Accès restreint : déficit de contraception en Europe
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Accès restreint : déficit de contraception en Europe Un livre blanc Le présent livre blanc fait suite à l’enquête « Atlas de la contraception», menée dans 46 pays européens à propos de trois thèmes : le remboursement des contraceptifs, l’accès à des conseils de planification familiale et l’accès à des informations en ligne sur les méthodes de contraception modernes. Le groupe d’experts soutenu par l’EPF s’est penché sur les conclusions de cette étude pour rédiger ce livre blanc, qui appelle à l’action et formule des recommandations destinées à améliorer l’accès à la contraception en Europe. Je suis convaincu qu’en suivant ces recommandations – y compris les bonnes pratiques glanées un peu partout en Europe –, les pays réussiront à mettre en place un processus grâce auquel les femmes disposeront des outils et du soutien nécessaires pour accéder aux services et aux contraceptifs les mieux adaptés à leur situation et ainsi pour parvenir à l’autonomie reproductive. Cordialement, Neil Datta
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc Table des matières Page 1. 3 1a. 3 1b. 4 2. 5 3. 7 4. 8 5. 10 6. 12 7. 13 8. 14 16 2
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc 1 Introduction L’accès à une gamme complète de moyens de contraception est un droit fondamental. La contraception permet à tout un chacun de planifier proactivement le nombre d’enfants qu’il souhaite et à quel moment, et devrait dès lors constituer une priorité pour les décideurs politiques et les gouvernements. Cependant, une étude récente1 dévoile que les politiques n’ont pas progressé au rythme des évolutions sociétales qui influencent la manière dont les individus, et particulièrement les femmes, prennent leurs décisions en matière de procréation. En particulier, les politiques susceptibles d’influer sur le choix et l’accès à la contraception se sont laissées distancer par l’avènement du numérique et des nouvelles manières d’accéder à et de consommer des informations vitales, ou par les progrès scientifiques ayant mené au développement de nouveaux moyens de contraception plus efficaces. Résultat : certaines franges de la population n’ont pas aisément accès aux moyens de contraception les mieux adaptés à leurs besoins. Il est déplorable de constater que bon nombre de pays européens ne considèrent pas comme une priorité la possibilité de laisser les personnes gérer leur vie reproductive à leur guise en leur donnant accès à un libre choix de contraceptifs modernes et efficaces2. Même au 21e siècle, l’accès à des moyens de contraception modernes, efficaces et abordables représente encore et toujours un défi en Europe. Bien que 69,2 % des femmes européennes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans) mariées ou en couple aient recours à un contraceptif, force est de constater que ce taux reste inférieur à celui de l’Amérique du Nord et de la région comprenant l’Amérique latine et les Caraïbes, pour une population similaire. Cette situation entraîne un taux élevé de grossesses non désirées (GND), puisque dans la région européenne, plus de 43 % des grossesses sont considérées comme non désirées3. Ce livre blanc s’appuie sur les dernières informations tirées de l’Atlas de la contraception4 et d’autres études pertinentes pour analyser l’accès à la contraception en Europe. Il formule également des recommandations quant aux mesures que doivent prendre les pays européens pour offrir aux femmes les outils et le soutien nécessaires. Par ailleurs, deux grands domaines mériteraient de susciter davantage l’intérêt des décideurs politiques. Il s’agit des programmes de remboursement proposés par les services de santé nationaux ou par les systèmes d’assurance, ainsi que la responsabilité qui incombe aux autorités publiques d’informer correctement et officiellement leurs citoyens à propos de leurs droits et de leur santé. Actualisation des programmes de remboursement 1A dans les plans d’assurance santé nationaux Bien que la plupart des citoyens puissent décider librement de fonder une famille et d’avoir des enfants, et choisir comment et à quel moment, seuls trois pays européens, à savoir la France, la Belgique et le Royaume-Uni, offrent d’excellents programmes généraux de remboursement de la contraception5. La grande majorité des grossesses non désirées donne lieu à des avortements (souvent dangereux) ou à des naissances non désirées, et expose les femmes à des risques de santé inutiles, comme la morbidité et la mortalité maternelles6. La contraception, quelle que soit sa forme, n’est que peu, voire pas du tout remboursée dans 28 pays7. Vu le fardeau que représentent les grossesses non désirées pour les pays et le coût relativement faible des programmes de remboursement8, c’est plutôt surprenant. 3
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc Dans de nombreux pays, même dans ceux offrant une forme de remboursement généralisée pour la contraception, les programmes de remboursement sont dépassés et n’incluent pas les nouveaux moyens de contraception plus efficaces, comme les contraceptifs réversibles à longue durée d’action (LARC), à savoir les implants contraceptifs sous-cutanés et les dispositifs intra-utérins (DIU). Étant donné qu’ils sont plus sûrs et bénéficient de taux de satisfaction plus élevés que les autres méthodes contraceptives9, les LARC pourraient s’avérer plus appropriés et plus efficaces pour certaines catégories de femmes (comme les femmes sexuellement actives, mais qui ne désirent pas d’enfant à moyen terme). Cependant, ils représentent souvent un coût unique plus élevé, ce qui les rend moins accessibles à certaines femmes, en particulier celles qui pourraient en tirer le meilleur bénéfice, à savoir les femmes à faible revenu, les femmes plus jeunes comme les étudiantes, ainsi que les femmes vulnérables de par leur situation, comme les demandeuses d’asile et les réfugiées10. Il