Attaque surprise sur Salmon Falls 18 Mars 1690 - Saint Francois du Lac | Saint Francois du Lac

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Attaque surprise sur Salmon Falls 18 Mars 1690 - Saint Francois du Lac | Saint Francois du Lac
Mis à jour 2019, le 3 octobre

         L'expédition confiée à François Hertel sieur de Lafrenière dit « Le Héros »

                           Attaque surprise
      sur Salmon Falls 18 Mars 1690
                      (au Maine à la frontière avec le New Hampshire, États-Unis)

                   Les trois raids ordonnés par le gouverneur général, Frontenac, pour venger le massacre de Lachine
                                par les Iroquois. Photo tirée de Google Earth. Usage sans but commercial.

 Le gouverneur Frontenac a commandé 3 raids
-1690-01-28 : En 1690 Frontenac a ordonné trois attaques pour venger le massacre de Lachine. Le premier
corps expéditionnaire partit de Montréal pour commettre un massacre à Schenectady dans l'État de New
York. Le troisième groupe, celui de René Robineau de Portneuf, parti de Québec, devait se rendre dans le
Maine, précisément à Casco Bay, à Falmouth.
«La seconde bande, celle de Hertel, partie des Trois-Rivières (28 janvier 1690), était formée de cinquante
Canadiens et sauvages. François Hertel, homme de tête et de résolution, la commandait. Le fils du seigneur,
Louis Crevier, et Jacques Maugras faisaient partie de cette bande et sont morts lors de cette expédition.
Après une marche pénible de deux mois, [par les vallées des rivières Saint-François et Connecticut], il
parvint le 27 mars au bourg de Salmon Falls (aujourd’hui South Berwick), dans le Maine à la frontière avec
New-Hampshire. Ce village était défendu par une maison fortifiée et par deux forts de pieux. Hertel attaqua
aussitôt tous les ouvrages { la fois, et les emporta d’assaut. Il y eut trente personnes de tuées. Le
commandant fit cinquante-quatre prisonniers, mit le feu aux maisons et se retira. Mais la campagne était
maintenant toute en armes. Vers le soir, un corps d’environ cent cinquante Anglais de Portsmouth, se
présenta pour lui couper la retraite. Hertel se disposa au combat le long de la petite rivière (Wooster). Il y
avait un pont étroit qu’il fallait passer pour l’atteindre. Les Anglais, méprisant le petit nombre de ses gens, s’y
engagèrent avec assurance. Lorsqu’il jugea qu’ils s’étaient assez avancés, Hertel les chargea l’épée { la main,
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et dix-huit ennemis tombèrent morts ou blessés. Les autres tournèrent le dos. La Fresnière, le fils aîné de
Hertel, fut blessé, et Crevier, son neveu, resta parmi les morts. Après cette rencontre les Canadiens se
retirèrent sans être inquiétés. Sources : 1- Bacqueville de la Potherie, Histoire de l’Amérique septentrionale,
Paris, Éditeur Quai des Augustins 1753 vol.3, pages 76-77 ; 2- F.X. Garneau, Histoire du Canada, tome III,
BeQ, page 221. Le fils aîné de Nicolas Gastineau et de Marie Crevier, Nicolas, s’y distingua ; 3- Documents
Relative to the Colonial History of the State of New York, vol. IX, pages 471-472.»
Voir aussi Dictionnaire biographique du Canada, art. Hertel de la Fresnière, Joseph-François.
Attaque surprise sur Salmon Falls 18 Mars 1690 - Saint Francois du Lac | Saint Francois du Lac
South Berwick (Salmon Falls) en 1872.
            Old Berwick Historical Society PO Box 296 South Berwick, MAINE 03908wor1872berwick

                              CE QUI EST CERTAIN
                    à propos du raid sur Salmon Falls du 18 mars 1690

(Aujourd'hui South Berwick, entre Rochester et Portsmouth, le long de la rivière Piscataqua (Salmon Falls River) qui
sépare le New Hampshire du Maine, à une vingtaine de kilomètres de la côte de l'Atlantique). South Berwick est du
côté du Maine à la frontière avec le New Hampshire).
La plus vieille version canadienne écrite des événements est celle de Monseignat datant de novembre 1690, version
dont se sont inspirées toutes les versions canadiennes et québécoises qui ont perpétué son erreur (28 mars 1690)
sur la date du massacre opéré à Salmon Falls. Les archives du Massachusetts ont conservé trois documents écrits
le jour même de l'attaque et le lendemain, soit les 18 et 19 mars 1690.

Le commandant était François Hertel de la Frenière dit Le Héros. Un contingent d'environ 53 hommes : soit
François Hertel, trois de ses fils, environ 24 Français dont 21 de Trois-Rivières et 2 de la seigneurie de la
Rivière Saint-François (Louis Crevier et Jacques Maugras), et environ 25 Autochtones de Saint-François dont
20 Sokokis et 5 Algonquins. Les archives américaines révèlent que les Autochtones avaient comme lieutenant
l'Abénakis Hopehood.

Date du départ de Trois-Rivières : 28 janvier 1690. On s'arrêta à Saint-François prendre Louis Crevier et une
vingtaine de Sokokis. L’arrivée à Salmon Falls (South Berwick) sept semaines plus tard, dans la nuit du 17 au
18 mars 1690 (et non le 27 mars selon les versions canadiennes, surtout québécoises).

Date et moment de l’attaque : entre la pointe du jour et le lever du soleil, le 18 mars 1690. Les versions
canadiennes écrivent { tort que l’attaque eut lieu le 28 mars. Cette erreur des versions canadiennes et
québécoises remonte au récit écrit qu'en a fait le secrétaire de Frontenac, Monseignat, en novembre 1690.
Monseignat tenait ses informations de Nicolas Gastineau fils que François Hertel lui avait dépêché de Salmon
Falls, quelques jours après l'assaut du 18 mars.

Jacques Maugras, renvoyé à Saint-François avec les cinq Algonquins, est mort durant le retour, on ne sait où et
quand précisément. Quant à François Hertel, il alla rejoindre le contingent canadien de Québec chargé
d'attaquer l'établissement anglais Casco Bay, à Falmouth, à 80 km en ligne droite au nord-est de Salmon Falls
(South Berwick).

Les pertes anglaises à Salmon Falls : 20 à 30 Anglais tués, 22 à 27 maisons brûlées, 54 prisonniers anglais et
beaucoup de bétail mort dans l'incendie des étables.
Du côté canadien : mort du fils du seigneur Jean Crevier, Louis Crevier, au combat ; un fils de François Hertel
blessé par balle au genou : ce fils aîné de Hertel, Zacharie-François, blessé sérieusement au genou, a été confié
aux Autochtones d'une bourgade des environs. Un Français fut fait prisonnier et se serait converti au
protestantisme.
Jacques Maugras mort sur le chemin du retour, on ne sait si c'est par accident ou par problème de santé, ni où
et ni quand exactement.

