Mastodon : un réseau social qui survivra au buzz ? - NPA Conseil
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Mastodon : un réseau social qui survivra au buzz ? Depuis plusieurs semaines, ce nouveau réseau social fait parler de lui et suscite la curiosité de nombreux internautes français. Mastodon se présente comme un espace libre en open source, décentralisé où la publicité est totalement absente. Néanmoins le risque pour lui est de rejoindre la longue liste des réseaux sociaux n’ayant pas dépassé l’étape du buzz. Analyse des forces et faiblesses du réseau. Un « Twitter-like » opensource. Lancé en octobre 2016, l’application reprend dans les grandes lignes le principe de Twitter. L’utilisateur peut poster librement des messages avec une limite de 500 signes et baptisés « Pouet », échanger publiquement et de façon privée avec d’autre personnes, utiliser des hashtags et des émojis, suivre des comptes, obtenir des abonnés. Le design est également très proche de Tweetdeck, une application permettant de consulter et gérer un ou plusieurs comptes Twitter via une interface graphique spécifique (fonctionnement en colonne). Il existe néanmoins des différences avec Twitter, à commencer par la présenc e des « instances », des salons de discussions dans lesquels le nouvel utilisateur devra nécessairement s’inscrire au moment de l’ouverture de son compte. Il en existe aujourd’hui plus de 400 instances sur le réseau. Celui-ci se distingue également par son approche Open Source permettant à chaque utilisateur de modifier la plateforme et de mettre au point de nouvelles interfaces. Ainsi le jeune réseau social n’appartient à personne, ou plutôt appartient à l’ensemble de ses utilisateurs. Les données utilisateurs ne sont pas utilisées à des fins commerciales, la publicité en est absente, et il n’y pas d’algorithme filtrant le contenu, ce qui semble rendre le réseau séduisant auprès de nombre d’utilisateurs déçus de Twitter. Un fonctionnement trop complexe ? Pour le moment l’intérêt pour Mastodon relève avant tout de la curiosité, essentiellement auprès d’une population d’aficionados du web. Alors qu’il comptabilisait environ 40 000 membres il y a une semaine, son audience a plus que triplé depuis (145k inscrits sur les 400 instances existantes). Néanmoins de nombreux problèmes de connexion, ainsi que de validation d’inscriptions font déjà leur apparition. Sur le site, un message prévient actuellement qu’en raison d’un fort trafic les inscriptions sont fermées sur certaines instances. Un ensemble de signaux qui montrent à la fois tout l’engouement autour du nouveau venu mais également un manque de compréhension du grand public sur son mode de fonctionnement. Le concept des « instances » n’est pas nécessairement clair aux yeux du grand public et le blocage des inscriptions apporte une expérience déceptive aux internautes souhaitant s’inscrire au réseau. Dernier d’une liste de réseaux tombés dans l’oubli ? De nombreux réseaux ont déjà connu le même engouement spontané avant de rapidement tomber dans l’oubli. Qu’il s’agisse d’Ello, de Diaspora ou encore de Peach, tous étaient présentés comme des concurrents sérieux aux grands réseaux déjà en place avant de retomber dans l’anonymat le plus total. Car malgré l’enthousiasme suscité depuis plusieurs semaines autour de Mastodon, ce réseau peut paraître compliqué et ne fédère aujourd’hui qu’une communauté très minime.
L’AFP face à la transformation des usages Dans un contexte où l’offre d’information est soumise à de multiples phénomènes (instantanéité, multiplicité des sources, fragilité, traitements approximatifs, etc.), les modèles des agences de presse sont profondément remis en question depuis quelques années. L’AFP est ainsi entrée depuis 2010 dans son ère de transformation digitale en créant de nouveaux formats qui se rapprochent davantage des besoins de ses clients actuels. L’agence ambitionne en effet de devenir une référence mondiale sur la production vidéo notamment. A cette fin, elle développe actuellement des partenariats pour diversifier son offre. L’adaptation des agences de presse à l’évolution des usages L’agence de presse a pour cœur de métier la fourniture d’informations aux médias. Ses activités consistent à recueillir l’information (par l’emploi de journalistes), puis la mettre en forme de diverses manières (dépêches, articles, reportages, photos, bandes sonores, vidéos, infographie et autres éléments rédactionnels) afin de la distribuer aux journaux, périodiques, médias radio et audiovisuels. Elle offre ainsi à ses clients la garantie de couvrir des territoires géographiques et/ou d’expertise pour lesquels ils n’ont pas les moyens d’enquêter. Aujourd’hui, le numérique a élargi les modes d’accès à l’information. La reprise en ligne de dépêches par les médias presse et audiovisuelle entre en concurrence directe avec la reprise de ces mêmes dépêches par des sites/portails d’information en ligne, par des agrégateurs de news, voire par la publication en ligne d’informations directement par les agences de presse. Comme à chaque apparition d’un nouveau mode de diffusion et de circulation de l’information, tous les maillons de la chaîne de valeur se doivent donc de comprendre les mécanismes de consommation et de valorisation de l’information afin de continuer à proposer le service le plus pertinent et de capter les audiences et les revenus potentiels associés. Ainsi, aujourd’hui, la vidéo en ligne est reine et l’AFP mise sur cette forme de media depuis quelques années. Les pratiques de la vidéo en ligne sont désormais ancrées dans les habitudes tant des Français de manière générale (un internaute français passe 20 minutes par jour en moyenne à regarder des vidéos sur Internet, soit 20% de son temps dédié au Web[1]) que des journalistes puisqu’elle est devenue un relais de croissance pour un grand nombre de titres de presse écrite. Ainsi, tous les acteurs des médias ont des ambitions sur ce terrain : de la production, au live ou au montage de ces vidéos, sur les sites, les applis ou les réseaux sociaux, de nombreux investissements sont mis en place pour favoriser la création et la distribution de vidéos. L’offre doit s’adapter aux nouvelles plateformes d’information mobiles et les agences de presse, longtemps considérées comme retardataires dans le monde numérique, tentent depuis quelques années de répondre à ces enjeux en modernisant leurs offres.
