Bétail, viande, poisson-comment mieux les vendre en Afrique centrale
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Commission Economique pour l’Afrique Bureau sous-régional pour l’Afrique Centrale CEA/BSR-AC N° 27 - Octobre 2012 www.new.uneca.org Comment stimuler le commerce en Afrique Centrale Bétail, viande, poisson – comment mieux les vendre en Afrique centrale - A continent on the move - Lu pour vous – REA 2012 - New faces at ECA/SRO-CA
N° 27 - Octobre 2012 SOMMAIRE 3 Edito Animal husbandry in Congo 4-6 - A continent on the move Publisher Emile S. AHOHE Editor in chef Abel AKARA TICHA 7-9 - Commerce du betail Contributors Aboubacry Demba LOM, Amy TOURE, Bertrand TACHAGO, 10 - 11 - Lu pour vous Fatoumata SY BA Ghitu – I – MUNDUNGE Isidore KAHOUI Joseph BARICAKO Laurent D’ARONCO GIUSSEPE, 9 - New face of ECA/SRO-CA Lot TCHEEKO, Mamadou BAL, Tidjani CHETIMA, Wilondja Claude Kapilukwa ZHIYUAN QIAN Proofreaders Delphine FOGANG, Lucie MAFFO, Sylvie NGUIFFO Une publication du Bureau sous régional pour l’Afrique Centrale de la commission Economique des Nations Unis pour l’Afrique Contacts B.P. 14935 Yaoundé - Cameroun Tél: +237 22 23 14 61 / 22 22 08 61 / 22 22 08 56 Fax: +237 22 23 31 85 Web: new.uneca.org/sro-ca-fr Email: sroca@uneca.org Commission Economique pour l’Afrique Bureau sous-régional pour l’Afrique Centrale CEA/BSR-AC
Edito L’intégration sous-régionale passe aussi par un système d’information fiable sur le commerce du bétail et du poisson Emile S. Ahohe Dans la sous-région Afrique le commerce du bétail, de la région à s’engager pour Centrale, les échanges de viande et du poisson. promouvoir le commerce bétails et autres produits de L’existence d’un tel dispositif du bétail, de la viande et du l’élevage se multiplient de au niveau sous-régional poisson en renforçant les plus en plus. Alors que ce revêt un caractère primordial capacités de cadres dudit secteur devrait constituer dans la mesure où il peut secteur et en donnant l’appui le socle d’une politique de contribuer à l’élaboration nécessaire aux structures développement pour la plupart des stratégies et à la mise en concernées de leurs pays des pays de la sous-région et œuvre des mécanismes de respectifs pour la réalisation offrir de larges possibilités facilitation et de promotion de ce système. Ces efforts d’investissements, le du commerce intra-régional contribueront à la collecte potentiel de ce secteur du bétail, de la viande et du des revenus importants pour n’est que très partiellement poisson. Ce dispositif devrait le développement de la sous- exploité en raison du aussi aider à la formulation région. manque d’informations sur les échanges commerciaux. Ce secteur devrait constituer le Le développement de ces échanges fait face à de socle d’une politique de dévelop- nombreuses contraintes, pement pour les pays de la sous-ré- parmi lesquelles l’insuffisance des statistiques aussi bien gion et offrir de larges possibilités au niveau national que sous- régional. ,. d’investissements. Fort de ce constat, la Commission Économique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques (CEBEVIRHA) – organisme de politiques pour la spécialisé de la CEMAC promotion, la transformation basé au Tchad et chargé du et la valorisation des produits développement des secteurs animaux, pour une meilleure de l’élevage, de la pêche et diversification de l’économie de l’aquaculture des États et une amélioration de la membres (Cameroun, Congo, sécurité alimentaire au niveau Gabon, Guinée Equatoriale, de la sous-région. République Centrafricaine, C’est pour ces raisons que Tchad) – a sollicité un appui Echos d’Afrique Centrale se du Bureau Sous-régional joint aux principaux acteurs Afrique Centrale (BSR-AC) dans ces secteurs pour pour la mise en place d’un mettre en exergue l’urgence système d’information sur pour les pays de la sous- www.new.uneca.org/sro-ca-fr N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale 3
Special ECA Film A continent on the move “There is very little flow of goods But Prof Sikod asserts that coming and services [and movement of from this historical situation does people] within Central Africa. not mean the sub-region shouldn’t If you have to go to Gabon from move forward. “We have to liberate Cameroon, for instance, you ourselves from that, to look in terms still require a visa and yet we all of what we can do for ourselves, belong to the same economic zone what other African countries need [CEMAC] where theoretically there that we produce, and so on. And is supposed to be free movement of until we get to that stage, intra- goods, services and people. But in African trade would still be a lot practice that is not the case.” These more of a myth.” words by Prof Fondo Sikod of the Fortunately, small-scale and University of Yaounde II, in Soa, intermediate scale entrepreneurs Cameroon, capture the general in the region are braving the odds tone of gloom that characterizes to effect the kind of cross border testimonies given by stakeholders trade movements that stems from of intra-regional trade in Central a relative comparative advantage. Africa, in a compelling new Rose, a Gabonese entrepreneur, documentary titled A Continent on imports plantains from Cameroon http://www.youtube.com/user/uneca the Move, produced for ECA by on a regular basis. “We have Camerapix/A24 Media. suppliers in Cameroon, hence To put things in a historical we effect our payments through perspective, Mr Libata Eustache, money wiring services from ECA, Mr. Stephen Karingi, states a civil engineer working for Libreville,” she says. “It’s true that “governance is very important Congo’s Ministry of Transport that Gabon produces plantains