ARTHUR RAMBO - Cinéma garantisans3D - Cinéma Utopia
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in ém a garanti sans 3D C 5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • bordeaux@cinemas-utopia.org ARTHUR RAMBO Laurent CANTET jeure d’un Laurent Cantet qui est déci- amplifie et accélère les emballements, France 2021 1h27 dément l’un de nos cinéastes essen- les sanctifications, les mises au pilo- avec Rabah Naït Oufellah, Antoine tiels – est en quelque sorte une relecture ri, plus vite que la lumière. Bienheureux Reinartz, Sofian Kannes, Bilel de Jekyll et Hyde au temps d’internet ceux qui naviguent à l’écart de ces Chegrani, Sarah Henochsberg, Hélène – des jeux de séduction, du désamour mers numériques agitées, dans les re- Alexandridis, Anne Alvaro… et du hasard qui se tricotent sur les ré- mous desquelles croisent évidemment Scénario de Laurent Cantet, seaux sociaux. Miroir déformant, miroir de braves plaisanciers pacifiques, mais Fanny Burdino et Samuel Doux aux alouettes de la célébrité aussi vite qui sont infestées de malveillants pirates acquise qu’immédiatement retirée, c’est et de trolls barbares aux intentions fort Bien qu’inspiré de faits réels, d’une his- la caisse de résonance parfaite, l’am- peu amicales. On peut s’y ébattre sans toire vraie toute fraîche, ce magnifique plificateur instantané des pauvres pas- arrières-pensées, se croyant suffisam- Arthur Rambo – nouvelle réussite ma- sions humaines, du narcissisme, qui ment aguerri pour y faire fortune en en No 219 du 26 janvier au 1er mars 2022 / Entrée: 7€ / La 1re séance: 4,50€ / Abonnement: 50€ les 10 places
Lundi 14 Février, après la projection de 20h15, discussion à bâtons rompus entre les spectateurs et une ou plusieurs membres de l'équipe d'Utopia FESTIVAL ARTHUR RAMBO & SALON DU LIVRE déjouant les pièges, et y disparaître tout sans doute au sien-même en premier de même corps et biens, pris au piège lieu –, la mécanique irrépressible qui du triangle des Bermudes (on aurait tout s’ensuit… Le personnage de Karim D. aussi bien pu tisser des liens métapho- est directement inspiré par Mehdi Meklat, riques avec la légende du brave Icare, qui fit frémir il y a quelques années le cé- — dont les ailes fondirent en se rappro- chant trop du soleil)… nacle politique, culturel et médiatique français. Jeune talent remarqué parmi Spectacles Ainsi le destin de Karim D., jeune et bril- lant journaliste fer de lance d’un média les contributeurs du Bondy Blog, Mehdi Meklat, aka le bon docteur Jekyll, était lectures « alternatif », qui informe avec précision et bienveillance sur les banlieues que la coqueluche de la presse culturelle, te- concerts nait une chronique régulière sur France les médias « traditionnels » s’efforcent de ne pas voir (ou de caricaturer à ou- Inter et signait avec son comparse dessins live Badroudine Saïd Abdallah un ouvrage trance quand ils daignent les évoquer). Beau gosse, intelligent, vif, écrivant choc, Burn out. La success story s’ar- — juste et d’une rigueur politique irrépro- rêta brutalement en 2017, quand on dé- couvrit l’existence de son Mr Hyde ma- Rencontres chable, passant bien à l’image, Karim D. est un « bon client » et une figure mé- léfique, un certain Marcelin Deschamps, qui, des années durant, avait inondé les débats diatique en pleine ascension. Le bouquin qu’il vient de publier, mi-témoignage fa- réseaux de tweets antisémites et homo- phobes. Pour Mehdi Meklat, au sommet ateliers milial, mi-pamphlet, doit le mettre dura- blement en orbite. Or, ce même soir de de sa récente gloire, la descente aux en- — lancement chez son éditrice où Karim fers commençait. Salon du livre est intronisé dans le « beau » monde parisien, une avalanche de courts mes- Laurent Cantet ne refait pas un procès qui n’a pas eu lieu – sinon dans le tribu- dédicaces sages (maximum 280 caractères) signés « Arthur Rambo », tous plus crapuleux, nal médiatique qui n’aime rien tant que teigneux, racistes, homophobes, anti- détruire ce qu’il a porté au pinacle. Il ne sémites, sexistes les uns que les autres, justifie, ni ne condamne. Il déroule fac- ressurgissent des tréfonds d’internet et tuellement le chemin de croix du jeune déferlent sur les réseaux. Avec en prime homme, désormais honni, qui va de cette révélation : « Arthur Rambo » n’est cercle en cercle découvrir l’ampleur des autre qu’un pseudonyme de Karim D. dégâts, d’abord chez son éditeur, épou- vanté, puis chez ceux qu’il croyait être ses nouveaux amis, enfin chez les gens ux En 2001, dans L’Emploi du temps, Laurent Cantet décortiquait la vertigi- du quartier qui l’ont vu grandir, jusqu’à bordea neuse histoire de Jean-Claude Romand, sa propre famille. Le film s’avère une ce faux médecin mythomane qui, accu- superbe et indispensable réflexion sur lé par l’engrenage de ses mensonges, notre monde où la futilité tient lieu de assassina sa famille. D’une certaine fa- conscience politique, où l’érosion du çon, 20 ans plus tard, il remet sur le mé- sens moral interroge fatalement le prin- tier l’ouvrage. On reconnaît le mensonge, cipe même de transgression. On en est le secret, l’impossible empathie pour un encore tourneboulé. On ne saurait trop le individu dont les motivations échappent recommander aux profs de lycées – aux irrémédiablement à l’entendement – et autres de voir ce film essentiel en famille.