Le développement nécessaire de l’AFP dans la vidéo La vidéo représente aujourd’hui 10% du chiffre d’affaire de l’AFP (quand AP et Reuters sont autour de 25%[2]) et devrait connaître une croissance de 15% par an selon Emmanuel Hoog, président de l’AFP. En effet, le développement de sa présence vidéo est un des objectifs principaux de l’AFP qu’elle a commencé à construire dès 2010. Avec aujourd’hui 250 vidéos publiées par jour et 450 000 vidéos disponibles, l’agence de presse compte 250 clients abonnés sur ce média et 350 clients ponctuels. Elle propose de la vidéo sous toutes ses formes éditoriales : des images brutes avec ou sans sonore, des vidéos d’illustration, des sujets commentés et prêts à être diffusés et des éditions quotidiennes d’un journal sur l’actualité française et internationale de moins de 2 minutes. Chaque vidéo peut être adaptée à différents formats : TV, smartphone, ordinateur, tablette. Les chaînes de télévision font partie des objectifs principaux en termes de développement commercial. En effet, l’AFP estime que 1800 à 1900 chaînes dans le monde sont susceptibles d’être intéressées par son service. Cette stratégie de consolidation de l’AFP dans la vidéo s’est traduit le 29 mars par la signature d’un accord avec le groupe BBC qui abandonne ainsi l’agence AP (Associated Press) comme fournisseur de contenus vidéo pour l’ensemble des plateformes du groupe. Un autre accord signé par l’AFP permet à l’agence de presse de continuer à disséminer ses contenus vidéo à travers le monde : en concluant un partenariat pluriannuel avec Wochit, la plateforme qui propose un catalogue de contenus pour les médias du monde entier, l’AFP étend sa couverture journalistique. [1] Source : itw Emmanuel Hoog, Les Echos, 23 mars 2016 [2] Source : Médiamétrie, février 2017 Waze multiplie les partenariats et tente de séduire les annonceurs L’application mobile de navigation GPS connaît un succès grandissant ces dernières années. Forte de ses 7 millions d’utilisateurs en France, Waze multiplie les partenariats pour dynamiser sa croissance et met en avant ses atouts pour séduire les annonceurs. Focus sur la stratégie de développement de cette filiale de Google et la place des annonceurs sur son service. Les partenariats comme axe de développement Lancée en 2008 et rachetée pour près d’un milliard de dollars par Google en 2013, Waze connaît depuis une croissance fulgurante sur le marché des applications de navigation en temps réel. Avec plus de 7 millions d’utilisateurs dans l’Hexagone, soit 10% du nombre total d’utilisateurs dans le monde, la France représente le premier marché pour
l’application. Pour maintenir son haut niveau de recrutement et enrichir son service, l’application a depuis plusieurs mois multiplié les partenariats. L’application s’appuie sur trois axes dans sa politique de partenariats. Tout d’abord, des partenariats qui visent à faire connaitre le service au plus grand nombre. Waze est par exemple présent par défaut dans tous les nouveaux modèles de la marque Renault depuis janvier dernier. A chaque fois qu’un conducteur branchera son smartphone au port USB d’un véhicule Renault, Waze sera projeté sur le tableau de bord. La marque au losange, premier constructeur français, est le premier à intégrer Waze et devrait permettre à l’application de toucher de nouveaux utilisateurs. Le deuxième axe repose sur la volonté d’enrichir l’application. C’est dans cette logique que Waze a communiqué en mars dernier sur un partenariat développé avec l’application de streaming musical Spotify. Un partenariat gagnant-gagnant pour les deux services qui s’interconnecteront mutuellement. Ainsi il sera bientôt possible d’accéder directement aux listes de lecture Spotify depuis Waze et à l’inverse de naviguer avec Waze à partir de Spotify. Pour que cela fonctionne, il faudra bien sûr que les deux applications soient installées sur le smartphone de l’utilisateur. Un partenariat assez inattendu puisque Google, propriétaire de Waze, dispose de son propre service de musique en ligne, Google Play Musique. Enfin le dernier axe de sa politique de partenariats vise à améliorer le service proposé à ses utilisateurs. C’est dans cette optique que l’application a signé dernièrement un partenariat avec la ville de Versailles et sa communauté d’agglomération, pour une meilleure prise en compte des travaux en cours ainsi que des évènements locaux ou manifestations susceptibles d’influer sur le trafic automobile. Waze, un modèle qui repose sur la publicité Le business model de l’application repose essentiellement sur la publicité. Pour Thomas Guignard, directeur général de Waze en charge de la zone EMEA, « Waze contrôle l’intégralité des données utilisateurs et s’engagent à ne jamais les céder à des tiers ». Néanmoins les performances de l’application n’ont pas laissé insensibles les marques qui s’avèrent être de plus en plus présentes sur le service. Toujours selon Thomas Guignard, l’application revendique de plus en plus un statut de média à part entière : « en moyenne, les trajets quotidiens bureau-domicile en voiture représentent deux heures par jour, le même ordre de grandeur que le temps passé devant la télévision. Nos utilisateurs intéressent forcément les annonceurs ». Selon les chiffres donnés par l’application, 80% des