AGIR SUR MA SANTÉ PAR L'ACTIVITÉ PHYSIQUE & UNE ALIMENTATION SAINE - NUTRITION ET CANCER
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NUTRITION ET C ANCER AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE & UNE ALIMENTATION SAINE Edition : Mars 2018
Activité physique & Alimentation saine SOMMAIRE Partie I - Agir sur ma santé par l’activité physique • Activité physique, de quoi parle-t-on? 6 • Contexte 7 • Bénéfices de l’activité physique 8 • Recommandations et conseils pratiques 14 • Conclusion 21 Partie II - Agir sur ma santé par une alimentation saine • Manger est un plaisir 26 • Surveiller son poids 27 • Les aliments 28 • Repères de consommation et intérêts nutritionnels 32 • Les compléments alimentaires 38 • Questions / Réponses 40 • Conclusion 47 • Pour en savoir plus 52 Rédaction: Pr Martine DUCLOS, Chef de service de la médecine du sport au CHU de Cler- mont-Ferrand et Directrice scientifique de l’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité. Dr Bruno RAYNARD, Chef de l’unité transversale Diététique et Nutrition, Gustave Roussy. 2 Thomas GINSBOURGER, Coordonnateur national des Pôles Sport & Cancer Fédération Nationale CAMI Sport & cancer. Magali PONS, Responsable du service de Diététique du DISSPPO, Gustave Roussy. Nous remercions chaleureusement le groupe des relecteurs. Activité physique & Coordination : Marie LANTA & Anne TAQUET, Ligue nationale contre le cancer Alimentation saine
AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE & UNE ALIMENTATION SAINE « Mangez, bougez ». La campagne de communication est connue en France, mais nous ne savons pas forcément comment l’appliquer concrè- tement, a fortiori dans le cadre de la prévention des cancers et après un cancer. Quelles sont les relations entre activités physiques, alimentation et cancer ? Nous sommes submergés par les informations mais il est parfois difficile de séparer le vrai du faux. De nombreuses données scientifiques permettent de prouver les effets bénéfiques de l’activité physique et d’une alimentation saine pour prévenir certains cancers et, en cas de cancer, de mieux vivre pendant et après les traitements, de diminuer le risque de récidive. Les preuves scientifiques de leur efficacité mettent en évi- dence le rôle de ces thérapeutiques non médicamenteuses pour prévenir de nombreuses maladies - dont certains cancers. Quelques exemples chiffrés : 20 à 25 % des cancers évitables sont attribuables aux facteurs nutrition- nels. Si les femmes pratiquaient une activité physique régulière, 25% des can- cers du sein, de l’endomètre et du côlon (femmes et hommes) pourraient être évités. Ajouter une alimentation équilibrée à la pratique d’une activité physique régulière permettrait de prévenir 38% des cancers du sein. Agir pour sa santé, c’est avant tout : manger équilibré, bou- ger régulièrement et rester assis moins longtemps et moins souvent…sans oublier qu’une bonne dose de plaisir est né- cessaire pour maintenir sur le long terme ces comportements 3 favorables à la santé. Par ailleurs, les progrès dans les traitements des cancers permettent au- jourd’hui à un grand nombre de personnes de guérir ou de vivre de nom- breuses années avec un cancer. Être acteur de sa santé en choisissant Activité physique & Alimentation saine
de pratiquer une activité physique qui nous plait, permet de mieux vivre l’après-cancer. Il n’est jamais trop tard pour être actif et les résultats de l’activité phy- sique démarrée pendant et après les traitements des cancers sont ex- trêmement positifs mais insuffisamment connus : l’activité physique ré- gulière est associée à une diminution en moyenne de 40% du risque de récidive ou de décès des cancers du sein, du colon et de la prostate. L’activité physique trouve aussi sa place à toutes les étapes de la maladie pour réduire la fatigue et les douleurs. L’objectif de cette brochure est de vous fournir des clés pour vous don- ner envie de pratiquer une activité physique et pour vous aider à avoir une alimentation équilibrée pour être en bonne santé et, en cas de survenue d’un cancer, pour mieux vivre pendant et après la mala- die. Mais aussi de lutter contre les idées fausses. Vous trouverez dans cette brochure la plupart des réponses aux ques- tions que vous pouvez vous poser. Elles sont fondées sur les dernières preuves scientifiques. Professeur Martine Duclos 4 Activité physique & Alimentation saine
Partie 1 (Thomas GINSBOURGER ) AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE SOMMAIRE • Activité physique, de quoi parle-t-on? 6 • Contexte 7 • Bénéfices de l’activité physique 8 • Recommandations et conseils pratiques 14 • Conclusion 21 • Glossaire* 22 • Bibliographie 23 5 Activité physique & Alimentation saine