UN AUTRE MONDE tertiarisation à outrance bat son plein tandis qu’une partie industrieuse de la population se paupérise. Se met en branle une immense machine à broyer, dont Philippe est censé actionner le le- vier, une fois encore, une fois de trop… Stéphane BRIZÉ pour qu’elle et lui en arrivent-là. Elle, Car derrière chaque fiche de paye, il ne France 2021 1h37 Anne, incarnée par Sandrine Kiberlain et peut plus se voiler la face, se cache une avec Vincent Lindon, Sandrine lui, Philippe, par Vincent Lindon, sublime existence, une famille comme la sienne, Kiberlain, Anthony Bajon, Marie couple d’acteurs à l’écran, comme ils le moins riche que la sienne. Dans son Drucker… Scénario d’Olivier Gorce furent dans la vie, ce qui confère à leurs usine au bord de l’implosion, à l’instar et Stéphane Brizé personnages une véracité supplémen- de sa vie, où tous travaillent en flux ten- taire. du avec une véritable implication, ce qui Un autre monde… titre ô combien subtil Il faut à Anne un sacré courage pour quit- n’aurait dû n’être qu’une simple opé- et ambigu qui laisse le champ à de mul- ter ce confort matériel douillet que tant ration de routine se transformera bien- tiples interprétations, d’autant plus dans pourraient lui envier, la grande maison tôt en un plombant cas de conscience. chaleureuse qu’à deux ils avaient amé- Voilà Philippe bien déterminé à changer le contexte actuel. S’agit-il d’un monde la donne face aux autres dirigeants eu- révolu qu’on laisse derrière soi ou de ce- nagée. Mais quoi faire d’autre alors que ropéens, arrivant avec une idée simple lui vers lequel on va, ou encore d’un autre la vie lui semble être devenue un enfer. et grandiose… Une idée que jamais ne rêvé qu’il faudra s’atteler à construire ? Un enfer !? C’est le terme que Philippe devrait avoir un patron… En tout cas cela pourrait bien être le der- ne semble pas pouvoir entendre, le pre- nier volet d’une trilogie entamée avec La mier électrochoc qui fera vaciller ce On ne vous en dira pas plus, pour ne pas Loi du marché qui mettait déjà en scène cadre expérimenté, d’une compétence altérer l’incroyable tension qui vous tien- le monde du travail, de l’entreprise, plus rare, perpétuellement phagocyté par dra en haleine pendant tout le film, mais que jamais En guerre (titre du précédent son travail. La seconde secousse pro- il est indispensable de saluer la perfor- film du réalisateur). viendra du ènième plan social que de- mance d’Antony Bajon dans le rôle du mande d’opérer le PDG américain de sa fils Lemesle, il est décidément en train Pour Philippe Lemesle, cela semble son- boîte, Elsonn – un nom fictif aux conso- de devenir un acteur majeur du cinéma ner la fin d’un cycle, d’un pan de vie qui nances familières, tout comme le cou- français. s’effondre. Dans les yeux de celle qui plet qui accompagne cette décision : Stéphane Brizé nous livre-là une ana- s’apprête à devenir son ex-compagne, « Sacrifier quelques dizaines d’em- lyse tout aussi poignante que glaçante qui réclame divorce et réparation, sous la plois pour en sauver des centaines d’un système cynique en bout de course couche de colère et d’angoisse mêlées, d’autres…». Pourtant nul n’ignore que dont les maillons humains, y compris les transperce toujours une incommensu- le groupe est largement bénéficiaire, cadres supérieurs, ne semblent pas va- rable tendresse. Sans doute aura-t-il fal- les actionnaires grassement rétribués, loir plus que de simples fusibles inter- lu beaucoup d’usure et de déceptions les ouvriers largement pressurisés. La changeables.
LICORICE PIZZA Écrit et réalisé par Paul Thomas ANDERSON USA 2021 2h13 VOSTF génial travelling se poursuit. Contre toute attente, Alana va venir au rendez-vous, mi intriguée mi honteuse avec Alana Haïm, Cooper Hoffman, d’avoir accepté. Il s’avère que Gary n’a Sean Penn, Bradley Cooper, Benny pas menti : il est une sorte d’enfant star Safdie, Tom Waits… de séries télés, instrumentalisé par une mère âpre au gain, qui dirige une agence Flash back en 1973 dans la San Fernando de publicité. Et entre Alana, qui vit coin- Valley, le cœur du rêve californien. Nous cée entre ses sœurs et ses parents juifs sommes dans un lycée américain typique orthodoxes (la famille est proprement hi- et on découvre au fil d’un superbe plan larante) et a furieusement envie de s’éva- séquence le long rang d’oignons des der, et Gary, qui court les plateaux de élèves mâles sur leur 31 pour la photo tournage et vit de manière autonome annuelle de classe. Et là, remontant la alors qu’il est à peine pubère, va naître file, s’avance une fille plus âgée que les une relation atypique, à fois fusionnelle et garçons, dont la mini jupe, le déhanche- tourmentée bien que platonique (même ment nonchalant et le regard dédaigneux si Gary aimerait qu’elle le soit un peu font s’écarquiller les yeux et se clouer les moins), sujette à de multiples rebondis- becs. Alana est l’assistante à qui on ne sements. la fait pas du photographe. C’est alors qu’un des élèves, Gary, pourtant pas for- On est constamment sous le charme cément le dragueur attendu (il est rou- de ce boy meets girl qui nous fait croire quin et un peu rondouillard) sort du rang que c’est la première fois qu’une histoire et entreprend la belle pour l’inviter au d’amour est racontée au cinéma comme restaurant, lui le morveux de quinze ans ça, sous le charme des deux personnages alors qu’elle déclare en avoir 25, avec et de leurs interprètes : la musicienne une assurance complètement décalée, Alana Haïm et Cooper Hoffman, fils du déclarant être un jeune acteur prodige, regretté Philip Seymour. C’est leur pre- lui faisant un baratin éhonté tandis que le mier rôle au cinéma et ils sont à tomber.