existe donc une rupture entre les méthodes de contraception idéales pour certaines catégories de femmes, leur capacité financière à y accéder et les priorités de financement des autorités publiques. En ces temps de contraintes budgétaires, les LARC constituent non seulement le moyen de contraception le plus efficace, mais aussi le plus rentable pour les systèmes de santé sur le long terme11. Il ressort d’une étude que chaque dollar dépensé dans les LARC par le secteur public revient à épargner cinq dollars sur les coûts liés aux GND12. Il est donc temps que les autorités publiques actualisent leurs programmes de remboursement à deux niveaux : tout d’abord en généralisant le remboursement des moyens de contraception de manière à ce que toutes les femmes puissent en bénéficier, et ensuite en assurant une couverture adéquate des moyens de contraception les plus efficaces, financièrement inaccessibles. Les freins financiers à la contraception et aux services médicaux y afférents peuvent nuire à la prévention des grossesses non désirées en raison de l’inaccessibilité du moyen de contraception idéal13 . 1B Déficit d’informations en ligne Toutes les femmes doivent avoir accès à des informations fiables et officielles sur la contraception afin de pouvoir choisir en connaissance de cause la méthode la mieux adaptée dans leur situation. Par ailleurs, dans certains pays et certaines régions, les mythes et tabous qui entourent la contraception restent tenaces14, comme en Europe de l’Est15 et en France avec le récent « pill scare »16. Parallèlement, l’Européen moyen se tourne de plus en plus vers les sources en ligne, émanant notamment d’autorités publiques, pour s’informer17. D’après des études récentes, les jeunes font leur éducation sexuelle en puisant des informations dans plusieurs sources, les plus connues étant les chaînes de role models sur YouTube, suivies par Wikipedia et les médias sociaux18. Or seuls 11 pays européens disposent de très bons ou d’excellents sites Web gouvernementaux offrant des informations pratiques, complètes et prouvées sur la contraception19. Les sites gouvernementaux officiels fournissant des informations sur les types de contraceptifs et sur les endroits où se les procurer représentent une dépense minime pour les gouvernements, mais peuvent faire une énorme différence pour les citoyens en quête d’informations précises. 4
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc 2 Atlas de la contraception : une étude comparative des performances des autorités publiques en matière de contraception L’Atlas de la contraception20 est un projet de recherche original mené par le Forum parlementaire européen sur la population et le développement (EPF) en collaboration avec un groupe d’experts renommés21 dans le domaine de la contraception, qui s’est penché sur les performances des autorités publiques européennes dans trois catégories : l’accès aux moyens de contraception, à des conseils de planification familiale et à des informations en ligne sur la contraception. Les résultats de l’étude sont résumés en une carte évaluant 46 pays européens. Cette initiative vise à améliorer l’accès des femmes européennes aux contraceptifs remboursés. La première édition, lancée en 2017, a été suivie d’une seconde édition publiée en mars 2018. L’idée est d’actualiser l’Atlas chaque année. Tous les pays ont été analysés au moyen de 15 critères, subdivisés en fonction des trois catégories susmentionnées. Ensuite, chaque pays s’est vu attribuer un score global correspondant à une couleur, qui va du vert au vert clair pour les pays les mieux classés, et au jaune, orange ou rouge pour les pays les moins performants. Le tableau ci-dessous donne un aperçu des différentes catégories et des critères d’évaluation. Tableau 1 : catégories de recherche de l’Atlas de la contraception Excellent Très bon Moyen Mauvais Très mauvais (>75%) (60-75%) (55-60%) (50-55%) (
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc Au vu des principales conclusions de l’Atlas de la contraception, trois pays se classent en tête des 46 pays évalués : la Belgique, la France et le Royaume-Uni. Ces pays se distinguent essentiellement des autres par le fait qu’ils disposent de programmes généraux de remboursement couvrant un large éventail de contraceptifs, y compris les LARC. Ils appliquent en outre des politiques spécifiques visant à améliorer l’accès des jeunes et des groupes vulnérables, comme les femmes à faible revenu, à la contraception. Enfin, ils bénéficient de sites Web gouvernementaux d’excellente qualité. Il n’en reste pas moins que les 46 pays évalués doivent absolument chercher à fournir des informations complètes et garantir un remboursement des contraceptifs pour améliorer l’accès à la contraception et limiter les GND. Dans l’ensemble, le score de l’Europe s’élève à 58,17, ce qui la classe dans la catégorie jaune. Ce score prouve clairement qu’il existe une belle marge d’amélioration et qu’en ce qui concerne l’accès à l’information en matière de contraception moderne et efficace, l’Europe est loin d’être le meilleur élève de la classe. Le tableau ci-dessous donne le score obtenu par chaque pays : Tableau 2 : Classification des pays selon l’Atlas de la contraception 2018 Excellent Très bon Moyen Mauvais Très mauvais (>75%) (60-75%) (55-60%) (50-55%) (