trajets effectués se situent à moins 30km du domicile des utilisateurs. Un périmètre à forte valeur ajoutée pour ces mêmes annonceurs car il s’agit du moment où les consommateurs sont captifs et plus réceptifs aux messages des marques. Pour Jérôme Marty, country manager France, Waze est le média publicitaire de la mobilité par excellence car il garantit que le message sera délivré et vu au bon moment, contrairement à des supports médias plus traditionnels comme la radio ou l’affichage. Il existe aujourd’hui trois formats publicitaires à disposition des marques sur Waze. Le premier se présente comme des épingles (pins) visibles directement sur la carte Waze et qui indiquent les points de vente à proximité. Pour ne pas nuire à l’expérience utilisateur, elles ne sont jamais plus de trois sur l’écran de l’utilisateur. Le second est une bannière qui apparaît lorsque le véhicule de l’utilisateur est à l’arrêt (baptisée « zero speed takeover ») et qui signale des promotions dans les magasins aux alentours. Le dernier permet d’afficher un magasin à l’utilisateur qui fait une recherche directement dans l’application dans les jours qui suivent l’exposition à une publicité de ce même magasin. Les annonceurs sont de plus en plus
nombreux à utiliser ces formats publicitaires dans le but de redonner de la valeur à leurs points de vente. De grandes enseignes telles que Monoprix, Darty ou encore Lidl l’utilisent déjà pour signaler leurs promotions du moment et attirer les clients en magasin. Waze leur permet de relayer, au travers des différents formats publicitaires proposés, leurs opérations promotionnelles actualisées régulièrement et synchronisées avec les campagnes d’affichage et les publicités télé et radio. Pour Thomas Guignard les résultats parlent d’eux- mêmes : « l’augmentation des navigations vers les magasins atteint 140% pour les pins (épingles), et plus de 60% pour les bannières ». MIPTV : la frontière entre le réel et le virtuel s’amenuise Le MIPTV, plus grand marché international de contenus TV et digitaux, ouvrait ses portes le 3 avril dernier à Cannes. Pendant 3 jours se sont succédés récompenses, keynotes, conférences et avant-premières de ce que sera la télévision et le marché audiovisuel de demain. NPA Conseil fait le point sur les différentes annonces. L’intégration du jeu vidéo, de la réalité virtuelle et des plateformes en ligne à la télévision : une impulsion nordique Plus d’une dizaine de conférences et keynotes ayant pour thèmes la réalité virtuelle et la réalité augmentée ont été programmées cette année au MIPTV. Ces technologies s’imposant progressivement au sein des foyers, via notamment le PlaystationVR et le HTC Vive, celles-ci permettent aujourd’hui à la télévision de proposer de nouvelles expériences de divertissement, à l’image du programme norvégien Lost in Time (prod. FreemantleMedia) qui immerge les candidats dans un monde virtuel où ils affrontent les téléspectateurs, ces derniers jouant via leur téléphone ou tablette[1].
L’introduction de la VR au sein des programmes nordiques avait commencé dès 2016 avec TILT (prod. Reflect) diffusé en Finlande sur TV6, où des jeunes candidats s’affrontent, casque de réalité virtuelle sur la tête. Selon Jan Salling, CEO du cabinet danois de consulting audiovisuel Missing Link Media, les producteurs et télévisions doivent dès aujourd’hui penser différemment la conception d’un programme : « Online first, linear second ». Afin d’illustrer son propos, Jan Salling présente différents formats nordiques à succès tels que Self Made, programme pour lequel une compétition musicale ouverte à tous a lieu sur une plateforme en ligne tout au long de la semaine avec un Prime hebdomadaire diffusé en linéaire sur Kanal 5 Sweden. Justifiant qu’il est de plus en plus difficile de trouver des formats véritablement originaux à la télévision, Jan Salling a évoqué le programme Gamerz, un talent-show qui couronne le meilleur joueur du jeu vidéo mondialement connu Counter Strike. Ce programme nordique sera d’abord diffusé simultanément sur Twitch, YouTube et Facebook à partir du mois de mai avant de proposer une version européenne et américaine avant la fin de l’année, voire une version pour la télévision. Concernant l’arrivée des jeux vidéo à la télévision, Sandra Stern, présidente de Lionsgate’s Television Group, a annoncé la diffusion d’un jeu télévisé tiré de l’application Candy Crush Saga (téléchargée plus de 4 milliards de fois depuis son lancement en 2012). Ce nouveau jeu, qui sera diffusé à partir du mois de juillet sur CBS, proposera à 4 équipes de deux personnes, la réalisation de différentes épreuves physiques en lien avec l’écosystème de Candy Crush Saga. Selon Sandra Stern, l’une des priorités de cette adaptation est que les téléspectateurs qui ne jouent pas à l’application mobile puissent tout autant apprécier le jeu que les joueurs assidus. De plus, une version du jeu TV sera également développée pour une utilisation en ligne sur l’application mobile CBS. Dans le même esprit, un jeu TV, inspiré de l’application Shazam, sera bientôt diffusé sur la chaîne américaine Fox où les candidats devront deviner le plus rapidement possible le nom de chansons. [1] Cf Flash 831 du 29 mars 2017 « Les tentatives de renouvellement du divertissement révélées au MIPTV ».