NOS ÂMES D’ENFANTS C’MON, C’MON Johnny est un journaliste de radio – plus que quelques jours, le temps de l’aider, proche (heureusement pour l’intérêt du le temps de le rassurer. De fil en aiguille, Écrit et réalisé par Mike MILLS scénario) d’un Daniel Mermet que d’un la sœur demande à son frère s’il peut ve- USA 2021 1h48 VOSTF Noir & blanc Nagui – qui voyage à travers les États- nir chez elle à Los Angeles pour s’occu- avec Joaquin Phoenix, Woody Norman, Unis – la première séquence le rattrape per de son fils Jesse, 9 ans, pendant son Gaby Hoffmann, Scoot McNairy… à Détroit – pour enregistrer la parole absence. Musique (très classe) de Bryce et d’adolescents et de grands enfants sur Johnny accepte évidemment, sans hé- Aaron Dessner, de The National la façon dont ils vivent le monde, la so- siter donc sans savoir vraiment à quoi ciété, sur leur vision de l’avenir, sur leurs il s’engage… Le voilà chez sa sœur, re- On avait beaucoup aimé les deux précé- espoirs, leurs craintes face au futur. nouant avec une joyeuse évidence des dents films du rare et discret Mike Mills : liens distendus, apprenant à connaître le plutôt masculin Beginners en 2010 et Il est très probable que ces témoignages, ce môme manifestement intelligent, le très féminin 20th century women en d’une lucidité, d’une qualité de réflexion marrant, curieux de tout… et un brin 2016. Un film tous les 6 ans, il n’abuse réjouissantes, sont tirés d’enquêtes bien perturbé par les relations difficiles entre pas ! Nous aimons derechef Nos âmes réelles, et ils donnent immédiatement au ses deux parents. d’enfants, subtile chronique familiale qui film une dimension collective, dans la- renouvelle le genre par son regard précis quelle va venir s’inscrire le récit intime. Autant dire que ça ne va pas aller tout mais jamais insistant, par sa douceur in- Le soir à l’hôtel, Johnny passe un seul, Jesse ayant un talent incontestable quiète, par son empathie généreuse, par coup de fil à sa sœur Viv, qu’il n’a pas pour mettre les pieds dans le plat et les son style d’une discrète élégance. On vue depuis un an – on comprendra par adultes devant leurs contradictions, en n’oubliera pas de dire que le charme du quelques flash-backs que leur éloigne- même temps qu’une imagination pas film tient aussi beaucoup au duo assez ment est lié à la mort de leur mère, au évidente à cerner et encore moins à irrésistible que forment Joaquin Phoenix terme d’une longue maladie qu’ils ont contrôler. – au naturel, sobre et tendre, impression- accompagnée et qui les a divisés sur La relation entre l’oncle et le neveu est nant de présence, plus proche ici de ses la conduite à tenir, sur les choses à ac- très chouette, à la fois juste et pleine rôles tout en nuances dans Two lovers cepter… ou pas. Ils échangent quelques de fantaisie, et au fil du film se disent, ou dans Her que de celui, relevant trop nouvelles et du côté de Viv, elles ne sont mine de rien, un tas de choses essen- évidemment de la performance, dans pas vraiment bonnes : son mari est parti tielles sur les liens qui nous unissent à Joker – et un incroyable gamin nommé s’installer à Oakland pour son travail et il nos proches, sur la transmission, sur la Woody Norman, qui fait à l’aise la maille est en grande détresse psychologique, responsabilité des adultes, sur l’amour en face de son illustre aîné. il faudrait qu’elle le rejoigne ne serait-ce parental et filial…
> à voir en famille Glovie Texte Julie Ménard Mise en scène Aurélie Van Den Daele DEUG DOEN GROUP [ à partir de 8 ans ] mar 1 > sam 5 février La nuit, tous les rêves sont permis ! Né·e de l’imaginaire de Julie Ménard et Aurélie Van Den Daele, Glovie vous entraîne dans ses aventures qui redonnent des couleurs à la grisaille de la vie. Et puis design Franck Tallon / photos Et puis on a sauté ! © Matthieu Edet, Glovie © Marjolaine Moulin on a sauté ! Texte Pauline Sales Mise en scène Odile Grosset-Grange [ à partir de 8 ans ] mar 8 > sam 12 mars Loin des parents et hors du temps, un frère et une sœur se jettent – au sens propre comme au figuré – dans l’aventure : un voyage initiatique pour dépasser ses peurs et grandir sans Théâtre national crainte. de Bordeaux en Aquitaine Direction Catherine Marnas
Mardi 1er FÉVRIER à 20h15 LES ÉPISODES 1/ Animation Breakdown « C’est sans danger, ce n’est qu’un formes hybrides, la production numé- pagnol Aleix Pitarch pour revenir avec film d’animation, ça n’a pas d’effet sur rique de la destruction et la représenta- ORDERS (2020, 30 mn) sur un canular les gens », proclame un des person- tion des menaces qui lézardent le temps téléphonique glaçant qui avait défrayé nages en image de synthèse de THE présent (dérèglement climatique, enjeux la chronique dans les années 2000, fai- EXTERNAL WORLD (2000, 17 mn), écologiques, économiques et sociaux, sant largement écho aux fameuses ex- l’occasion dès lors pour son auteur, crise migratoire, etc.) traduisent avec une périences de Milgram (Yale, 1961) et de David O’Reilly, de se livrer à un joyeux bonne dose d’ironie, voire de cynisme, la Zimbardo (Stanford, 1971) où étaient jeu de massacre dans un univers peu- distance qui nous sépare des faits réels questionnées les limites de la soumis- plé de figures de cartoons dégénérées dans un monde de virtualité de plus sion à l’autorité. À l’opposé, la viralité et et désespérées, offrant nombre de res- en plus dépendant de la technologie. le clonage incontrôlé sont les sources semblances peu fortuites avec la réa- d’inspiration de l’animateur britannique lité. La « réalité », telle qu’elle est dis- La réalisatrice américaine Peggy Cyriak, dont MALFUNCTIONS (2014, pensée