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc Les principales conclusions de l’Atlas de la contraception quant à l’amélioration de l’accès à la contraception en Europe révèlent que les pays semblent éluder les programmes de remboursement, pourtant rentables, et qu’il existe clairement un déficit d’informations en ligne. Plus particulièrement : • Seuls trois pays européens (la France, la Belgique et le Royaume-Uni) disposent d’excellents programmes généraux de remboursement de la contraception, tandis qu’ils sont 18 à fournir un remboursement limité, moyen ou complet des contraceptifs aux femmes en âge de procréer. Par ailleurs, plusieurs pays offrent un remboursement spécial pour les jeunes et pour les groupes vulnérables ; • Les programmes prévoyant le remboursement des LARC sont de puissants outils pour améliorer l’accès à la contraception et s’avèrent en outre particulièrement rentables27 ; • Les sites Web gouvernementaux proposant des informations sur les contraceptifs et sur les endroits où se les procurer ne pèsent quasi rien dans le budget des gouvernements. Ils peuvent cependant faire la différence pour les citoyens à la recherche d’informations correctes, lorsqu’on sait que la disponibilité d’informations en ligne grimpe à 72 % en présence de sites Web gouvernementaux, contre 54,5 % en présence de sites non gouvernementaux uniquement. Toujours est-il que seuls 11 pays européens sont munis de sites Web gouvernementaux de très bonne, voire d’excellente qualité. 3 Contexte: une Europe à deux vitesses L’Atlas de la contraception28 dévoile une Europe à deux vitesses en ce qui concerne l’accès à l’information en matière de contraception moderne et efficace. Dans les régions d’Europe les moins performantes, le taux de prévalence contraceptive (TPC) moderne oscille de 30 % (Caucase du Sud) à 17 % (Balkans de l’Ouest), rejoignant celui des pays en développement à faible revenu29. Ces régions aux performances médiocres se caractérisent par une attitude négligente des autorités publiques par rapport à la contraception30. Si l’on creuse un peu, on se rend compte que les fausses idées, les mythes et les préjugés quant aux moyens de contraception modernes et efficaces sont légion31. Il y a pourtant lieu de s’inquiéter car le faible recours à la contraception peut donner lieu à plusieurs problèmes sanitaires interdépendants, dont voici quelques exemples : • Les risques accrus de GND sont susceptibles d’occasionner des problèmes à long terme : les femmes confrontées à une GND sont en général plus fragiles sur le plan mental et courent un plus grand risque de souffrir d’abus physiques pendant leur grossesse32 ; • Les GND induisent des comportements négatifs en cours de grossesse, comme un retard dans les soins prénataux et une propension moindre à l’allaitement33 ; • Le manque d’accès à l’information sur les contraceptifs modernes et efficaces ouvre la voie aux GND, susceptibles de marginaliser les femmes dans le sens où elles cessent de fréquenter l’école à l’adolescence, éprouvent plus de difficultés sur le marché du travail et gagnent moins bien leur vie34. Dans les pays européens les mieux classés, le TPC moderne va de 73 % dans le nord de l’Europe à 69 % en Europe occidentale35. Bien qu’il reste des défis à relever dans ces régions, cette évolution positive 7
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc prouve que l’implication des autorités publiques est nécessaire et utile. Toutefois, dans le contexte européen, l’accès à la contraception moderne vise moins à prévenir les grossesses non désirées qu’à offrir à chacun la possibilité de choisir proactivement le moment où fonder une famille. Le mythe populaire (voire populiste) selon lequel la contraception en Europe entraîne une baisse des taux de fertilité ne tient pas la route puisque les pays offrant le meilleur accès à la contraception (la Belgique, la France et le Royaume-Uni) affichent un taux de fertilité moyen de 1,9, bien plus élevé que la moyenne de 1,5 de la Grèce, de la Biélorussie et de la Bulgarie, bons derniers de l’Atlas de la contraception si l’on exclut Andorre36. En effet, il est ressorti d’une étude de cas menée à propos de l’évolution de la politique de planification familiale en Roumanie qu’un meilleur accès aux contraceptifs modernes n’a pas entraîné de chute de la fertilité dans le pays, mais a en revanche réduit le recours à l’avortement37. En résumé : • Tous les pays européens doivent absolument chercher à fournir des informations complètes et à garantir un remboursement des contraceptifs ; Les grossesses non désirées sont un fardeau évitable pour les États européens ; • Les programmes prévoyant le remboursement des contraceptifs réversibles à longue durée d’action sont de puissants outils pour améliorer l’accès à une contraception efficace. 4 Cadre normatif international en matière de contraception Voilà bien longtemps que la communauté internationale a reconnu que l’accès à la contraception constituait un élément vital pour le développement des sociétés et pour l’épanouissement de la dignité humaine, et l’a répété dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD)38, en particulier dans les objectifs 3.7 et 5.6 relatifs à la santé reproductive et à l’accès à la contraception. L’accès à la contraception contribue à plusieurs ODD, à savoir : • ODD 3 (Bonne santé et bien-être) ; • ODD 5 (Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles) ; • ODD 8 (Travail décent et croissance économique) ; • ODD 10 (Inégalités réduites). En mai 2018, le rapport de la Commission Guttmacher–Lancet intitulé « Accélérer le progrès : santé et droits sexuels et reproductifs pour tous »39 exposait la portée du programme inachevé de la santé et des droits sexuels et reproductifs (SDSR), articulait la vision factuelle audacieuse d’un concept de SDSR ancré dans les droits humains et soulignait les avantages de l’investissement dans la SDSR, non seulement dans une perspective de santé, mais aussi au sens plus large du développement social et économique. Comme indiqué plus haut, le défi visant à améliorer l’accès à la contraception ne concerne pas uniquement les pays du sud, mais tous les pays européens aussi. Dès lors, toutes les organisations 8
