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Département fédéral de l’économie,
de la formation et de la recherche DEFR
Approvisionnement économique du pays AEP
Gestion de crise
Analyse de la situation par l’AEP 05.07.2022
En bref : libération de réserves obligatoires de produits thérapeutiques
Point de la situation par domaine
Domaine Énergie
L’approvisionnement énergétique de la Suisse est assuré. Aucune mesure n’est requise du côté de
l’AEP. Dans le domaine du gaz naturel, des mesures sont préparées afin de pouvoir intervenir rapide-
ment en cas d’aggravation de la situation.
Électricité
L’approvisionnement en électricité est assuré.
La production d’énergie nucléaire est actuellement limitée uniquement en raison des travaux
de révision de Leibstadt (tous les autres réacteurs sont de nouveau raccordés au réseau), et
la production des centrales au fil de l’eau est revenue à la normale.
Le niveau des lacs de retenue suisses dépasse légèrement la moyenne pluriannuelle (+1 %
durant la semaine 26), mais les réserves de neige se situent à un niveau nettement inférieur à
la norme.
Une hausse importante des prix a été enregistrée sur le marché spot en raison des craintes
liées aux nouvelles restrictions de livraison de gaz. Sur les marchés à terme, le prix de la li-
vraison d’électricité en Suisse atteint un nouveau niveau record d’environ 464 EUR/MHw pour
le quatrième trimestre de l’année 2022.
La sécheresse qui frappe l’Europe centrale, la disponibilité réduite des centrales nucléaires en
France et la guerre en Ukraine continueront de générer des tensions sur les marchés de
l’électricité ces prochains mois, avec des prix vraisemblablement élevés.
Produits pétroliers
L’approvisionnement de la Suisse en produits pétroliers est pour l’instant assuré. La situation reste vo-
latile. Une péjoration de la situation, que ce soit au niveau national ou international, pourrait débou-
cher sur une pénurie et nécessiter la libération de réserves obligatoires. La division Produits pétroliers
évalue la situation toutes les trois semaines. Cette cadence serait augmentée en cas de détérioration
de la situation en matière d’approvisionnement.
Gaz naturel
L’approvisionnement de la Suisse en gaz naturel est assuré pour le moment. Actuellement, toutes les
capacités de transport par gazoduc sont disponibles sans restriction en Suisse.
Malgré l’extension des restrictions de transport, la sécurité de l’approvisionnement en Europe du Nord
reste stable à ce jour. Toutefois, la situation peut se dégrader brutalement du fait de l’incertitude liée à
l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne par le gazoduc Nord Stream 1.
Le niveau des prix demeure très élevé (env. 5x plus qu’il y a 18 mois), mais est inférieur de 50 %
aux plus hauts niveaux enregistrés durant les mois de février et mars. On observe en outre une
tendance à une augmentation continue des prix depuis le mois de mai.
La guerre en Ukraine risque d’affecter l’ensemble des chaînes d’approvisionnement européennes.
S’il devait s’avérer impossible de reconstituer les stocks européens de gaz au cours de l’été 2022
que ce soit par des mesures fondées sur le marché, ou des mesures autres, la situation en ma-
tière d’approvisionnement pourrait devenir critique à l’hiver 2022/2023.
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Gestion de crise
Bois-énergie
L’approvisionnement en bois-énergie est actuellement assuré en Suisse, la fin de la période de chauf-
fage aidant. Dans la perspective de l’hiver 2022-2023, la sécurité de l’approvisionnement sera réguliè-
rement analysée avec les associations et les entreprises de la branche, et les mesures pouvant être
prises par les entreprises privées, surtout concernant les pellets, seront examinées.
Eau potable
La sécheresse généralisée s’est nettement accentuée. Les débits des eaux de surface restent nette-
ment inférieurs à la moyenne dans presque tout le pays. Les points de mesure des eaux indiquent dé-
sormais des niveaux bas, qui ont des effets sensibles par exemple sur l’irrigation des cultures. L’ap-
provisionnement en eau potable reste toutefois assuré.
Domaine Logistique
Transport routier
Il y a suffisamment de capacités de transport routier.
Transport ferroviaire
Pas de changement par rapport à la semaine précédente. Les transports ferroviaires sont assurés
dans le pays. À l’étranger, ce sont avant tout les travaux sur l’infrastructure ferroviaire, moins que la
pandémie, qui entraînent un manque de capacités, avec, par endroits, des problèmes de performance
et de qualité du trafic. La situation reste tendue. Le secteur tente de s’adapter durablement à cette si-
tuation, qui devient l’état normal. Dans l’éventualité d’importations supplémentaires de pétrole raffiné
depuis l’Allemagne, la seule manière de libérer des capacités serait d’opérer une priorisation à
l’échelle de l’ensemble des trafics. Les capacités de transport ferroviaire à partir des ports rhénans
sont disponibles.