par la télévision et les chaines Ahwesh, après des heures passées sur 2 mn) transforme en hilarant cauche- d’information en continu, est féconde en le jeu vidéo d’action Tomb Raider, s’est mar un film de propagande des années désastres en tous genres résultant prin- demandé dans SHE PUPPET (2001, 60 sur le mode de vie nord-américain. cipalement de l’action humaine. Le cri- 15 mn) si son héroïne Lara Croft, pri- Pour sa part, David Fidalgo Omil, avec tère du « pire à venir » contamine l’es- sonnière d’une identité programmée le bien-nommé REALITY (2020, 8 mn), pace médiatique, et le spectacle de la dans un monde artificiel soumis au péril revisite une saison de télé-réalité es- catastrophe semble dominer l’horizon constant, ne se poserait pas des ques- pagnole au travers d’un parti-pris gra- de l’imaginaire, notamment cinémato- tions existentielles sur le sens de ses phique qui ne laisse aucun doute sur le graphique, depuis le début du millénaire vies, morts et renaissances succes- caractère régressif d’un tel succès d’au- et un certain 11 septembre. L’esprit de sives. Dans son diptyque le plus récent, dience en plein confinement. Vous avez l’époque, déboussolé, va jusqu’à in- composé de THE BLACKEST SEA et dit « Persuasion clandestine » et « servi- suffler ses inquiétudes dans le cinéma de THE FALLING SKY (2016-17, 9 mn tude volontaire » ? d’animation, dont les potentialités gra- 30 chacun), Ahwesh détourne de façon phiques permettent, « sans danger », quasiment surréaliste les images d’une Durée totale du programme : 1h31 tous les débordements. chaine d’info Taïwanaise sur Internet qui Tous les films sont en VOSTF a exclusivement recourt à l’animation Avertissement : certains propos et Dans ce premier ÉPISODE, amorçant en 3D pour traiter sur un mode asepti- images sont susceptibles de heurter une série de rendez-vous consacrés sé l’actualité la plus tragique. C’est une la sensibilité du public. au court métrage expérimental et aux esthétique neutre qu’adopte l’artiste es- + d’infos sur www.monoquini.net
Samedi 12 FEVRIER à 11h LE PETIT PEUPLE DU POTAGER, pro- jection en présence de la réalisatrice Guilaine Bergeret, et des producteurs Gildas Nivet et Tristan Guerlotté LE PETIT PEUPLE DU POTAGER Film documentaire de Guilaine BERGERET et Rémi RAPPE France/Allemagne 2021 52 mn Produit par Grenouilles productions Lundi 31 JANVIER à 20h30 Film soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine SI LE CIEL EST AVEC NOUS en pré- VISIBLE AVEC DES ENFANTS À PARTIR DE 6 ANS Tarif unique : 4 € sence de l’équipe du film. Projection C’est l’histoire d’un potager, depuis les premières graines organisée par l’Ecole des 3M. Entrée gra- jusqu’à la récolte. Mais ce potager est différent, car ici le tuite – Retirez vos places à l’avance au jardinier a décidé de bannir pesticides et autres produits chimiques, et de n’être aidé que par de discrets ouvriers, les cinéma, à partir du Samedi 22 Janvier insectes. En plongeant au cœur de ce royaume végétal, nous découvrons des milliers de vies minuscules qui s’organisent SI LE CIEL comme dans une microsociété : insectes décomposeurs, recycleurs, pollinisateurs, les ouvriers du jardin travaillent à maintenir un fragile équilibre au sein du potager. Tandis que les végétaux grandissent et commencent à produire leurs premiers légumes, les incroyables interactions entre insectes EST AVEC NOUS et plantes permettent de protéger la future récolte. Mais ce sont aussi leurs histoires personnelles qui viennent rythmer la vie du jardin : celle de la reine bourdon qui va bien- tôt donner naissance à une colonie de 60 ouvrières, du papil- lon Machaon qui désespère de trouver une partenaire, des Écrit et réalisé par Frédéric d’ELIA fourmis qui défendent farouchement leurs pucerons des at- France 2021 1h26 taques des sanguinaires larves de chrysope, ou encore de la avec Hugo Filloux, Joana Garat, Eloïs Haguenier, femelle perce-oreille prête à tout pour protéger ses précieux Nola Jolly, Anna Hell, Yoann Lasorsa, Andony Plaza, œufs. Entre parades, entraides et tentatives de putsch, l’his- Fanny Pouget, Mike Rolland, Léo Thomas, Vincent toire du potager prend ainsi la forme d’un véritable conte de Tréguier, Matthieu Vieillard, Yuki la nature. et la participation amicale de Mélanie Thierry (voix de Sofia) Comme tous les étés, la famille Pétrona se réunit dans la grande propriété familiale avec quelques amis d’enfance. L’ambiance est conviviale et chaleureuse, mais l’incertitude de l’avenir se fait cruellement ressentir pour certains. Avec les années qui passent, les questions sans réponses inquiètent et tourmentent. Poussé par une quête de bonheur et d’épa- nouissement personnel bien légitime, chacun va être amené à penser à soi et à prendre des décisions déterminantes pour sa vie future… Cette comédie de mœurs, légère et bucolique, est librement inspirée de la pièce écrite par Yvan Tourgueniev, Un mois à la campagne. En apparence, le ton est léger et dynamique, mais chaque personnage se retrouve face à la réalité de sa propre solitude, mêlée de tourments, d’inquiétudes et de frustra- tions. La dualité entre les masques de la société et le mono- logue intérieur de chacun ne fait alors pas bon ménage… Le tournage de ce long-métrage réalisé en 10 jours est la syn- thèse des deux années de formation avec les élèves acteurs de l’Ecole des 3M. Après 6 mois de répétition dans le cadre de leur programme, tous les élèves et techniciens ont été hébergés dans une immense propriété tenant lieu de décor. Immergés dans la création de ce long-métrage, ils ont ainsi bénéficié d’une expérience autant humaine qu’artistique.