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc internationales européennes ont formulé des recommandations et adopté des stratégies dans le but de trouver des solutions au problème de la contraception en Europe. Tout d’abord, dans une perspective de santé publique, le bureau régional de l’Europe de l’Organisation mondiale de la Santé a adopté un plan d’action pour la santé sexuelle et reproductive : « Mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en Europe – ne laisser personne de côté » en septembre 201640, qui soulignait que, malgré les progrès accomplis au cours des 20 dernières années, il subsiste de nombreux obstacles à la mise en œuvre intégrale des initiatives sur lesquelles ont débouché les rencontres du Caire41 et de Beijing42, et les conférences d’examen qui les ont suivies. Le plan d’action mettait une fois de plus l’accent sur le droit de chacun à jouir du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre – un état de complet bien-être physique, mental et social, et pas seulement une absence de maladie ou d’infirmité43, et appelait les États à s’efforcer de réaliser pleinement le potentiel de chacun en matière de santé et de bien-être sur le plan sexuel et reproductif. L’Objectif 2.2 de ce plan d’action vise à répondre à davantage de besoins insatisfaits en matière de contraception, notamment en s’attaquant, par un recours aux médias, aux mythes et idées fausses autour de la contraception, en fournissant des informations fondées sur des bases factuelles et en supprimant tous les obstacles médicaux et financiers inutiles pour en améliorer l’accessibilité44. Dans une perspective de développement, la division pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale du Fonds des Nations Unies pour la population a adopté un cadre stratégique régional pour la sécurité contraceptive 2017-2021 intitulé « Advancing contraceptive choices and supplies for universal access to family planning in Eastern Europe and Central Asia »45 (Promouvoir les choix contraceptifs et les moyens de contraception pour garantir un accès universel à la planification familiale en Europe de l’Est et en Asie centrale). Cette stratégie, qui couvre 17 pays en Europe de l’Est et en Asie centrale, a réaffirmé que l’accès à des services de planification familiale de qualité est crucial pour garantir le respect des droits reproductifs dans le monde et vital pour tenir la promesse des ODD et du Programme 2030. Les instances politiques européennes ont aussi clairement pris position sur le problème, à commencer par le Conseil de l'Europe : l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté une résolution46 invitant les États à assurer l'accès des femmes à une contraception « de coût raisonnable, adaptée et choisie » . En outre, en décembre 2017, le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Nils Muižn ieks, a publié une série de recommandations47 adressées aux États, soulignant que le refus de fournir des informations sur la contraception ou de rembourser les contraceptifs peut constituer une discrimination envers les femmes. Ces recommandations attirent également l'attention sur les implications particulières pour l'accès des jeunes à la contraception si les barrières financières ne sont pas levées. Bien que la contraception ne fasse pas partie des compétences de l’Union européenne, le Parlement européen a adopté plusieurs résolutions en la matière : • Résolution du Parlement européen du 10 mars 2015 sur les progrès accomplis en matière d’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Union en 201348, insistant sur le fait que les femmes doivent avoir le contrôle de leur santé et de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès aisé à la contraception. • Résolution du Parlement européen du 9 juin 2015 sur la stratégie de l’Union européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes après 201549, réitérant l’appel visant à assurer des services de qualité, adaptés sur le plan géographique et facilement accessibles dans le domaine de la santé et des droits sexuels et reproductifs, et à garantir la disponibilité d’un avortement et de dispositifs de 9
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc contraception légaux et sûrs, et priant la Commission d’inclure la santé et les droits sexuels et reproductifs dans sa prochaine stratégie de l’Union en matière de santé. • Résolution du Parlement européen du 8 septembre 2015 sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne50, invitant les États membres à reconnaître le droit d’accéder à des contraceptifs modernes et sûrs et à l’éducation sexuelle dans les écoles. Toutes les recommandations politiques et directives non contraignantes des institutions internationales et européennes à propos de la contraception pointent dans la même direction : les acteurs gouvernementaux doivent et sont tenus de prendre des mesures proactives pour faciliter l’accès à la contraception, tant du point de vue des droits de l’homme que de la santé publique. 5 Sur la voie de l'amélioration : 10 recommandations En se fondant sur les études récentes et sur les recommandations et orientations émanant d’organismes internationaux, les autorités publiques peuvent prendre des mesures concrètes pour aider les citoyens à exercer leur choix reproductif en mettant à leur disposition des services librement accessibles et une gamme complète de contraceptifs et d’informations51. En ce qui concerne les systèmes de santé nationaux, et en particulier le remboursement des contraceptifs : 1. Il convient d’étendre les programmes de remboursement des moyens de contraception à toutes les personnes en âge de procréer, et plus spécifiquement à celles qui n’auraient qu’un accès limité à la contraception (les adolescents et les groupes vulnérables). De plus, dans certains pays52, le mariage est une condition sine qua non pour accéder au remboursement ou disposer de contraceptifs gratuits. Cette condition ne trouvant aucun fondement dans la santé publique, ces pays devraient lever ces barrières de manière à ce que les jeunes et les personnes non mariées puissent également bénéficier de la protection de la santé qu’offre la contraception. 