NEXT BIG THINGS - TOM.travel
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NEXT BIG THINGS S'il est parfois délicat d'avoir une vision à moyen ou long terme de son activité, notre époque nous inculque qu'il ne faut pas prendre à la légère les technologies émergentes. Quelles formes auront les tourimes en 2020, 2030 ou 2060 ? Quels nouveaux genres d'acteurs verront le jour ? Comment-nous déplacerons-nous ? Pour innover et s'adapter aux rapides et profondes évolutions des usages et des environnements, mieux vaut s'intéresser aux signaux faibles.
OCTOBRE Pour survivre, ils doivent se positionner sur tous les fronts, selon Amadeus : ils doivent être visibles dans la rue, inspirants sur leur site, flexibles sur A QUOI RESSEMBLERA LE TOURISME leurs offres, actifs sur les réseaux sociaux, bien taillés pour la publicité et accessibles depuis le EN LIGNE EN 2020 ? smartphone dans la poche du client. Et surtout, ils doivent rester pertinents en misant sur la #Distribution - Amadeus a publié son étude personnalisation et la flexibilité. Ce sont donc leurs intitulée « Online Travel 2020 : Evolve, Expand or technologies et leur manière de travailler qui Expire » dans laquelle la société pose la question doivent évoluer. suivante : Que devraient faire les acteurs du Tourisme aujourd’hui pour se préparer aux Pendant ce temps, les OTA sont en train de se différents scénarios qui vont se présenter ? Pour doter de technologies permettant de créer des cela, elle a imaginé quatre scénarios qui pourraient packages dynamiques et les proposent bien se réaliser d’ici 2020. évidemment aux clients ou leur permettent de créer leur propre package. Le mélange de ces L’étude commence par expliquer que jusqu’à deux modèles forme ce qu’Amadeus nomme les récemment, les metasearch et les OTA vivaient tour-opérateurs digitaux, nés d’un mix entre le chacun leur vie séparément, tout en se complétant, digital et l’interaction humaine, entre la rapidité et en travaillant main dans la main mais en se disputant le confort. Mais les clients n’attendent pas les mêmes clients. Bien souvent, les clients en ligne seulement d’avoir accès à un tel environnement : ne font pas attention au fait qu’ils réservent sur une ils veulent pouvoir se débrouiller seul et facilement, OTA ou un métasearch. Mais les lignes sont en train à l’image des Apple stores ou des lobbys des de se flouter et les business models évoluent. Les hôtels récents. OTA sont en train d’explorer de nouvelles manières de faire de la publicité et achètent même leurs Le GDS imagine même que ces tour-opérateurs propres canaux marketing. Plusieurs exemples le digitaux pourraient avoir une sorte de concept démontrent : Expedia rachetant Trivago, Travelocity store en brick-and-mortar où les clients seraient et Orbitz ; Priceline rachetant Kayak ou encore Ctrip accueillis par des agents bien formés – des signant un partenariat avec Baidu qui possède lui compagnons de voyage – utilisant les derniers même l’OTA Qunar, représentant près de 80% du outils technologiques. Après que le client ait quitté marché de l’hôtellerie et des billets d’avion en Chine. la boutique, il pourrait continuer à interagir avec ce compagnon via une application. Ce dernier Ces mariages ont également entraîné des pourrait, lors des voyages, suggérer des activités changements de stratégie. La monétisation de trafic ou trouver une alternative lorsqu’un vol est annulé, grâce à la publicité en ligne est devenue une source par exemple. de revenu supplémentaire pour les OTA. Alors que les metasearch se tournent désormais vers de « la La naissance des agences de voyage mobile réservation assistée », les OTA diffusent de la publicité. Désormais, la plupart de ces grandes Aujourd’hui, la plupart des « Online Travel Retailers » entités permettent aux internautes de comparer, propose leurs offres sur un certain nombre de de réserver et de payer au même endroit. Ils sont canaux y compris le mobile, à travers des devenus des « Online Travel Retailers » selon le applications ou des sites responsive. Mais le terme imaginé par Amadeus, que l’on peut être mobile ne représente qu’un seul canal et ce n’est tenté de traduire par « places de marché pas le principal. C’est pourquoi Amadeus a touristiques online ». imaginé une agence de voyage qui proposerait une application indispensable qui accompagne le La naissance des Tour-Opérateurs digitaux voyageur tout au long de son séjour. La société Amadeus revient sur le rôle actuel du tour Dans quelques années, l’agence de voyage mobile opérateur : il propose une expérience bien réelle au pourrait proposer aux clients de nouvelles façons coin de la rue grâce à des brochures colorées et de faire des recherches et d’être inspiré. Le mobile joliment présentées ainsi que des conseillers peut fonctionner avec plusieurs technologies amicaux bien renseignés, serviables, essayant comme la reconnaissance vocale ou les d’apprendre à connaître au mieux leurs clients. Une empreintes digitales, les beacons, l’IoT ou la chose est sûre, le contact humain est clé. D’ailleurs, réalité virtuelle. Couplées, elles offrent de grandes il n’y a rien à faire : nul besoin de se rendre en ligne opportunités. Cette agence proposerait également et de trouver un vol qui se goupille bien avec son des chatbots que ce soit dans le processus de programme puisque tout est servi en un seul réservation pour apporter des services ou pour package. C’est ici que réside la force des payer. Surtout, elle proposerait un service en tour-opérateurs : face à une myriade d’offres end-to-end pour que le voyageur soit provenant de plusieurs canaux, ils apportent une constamment accompagné. réelle expertise et un savoir-faire.
2 0 1 7 E M B R E NES CI D E C BON C A P U 1 4 I L LO N C A M PAV Première conférence internationale axée sur le tourisme et les nouvelles technologies. Plateforme unique de networking en Europe pour les dirigeants de l’industrie du Tourisme et des Technologies.