Les historiens canadiens et québécois se sont basés essentiellement sur la
lettre de Monseignat, secrétaire de Frontenac, datée de novembre 1690, et
ils ont reproduit son erreur de date : Monseignat a écrit que l'attaque eut lieu
le 28 mars alors qu’en réalité ce fut le 18 mars. Tous les historiens
canadiens et québécois ont perpétué l'erreur de Monseignat. Les historiens
américains ont situé l'attaque le 18 mars conformément à trois lettres
écrites les 18 et 19 mars et conservées dans les archives américaines.
Attaque surprise sur Salmon Falls 18 Mars 1690 - Saint Francois du Lac | Saint Francois du Lac
Extrait d’une lettre de Monseignat, secrétaire du gouverneur Frontenac, de
novembre 1690, à Madame de Maintenon au sujet du raid du commandant
Hertel du 18 mars 1690 sur Salmon Falls (référence : Archives nationales d'outre-mer
(ANOM, France),     COL C11A 11/fol.5-40 et Collection de manuscrits relatifs à la Nouvelle-France, vol. 1, pages
496 et 497).

                                La lettre de Monseignat à Madame de Maintenon
                                                  à l'origine de l'erreur de date
Monseignat est le premier { commettre l’erreur de situer le 27 mars l’arrivée d’Hertel { Salmon Falls, alors
qu’il s’agit de la nuit du 17 au 18 mars. Les historiens québécois et canadiens ont perpétué cette erreur de
date.

    «... Peu de temps après on eut nouvelles de l’expédition du Sr Hertel qui commandoit le party des Trois
Rivières par quelques volontaires qui en revinrent et par les prisonniers qu’ils avaient faicts.

    Il estoit accompagné de trois de ses fils, vingt quatre Français, de vingt sauvages soccoquis et de cinq
Algonquins ce qui faisoit en tout cinquante deux hommes. Ils partirent des Trois Rivières le vingt huict
Janvier. Après une marche assez longue et fort fascheuse, il arriva le vingt sept mars auprès d’un village
Anglais nommé semonfals qu’il avait résolu d’attaquer ayant fait reconnaître le lieu, Il fit trois destachements
différents pour donner aux trois principaux postes : le premier de onze hommes pour attaquer un petit fort
de pieux à quatre bastions, le second de quinze qui devoist prendre une grande maison fortifiée, et luy avec
le surplus devoit donner à un autre fort où il y avait une pièce de canon; Ces trois postes furent emportéz
sans trop grande résistance; ceux qui se deffendoient furent tuez; et l’on prit prisonniers les autres, au
nombre de cinquante quatre; un français, eut la cuisse cassée dans cette attaque et mourut le lendemain, Il y
eut vingt sept maisons de bruslez et deux mille pièces de bétail périrent dans les estables; Il ne resta guère
après son coup faict sur le lieu n’estant éloigné de piscadoüet ville anglaise que de six lieues, dont il pouvait
sortir bien du monde pour le charger dans sa retraitte; et effectivement sur le soir, deux Sauvages lui
rapportèrent qu’un gros de deux cens hommes venait l’attaquer, Il (2 mots) sur le bord d’une petite rivière que
les ennemis se trouvoient obligés de passer sur un pont fort estroit pour venir à luy, Il en jetta huict sur
place, en blessa dix aultres et les obligea à luy abandonner le champ de bataille. Le fils* du Sr Crevier,
seigneur de St. François et un soccoquis y furent tuez; le fils aisné** du commandant fut blessé d’un coup de
fusil dans la cuisse dont il est resté boiteux. Il continua sa retraitte le plus vite qu’il luy fut possible et trois
jours aprez ayant envoyé deux découvreurs pour voir s’il n’étoit suivi, ils rencontrèrent des découvreurs
anglois, et en tuèrent trois; Il acheva sa retraite sans aucune aultre adventure, jusques à un village de
Sauvages entre les mains desquels il mit son fils pour le faire panser, Il apprit là que le Sr de Portneuf n’avoit
point encore faict coup, et qu’il n’estoit qu’{ deux journées, cela l’obligea { dépescher { Monsieur le Comte le
Sr Gastineau son nepveu avec quelques français et des prisonniers pour luy apporter la nouvelle de cette
expédition, Le Sieur Maugras se détacha aussi avec cinq Algonquins et prit la route de saint François, on a eu
depuis aucunes nouvelles de Luy, Le sieur hertel joignit ensuitte le sieur de Portneuf près Kaskebec*** avec
trente six hommes tant Français que Sauvages ...»
* Louis Crevier sieur Deschenaux
**Zacharie-François Hertel de la Fresnière, fils aîné de François Hertel
***Kaskébé, Casco ou Casco Bay.
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Jean-Baptiste Hertel de Rouville, vers 1720 à l'âge de 52 ans. Frère du suivant, Zacharie-François Hertel de la
Fresnière. Musée McCord. Couleurs rafraîchies par Gilles Parenteau. Voir l'original dans la catégorie sous
l'onglet Images.
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Hertel, Zacharie-François. Collection privée. Photo telle qu'elle apparaît dans Vie des Arts,
n°47, 1967, p.17, par J. Russell Harper, traduit de l'anglais par Jules Bazin : article intitulé La
galerie de portraits de la famille Hertel de Rouville. Usage à but éducatif.

Zacharie-François Hertel de la Fresnière (1665-1752), vers l'âge de 55 ans en 1720, fils aîné de François Hertel de la Fresnière,
membre de l'expédition contre Salmon Falls (South Berwick, Maine) à l'hiver 1690. Usage de la photo ci-dessus à but éducatif
seulement sans but commercial. Il fut blessé au genou et demeura handicapé : « le fils aisné** du commandant fut blessé d’un
coup de fusil dans la cuisse dont il est resté boiteux » (lettre du secrétaire de Frontenac, Monseignat, à Madame de
Maintenon, novembre 1690).
Attaque surprise sur Salmon Falls 18 Mars 1690 - Saint Francois du Lac | Saint Francois du Lac
Rapport de Monseignat, secrétaire de Frontenac,
                        au gouvernement français à Paris, en 1690.

