APIs_as_a_Service : un truc informatique ou une stratégie métier ?
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Christophe Toulemonde Juin 2012 APIs_as_a_Service : un truc informatique ou une stratégie métier ? Cette note a pour objectif de décrypter le phénomène des interfaces programmables d’application (Application Programming Interface : API) du Cloud popularisés par les grands acteurs de l’Internet comme Amazon ou Google. Synthèse Popularisé par les grands acteurs de l’Internet et du Cloud Computing, on assiste aujourd’hui à une explosion de l’offre de services métiers. Ces APIs sont mis à la disposition de tous, les développeurs d’applications pour créer des applications à valeur ajoutée, les partenaires pour faciliter les relations avec la société et les entreprises pour supporter un métier ou une activité particulière. Du point de vue informatique, ces services métiers ne sont pas une nouveauté. Ils mettent en œuvre une technologie stable, les services Web. Si les premières implémentations ont été faites autour des standards XML et SOAP, les dernières publications dans le monde des applications grand public privilégient le langage JSON et le modèle REST. Ces services Web sont les briques de base utilisées dans la mise en œuvre d’une architecture de service SOA dans le Cloud. Du point de vue fonctionnel, on trouve principalement trois types de services disponibles : les services métiers (en mode SaaS), les services de plateforme (PaaS) et les services d’infrastructure (IaaS). Il est également intéressant de regarder le coté économique de ces services, d’analyser leur valeur métier potentielle. La publication sur Internet de services métiers peut aider l’entreprise à adapter son modèle d’affaire et à l’optimiser. Ils permettent à l’entreprise d’accompagner l’évolution irréversible des usages vers la mobilité. Mis en œuvre dans le Cloud, ils proposent la flexibilité économique du Cloud Computing en matière de répartition des coûts d’investissement et de fonctionnement. Dans le monde du grand public, mais également dans le monde des entreprises, on assiste à une multiplication de services autour du triptyque social, local et mobile, au potentiel important. La mise à disposition de services peut également fédérer le réseau de partenaires autour de l’offre et la notoriété de l’entreprise et ouvrir ainsi de nouveaux canaux de distribution. En France, nous assistons à l’émergence de ces réseaux de services métiers dans tous les domaines. Illustrée de nombreux exemples, nous analysons le phénomène sous l’angle technique et informatique mais également sous l’angle métier et donnons des recommandations. Ces différents points de vue permettront aux entreprises et leur Direction des Systèmes d’Information d’élaborer une stratégie de publication en interne ou en externe de ces services métiers. © JEMM Vision 2012 1
Table des Matières L’explosion des services métiers du nuage .............................................................................. 3 Des capacités métiers disponibles sur Internet ..................................................................... 3 Le marché des APIs du Cloud .................................................................................................. 4 Un marché visible en forte croissance .................................................................................. 4 Les APIs du Cloud vues par la DSI........................................................................................... 4 La technique des Web Services ............................................................................................ 5 Architecture de Service ......................................................................................................... 5 Services Métiers, Plateforme et Infrastructure....................................................................... 6 Un réseau de développeurs de chaque écosystème ............................................................. 6 Les APIs du Cloud vues par les métiers ................................................................................... 7 Pourquoi utiliser des APIs ? .................................................................................................. 7 Un usage universel ............................................................................................................... 7 Une vision financière............................................................................................................. 8 Un usage fédérateur ............................................................................................................. 8 Les clients de mes clients ..................................................................................................... 9 Un mariage gagnant-gagnant ............................................................................................. 10 Et en France........................................................................................................................... 10 Conclusion : L’entreprise doit-elle développer et publier ses services métiers sur le Cloud ? . 11 Avantages et inconvénients ................................................................................................ 11 Nos recommandations ........................................................................................................ 12 © JEMM Vision 2012 2