Ant1 Next: un service de SVoD grec fait le pari des contenus locaux 5 Le groupe Antenna, un des leadeurs du paysage audiovisuel grec, a annoncé le 28 mars une nouvelle offre de SVoD nommée Ant1 Next. Le service a été lancé après plus d’une année de test en TVoD et s’appuie sur une flexibilité d’usage, un prix bas ainsi qu’un catalogue de contenus locaux pour concurrencer directement Netflix. Une offre SVoD à bas coût et centré sur les synergies avec les chaînes Antenna Group, premier groupe audiovisuel privé grec, a annoncé la semaine dernière le lancement d’Ant1 Next une nouvelle offre SVoD. Plus qu’un lancement, il s’agit plutôt de l’évolution du service de TVoD du même nom vers un modèle exclusivement payant. Le lancement en février 2016 de cette offre TVoD s’était en effet effectué selon une logique expérimentale et visait à tester l’appétence du public grec pour les contenus à la demande. Pour Tariq Syed, directeur des activités numériques d’Antenna : « Compte tenu du contexte économique et de la faible pénétration de la télévision payante dans le pays, la propension des grecs à payer pour un service n’était pas établie, nous avons donc décidé de tester le marché ». Selon le groupe, les résultats du service de TVoD ont démontré l’intérêt du marché pour des offres payantes et ont donc motivé sa transformation en offre SVoD. Néanmoins, pour minimiser les risques de ce passage au payant, le groupe a fait le choix d’une politique tarifaire agressive. Ainsi, le service est disponible depuis la semaine dernière au tarif de 2,99 € par mois, assorti d’une période d’essai gratuite d’un mois, contre 7,99€ minimum pour la déclinaison locale de Netflix. Le nouveau service payant reprend le modèle de son service de TVoD qui reposait sur un accès très souple aux contenus de la chaîne. Le service offrait notamment la possibilité à la fois de rattraper de façon classique un programme diffusé en chaîne mais également de
visionner certains programmes avant leur diffusion en linéaire. Le service SVoD Ant1 Next reprend ce modèle hybride de catch-up et d’avant-premières en y ajoutant des contenus supplémentaires premiums. Peter Smith part du principe que « les spectateurs veulent plus de flexibilité dans la manière dont ils consomment des contenus » et selon lui Ant1 Next leur apporte justement la capacité de regarder leurs émissions favorites au moment qui leur convient le mieux. Jouer la carte du local face aux grands services internationaux Si Antenna a conclu à l’opportunité de lancer un service SVoD, l’entreprise a néanmoins décidé de se différencier en faisant le choix des contenus locaux. Le marché de la SVoD en Grèce ne comptait jusqu’à maintenant que trois services : Netflix, Amazon Prime et Hopster pour la jeunesse. Face à ces services étrangers Ant1 Next veut jouer d’une part de sa marque connue de la majorité des grecs. mais également de son catalogue de contenus locaux. Le service propose ainsi majoritairement des contenus grecs issus des chaînes du groupe Antenna avec notamment des contenus exclusifs populaires comme Brousko ou Tamam. Pour le groupe grec, un service comme Netflix est trop cher pour le public hellène et il a de surcroît tendance à négliger les contenus locaux, peu nombreux sur la version locale du service. Ant1 Next estime que sur un petit marché comme la Grèce, il n’y a d’espace que pour un seul acteur SVoD. Ant1 Next a pour objectif de devenir ce service clé vers lequel les clients se tourneront pour accéder à leurs programmes locaux favoris en SVoD. Le groupe pourra en outre s’appuyer sur sa bonne implantation dans le numérique. Le groupe opère déjà la plateforme internet Netwik qui offre à ses utilisateurs du contenu court dans les domaines de la comédie, du divertissement, du livestyle et du gaming. Elle dispose aussi d’un partenariat avec VICE Media qui propose du contenu numérique local sur le site internet de Vice Media Greece ainsi que des documentaires exclusifs. Marché audiovisuel chinois : la conquête de l’Ouest La Chine est le 3ème pays le plus grand du monde, composé de plus de 22 provinces qui ont chacune leur groupe audiovisuel. La télévision a atteint une puissance incomparable pour un pays comme la France : sans jouer sur l’adaptation de la programmation selon les fuseaux horaires comme le font les Etats-Unis, les programmes chinois peuvent réunir une audience colossale. La dernière finale de The Voice of China a ainsi réuni 450 millions de spectateurs chinois (TV+web)[1]. Par ailleurs, leur convergence numérique est aujourd’hui considérée comme complète. Les quatre supports sont aujourd’hui systématiquement reliés d’un
point de vue éditorial. Le nombre de services associés interactifs sont très nombreux et variés avec des « know-how » narratifs qui pourraient inspirer les producteurs français. NPA revient sur les forces et les ambitions de ce marché, et sur le discours du Directeur des programmes du groupe Shanghai Media, M. Zhu Tao, présent au débat du MediaClub le 31 mars sur le thème : « La Chine, un marché TV méconnu : quelles nouvelles opportunités ? ». [1] Source : Chloé G. Culture Un marché du divertissement en profonde mutation Depuis 5 ans, le gouvernement chinois est dans une dynamique d’investissements dont l’objectif est de favoriser le développement économique de 10 secteurs, dont celui de l’entertainment : Le développement des parcs d’attraction : le conglomérat chinois Wanda a ouvert en mai 2016 en Chine son premier parc d’attractions, un mois avant l’ouverture du 1er parc Disney. Le développement de coproductions avec Hollywood : par exemple, La Grande Muraille, du réalisateur chinois Zhang Yimou, avec Matt Damon, le film le plus cher jamais tourné en Chine (150 millions de dollars) est une coproduction sino- américaine. L’intérêt des coproductions pour les réalisateurs étrangers est de pouvoir