ADIEU PARIS de plus de 50 ans, réunis dans une bras- serie ô combien parisienne, la célèbre Closerie des Lilas, qui fit les grandes heures du Montparnasse littéraire. Alors oui, tous ces mâles plus très frais, réu- nis autour de poireaux vinaigrette et d’un pot-au-feu, ont un certain goût suran- né, et Edouard Baer ne se prive pas de montrer le pathétique de leur arrogance. Les mâles en question sont incarnés par Pierre Arditi en chef de meute hâbleur jusqu’au ridicule, par ailleurs obsédé par Hitler, Jackie Berroyer parfait en clown triste semi mutique, Daniel Prévost en méchant caustique, Bernard Murat (sur- tout connu comme homme de théâtre) impayable en cocaïnomane invétéré, et Bernard Le Coq en risible mais inoffen- sif dragueur de serveuses. Avec, dans le rôle de l’invité indésirable, un Poelvoorde génial dans le surjeu du gars un peu trop sociable. Et derrière le bar, le regretté Jean-François Stévenin. Plus quelques apparitions dont on vous laisse la sur- prise. Autant dire que, vu l’incroyable distribution et les dialogues qu’Edouard Baer et sa complice Marcia Romeno ont ciselés pour elle, on oublie vite ses pré- jugés sur ces vieux gars un peu macho Edouard BAER pied, du contre-courant que cultive avec et trop sûrs d’eux. Et peu à peu s’installe France 2021 1h36 bonheur Edouard Baer. Alors que le jeu- une mélancolie qui est aussi la marque avec Benoît Poelvoorde, François nisme semble devenir une idéologie do- de fabrique de Baer : derrière la brillante Damiens, Pierre Arditi, Jean-François minante, alors que les mecs, surtout en cruauté des échanges se révèle la dé- Stévenin, Daniel Prévost, Jackie bande, en prennent – souvent à juste tresse face au temps qui inexorable- Berroyer, Bernard Murat, Isabelle titre – pour leur grade, alors que Paris, ment fait son œuvre et n’épargne pas Nanty… Scénario d’Edouard Baer notamment depuis la crise du Covid, fait ces hommes qui ont chanté tout l’été et et Marcia Romano nettement moins rêver, voilà un film qui se retrouvent fort dépourvus aujourd’hui met en scène des hommes blancs aisés que l’âge est venu… Il est question dans Adieu Paris d’un re- pas de retrouvailles. Un repas assez par- ticulier puisque, selon un étrange rituel, il réunit chaque année huit vieux amis, tous des figures de la vie nocturne, afin de reconduire la rente d’un homme ré- compensé pour un seul mérite : n’avoir strictement rien fait durant l’année écou- lée. Un repas auquel est convié chaque année, autre particularité passablement incongrue, un invité extérieur trié sur le volet. C’est justement cet élu, ce chan- ceux, un acteur belge tonitruant répon- dant au prénom de Benoît (est-il besoin de vous le présenter davantage ?), qui parcourt guilleret les rues de Paris en direction du restaurant, en compagnie de sa douce (Isabelle Nanty), laquelle, malgré son insistance, ne pourra pas assister au déjeuner, la présence des conjointes étant sctrictement prohibée. Mais là où ça va très vite se corser, c’est que l’invité de l’année n’est plus fran- chement le bienvenu suite à un malen- tendu… Parmi les nombreux aspects jubilatoires de ce huis-clos culinaire et drôlatique – qui n’est pas sans rappeler Le Goût des autres d’Agnès Jaoui avec le regretté Bacri –, il y a ce sens aigu du contre-
SOIRÉE-DÉBAT Jeudi 27 JANVIER à 20h15 les arts au mur artothèque COMMENT SONT FORMÉS (FORMATÉS?) CEUX QUI NOUS INFORMENT ? L’art contemporain organisée et animée par le Club de la presse Junior de Bordeaux se partage Prêt d’œuvres Expositions Projection du film EN FORMATION suivie d’un débat Programme culturel Actions éducatives avec Julien Meunier, co-réalisateur du film, et des jour- 2bis, av. Dulout nalistes anciens étudiants du CFJ (l’école de journaliste 33600 Pessac 05.56.46.38.41 www.lesartsaumur.com filmée dans le documentaire), animé par Carla Monaco et Entrée libre Pierre Bourgès, du Club de la presse. Achetez vos places à mar. à sam. 14h/18h et sur RDV l’avance au cinéma, à partir du Samedi 21 Janvier. EN FORMATION Visuel — © cocktail 12 & 13 février à 10h, 11h, 14h, 15h ou 16h Présentation et visite de l’exposition en présence d’artistes, et parcours à la Cité Frugès - Le Corbusier Nouvelles acquisitions 2021 Médiathèque Jacques Ellul à Pessac* 12.02.2022 02.04.2020 En partenariat avec la Maison Frugès- Le Corbusier** et l’EBABX Avec le soutien de la Ville de Pessac, de l’ADRA et du CNAP Film documentaire de Julien pathie et un respect des élèves, les réali- Dans le cadre du Printemps du dessin MEUNIER et Sébastien MAGNIER sateurs ont souhaité poser un regard cri- Nous vous invitons à découvrir France 2021 1h15 tique sur l’institution. En effet, la majorité des enseignements l’exposition des œuvres acquises En formation suit une promotion du consistent à apprendre aux élèves à se en 2021 par l’artothèque, ainsi que Centre de Formation des Journalistes conformer à une technique, à un langage, celles des douze lauréats de la (CFJ) à Paris, l’une des trois écoles de à une sorte de mécanique de la « news » commande « Emanata », réalisée dans journalisme les plus réputées de France. – la nécessité impérieuse de s’adapter à le cadre « BD 2020, l’année de la Pendant deux années, les étudiants y l’écoulement ininterrompu de l’actualité pratiquent au quotidien leur futur métier, mondiale. Alors que plus de la moitié du bande dessinée », produite par le Cnap, comme les sportifs vont à l’entraînement. film est tourné dans l’école, en huis clos, en partenariat avec l’Adra et la Cité On y fabrique de l’information en studio les attentats du 13 novembre viennent internationale de la bande dessinée de télévision ou de radio, en régie, en bousculer le travail des étudiants, à l’ex- et de l’image. « newsroom », en duplex ; on répète, on térieur. Ils vont devoir sortir interviewer enregistre, on monte. Tourné entre 2015 les familles des victimes et les témoins. *Médiathèque Jacques Ellul ouverte mar. jeu. & ven. 13h30/18h30 et 2016, le film propose une plongée au Comment concilier émotion et informa- mer. 10h/18h30 & sam. 10h/18h Entrée libre cœur de ces travaux pratiques. tion ? Quelle éthique journalistique face **Cité Frugès - Le Corbusier, inscrite au Patrimoine En position d’observation, le documen- à l’effroi ? mondial par l’UNESCO depuis juillet 2016 taire évite tout surplomb et tout juge- ment. La caméra est au plus près des Jusqu’où aller pour traiter l’information ? protagonistes, à leur hauteur et à leur Se forme-t-on au journalisme ou s’y Conception graphique — cocktail - Lucie Lafitte & Chloé Serieys écoute. Mais tout en conservant une em- conforme-t-on ?