Transport aérien
La situation concernant les vols dans l’UE mais aussi en dehors de cette zone est très difficile pour
tous les opérateurs, avant tout en raison du manque de personnel. SWISS ne fait pas exception et
doit encore annuler des vols supplémentaires entre juillet et septembre. Les vols cargo restent pour
l’instant épargnés du phénomène.
Coronavirus : le nombre d’infections continue de grimper. Toutefois, les autorités ne prennent pas de
nouvelles mesures. Les directives s’appliquant au secteur aérien continuent de diminuer.
Ukraine : pas de changement. Les vols depuis et vers la Russie et l’Ukraine restent suspendus au
moins jusqu’à la fin août. Le trafic aérien européen est régulièrement restreint à court terme en raison
de la fermeture de voies aériennes pour des manœuvres de l’OTAN.
Navigation rhénane
Actuellement, les bateaux naviguent à plus de 55 % de leurs capacités. Le niveau des eaux diminuera
légèrement ces prochains jours.
D’une part les transports de charbon continuent d’augmenter en raison de la décision prise par l’Alle-
magne et les Pays-Bas de recourir à nouveau davantage à cette source d’énergie ; d’autre part, on
assiste à un redéploiement partiel de navires rhénans sur le Danube en vue du transport de céréales
hors de l’Ukraine, ce qui entraîne des frais élevés pour le transport de chargements secs et parfois
l’indisponibilité des navires. La situation pourrait encore s’aggraver ces prochaines semaines. Le
transport par navires-citernes, par contre, reste stable.
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Navigation maritime
La situation reste tendue dans les ports de la mer du Nord (en particulier à Rotterdam). En Chine, l’ex-
ploitation des terminaux maritimes de conteneurs s’est normalisée, y compris à Shanghai. Les retards
sont progressivement rattrapés. L’exploitation des porte-conteneurs est très élevée, celle des vra-
quiers est relativement élevée (avec une tendance plutôt à la baisse), tandis que celle des pétroliers
et des navires-citernes (GNL/GPL) reste moyenne.
La situation en mer Noire est tendue. Tous les ports d’Ukraine sont fermés, tandis que les ports
russes de la mer Noire sont ouverts et opérationnels, malgré les sanctions. Les ports de Roumanie et
de Bulgarie sont eux aussi ouverts au trafic.
Plateformes
Le transbordement des marchandises fonctionne bien dans l’ensemble, même s’il peut y avoir des re-
tards. Le transbordement sur les plateformes est fonction de la livraison (par rail/route).
Domaine Alimentation
L’approvisionnement en denrées alimentaires vitales est assuré (état au 05.07.2022).
L’OCDE et la FAO s’accordent à dire que le nombre de personnes sous-alimentées continuera d’aug-
menter si l’Ukraine et la Russie ne parviennent pas à exporter suffisamment de denrées alimentaires et
que la production mondiale n’augmente pas rapidement. Selon la FAO et l’OCDE, il est primordial de
garantir le bon fonctionnement du commerce et des marchés mondiaux pour relever les défis à court et
moyen termes. Par ailleurs, les organisations montrent qu’en raison de la croissance démographique
mondiale notamment, la consommation alimentaire mondiale augmentera de 1,4 % par an dans les
prochaines années. Parallèlement, elles estiment que la production agricole progressera de 1,1 % par
an durant cette prochaine décennie. Cela dit, une hausse durable des prix de l’énergie et des intrants
agricoles (p. ex. des engrais) pourrait entraîner une augmentation significative des coûts de production
et risquerait de limiter la croissance de la productivité et de la production dans les années à venir. Au
total, il faudrait que la productivité agricole moyenne augmente de 28 % au cours des dix prochaines
années pour que l’on puisse éradiquer la faim dans le monde.
L’Union suisse des paysans (USP) indique qu’en Suisse, le renchérissement de l’énergie et des moyens
de production ne se répercute qu’avec un certain retard sur le coût des denrées alimentaires. Selon
l’Office fédéral de la statistique, les prix n’ont augmenté que de 0,9 % en l’espace d’un an (par rapport
à mai 2021.
Domaine Produits thérapeutiques
Médicaments
L’approvisionnement en médicaments est en grande partie assuré, mais le marché est soumis à une
forte pression. La situation est critique, notamment pour les antibiotiques, les antituberculeux et les
opioïdes oraux. Certains principes actifs dont la disponibilité est limitée font l’objet d’un suivi attentif.