L’explosion des services métiers du nuage Toute nouvelle technologie amène avec elle son lot de concepts et sa terminologie particulière. Généralement proposés par les premiers entrants dans un nouveau marché, on assiste rapidement à leurs reprises par les autres acteurs du domaine, souvent utilisée pour décrire des réalités différentes. Avec Internet et le Web, on assiste aujourd’hui à une explosion de l’offre de services métiers, ces interfaces programmables connus sous leur acronyme anglais API (Application Programming Interface). Publiés par de nombreuses sociétés dans tous les domaines, ces réseaux de services métiers sont mis à la disposition de tous, les développeurs d’applications pour créer des applications à valeur ajoutée, les partenaires pour faciliter les relations avec la société et les entreprises pour supporter un métier ou une activité particulière. Des capacités métiers disponibles sur Internet Popularisé par Amazon, le précurseur du modèle de Cloud Computing, les principaux grands acteurs de l’Internet comme eBay ou Google ont mis à disposition du marché la première itération de leur APIs au début des années 2000. Dans la plupart des cas, ces APIs étaient limités à des fonctions de base ou des requêtes qu’un développeur pouvait utiliser dans son application. Mais aujourd’hui, la tendance est à l’ouverture et les APIS du Cloud sont devenues des capacités métiers complètes exposées sur Internet. Ils permettent à des développeurs tiers d’accéder à un service et des données informatiques mis à disposition par une entreprise afin qu’ils développent une application composite à valeur ajoutée. L’exemple classique est la fonction de géolocalisation de Google (Google Maps) utilisée dans de très nombreuses applications Web pour localiser sur une carte géographique une entité, un produit, une adresse ou un itinéraire. La figure ci-contre illustre l’utilisation de l’API de Google dans un site Web de la grande distribution. © JEMM Vision 2012 3
Aujourd’hui, ces services métiers couvrent tous les domaines techniques (vidéo, musique, téléphonie…), commerciaux (achat, publicité, paiement…), communautaires (sociaux, recommandations, jeux, blog…) mais également professionnels (informations financière, open data, médical, gestion de projet…). Le marché des APIs du Cloud Pour le coté statistique, on assiste à une progression importante des APIs disponibles sur le Web. Un marché visible en forte croissance Le site ProgrammableWeb, qui recense ces services, les APIs public du Web, a publié récemment des chiffres très éloquents sur l’engouement des entreprises dans ce domaine avec une progression de plus en plus rapide (1000 APIs ont été déclarées ces trois derniers mois dans leur répertoire pour un total de 6000). Si initialement, ces APIs étaient considérées comme des fonctions nice-to-have techniques, pas une nécessité, « la croissance [du nombre] d’APIs montre que ce n'est plus le cas. En outre, près de 15% des 360 APIs d’entreprise ont été ajoutés au cours des trois derniers mois. » Ce n’est que la part visible de l’iceberg. A ces services publics disponibles pour tout développeur d’applications, l’entreprise peut gérer une liste bien plus grande encore de services privés mis à la disposition des partenaires et ainsi que l’ensemble des services métiers internes disponibles dans le cadre de son architecture SOA. Les APIs du Cloud vues par la DSI Pour l’informatique, il n’y a pas grand-chose de nouveau sur les APIs. Elles sont utilisées depuis bien longtemps. Les interfaces fournies par un environnement comme J2EE, .Net ou ODBC permettent l'interaction des programmes les uns avec les autres. Autrefois accessible en mode Client/Serveur, elles sont aujourd’hui adressables au travers du réseau Internet. Par contre, les exigences sur la qualité de service et la sécurité sont plus importantes. Ces © JEMM Vision 2012 4
