les qu’elle a développée elle-même, avec une organisations de défense des animaux Depuis lors, le site Internet de l’OSAV offre foule d’informations utiles pour garantir ont tendance à exiger des dispositions une large palette d’informations dans ce le bien-être animal dans l’élevage. toujours plus détaillées pour assurer domaine. L’office a publié de nombreuses l’homogénéité de l’exécution sur le plan brochures sur les thématiques et les es- Dans le domaine de l’expérimentation suisse et la sécurité juridique dans tous pèces animales les plus diverses, et lancé animale, ce 4e rapport sur la protection les cantons. de nombreuses campagnes d’information. des animaux se focalise sur la question de la transparence des projets de re- Mais la densité normative de la législation Sur le plan de la formation, l’OSAV a re- cherche eu égard à leur qualité et à leur sur la protection des animaux atteint peu connu à ce jour quatorze concepts de applicabilité. à peu ses limites. formation à la détention et à la prise en charge d’animaux de plusieurs espèces. L’information du grand public en général C’est pour y remédier qu’une nouvelle Sept années après l’entrée en vigueur et celle des détenteurs en particulier est stratégie a été mise en place : fondée sur des nouvelles dispositions sur la forma- et restera toujours un grand défi dans le mot d’ordre « Informer plutôt que régle- tion, l’office a commandé une étude pour le domaine de la protection des animaux. menter », elle consiste à motiver les déten- évaluer l’efficacité, l’utilité et la qualité La contribution de la division Communi- teurs pour qu’ils se forment et s’informent des cours permettant d’obtenir l’attesta- cation de l’OSAV montre comment se sur les besoins de l’animal et les comporte- tion de compétences, avec en point de mire concrétise la stratégie «Informer plutôt ments caractéristiques de l’espèce, et pour les cours proposés aux détenteurs de que réglementer ».
7 Vers la détention des chèvres en stabulation libre Ces dix dernières années, l’OSAV a financé trois projets de recherche dédiés à une détention des chèvres en stabulation libre conforme à leurs besoins. Dans l'ensemble et jusqu'à présent peu de recherches scientifiques ont été menées sur ce sujet, bien qu'à l'étranger cette pratique existe depuis longtemps. Nos trois projets ont permis de faire d'intéressantes observations qui devraient contribuer à améliorer les conditions en stabulation libre. Nina Keil, OSAV
Informations complémentaires : www.osav.admin.ch > Animaux > Détention des animaux de rente > Chèvres 8 V ives, curieuses, lunatiques, tê- grimpeuses, elles sont capables de trou- Recherche en faveur de tues et bruyantes : on pourrait ver de quoi se nourrir et de fournir du lait stabulations libres se contenter de décrire les et de la viande même dans des conditions conformes aux besoins des chèvres par ces quelques adjec- très difficiles. De nombreuses races dif- chèvres tifs. En réalité, leurs comporte- férentes sont élevées sur notre sol et ments sont très variés et passionnants à convoitées pour l’exportation grâce à leur Mais comment détient-on des chèvres observer, y compris pour les profanes. robustesse, leur bonne santé et leur pro- à cornes dans une stabulation libre ? Le Si les chèvres peuvent se montrer colé- duction laitière. Autrefois, les exploita- savoir empirique des éleveurs est bien riques lorsqu’une bête de rang inférieur tions agricoles ne comptaient que de rares entendu intégré à ces réflexions. Cepen- ne leur cède pas assez vite le passage chèvres, souvent détenues à l’attache en dant, ce qui est possible sur une exploita- pour accéder au fourrage ou à une aire complément des vaches. Aujourd’hui en- tion ne fonctionnera pas forcément sur de repos convoitée, elles sont également core, le troupeau suisse moyen est consti- une autre, car de très nombreux fac- capables de nouer des contacts sociaux tué de quatorze bêtes, dont un grand teurs d’influence déterminent l’efficacité au sein d’un troupeau. Celles qui s’en- nombre restent gardées de cette façon. d’un mode d’exploitation. Les principaux tendent bien sont facilement reconnais- La tendance se dirige toutefois vers la dé- d’entre eux sont identifiés, systématique- sables, car elles restent couchées les unes tention en stabulation libre, qui corres- ment contrôlés et modifiés dans le cadre près des autres. Et certaines jouent pond beaucoup mieux au caractère vif et de la recherche, ce qui permet de déduire même les médiatrices lorsque deux sociable de ces animaux. Depuis 2008, les conditions qui s’avèrent fondamenta- membres du troupeau sont en conflit aucune nouvelle place d’attache ne peut lement pertinentes ou défavorables pour permanent. être installée, sauf dans le cadre de l’esti- les animaux. vage. Aux Pays-Bas et en France, où les troupeaux comptent souvent plus d’une Au cours des dix dernières années, l’OSAV La Suisse, pays des chèvres centaine d’animaux, la détention en sta- a financé trois projets de recherche dé- bulation libre est déjà largement répan- diés à la détention des chèvres conforme La Suisse compte de nombreux passion- due, ne serait-ce que pour des raisons à leurs besoins. Les deux premiers ont été nés de cette espèce et la détention des liées à l’organisation du travail. Ce sont consacrés au comportement social de ces chèvres y jouit d’une longue tradition. généralement des chèvres sans cornes ou bêtes et à la conception des stabulations Ces bêtes sont particulièrement adaptées des chèvres écornées qui forment ces libres pour les petits troupeaux, tandis aux régions montagneuses : excellentes troupeaux. que le troisième a examiné la fonction de