La naissance d’une nouvelle marketplace Dans quelques années, il en faudra également pour apprendre à une machine autonome à conduire Certains acteurs ont déjà créé leur marketplace. En prudemment, que ce soit une voiture sur la route, un 2014, Alibaba a créé sa propre plateforme de ventes avion dans le ciel ou tout autre appareil robotique. Il touristiques nommée AliTrip, un spin-off de semblerait donc que le VTC ait de grands projets. Le ses sites de réservation. Elle rassemble aujourd’hui Uber AI Labs va être dirigé par Gary Marcus, le CEO 100 millions d’utilisateurs et certains fournisseurs de la startup Geometric Intelligence spécialisée réalisent des ventes à hauteur de 100 millions de dans le machine learning, que le VTC vient de dollars par an. racheter. Selon Amadeus, la marketplace du Tourisme pourrait proposer la gestion du profil utilisateur mais aussi des services et des partenariats et même la DECEMBRE possibilité de réaliser une vente aux enchères. Elle pourrait innover à travers sa plateforme comme HOTELS.COM IMAGINE LE FUTUR DE Amazon et son Amazon Echo ou l’Amazon Assistant. Enfin, elle pourrait proposer de nouveaux L’HÔTELLERIE moyens de paiement à l’instar de WeChat qui permet de payer en peer-to-peer, en online et offline. #Hébergement - Hotels.com a révélé les résultats d’une étude sur le futur de l’hôtellerie en 2060, Le GDS s’interroge : « Dans un futur non lointain, réalisée avec le futurologue Dr James Canton. pouvons-nous imaginer un géant de l’e-commerce, une société technologique ou une OTA majeure Alors que le site de réservation d’hôtels fête cette développer une e-plateforme qui rassemblerait OTA, année ses 25 bougies, Hotels.com a décidé de compagnies aériennes, hôtels et d’autres s’intéresser au futur de son industrie. Il nous donne entreprises pour qu’ils vendent leurs produits ? ». rendez-vous en 2060 grâce à une étude réalisée Cela donnerait aux voyageurs la possibilité de avec l’aide du Docteur James Canton, futurologue réserver tout ce dont ils ont besoin au même de l’Institut « Global Futures », think tank identifiant endroit. « Le package ultime », selon Amadeus. les tendances émergentes de consommation. Mais une telle marketplace n’est pas sans risque pour les fournisseurs qui perdraient tout contact « Les tendances dans les technologies, les avec leurs clients. Dans tous les cas, Amadeus sciences, l’énergie et le divertissement vont affirme que les OTA doivent se préparer pour un considérablement métamorphoser l’expérience futur qui ne ressemblera en rien à ce qu’elles liée aux séjours hôteliers. La naissance d’une connaissent aujourd’hui. Si elles veulent participer à nouvelle science du voyage – avec la combinaison cette nouvelle marketplace, elles devront adapter des datas, de l’intelligence artificielle, de l’analyse leur business model. prédictive des souhaits des voyageurs – va bouleverser l’intégralité de l’expérience liée au voyage », explique le Dr James Canton. DECEMBRE Hotels.com a identifié plusieurs tendances du futur : UBER LANCE SON LABORATOIRE DÉDIÉ À L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE - D’abord, la présence de robots majordomes qui pourront être personnalisés en ligne avant son #Transport - Le VTC vient d’annoncer la création arrivée. Grâce à leurs aptitudes, à leur capacité à d’Uber AI Labs, un laboratoire basé à San parler toutes les langues et leur source Francisco dédié à l’intelligence artificielle et au d’informations, ils pourront aller chercher un deep learning. Dans la même lancée, il vient de voyageur à l’aéroport, préparer un bon repas ou racheter la startup Geometric Intelligence, même donner des conseils professionnels. Bref, un spécialisée justement dans ce domaine. réel compagnon de séjour… robotisé. La création du laboratoire d’Uber s’inscrit dans une - L’arrivée des spas rajeunissants. Il ne s’agira plus volonté de « permettre aux personnes et aux d’aller se relaxer grâce à des bains à remous ou des choses de se déplacer bien plus rapidement, de massages. Les spas du futur, eux, seront basés sur manière plus sécurisée et accessible » selon ses des analyses ADN pour tenter de faire rajeunir le mots. Basé à San Francisco, il permettra au VTC de client. Parmi les services qu’on retrouvera : des travailler sur des questions relatives à l’intelligence traitements préventifs mais aussi des programmes artificielle et au machine learning. S’il ne révèle pas prédictifs pour s’assurer d’être en bonne santé, exactement sur quoi il compte se pencher, Uber grâce à des traitements génétiques, à des affirme qu’aujourd’hui, il a besoin d’intelligence pour médicaments nouvelles générations et à des déterminer quel chauffeur attribuer à un client. exercices d’entrainement cérébral.