contourner les quotas. En effet, la Chine protège son marché audiovisuel de manière drastique. Il est compliqué aujourd’hui de voir son film distribué en Chine. Autre exemple récent de coproduction, Le dernier Loup, un film de Jean-Jacques Annaud qui a signé plusieurs accords avec un studio chinois. Le développement des salles de cinéma : la Chine compte aujourd’hui 42 000 écrans de cinéma dépassant les Etats-Unis depuis peu. Selon les données du cabinet chinois Chloé G. Culture, 85 % de ces écrans seront équipés cette année en 3D. Ces salles sont en majorité de grands multiplexes intégrés au sein des centres commerciaux chinois,qui ont vu leur fréquentation grimper en même temps que les classes moyennes chinoises ont émergé. En 2016, le nombre d’entrées en salles s’est porté à 1,370 milliard soit une entrée par Chinois. Pour autant, la croissance des revenus tirés du box-office place le marché du cinéma chinois en 2ème position (hausse de 4,5 % en 2016 vs 48 % en 2015), derrière les Américains. Le développement de la vidéo en ligne : le marché continue son essor avec un nombre d’uitilisateurs encore inégalé. Les chiffres officiels montrent que les usages du streaming vidéo continuent en effet de croître en Chine. Dans son dernier rapport statistique, le CNNIC[1] estime qu’il y a désormais 461 millions de Chinois qui utilisent régulièrement la vidéo en ligne, soit 69,1% de la population internaute. Parmi eux, 354 millions consomment la vidéo depuis leur smartphone qui reste donc de très loin le terminal le plus utilisé. Surtout, si la vidéo en ligne ne représente que le sixième usage de l’Internet dans le pays, elle continue de progresser (+28,2M
d’usagers par rapport à décembre 2014). Le secteur de la vidéo en ligne a longtemps été épargné par la régulation. Les plates-formes vidéo ont donc pu se tourner précocement vers l’autre rive du pacifique pour nouer des accords avec Hollywood. Face à l’impossibilité de pénétrer le marché de la télévision chinoise, et face aux quotas imposés pour les sorties en salles, les studios ont vendu leurs contenus à des prix défiant toute concurrence pour trouver des débouchés alternatifs assurant leur présence dans le pays. TV.Sohu, Youku, Tudou ou iQiYi ont ainsi pu acheter massivement des contenus américains dès 2010. Le développement de coproduction TV et de la distribution « vers l’Ouest » : en 2016, le marché chinois de la télévision représente 1,3 milliard de téléspectateurs, 1 600 chaînes TV et plus de 4 000 chaînes sur le numérique[2]. Toujours en 2016, plus de 400 nouveaux programmes de divertissement ont été diffusés en prime time, soit deux fois plus qu’en 2015. Représentée actuellement au MIPTV, la société Star China a présenté le format musical chinois Sing My Song, qui, en 3 ans de diffusion totalise une audience de 750 millions de téléspectateurs en Chine. La télévision est un secteur extrêmement régulé avec des restrictions draconiennes sur la diffusion de programmes étrangers afin de protéger les industries de contenus chinoises. Mais à travers différentes initiatives, le marché chinois montre sa volonté de développer sa croissance sur le marché international. En effet, en 2016, 3 accords de coproduction ont été passés avec des sociétés de production australiennes, néo-zélandaises et singapourienne. Et la présence de la Chine dans les marchés de programmes européens montre sa détermination à collaborer davantage avec l’Ouest mais également à prouver sa capacité à développer des programmes internationaux. Amour, humour, horreur, frayeurs : les contenus chinois jouent sur les émotions Au cinéma comme en télévision, l’émotion est le garant du succès des séries et films chinois. Ainsi, au box-office chinois en 2015, les spectateurs chinois ont plébiscité Go Away Mr Tumor (70 millions d’euros au box-office), une comédie émouvante et pleine de légèreté sur un sujet qui l’est moins : une jeune femme de 29 ans apprend qu’elle a un cancer. Mais très optimiste, elle continue de faire passer sa joie de vivre et son humour (trailer). Un autre film sorti en décembre 2015, cette fois-ci coproduit avec Fox international Channels, Go Lala go 2, a également été un énorme succès chinois. Le film raconte l’histoire de Lala alors qu’elle commence un nouveau travail. Mais elle doit faire face à un gros dilemme en devant choisir entre sa carrière et son histoire d’amour (trailer). En télévision, M. Zhu Tao, Directeur des programmes de Shanghai Media Group, insiste également sur l’importance des émotions dans les programmes chinois. Il évoque 4 tendances actuelles : « plus d’amour, plus d’horreur, moins d’action et moins de fantastique ». Ainsi, une grande place est accordée à la fiction et les succès d’audience sont récurrents : dans le top 10 des programmes les plus regardés en Chine, la fiction occupe 6 places sur 10 avec des performances dépassant 60 millions de téléspectateurs pour certaines séries[3]. Le reste des programmes les plus performants sont les grands événements propres à la Chine retransmis à la TV : fête du Printemps, fête de la Lanterne