2. Il convient d’intégrer les programmes de remboursement dans les politiques relatives aux soins de santé et de garantir qu’ils soient fondés sur des recherches et sur des preuves, compte tenu de leur rentabilité, de leur efficacité et de leur taux de réussite à long terme. Cette approche devrait réduire le fardeau que représentent les grossesses non désirées et limiter les contraintes budgétaires pesant actuellement sur les systèmes de soins de santé et de sécurité sociale. Il importe d’inclure les méthodes contraceptives modernes et efficaces (comme les LARC) dans les programmes de remboursement afin d’en tirer des bénéfices à long terme, tant sur le plan économique que social. Bien que tous les pays atteignent un score relativement correct en ce qui concerne la fourniture de conseils, il reste une marge d’amélioration, comme en témoignent les contributions de la société civile, des bénéficiaires et des patients : 3. Dans certains pays, il devient de plus en plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez un médecin spécialisé dans les services de planification familiale (généraliste ou gynécologue), comme les cliniques sont débordées et les délais d’attente peuvent atteindre plusieurs semaines53. Dès lors, les pays devraient prendre des mesures pour réduire les délais d’attente pour les consultations de planification familiale. 4. Il convient de rendre les services spécialisés facilement disponibles et accessibles, en particulier dans les zones rurales/reculées54, afin de garantir que les femmes n’aient pas à attendre/voyager pour leurs consultations et visites médicales. 10
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc 5. Il importe de prévoir des visites régulières chez le gynécologue/le médecin généraliste/la sage-femme. Il ressort d’une étude menée à l’échelle mondiale55 que les patients remettent souvent en question leurs choix contraceptifs (lorsqu’ils ont besoin d’un renouvellement de prescription par exemple). Des visites régulières peuvent dès lors avoir une importance cruciale dans l’optimisation de la compréhension des choix et des besoins contraceptifs de chacun56. 6. Il importe aussi de déstigmatiser et démystifier la contraception et de fournir des conseils et informations scientifiques fondés sur des preuves. Un troisième domaine dans lequel une amélioration serait bienvenue est celui des exigences de prescription relatives à la contraception. En particulier : 7. Il convient d’assurer que les exigences de prescription soient claires et concises et efficacement mises en œuvre dans les pays qui en font usage. 8. Quiconque doit pouvoir se procurer une contraception d’urgence sans prescription57. Enfin, le dernier domaine d’amélioration est la mise à disposition d’informations en ligne et les mesures que les autorités nationales peuvent mettre en place pour garantir la fourniture d’informations précises, fiables et officielles d’une manière proche de celle dont les citoyens accèdent à l’information. Dès lors : 9. Il importe que les outils en ligne fournissent des informations sur une large gamme de moyens de contraception modernes et efficaces. Actuellement, 9 pays européens mettent à disposition des informations insuffisantes sur la contraception, en se limitant à présenter 5 ou 6 méthodes contraceptives, ou ne fournissent aucune information à ce sujet58. 10. L’optimisation de l’offre d’informations en ligne sur la contraception peut rapidement et facilement contribuer à améliorer la situation en Europe, notamment en touchant davantage les jeunes. La mise à disposition d’informations par les organes gouvernementaux et l’amélioration des sources en ligne sont des moyens efficaces et rentables pour un pays d’améliorer son score59, puisqu’il relève de la responsabilité de l’État de fournir des informations claires et précises sur les moyens de contraception disponibles et sur les possibilités légales de remboursement de la population. Certains pays, comme la France, disposent déjà de ressources gouvernementales en ligne d’excellente qualité60. 11
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc 6 Conclusion Même au 21e siècle, l’accès à des moyens de contraception modernes, efficaces et abordables représente encore et toujours un défi en Europe. Dans les régions d’Europe les moins performantes, le taux de prévalence contraceptive moderne oscille de 30 % (Caucase du Sud) à 17 % (Balkans de l’Ouest), rejoignant celui des pays en développement à faible revenu. Des barrières financières et sociales entravent l’accès des personnes non mariées, des jeunes et des femmes vulnérables aux services contraceptifs. En Europe, 43 % des grossesses sont non désirées, un fardeau qui peut être évité. La contraception, quelle que soit sa forme, n’est que peu, voire pas du tout remboursée dans 28 pays. Enfin, il existe clairement un déficit d’informations en ligne et, dans les pays qui en fournissent, les informations sur la santé sexuelle peuvent s’avérer incorrectes ou faire l’objet de mythes ou de fausses idées. Dès lors, tous les pays européens doivent absolument chercher à fournir des informations complètes et à garantir un remboursement des contraceptifs. En particulier, seuls 11 pays européens disposent de très bons ou d’excellents sites Web gouvernementaux offrant des informations pratiques, complètes et prouvées sur la contraception. Il faudrait que d’autres pays suivent leur exemple pour permettre aux citoyens d’accéder à des informations claires et précises. Les gouvernements doivent étendre leurs programmes de remboursement à toutes les personnes en âge de procréer et assurer une couverture adéquate des moyens de contraception les plus efficaces, financièrement inaccessibles. Par exemple, les contraceptifs réversibles à longue durée d’action sont plus sûrs, les plus efficaces et bénéficient de taux de satisfaction plus élevés que les autres méthodes contraceptives. Ils pourraient aussi devenir les plus rentables pour les systèmes de santé sur le long terme. En suivant ces recommandations – y compris les bonnes pratiques glanées un peu partout en Europe –, les pays réussiront à mettre en place un processus grâce auquel les femmes disposeront des outils et du soutien nécessaires pour accéder aux services et aux contraceptifs les mieux adaptés à leur situation. 12