9 la cour extérieure en tant que ressource lorsque des liens sociaux se sont établis. menaçant des bêtes de rang supérieur supplémentaire pour les grands trou- Si dans les pâturages, cela ne pose géné- et l’esquive de celles de rang inférieur peaux. La suite de ce document regroupe ralement aucun problème, dans des suffisent généralement à rétablir la les principales conclusions issues de ces conditions de détention en stabulation, distance individuelle. Les attaques corpo- projets. le respect de cette distance est compli- relles sont relativement rares et se résu- qué par l’espace restreint et par la ment la plupart du temps à un coup de concentration du fourrage et de l’eau en corne dans la région du cou ou de l’épaule Le comportement social un endroit. La largeur habituelle des ou à un entrechoc des cornes. Les offen- des chèvres au cœur des places d’affouragement dans le cadre de sives par derrière avec danger de blessure réflexions la détention de chèvres laitières, de 35 à de la tétine ont surtout lieu lorsque les 45 cm à la crèche, impose une distance chèvres de rang inférieur ne peuvent pas Respect de la distance individuelle entre deux animaux qui s’avère nette- se retirer assez rapidement du fait de Les animaux de rang supérieur ont la ment inférieure à la valeur individuelle l’aménagement de la stabulation. priorité pour l’accès au fourrage, à l’eau pour de nombreux couples. Cela est très et aux meilleures places de repos. Les défavorable aux bêtes de rang inférieur Les bêtes sans cornes respectent en re - bêtes situées plus bas dans la hiérarchie et présage inévitablement des conflits. vanche en général moins strictement sont ainsi repoussées par des menaces, la hiérarchie. Une part nettement plus voire par des attaques corporelles, telles Comportement des chèvres à cornes importante des conflits prend alors la que des coups de tête ou de cornes. Si et des chèvres sans cornes forme de coups de tête dans le corps et une chèvre s’approche trop près d’une La présomption empirique selon laquelle de rebuffades mutuelles. Quelle que soit de ses congénères de rang supérieur, les chèvres à cornes seraient plus agres- donc la catégorie – chèvres à cornes ou cette dernière réagit avec défiance ou sives que leurs congénères sans cornes chèvres sans cornes –, il convient de ré- agressivité jusqu’à ce que la première n’a pas pu être confirmée scientifique- duire au minimum les attaques corpo- comprenne le message et rétablisse la ment. Ces deux types de bêtes se dis - relles grâce à un aménagement adéquat distance individuelle. Celle-ci peut for- tinguent cependant par le déroulement de la stabulation et une gestion adaptée tement varier d’un couple de chèvres à de leurs interactions agressives. Les du troupeau. Pour les chèvres à cornes, l’autre, mais est en moyenne de 80 cm chèvres à cornes préfèrent dans la majo- il faut être particulièrement attentif au environ. Néanmoins, elle peut atteindre rité des cas résoudre les conflits sans danger de blessure. 4 m ou, au contraire, être réduite à 10 cm contact corporel : le comportement
10 « Loin des yeux, loin du cœur » montre que celle-ci accepte la hiérarchie. Il est important que les places d’affoura- Dès lors qu’il est possible d’installer un Dans cette mesure, les possibilités d’es- gement offrent des possibilités d’esquive, brise-vue, même des chèvres n’ayant quive sont cruciales pour la détention en car les conflits concernant la nourriture jamais été à proximité directe l’une de stabulation libre. L’esquive doit être pos- sont inéluctables. Pour éviter les affron- l’autre, que ce soit pour dormir ou pour sible non seulement latéralement, mais tements corporels, les animaux doivent manger, sont capables de partager un également vers le haut ou vers le bas. avoir une bonne vue vers l’arrière lors- espace étroit. Cette possibilité peut être L’aménagement de l’’étable peut très bien qu’ils sont au cornadis et les bêtes de exploitée dans la stabulation ou à la tenir compte de la disposition des rang inférieur doivent pouvoir s’éloigner place d’affouragement. Des pa- immédiatement. Un cornadis à rois séparatrices au sein de l’aire palissades s’avère ainsi le plus La recherche permet de repos ou des subdivisions approprié, car il permet aux dans la zone dédiée à l’alimenta- bêtes de retirer leur tête de déterminer ce tion offrent aux animaux une pro- promptement et simplement. tection aux regards des autres. qui est en principe Lorsque le fourrage est proposé à Objectif : plusieurs endroits de la stabula- des groupes stables favorable aux chèvres tion ou qu’une place d’affourage- Les chèvres qui ont grandi en- ment en longueur est subdivisée semble et celles dont la proxi- et ce qui ne l’est pas. en différentes zones, les chèvres de mité dans l’étable entraîne des rang inférieur ont un plus grand contacts corporels se tolèrent choix et peuvent s’alimenter hors beaucoup mieux lors des repas. de la vue des bêtes de rang supé- La composition des troupeaux rieur. Quand les bêtes sont bloquées les chèvres à grimper et à sauter. Dans des devrait par conséquent rester la plus unes à côté des autres à la place d’affoura- espaces confinés, les estrades en bois stable possible sur une très longue pé- gement pour s’alimenter, des brise-vue ou les piles de bottes de paille offrent aus- riode. Le regroupement ou l’intégration offrent une protection contre les attaques, si bien une protection visuelle qu’une de chèvres étrangères au sein d’un trou- si bien que les chèvres du bas de la hié- possibilité d’esquive. Les niches de repos peau établi accroît ainsi les conflits et rarchie peuvent manger en paix. superposées par étages sur plusieurs perturbe les comportements de repos hauteurs ont fait toutes leurs preuves : et d’alimentation, surtout chez les nou- L’indispensable esquive les chèvres peuvent s’y retirer pour se dé- veaux venus. Les bêtes intégrées indivi- Pour une chèvre de rang supérieur, tendre sans être dérangées. duellement sont par ailleurs très mal l’esquive d’une bête de rang inférieur acceptées par le troupeau, ce qui affecte