« ACTIVITÉ PHYSIQUE », « EXERCICE PHYSIQUE », « SPORT », « ACTIVITÉ PHYSIQUE ADAPTÉE », « SÉDENTARITÉ » : DE QUOI PARLE-T-ON ? Le nombre de nouveaux cas de cancers d’activité physique ou sportive et 78% en France en 2017 est estimé à 399 500 ne sont pas suffisamment actifs [5]. [1]. Trois millions de personnes environ Dans cette brochure, nous ferons le ont, ou ont eu, un cancer au cours de choix de parler d’activité physique au leur vie. Depuis 2007, les cancers sont la sens large puisque cette notion englobe première cause de mortalité en France. celles d’exercice physique*, de sport* et Les principaux cancers en France sont d’activité physique adaptée*. ceux du sein, du côlon et du poumon Nous nous baserons sur la définition chez la femme, et ceux de la prostate, de l’activité physique la plus répandue du côlon et du poumon chez l’homme. dans le monde de la santé [6] : « en- Néanmoins, nombre d’entre eux pour- semble des mouvements corporels pro- raient être prévenus par des change- duits par la mise en action des muscles ments de mode de vie [2]. La préven- squelettiques et entraînant une aug- tion de leur survenue et de leur récidive mentation substantielle de la dépense représente donc un véritable enjeu de énergétique au-dessus du métabolisme santé publique où l’activité physique de repos » [7]. joue un rôle démontré par de multiples Cette définition inclut non seulement études scientifiques [3]. l’activité physique dite de loisirs (foo- Or, un Français sur deux ne sait pas que ting, randonnée, activités compéti- l’activité physique peut aider à prévenir tives...), mais aussi celle liée aux dé- de nombreuses maladies [4]. De plus, placements actifs (à pied ou à vélo), 51% des Français ne pratiquent pas au travail (prendre les escaliers plutôt 6 Activité physique & Alimentation saine
AGIR SUR MA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE que l’ascenseur, marcher lors d’appels d’ordinateur ou de télévision téléphoniques...) et aux tâches domes- est un très bon indicateur tiques du quotidien (ménage, bricolage, de la sédentarité. jardinage...) [10]. L’activité physique inclut donc tous les mouvements effectués dans la vie quo- tidienne et ne se réduit pas à la seule pratique sportive. La sédentarité se définit comme une situation de très faible dépense énergé- tique, proche de la dépense énergétique de repos, correspondant au maintien d’une position assise ou allongée [11]. Le temps passé devant un écran CONTEXTE Historiquement, l’activité physique a une dizaine d’années, de nombreux ex- longtemps été considérée comme « né- perts et institutions n’ont eu de cesse faste » [12] ou « interdite » par le corps de souligner ses bienfaits tout au long médical aux personnes malades [13]. du parcours de vie des individus, qu’ils Aujourd’hui, l’idée reçue qui voudrait soient en bonne santé ou confrontés à qu’une personne ayant un cancer se la maladie [2, 3, 14, 15, 16, 17, 18, 19, repose tout au long de son parcours de 20 et 21]. L’activité physique fait égale- soin reste tenace. Le sujet de l’activité ment l’objet de plusieurs Plans de santé physique n’est pas assez abordé dans la publique (Plan National de prévention relation soignant / soigné, voire même par l’Activité Physique ou Sportive, ignoré [14]. Plans Nationaux Nutrition Santé, Plans régionaux Sport-Santé Bien-être, Plans Or, l’activité physique a de nombreux 7 Cancer…). bénéfices, que ce soit pour les per- sonnes en bonne santé, pour les per- Mais quels sont précisément les béné- sonnes à risques de développer un can- fices de l’activité physique dans le cadre cer ou pour celles atteintes de cancer, en des cancers ? cours ou après traitement. Ainsi, depuis Activité physique & Alimentation saine
BÉNÉFICES DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE [11] BÉNÉFICES SUR LE RISQUE tate [31]. DE SURVENUE D’UN CANCER COMMENT EXPLIQUER QUE ET SUR LA PRÉVENTION DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉDUISE LA RÉCIDIVE D’UN CANCER CES RISQUES ? L’activité physique est associée à une di- • En agissant sur certains méca- minution des risques de survenue, prin- nismes biologiques cipalement, des cancers du côlon [22], du sein [23], de l’endomètre [24] et du L’activité physique va essentiellement poumon [25]. Cette réduction du risque agir sur trois éléments : certaines hor- est en moyenne de 20 à 30% selon les mones, l’inflammation et l’immunité. cancers. Pour en savoir plus… Elle peut diminuer aussi principalement • Tout d’abord, l’activité physique agit les risques de récidive de cancers du sur certaines hormones sexuelles : côlon [26], du sein [27] et de la prostate - Les œstrogènes sont un facteur de [28]. Cette réduction du risque est en risque des cancers du sein [32] et de moyenne de 40 à 60% selon les can- l’endomètre [33], alors que la Sex cers. Hormone Binding Globulin (SHBG) diminue la concentration des œstro- BÉNÉFICES SUR LA SURVIE gènes dans le sang et donc, indirecte- Débutée après un cancer, l’activité phy- ment, dans les tissus (c’est une proté- sique est associée à la réduction de ine qui « encapsule » les hormones et deux risques : celui de décéder de ce diminue leur forme libre donc active) cancer et celui de décéder prématuré- [34]. ment de n’importe quelle autre patho- Or l’activité physique diminue la logie que son cancer (par exemple, d’un sécrétion d’œstrogènes et aug- diabète ou de maladies cardio-vascu- mente celle de SHBG dans le cas de ces deux cancers [35 8 laires : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral). et 36]. - L’activité Ces deux risques sont diminués en physique moyenne de 30 à 40% pour les cancers agit éga- Activité physique du côlon [29], du sein [30] et de la pros- lement sur & Alimentation saine