MEARK N XT E BITIGNTH G I N GS - La fin de la galère des transports, notamment grâce à de nouveaux mode de transport hyper rapides. Le futurologue donne l’exemple des véhicules autonomes ou volants ou encore de l’Hyperloop, le train à très, très grande vitesse -La nourriture basée sur ses goûts propres. Les permettant de couvrir des centaines de kilomètres établissements pourront proposer des restaurants en quelques secondes. qui mettront au point des plats basés sur les goûts des clients mais aussi sur leur état de santé, là -Le paiement alternatif. Comme dans les films encore grâce à des analyses ADN. d’espionnage, il sera possible de payer grâce à son empreinte digitale, mais aussi de s’enregistrer à -L’émergence des hôtels sous-marins avec la l’accueil. possibilité de s’endormir 20 milles lieues sous les mers. -La multiplication des établissements écologiques. L’étude prévoit qu’ils excelleront en matière de -Le morphing des établissements en fonction des rendement énergétique (achetant et vendant de votes des clients. L’étude imagine qu’il sera possible l’énergie renouvelable), n’achèteront que des de créer et de modifier l’apparence des hôtels grâce produits recyclables et non nocifs, n’utiliseront que à la nanotechnologie et des machines pouvant les dernières technologies solaires et changer l’environnement. géothermiques et auront une empreinte écologique complètement neutre. -L’accompagnement du voyageur grâce à des « avatars » qui pourront réserver une chambre selon -La réalité augmentée qui est déjà une tendance les goûts et envies du client. actuelle. Les voyageurs auront la possibilité de vivre des expériences uniques au sein des -La mise à disposition d’imprimantes 3D dans les établissements. L’étude n’en dit pas plus sur la chambres qui permettront à chaque personne de forme que pourrait prendre ces expériences. créer tous les objets qu’elle désire après avoir acheté le modèle sur Internet. - La possibilité de choisir ses rêves. Les clients pourront faire en sorte de profiter d’une bonne nuit -Enfin, la possibilité de dormir la tête dans les étoiles de sommeil en choisissant le contenu de leurs rêves dans des hôtels spatiaux en orbite autour de la avant de s’endormir. Tout cela grâce à la magie de la Terre, sur la Lune ou bien encore sur Mars. Une neurotechnologie. prouesse rendue possible grâce la maîtrise de la fusion nucléaire. 01 9 12 2
DECEMBRE JARVIS, L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE MISE AU POINT PAR MARK ZUCKERBERG #Universel - Mark Zuckerberg, qu’on ne présente plus*, a présenté Jarvis, son super assistant virtuel pour la maison. Inspiré du film Iron Man, il lui permet de gérer tous les aspects de domotique de sa maison.
Mark Zuckerberg a fait grandement parler de lui Une vidéo de Noël pour détendre l’atmosphère N E XT BI G TH I N GS sur son propre réseau social. Il a posté deux vidéos dans lesquelles il présente son super Après la publication de ces vidéos, les réactions et assistant, Jarvis, une référence à l’intelligence questions ne se sont pas fait attendre : Mark artificielle qui assiste Tony Stark dans la saga Zuckerberg va-t-il commercialiser une intelligence Iron Man. Le nom était tout trouvé : comme lui, artificielle pour la maison ? Pour Facebook ? Est-ce Mark Zuckerberg est milliardaire et passionné un tournant dans l’histoire du réseau social ? Mais par la technologie. Ne lui manque plus que surtout : va-t-il se reconvertir et se lancer dans une l’armure permettant d’avoir des capacités carrière d’acteur ? Pas du tout. Et pour le dernier surhumaines et la panoplie du super héros point, tant mieux. Le message du fondateur de sera complète. La création de cet assistant Facebook est clair : il ne s’agit pas d’une était en fait une bonne résolution que le présentation live mais de petites vidéos amusantes fondateur de Facebook avait formulée qui montrent ce qu’il a mis au point en une début 2016. « Je veux créer une centaine d’heures. Il ne s’agirait donc que intelligence artificielle ressemblant à une d’images filmées durant son temps libre, pour sorte de Jarvis dans Iron Man », détendre l’atmosphère avant Noël… annonçait-il. Mieux vaut tard que jamais, c’est donc en cette fin d’année 2016 Pourtant, la communication est bien rodée : qu’il a présenté son super assistant qui Morgan Freeman et Arnold Schwarzenegger n’est en fait pas si super que ça. prêtent leur voix à Jarvis, les images de la maison Explications. sont dignes d’un bon magazine de déco, la famille est au complet (même le chien ressemblant à un Les vidéos postées par Mark tapis) et on remarque même plusieurs tentatives Zuckerberg ont tout l’air sorties d’un d’humour potache (apparemment, le milliardaire film de science-fiction ou d’un n’apprécie pas beaucoup le groupe de rock épisode de Black Mirror. Dans la Nickelback). première, l’homme de 32 ans explique comment Jarvis Pourquoi tant de grabuge ? fonctionne : l’intelligence ouvre les rideaux pendant que lui s’étire Mais si cette série de posts ne sont pas de dans son lit, puis elle occupe sa véritables annonces, alors pourquoi se donner tant fille en parlant en mandarin, fait de mal ? C’est bien là la question. D’autant plus griller des toasts, balance un que Le Monde révèle dans un article qu’en réalité, t-shirt propre grâce à un Jarvis n’est pas si intelligent que ça. En fait, le propulseur de vêtements (effet système connaît encore de nombreux ratés. Le cool garanti), reconnaît les canon à t-shirt ? Esbroufe. L’assistant qui fait des parents de Mark Zuckerberg blagues sur Nickelback ? Esbroufe. Quelques lorsqu’ils sonnent à la porte, semaines après que l’on ait appris que les vidéos allume et éteint les lumières de présentation du masque de réalité augmentée ou passe de la musique. On Magic Leap n’étaient en fait que des projections de peut facilement imaginer ce qu’il pourrait faire et non pas de ce qu’il pouvait l’intérêt que représente faire, il semblerait que Zuckerberg en rajoute une l’assistant pour les couche. Difficile de démêler le vrai du faux dans multiples tâches à ces conditions. effectuer dans la maison. Dans la deuxième vidéo, Ce qui est sûr, c’est qu’avec ces publications le plus humoristique, on fondateur de Facebook montre qu’il s’intéresse à entend Jarvis méditer l’intelligence artificielle. Il explique dans son billet sur la vie entre deux qu’il compte publier le code de son assistant en ordres lancés par open source, mais que pour le moment, il est trop Zuckerberg. adapté à sa propre maison. Il prédit aussi que dans 5 à 10 ans, l’intelligence artificielle aura fait de Le milliardaire a aussi grands progrès, mais qu’il y a encore du chemin à publié un billet dans faire pour arriver à donner la capacité à une lequel il explique le machine d’apprendre par elle-même. Aucune fonctionnement de son annonce donc, mais on peut s’attendre à des assistant. Pour résumé, celui-ci initiatives de la part du réseau social dans le repose sur plusieurs technologies : domaine ces prochaines années. l’internet des objets (IoT), le langage naturel, la reconnaissance faciale et vocale *Sauf pour toi qui vis dans une grotte. C’est le ainsi qu’un bot Messenger. Un bon mix pour fondateur de Facebook. Mais si tu vis dans une pouvoir gérer sa maison sans lever le petit doigt. grotte, ça non plus tu ne connais sûrement pas. 13 1
JANVIER LES GRANDES TENDANCES TECHNOLOGIQUES ÉMERGENTES SELON SABRE #Universel - Sabre a récemment publié une étude intitulée « Emerging Technology in Travel – 2017 Report ». Le GDS revient sur les grandes tendances multi-secteurs qui marqueront l’année mais aussi celles à venir. La première tendance émergente que l’étude met en avant est « l’intelligence connectée ». Aujourd’hui, Internet donne accès à une multitude d’informations en temps réel et, parallèlement, de nombreux capteurs et objets connectés amassent des données provenant de notre quotidien. L’utilité du Big Data n’est plus à prouver, tout comme sa rapide évolution. Pour le montrer, Sabre donne l’exemple de la prévision météo. Le fait de prédire le temps qu’il fera n’est pas nouveau. Pourtant, la précision des prédictions est devenue beaucoup plus pointue ces dernières années, notamment grâce à une quantité toujours plus importante de données disponibles via les capteurs et l’historique. Mais « avoir des données et les comprendre n’est pas une fin en soi, explique Sabre, il s’agit d’être capable d’agir à partir d’elles afin d’avoir un impact positif sur un secteur ». Avec ce nombre toujours plus croissant de capteurs et donc de données, il n’est plus possible pour l’homme de faire lui-même des analyses.