11 durablement leur bien-être : elles ont à tats montrent que presque toutes les recherches sur l’agencement de l’espace peine accès au fourrage et à l’eau et, en chèvres d’un troupeau utilisent la cour architectural ont montré qu’une stabula- fonction de l’aménagement de la stabula- extérieure. Elles s’y reposent volontiers tion libre destinée à des chèvres exigeait tion, ne bénéficient parfois pas de plages ou y observent leur environnement. Elles à peine plus d’espace qu’une stabulation de repos suffisamment longues. Des me- entrent paisiblement en contact les unes entravée pour un effectif comparable dès sures du niveau de stress ont confirmé la avec les autres et utilisent souvent les lors que la troisième dimension est bien difficulté de cette situation. L’intégration brosses et poteaux pour s’y gratter. Plus exploitée. La créativité est alors de mise ; de chèvres étrangères à un troupeau en une cour extérieure est accessible et pro- il est certain que le potentiel pour vue de compléter les effectifs devrait pose d’occupations, plus les chèvres en installer des niches de repos et des s’effectuer par groupe. Les conflits sont font usage. Cependant, les chèvres sont aménagements permettant aux chèvres alors répartis sur plusieurs animaux et très sensibles aux conditions météorolo- de grimper n’est pas encore pleinement les bêtes qui se connaissent peuvent se giques. Lorsque les températures sont mis à profit sur les exploitations. soutenir mutuellement. Si une chèvre hivernales, elles évitent les courants d’air doit être séparée du troupeau pour la et lorsqu’il pleut, elles ne sortent pas L’OSAV apporte un soutien aux éleveurs mise bas ou parce qu’elle est malade, il est du tout. Ces données doivent être mieux et aux organismes de conseil agricole essentiel qu’elle puisse séjourner dans un prises en compte à l’avenir dans la pour diverses questions touchant la compartiment adjacent et garder ainsi conception et l’agencement des cours ex- détention des chèvres en stabulation un contact direct avec son troupeau. térieures, afin que ces dernières soient libre. Le site Internet de l’OSAV propose utilisées régulièrement par les animaux. en téléchargement de nombreuses fiches Une cour extérieure attrayante pour techniques, des rapports ART d’Agros- les plus grands troupeaux cope ainsi que des mémentos concernant Les deux premiers projets de recherche Planifier la stabulation libre : une détention conforme aux besoins des de l’OSAV se sont concentrés sur les de la recherche à la pratique animaux. Des exposés techniques auprès petits troupeaux. Leurs résultats ne des éleveurs, des associations et des orga- peuvent cependant pas être transposés Les conditions pour une détention nismes de conseil agricole permettront sans autre aux plus gros effectifs. Les conforme aux besoins des animaux de mettre en pratique le savoir acquis. grands élevages de chèvres proposent peuvent généralement être très bien L’évolution de la détention des chèvres en presque toujours une cour extérieure. Le intégrées dans la planification des bâti- Suisse d’ici dix années supplémentaires troisième projet de recherche vise quant ments neufs. Lors de la réaffectation s’annonce passionnante à observer. à lui à déterminer si la présence d’une des bâtiments existants, ces conditions cour extérieure peut également aider les doivent être adaptées aux caractéris- bêtes à mieux s’éviter. Les premiers résul- tiques et exigences de l’exploitation. Des
Des recherches pour plus de précision La législation sur la protection des animaux laisse à maints égards une certaine marge de manœuvre dans les questions susceptibles d’interprétation. Il s’ensuit que, dans le cadre de sa collaboration avec les services vétérinaires cantonaux et de ses échanges avec les représentants des groupes d’intérêts, la division Protection des animaux de l’OSAV est parfois confrontée à des questions que seules des études scientifiques permettent de trancher. Deux exemples de clarifications de ce genre sont présentés dans la contribution qui suit. Dans les deux cas, il s’agit du respect de la protection des animaux dans le traitement des bovins : le premier concerne l’étourdissement des buffles domestiques, le second la préparation des vaches laitières pour les expositions. Brigitte Stuber, OSAV