et en tête du classement la retransmission de l’anniversaire de la victoire sur le Japon. Source : Eurodata TV / Hors Evénements sportifs / Chine Nationale Pour les acteurs étrangers, les opportunités liées à la taille du marché sont donc considérables. La soif des consommateurs chinois pour des contenus de qualité doivent permettre à l’Europe de défendre ses positions pour promouvoir ses contenus. La législation ne permettant pas aux acteurs étrangers de se développer seuls en Chine, la voie du partenariat et de la coproduction avec les acteurs locaux sont donc les seules issues. Les studios d’Hollywood ont intégré efficacement cette dimension qui devrait être rapidement suivie par l’Europe. De leur côté, les acteurs chinois n’ignorent pas la puissance de leur marché audiovisuel. Leur volonté de s’ouvrir au marché international semble une évidence. Ainsi, pour les contenus actuellement créés, une prise de conscience de la part des producteurs et diffuseurs les incite à développer leur storytelling en vue d’une distribution hors de Chine. Focus : Shanghai Media Group SMG est le 2ème groupe audiovisuel en Chine, composé de 15 chaînes de TV, 13 radios, 15 chaînes payantes, 8 journaux, de l’affichage métro et bus, une plateforme en ligne, des applications mobiles. En Juin 2015, SMG a plus de 10 Milliards de dollars en actifs et environ 17 200 salariés. Les succès du groupe : Top funny Comedian: émission très populaire en Chine dans laquelle s’affrontent des humoristes The Next: compétition de chanteurs amateurs qui affrontent des chanteurs célèbres Jin Xing Show : le talk show chinois le plus regardé présenté par Jin Xing, danseuse transgenre renommée qui était colonel de l’armée chinoise Tonight 80’s talkshow Go Fighting : défis physiques et mentaux Lolita Garden : talent show Le groupe SMG vient par ailleurs de mettre en place un plateforme en ligne de recherche de formats chinois et asiatiques (programmes TV, OTT et Mobile). « iFormats » propose ainsi plusieurs services : une database sur les programmes, des rapports d’analyse, des conseils juridiques et économiques, un service de distribution, etc. [1] China Internet Network Information Center : rapport de juillet 2015 [2] Source : Chloé G. Culture
[3] Source : Eurodata TV / One TV year in the World (2016) Vudu lance une application de conversion « Disc-to-Digital » La plate-forme de vidéo à la demande Vudu vient d’annoncer l’arrivée d’une fonction mobile « Disc-to-Digital ». Avec cette nouvelle fonctionnalité, les utilisateurs du service pourront convertir leur collection de DVD et Blu-ray en copies numériques d’un simple scan de code-barres. Une initiative qui illustre une nouvelle fois la volonté de son propriétaire, le géant de la grande distribution Walmart, de réconcilier les univers de consommation vidéo physique et dématérialisé. Disponible outre-Atlantique, la plate-forme de vidéo à la demande Vudu a annoncé le 23 mars dernier le lancement d’une nouvelle fonctionnalité permettant à ses utilisateurs de convertir leur collection de films achetés sur supports DVD et Blu-ray. L’application mobile « Disc-to-digital » (iOS et Android) repose sur la technologie de DRM et le Cloud d’UltraViolet (UV). Elle nécessite au préalable la création gratuite d’un compte UV à relier dans un second temps au compte Vudu de l’utilisateur. L’accès aux versions dématérialisées s’effectue grâce à un simple scan des codes-barres figurant au dos des boitiers des œuvres. Chaque conversion de film débloque une copie numérique UV ensuite accessible dans le casier numérique de Vudu. Les longs-métrages peuvent par la suite être visionnés sur n’importe quelle application supportant le standard UV comme Vudu mais aussi Flixster ou Verizon Fios. Le catalogue de titres éligibles au lancement est celui des partenaires d’UltraViolet. Ainsi, à l’exception notable de Disney qui privilégie sa propre solution (Disney Movies Anywhere), les principaux studios hollywoodiens sont présents : 20th Century Fox, Lionsgate, Paramount, Sony, Universal et Warner Bros. Au total, ce sont 8 000 titres qui sont accessibles à l’ouverture du service. Depuis son rachat par Walmart en février 2010, Vudu n’a cessé de multiplier les initiatives pour s’imposer sur le marché de la distribution de contenus dématérialisés. Très tôt le service de vidéo à la demande a choisi de se différencier en mettant la qualité au cœur de ses préoccupations. Une stratégie illustrée par la diffusion de programmes au format HDX – avec une définition en 1080p et un son Dolby Digital Plus 7.1 en lieu et place de la HD 720p – mais aussi par le développement ou le support de solutions permettant de créer des passerelles entre les univers vidéo physique et numérique, apportant ainsi une réelle valeur ajoutée au consommateur final. Depuis 2012, Walmart et Vudu ont successivement adhéré aux systèmes de gestion des droits numériques UltraViolet (consortium DECE) et Disney Movies Anywhere (Disney)[1] permettant aux acheteurs des dernières sorties DVD et Blu-ray couvertes par ces standards d’obtenir leurs copies numériques via l’activation de codes fournis à l’intérieur de chaque boitier. En parallèle, le géant de la grande distribution s’est également positionné de manière active sur la
digitalisation des bibliothèques physiques de ses clients. L’application lancée par Vudu en fin de semaine dernière s’inscrit en effet dans le prolongement de services similaires déployés par Walmart depuis plusieurs années mais qui se limitaient jusqu’alors à une er conversion en magasin, avec un personnel dédié (service arrêté à compter du 1 avril 2017), ou depuis le foyer du client à travers l’installation d’un programme sur ordinateur (Mac et PC) nommé « Vudu To Go » et qui nécessite la présence d’un lecteur de disques pour pouvoir insérer l’œuvre, l’authentifier et débloquer sa version numérique. Outre un certain niveau de contrainte, « Vudu To Go » doit faire face à la disparition progressive des lecteurs de disques sur ordinateur portable qui tend à rendre le programme obsolète. L’arrivée d’une fonction « Disc-to-Digital » sur smartphone témoigne une nouvelle fois de la volonté de Walmart de simplifier au maximum la transition entre la consommation de contenus physiques et dématérialisés. Leader national de la vente de DVD et Blu-ray en magasins, Walmart a tout intérêt à multiplier les passerelles entre les deux univers. Après des années de domination du marché physique du Home Entertainment, l’enseigne de grande distribution a fait de Vudu l’une de ses priorités pour lui permettre de prendre le virage du numérique et rester compétitif face à la