BÉNÉFICE DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE certains facteurs de croissance tu- nisme, ils sont capables de tuer sélecti- morale, tels que l’Insulin-like Growth vement les cellules tumorales). Factor 1 (IGF-1): • On peut également évoquer d’autres L’insuline et l’IGF-1 stimulent la pro- mécanismes plus spécifiques à certains lifération cellulaire [37] alors que cancers. l’Insulin-like Growth Factor Binding Protein 3 (IGF-BP3) est une protéine - Pour le cancer du côlon, l’activité qui diminue l’activité de l’IGF-1 (en physique entraine une accélération se liant à l’IGF-1, l’IGF-BP3 l’em- du transit intestinal, ce qui réduit le pêche d’agir sur les tissus) [38]. temps d’exposition de la muqueuse Or, l’activité physique diminue la digestive aux aliments cancérigènes résistance à l’insuline [39] et la sé- et augmente les prostaglandines F crétion d’IGF 1, et augmente celle [3] (molécules qui non seulement ac- d’IGF-BP3 [40], principalement pour célèrent le transit intestinal mais qui les cancers du côlon, du sein, de l’en- inhibent également la prolifération domètre et de la prostate [41]. des cellules cancéreuses coliques). • Ensuite, l’activité physique attenue - Pour le cancer du poumon, l’activité les phénomènes inflammatoires, es- physique diminue la concentration de sentiellement dans les cas de cancers produits cancérigènes dans les pou- de l’endomètre, de la prostate et du mons et le temps d’exposition entre poumon [41]. En effet, elle augmente la le tissu pulmonaire et les agents can- sécrétion d’adiponectine* - qui favorise cérigènes [41]. Rappelons cependant l’apoptose* - alors qu’elle diminue celle que l’activité physique n’annule en de leptine - qui est mitogène*. aucun cas les effets nocifs du tabac et que la prévention du cancer du • Enfin, pour la plupart des cancers, poumon passe avant tout par l’arrêt l’activité physique stimule nos défenses de ce dernier. immunitaires [41]. Elle augmente no- tamment le nombre et l’activité • En ayant des conséquences des macrophages (dont physiques le rôle est de détruire les débris cellulaires et L’activité physique améliore également les agents pathogènes la composition corporelle (qui est le rapport entre la masse grasse, c’est-à- 9 comme les bactéries, les para- sites ou les virus) et dire les cellules adipeuses, et la masse des lymphocytes maigre, c’est-à-dire les muscles et les Natural Killer os) et augmente les capacités physiques (première ligne de (l’endurance, la force musculaire, la sou- défense de l’orga- plesse, l’équilibre et la coordination). Activité physique & Alimentation saine
BÉNÉFICE DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE et de l’Indice de Masse Corporelle (IMC)[44]. Pour en savoir plus… Ensuite, l’activité physique améliore La prise trop importante de poids la condition physique (c’est-à-dire la après un cancer est un facteur de quantité maximale d’activités phy- mauvais pronostic, notamment car la siques qui peut être réalisée) en aug- masse grasse sécrète de la leptine* mentant les capacités physiques. Ainsi, (dont on rappelle qu’elle est mito- la pratique d’une activité physique ré- gène). La masse grasse est aussi un gulière améliore les capacités aérobies lieu de transformation des hormones (c’est-à-dire la capacité à maintenir le (androgènes) produites par les glandes plus longtemps possible une activité corticosurrénales en estrogènes ce qui physique d’une intensité constante) favorise le développement et/ou la [45], la force musculaire [46] et la sou- récidive des cancers hormono-dépen- plesse [14]. L’activité physique permet dants. Or, l’activité physique prévient ainsi d’enrayer l’apparition précoce la prise de masse grasse et augmente d’un essoufflement, d’une fatigue et la masse maigre [42], notamment en de difficultés à maintenir l’intensité et augmentant la masse musculaire [43]. la durée de son effort. Elle permet ainsi un contrôle du poids 10 Activité physique & Alimentation saine