-1689-11 à 1690-11 : de novembre 1689 à novembre 1690 : «Relation par Charles de Monseignat de ce qui s'est
passé de plus remarquable au Canada depuis le mois de novembre 1689 jusqu'au mois de novembre 1690» :

«... allégresse générale suscitée par le retour de Frontenac dans la colonie; mauvais effets produits chez les Indiens de
l'Ouest par le massacre de Lachine et l'inaction des autorités; mission confiée à Zacharie Jolliet par La Durantaye et les
pères Nouvel et Carheil pour avertir le gouverneur du dessein des alliés de s'accommoder avec l'ennemi (démarches
des Outaouais auprès des Iroquois); le convoi destiné à Cataracoui rebrousse chemin à l'arrivée de la garnison de ce
fort; déclarations des 4 prisonniers renvoyés à Onontagué par Frontenac en vue d'une réconciliation avec les Iroquois:
ces derniers ont demandé la restitution de tous les prisonniers revenus de France, ils auraient tué 4 des prisonniers de
Lachenaie, le père Millet serait encore en vie, etc; échec (?) de la mission du chevalier d'Aux auprès des Iroquois
(colliers d'Ourehouare); "prise et incendie de Corlaer" par le détachement de Sainte-Hélène, Manthet, d'Iberville,
Montesson, Blainville et Montigny; raids fructueux des sieurs Hertel et Portneuf contre Salmon Falls, Casco et fort Loyal
(mort de Louis Crevier, nouvelles reçues de Nicolas Gastineau); une bande d'Algonquins et d'Abénaquis ont attaqué par
erreur un parti d'Indiens du Sault et de la Montagne auquel s'étaient joints Beauvais et La Brosse (mort du Grand
Agnier): requêtes des Abénaquis pour ravoir leur frères pris dans cette escarmouche, on leur renvoie leurs chefs et
quelques femmes; incursions iroquoises à Pointe-aux-Trembles (mort de Colombet), à la rivière Puante (vis-à-vis Trois-
Rivières), à Sorel, à La Fourche (Laprairie), à Châteauguay (mort du capitaine Desmarais) et à Saint-François (mort du
capitaine La Motte); envoi de deux détachements par Frontenac "pour la sûreté des côtes du sud": le premier commandé
par Clermont et l'autre par le chevalier de La Motte; prise de Port-Royal par les Anglais: perfidie de Phips qui pilla cette
place et fit conduire à Boston les sieurs Meneval, Petit et Trouvé; capture de Perrot et Saccardy par des forbans anglais;
échec des Anglais à la rivière Saint-Jean; capitulation de Montorgueuil à Chedabouctou; destruction des habitations de
l'île Percée par des forbans; incursions des Abénaquis et Canibas chez les Anglais et les Loups; refus des Abénaquis
d'agréer les propositions de paix des Anglais; départ pour Michillimakinac de Louvigny (nommé commandant de ce
poste), Nicolas Perrot et de 143 voyageurs accompagnés d'un détachement des sieurs d'Hosta et La Jemerais:
escarmouches avec les Iroquois en cours de route; fructueuse mission de Louvigny et Perrot pour dissuader les nations
de l'Ouest de s'allier aux ennemis; arrivée à Montréal de 500 Indiens de diverses nations des pays d'en haut: discours
de Frontenac, de Louis Ateriata et de chefs outaouais, hurons (Le Baron) et népissingues; renseignements donnés par
La Plaque et Clermont au sujet des préparatifs de guerre des ennemis; retour de La Durantaye de Michillimakinac avec
55 canots chargés de castor; expédition de Manthet, Périgny, Saint-Pierre et autres du côté du fort Frontenac: n'y ont
trouvé que cinq brèches peu considérables; nouvelles reçues de Provost au sujet d'une flotte anglaise se dirigeant vers
Québec; missions confiées à Grandville et Ramezay; retour de Frontenac à Québec; mesures prises par Frontenac et
Provost pour la défense de cette ville (fortifications, batteries, etc); départs de Longueuil puis de Vaudreuil pour aller
au devant des ennemis; ultimatum de Phips demandant la reddition de la colonie et courageuse réponse de Frontenac;
débarquement des ennemis harcelés par divers détachements de Longueuil, Sainte-Hélène, Villieu, Cabanac et
Beaumanoir; mort du chevalier de Clermont et du fils de La Tousche Champlain; blessures subies par Juchereau de
Saint-Denis et Vieuxpont; arrivée de Maricourt de la baie d'Hudson dans le navire commandé par Bonaventure; mission
confiée à Monic; envoi de détachements (Subercase, d'Orvilliers, Villieu) à l'île d'Orléans et au cap Tourmente; retraite
des Anglais; échange de prisonniers par l'entremise de La Vallière: Mlle Lalande, Granville, l'abbé Trouvé, le capitaine
Davis; nouvelles reçues des Abénaquis au sujet de l'épidémie de petite vérole chez les Iroquois et les Loups: les Iroquois
ont abandonné l'expédition dirigée contre Montréal; arrivée des vaisseaux le Saint-François-Xavier, la Fleur de Mai et le
Glorieux apportant des secours dont on a grandement besoin; réjouissances pour célébrer cette victoire remportée sur
les Anglais ...»

        Extrait du Mémoire de François Hertel dit Le Héros, 1712
«Monsieur le comte de frontenac luy donna des marques de la confiance qu’il avait en luy { son retour de
France en le mettant dans l’hyver de 1690 a la teste d’un party de 50 (changé pour «25») françois et autant de
sauvages pour aller attaquer les anglois du gouvernement de boston. Il se rendit maistre d’un fort terrassé,
brusla ving deux maisons, tua une cinquantaine de personnes, et firent (changé pour « fist ») 60 prisoniers. Il fust
poursuivy par deux cents quarantes homes dans sa retraite, il (effacé) qu’il repoussa et («et » fut ajouté) se rendit
maistre du champ de bataille où restèrent (mots en italiques effacés). Après deux heures de combat, les enemis y
laissèrent vingt morts, et au raport d’un françois pris quelques jours devant (mots en italique effacés) dans la
retraite y eurent plus de soixante blessés. Il eust dans ce combat un de ses neveux de tué avec deux (remplacé
par «un») autre françois et 3 sauvages, son fils aisné qui luy servait de lieutenant blessé dont il est demeuré
très estropié et trois sauvages, ausy blessés. Il avoit avec luy deux autres de ses enfants et deux neveux.»
Version de Charlevoix publiée en 1744
                     Histoire et description générale de la Nouvelle-France, tome 2, pages 50 à 52.

            L'historien et jésuite Pierre-F-X. Charlevoix a rencontré
                                 François Hertel
 Charlevoix a rendu visite à François Hertel, trente-et-un ans après l’attaque de Salmon Falls et a écrit
qu’il était «plein de force et de santé ; toute la colonie rendait hommage à sa vertu et à son mérite».