Informations complémentaires : Recherche : www.osav.admin.ch > L’OSAV > Mandat et missions > Recherche Étourdissement et abattage : www.osav.admin.ch > Aliments et nutrition > Sécurité des aliments > Responsabilités > Abattoirs Expositions : www.osav.admin.ch > Animaux > Transport et commerce > Manifestations et publicité Faculté Vetsuisse Berne : > Departemente & Institute > Abteilung Veterinär-Anatomie > Forschung > Publikationen (en allemand) Faculté Vetsuisse Berne : www.vetsuisse.unibe.ch > Departemente & Institute > Nutztierklinik > Abteilungen > Wiederkäuerklinik > Forschung > Publikationen (en allemand) 14 C onformément à sa stratégie, la détention de cette espèce animale, Les particularités anatomiques des l’OSAV soutient et encourage la destinée en particulier à la production de buffles requièrent un appareil recherche appliquée dans les mozzarella, des problèmes ont été consta- d’étourdissement d’un nouveau genre différents domaines de compé - tés lors de l’abattage eu égard à l’étourdis- Ce sont en premier lieu les particularités tences de l’office. Un potentiel sement : les pistolets à cheville percu- anatomiques de la tête des buffles domes- d’application élevé constitue l’une des tante habituels, tels qu’utilisés pour les tiques qui expliquent les insuffisances principales exigences de ce genre de pro- autres bovins, ne permettent pas d’étour- de l’étourdissement avec les appareils jets, car l’OSAV n’est pas seulement char- dir correctement et de manière fiable les habituels. Les os du crâne sont plus durs gé de la promotion ciblée de la recherche, buffles domestiques. et, dans la région du front, la distance mais également de la mise en application entre la peau et la surface du cerveau des résultats obtenus. Ceux-ci sont sou- L’étude a été menée par le professeur atteint jusqu’à 10 cm, donc bien 5 cm de vent utilisés pour élaborer des disposi- Michael Stoffel, responsable du départe - plus que chez nos bovins indigènes. Or, tions légales, mais ils peuvent aussi, à ment d’anatomie vétérinaire à la Faculté pour obtenir un étourdissement correct, titre de complément ou d’alternative, Vetsuisse de l’Université de Berne, en la tige perforante doit pénétrer dans s’avérer précieux pour des campagnes collaboration avec l’Institut Veterinary le cerveau. Chez le buffle domestique, il d’information et de sensibilisation ou Public Health et le Centre de physique / faudrait une longueur de tige perforante l’élaboration de règlements sectoriels. balistique forensique de l’Institut de d’au moins 13 cm. À titre de comparaison : médecine légale de l’Université de Berne, pour l’étourdissement des bovins, la lon- ainsi qu’avec le Département de méde - gueur des tiges perforantes prescrite va Étourdir les buffles domes- cine et d’imagerie forensique de l’Institut de 9 à 12 cm suivant la taille de l’animal. tiques dans le respect de médecine légale de l’Université de Mais même avec des tiges perforantes de de la protection des animaux Zurich. plus de 13 cm, les exigences ne seraient remplies que si le pistolet à tige perfo- Près de 330 buffles domestiques sont rante restait en contact permanent avec abattus actuellement chaque année en la peau durant le tir et n’était pas repous- Suisse. Peu de temps après l’apparition de sé par le recul. En raison du comporte -
15 ment à la fois timide et curieux des Compte tenu de ces enseignements, un l’OSAV sur la protection des animaux lors buffles domestiques, il est difficile de appareil d’étourdissement à balles a été de leur abattage (RS 455.110.2). En outre, remplir cette exigence. À cela s’ajoute le développé en collaboration avec l’entre- les détenteurs d’animaux, les abattoirs, fait que le retrait d’une tige perforante prise Waffen Glauser AG à Aarberg, appa- les autorités compétentes et tous les aussi longue est problématique et n’est reil qui, s’il est utilisé avec la munition autres milieux concernés devront être possible qu’au prix d’une très grande appropriée, garantit un étourdissement informés sur les connaissances acquises dépense d’énergie. conforme à la protection des animaux et et les futures prescriptions. assure en même temps que le projectile Connaissances importantes grâce ne ressorte pas de la boîte crânienne. Pour à la collaboration interdisciplinaire augmenter encore la sécurité du person- L’impact des intervalles La balistique étudie notamment le com- nel, l’appareil est muni de plusieurs dispo- prolongés entre les traites portement de pénétration de différents sitifs de sécurité. L’appareil est en outre sur les vaches laitières types de projectiles et les mécanismes de doté de deux canons, de manière à ce blessure dans les tissus biologiques. Les qu’en cas d’étourdissement manqué, un Dans le cadre des expositions avec examens menés sur les têtes de buffles deuxième tir puisse être effectué immé- concours de bétail laitier, on a régulière- domestiques morts ont montré que pour diatement après, ce qui permet de remplir ment constaté ces dernières années que des raisons purement physiques, allon- l’exigence légale sur ce point. certaines vaches étaient présentées avec ger la tige perforante (voir ci-dessus) n’est un pis très rempli lors du pointage. Les pas une mesure appropriée. Les buffles L’OSAV est en contact avec les chercheurs vétérinaires de contrôle officiels, les orga- domestiques sont donc pour le moment et les acteurs concernés pour trouver des nisations de protection des animaux et le en grande majorité étourdis avec des solutions applicables concrètement et public, mais également certains juges ont armes de poing. Mais cela donne lieu à développer les connaissances dans ce do- dénoncé cette pratique. Le « Code de l’hon- des préoccupations sérieuses quant à la maine. Il faudra notamment clarifier la neur régissant la préparation et la pré- sécurité sur la place de travail. production de cet appareil à balles d’un sentation d’animaux aux expositions de nouveau genre et préparer l’adaptation vaches laitières en Suisse » de l’organisa- correspondante dans l’ordonnance de tion faîtière des éleveurs bovins interdit