BÉNÉFICE DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE Paroles de personnes malades (1) « L’activité physique, c’était l’occasion trampoline : à chaque fois que je fais pour moi de récupérer physiquement. de l’activité physique, je rebondis vers C’est aussi du renforcement muscu- une énergie qui se gonfle de plus en laire et ça permet de se maintenir en plus » (Corinne). forme » (Cécile). « J’ai besoin de souplesse et ça c’est « Au niveau musculaire, l’activité phy- très important. Quand on fait de l’acti- sique permet de détendre les muscles vité physique on s’assouplit donc on a et de les refaire travailler. Au niveau moins mal » (Sylvie). du souffle aussi, du cœur, c’est béné- (1) Afin d’étayer les bénéfices de l’acti- fique » (Nathalie). vité physique en cancérologie, des per- « L’activité physique m’aide à re- sonnes malades pratiquant des activités prendre de la force. Donc on devient physiques au sein des Comités de la plus autonome : je n’ai plus besoin de Ligue contre le cancer ont été interrogés quelqu’un pour m’aider à me relever sur leurs ressentis. Les verbatim de cette parce que j’ai retrouvé un peu de mus- brochure sont extraits de ces entretiens. culation. Moi, je verrais ça comme un • En diminuant certains effets fatigue en oncologie [14]. En effet, elle secondaires des traitements réduit en moyenne la fatigue de 68% pendant les traitements et de 62% La fatigue est le symptôme le plus fré- après les traitements [54], notamment quent chez les personnes en cours de car elle baisse le taux des cytokines et traitement (radiothérapie, chimiothé- qu’elle casse le cercle vicieux du dé- rapie et hormonothérapie), touchant conditionnement qui provoque souvent jusqu’à 99 % d’entre elles [49]. L’une le sentiment « d’être fatigué de ne rien de ses caractéristiques est de pouvoir faire ». persister durant des mois, voire des années après la fin du traitement [50] L’activité physique peut également di- sous la forme d’un syndrome de fatigue minuer d’autres effets secondaires spé- chronique [51]. Cette fatigue est notam- cifiques à certains cancers : 11 ment due à l’augmentation du taux de • Pour le cancer du sein, les douleurs arti- cytokines (qui sont des molécules sécré- culaires représentent un effet secondaire tées par les cellules cancéreuses) [52]. chez 33 % à 74% des patients après Or, aucun médicament ne permet de la hormonothérapie [55]. Or, l’activité phy- traiter efficacement [53]. L’activité phy- sique diminue ces arthralgies [56]. Activité physique sique est le seul traitement validé de la & Alimentation saine
BÉNÉFICE DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE Toujours pour le cancer du sein, le lym- d’hospitalisation de 5 jours en moyenne phœdème, souvent appelé le syndrome [61]. Elle permet également une meil- du « gros bras » (augmentation du vo- leure récupération et une diminution lume de la main, du bras, voire du thorax des complications postopératoire [62]. du coté opéré, chronique et difficile à • Pour le cancer de la prostate, l’activité traiter, qui entraine une dysfonction par- physique peut diminuer d’éventuelles fois importante avec une gêne physique rectorragies (hémorragies d’origine di- et fonctionnelle) touche environ 20% gestive) [63], même si elles sont une des femmes en cas de curage axillaire* conséquence peu fréquente des radio- classique et entre 5 % et 8 % avec la thérapies. technique du ganglion sentinelle* [57]. Or, l’activité physique, à partir du mo- On notera également que l’activité phy- ment où elle est adaptée, n’est ni un sique pourrait être associée à une meil- facteur de risque [58], ni un facteur leure observance des traitements [16]. d’aggravation [59] du lymphœdème, ce qui remet en question les idées et • En améliorant la qualité de conseils habituellement donnés aux pa- vie tientes, à savoir ne pas bouger leur bras L’activité physique améliore le bien-être [60]. C’est au contraire, le mouvement [64 et 65], l’estime de soi [66], l’image de ce bras et de l’épaule du côté opé- corporelle [67], le sommeil [68] et la so- ré qui sont maintenant recommandés, ciabilité [69]. Elle diminue l’anxiété [64] sous la surveillance d’un professionnel, et la dépression [70] et augmente l’au- au moins au début. tonomie dans la vie quotidienne [71]. • Pour le cancer du poumon, il a été montré qu’un programme d’activité physique de quatre semaines avant la chirurgie pouvait diminuer la durée Paroles de personnes malades (1) « L’activité physique permet de rester « L’activité physique permet d’atté- en bonne santé et de pouvoir sup- nuer les contractures musculaires que 12 porter des traitements qui entrainent l’on a avec les traitements » (Natha- des tas de conséquences au niveau lie). articulaire, au niveau musculaire... » « Je crois que l’activité physique per- (Nathalie). met de digérer un peu les produits Activité physique qu’on nous a injectés » (Virginie). & Alimentation saine