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc 7 Qui sommes-nous? Le Forum parlementaire européen sur la population et le développement (EPF) est un réseau de parlementaires européens qui s’attachent à protéger la santé sexuelle et reproductive des personnes les plus vulnérables, dans leur pays comme l’étranger. Nous sommes d’avis que les femmes doivent toujours avoir le droit de choisir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir et toujours bénéficier de l’éducation ou des autres moyens nécessaires pour exercer ce droit. Pour en savoir plus, consultez le site epfweb.org ou suivez @EPF_Pop_Dev sur Twitter. #ContraceptionAtlas Vous trouverez de plus amples informations sur l’Atlas de la contraception sur contraceptioninfo.eu Contact European Parliamentary Forum on Population & Development Rue Montoyer 23, 1000 Bruxelles, Belgique Téléphone: +32 (0)2 500 86 50 secretariat@epfweb.org 13
Limited Access: Europe’s Contraception Deficit – A White Paper 8 Contributions et remerciements Cette initiative émane du Forum parlementaire européen sur la population et le développement (EPF) et d’un groupe d’experts spécialisés dans le domaine de la santé et des droits sexuels et reproductifs, qui ont formulé les questions et imaginé la structure de l’Atlas de la contraception. L’EPF a bénéficié du soutien financier de MSD pour organiser l’étude originale et indépendante présentée dans l’Atlas, ainsi que du MSD Global Innovation Centre pour la visualisation des conclusions. L’EPF remercie les nombreux experts et organisations nationales spécialisées qui ont contribué à collecter les données présentées dans l’Atlas, y compris Third.-i. La portée et le contenu de l’Atlas européen de la contraception relèvent de la seule responsabilité de l’EPF. Nous tenons à remercier les experts suivants pour leur soutien indéfectible à propos du sujet traité, ainsi que pour leur expertise, leur feed-back et leur contribution aux principaux objectifs et messages de l’Atlas de la contraception : Anciens membres du groupe d'experts Ms Ana Rizescu Ms Ariella Rosansky YouAct MSD Le groupe d'experts actuel Dr Georgios Papadomanolakis Dr Jacques de Haller Médecins du Monde (Greece) Standing Committee of European Doctors (CPME) Ms Adriana Pereira Ms Sophie Noya YouAct MSD Ms Marta Diavolova Prof Marleen Temmerman UNFPA EECARO Aga Khan Development Network Prof Medard Lech Senator Petra De Sutter European Society of Contraception Belgian Senate, University of Ghent and Reproductive Health 14
ACCESS TO SUPPLIES & COUNSELLING AVAILABILITY OF ONLINE INFORMATION AVAILABILITY OF ONLINE INFORMATION ACCESS TO MODERN CONTRACEPTION ACCESS TO SUPPLIES & COUNSELLING PRESCRIPTION REIMBURSEMENT COUNSELLING REQUIREMENTS TYPE OF ONLINE INFORMATION USER FRIENDLINESS CITIZENSHIP) IS NOT A BARRIER (UNEMPLOYED, LOW-INCOME) MINORITY LANGUAGES IN THE FOR ADOLESCENTS (UNTIL 19) HORMONAL CONTRACEPTION SAME WEBSITE (IF RELEVANT) VISUALIZATION OR EASE OF LEVEL OF REIMBURSEMENT FOR VULNERABLE GROUPS LOGISTICAL INFORMATION SPECIAL REIMBURSEMENT SPECIAL REIMBURSEMENT FINANCIAL INFORMATION WITHOUT PRESCRIPTION NEED FOR THIRD-PARTY LEGAL STATUS (MARITAL, EASE OF FINDING THE LEVEL OF AVAILABLE, SELF-ADMINISTERED CONTRACEPTIVES AND AFFORDABLE CONTRACEPTION TYPE OF ONLINE AVAILABILITY OF OF EMERGENCY CONSULTATION INFORMATION AVAILABILITY ACCESSIBLE, NAVIGATION NUMBER OF CONSENT WEBSITE Albania 52.5 77.7 Superior to other Yes Yes Superior to other No Yes Yes (illegal) No 6.6 Gov't supported integrated 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websites Weak Not available Insufficient No Good Good Belarus Belgium 90.1 84.8 Similar to other Yes Yes Superior to other No Yes Yes (legal) No 100.0 Gov't supported standalone website Superior Exceptional Exceptional Yes Exceptional Exceptional Belgium Bosnia-Herzegovina 49.0 51.9 No reimbursement No No Less than other No Yes Yes (legal) Yes (illegal) 43.5 Other online resources Standard Insufficient Insufficient No Good Good Bosnia-Herzegovina Bulgaria 41.9 36.9 No reimbursement No No No reimbursement Yes (indirect consent) Yes Yes (legal) No 50.9 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Insufficient No Good Good Bulgaria Croatia 57.9 73.6 Similar to other No No Similar to other No Yes Yes (legal) Yes (legal) 29.0 Non-gov't supported websites Insufficient Insufficient Insufficient No Insufficient Insufficient Croatia Cyprus 45.3 49.8 No reimbursement No No Similar to other No Yes Yes (legal) No 37.1 Non-gov't supported websites Weak Insufficient Good No Good Insufficient Cyprus Czech Republic 50.7 49.8 No reimbursement No No Similar to other No Yes Yes (legal) No 52.3 Non-gov't supported websites Standard Insufficient Insufficient Yes Good Exceptional Czech Republic Denmark 59.1 61.2 No reimbursement No Yes Superior to other No Yes Yes (legal) No 55.1 Gov't supported integrated website Superior Insufficient Insufficient Yes Good Good Denmark Estonia 70.6 67.9 Less than other Yes No Similar to other No Yes Yes (legal) No 75.5 Gov't supported standalone website Superior Insufficient Exceptional Yes Exceptional Exceptional Estonia Finland 55.2 52.1 No reimbursement No No Superior to other No Yes Yes (legal) No 60.7 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Insufficient Yes Exceptional Exceptional Finland France 90.1 84.8 Similar to other Yes Yes Superior to other No Yes Yes (legal) No 100.0 Gov't supported standalone website Superior Exceptional Exceptional Yes Exceptional Exceptional France FYROM 50.6 53.7 No reimbursement No No No reimbursement No Yes Yes (legal) Yes (legal) 44.9 Non-gov't supported websites Standard Insufficient Insufficient No Good Good FYROM Georgia 45.1 47.1 No reimbursement No No Less than other No Yes Yes (legal) No 41.5 Other online resources Superior Not available Not available Yes Insufficient Exceptional Georgia Germany 75.7 62.4 No