«Il n’en étoit pas de même de ceux, que les Agniers retenoient dans leurs fers : ils y avoient beaucoup à
souffrir, & ils ne pouvoient pas se répondre d’un jour de vie. Il y avoit parmi eux un jeunHomme de très
bonne famille, nommé François Hertel, lequel sanctifoit sa captivité par une grande innocence, une
résignation parfaite aux ordres du Ciel, & il souffrit ces rudes opérations avec une patience inaltérable. Je l’ai
vu en 1721, agé de quatre-vingt ans, plein de forces & de santé; toute la Colonie rendant témoignage à sa
vertu & { son mérite. La suite de cette Histoire fera voir que je ne devois point passer sous silence l’honneur,
qu’il fit { la Religion Chrétienne parmi ses plus grands Ennemis.»

                                 L’attaque de Salmon Falls selon Charlevoix

Charlevoix, Pierre-F-X, Histoire et description générale de la Nouvelle-France, tome 2, livre
huitième, Paris 1744, livre quatorzième, pages 50-52.
«Le Gouvernement des Trois Rivières étoit lors très peu peuplé, & on n’en pu tirer que cinquante-deux
hommes, y compris cinq Algonquins & vint Sokokis ; mais ils avoient à leur tête un des Officiers de la Colonie,
à qui on pouvoit le plus aisément confier l’exécution d’une Entreprise de la nature de celle-ci ; c’est le
témoignage, que le Comte de Frontenac lui rend dans une Lettre, qu’il écrivit alors { M. de Seignelay. Cet
Officier étoit le Sieur Hertel, dont j’ai rapporté plus haut la captivité (1661) & les vertus. Dans la petite Troupe,
qu’il commandait, il avoit trois de ses Fils, & deux de ses neveux, à scavoir, le Sieur Crevier, Seigneur de S.
François, & le Sieur Gatineau*. (Il s’agit plutôt de Louis Crevier fils du seigneur Jean Crevier de Saint-François et de Marguerite Hertel.
*Nicolas Gastineau n’était pas son neveu mais le cousin de son neveu Louis Crevier.)

Il partit des Trois Rivières le vinthuitiéme de Janvier, tira droit au sud dans les Terres, laissant le lac
Champlain { sa gauche, rabatit ensuite { l’Est, & après une longue & rude marche, il arriva le vintseptième de
Mars (en fait la nuit du 17 au 18 mars dans les archives américaines) près d’une Bourgade Angloise, appelée Sementels (Salmon
Falls), qu’il avoit fait reconnoître par ses Coureurs. Alors il partagea sa Troupe en trois Bandes ; la Première,
composée de quinze Hommes, eut ordre d’atttaquer une grande Maison fortifiée. Il commanda à la Seconde,
qui n’étoit que onze, de se saisir d’un Fort de pieux à quatre Bastions ; la Troisiéme, qu’il commandoit en
Personne, fut destinée { l’attaque d’un autre Fort plus grand, & où il y avoit du Canon.
Tout cela fut exécuté avec une conduite & une bravoure, qui donnerent de l’étonnement aux Anglois : ils
firent d’abord assez bonne contenance, mais ils ne soûtinrent pas le premier feu des assaillans ; les plus
Braves furent taillés en piéces, & les autres, au nombre de cinquante-quatre, furent Prisonniers de guerre. Il
n’en coûta aux Victorieux qu’un François, qui eut la cuisse cassée, & qui mourut le lendemain ; vintsept
Maisons furent reduites en cendres, & deux mille piéces de Bétail périrent dans les Étables, où l’on avoit mis
le feu.
Sementels (Salmon Falls) n’étoit qu’{ six lieues d’une assez grosse Bourgade de la Nouvelle Angleterre, nommée
Pescadouët, d’où il pouvoit sortir assez de Monde pour envelopper Hertel, & lui couper la retraite. En effet
dès le soir du même jour deux Sauvages vinrent l’avertir que deux cent Hommes s’avançoient pour
l’attaquer. Il s’étoit attendu, & il avoit pris ses mesures pour rompre celles de l’Ennemi. Il se mit en bataille
sur le bord d’une Rivière, sur laquelle il y avoit un Pont fort étroit, il avoit fait occuper la tête de ce Pont, & il
étoit impossible aux Anglois de venir par aucun autre endroit.
Ils se présenterent pour passer le Pont, & méprisant le petit nombre des François, ils s’y engagerent avec
beaucoup de confiance. Hertel les y laissa avancer, sans tirer un seul coup, puis tout d’un coup il fondit sur
eux l’épée à la main ; du premier choc il en tua huit, en blessa dix, & obligea le reste à lui céder le Champ de
bataille. Il perdit en cette rencontre le brave Crevier, son neveu, & un Sauvage Sokoki. LA FRESNIERE, son fils
aîné, y reçut un coup de feu dans le genoüil, dont il portera des glorieuses marques jusqu’{ sa mort. Il est
encore aujourd’hui Capitaine en Canada : il s’est distingué depuis en plusieurs occasions, & a partagé en Aîné
la pieté de son Père.
Après une si belle action Hertel ne songea plus qu’{ la retraite, & il la fit avec beaucoup d’intelligence & de
bonheur ; mais après quelques jours de marche il fut obligé de laisser entre les mains des Sauvages son Fils,
qui ne pouvoit plus supporter la fatigue du voyage. Il apprit au même endroit que le Parti du Gouvernement
de Quebec n’étoit qu’{ deux journées de-l{, & qu’il n’avoit pu encore entrer en action. Sur cet avis il dépêcha
Gatineau, son Neveu, au Gouverneur Général, pour lui apprendre le succès de son Entreprise : il permit en
même tems au Sieur MAUGRAS, qui lui avoit amené les cinq Algonquins, de s’en retourner avec eux { S.
François, & se disposa avec les reste de sa Troupe à aller joindre le Parti de Quebec à Kaskebé.»

Charlevoix commet l’erreur de situer au 28 mars le massacre de Salmon Falls qui eut lieu en fait le 18 mars.

             Version de Bacqueville de La Potherie
                           en 1753
           dans son Histoire de l’Amérique septentrionale, tome 3,
  Paris chez Brocas, quai de Conti au pavillon du Collège des Quatre Nations aux armes de Mazarin, 1753, pages 76-77.