Vendredi 4 FÉVRIER à 20h15 – CINÉMARGES CLUB #40 AVANT-PREMIÈRE DE GREAT FREEDOM, projection suivie d’une discussion avec Julien Pellet, délégué régional du Mémorial de la déportation homosexuelle, et Marc Lamonzie, doctorant en histoire contemporaine à l’Université Bordeaux Montaigne. À noter sur vos agendas : le Festival Cinémarges est de retour, du 6 au 10 Avril ! GREAT FREEDOM de la répression ont à peine changé de visage. Et le pire, c’est que pour les ho- mosexuels, l’emprisonnement ne s’op- pose en aucune manière à la liberté : hors de la prison, il n’y a rien de dési- rable, il n’y pas plus de place pour exis- ter. « Dehors, dedans, ça ne fait aucune Sebastian MEISE tif qu’il est homosexuel, puisque le pa- différence pour moi » dira Hans. De ces Autriche/Allemagne 2021 1h56 VOSTF ragraphe 175 du code pénal allemand a différentes incarcérations, dont on glisse avec Franz Rogowski, Georg Friederich, criminalisé l’homosexualité entre 1872 des unes aux autres via l’usage signi- Anton von Lucke, Thomas Prenn… et 1994 ! fiant d’un noir étourdissant, se crée un Scénario de Thomas Reider enchevêtrement serré, la prison consti- et Sebastian Meise Si 1945 a marqué la libération des tuant alors une boucle sans fin, celle de camps, on ne peut pas forcément en l’oppression et de la domination. Great freedom est un film de prison ex- dire autant des êtres humains qui y Et pourtant, malgré l’âpreté de cette ré- ceptionnel, absolument hors-norme. Il étaient enfermés. Après qu’il a survécu alité historique, le film ne manque pas n’exploite aucun filon ni ressort habi- à des mois d’internement dans un camp de lumière. En son cœur il y a l’éner- tuels à ce genre. Il n’y sera pas ques- de concentration nazi, comme il était gie de l’amitié, que Hans va tisser avec tion de logistique quotidienne, de cruau- d’usage sous le régime du IIIe Reich de un autre détenu. Et à l’image de ce dé- té de gardiens zélés ; il n’y aura pas traiter les homosexuels, c’est sans com- sir d’amour intarissable qui l’anime, de d’agressions sexuelles, ni de rivalités de plexe que l’Allemagne d’après guerre cet élan vital qui l’habite envers et contre gangs, et n’y sera pas non plus appuyée transfère Hans directement en prison tout, il trouve la lumière dans les inters- la violence systémique de l’institution. afin qu’il y purge les 4 derniers mois des tices du système carcéral. De même le Il n’y a pas de rêve d’évasion et aucun 18 auxquels il a été condamné. film trouve des espaces de liberté en fai- plan n’est élaboré en ce sens : même Et c’est cette dialectique que le film par- sant du tricot de peau réglementaire des le temps supposé long qui sépare notre vient brillamment à mettre en scène : prisonniers ou de la cigarette autorisée héros de la fin de chacune de ses peines l’Histoire avance sur sa ligne droite, de un subtil espace érotique. ne l’est pas, puisqu’il n’en est tout sim- tous ses progrès, de tout son orgueil, La mise en scène sobre de Sebastien plement jamais question. tandis qu’une deuxième temporalité, Meise est au service d’un film d’une Le film se déroule donc quasi exclusive- celle étouffée de la domination, est sta- grande amplitude. Et c’est clairement ce ment dans une prison, quelque part en tique. Vicieusement et désespérément qu’on aime au cinéma : quand un film Allemagne, sur trois périodes entre 1945 statique. Alors on arrache les insignes embrasse à la fois une dimension poli- et 1969. Nous y suivons les incarcéra- du pouvoir déchu sur les uniformes, tique et une esthétique sensible, et que tions répétées de Hans, pour seul mo- mais fondamentalement les instruments l’une se nourrit de l’autre.
18e Rencontres cinématographiques LA CLASSE OUVRIÈRE C’EST PAS DU CINÉMA du Lundi 7 au Dimanche 13 FÉVRIER - organisées par Espaces Marx Aquitaine Bordeaux Gironde, en partenariat avec les librairies La Machine à Lire, Krazy Kat et Comptines, le Musée d’Aquitaine, l’Institut Cervantès, Alca, la radio La Clé des ondes, le Département Hygiène, Sécurité et Environnement de l’Université de Bordeaux, le Master cinéma documentaire et archives de l’Université Bordeaux Montaigne et le Département de la Gironde. Programme complet des Rencontres disponible au cinéma. PERRO BOMBA Mardi à 20h15 à Utopia, film en avant- première en présence du réalisateur Jean-Gabriel Périot dans le cadre des rencontres Solutions solidaire organisées par le département de la Gironde RETOUR À REIMS (fragments) Film documentaire de Jean-Gabriel PÉRIOT France 2021 1h23 Texte de Didier Eribon dit par Adèle Haenel Librement adapté de Retour à Reims, l’ou- vrage du philosophe et sociologue Didier Eribon, analysant à travers son histoire per- sonnelle et celle de sa propre famille les déterminismes sociaux qui ont construit Lundi 7 Février : Ni peuples originaires, ni sera une longue descente aux enfers pour le monde ouvrier depuis un siècle, le film conquistadores... ils sont les Afro-descen- le jeune homme confronté à la haine et la de Jean-Gabriel Périot reprend un certain dants. Présentations et débats avec Carlos xénophobie. nombre de thèmes et de faits qui retracent Agudelo, sociologue Dans ce film, qui est le premier au Chili à l’évolution de la classe ouvrière dans notre donner le premier rôle à un personnage noir, société. Lundi à l’Institut Cervantès Juan Caceres capte les trafics de la rue, la à 14h, projection nuit, les tragédies invisibles d’un sous-prolé- du film COSTA CHICA tariat sans défense ni espoir. à 15h15, projection du film LES ENFANTS DE L’EXIL à 16h30, conférence et débat avec Mardi 8 Février : La départementalisation, Carlos