16 expressément « les intervalles prolongés au lieu des 12 heures habituelles) sur le d’entre elles, c’est-à-dire deux tiers des entre les traites qui entravent le bien-être bien-être et la santé de 15 vaches Hol- animaux, présentaient en outre un de l’animal ». Cette interdiction ainsi que stein-Frisonne. Les mêmes vaches ont été œdème du pis détecté par échographie. celle d’autres mesures pratiquées sur l’ani- soumises à l’expérience deux fois, à savoir Ces accumulations d’eau tissulaire sous mal dans le cadre des expositions ont été 90 et 150 jours après la mise-bas, afin la peau peuvent être qualifiées de nor- reprises en 2013 dans l’ordonnance sur de prendre en compte la différence des males au moment de la mise-bas et pen- la protection des animaux. Dans les dis- conditions au début et au milieu de la dant les deux jusqu’aux trois premières cussions avec la branche et les autorités lactation. Il fallait en outre définir des semaines qui suivent. Par contre, les d’exécution, il est apparu qu’il manquait paramètres qui puissent être appliqués œdèmes du pis qui apparaissent plus tar- toujours des critères objectifs pour éva- sur place aux expositions pour évaluer divement sont toujours pathologiques, luer le degré de remplissage du pis: on ne de manière objective et claire le bien-être avec différentes causes possibles. sait pas à partir de quel degré de remplis- et la santé des vaches par rapport au sage du pis, le bien-être et la santé de degré de remplissage du pis. Des modifications sont également appa- chaque vache sont affectés et cela n’a pas rues dans le lait lui-même : le nombre de été défini. L’OSAV a financé une étude L’expérience a permis de montrer que cellules inflammatoires dans le lait était pour en savoir plus à ce sujet. Cette étude 90 jours après la mise-bas, les vaches de nettement plus élevé à partir de 12 heures a été menée sous la direction du profes- l’expérience soumises à un intervalle pro- et jusqu’à 72 heures après l’intervalle seur Adrian Steiner, responsable de la Cli- longé entre les traites se montant à 24 prolongé entre les traites, ce qui indique nique des animaux de rente à la Faculté heures présentaient un comportement une charge accrue pour l’organisme. Vetsuisse de l’Université de Berne. modifié lorsqu’elles mangeaient et rumi- Les modifications décrites étaient moins naient. La distance entre les membres marquées 150 jours après la mise-bas Relevé de données détaillé et postérieurs était nettement augmentée qu’après 90 jours, ce qui s’explique par le représentatif dans le cadre d’une lorsque les vaches marchaient et se te- niveau plus élevé de la production, mais expérience sur des animaux naient debout et la fermeté du pis avait également de la charge métabolique de Les objectifs de cette étude expérimen- presque doublé. Le lait s’égouttait chez la vache laitière durant la première phase tale étaient d’étudier l’impact des inter- toutes les vaches jusqu’à la fin de l’inter- de la lactation. valles prolongés entre les traites (24 heures valle de 24 heures entre les traites. Dix
17 Les résultats fournissent les de la protection des animaux. Les déten- suisses (CTEBS) et la Faculté Vetsuisse premières approches de solution – teurs d’animaux en sont les premiers de l’Université de Berne pour mettre en l’œdème du pis en point de mire responsables : il leur incombe de veiller œuvre concrètement les résultats de ces Les résultats de ces études permettent au bien-être de leurs animaux et de les recherches. de conclure que le bien-être et la santé traiter avec ménagement. des vaches Holstein-Frisonnes Les deux exemples développés sont affectés par la prolongation ci-dessus montrent que l’étude Pour l’OSAV, il est soudaine de l’intervalle entre les scientifique de questions pra- traites de 12 à 24 heures. Le degré tiques peut contribuer de manière essentiel que les des altérations et des réactions déterminante au développement pathogènes dépend de la produc- de la législation sur la protection projets de recherche tion laitière du moment et du des animaux et à la concrétisation stade de lactation de l’animal et de son interprétation. qu’il soutient varie d’une vache à l’autre. puissent avoir des L’échographie pratiquée pour dé- tecter la formation d’œdème à des effets concrets. endroits spécifiques du pis semble être un moyen approprié, appli- cable en pratique et ménageant en même temps l’animal, pour évaluer le degré de remplissage du pis ; L’OSAV est d’avis qu’il est impératif de l’OSAV en encourage l’utilisation. Il appa- prendre des mesures pour que les ani- raît que chez les vaches qui présentent maux participant à des expositions soient un œdème, l’intervalle depuis la dernière traités avec ménagement. Des efforts sont traite est trop long, ce qui les soumet à déployés en collaboration avec la Commu- des contraintes significatives sur le plan nauté de travail des éleveurs bovins
19 Le transport des volailles –un défi logistique La durée admise pour les transports d’animaux a été fixée à huit heures dans le cadre de la dernière révision de l’ordonnance sur la protection des animaux. Pour respecter cette exigence et protéger les animaux, il est essentiel d’organiser de manière optimale le chargement et le transport des animaux. Cela vaut tout particulièrement pour les volailles, car, contrairement aux autres animaux de rente, elles doivent d’abord être placées dans des caisses de transport qui seront ensuite empilées dans un camion. Pour tenir compte de cette situation particulière, l’OSAV a élaboré en collaboration avec la branche une convention sur le transport des volailles conforme à la protection des animaux. Nadine Ringgenberg et Brigitte Stuber, OSAV