Paroles de personnes malades (1) Rompre l’isolement « Avec l’activité physique j’ai l’impres- sion de dégager du positif alors que « L’activité physique, c’est surtout je suis arrivée en étant toujours dans pour rencontrer des gens » (Sylvie). l’idée de la maladie. Ça fait du bien « Ça fait du bien de rencontrer des au moral. Ça m’aère l’esprit. C’est un personnes qui ont eu un cancer, de moyen de détente, d’évasion, de lâ- se retrouver un petit peu… parce cher prise, pour penser à soi » que c’est vrai qu’on discute de notre (Corinne). parcours entre nous. Et puis ça fait du Se réapproprier son corps bien de parler à des gens qui ont vécu la même chose. On se fait des copines. « J’avais besoin de l’ac- Je suis encore en arrêt maladie donc tivité physique pour l’activité physique me permet de voir me stimuler, pour me du monde » (Nathalie). redonner du pep’s et pour me retrouver « L’activité physique, c’est surtout dans mon corps » pour sortir de chez moi. Parce qu’on (Nathalie). « En fai- a une phase où on se replie un peu, sant de l’activité phy- donc c’est pour sortir de la maison, sique, j’avais la volonté et aussi voir d’autres malades. Le fait de me retrouver, de retrou- de pouvoir partager des choses avec ver confiance en mon corps, des gens qui ont eu le même parcours, de retrouver mes forces, de qui ont partagé des souffrances com- me tonifier. Parce que mon munes, c’est important. On papote, on corps je ne le connais plus discute, on s’échange des tuyaux, des après mon traitement de adresses… » (Christiane). chimiothérapie » S’occuper de soi (Corinne). « Quand vous êtes en activité phy- (1) Afin d’étayer les bénéfices sique, vous oubliez tout le reste. de l’activité physique en can- Ça permet de lâcher prise, de vous cérologie, des personnes malades 13 concentrer sur soi, de se faire du bien, pratiquant des activités physiques au sein des de faire quelque chose de ludique. Je Comités de la Ligue contre le cancer ont été suis venue pour le bien-être psycholo- interrogés sur leurs ressentis. Les verbatim de gique que ça m’apporte » (Nathalie). cette brochure sont extraits de ces entretiens. Activité physique & Alimentation saine
RECOMMANDATIONS ET CONSEILS PRATIQUES L’activité physique a donc de nom- dessous desquelles il n’y aurait pas breux bienfaits avant, pendant et de bénéfice. après un cancer. Mais que faire pour en bénéficier ? Autrement dit, quelles En effet, des béné- sont les recommandations internatio- fices sont ob- nales en la matière ? servés à partir de 10 minutes Pour être en bonne santé d’activité Les recommandations d’activité phy- physique sique pour prévenir la survenue des d’affilée, cancers sont semblables à celles ce qui veut adressées à la population générale dire, d’une pour maintenir ou améliorer son état part, « qu’il de santé [72]. Ces recommandations vaut mieux faire un sont au nombre de trois. Il est conseil- peu, plutôt que de ne rien lé de les associer entre elles. faire », et, d’autre part, que l’on peut répartir ces 150 minutes Recommandation n°1 [17] : de plusieurs manières (en 15 Pratiquer au moins 150 mi- fois 10 minutes ou en 5 fois 30 mi- nutes (2h30) d’activité phy- nutes par exemple). sique d’intensité modérée ou Ajoutons que la plupart des études 75 minutes (1h15) d’activité note un effet « dose-réponse » : plus physique d’intensité élevée je suis actif, plus j’ai de béné- par semaine ou un mélange fices. L’Organisation Mondiale de des deux la Santé insiste donc sur le fait d’al- Concernant cette première recom- ler au-delà des recommandations et mandation, plusieurs conseils peuvent conseille de doubler les quanti- 14 être donnés. tés conseillées pour obtenir des bénéfices additionnels. D’une part, ces durées sont des re- pères qui constituent des « opti- Outre la quantité d’activité physique, mums ». Ils sont destinés à donner la régularité est également impor- Activité physique un ordre d’idée, pas des valeurs en tante : l’idéal est d’avoir une ac- & Alimentation saine
RECOMMANDATIONS ET CONSEILS PRATIQUES tivité physique tous les jours. Exemples d’activités D’autre part, une combinaison Intensité modérée d’activités d’intensité modé- Marcher d’un bon pas rée et élevée peut être utilisée - Laver la voiture ou les vitres pour atteindre cette première - Monter lentement les escaliers recommandation. - Passer l’aspirateur Il existe des moyens simples pour - Jardiner, ramasser des feuilles déterminer si son activité est - Aérobic d’intensité modérée ou élevée - Vélo, natation « plaisir », [73]. Pendant une activité physique aquagym, frisbee, golf. modérée, vous êtes capable de par- ler, mais vous ne pouvez pas chanter Intensité élevée votre chanson préférée. Votre effort Marcher avec du dénivelé, randon- est assez important pour augmenter ner en moyenne montagne, mar- votre rythme cardiaque. A l’inverse, cher très rapidement lors d’une activité physique de forte - Bécher, déménager intensité, vous ne pouvez pas pronon- - Monter rapidement les escaliers cer quelques mots sans vous arrêter - Jogging rapide, VTT, natation pour reprendre votre souffle. Votre rapide, football ou volley-ball (et rythme cardiaque s’est fortement éle- la plupart des jeux de ballon col- vé. De plus, lors d’une activité d’inten- lectifs), sports de combat, tennis, sité modérée votre transpiration n’est squash, escalade. pas importante alors qu’elle devient Source : www.mangerbouger.fr et [74]. abondante lors d’une activité de forte intensité [74]. 15 Activité physique & Alimentation saine