reimbursement Yes No Superior to other No Yes Yes (legal) No 100.0 Gov't supported standalone website Superior Exceptional Exceptional Yes Exceptional Exceptional Germany Greece 38.2 48.5 No reimbursement No No Similar to other Yes (indirect consent) Yes Yes (legal) Yes (illegal) 19.4 Other online resources Insufficient Not available Insufficient Yes Insufficient Insufficient Greece Hungary 44.9 38.0 No reimbursement No No Similar to other No Yes Yes (illegal) No 57.4 Non-gov't supported websites Standard Insufficient Good No Exceptional Exceptional Hungary Iceland 52.8 49.8 No reimbursement No No Similar to other No Yes Yes (legal) No 58.3 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Insufficient Yes Good Exceptional Iceland Ireland 65.0 60.1 Less than other No Yes No reimbursement No Yes Yes (legal) No 74.0 Gov't supported standalone website Superior Insufficient Exceptional No Exceptional Exceptional Ireland Italy 55.8 52.1 No reimbursement No No Superior to other No Yes Yes (legal) No 62.5 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Good Yes Good Exceptional Italy Kosovo 67.4 82.0 No reimbursement Yes Yes Superior to other No Yes Yes (legal) Yes (legal) 40.7 Gov't supported integrated website Standard Insufficient Insufficient No Insufficient Insufficient Kosovo Latvia 58.6 57.7 Less than other No No Similar to other No Yes Yes (legal) No 60.5 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Good Yes Insufficient Exceptional Latvia Lithuania 50.1 43.6 No reimbursement No No Similar to other Yes (indirect consent) Yes Yes (legal) No 62.1 Non-gov't supported websites Weak Good Exceptional Yes Exceptional Good Lithuania Luxembourg 73.9 79.3 Less than other Yes Yes Superior to other No Yes Yes (legal) No 63.9 Gov't supported standalone website Superior Insufficient Insufficient Yes Good Exceptional Luxembourg Malta 52.2 49.8 No reimbursement No No Similar to other No Yes Yes (legal) No 56.6 Gov't supported standalone website Superior Not available Insufficient Yes Exceptional Exceptional Malta Moldova 68.6 68.9 No reimbursement Yes Yes Similar to other Yes (direct consent) Yes Yes (legal) Yes (legal) 67.8 Non-gov't supported websites Superior Good Exceptional Yes Good Insufficient Moldova Montenegro 48.6 53.7 No reimbursement No No No reimbursement No Yes Yes (legal) Yes (legal) 39.5 Non-gov't supported websites Standard Insufficient Insufficient Yes Insufficient Insufficient Montenegro Netherlands 77.6 70.2 Less than other Yes No Superior to other No Yes Yes (legal) No 91.1 Gov't supported integrated website Standard Exceptional Exceptional Yes Exceptional Exceptional Netherlands Norway 77.9 71.4 No reimbursement Yes Yes Superior to other No Yes Yes (legal) No 89.7 Gov't supported integrated website Superior Exceptional Good Yes Good Exceptional Norway Poland 44.8 35.2 Less than other No No Similar to other Yes (direct consent) Yes Yes (illegal) No 62.5 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Good Yes Good Exceptional Poland Portugal 69.1 74.5 Similar to other No Yes Superior to other No Yes Yes (legal) No 59.0 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Good Yes Exceptional Good Portugal Romania 57.9 52.1 No reimbursement No No Superior to other No Yes Yes (legal) No 68.4 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Exceptional No Exceptional Exceptional Romania Russia 42.8 42.9 No reimbursement No No Similar to other No Yes Yes (illegal) Yes (illegal) 42.6 Other online resources Superior Insufficient Insufficient No Insufficient Insufficient Russia Serbia 55.7 54.7 No reimbursement No No Similar to other No Yes Yes (legal) Yes (illegal) 57.5 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Good No Exceptional Good Serbia Slovakia 48.1 39.1 No reimbursement No No Similar to other Yes (direct consent) Yes Yes (legal) No 64.4 Non-gov't supported websites Standard Good Insufficient No Exceptional Exceptional Slovakia Slovenia 60.8 63.1 Similar to other No No Similar to other No Yes Yes (legal) No 56.5 Non-gov't supported websites Standard Insufficient Good Yes Good Exceptional Slovenia Spain 70.1 57.7 Less than other No No Similar to other No Yes Yes (legal) No 92.9 Non-gov't supported websites Superior Exceptional Exceptional No Exceptional Exceptional Spain Sweden 71.0 75.7 Similar to other Yes No Superior to other No Yes Yes (legal) No 62.5 Non-gov't supported websites Superior Insufficient Good Yes Good Exceptional Sweden Switzerland 57.4 52.1 No reimbursement No No Superior to other No Yes Yes (legal) No 67.2 Gov't supported standalone website Superior Insufficient Exceptional Yes Good Good Switzerland Turkey 61.2 57.7 Less than other No No Similar to other No No Yes (legal) Yes (legal) 67.7 Non-gov't supported websites Standard Good Exceptional No Exceptional Good Turkey Ukraine 59.3 71.2 Less than other Yes Yes Similar to other Yes (direct consent) Yes Yes (legal) Yes (illegal) 37.5 Non-gov't supported websites Insufficient Insufficient Insufficient Yes Good Good Ukraine United Kingdom 87.6 82.4 Similar to other Yes Yes Similar to other No Yes Yes (legal) No 97.1 Gov't supported integrated website Superior Exceptional Exceptional Yes Exceptional Exceptional United Kingdom Who is behind This initiative is powered by the European Parliamentary Forum on Population & Development (EPF) in partnership with Third-I and group of experts in sexual and reproductive health and rights who designed the questions and structures. EPF benefitted from the financial support of MSD to undertake original and independent research which is presented in the Atlas and the MSD Global Innovation Centre for the the Atlas? visualization of the findings. EPF is grateful to the numerous expert national organisations and individuals who contributed to gathering the data presented in the Atlas. The scope and content of the European Contraception Atlas is the sole responsibility of the European Parliamentary Forum on Population & Development (EPF).