Informations complémentaires : www.osav.admin.ch > Animaux > Transport et commerce > Transport d'animaux > Exigences > « Transport de volaille » et « Animaux de rente : quand sont-ils aptes au transport ? » 20 L a modification de l’article 152a de Les volailles, p. ex. les poulets de chair, les Toutes les parties concer- l’ordonnance sur la protection des poules pondeuses ou les dindes, sont nées sont responsables animaux est entrée en vigueur le transportées dans des caisses en plas- 1 décembre 2015. Un nouvel ali- er tique spécialement conçues à cet effet Animaux aptes au transport ? néa fixe à huit heures la durée pouvant contenir chacune 10 à 30 ani- Les détenteurs d’animaux doivent éva- autorisée du transport. Cette durée in- maux. Les animaux sont le plus souvent luer si leurs animaux sont aptes au trans- clut la durée du trajet limitée par la loi et capturés et mis dans les caisses durant la port. S’il s’agit de volailles, celles qui sont les pauses éventuelles. Ces dernières ne nuit. Cela facilite leur manipulation blessées ou malades ne doivent pas être doivent pas dépasser quatre heures si les parce qu’ils sont plus tranquilles dans placées dans les caisses de transport, animaux sont maintenus dans les condi- l’obscurité et risquent moins de s’écraser mais elles doivent être soignées ou mises tions du transport, c’est-à-dire avec seule- mutuellement. Mais le défi organisation- à mort. Si les chauffeurs trouvent des ani- ment une place très restreinte et aucun nel pour les éleveurs reste de taille : ils maux blessés ou malades dans les caisses, accès à de l’eau ni à de la nourriture. Les doivent trouver suffisamment de person- ils doivent refuser de les transporter. réglementations en vigueur sur la durée nel auxiliaire compétent, entre 30 et 40 maximale de trajet fixée à six heures et personnes dans une grande exploitation. Climat adapté dans l’exploitation et sur les pauses de quatre heures admises Comme le chargement et le transport pendant le trajet n’ont pas été modifiées. Depuis une an- constituent toujours une contrainte pour Les détenteurs de volailles doivent faire née, ces deux durées cumulées ne doivent les animaux, ces opérations doivent se en sorte que le climat régnant dans le en revanche pas dépasser huit heures faire le plus calmement et avec le plus de secteur où sont empilées les caisses de (voir figure). La durée de trajet autorisée ménagement possible. Le personnel auxi- transport remplies réponde aux besoins pour les transports comptant des pauses liaire doit par conséquent bien connaître des animaux. Il faut en particulier veiller de plus de deux heures doit par consé- les animaux et leurs besoins, et préparer à ce qu’il y ait suffisamment d’air frais et quent être réduite de manière correspon- le transport de manière optimale pour une température appropriée. Dans cer- dante. pouvoir respecter l’horaire et donc la taines circonstances, un système de ven- durée de transport autorisée. tilation actif est nécessaire. Les mêmes exigences sont applicables au climat du véhicule de transport. En fonction des Exemple : conditions météorologiques et de la durée totale des pauses : 3 h température ambiante, les chauffeurs durée de trajet autorisée : 5 h (max. 8 h de durée de transport). doivent alors décider s’il est opportun d’abaisser ou de relever les bâches se trouvant sur les côtés du camion. Durée du transport maximum de 8 h Transporter les animaux avec ménagement et sans retard Pendant le trajet, les animaux sont expo- sés à des facteurs de stress supplémen- taires tels que le bruit, les secousses et les Trajet Flexible Pauses courants d’air. Il est donc important que les max. 6 h max. 4 h chauffeurs effectuent le transport si pos- sible sans prendre du retard, mais néan- Figure : le graphique montre que la durée du trajet et les pauses doivent être planifiées moins de manière à ménager les animaux. de manière à respecter la durée maximale de transport de huit heures. La mesure de la durée du transport com- mence au moment où le camion quitte
Une organisation soigneuse du chargement et du transport est nécessaire pour ménager les animaux. 21 l’exploitation et se termine au lieu de des- tues, à l’âge d’environ une année et demie. logistique du transport des volailles, tination des animaux. Lorsque des ani- Le déroulement du transport est très dif- sans que pour autant les animaux maux de plusieurs exploitations sont férent selon qu’il s’agit de poulettes, de concernés ne soient soumis à des chargés les uns après les autres sur le poules de réforme ou de poulets de chair. contraintes excessives. Il a été décidé en même véhicule, la durée de transport particulier de définir une phase supplé- maximale à respecter est celle des ani- Les poulettes sont dans la plupart des cas mentaire, non fixée au niveau légal, pour maux chargés en premier. transportées d’une grande exploitation tenir compte des conditions spécifiques d’élevage dans plusieurs petites exploita- au transport de volaille : le temps de tions de ponte : le camion s’arrête donc chargement, durant lequel les animaux Transporter des