RECOMMANDATIONS ET CONSEILS PRATIQUES Cette première recommandation Vous manquez de motivation ? concerne les adultes de 18 à 64 ans. À plusieurs, c’est toujours plus facile Pour les enfants et les adoles- ! Proposez à un ami, un proche ou cents de 5 à 17 ans, il est conseillé un collègue de venir avec vous. C’est d’effectuer au moins 60 minutes souvent le premier pas qui est le plus d’activité physique d’intensité difficile ! modérée à élevée par jour. Ceci Vous craignez de vous faire est d’autant plus important que les mal ? Vous pouvez choisir une activi- individus pratiquant une activité phy- té douce comme la marche, le taï-chi- sique durant leur enfance ont plus de chuan, le yoga ou l’aquagym. Dans chances d’en pratiquer une à l’âge tous les cas, avant chaque séance, adulte [75]. échauffez-vous doucement et, à la fin, Pour les personnes de 65 ans pensez à vous étirer. et plus, les recommandations sont Vous n’êtes pas à l’aise avec les mêmes que pour les 18-64 ans. votre corps et craignez le regard L’Organisation Mondiale de la Santé des autres ? Optez pour une activité précise tout de même que les per- individuelle comme la marche ou le sonnes âgées dont la mobilité est vélo. réduite devraient pratiquer une activité physique visant à amé- liorer l’équilibre et à prévenir les chutes au moins trois jours par semaine. Elle ajoute que lors- qu’elles ne peuvent pratiquer la quan- tité d’activité physique recommandée en raison de leur état de santé, elles devraient être aussi actives que leurs capacités et leur état le leur permettent. Enfin, le site www.mangerbouger.fr donne de nombreux conseils pra- 16 tiques : Vous manquez de temps ? Prendre du temps pour soi, pour se détendre, c’est aussi refaire le plein d’énergie Activité physique pour être plus efficace par la suite. & Alimentation saine
RECOMMANDATIONS ET CONSEILS PRATIQUES Vous vous découragez ? Fixez-vous der à laver les vitres ou de ranger sa des objectifs motivants et réalisables. chambre. Encouragez-le à courir ou à Ne cherchez pas la performance à aller à la piscine avec ses amis. Inscri- tout prix. Pour que l’activité physique vez-le à un sport qui lui plait. Et sur- soit un plaisir et n’occasionne pas de tout, montrez l’exemple : pour donner douleurs, il faut laisser le temps à son à votre enfant l’envie de bouger, bou- corps de s’adapter. L’important est gez avec lui ! d’aller à son rythme. Dans tous les cas, le plus important Vous n’avez pas envie de faire n’est pas de devenir un athlète, du sport ? Cela tombe bien, les oc- mais de profiter de toutes les casions à saisir dans votre vie quoti- occasions de bouger plus dans dienne ne manquent pas ! Faites vos votre quotidien. courses à pied quand c’est possible. Promenez votre chien plus souvent et Recommandation n°2 [17] : plus longtemps. Sortez prendre l’air : seul, en famille ou avec des amis, Pratiquer 20 minutes d’exer- une promenade fait toujours le plus cices de renforcement mus- grand bien. N’oubliez pas que le mé- culaire faisant intervenir les nage, le jardinage et le bricolage sont principaux groupes muscu- aussi considérés comme des activités laires deux fois par semaine physiques. Quand vous vous rendez Cette seconde recommandation in- au travail, prenez votre vélo ou ga- tègre les conseils suivants : rez votre véhicule un peu avant et Est comprise dans ces 20 minutes la terminez le trajet à pied. Descendez période d’échauffement et d’éti- une ou plusieurs stations avant votre rement. arrêt habituel et finissez le trajet en Les exercices s’effectuent généra- marchant. Préférez les escaliers aux lement sans charge (c’est-à-dire ascenseurs et escalators. avec le poids du corps, par exemple : Vous trouvez difficile pour votre faire des flexions sur place, monter enfant de faire 60 minutes d’ac- des escaliers, faire des exercices de tivité physique par jour ? Propo- gainage…) ou avec de faibles sez-lui de bouger en jouant : les aires 17 charges (on peut par exemple utili- de jeux en plein air sont un terrain ser des élastiques de type Elastiband idéal pour laisser votre enfant se pour faire du travail contre résistance). dépenser. Faites les trajets maison On sera attentif à faire travailler à - école à pied avec lui quand c’est la fois le haut et le bas du corps. possible. Demandez-lui de vous ai- Activité physique & Alimentation saine
RECOMMANDATIONS ET CONSEILS PRATIQUES Ces exercices doivent être pratiqués En conséquence, il ne suffit pas deux jours non consécutifs dans d’être actif [79]. Lors des temps la semaine. prolongés de sédentarité, une troi- sième recommandation est de faire Recommandation n°3 [17] : une pause toutes les heures, au Limiter les activités séden- mieux pour faire cinq minutes de taires (temps passé devant marche, au moins pour se lever pen- l’ordinateur, la télévision, les dant cinq minutes [80]. consoles de jeux...) Pendant ou après un cancer Avec l’industrialisation, l’urbanisa- Qui peut pratiquer une activi- tion et la mécanisation, nos sociétés té physique après un diagnos- se sont sédentarisées. Ce processus tic de cancer ? suit deux courbes de croissance suc- cessives : celle du développement des Théoriquement, toute personne, dès transports motorisés d’abord, celle de l’annonce du cancer, pendant et après la communication ensuite (télévisuelle les traitements [14]. dans un premier temps, informatique En pratique, il existe trois cas de fi- désormais). En effet, seulement 17% gure : de la population française passe 1- il n’existe aucune contre-indica- moins de 2 heures et 30 minutes par tion à la pratique d’une activité phy- jour en position assise [76]. Or, les sique correspondant aux recomman- individus qui regardent la télévision dations ci-dessus (absence de facteur entre 5 et 9 heures par jour, ont par limitant). exemple, un risque de développer un 2 - il existe une ou plusieurs cancer du colon supérieur de 54% par contre-indication(s) absolue(s)2. rapport à ceux qui la regardent 1 à 2 Dans ce cas, l’état de santé ne permet heures. [77]. pas la pratique d’une activité phy- De plus, le manque d’activité phy- sique correspondant aux recomman- sique et la sédentarité sont deux dations ci-dessus. facteurs de risque indépendants 3- il existe une ou plusieurs [78]. Cela veut dire que l’on peut être contre-indication(s) relative(s) 3 18 considéré comme sédentaire, même (existence de facteur(s) limitant(s)). si l’on pratique une activité physique Ici, en raison de leur état physique, régulière (par exemple si je vais dans mental, ou social, les personnes ne un club de sport plusieurs fois par peuvent pas pratiquer une activité semaine mais que je passe mes jour- physique dans des conditions habi- Activité physique & nées assis devant un ordinateur). tuelles. Alimentation saine
RECOMMANDATIONS ET CONSEILS PRATIQUES Dans ce troisième cas, on pratiquera Le but de ce programme sera d’at- une activité physique adaptée. teindre les mêmes recommandations On cherchera à construire un projet qu’en prévention primaire [82, 83 concerté (malade - intervenants - mé- et 84] mais en étant attentif à la decins) qui soit centré sur la personne. progressivité et l’individualisa- Ce projet débutera par un bilan ini- tion du programme d’activité tial qui permettra ensuite de conce- physique. Ainsi, l’intensité et voir un programme personnalisé la durée des séances d’activité qui prenne en compte [16] : physique seront augmentées - la personne (ses capacités phy- progressivement en fonction de siques, ses préférences, son état psy- la condition physique de départ chologique, ses attentes...), et de la réponse de chaque per- sonne. L’importance de la régularité - la maladie (stade évolutif, traite- de la pratique sera favorisée, même si ments et leur tolérance, pronostic...), les séances sont de courte durée. - l’environnement (humain et tech- nique). Par exemple, pour des personnes dé- conditionnées*, on ne cherchera pas à atteindre le repère de 150 minutes par semaine dès le début du pro- gramme. On privilégiera 1 heure par semaine (voire moins si nécessaire), pour progressivement tendre vers les 150 minutes. De la même manière, toujours pour des personnes décondi- tionnées, on privilégiera dans un pre- mier temps les activités d’intensité modérée (voire très modérées si né- cessaire). On sera également attentif aux signes susceptibles de justifier l’interruption du programme d’activité physique 4. 19 Ce programme sera conçu par un In fine, le but sera d’accompagner professionnel formé et expé- la personne pour qu’elle trouve rimenté en activité physique « son » activité physique adap- adaptée et aux spécificités des tée et « sa » façon de la prati- cancers. quer, pour ensuite la rendre ca- Activité physique & Alimentation saine
RECOMMANDATIONS ET CONSEILS PRATIQUES pable de pratiquer une activité l’exercice, insuffisance cardiaque physique ordinaire qui s’inscrive NYHA IV, troubles du rythme ventri- dans ses habitudes de vie [13]. culaire au repos ou à l’effort, toxicité neurologique supérieure au grade 2, 2- Exemples de contre-indica- métastases osseuses douloureuses ou tions absolues [81] : difficultés ostéolytiques, métastases cérébrales à respirer au repos ou dès les tous asymptomatiques. premiers mouvements d’activité physique, insuffisance coronarienne 4- Exemples de raisons pour in- non équilibrée, maladie thromboem- terrompre un programme d’acti- bolique de moins de 3 semaines, in- vité physique [81] : dyspnée sévère farctus du myocarde de moins de 3 avec fréquence respiratoire supérieure semaines, péricardite récente, sténose à 40 par minute, asthme de l’effort, aortique ou valvulopathie symptoma- pâleur ou confusion, mise en évidence tique à opérer, fibrillation auriculaire de paresthésies ou d’une toxicité rapide ou itérative, métastases céré- cutanée supérieure au grade 2, dou- brales centrales symptomatiques, toxi- leurs focalisées persistantes en cours cité hématologique de grade 3, fièvre d’exercice. supérieure à 38,5°C. 3- Exemples de contre-indica- tions relatives [81] : baisse de la pression artérielle systolique pendant Prescription d’activité physique et certificat médical de