«L’on eut peu de temps aprés des nouvelles de l’expédition faite par Hertel qui commandoit le Parti des Trois
Rivières ; il étoit accompagné de trois de ses fils, de vingt-quatre Sokokis, & de cinq Algonkins. Ils partirent
des Trois Rivières le vingt huit Janvier avec cinquante deux hommes ; après une marche assez longue & fort
penible au travers des bois, il arriva le vingt sept Mars auprés d’un Village Anglois nomme Semenfals, qu’il
avoit resolu d’attaquer, il examina les terrein pour pouvoir faire détachements. Le premier de douze
personnes devoit s’attaquer { un petit Fort de pieux { quatre bastions ; le second de quinze qui devoit
enlever une maison fortifiée, & lui avec le surplus devoit donner sur un autre où il y avoit une pièce de canon.
Ces trois Postes furent enlevez sans peine, ceux qui les défendirent furent tuez, & l’on fit cinquante quatre
prisonniers, l’on brûla sept maisons dans lesquelles deux mille bêtes à corne perirent. Ce coup étant fait il se
retira de peur de tomber entre les mains de deux cens Anglois de Pescadoüets qui venoient après lui, ils lui
coupèrent chemin à la verité mais il les arrêta heureusement au passage d’un petit Pont fort étroit, où il en
jetta par terre, en blessa d’un coup dix, & mit le reste en fuite. Crevier* Seigneur de saint François & un
Sokoki y furent tuez. & le fils aîné d’Hertel fut blessé d’un coup de fusil dans la cuisse dont il fut estropié. Ce
Commandant continua sa retraite le plus vîte qu’il pût. Il rencontra encore des Découvreurs Anglois dont il
en tua trois, & gagna un Village de Sauvages où il mit son fils qui étoit blessé.»
*Il s’agit en fait de Louis Crevier, fils du seigneur Jean Crevier.

                                Version de Michel Bibault
                               dans son Histoire du Canada sous la domination française,
                                        Montréal, imprimé et publié par John Jones, 1837, page 152.
    Version des faits inspirée de la lettre de Monseignat et de la version de Charlevoix.
                                           Version qui perpétue l'erreur «27 mars».
«Le second parti ne se composait que de cinquante-deux hommes. Il était commandé par le sieur HERTEL,
accompagné de trois fils et de deux neveux, les sieurs GATINEAU* et CREVIER DE SAINT-FRANÇOIS**. Il
partit des Trois-Rivières, le 28 janvier, et arriva le 27 mars, près d’une bourgade que CHARLEVOIX appelle
Sementels. Alors il partagea sa troupe en trois bandes : la première eut l’ordre d’attaquer une grande maison
fortifiée ; et la seconde, de se saisir d’un fort de pieux { quatre bastions, tandis qu’avec la troisième, il
attaquerait un fort plus grand, où il y avait du canon. Tout cela fut exécuté avec autant d’habileté que de
bravoure. Les Anglais parurent d’abord vouloir se défendre ; mais ils ne soutinrent pas le premier feu des
assailllants : les plus braves furent tués, et les autres au nombre de cinquante-quatre, se rendirent
prisonniers de guerre. On mit le feu aux maisons, ainsi qu’aux étables, où il périt plus de deux mille pièces de
bétail.
Sementels n’était éloigné que de quelques lieues d’une autre grosse bourgade, d’où il pouvait sortir assez de
monde pour envelopper HERTEL, et lui couper la retraite. En effet, dès le soir même, deux cents hommes
s’avancèrent pour l’attaquer. Il se mit en bataille, sur le bord d’une rivière où il y avait un pont dont il fit
occuper la tête, et les Anglais s’étant présentés pour le passer, il les laissa avancer, sans tirer un seul coup ;
puis fondant sur eux, l’épée { la main, il en tua ou blessa dix-huit, et obligea le reste à lui céder le champ de
bataille, n’ayant eu, de son côté, que deux hommes de tués, et un de blessé.»
*Nicolas Gastineau n’était pas son neveu mais membre de sa parenté par alliance. Car ce Nicolas Gastineau était le fils de Nicolas Gastineau et de
Marie Crevier. Il était le neveu de Jean Crevier marié avec Marguerite Hertel.
**Crevier de Saint-François : il s’agit de Louis Crevier, fils du seigneur Jean Crevier de Saint-François et de Marguerite Hertel. Il était le neveu de
François Hertel.
Michel Bibaud perpétue l’erreur du 27 mars.

          Version de l’abbé J.-A. Maurault en 1886
                                         Maurault perpétue l’erreur de la date du 27 mars.

L’abbé J.-A. Maurault dans Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu’{ nos jours, publié en 1886 n’est pas
d’accord avec le trajet du lac Champlain et écrit : «Hertel remonta la rivière Saint-François jusqu’au lac
Memphrémagog, se rendit à la rivière Connecticut, puis se dirigeant vers l’Est, arriva le 27 mars à Salmon
Falls, sur la rivière Piscataqua.»

                  Version de Benjamin Sulte en 1886
                             En citant des historiens, il perpétue donc l’erreur du 27 mars 1690.

Histoire de Saint-François-du-Lac, Imprimeur L’Étendard, Montréal 1886, pages 50-54.
Sulte rapporte les événements en citant surtout Monseignat et Charlevoix et quelque peu l’abbé Maurault.

                             Versions de F.-X. Garneau
                                  Dans l’édition de 1920, il perpétue l’erreur du 27 mars 1690

               1ère édition 1846, tome second, Livre V, Chapitre II, Imprimeur N. Aubin, Québec.
«La seconde bande, formée aux Trois-Rivières, n'était composée que de 52 Canadiens et Sauvages. M. Hertel,
homme de tête et de résolution, la commandait. Après une marche de deux mois, il tomba à la fin de mars sur
l'établissement de Salmon Falls (Sementels), formé au bord de la rivière Piscataqua, dans la Nouvelle-Angleterre,
et défendue par une maison fortifiée et deux forts de pieux. Il fit attaquer sur le champ tous ces ouvrages à la fois et
les emporta d'assaut. On y fit 54 prisonniers, 27 maisons furent brûlées, et 2000 pièces de bétail périrent dans les
flammes.
Les ennemis, s'étant ralliés, se présentèrent vers le soir au nombre de 200 pour attaquer Hertel. Il s'était mis en
bataille sur le bord d'une petite rivière sur laquelle il y avait un pont étroit qu'il fallait passer pour l'atteindre. Les
Anglais méprisant le petit nombre de ses soldats, s'y engagèrent avec une grande assurance. Lorsque Hertel jugea
qu'ils s'étaient assez avancés, il les chargea l'épée à la main ; dix huit ennemis tombèrent tués ou blessés du
premier choc. Le reste tourna le dos et lui abandonna le champ de bataille. La Fresnière, son fils aîné fut blessé,
Crevier son neveu fut tué. Après cette rencontre, il se retira sans plus être inquiété.»