L’aide d’un ordinateur est primordiale. Par exemple, il conversationnels répondant à tous les besoins N E XT BI G TH I N GS y a environ deux trillions de tarifs aérien dans le de l’utilisateur. Amazon Alexa Apple Siri, Baidu système de Sabre. Il faudrait à une personne environ Deep Speech 2, IBM Watson, Google 60 000 ans pour prendre connaissance de tous ces Assistant ou Microsoft Cortana se sont tous tarifs. Là où l’humain joue un rôle, c’est dans sa engagés dans cette course. capacité à tirer des insights de toutes ces données, ce que ne font pas forcément les ordinateurs Il existe deux types d’interfaces aujourd’hui. Les progrès de l’intelligence artificielle conversationnelles aujourd’hui, celle basée sur permettent de plus en plus d’effectuer une action à la voix et celle basée sur le message texte. partir d’informations, mais le contexte est rarement L’utilisation de chacune d’entre elles dépend pris en compte dans sa globalité. « Le meilleur surtout du contexte dans lequel l’utilisateur se assistant sait quelle information communiquer, trouve. S’il est en voiture par exemple, il sera quand et avec qui. Ce niveau de compréhension du plus facile d’utiliser un agent vocal. S’il est en contexte est le challenge que veut relever réunion, la messagerie. l’intelligence artificielle », explique dans l’étude Mark McSpadden, Directeur du Sabre Labs. Mais La « réalité digitale » pour y arriver, il faudra donner toujours plus de données, notamment personnelles. Ce qui pose Enfin, la troisième grande tendance est la « réalité des problèmes concernant la vie privée. digitale » comme l’appelle Sabre, englobant la réalité augmentée, la réalité virtuelle et la réalité Les interfaces conversationnelles fusionnée. La réalité virtuelle est surtout utilisée aujourd’hui pour l’inspiration, notamment dans le La deuxième grande tendance émergente qui Tourisme et permet de vivre des tas d’expériences touche tous les secteurs sont les interfaces différentes. Elle permet 3 choses, selon Sabre : conversationnelles. Pour Sabre, les entreprises inspirer le futur touriste ou le conforter dans son doivent comprendre l’intérêt qu’elles peuvent choix, créer des expériences complémentaires représenter mais elles doivent surtout l’adapter à avant ou durant le voyage et permettre à certaines leur public spécifique. personnes de visiter des lieux inaccessibles. Les images en réalité virtuelle, parce qu’elles sont plus Ces interfaces se multiplient aujourd’hui grâce riches que de simples photos, donnent aussi plus aux progrès dans la reconnaissance du langage d’authenticité. naturel et dans l’intelligence artificielle. Avec les appareils qui communiquent entre eux et une La réalité augmentée vient, elle, compléter la réalité connexion au Web, il est plus facile pour ces physique en proposant une expérience ou des intelligences de comprendre le contexte et informations supplémentaires. Les lunettes les plus l’intention de l’interlocuteur derrière ses mots. connues sont les Google Glass ou l’Hololens de L’essor du mobile a aussi contribué à l’arrivée Microsoft. Selon Sabre, c’est sur les smartphones et de ces interfaces. Mais il y a encore du chemin les tablettes que cette technologie aura le plus de à parcourir pour obtenir des agents chance de percer en 2017. Le fait que ces appareils soient équipés d’un appareil photo, d’un GPS, d’un gyroscope et d’un accéléromètre permet de venir enrichir encore plus l’expérience. Selon l’étude, l’outil le plus puissant aujourd’hui est Google Translate qui permet de traduire un texte écrit sur une pancarte en temps réel en 80 langues différentes. Sabre explique que certaines spéculations affirment que la prochaine « killer app » dans le domaine de la « réalité digitale » sera sociale. Pas étonnant donc que Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, ait racheté la société Oculus, à l’origine du casque de VR Oculus Rift. Avoir la capacité de synchroniser le contenu afin que plusieurs personnes puissent regarder la même vidéo sera clé pour la réalité virtuelle. A ce jour, lorsqu’un utilisateur enfile un masque, il est seul et coupé de la réalité. L’aspect social permettrait de retrouver un lien avec les autres et de partager l’expérience. Le GDS imagine une telle situation dans le Tourisme : avant de réserver une chambre d’hôtel, un client pourrait poser des questions au concierge et visiter une chambre en temps réel. Cela permettrait également de visiter un musée virtuellement avec ses proches. 13 3
FEVRIER TOURISME SPATIAL : SPACEX ENVERRA DEUX VOYAGEURS AUTOUR DE LA LUNE EN 2018 #Transport - SpaceX, la société d’Elon Musk spécialisée dans l’astronautique et le vol spatial, annonce avoir signé un contrat avec deux passagers afin d’effecteur un vol en orbite autour de la Lune en 2018. Ces deux personnes privées, dont les noms restent confidentiels pour le moment, auront la chance de partir pour une durée d’une semaine afin de parcourir entre 500 000 et 650 000 kilomètres, la distance nécessaire pour quitter la Terre, survoler la Lune et revenir à bon (space)port. SpaceX a affirmé que les deux futurs touristes de l’espace ont déjà versé un acompte pour avoir la chance de partir. Avant de décoller, ils devront montrer qu’ils sont aptes à voyager au-delà de l’orbite terrestre. Leur entraînement devrait commencer fin 2017. Le montant du billet pour la Lune n’a quant à lui pas été divulgué. Pour se faire une idée, Virgin Galactic, la société concurrente appartenant à Richard Branson, propose des billets d’entrée à 250 000 dollars. SpaceX affirme que d’autres personnes sont intéressées donc d’autres réservations devraient suivre. Un dragon pour monture Les deux futurs touristes de l’espace voyageront à bord de la capsule Dragon 2, la version habitée de la capsule Dragon, utilisée pour ravitailler l’ISS. Elle effectuera son premier vol non habité vers l’ISS courant 2017, avant d’y acheminer des astronautes pour le compte de la Nasa au deuxième trimestre 2018. Le lancement se fera au Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveralen Floride, grâce à la fusée « Falcon Heavy », une version lourde de la fusée Falcon 9. Pour SpaceX, ce voyage est « une étape importante en vue de la préparation de notre but ultime qui est de transporter des humains vers Mars ». L’objectif du milliardaire Elon Musk est de réaliser le premier vol habité vers la planète rouge dès 2024 et de la conquérir par la suite en installant des colonies. Mais le chemin est long et les obstacles technologiques difficiles à surmonter.