services sont publiés sur Internet et rendus disponibles à des développeurs et des utilisateurs hors du contrôle de la DSI. La technique des Web Services Vues par les développeurs d’un point de vue technique, les APIs sont des services Web, accessibles à partir d’un réseau, qui encapsulent des fonctions de back-end. Ils sont mis à disposition par leur producteur en mode SOAP ou REST utilisant JSON ou XML et intégrés dans des applications consommatrices mobiles ou Web. Si le langage XML et la technologie des Web services restent réservés aux applications composites internes de l’entreprise, REST et JSON sont les principaux standards (protocole et format de données) mis en œuvre par les services orientés consumer. La figure ci- contre1 illustre la distribution des protocoles utilisés par les services dans le monde du grand public. Si les entreprises préfèrent encore XML, c’est parce qu'elles ont mis des outils en place pour le supporter. En outre, il est important de remarquer que la complexité de XML est due à la complexité des problèmes d'échange de données en fournissant un meta language pour décrire les données. Architecture de Service Pour l’architecte du système d’information, les APIs sont les briques de base utilisées dans la mise en œuvre d’une architecture de service (SOA : Service-Oriented Architecture). Cette architecture permet de découpler au moyen d’une interface simple la consommation d’un service, accessible ici sur Internet mais plus généralement sur un réseau, de sa production par des applications de back-end. C’est pourquoi, dans ce contexte, le terme API est interchangeable avec le terme service. L’exploitation des possibilités du Cloud a amplifié la volonté des entreprises en France et ailleurs de mettre en œuvre dans leurs systèmes d’information un modèle d’architecture orientée service. 1 source ProgrammableWeb, un annuaire d’APIS Web, filiale d’Alcatel-Lucent, utilisé par une communauté de plusieurs centaines de milliers de développeurs © JEMM Vision 2012 5
Services Métiers, Plateforme et Infrastructure Enfin, du point de vue fonctionnel, on peut décrire trois sortes de services : les APIs métiers SaaS (ex : Salesforce.com Mobile) permettent d’accéder à des fonctionnalités métiers. les APIs de plateforme PaaS (ex : AWS RDB Services) permettent de compléter les fonctionnalités métiers par d’autres fonctions génériques métier (paiement, portail, publicité…) ou techniques (persistance, routage, transformation…). les APIs d’infrastructure IaaS (ex : Go Grid Load Balancer Service) permettent de gérer les ressources (calcul, stockage, réseau) disponibles pour la plateforme ou les applications. Il faut également noter que les services d’administration du Cloud sont disponibles sur tout type de nuages, qu’ils soient privés, publics ou hybrides. Par exemple, les APIs VMWare vCloud permettent de gérer le déploiement et le management des services dans des Clouds privés ou publics et de gérer leur interopérabilité. De même, Redhat et la fondation Apache proposent DeltaCloud, une API ouverte qui cache les différences des Clouds et permet de transférer des charges de travail entre différents fournisseurs. Un réseau de développeurs de chaque écosystème Si Internet et le Web ont été présentés comme une utopie centrée sur les utilisateurs, la réalité économique et technologique est passée par là pour amender ce modèle et nous assistons actuellement à une évolution marquante du monde digital qui transforme le Web ouvert et universel vers un monde d’applications plus ou moins fermées (Facebook, iTunes). La publication et le support des services métiers sur le Web permettent d’ouvrir le système d’information de l’entreprise à des développeurs spécialisés dans les grands écosystèmes fermés du Web. Ces développeurs spécialisés dans un écosystème fermé (iOS, Android, Facebook) pourront utiliser ces services dans leurs développements pour créer des applications à forte valeur ajoutée, l’entreprise pouvant se consacrer à créer une application en HTML par exemple. © JEMM Vision 2012 6
Les APIs du Cloud vues par les métiers Au-delà de l’aspect informatique de ces APIS, il est également intéressant de regarder le côté économique des services, c'est-à-dire de leur valeur métier. L’entreprise met à disposition de développeurs, partenaires, sociétés mais également utilisateurs finaux des ressources informatiques et des services métiers spécifiques. Quel est l’intérêt de l’entreprise ? On peut l’analyser suivant plusieurs angles en les illustrant par des exemples significatifs. Pourquoi utiliser des APIs ? Du point de vue stratégique, la publication de services Cloud sur Internet peut aider l’entreprise à adapter son modèle d’affaire pour l’optimiser. L’histoire de Netflix est à ce sujet riche d’enseignements. Historiquement, Netflix distribuait des films sur DVD par la poste à ses abonnés. En 2010, la compagnie américaine change de stratégie et devient fournisseur de flux vidéo sur Internet. Elle met à disposition de ses clients et partenaires plus de 800 services compatibles avec les