                                               Les éditions de 1920 et 1944
Thomas Charland dans Histoire de Saint-François-du-Lac, cite la version de François-Xavier Garneau, édition
de 1920, tome I, pages 373-374, version reproduite en 1944 dans l’édition de 1944 pages 189-190.
Version de François-Xavier Garneau, Histoire du Canada, Tome III, Éditions de L’arbre, Montréal 1944,
huitième édition entièrement revue et augmentée par son petit-fils Hector Garneau, pages 189-190, texte
fidèle { celui de l’édition de 1920.
Dans la première édition, la date du départ n’est pas mentionnée et le moment de l’arrivée { Salmon Falls est
indiqué comme étant «à la fin mars». Dans les éditions de 1920 et 1944, le petit-fils de François-Xavier
Garneau, Hector Garneau, a ajouté les dates de ces événements : départ de Trois-Rivières 28 janvier et
arrivée à Salmon Falls le 27 mars. Il a reproduit et perpétué la même erreur : il aurait dû écrire 18 mars et
non 27 mars. Les versions de 1920 et 1944 appuient la version du trajet défini par l’abbé Maurault.

«La seconde bande, partie des Trois-Rivières (28 janvier 1690), était formée de cinquante Canadiens et
sauvages. François Hertel, homme de tête et de résolution, la commandait. Après une marche pénible de
deux mois, [par les vallées des rivières Saint- François et Connecticut], il parvint le 27 mars au bourg de
Salmon-Falls (aujourd’hui Berwick), dans le New- Hampshire. Ce village était défendu par une maison
fortifiée et par deux forts de pieux. Hertel attaqua aussitôt tous les ouvrages à la fois, et les emporta d’assaut.
[Il y eut trente personnes de tuées.] Le commandant fit cinquante-quatre prisonniers, mit le feu aux maisons
et se retira. Mais la campagne était maintenant toute en armes. Vers le soir, un corps d’environ cent
cinquante Anglais de Portsmouth, se présenta pour lui couper la retraite. Hertel se disposa au combat le long
de la petite rivière (Wooster). Il y avait un pont étroit qu’il fallait passer pour l’atteindre. Les Anglais,
méprisant le petit nombre de ses gens, s’y engagèrent avec assurance. Lorsqu’il jugea qu’ils s’étaient assez
avancés, Hertel les chargea l’épée { la main, et dix-huit ennemis tombèrent morts ou blessés. Les autres
tournèrent le dos. La Fresnière, le fils aîné de Hertel, fut blessé, et Crevier, son neveu, resta parmi les morts.
Après cette rencontre les Canadiens se retirèrent sans être inquiétés.»

                            Version de Robert Lahaise
   Auteur de Nouvelle-France English Colonies, l’impossible coexistence, 1606-1713, Septentrion,
                              Sillery, Québec, 2006, pages 134-135

«Pour commander la deuxième expédition, Frontenac nomme François Hertel, natif de Trois-
Rivières … Le 28 janvier 1690, il quitte sa ville natale avec 25 Trifluviens – dont trois de ses fils – et
25 Amérindiens (20 Abénaquis et 5 Algonquins). Mission : détruire Salmon Falls – entre Boston et
Casco – où ils parviennent le 27 mars.»
Lahaise poursuit en citant Monseignat, Charlevoix, Bacqueville de La Potherie et Raymond Douville.

                      La narration de Raymond Douville
                                        Elle perpétue l'erreur du 27 mars
     dans son article HERTEL DE LA FRESNIÈRE, JOSEPH-FRANÇOIS dans le Dictionnaire biographique du Canada.

«L’objectif d’Hertel est Salmon Falls, plus précisément le fort voisin de Rollinsford. Il a recruté quelque 25
volontaires de son bourg natal, au nombre desquels sont ses trois fils aînés, son neveu Louis Crevier qui
est aussi le filleul de sa mère, et d’autres parents par alliance, dont Nicolas Gastineau Duplessis et
Jacques Maugras père. Un nombre égal d’Indiens, soit 20 Socokis et 5 Algonquins, recrutés à Saint-
François-du-Lac, se joignent au groupe. Après une pénible marche d’hiver de deux mois, la petite troupe
arrive aux abords de Salmon Falls dans la nuit du 27 mars. Hertel divise son détachement en trois
groupes qui, profitant de l’obscurité, foncent en même temps sur le fort et la bourgade. En l’espace de
deux heures, tout est complètement anéanti. Les historiens et chroniqueurs ne s’entendent pas sur le
nombre précis des victimes. L’abbé Maurault, s’appuyant sur M ONSEIGNAT, note 43 Anglais tués, 54
prisonniers, 27 maisons brûlées et 2 000 têtes de bétail perdues. Selon les chroniqueurs anglais, le
nombre des morts ne dépasserait pas 30, des hommes pour la plupart. De plus le chiffre de 2 000 têtes
de bétail serait grandement exagéré. Du groupe français, on compte deux morts dont Jacques Maugras,
et un prisonnier.
Hertel est déjà, avec ses survivants et ses prisonniers, sur la route du retour quand un éclaireur
indien l’informe qu’une troupe de soldats et de colons s’avance vers eux. Selon Monseignat, ils seraient
250. Scales en fixe le nombre à 100, et Charles H. Lincoln à 140. Hertel dispose ses hommes dans les
buissons et quand l’adversaire s’engage sur le pont étroit qui enjambe la petite rivière Wooster, la troupe
fait irruption. Une vingtaine d’Anglais sont tués et les autres, désemparés par cette attaque soudaine et
les cris de guerre des Indiens, s’enfuient. La victoire française est assombrie par la mort de Louis
Crevier et une blessure au genou de Zacharie-François Hertel*, blessure qui, faute de soins immédiats,
le laissera infirme pour la vie. Laissant à quelques-uns de ses hommes le soin des captifs, la
plupart des femmes et des enfants, Hertel se rend aussitôt aider le détachement québécois de R ENE
Robinau de Portneuf qui se dirige vers le poste anglais de Casco (Falmouth). Pendant ce temps,
Gastineau revient en toute hâte à Québec pour transmettre à Frontenac le message de la victoire.»

         Count Frontenac and New France under Louis XIV
                                       par Francis Parkman
    Il perpétue l'erreur de date mais mentionne dans une note qu'il y a dans les archives du
           Massachusetts deux lettres précisant la date du massacre (18 mars 1690).