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FEVRIER LE ROBOT POUBELLE DE LA SNCF CONTINUE SON TOUR DE FRANCE #Transport - En décembre, la SNCF commençait les premiers tests de son robot poubelle baptisé Baryl dans la gare de Lyon à Paris. Il continue aujourd’hui son tour de France sous le regard interloqué des voyageurs. En décembre dernier, la SNCF présentait aux voyageurs et médias son petit robot, Baryl, mis au point par la startup Immersive Robotics, dans la gare de Lyon à Paris. Baryl est un robot poubelle qui se déplace tout seul et se dirige vers les usagers qui voudraient jeter un déchet. Pour cela, il suffit de lui faire un signe de la main. Baryl est équipé de capteurs qui lui permettent de se localiser dans l’espace et de savoir s’il fait face à un obstacle. Il possède une autonomie de 6 heures. Il a fallu cinq mois et plusieurs dizaines de milliers d’euros pour concevoir ce prototype. Car il s’agit bien là d’une ébauche. L’une des améliorations à apporter concerne la difficulté de déterminer si une personne fait un signe de la main pour saluer un ami ou pour appeler la poubelle. Pour le moment, le robot se promène surtout de manière aléatoire. C’est pourquoi Baryl continue d’être testé dans différentes gares de France. Après Paris, il a « foulé » le sol de la gare de Nantes et d’Angers et sera bientôt implanté dans celles de Tours, Orléans, Brest ou encore Lille. Le côté ludique du robot est apprécié, même si la plupart des passants filmés par les médias locaux ont l’air dubitatif face à la poubelle intelligente.
AVRIL Le développement des bots Messenger N E XT BI G TH I N GS Voilà comment Facebook illustre l’intérêt de Messenger dans le futur : lors d’une conversation ENTRE RÉALITÉ VIRTUELLE ET entre amis, quelqu’un suggère de manger au INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, restaurant. L’assistant intelligent intégré leur propose alors un établissement adapté. Tout le monde a accès FACEBOOK PRÉSENTE SES au menu et choisi ce qu’il désire. Après le repas, la NOUVEAUTÉS petite bande partage l’addition, via paiement virtuel mobile et directement via l’application. #Universel - Plus de 4 000 personnes ont assisté Dans cette optique, Facebook annonce Smart au premier jour du sommet annuel de Facebook, le Replies. Les entreprises peuvent avec ce programme F8 2017, au McEnery Convention Center de San lancer leurs propres répondeurs automatiques José (Californie). À cette occasion, l’entreprise a intelligents qui répondent à des questions lorsque présenté ses innovations technologiques en personne n’est disponible. Si cette fonction existait matière de réalités virtuelle et augmentée et déjà avec les chatbots, les fonctionnalités sont de chatbots pour son application Facebook simplifiées pour les marques qui n’ont pas besoin Messenger ou encore d’intelligence artificielle. d’un chatbot complet. Pour les questions fréquemment posées, par exemple. 60 millions Destinées à être présentées aux développeurs et d’entreprises sont sur Facebook et 80 % ont la aux entrepreneurs, les implications des innovations messagerie activée. « Nous comptabilisons 100 000 présentées par Mark Zuckerberg pour les bots actifs par mois », a détaillé lors de la conférence utilisateurs sont claires : elles vont révolutionner David Marcus, à la tête de Facebook Messenger. les usages d’une application utilisée quotidiennement par 1,23 milliard d’utilisateurs. Les utilisateurs pourront désormais utiliser les chatbots sur une conversation groupée. Un outil Réalité virtuelle au cœur de l’application baptisé Discover les aidera à trouver les fonctionnalités qu’il leur faut. Réserver un dîner avec Selon le créateur de Facebook, la fonctionnalité la des amis est ainsi possible via OpenTable, organiser plus importante du smartphone serait désormais la un voyage avec Kayak, discuter des scores d’un caméra. Le partage de photos et de vidéos match grâce à la NBA… continuera à se répandre, mais bientôt, la caméra alimentera de nouvelles expériences de réalité augmentée à l’intérieur même de l’application. Jeux, filtres photo, environnements seront inondés de métadonnées ludiques et informatives en 3D, comme des objets virtuels visionnées à travers l’écran. Mark Zuckerberg a également mentionné la dis M possibilité d’écrire des notes localisées : il suffirait e « J d’allumer la caméra de son téléphone dans un lieu » donné, pour voir si un ami y a laissé une annotation. Des idées encore au stade de balbutiement : « Cela ne va pas arriver du jour au lendemain, expliquait-il devant l’audience. Mais la Si l’on entend davantage parler d’Alexa, de Google réalité augmentée sera une technologie Assistant ou de Siri, Facebook a également son extrêmement importante ». intelligence artificielle, nommée M. La compagnie a annoncé renforcer les capacités de son assistant. Ce La réalité virtuelle devient également