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc Références Informations sur la contraception Pour de plus amples informations, consultez le site contraceptioninfo.eu ou suivez @ContraceptInfo sur Twitter. #ContraceptionAtlas Notes de fin 1. Contraception Atlas, 2018: https://www.contraceptioninfo.eu/sites/contraceptioninfo.eu/files/epf-contraception_ atlas-online.pdf last accessed 31/08/2018 2. C ontraception Info, “Resources”, 2018: https://www.contraceptioninfo.eu/node/5 3. Guttmacher Institute, “New study finds that 40% of pregnancies worldwide are unintended”, 2014: https://www. guttmacher.org/news-release/2014/new-study-finds-40-pregnancies-worldwide-are-unintended last accessed 31/08/2018 4. Contraception Atlas, 2018: https://www.contraceptioninfo.eu/sites/contraceptioninfo.eu/files/epf-contraception_ atlas-online.pdf last accessed 31/08/2018 5. Contraception Atlas, 2018: https://www.contraceptioninfo.eu/sites/contraceptioninfo.eu/files/epf-contraception_ atlas-online.pdf last accessed 31/08/2018 6. European Society of Contraception and Reproductive Health (ESC) and International Federation of Gynecology and Obstetrics (FIGO) “The Global Epidemic of Unintended Pregnancies”, https://www.figo.org/sites/default/files/ uploads/general-resources/FIGO_ESC_Unwanted%20Pregnancy%20Slides.pdf last accessed: 14/09/2018 7. Ibid. 8. Foster DG, Rostovtseva DP, Brindis CD, Biggs MA, Hulett D, Darney PD. Cost Savings From the Provision of Specific Methods of Contraception in a Publicly Funded Program. American Journal of Public Health. 2009;99(3):446-451. doi:10.2105/AJPH.2007.129353. 9. NHS, “How effective is contraception at preventing pregnancy?”, 2017: https://www.nhs.uk/conditions/contraception/ how-effective-contraception/, last accessed 29/08/2018 10. Janssens, K. et al., Sexual and Reproductive Health and Rights of Refugee Women in Europe, 2005: https://core.ac.uk/ download/pdf/55811729.pdf last accessed 05/09/2018 11. Henry N, Schlueter M, Lowin J, et al. Cost of unintended pregnancy in Norway: a role for long-acting reversible contraception J Fam Plann Reprod Health Care 2015; 41:109-115. https://srh.bmj.com/content/41/2/109 last accessed 04/09/2018 12. F oster, Diana Greene et al. “Cost Savings From the Provision of Specific Methods of Contraception in a Publicly Funded Program.” American Journal of Public Health 99.3 (2009): 446–451. PMC. Web. 14 Sept. 2018. 13. International Planned Parenthood Federation European Network, “Barometer of Women’s Access to Modern Contraceptive Choice in 16 EU Countries”, 2015: https://www.ippfen.org/sites/ippfen/files/2017-04/IPPF%20EN%20 Barometer%202015%20contraceptive%20access.pdf last accessed 31/08/2018 14. Ibid. 15. International Planned Parenthood Federation European Network and United Nations Population fund, “Key Factors Influencing Contraceptive Use in Eastern Europe and Central Asia”, 2012 http://ba.unfpa.org/sites/default/files/pub- pdf/Rep_Keyfactorsinflcontractusein7ctries_Dec2012_0.pdf last accessed 31/08/2018 last accessed 31/08/2018 16. Institut national d’études démographiques, Fifty years of legal contraception in France: diffusion, medicalization, feminization, 2017: https://www.ined.fr/en/everything_about_population/demographic-facts-sheets/focus-on/ cinquante-ans-de-contraception-legale-en-france/ last accessed 05/09/2018 17.European Commission, “Digital Economy and digital society statistics at regional level”, 2017: https://ec.europa. eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Digital_economy_and_digital_society_statistics_at_regional_level last accessed 31/08/2018 16
Accès restreint : déficit de contraception en Europe - Un livre blanc 18. Döring, N. (2017, May 15-16). Young people and the use of online media: Implications for sexuality education. Presentation at BZgA / WHO Conference “SE:LFIE – Sexuality Education: Lessons Learned and Future Developments in the WHO European region”, Berlin, Germany 19. C ontraception Atlas, 2018: https://www.contraceptioninfo.eu/sites/contraceptioninfo.eu/files/epf-contraception_ atlas-online.pdf, last accessed 29/08/2018 20. Ibid. 21. See page 10 22. except Ukraine 23. except Albania 24. except Albania 25. except Andorra and Poland 26. except Andorra and Belarus 27. Henry N, Schlueter M, Lowin J, et al. Cost of unintended pregnancy in Norway: a role for long-acting reversible contraception J Fam Plann Reprod Health Care 2015; 41:109-115. https://srh.bmj.com/content/41/2/109 last accessed 04/09/2018 28. Contraception Info, 2018: https://www.contraceptioninfo.eu/node/7 : The Contraception Atlas map clearly demonstrates the division between the western and the eastern European countries, with the western countries clearly having better policies and online information about contraceptive supplies 29. Ibid. 30. International Planned Parenthood Federation European Network and United Nations Population fund, “Key Factors Influencing Contraceptive Use in Eastern Europe and Central Asia”, 2012 http://ba.unfpa.org/sites/default/files/pub- pdf/Rep_Keyfactorsinflcontractusein7ctries_Dec2012_0.pdf last accessed 31/08/2018 31. International Planned Parenthood Federation European Network, “Barometer of Women’s Access to Modern Contraceptive Choice in 16 EU Countries”, 2015: https://www.ippfen.org/sites/ippfen/files/2017-04/IPPF%20EN%20 Barometer%202015%20contraceptive%20access.pdf last accessed 31/08/2018 32. Gipson J, et al. The effects of unintended pregnancy on infant, child and parental health: a review of the literature, Studies in Family Planning 2008;39(1):18-38. 33. Logan C, et al. The consequences of unintended childbearing – a white paper. Child Trends; 2007. 34. S onfield A, et al. The social and economic benefits of women’s ability to determine whether and when to have children. New York: Guttmacher Institute; 2013. 35. United Nations, “Trends in Contraceptive Use Worldwide”, 2015: http://www.un.org/en/development/desa/ population/publications/pdf/family/trendsContraceptiveUse2015Report.pdf last accessed 30/08/2018 36. UNFPA, World Population Dashboard, 2017: https://www.unfpa.org/data/world-population-dashboard last accessed 04/09/2018 37. Horga M, Gerdts C, Potts M, The remarkable story of Romanian women’s struggle to manage their fertility J Fam Plann Reprod Health Care 2013;39:2-4. United Nations, Sustainable Development Goals, 38. https://www.un.org/sustainabledevelopment/sustainable- development-goals/ last accessed 04/09/2018 39. The Lancet, “Accelerate progress—sexual and reproductive health and rights for all”, 2018: https://www.thelancet. com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(18)30293-9/fulltext?code=lancet-site last accessed 37/08/2018 40. World Health Organisation, “Action Plan for sexual and reproductive health: towards achieving the 2030 Agenda for Sustainable Development in Europe – leaving no one behind”, 2016: http://www.euro.who.int/__data/assets/ pdf_file/0018/314532/66wd13e_SRHActionPlan_160524.pdf last accessed 31/08/2018 17
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