«On the night of the twenty-seventh of March, they lay hidden in the forest that bordered the farms and clearings of
Salmon Falls. Their scouts reconnoitred the place, and found a fortified house with two stockade forts, built as a refuge
for the settlers in case of alarm. Towards daybreak, Hertel, dividing his followers into three parties, made a sudden and
simultaneous attack. The settlers, unconscious of danger, were in their beds. No watch was kept even in the so-called
forts; and, when the French and Indians burst in, there was no time for their few tenants to gather for defence. The
surprise was complete; and, after a short struggle, the assailants were successful at every point. They next turned upon
the scattered farms of the neighborhood, burned houses, barns, and cattle, and laid the entire settlement in ashes.
About thirty persons of both sexes and all ages were tomahawked or shot; and fifty-four, chiefly women and children,
were made prisoners. Two Indian scouts now brought word that a party of English was advancing to the scene of havoc
from Piscataqua, or Portsmouth, not many miles distant. Hertel called his men together, and began his retreat. The
pursuers, a hundred and forty in number, overtook him about sunset at Wooster River, where the swollen stream was
crossed by a narrow bridge. Hertel and his followers made a stand on the farther bank, killed and wounded a number of
the English as they attempted to cross, kept up a brisk fire on the rest, held them in check till night, and then continued
their retreat. The prisoners, or some of them, were given to the Indians, who tortured one or more of the men, and
killed and tormented children and infants with a cruelty not always equalled by their heathen countrymen. [6]

[6] The archives of Massachusetts contain various papers on the disaster at Salmon Falls. Among them is the report of the authorities
of Portsmouth to the governor and council at Boston, giving many particulars, and asking aid. They estimate the killed and captured
at upwards of eighty, of whom about one fourth were men. They say that about twenty houses were burnt, and mention but one fort.
The other, mentioned in the French accounts, was, probably a palisaded house. Speaking of the combat at the bridge, they say, “We
fought as long as we could distinguish friend from foe. We lost two killed and six or seven wounded, one mortally.” The French
accounts say fourteen. This letter is accompanied by the examination of a French prisoner, taken the same day. Compare Mather,
Magnalia, II. 595; Belknap, Hist. New Hampshire, I. 207; Journal of Rev. John Pike (Proceedings of Mass. Hist. Soc. 1875); and the
French accounts of Monseignat and La Potherie. Charlevoix adds various embellishments, not to be found in the original sources.
Later writers copy and improve upon him, until Hertel is pictured as charging the pursuers sword in hand, while the English fly in
disorder before him.»

                                    Jacques Lacoursière
                        Histoire du Québec, vol. 1, 1995, page 177
                                Il perpétue l'erreur de date

« À son tour, Joseph-François Hertel de La Fresnière, de Trois-Rivières, organise un corps expéditionnaire
composé de 25 volontaires et de 25 Amérindiens de Saint-François-du-Lac. Le groupe quitte Trois-Rivières
le 28 mars 1690. Destination : Salmon Falls, petit village situé non loin de Portsmouth. Il y arrive le 27 mars.
Une trentaine d’Anglais trouvent la mort pendant l’attaque. Les Canadiens tuent plusieurs centaines
d’animaux de ferme. Sur le chemin du retour, une petite troupe formée de soldats et de miliciens anglais
lancée { leur poursuite tombe dans une embuscade et une vingtaine d’Anglais sont tués. Le cri de guerre
lancé par les Canadiens et les Amérindiens sème partout la panique.»

         Archives américaines
                      Salmon Falls (1690)
La version américaine s’appuie sur trois documents manuscrits
conservés aux archives du Massachusetts : deux lettres et
l’interrogatoire subi par un prisonnier français, les 18 et 19 mars
1690 à Portsmouth (New Hampshire).
Source des 3 manuscrits qui suivent: Massachusetts Historical Society, Proceedings of the Massachusetts
Historical Society, page 126; documents cités intégralement dans History of Rockingham and Strafford
counties, New Hampshire : with biographical sketches of many of its pioneers and prominent men D.
Hamilton (Duane Hamilton) Hurd. Editor J. W. LEWIS & CO. 1882. PRESS OF J B LIPPINCOTT & CO.,
PHILADELPHIA. Copyright, 1882 :

  Trois manuscrits des 18 et 19 mars 1690
   1- Lettre de William Vaughan et Richard Martyn, 18 mars 1690.
                 (ci-dessous transcrite telle quelle)

" PoETSMO March 18: 1689-90, Portsmout" 10 a clock.
" Much llonid "Wee are Just now informed that ye Indian Enemy this morning Attacqued Salmon falls and
have surprised all the families above the fort well are about 10 or 12, & have also taken possession of the fort
& of Loves house where several families lived. " \Vm, Plaisted who gives Uiisinformation made his Escape
from Capt. Wincols house wch was twice assaulted by ye Enemy but they were beaten off by six or seven
English men whome lie left in possession of s(l honse when he came away fioni thence to give this advice it
jn-iiy forreolife he saw not above twenty Indians ; we have already sent away fium the banke between
twenty and thirty men, A have sent to our other Towns for further releife; we now here see the smoaks rise
so yt they are burning all liefoie them : We humbly pray a thorough & serious Consideration of the conditi.m
of this pt of ye Country, and yt such measures may be forthwith taken as iu yr Hours wisdome shall be
thought most Conducive to the preservation thereof: this is the whole of wt information we can at present
give, as soon as we have A further accot you may expect to hear further from " Hn.-b Honrd yor Humble
servts "Wm Vaughan " RicHD Martyn."
2- Lettre de William Vaughan et Richard Martyn, 18 mars 1690

Account of attack by French and Native Americans on English settlement at Salmon Falls and
today's South Berwick, Maine. Likely sites include Quamphegan, present location of the Counting
House Museum, and the homestead of Humphrey Chadbourne.