poulets plusieurs fois durant le trajet pour dé - sont rassemblés et mis dans les caisses de chair ou des poules charger les groupes d’animaux. Le défi lo- de transport. Conformément à la conven- pondeuses : deux choses gistique consiste à organiser le parcours tion passée avec la branche, les éleveurs très différentes et la remise des animaux de manière à ne doivent respecter les règles suivantes pas dépasser le temps maximal autorisé avant le transport : Les conditions applicables au transport de huit heures jusqu’à l’arrivée dans la • mettre les animaux dans les caisses de de volailles sont différentes selon le type dernière exploitation. Les poulettes sont transport dans l’obscurité ; de volailles transportées. Ces différences certes relativement robustes, mais leur • veiller à ce que le climat régnant dans sont illustrées ci-dessus à l’aide de deux stress durant le chargement, le transport le secteur où les caisses sont préparées exemples : le transport des poulets de et le déchargement doit être réduit à un pour le chargement sur le camion soit chair, d’un côté, celui des poulettes et des minimum, d’autant qu’elles doivent pou- adapté aux besoins des animaux, en poules pondeuses réformées de l’autre. voir s’adapter le plus rapidement possible utilisant une ventilation active et en Mais quelles que soient les différences, au nouveau système de détention et com- empilant les caisses avec suffisam- il est important dans tous les cas que mencer à pondre. La plupart des poules ment d’espace entre elles ; réduire le les animaux soient en bonne santé, que sont abattues après environ une année de nombre d’animaux par caisse si la cha- le personnel auxiliaire soit bien formé ponte. À ce moment-là, elles sont particu- leur est extrême. et que les caisses de transport soient lièrement sujettes aux blessures, car leur propres et sèches. squelette est affaibli par la production in- En vertu de la même convention, la me- tensive d’œufs. Les détenteurs de volailles sure de la durée de chargement com- Les poulets de chair étant le plus souvent doivent donc évaluer soigneusement si mence au moment où le premier animal conduits directement à l’abattoir, les en- leurs animaux sont aptes au transport. est chargé dans la caisse de transport et se treprises suisses qui commercialisent Une prudence extrême est de mise lors termine lorsque le chauffeur prend les la volaille ont pu adapter sans grands du rassemblement et du chargement des animaux en charge. La durée de charge- problèmes leur logistique de transport de poules de réforme. ment peut aller jusqu’à quatre heures, à manière à respecter la nouvelle exigence condition que les règles mentionnées relative à la durée de transport maximale ci-dessus sont respectées. autorisée. Vu les spécificités du transport de volailles, Une bonne coordination entre l’entre- Poules pondeuses – deux stades c’est à la branche de prise de transport et les détenteurs de d’utilisation avec deux défis différents trouver des solutions volailles est indispensable pour réduire à Bon nombre de poules pondeuses sont un minimum la durée de chargement et transportées deux fois durant leur exis- La collaboration entre l’OSAV et la branche s’assurer de ne pas dépasser la durée de tence : d’abord comme poulettes de l’ex- avicole a permis de s’assurer d’une cer- transport autorisée. ploitation d’élevage à l’exploitation de taine souplesse dans l’application de la production d’œufs, puis pour être abat- nouvelle disposition aux exigences de la
Les cours AC sous la loupe Environ sept ans après l’instauration de la formation obligatoire pour les détenteurs de chiens, l’efficacité, l’utilité et la qualité de certains cours dispensés en vue de l’obtention de l’attestation de compétences (AC) ont été évaluées, avec, en point de mire, les cours portant sur la détention de chiens, d’animaux de rente, de chevaux et d’animaux sauvages soumis à autorisation. Bien que la majorité des détenteurs de chiens aient jugé positif le cours AC auquel ils ont assisté et que, selon un sondage représentatif, plus de 80 % de la population suisse soient favorables à l’obligation de suivre une formation, le Conseil des États et le Conseil national ont décidé de supprimer l’obligation de formation AC pour les déten- teurs de chiens. Liv Sigg et Elif Hanic, OSAV
24 L’ évaluation s’est concentrée en la banque de données nationale sur les Cette situation serait essentiellement premier lieu sur les cours AC chiens. Par ailleurs, dans le cadre d’un due selon l’OSAV au nombre de per- pour détenteurs de chiens. sondage, l’opinion de 1215 personnes de sonnes intéressées. Plus la détention Chaque année, 50 000 nouveaux toutes les régions a été recueillie au su- d’une espèce animale est rare en Suisse, chiens sont enregistrés, ce qui jet de la formation obligatoire. Le taux plus il est difficile pour le petit nombre représente un nombre élevé de forma- de réponse a été particulièrement éle - de spécialistes suffisamment qualifiés tions à dispenser. Les résultats montrent vé. 18 services vétérinaires sur 22, près de proposer des cours AC qui soient ren- que de nombreux cours AC sont proposés de la moitié des éducateurs canins ins- tables. Le fait qu’il y ait plusieurs ré - sur une base régulière par les plus de 2400 crits et plus de 1300 détenteurs de gions linguistiques complique en outre éducateurs canins inscrits auprès de chiens répartis sur tout le territoire la situation et entraîne une pénurie de l’OSAV. suisse ont