principaux terminaux connectés (PC, Télévisions, Smartphones, Tablette, Box, Consoles de jeux, Lecteurs de DVD…). C’est à cette époque que son chiffre d’affaires explose, laissant sur le carreau son principal concurrent Blockbuster. Un usage universel Du point de vue de la mobilité, des services disponibles tout le temps, de n’importe où et depuis n’importe quel terminal permettent à l’entreprise d’accompagner l’évolution irréversible des usages en mobilité. Cette année verra plus d’accès aux ressources Internet à partir de terminaux mobiles (Smartphones, tablettes) qu’à partir de postes fixes (PC). Les magasins d’applications grand public (AppleStore, Play Store) regorgent d’applets, ces applications pour mobiles qui intègrent le mode d’utilisation du terminal (form factor) avec des services du Cloud comme le stockage (Dropbox), les échanges de message (Twitter), la géolocalisation (Foursquare), le partage de photos (Instagram), la vie de la communauté (Facebook)… © JEMM Vision 2012 7
De même, les entreprises commencent à déployer des magasins d’applications professionnels (ex : SAPStore…) afin de mettre à disposition sur les terminaux mobiles de leurs collaborateurs ou leurs partenaires des fonctions de collaboration (annuaire, messagerie, outils collaboratifs) mais également des fonctions métiers qui intègrent les applicatifs de backoffice (ex : SAP Travel onDemand ) Une vision financière Du point de vue économique, la mise à disposition des services du Cloud permet aux entreprises d’économiser des coûts d’investissements et de fonctionnement. C’est un argumentaire repris par tous les promoteurs de ce modèle et les fournisseurs de capacités de logiciels, de plateformes et d’infrastructure sur le nuage. En évitant les coûts d’investissements initiaux et alignant les coûts d’exploitation sur le taux réel d’utilisation des ressources, le Cloud Computing change les paramètres financiers des solutions informatiques. Entreprise de partage de photos en ligne, SmugMug estime avoir économisé 500 000 USD en termes de coûts liés au stockage ; elle estime avoir diminué de moitié ses coûts relatifs au tableau de mémoire à disque en utilisant Amazon S3. Un usage fédérateur Du point de vue social, tous les grands réseaux sociaux (Twitter, Facebook et dans le monde professionnel LinkedIn ou Viadeo) mettent à disposition des APIs. Ces réseaux sont © JEMM Vision 2012 8
certainement au centre de cette vague de publication de services qui permet d’augmenter leur accessibilité. Avec la richesse des informations disponibles à partir de graphes sociaux et de la technologie sociale, des milliers d'applications, services et entreprises ont été créées pour transformer la plateforme de réseau social Facebook en poste de commande de l’internaute. A titre d’anecdote, un mois après le lancement de sa plateforme PaaS en 2007, le réseau social attirait plus de 1000 nouveaux développeurs par jour. Aujourd’hui, social, local et mobile sont les axes de développement dans le marché grand public. Les applications intégrant des APIs sociaux ont un potentiel d’utilisation énorme. La connexion à Facebook (900 millions d’utilisateurs potentiels, dont 500 millions sur mobile), le partage des photos prises sur le mobile (Le service de partage Instagram, 13 employés, a été acquis par Facebook pour 1 milliard de dollars en 2012), les applications locales et les services qui utilisent les informations publiques du site de microblogging Twitter (500 millions d’utilisateurs actifs en 2012) restent les principaux domaines de ces nouvelles applications. De même, les réseaux sociaux d’entreprise fournissent également des services afin d’être accessibles à partir de tout lieu et tout type de terminal. Aujourd’hui tous les grands éditeurs d’infrastructure et d’applications ont mis à leur catalogue une solution de réseau social d’entreprise (En juin 2012, Microsoft a racheté Yammer, un éditeur d’une solution de réseaux d’entreprise, et ses APIs pour 1,2 milliard de dollars). Les clients de mes clients Du point de vue canaux de distribution, la mise à disposition d’APIs permet de fédérer un réseau de partenaires autour de l’offre de l’entreprise et de multiplier les possibilités de distribution. Chaque partenaire devient un nouveau canal de distribution pour les services de l’entreprise. Les clients du partenaire sont transformés à moindre frais en clients de l’entreprise. Faisant une transition stratégique de simple site d’enchère à leader dans le commerce électronique, supportée par un certain nombre d’acquisitions stratégiques (PayPal, Magento, Milo, GSI), la société eBay propose une collection d’outils autour du e-commerce. D’une place de marché, la société se transforme en éditeur de logiciel mais également organisme financier de payement. Avec sa plateforme X.commerce, eBay fédère aujourd’hui 850 000 développeurs avec un environnement qui intègre ses différents © JEMM Vision 2012 9