Agudelo, Katia Kukawka, direc- une décolonisation ? trice adjointe du musée d’Aquitaine, et Françoise Escarpit, journaliste Mardi au Musée d’Aquitaine Lundi à 20h15, à Utopia à 15h, projection du film LES SEIZE DE BASSE-POINTE PERRO BOMBA suivie d’une Table ronde avec la Écrit et réalisé par Juan CACERES participation de Francis Dupuy, pro- Chili 2019 1h20 VOSTF fesseur d’anthropologie, université de avec Steevens Benjamin, Alfredo Castro, Toulouse Jean-Jaurès, Carlos Agu- Blanca Lewin, Gaston Salgado... delo, sociologue, chercheur associé à l’URMI (unité de recherche Migration et « Perro bomba », c’est le « sacrifié » en argot société) universités Paris et côte d’Azur, carcéral au Chili… Christine Chivallon (sous-réserve), Un jeune immigré haïtien vit à Santiago géographe et anthropologue, directrice où il mène une existence sans histoires ni de recherche au CNRS section Espaces, grandes perspectives d’avenir sinon celle territoires et société, Jean-Hugues de s’intégrer dans son nouveau pays. L’arri- Ratenon, député France insoumise de vée d’un ami d’enfance ramène un peu de la 5e circonscription de la Réunion, et gaieté dans sa vie. Mais le bonheur est fu- Rafael Lucas, maître de conférences à gace et Steevens en fait l’amère expérience l’université Bordeaux Montaigne, spé- lorsqu’il perd son travail puis son logement cialiste des mondes caribéens. suite à une altercation avec son patron. Ce RETOUR À REIMS (FRAGMENTS)
Mercredi à 16h30, à Utopia, tarif unique 4,50 euros NOUS IRONS VOIR PELÉ SANS PAYER Film documentaire de Gilles ELIE-DIT-COSAQUE France 2014 52 mn En janvier 1971, le Santos FC, grand club de foot de São Paulo avec à sa tête le mythique « roi Pelé », débarque en Martinique afin de disputer un match contre les meilleurs joueurs locaux. Mais le coût du billet est NOUS IRONS VOIR PELÉ SANS PAYER multiplié par 10, mettant l’événement hors de portée de la plupart des Martiniquais. Il ne s’agit en rien d’une reconstitution natu- Reims (fragments) fonctionne ainsi comme Un groupe d’extrême gauche fraîchement raliste et illustrative telle qu’on la trouve dans l’illumination surprenante et magnifique constitué voit là l’occasion d’un premier tant de films au réalisme factice. Périot réa- d’un texte avec lequel il réussit une fusion coup d’éclat politique. Son mot d’ordre : lise son film en utilisant de manière presque peu fréquente au cinéma. « Nous irons voir Pelé sans payer ». Les auto- exclusive des images d’archives, des extraits Présentation et animation du débat par rités s’inquiètent, et est alors organisée la de télévision, des bouts d’interviews et des Clément Puget, co-responsable du Master retransmission télé en direct du match. Une images tirées de documentaires de fictions, Cinéma documentaire et archives, Univer- première en Outremer. Mais les plus achar- qu’il articule à des passages significatifs du sité Bordeaux Montaigne. nés persistent : ils iront au stade sans payer ! livre, dans un montage à la fois rigoureux et remarquablement dynamique. Retour à Mercredi à 20h, à Utopia Mercredi 9 Février : Une journée avec Gilles Elie-dit-Cosaque. Présentations et ZÉPON débats avec le réalisateur Film de fiction de Gilles ELIE-DIT-COSAQUE Mercredi à 10h, au Musée d’Aquitaine France 2021 1h55 Projections et entretien avec Scénario de Gilles et Patrice Gilles Elie-dit-Cosaque Elie-dit-Cosaque Mercredi à 14h, à Utopia, Ce premier long-métrage de fiction de Gilles tarif unique 4,50 euros Elie-Dit-Cosaque, clin d’oeil à la tratidion du conte présente dans la culture créole, peut ZÉTWAL être résumé ainsi : à la suite d’un pari, un Film documentaire homme joue son unique fille sur un combat de Gilles ELIE-DIT-COSAQUE de coqs. L’action se déroule dans la Marti- France 2008 52mn nique d’aujourd’hui. Zépon, cela veut dire « éperon » en créole. Au milieu des années 1970, dans une Mar- Concrètement, ce sont des éperons artifi- tinique empêtrée dans des problèmes so- ciels qui sont rajoutés aux ergots des coqs ciaux, un homme, Robert Saint-Rose, met sur lors des combats, un élément culturel fort pied un projet insensé : être le premier Fran- aux Antilles. Le film « parle de rédemption, çais dans l’espace ! Il construit une fusée et son carburant sera la poésie d’Aimé Césaire de deuxième chance, mais aussi des rap- dont il est un grand admirateur. Conviant ports père/enfant. Comment trouver sa place responsables politiques, scientifiques, per- et s’émanciper face à de forts ascendants ? sonnalités de l’époque, sans oublier des C’est également une fenêtre ouverte sur proches de Robert Saint-Rose, Zétwal retrace l’âme créole, sur son état d’esprit, ce mé- cette extraordinaire aventure et compose lange de fierté, de pragmatisme, d’humour, le portrait d’un homme, d’un rêve, d’une d’invention du langage. » société. Gilles Elie-Dit-Cosaque