participé. cours. Selon l’ordonnance sur la protec- tion des animaux, il est également pos- La seconde partie de l’évaluation était La collecte de données relatives aux sible d’effectuer, au lieu de la formation consacrée aux cours AC pour détenteurs cours AC pour détenteurs d’animaux de obligatoire, un stage de trois semaines d’animaux de rente, de chevaux ainsi rente, de chevaux et d’animaux sauvages dans un élevage approprié. Du point de que d’animaux sauvages soumis à auto- soumis à autorisation s’est fondée à la vue de l’OSAV, il est donc possible de risation. Il a surtout été vérifié si l’offre fois sur un sondage réalisé auprès de combler les lacunes mentionnées en ma- de cours pour certaines espèces était tous les services vétérinaires cantonaux tière d’offre de formation. suffisante dans les différentes régions et d’entretiens menés avec différents linguistiques. formateurs. Les formateurs interrogés estiment que la plupart des détenteurs d’animaux de rente et de chevaux suivent la formation Enquête exhaustive Offre et demande de cours de leur plein gré. Cela est probablement dû en premier lieu au fait que l’obligation Afin que les cours AC pour détenteurs de L’offre de cours AC destinés aux déten- de suivre la formation ne s’applique qu’à chiens puissent être analysés de manière teurs de chiens est vaste et couvre tous partir d’un certain nombre d’animaux, exhaustive, tous les services vétérinaires les cantons. Concernant les animaux de par exemple plus de cinq chevaux ou plus cantonaux et tous les détenteurs de rente et les chevaux, l’offre de cours AC de dix chèvres et moutons, ce qui n’est chiens enregistrés à l’OSAV ont répondu est tout juste suffisante, alors que dans pas le cas pour les chiens et les animaux à un questionnaire. Concernant l’enquête le domaine des animaux sauvages sou- sauvages soumis à autorisation. réalisée auprès des détenteurs de chiens, mis à autorisation, elle est insuffisante, un échantillon représentatif a été tiré de surtout en Suisse romande et au Tessin.
25 Une majorité de les animaux et leurs maîtres, qui les Un cinquième des détenteurs de bonnes notes pour les cours traitent avec ménagement et respect. chiens n’assiste à aucun cours obligatoires D’un côté, cela accroît le bien-être des L’évaluation a en outre montré que 20 % animaux , et de l’autre, cela rassure la po- des détenteurs de chiens ne respectaient L’obligation de formation est approuvée pulation. En effet, cette dernière se sent pas l’obligation de formation. Il incombe par la grande majorité des personnes in- plus en sécurité avec des détenteurs de aux cantons de contrôler le respect de terrogées. Dans le sondage représentatif chiens qui, pour la plupart, contrôlent l’obligation de formation. Tous les ser- réalisé auprès de la population résidante mieux leur animal qu’auparavant. L’ins- vices vétérinaires effectuent les contrôles suisse, 87% des réponses étaient posi- tauration de la formation canine obliga- nécessaires, mais selon des procédures et tives. Pour l’OSAV, il faut souligner que toire semble avoir globalement sensibi- manières différentes. Dans la plupart des l’organisation, l’utilité et la qualité des lisé la société aux questions liées à la cantons, il est vérifié si, dans le cadre des cours AC sont bien notées par les déten- protection des animaux et à la sécurité. déclarations d’accidents survenus avec teurs de chiens. Les cours AC ne doivent des chiens agressifs ou des signalements d’ailleurs être considérés que comme de cas de protection des animaux, les dé- une introduction dans le cadre d’une Points critiques tenteurs de chiens avaient bien respecté éducation canine complète. La majeure l’obligation de suivre une formation ad partie des personnes interrogées suit Les personnes qui ont une certaine expé- hoc. L’évaluation montre qu’un enregis- d’autres cours par la suite. Il est intéres- rience des chiens émettent en revanche trement central des participants aux sant de constater que les sujets des cri- plus de réserves sur la formation obliga- cours AC dans une banque de données tiques reprises par les médias, telles que toire. Pourtant, les services vétérinaires nationale sur les chiens serait utile pour le montant de la formation ou le « bu- cantonaux et l’OSAV estiment qu’un le contrôle de l’exécution. siness » que représenterait celle-ci pour cours AC doit être suivi pour tout nou- les écoles d’éducation canine, ne sont veau chien, chaque animal possédant des Cours théorique avant l’achat d’un pas considérés comme un problème. Les caractéristiques propres qu’il convient de chien – une base de décision personnes interrogées font part de maîtriser. Une formation dispensée pour Le fait que 60 % des personnes interro- changements positifs dans leur compor- chaque nouvelle configuration relation- gées possédant un chien pour la première tement grâce à la fréquentation d’un nelle chien-maître permettrait d’identi- fois détenaient déjà le chien à domicile au cours AC. La majorité des services vété - fier de manière précoce et de traiter les moment de suivre le cours théorique AC rinaires cantonaux et des éducateurs éventuels problèmes. doit également être considéré d’un œil canins estime que ces formations ont un critique, car la formation doit normale- effet bénéfique sur la conduite et l’édu- ment être suivie avant la première acqui- cation des chiens et sur le rapport entre sition d’un chien. Le non-respect de cette
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