Portsm 18th March 1689/90

Much Hon Sirs
   Yesterdy * we gave accot of ye dreadful destruction of Salmon ffalls the perticulers whereof please take as
followeth;
    The enemy made their onset between break of the day & sun-rise—when most were a bed & no watch
kept neither in fort nor house they presently took possession of ye fort to prevent any of ours doing it & so
carried all before them by a surprize, none of our men being able to get together into a body to oppose them,
so that in the place were kild & taken between fourscore & 100 persons, of wch between twenty & Thirty
able men, the fort & upards of twenty houses burnt, most of the Cattle burnt in the houses or otherwise kil'd
which were very considerable from thence the Enemy proceeded to Quamphegon where lived onely Thomas
Homes who upon the Alarm retired from his house to a small Garrison built near his saw mill wheither also
some of Salmon falls yt made their Escape fled, about 30 of the Enemies surrounded Homes house, but met
with noe opposition there till fourteen men of ours came up from ye lower parts of ye Town, & undescryed
by ye Enemy, made a shot upon ye party of Indians at Holmes house, Sundry of ym standing before the door,
at wch shot they say three of the Enemy fell, ye rest run into the house & broke through ye backside thereof,
& being more numerous than ours forced our men to retire, nine of them got safe home & five Escaped to
Holmes Garrison, only one of ours wounded in the Encounter, then the Enemy burnt Holmes house &
proceeded about a mile lower down & burnt the ministrs house with two more & Assaulted Spencers
Garrison but were repel'd and so retir'd. James Plaisted who was taken at Salmon falls was sent by Hope
Hood (Commandr in chief of the Indians) wth a flag of Truce to Thom. Holmes for ye surrendr of his
Garrison—
promising liberty to depart upon his soe doing, but Plaisted returned not nor was ye Garrison surrendered.
   The sd Plaisted who was in ye Enemies hands many houres Informed yt he saw of ye Enemy one hundred
& fifty men well accoutred & Guesses them to be about one half ffrench; upon their taking possession he
saith that ten of them french & Indians made A dance wch Hope hood told him were all officers, he also told
him that his Brother Gooden who liv'd in Loves house was going to be try'd for his life by A Councill of Warr;
for yt in their takeing Loves house the said Gooden had kil'd one ffrench man & mortally wounded another &
further that there was Eight french ships design'd for Pascataque River to destroy ye same.
   The Alarm being given to all adjacent Towns in order to their reliefe we sent about thirty men from this
Town, as many went from Dover, & a part from Yorke together wth wt could be got from their own town, but
before they could unite their force it was neare night & then they marcht wth about 100 men under Comand
of Capt Jo. Hamond Comandr of ye uper part of Kittery, the scouts yt went before just as they came within
sight of Salmon falls discovered one of ye Enemy who was binding up his pack & staying behinde his
Company fell into our hands wch proved to be a frenchman whose examination in short we herewth send to
you & to morrow morning intend to send the persons towards you by land, none by Water being just ready
to goe; our fforces proceeded in pursuit of ye Enemy & about 2 mile above ye ffort of Salmon falls at the
farther house up in the woods there discovered them about ye setting of ye sunn, our men presently fell
upon them & they as resolutely oppos'd them, in short the fight lasted as long as they could see friends from
Enemies, in wch we lost two men, one of York another of Cochecho kil'd upon ye place & 6 or 7 wounded
some is feared mortally; wt damage we did the Enemy we can't at present say. This is all ye accot we can at
present Give; to morrow intend you shall hear againe from us; we Intrem Subscribe ourselves
                 Hon Srs yor humble servts;
                                              Wm Vaughan
                                              Richd Martyn/

(Found in the Collection of Me. Hist. Society, Vol. V, pp. 51-59, quoted in Everett Stackpole's Old Kittery and Her Families, pp. 163-164)
* 17 mars 1690.
3- Interrogatoire d’un Français fait prisonnier
                                      en date du 19 mars 1690

PoETSMo: 19th March 1689-90-

"Upon Examination of the frenchman taken at Salmon falls he said "Their Company that Atlaq'd Salmon falls
consisted of sixty men 3O French and 30 Indians who came from Canada the beginning of ffeuhr from a
Town called thirty Rivers (Trois-Rivières) lying above Cabeck (Québec), that they have not been near any English
Plantation since they came out till now but waited about twenty or thirty miles off severall days for a party
of 20 or 30 Indians who promised to meet & Joyn wth them but came not, that they have lived wli.dly upon
hunting, yt they came by ordr of the french Govr at Canada & that both french and Indians are in pay at ten
Livers p month. The said Govr is Count Fontenack yt arrived from france last yeare in A man of warr with
severall merchant Ships well went away again in Sber. only two ships remain in Canada of Twenty five Guns
a piece. That two parties of ffrench & Indians of three hundred men in a Company came out about the same
time they came, but whether they were desigu'd he saitli he knows not. That he knows nothing of the
Mischiefe done near Albany, that they inteniled to carry their captives to Canada Sc there sell them, yt their
design was not against this place when they first came forth but principally against Monsiur Tyng & the place
where he lived but he saitli the Indians who were their principle pilots did often Vary in their Opinions about
wt place to fall upon, cant understand wheither it were Mr Tyng of Merrimack River or Casco Bay. That they
saw no Considerable Company of Indians in their March only a few in some places hunting, that they brought
out wth them two pounds of powder & sixty bullets a piece, that their are sundry English Captives at Canada
but he saw only three two girls and a boy, that the ffrench are able to raise four or five thousand men in
Canada able to bear arms, & y t they have Thirty two Companies of fifty men in a company in coustant pay.
that the french Capts name of this Company is Monsiur Ai-etall*: his son being his Lieut."
* Hertel

  La littérature américaine
                             Salmon Falls 1690
                                          Huit sources
1- LINCOLN, Charles H., Narratives of the Indian Wars, 1675-1699. New York, Charles
Scribners’s Sons New York 1913 et Narratives of the Indian Wars (New York, 1959):
«On March 18th*, the French, with Indians, being Half one, half t'other, Half Indianized French, and Half
Frenchified Indians, commanded by Monsieur Artel and Hope-hood (1) fell Suddenly upon Salmon Falls,
destroying the best part of the Town, with Fire and Sword. Near Thirty Persons were Slain, and more than
Fifty were led into what the Reader will by ‘nd by call, The worst Captivity in the World. It would be a Long
Story to tell, what a particular Share in this Calamity, fell to the Family of One Clement Short: This Honest
Man, with his Pious Wife, and Three Children, were killed: and Six or Seven of their Children, were made
Prisoners: the most of which arrived safe to Canada, through a thousand Hardships; and the most of these
were with more than a Thousand Mercies afterwards Redeemed from Canada, unto their English Friends
again. But my Readers will be so Reasonable, as to excuse me, if I do not mention the Fate of every Family,
that hath Suffered a Share in the Calamity of this Grievous War; for 'tis impossible that I should Know All that
hath happened; and it would be improper for me to Write All that I know: And very little is the Advantage of
having a Name Standing upon Record only among unhappy Sufferers. About Seven Score English went out
after 'em, and came up with 'em: nevertheless, through the Disadvantages of their Feet by the Snow, they
could make no Hand on it. Four or five of ours were kill'd, and as many of the Enemy; but the Night put an
End unto the Action. Ours took one Prisoner, a French man, who Confessed, that they came from Canada,
where both French and Indians were in Pay at Ten Livers (2) Per Month, and he particularly Declared the
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