LA CLASSE OUVRIÈRE, C’EST PAS DU CINÉMA LES DÉLIVRÉS Jeudi 10 Février : Le travail dans tous ses Jeudi à 17h, à Utopia çais d’Algérie anticolonialiste, militant du « éclats » ! en partenariat avec le Départe- Débat avec Arthur Haye, coopérateur Parti communiste algérien et engagé auprès ment Hygiène, Sécurité et Environnement chez les Coursiers bordelais du FLN, est condamné à mort par la justice de l’Université de Bordeaux française. Dix jours auparavant, Iveton avait LES DÉLIVRÉS posé une bombe dans l’usine de gaz où il Film documentaire de travaillait, dans le but d’empêcher son fonc- Jeudi à 9h30, au Musée d’Aquitaine, Thomas GRANDRÉMY rencontre du matin : Télétravail, tionnement. Son acte, complètement inscrit France 2018 1h45 dans la lutte pour l’indépendance du peuple attention danger, avec Marie Bene- detto-Meyer, maîtresse de conférences algérien, minutieusement préparé pour Damien (à Nantes), Clément (à Bordeaux) en sociologie du travail à l’Uuniversité et les autres sont coursiers à vélo. Ils livrent DE NOS FRÈRES BLESSÉS de technologie de Troyes, spécialiste des repas pour des sociétés comme Uber des usages du numérique au travail, et Eats et Deliveroo. D’abord séduits par la Sophie Vénétitay, secrétaire générale du flexibilité de ces nouveaux jobs, ils ont vite Syndicat national des enseignements déchanté en découvrant les conditions de de second degré (SNES-FSU) travail imposées par ces plateformes. Pour tenter d’échapper à l’aliénation des algo- Jeudi à 14h, à Utopia rithmes, des coursiers décident de faire bloc. Débat avec Alain Garrigou, profes- La plupart n’ont jamais manifesté, cette seur des universités en ergonomie, lutte sociale les éveille politiquement, les Université de Bordeaux fait grandir et les amène à prendre position dans une société en tension permanente. ROUGE Entre luttes et alternatives, ils tentent tous Farid BENTOUMI à leur façon d’inverser le rapport des forces France 2020 1h28 contre ces multinationales à la croissance avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, exponentielle. Céline Sallette, Olovier Gourmet… Scénario de Farid Bentoumi Jeudi à 20h15, à Utopia, et Samuel Doux film en avant-première Nour vient d’être embauchée comme infir- DE NOS FRÈRES mière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entre- BLESSÉS prise depuis toujours. Alors que l’usine est Hélier CISTERNE en plein contrôle sanitaire, une journaliste France / Algérie 2020 1h35 mène l’enquête sur la gestion des déchets. avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Les deux jeunes femmes vont peu à peu Langlade Meriem Amina Medjkane... découvrir que cette usine, pilier de l’éco- Scénario de Katell Quillévéré, Hélier Cis- nomie locale, cache bien des secrets. Entre terne et Antoine Barraud, librement adapté mensonges sur les rejets polluants, dossiers du roman de Joseph Andras (Ed. Actes Sud) médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou « trahir » Le 25 novembre 1956, après un procès son père pour faire éclater la vérité. expéditif et indigne, Fernand Iveton, un Fran-
que l’explosion ne puisse faire la moindre victime, ne peut sous aucun prétexte être assimilé à un acte de terrorisme. Mais le gouvernement de Guy Mollet, englué dans une guerre qui depuis deux ans déjà empoi- sonne le pays, choisit la réponse la plus brutale. Le président René Coty et le garde des Sceaux François Mitterrand refusent la demande de grâce le 10 février 1957. Le 11 février, Fernand Iveton est exécuté dans la prison Barberousse à Alger. Grâce soit rendue au romancier Joseph Andras et aujourd’hui au cinéaste Hélier Cisterne de nous transmettre cette histoire oubliée, et de nous livrer une évocation extrêmement vivante et exaltante de la fra- FABRIKA ternité en action. Vendredi à 14h, à Utopia L’Huile et le fer Vendredi 11 Février : Carte blanche PROGRAMME DE TROIS Film documentaire de Pierre SCHLESSER Suisse 2021 32 mn au Festival « États généraux du documentaire » de Lussas COURTS MÉTRAGES Pierre Schlesser a grandi dans un village de Présentations et débats avec Christophe l’Est de la France, un « royaume de labeur » Postic, co-directeur artistique des États peuplé d’hommes qui, comme son père, ont généraux du documentaire de Lussas, Fabrika passé leur vie à trimer sans répit. Le décès et Clément Puget, co-responsable du Film documentaire de Sergei LOZNITSA de ce dernier dans un accident du travail Russie 2004 30 mn l’a amené à filmer au présent les échos du Master Cinéma documentaire et archives, Université Bordeaux Montaigne passé. Copie fournie gracieusement par CINEDOC Vendredi à 10h, au Musée d’Aquitaine, Un jour à l’usine. Deux ateliers. L’un est une Mise en pièces aciérie, ici travaillent les hommes, au milieu Film documentaire d’Arlette BUVAT rencontre du matin : Écritures cinéma- des fours et du métal en fusion. L’autre est France 2004 22 mn tographiques du documentaire une briqueterie, ici travaillent les femmes, Une usine de pièces métalliques pour auto- Discussion entre Christophe Postic plongées dans une pénombre humide et mobiles. Des presses énormes. Des ouvriers, et Clément Puget froide, devant des machines qui ne s’ar- des cadres, un chef d’atelier. Une logique de rêtent jamais production implacable, qui détruit le sens du travail de chacun et le corps des ouvrières. Une mise en pièces à la mesure de la vio- lence d’un système qui s’emballe. Vendredi à 17h, à Utopia POUR MÉMOIRE : LA FORGE Film documentaire de Maurice BORN et Jean-Daniel POLLET France 1980 1h02 Deux journées dans une forge du Perche datant de 1876. Ultime hommage au travail ancestral des fondeurs. On suit pas à pas chacune des phases de la fabrication d’un objet : du moule de sable, le matin, à l’objet fini, l’après-midi, en passant par cet instant solennel et beau qu’est la coulée de fonte incandescente dans le moule où elle ne demande qu’à se répandre. Par une alter- nance d’interviews et de commentaires, le film décrit l’ambiance du travail d’autrefois, l’importance du travail bien fait et le sens de la camaraderie dans une petite entreprise. Sur de très belles images de brouillard, de poussières dans la lumière en noir et blanc. Le passage à la couleur rend la magie du feu de la forge. « Une évocation poétique au tamis de la- quelle passe une réflexion proprement poli- tique. » Jacques Mandelbaum
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