non contre-indication Depuis l’entrée en vigueur du Décret n°2016-1990 du 30 décembre 2016, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à des patients atteints d’une affection de longue durée. Cette prescription ne fait toutefois pas l’objet d’un remboursement par l’assurance maladie. Le décret identifie le type de professionnels compétents pour prendre en charge les patients en ALD en fonction des limitations fonctionnelles éventuellement induites par la maladie et les traitements. Il revient donc au médecin prescripteur de réaliser un bilan fonctionnel avec le patient afin 20 de déterminer de quelle catégorie il relève et ainsi de savoir par quel type de professionnel il peut être accompagné. Dans tous les cas, qu’il y ait prescription d’activité physique ou non, la pra- tique d’une activité physique encadrée en bonne santé pendant ou après Activité physique un cancer nécessite un certificat médical de non contre-indication. & Alimentation saine
CONCLUSION Une activité physique régulière • Elle permet aussi d’atténuer a des effets positifs tout au long les effets secondaires des traite- de la vie : ments (comme la fatigue ou les douleurs articulaires) et amé- • Elle améliore la santé et dimi- liore la qualité de vie (en amé- nue les risques de développer liorant par exemple le bien-être certains cancers comme ceux du ou l’image corporelle). côlon, du sein, de l’endomètre et du poumon. Cet effet protec- Les bénéfices d’une activité phy- teur de l’activité physique peut sique régulière sont donc nom- encore être amélioré s’il est as- breux, tant pour le corps que socié à une alimentation équili- pour l’esprit, ce qui nous invite brée. tous - malades ou non - à bouger • La survenue d’un cancer ne pour notre santé. doit pas être un frein à la pra- tique d’une activité physique raisonnée et raisonnable. Il est maintenant bien démontré que, démarrée pendant et après les traitements, elle diminue le risque de récidive de certains cancers comme ceux du sein, du côlon ou de la prostate et augmente la survie pour les ma- lades et anciens malades. 21 Activité physique & Alimentation saine
Glossaire * Activités physiques adaptées est en équilibre constant avec la pro- Ensemble des activités physiques et lifération cellulaire. sportives adaptées aux capacités de * Curage axillaire la personne. Elles sont dispensées auprès de personnes en situation de Lors de la chirurgie des cancers du handicap, vieillissantes, atteintes de sein, il consiste à retirer un ensemble maladie chronique et/ou en difficulté de ganglions lymphatiques de l’ais- sociale, à des fins de prévention, de selle. Le but est d’enlever toutes les rééducation, de réadaptation, de ré- cellules cancéreuses qui auraient pu habilitation, de réinsertion, d’éduca- se propager jusqu’aux ganglions lym- tion et/ou de participation sociale [8]. phatiques et ainsi de réduire le risque Retenons que le mot clé « adaptée » de récidive de la maladie. valorise la transformation de la pra- *Déconditionnement physique tique physique et/ou sportive pour la Processus conduisant la personne rendre accessible, dans le sens d’un malade à cesser progressivement et ajustement aux capacités et besoins souvent involontairement toute acti- des publics [9]. vité physique. [85] * Adiponectine : * Exercice physique : Hormone produite par le tissu adi- Activité physique planifiée, structurée, peux, qui est impliquée, entre autres, répétitive dont l’objectif est l’amélio- dans la régulation du métabolisme ration ou le maintien d’une ou plu- des lipides et du glucose. sieurs composantes de la condition physique [7]. * Apoptose (ou mort cellulaire programmée) * Ganglion sentinelle Processus par lequel des cellules dé- Ganglion lymphatique de l’aisselle le clenchent leur autodestruction en plus proche de la tumeur. On le retire 22 réponse à un signal. C’est l’une des pour vérifier s’il contient ou non des voies possibles de la mort cellulaire, cellules cancéreuses. Cette technique qui est physiologique, génétiquement permet de réserver le curage axillaire programmée et nécessaire à la survie aux seules tumeurs qui le nécessitent. Activité physique des organismes multicellulaires. Elle & Alimentation saine
* Leptine le contraire de ce que cherchent à Hormone peptidique parfois dite « faire les traitements anticancéreux. hormone de la faim », qui régule les * Sport réserves de graisses dans l’organisme et l’appétit en contrôlant la sensation Pratique compétitive qui nécessite de satiété une licence délivrée par une Fédéra- tion sportive. * Mitogène Qualifie une substance ou un moyen favorisant la division cellulaire. C’est Bibliographie Pour les lecteurs qui souhaiteraient consulter les références bibliographiques de cette brochure, merci de se référer à sa version électronique, accessible sur le site Internet de la Ligue : https://www.ligue-cancer.net/article/publications/brochures-cancers 23 Activité physique & Alimentation saine
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