sociale. dernier permettra aux entreprises de créer des outils L’application Facebook Spaces, disponible en d’automatisation pour gérer les interactions avec les version bêta sur l’Oculus Rift – racheté par la clients. L’outil M Suggest s’invitera lors d’un dîner pour marque il y a trois ans – permet, via un avatar, de proposer des recommandations alimentaires, par communiquer avec ses proches en réalité virtuelle. exemple. En scannant les conversations, ce majordome À travers le casque, il est possible de se rencontrer virtuel suggèrera des services et des chatbots à utiliser dans un environnement imaginaire en 3D, de sur Messenger. discuter, de partager des souvenirs et des photographies… Un service qui rappelle celui de Avec toutes ces perspectives, Facebook veut faire de VRTuoz. son application le guichet unique pour communiquer avec le monde, que ce soit pour discuter avec ses amis ou pour commander une pizza. Une sorte de WeChat, mêlant réalité virtuelle et intelligence artificielle. 13 7
AVRIL #Transport - Le moteur de comparaison SKYSCANNER dans l’aérien et IMAGINE LE FUTUR l’hôtellerie vient de publier une DE LA DISTRIBUTION étude intitulée DANS L’AÉRIEN « A Vision for the Future of Airline Distribution : Metasearch as a Dynamic Airline Marketplace » dans laquelle il invite les compagnies aériennes à faire de la vente directe… sur les metasearch. L’étude commence par un constat du CEO de Skyscanner, Gareth Williams. Il explique que dans l’aérien, les voyageurs pouvaient jusqu’ici réserver un billet d’avion directement sur le site de la compagnie ou passer par des tiers. Cette ère va prendre fin. Avec l’arrivée des interfaces vocales et des bots auxquels s’ajoute l’évolution des marketplace en ligne, les frontières sont de plus en plus floues. Le client ne saura plus quand il aura affaire à l’intermédiaire ou à la compagnie elle-même. « Le moment est venu d’offrir une nouvelle forme de réservation directe dans les metasearch », déclare t-il. Pour lui, le futur de l’aérien réside dans la combinaison des avantages des compagnies (ventes additionnelles, contrôle de marque) et des avantages du metasearch (audience grandissante et engagée). Les raisons du changement L ’ é t u d e e x p l i q u e e n s u i t e comment est venue cette nécessité de repenser la distribution. Ces dix dernières années, les voyageurs ont changé leur manière de chercher un voyage et de s’inspirer. L’industrie a multiplié les canaux de distribution. Les applications mobiles ont fait leur apparition, offrant une solution d’autant plus directe et simplifiant la recherche. L’arrivée récente des messageries, des chatbots et des interfaces vocales a même donné la possibilité aux m a r q u e s d’interagir directement avec les voyageurs.
N E XT BI G TH I N GS KLM a été l’une des premières compagnies à prendre le tournant de la messagerie mobile et du bot. Rien d’étonnant au regard de la vision de son CEO, Pieter Elbers, qui pense que dans quelques années, les clients ne se rendront plus sur son site pour réserver un billet d’avion. La plupart des compagnies sont présentes sur les réseaux sociaux pour pousser des offres, ce qui est déjà une avancée. Mais certaines proposent une expérience mobile encore plus limitée que sur leur site et les bots sont encore loin d’être démocratisés, déplore Skyscanner. Les informations disponibles se multiplient et les écrans rétrécissent (ils pourraient même disparaître, selon l’étude). Les compagnies doivent donc présenter un nombre limité d’offres et innover dans la manière de les distribuer. Le nouveau monde de la distribution Depuis quelques temps, les metasearch facilitent la réservation de billets d’avion. L’enjeu est de proposer une expérience d’achat sans friction, à travers le NDC et des connexions dynamiques. Des sites de e-commerce offrent même la possibilité de vendre ses produits. C’est par exemple le cas en Chine, sur Tmall, où les compagnies peuvent vendre leurs billets sur des « flag-ship stores ». Selon Skyscanner, les gagnants dans cette histoire seront ceux qui proposeront une expérience d’achat différenciée aux voyageurs sur un nombre étendu de plateformes et de devices. 13 9
AVRIL DISNEYLAND : VERS LA ROBOTISATION DES MASCOTTES DANS LES PARCS À THÈMES #Universel - Le géant Disney envisage de remplacer les mascottes de ses parcs d’attractions, telles que notre cher Mickey, par des robots grandeur nature. Ces machines humanoïdes pourraient être capables d’interagir avec les visiteurs. La firme a déposé un brevet aux Etats-Unis, précisant certaines de leurs intentions concernant ces robots. D’après le document, les mascottes robotisées seront composées d’une structure externe souple et de capteurs détectant le toucher des humains. À l’intérieur, les robots seront formés d’une membrane flexible traversée par un liquide ou par de l’air. Cela favorisera la fluidité des mouvements et évitera d’éventuels chocs brutaux et accidentels. De cette manière, les robots seront robustes face aux éléments extérieurs mais sauront faire des câlins emplis de douceur. Le brevet déposé n’indique pas exactement si les robots seront autonomes ou contrôlés par un humain, mais Disney penchera sûrement pour l’autonomie de leurs humanoïdes (ou plutôt mascottoïdes?). « Je pense que l’intelligence artificielle et le ‘Machine Learning’ seront très importants dans ce que nous faisons. [Les personnages] auront besoin de comprendre où ils vont et auront besoin de savoir naviguer au milieu des humains », déclarait Jon Snoddy, Vice-Président en Recherche et Développement chez Disney, dans une interview accordée à la BBC en début d’année. Ainsi dotés d’intelligence artificielle (IA), les personnages robotisés de