concurrence des géants du web sur le segment de la vidéo à la demande transactionnelle (iTunes, Amazon Video, Google Play). En facilitant la numérisation de la bibliothèque de ses clients (gain de simplicité et confort grâce au scan avec smartphone), Walmart se donne les moyens d’initier un public de masse[2] à la consommation numérique en lui permettant de démarrer une collection digitale à moindre coût. Surtout, la solution développée par Walmart présente un côté rassurant pour le client en lui donnant le sentiment de ne pas avoir perdu son temps et son argent à créer et enrichir sa collection physique au cours de ces deux dernières décennies. En plus de continuer à pouvoir profiter de ses disques sur lecteur DVD et/ou Blu-ray, l’application de Walmart lui assure la possibilité de pouvoir en disposer à sa convenance sur l’ensemble de ses appareils électroniques. Jeremy Verba, directeur général de Vudu, abonde dans ce sens dans le communiqué de presse officiel publié par Walmart[3] : « The average movie collector owns nearly 100 DVDs and Blu-rays. We know these customers have invested a lot into building their physical movie collections. […] As more and more customers create digital libraries, we are constantly looking for ways to help them unlock additional value from the movies they already own ». Une logique qui fait écho à celle du Sky Store et de sa formule « Buy & Keep » qui, bien que reposant sur une mécanique inversée (envoi du DVD du film acheté en numérique), rencontre un vif succès outre- Manche avec des revenus en hausse de 65% à 89 millions de livres sur l’année 2016[4]. Cette virtualisation des bibliothèques physiques est également l’occasion pour Walmart et Vudu de monétiser la transition de consommation entre les deux univers. Ainsi, il en coûtera au client 2$ à l’unité pour convertir ses DVD et Blu-ray dans le format numérique équivalent (SD et HDX). Ce dernier aura également la possibilité d’améliorer la qualité de ses DVD en obtenant leurs versions numériques au format HDX pour 5$. La première conversion est offerte pour l’ensemble des utilisateurs du service. Chaque compte est en revanche limité à 100 conversions par an. Enfin, par souci de sécurité, l’application lancée par Vudu est géolocalisée et reliée à un fichier client, les scans de codes-barres ne peuvent se faire qu’au domicile de l’utilisateur de sorte à s’assurer qu’il s’agit bien de sa collection et non de celle d’un proche ou de DVD/Blu-ray convertis dans le rayon d’un magasin.
[1] Vudu est à ce jour le seul service de vidéo à la demande des États-Unis à supporter à la fois les standards UltraViolet et Disney Movies Anywhere [2] Walmart revendique environ 140 millions de clients hebdomadaires aux États-Unis, dans ses magasins et sur Walmart.com [3] Movie Lovers, Rejoice: Walmart’s Vudu Launches First Mobile Service that Transforms DVDs and Blu-rays into a Digital Collection [4] Sky : First Half Results 2017 blackpills : lancement du service en France et aux Etats-Unis blackpills, nouveau service français de formats courts, a annoncé coup sur coup un partenariat avec Vice aux Etats-Unis et son lancement en France. Le nouveau service qui se positionne comme un concurrent direct de Studio+ pourra s’appuyer sur un catalogue de séries déjà très complet. Un lancement quasi-simultané en France et à l’international blackpills a été fondé en 2016 par Patrick Holzmann (fondateur d’Allociné et ex-Canal OTT) et Daniel Marhely (fondateur de Deezer) dans le but de proposer un service adapté à la fois à la consommation de contenus sur terminaux mobiles et aux milléniaux. Le projet aurait également bénéficié d’un investissement de 5 millions d’euros de Xavier Niel. Le projet s’est cependant volontairement entouré de mystères pendant plusieurs mois. Ainsi, mise à part l’annonce du développement d’une série courte d’après une idée de Luc Besson en juin 2016, peu d’informations concrètes ont été dévoilées avant que blackpills ne diffuse de façon impromptue sa première série originale You Got Trumped[1] directement sur YouTube et Facebook à la mi-octobre. Depuis lors le service avait bien dévoilé progressivement certaines de ses créations originales mais était resté vague sur sa date et ses conditions de lancement jusqu’à ces derniers jours. blackpills a ainsi annoncé le 28 mars que le service de vidéo allait être disponible en France sous forme d’application mobile dès les premiers jours d’avril. L’application sera d’abord disponible exclusivement sur iOS mais une application Android devrait être disponible très prochainement. Le service a opté pour un modèle économique freemium. En effet, le service sera accessible gratuitement avec de la publicité mais seulement pour regarder un épisode par jour. Pour accéder à un nombre illimité de visionnage quotidien, supprimer la publicité mais également avoir accès au format 4K, il faudra passer à la version payante. Au lancement seul la version gratuite sera disponible et la version payante sera lancée « quelques semaines plus tard ». Le tarif de l’abonnement annoncé est de 1,99€