produits et services. Proposé sur la plateforme, PayPal est le service utilisé dans chaque implémentation, démultipliant ainsi le nombre de clients potentiels de l’infrastructure de paiement. Un mariage gagnant-gagnant Du point de vue de la notoriété, la mise à disposition d’APIs permet de fédérer des partenaires autour de l’image de marque de la société qui en retour bénéficie de l’apport de ces acteurs pour augmenter sa proposition de valeur. Amazon permet à ses partenaires d’utiliser sa technologie eCommerce et ses APIs Marketplace Web Services pour créer leur propre boutique en ligne et vendre leurs produits. En retour de cette utilisation, Amazon prélève une commission (de 6 à 20% suivant les produits) sur le chiffre d’affaire généré lors des ventes du partenaire. Ce type de relations incestueuses entre concurrents présente des avantages pour chacun (Cela permet à Amazon d’étendre la liste des produits vendus sur son site – Les partenaires ont accès aux clients d’Amazon et bénéficient de sa notoriété) mais également des inconvénients (Amazon ne peut garantir la fiabilité des produits vendus par ses partenaires – Le géant des ventes eCommerce dispose des informations détaillés de ventes des produits de ses partenaires, souvent en compétition avec leur hébergeur). Et en France Et en France ? Que se passe-t-il ? Est-on, comme le Gartner le prétend, 2 ans en retard sur le Cloud par rapport aux Etats Unis ? Les premières initiatives apparaissent également. Les secteurs les plus en avance sur l’exploitation de l’Internet comme les entreprises de télécommunications (ex : Orange propose un ensemble d’APIs pour développer des solutions de communication pour les applications métiers) ou de géolocalisation (ex : Grâce à ses APIs, il est possible d’intégrer Mappy aux applications Web et mobile) mettent à disposition des développeurs un ensemble de services métiers exploitables sous forme d’APIs. Des sociétés du monde financier mettent © JEMM Vision 2012 10
à la disposition des entreprises des services d’information accessible sur Internet (ex : Coface). Mais il est intéressant de noter l’expérimentation d’AXA Banque qui a mis à la disposition des développeurs un ensemble de services bancaires. La banque a décidé de lancer ses propres APIs qui permettent à des développeurs externes de lancer de nouvelles applications accessibles aux clients d’AXA Banque. L’idée est de « contribuer à accélérer fortement le processus d’innovation continue de la banque ». L’objectif de la banque est d’ouvrir son écosystème et de proposer une API qui permette à des développeurs externes de faire leurs propres applications sur la base des données des clients. Enfin, il faut noter également la disponibilité des données publiques ouvertes françaises (Open Data) mises à disposition par la fondation Open Knowledge sur le site Nosdonnées.fr. Conclusion : L’entreprise doit-elle développer et publier ses services métiers sur le Cloud ? Dans l’établissement d’une stratégie Cloud Computing, toute entreprise doit se poser la question de la publication de services d’abord à destination interne mais pourquoi pas à destination du réseau de partenaires ou des clients. Il est certain qu’au même titre que dans les années 2000, toutes les entreprises se sont demandées si un site Web était indispensable, la publication de services métiers sur le Web peut être questionnée. Si aujourd’hui toutes les entreprises ont un site Web, demain elles mettront à disposition de leur écosystème un ensemble de services métiers à forte valeur ajoutée. Avantages et inconvénients Publier des services sur l’intranet ou Internet présente un certain nombre d’avantages : Extension de la SOA : La publication des services sur le réseau est une extension de l’architecture orientée service de l’entreprise. Ils requièrent les mêmes principes de définition de service, des mécanismes de communication identiques, un processus de développement similaire Abstraction : Cette encapsulation dans une boite noire de fonctionnalités métier permet d’établir une couche d’abstraction entre l’interne du service et son utilisation, permettant à chaque partenaire (fournisseur et consommateur) de se concentrer sur son domaine d’expertise. Services aux fonctions limités : La formalisation du service (ce qu’il fait) permet de définir ses frontières et son rôle. Cela simplifie le travail des consommateurs, en l’occurrence les développeurs dans leurs tâches d’intégration du service avec leur application. Masquage de la complexité : L’implémentation du service (comment il le fait) est invisible pour les consommateurs. Son producteur peut ainsi s’organiser comme il veut pour respecter les termes du contrat (SLA), en particulier pour faciliter son administration. Sécurité : Avec un modèle ou le consommateur gère les changements d’état, la sécurité des services autonomes est simplifiée. © JEMM Vision 2012 11