Disney pourront conseiller, divertir et relater des histoires aux visiteurs des parcs à thèmes. Pour Jon Snoddy, les robots contribueront à développer une « nouvelle forme de storytelling » sur lequel s’est toujours basée la stratégie marketing de l’entreprise. La robotisation des mascottes : un pari risqué ? Plusieurs problématiques ont été soulevées depuis les premiers tests en 2014. En effet, outre les éventuels problèmes de collisions dus aux mouvements brusques des robots, certains s’inquiètent du hacking des robots. Si des malfaiteurs parviennent à infiltrer le système interne des robots via de possibles failles, les conséquences pourraient être dangereuses pour les visiteurs et donc pour la survie des parcs Disney. Certaines personnes sont également réticentes à l’idée d’introduire de l’IA dans les parcs d’attractions, de peur d’effrayer les clients. Jon Snoddy a réagi par rapport à ces craintes et souligne que le but de Disney n’est pas d’ « effrayer les enfants ».
N E XT BI G TH I N GS AVRIL nature, l’ambiance sonore avait pour but de compléter l’exploration visuelle en immergeant le visiteur. Une bande son imaginée par le L’EYE-TRACKING S’INVITE AU MUSÉE compositeur Jean-Jacques Birgé. POUR ENRICHIR L’EXPÉRIENCE DE Une nouvelle interaction qui en fait oublier la VISITE technologie #Culture - De novembre à décembre 2015, le « Avec cette expérimentation, nous voulions Musée du Louvre a collaboré avec la startup réinventer l’interaction entre le visiteur et l’œuvre Suricog, spécialisée dans l’eye-tracking. Dans le sans avoir à utiliser un écran. Nous ne voulions pas cadre d’une exposition, quelques chanceux ont eu de filtre », témoigne Noémie Breen. Un pari réussi l’opportunité de tester le dispositif et d’interagir puisque tous les testeurs ont suscité un réel intérêt autrement avec l’œuvre. Une expérimentation qui pour le dispositif, ravis de leur expérience. « Au montre le potentiel de la co-création dans un bout de quelques minutes, certains en oubliaient contexte culturel et l’intérêt des technologies dans même les lunettes », se réjouit le CEO de Suricog. l’enrichissement de l’expérience de visite. La technologie qui se fond dans son environnement au point de disparaître, c’est La collaboration entre le Musée du Louvre et justement ce qu’il voulait : « Ce qui nous a Suricog a commencé par une rencontre fortuite intéressé avec ce projet culturel, c’est de devoir lors du salon Laval Virtual en 2015, raconte nous améliorer, notamment en termes Noémie Breen, Responsable des projets d’expérience utilisateur. La Culture nous pousse à numériques du musée. Le projet s’est construit au aller plus loin dans l’intégration des outils fil d’une discussion avec Marc Massoneau, CEO numériques pour que ce soit le plus confortable de Suricog, une jeune société fondée en 2013 et possible ». spécialisée dans l’eye-tracking. A l’époque, l’entreprise ne travaillait pas avec des musées, Après l’expérimentation mais plutôt avec des sociétés de l’Aéronautique et du Transport. Pourtant, le potentiel d’intégration Si le Musée du Louvre a été ravi de la collaboration d’une telle technologie dans le milieu culturel est avec Suricog, il ne prévoit pas de nouvelles vite apparu dans l’esprit des deux protagonistes. expériences pour le moment. Néanmoins, « ce L’idée du projet était née. projet a nourri nos réflexions et recherches pour de projets futurs, notamment sur la place à accorder L’eye-tracking comme déclencheur d’ambiance au son », témoigne la Responsable de projets musicale numériques du musée. Depuis, d’autres projets numériques avec de jeunes sociétés ont été L’expérimentation a vu le jour en novembre 2015 lancés, notamment la mise en place d’une grâce à un appel à projets organisé par la région application mobile fonctionnant avec des beacons. Ile-de-France. Cette initiative a pour but de rassembler startups et institutions publiques pour Quant à la société Suricog, elle a notamment faciliter l’évaluation de nouvelles technologies en coopéré avec plusieurs artistes qui souhaitaient milieu réel. Une cinquantaine de testeurs s’approprier la technologie. Au-delà du domaine préalablement inscrits sur le Web ont ainsi pu culturel, l’eye-tracking possède un potentiel non tester le dispositif sur une période de trois négligeable dans l’interaction avec les objets. semaines dans le cadre de l’exposition « Une «Dans quelques années, on pourra peut-être brève histoire de l’avenir ». L’œuvre choisie pour allumer la lumière seulement en la regardant », tester ce nouvel outil était un papier-peint de 17 imagine Marc Massonneau. Dans un contexte de mètres issu des collections des Arts décoratifs, smart city et avec l’essor des objets connectés, ce intitulé Les Zones terrestres. Les visiteurs étaient scénario n’est pas impossible. Suricog œuvre équipés de montures, elles-mêmes équipées d’un également dans le domaine médical avec sa système d’eye-tracking relié à un boîtier. Des technologie Eyebrain qui permet de diagnostiquer caméras positionnées au plafond repéraient la l’Alzheimer précoce ou la maladie de Parkinson, position des visiteurs. « Si un spectateur se par exemple. « L’œil est le reflet de l’état du trouvait devant une portion de l’œuvre et que son cerveau », explique t-il. Avec sa technologie regard se dirigeait vers le haut, le dispositif devinait applicable à de nombreux secteurs, Suricog est qu’il voulait interagir avec l’oiseau par exemple », intéressé par tous les projets émis par les explique Marc Massonneau. De là, une bande son entreprises. Qui sait, une prochaine collaboration se déclenchait dans son casque audio. Un chant naîtra peut-être d’une rencontre fortuite au détour d’oiseau, un feu qui crépite, des résonances de la d’une allée. 14 1