par mois soit un prix particulièrement agressif en comparaison des 4,99€ mensuels de Studio+. Cette application blackpills sera ensuite progressivement lancé sur 15 territoires d’abord aux États-Unis en avril, puis au Canada et en Europe au début de l’été. blackpills a vocation ensuite à s’étendre en Asie à partir de 2018. Patrick Holzman a cependant bien précisé que si l’application vidéo blackpills sera un pilier important de la distribution, ce ne sera pas le seul moyen d’accéder aux créations originales. En effet, selon lui, le service sera distribué également par des partenaires parmi lesquels des médias et des opérateurs télécoms. Cette stratégie de partenariats est déjà à l’œuvre puisque des contenus originaux blackpills sont disponibles depuis la semaine dernière aux Etats-Unis sur le sur le service vidéo de Vice[2]. blackpills dispose d’ores et déjà d’une chaîne avec quelques contenus seulement mais ce catalogue devrait progressivement s’étoffer. L’objectif est de donner un avant-goût du catalogue de blackpills et de préparer le lancement de l’application. En effet, Vice Media sera la régie publicitaire exclusive et le relais du service français aux Etats-Unis. Aucun autre partenaire potentiel n’a encore été dévoilé. La question d’un rapprochement avec Free par le biais de Xavier Niel reste pour l’instant en suspens. Cette volonté de diversifier la distribution découle de l’ambition du groupe de ne pas être un simple service vidéo mais plutôt un média digital et une marque reconnue dans les contenus. Un line-up déjà complet de séries originales courtes Blackpills aurait investi depuis son lancement dans la production d’une quarantaine de séries d’un format majoritairement 10*10 minutes mais pas seulement[3]. Toutes les séries sont tournées en anglais mais des versions doublées sont disponibles dans trois langues ainsi que des sous-titres en sept langues. blackpills a réussi à réunir pour ses séries des créateurs reconnus comme Louis Leterrier ou Zoe Cassavetes qui ont réalisé respectivement Tycoon et Junior, et surtout Luc Besson qui est à l’origine du concept de la série Playground. Le service a cependant également vocation à attirer de nouveaux talents et plusieurs YouTubeurs célèbres ont participé à certaines créations. La ligne éditoriale se veut proche de celle de HBO à ses débuts : nerveuse, controversé et osé. 10 séries originales produites dans 10 pays différents seront disponibles lors du lancement français[4]. Sur Vice, aux Etats-Unis, 3 séries blackpills de 10 épisodes sont déjà disponibles (Playground, All Wrong et Skinford) ainsi qu’un épisode de deux autres séries. Pour créer ces contenus, blackpills a travaillé principalement avec des producteurs américains, français, européens et israéliens. En France, blackpills s’est notamment associé à Together Studios (Duels, Playground et Tycoon), Rockzeline (Game of Death, Skinford) ou Manny Films (Junior et A Girl Is a Gun). Pour faciliter son extension internationale le service a ouvert des bureaux à New York, Los Angeles et Tel-Aviv. Au-delà des créations originales, blackpills a procédé également à des acquisitions de contenus courts. Le service a notamment conclu un accord avec Adaptive Studios à Sundance en janvier dernier portant sur plusieurs séries courtes. blackpills distribuera également la troisième saison inédite de la série décalée Making a Scene de James Franco, auparavant diffusée par AOL. Au total, pour sa première année blackpills aurait disposé d’une enveloppe de 50 millions dollars à investir dans les contenus. Le budget moyen par série originale s’établirait autour
de 1 millions d’euros, soit environ 100 000 dollars par épisode, financé à plus de 80% par blackpills. Plus précisément, la série la plus cher de blackpills aurait coûté 3 millions d’euros contre 300 000 euros pour la moins cher. blackpills espère pouvoir poursuivre ses efforts au même rythme pour les prochaines années et donc à terme créer une cinquantaine de séries par an. Daniel Marhely a d’ailleurs précisé que blackpills ne s’interdisait rien en termes de type de contenus produits : des documentaires, de l’animation ou encore des programmes d’actualité pour les 15-30 ans seraient en projets. En concurrence direct avec Studio+ blackpills en France va entrer en concurrence frontale avec le service Studio+ de Vivendi qui se positionne également comme un service par abonnement proposant des séries courtes et dédié à la consommation sur mobile. Le lancement de blackpills n’est pas une bonne nouvelle pour Vivendi notamment du fait de son tarif bien plus faible que les 4,99€ exigés par Studio+. En outre, si Studio+ se félicite régulièrement de la qualité de ses créations originales[5], le service est beaucoup moins disserte sur le succès de son service auprès du public. En effet, Vivendi refuse systématiquement de communiquer le nombre d’abonnés à Studio+ depuis le lancement du service en novembre. Enfin, le service a confirmé le 21 mars qu’il mettait en pause les commandes de nouvelles séries. Officiellement, Studio+ dispose d’un stock déjà important de contenus à diffuser dans les prochains mois et ce gel des nouveaux projets aurait pour but de donner plus de temps aux équipes pour mieux les sélectionner. Néanmoins, en l’absence de chiffres positifs sur le nombre d’abonnés, une telle décision pose la question de la santé du service de Vivendi. Comparatif des services Studio+ et Blackpills en France [1] Cette série humoristique de 10 épisodes de 3 à 5mn en anglais portant sur le personnage de Donald Trump a sans doute bénéficié d’une diffusion opportuniste dans le contexte de la présidentiel américaine, ce qui explique l’absence de communication de Blackpills auparavant. Les premiers épisodes ont généré plus de 500 000 vues sur YouTube, les derniers moins de 100 000. [2] Le partenariat inclus également Pulse Films, autre producteur de formats courts, dont les contenus seront également distribués par Vice Vidéo [3] Selon la communication officielle les séries blackpills comportent toutes une dizaine d’épisodes de 6 à 14 minutes. Patrick Holzman a d’ailleurs sur la volonté de blackpills de ne pas s’enfermer dans le format 10*10 en opposition évidente donc avec le modèle de Studio+. [4] Les séries Playground, Tycoon, Duels, Junior, Pillow Talk, Maniac et All Wrong. [5] Créations originales qui, il faut le noter, ont remporté un nombre impressionnant de récompenses dans divers festivals internationaux spécialisés. Rien que la semaine dernière, cinq séries Studio+ ont remporté des prix au Bueno Aires Web Fest
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