Mais ils peuvent présenter également un certain nombre d’aspects qu’il convient de maitriser : Elasticité : Le succès (ou l’insuccès) du service publié peut impliquer une consommation excessive (ou limitée) de ressources techniques. Cette consommation irrégulière rend indispensable la maitrise du modèle élastique du Cloud computing. Compatibilité et évolutivité : Le cycle d’évolution des services publiés ainsi que les problèmes de compatibilité arrière doivent être soigneusement étudiés afin de garantir un couplage lâche entre les services et les applications qui les utilisent. Standards : Aujourd’hui, le manque de standards d’interopérabilité force à faire des choix technologiques structurants. Par exemple, il peut être nécessaire de choisir entre mettre à disposition un service générique qui supporte l’ensemble des terminaux ou des services spécifiques, fonction des terminaux utilisés. Nos recommandations Les APIs du Cloud, ces ensembles de services métiers, deviennent indispensables dans la stratégie de l’entreprise. Ils ouvrent les portes de nouveaux modèles d’affaires et de croissances. De plus en plus sophistiqués et omniprésents, ils suppriment les barrières géographique et temporelles, ils facilitent le quotidien des employés, ils permettent d’agrandir l’écosystème de partenaires et de le fédérer. Ils permettent un accès direct ou indirect à des segments de marché jusque-là inatteignables. C’est un nouveau modèle de relation avec son écosystème qu’il faut préparer soigneusement : Les services fournis doivent être de qualité, cette qualité pouvant être valorisée sur l’aspect économique (l’utilisation du service fait-il gagner ou économiser de l’argent à ceux qui le consomme ?), concurrentiel (le service fourni est-il unique sur le marché ?), L’offre de service doit répondre à un plan d’ensemble en ligne avec la stratégie de l’entreprise. Il est indispensable de structurer cette offre par une démarche d’architecture d’entreprise qui réunit les aspects métiers, informations, technologies et solutions La contractualisation entre le producteur et les consommateurs du service est importante car elle structure les relations entre les parties. Si les modèles contractuels étaient relativement simples jusqu’à présent (gratuit, payant, partage des revenus, indirect), on assiste aujourd’hui à une multiplication des modèles de contrats entre les partenaires (Freemium, Paiement à l’utilisation, Génération de trafic, SaaS…). Le choix du modèle de contrat se fera en fonction de l’objectif et de la cible visée. Les services publiés doivent rester simples, ouverts et facilement adaptés afin de faciliter leur intégration dans les solutions d’autres acteurs Enfin, le support aux développeurs internes ou externes ne doit pas être négligé. Nous sommes dans le monde du Web et de l’Internet. Entre l’entreprise et ses clients les intermédiaires sont les maillons critiques qu’il faut aider, encourager et fidéliser. © JEMM Vision 2012 12
A propos de JEMM Vision et de l’auteur : JEMM Vision est un réseau d’analystes indépendants de recherches stratégiques et d’analyses opérationnelles dans les technologies de l’information. JEMM Vision accompagne les Directeurs des Systèmes d’Information des entreprises et des collectivités dans l'optimisation économique, écologique et organisationnelle de leur système d'information. JEMM Vision aide également les fournisseurs informatiques à comprendre et analyser leurs marchés cibles afin de promouvoir leurs offres en maximisant leurs chances de succès. JEMM Vision se distingue par l’expertise et la complémentarité de ses membres, l’indépendance de ses analyses et de ses conseils. www.jemmvision.com Christophe TOULEMONDE est directeur du cabinet JEMM Research et fondateur du réseau JEMM Vision. Avec plus de 20 ans d’expérience dans l’informatique, Christophe est un expert reconnu des architectures orientées services, spécialiste de l’infrastructure et de l'intégration d'entreprise (données, applications, processus), du design et de l'architecture des applications distribuées et plus généralement de l’architecture d’entreprise. Auparavant, chez Meta Group, il a couvert, pour la zone EMEA, les domaines des stratégies d'intégration et de développement. Pendant 15 ans chez IBM et des filiales du groupe en France et aux Etats Unis, il a occupé divers postes de direction technique et marketing. Il a publié de nombreux ouvrages sur le e-business et l’intégration d’applications. © JEMM Vision 2012 13
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