MAI DES RECOMMANDATIONS POUR VALORISER L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EN FRANCE #Universel - En février2017, dix-sept groupes étaient mis en place par le gouvernement pour définir les grandes orientations de la France en matière d’intelligence artificielle. À travers vingt thématiques, ces équipes ont identifié les défis à relever. Elles proposent des recommandations concrètes à mettre en œuvre pour développer ce potentiel ces prochaines années. Le gouvernement a récemment publié un rapport sur ses recherches autour de l’intelligence artificielle. Pour écrire cet épais document de 350 pages, 559 personnes ont été interrogées (chercheurs, directeurs de recherche, entrepreneurs et représentants de grandes entreprises) et se sont réunies en groupes de travail. Autant de personnes travaillant pour mettre en place une stratégie nationale en matière d’IA (intelligence artificielle). Car cette dernière connaît depuis cinq ans une accélération inédite. Et le marché prévoit d’être prometteur : son impact dans les entreprises est estimé à plus de 36 milliards de dollars d’ici à 2025, selon une étude du cabinet d’analyse Tractica, avec une augmentation de plus de 50% par an. Etat des lieux : les startups, au centre de la dynamique Le diagnostic effectué dans le cadre de la démarche « France intelligence artificielle » confirme que l’Hexagone dispose « de tous les atouts nécessaires pour anticiper et exploiter le potentiel de progrès scientifique, social et économique porté par l’intelligence artificielle », selon le rapport. Au centre de la dynamique se trouvent les startups spécialisées dans le domaine : en 2016, elles étaient plus de 1 600 dans le monde recensées par la plateforme d’intelligence économique CBInsights. Les investissements dans ces jeunes pousses sont par ailleurs passés en cinq ans de 415 millions à 5 milliards de dollars, selon l’étude du gouvernement. Elles sont ainsi identifiées comme les locomotives de l’IA en France. Une dynamique également possible grâce à la French Tech, notamment, et aux dispositifs permettant la création et le développement d’entreprises. Tout ce qui permet à la France d’être une « startup nation ». Néanmoins, de nouveaux métiers spécialisés doivent être créés : data scientists, knowlegdge engineers, designers de personnalité d’intelligence artificielle et spécialistes de la mise à disposition intuitive des données. Il est nécessaire de former davantage d’experts. Ils sont pour le moment 5 300 en France plus ou moins spécialisés dans l’IA. Or, cette dernière transformera les métiers et activités. Son impact sur l’emploi est « l’une des sources principales d’inquiétude », affirme le rapport.
59 recommandations N E XT BI G TH I N GS L’intelligence artificielle est définie comme source d’innovation sous toutes ses formes. Elle va profondément transformer les usages, les services et produits, les modèles économiques…. C’est pour cela que les groupes de travail ont identifié sept segments d’activité qui risquent d’être profondément impactés par l’IA: la construction automobile (avec le véhicule autonome), les problématiques de la relation client, de la Finance, de la Santé, des énergies renouvelables, de la robotique et de l’Education numérique. Pour chaque thématique, ils ont apporté des recommandations pour développer le secteur. En tout, cinquante-neuf indications ont été précisées dans le rapport. En voici quelques exemples : • Le groupe de travail de la recherche en amont propose de créer un centre pour l’IA, lieu de rencontre entre académiques et industriels voulant lancer un projet commun. L’objectif : renforcer et accélérer leur coopération. • Au sujet de la formation est évoquée la préparation des citoyens à l’interaction avec des IA. Ainsi, un enseignement « IA, traitement des données et sciences numériques » pourrait être instauré de l’école primaire au lycée. • À propos du développement des écosystèmes, le groupe de travail souhaiterait positionner la French Tech comme référence dans le monde en matière d’IA. Ainsi, il préconise de développer une initiative ambitieuse pour animer l’écosystème français. Le tout, pour accroître la visibilité des startups tricolores à l’international. • Si l’on prend l’exemple de la relation client, l’une des recommandations est le positionnement des acteurs sur un vecteur majeur de l’IA dans le quotidien du consommateur : les assistants de vie. Pour cela, pourraient être lancés des appels à projet sur ce sujet, potentiellement adossé à un label, afin de développer la confiance pour l’utilisateur. • Toujours sur la même thématique, le groupe de travail recommande de valoriser les opportunités de carrière que permet l’application de l’IA à la relation client. Il faudrait ainsi lancer des campagnes d’information sur les métiers d’avenir, rénover les formations, développer les cursus vers de nouveaux profils, ainsi que réaménager l’offre de formation initiale. • Pour développer le véhicule autonome, la disponibilité de cartographies haute définition doit être garantie. La création d’une base de données européenne est recommandée pour enrichir ces cartographies en temps réel et permettre le fonctionnement optimum des véhicules autonomes. • L’équipe travaillant sur les impacts sociaux économiques a quant à elle réfléchi à la problématique de la complémentarité humain-machine. Elle propose de mesurer l’interchangeabilité des tâches. Le but est d’optimiser le potentiel de l’intégration de l’IA, d’identifier les apports que peut avoir la technologie pour améliorer le travail et de créer de nouveaux services et emplois. 05 3 14
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