Le système de suivi en lien avec le COVID-19 a été rétabli en raison de la détérioration de la situation.
Matériel de protection
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Gestion de crise
L’approvisionnement est assuré. L’approvisionnement des laboratoires en consommables s’avère pro-
blématique en raison des difficultés de livraison persistantes chez un fournisseur important. Le maté-
riel en question, qui doit être compatible avec les appareils utilisés en laboratoire, est produit par des
fabricants spécifiques et n’est pas substituable.
Désinfectants et articles d’hygiène
Aucun problème n’a été constaté et l’approvisionnement est assuré.
Le marché européen est soumis à une pression supplémentaire en raison de la guerre en Ukraine
pour les biens dont la disponibilité est déjà limitée. Les répercussions sur l’approvisionnement ne se-
ront visibles que d’ici à plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dans l’éventualité où l’économie n’ar-
riverait pas à faire face. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un scénario hypothétique. Aucun nouveau pro-
blème dû à la guerre n’a été pour l’heure constaté.
Groupe de travail interdépartemental COVID-19
Il n’y a actuellement aucune demande d’achat de biens médicaux adressée à la Pharmacie de l’ar-
mée. S’agissant du personnel des services de santé, le Service sanitaire coordonné (SCC) surveille la
situation en permanence. Les unités de soins intensifs ont perdu une grande partie de leur personnel
(-20 %), ce qui a pour conséquence que le nombre de personnes qualifiées a nettement diminué de-
puis la première vague. Après les vacances d’été/durant l’automne, les médecins de famille et les
soins à domicile risquent d’être nettement plus sollicités. Aucun scénario n’a encore été élaboré pour
la prochaine vague, mais il faut s’attendre à ce que la nouvelle variante du virus affecte à nouveau da-
vantage les voies respiratoires inférieures, ce qui pourrait accroître le besoin en lits ventilés. Il con-
vient également de prévoir des médicaments nécessaires à la ventilation (propofol, myorelaxants,
analgésiques) et suffisamment de vaccins (COVID et grippe). Le paracétamol et le métamizole sous
forme orale sont eux aussi essentiels dans le domaine ambulatoire.
Variole du singe
La maladie est généralement bénigne. Présentent un risque plus élevé d’évolution grave surtout les
personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les enfants. Aucun vaccin ou médicament
contre la variole du singe n’étant autorisé en Suisse, aucune mesure n’est actuellement requise du
côté de l’AEP. Compte tenu du faible nombre d’infections et du faible risque de contamination directe
sans contact rapproché avec une personne infectée, la situation n’est pour l’heure pas jugée critique.
De plus amples informations sont disponibles sur le site internet de l’OFSP.
Domaine TIC
L’exploitation des infrastructures critiques dans le domaine des technologies de l’information et de la
communication (TIC) est actuellement assurée.
Domaine Industrie
L’approvisionnement en biens industriels est actuellement assuré. La logistique continue d’être affec-
tée par endroits.
Emballages
La disponibilité des matières premières plastiques et des emballages plastiques continue de s’amélio-
rer, et les prix s’inscrivent en baisse. La disponibilité du carton/carton ondulé s’est elle aussi amélio-
rée, et les délais de livraison ont diminué.
Palettes en bois
La disponibilité des nouvelles palettes en bois pose problème, et les prix augmentent. À cela s’ajoute
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le fait que la proportion de palettes usagées renvoyées est très faible, car de nombreuses entreprises
ont fait des achats préventifs et augmenté leur stock de palettes.
Produits chimiques
La situation est tendue, à des degrés variables selon les entreprises et les produits. Les consé-
quences sont actuellement l’allongement des délais d’attente et l’augmentation des prix. La situation
est tendue s’agissant de la disponibilité du CO2 et de l’hélium, mais les besoins peuvent encore être
couverts.
AdBlue (ammoniac)
L’approvisionnement en AdBlue est assuré. L’AdBlue utilisé en Suisse est importé avant tout depuis
l’Allemagne et l’Italie, où la production se déroule normalement. Les pénuries récentes, qui ont par
exemple touché les usines d’incinération des ordures ménagères en Italie, ont entraîné en premier
lieu des hausses de prix. Si les composés d’ammoniac utilisés pour l’épuration des fumées des usines
d’incinération venaient à manquer en Suisse également, celles-ci pourraient au besoin fonctionner
sans ammoniac. Il ne s’agirait pas de pénurie d’un bien ou d’un service vital au sens de la LAP.
Prochaine analyse de la situation par l’AEP : mardi 12.07.2022
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