but at the lowest and at the highest says one of the biggest hindrances the quantity is insufficient. We ship level if it is something that is going to sub-regional trade in Central more than 20 trucks of plantains to help us move forward in the area Africa is the lack of meaningful from Cameroon into Gabon, on a of trade.” improvement on the skimpy weekly basis. They say if you can And his reasoning is finally picked infrastructure inherited from think it, you can do it, and women up by Prof Sikod who thinks that colonial powers. “The colonialists are making this happen.” in the long run, intra-sub regional simply erected the minimum The positive posture of this cross- trade will benefit the whole of infrastructure needed to ship away border plantain trader, should Central Africa because of the issue raw materials, and unfortunately, not, however, veil the recurrent of comparative advantage. “And due to financial, organizational and complaints of corrupt practices at even when you do not have enough human resource constraints, our the borders in the sub-region that trained people,” he posits, “it [the countries have remained in that hinder the flourishing trade. But removal of trade barriers] would situation,” he regrets. Colonel Pesonko Peterson of the give an opportunity for people to National Gendarmerie in Cameroon “Intra- regional trade will benefit the whole get training, while as goods and thinks that as much as no one can of Central Africa because of the issue of services come in, it would allow deny the fact that there is corruption comparative advantage” - Prof Sikod for people’s levels of consumption at the borders, stakeholders to go up. So there are enormous cannot blame it on the forces of advantages [to Central Africa’s law and order. “Corruption along integration].” our trade corridors is promoted by entrepreneurs who generally flout the rules,” he intimates. “When they do not have the right documents, they use money as their passport.” To address such malpractices, the Director of the Regional Integration and Trade Division at 4 N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale
Special ECA Film Un contient en marche les minimum des infrastructures rie Nationale du Cameroun «il y [en Afrique centrale] pour per- a des problèmes de corruption le mettre l’évacuation des produits long des routes. Mais ce n’est pas de base, c’est-a-dire les produits seulement le fait des forces de la minéraux et agricoles. Au début police, ajoute-il. C’est le fait des des années 60, des pays accèdent usagers qui trichent généralement. à l’indépendance. Mais malheu- Quand ils ne sont pas en règle, ils reusement, pour des contraintes se servent de l’argent comme lais- d’ordre financièr, organisationnel sez passez. » et de ressources humaines, nous Pour faire face à de tels abus, es- sommes restés à la même situation time le Directeur de la Division / position. Pendant les premières de l’Intégration Régionale et du décennies suivant l’indépendance, Commerce de la CEA M. Stephen la conception des infrastructures Karingi, les Etats africains doivent n’a pas variée. » faire recours à la gouvernance. Car, Mais c’est cette tendance d’être dit-il, «pour aller de l’avant dans bloqué par l’histoire que le Pro- le domaine du commerce, ont doit fesseur Sikod rejette. «Nous de- instaurer la bonne gouvernance Video vons nous libérer de cela, en re- du plus bas au plus haut niveau. » gardant en termes de ce que nous Et son raisonnement est finalement pouvons faire pour nous-mêmes, repris par le Professeur Sikod qui en commençant par l’échange de pense que dans le long terme, tous ce que d’autres pays africains ont les pays de l’Afrique centrale tire- «Il ya très peu de circulation des besoin et que l’on produit, et ainsi rons bénéfice du commerce sous biens et services [et des gens] en de suite. Et jusqu’à ce que nous ar- régional en raison de l’avantage Afrique centrale. Si vous devez rivions à ce stade, le commerce in- comparatif. vous rendre au Gabon en prove- tra-africain serait encore un grand « Et même si vous ne disposez pas nance du Cameroun, par exem- un mythe. » suffisamment des personnes for- ple, vous avez besoin d’un visa, Heureusement, les petits et moyens mées», propose t-il, « la suppres- et pourtant nous appartenons tous entrepreneurs font face à des dif- sion des barrières commerciales à la même zone économique [la ficultés qui minent les échanges donnerait l’occasion aux gens de CEMAC] qui est théoriquement commerciaux entre les pays de la suivre une formation, tandis que censée avoir la libre circulation des sous-région. Rose, une citoyenne quand il y a un échange important biens, des services et des person- gabonaise, importe régulièrement des biens et services, cela hausse- nes. Mais dans la pratique, ce n’est des bananes plantain du Cameroun. rait la consommation. Donc, il ya pas le cas. » Ces mots du Profes- « Nous avons des fournisseurs ici d’énormes avantages liés à l’inté- seur Fondo Sikod de l’Université [au Cameroun], donc depuis Libre- gration de l’Afrique centrale. » de Yaoundé II, à Soa, au Came- ville, nous transférons de l’argent roun, représentent le ton général de par Express Union, dit-elle. C’est désapprobation qui caractérise des vrai qu’il y a de la banane au Ga- témoignages que donnent les inter- bon mais c’est insuffisant. Ici, nous venants sur la question du com- exportons plus de 20 camions par merce intra-régional en Afrique semaine. On dit que vouloir c’est centrale, dans un documentaire in- pouvoir. Les femmes le veulent, et téressant, intitulé A Continent on elles le font. » the Move (Un Continent en Mar- L’attitude positive de cette ex- che), réalisé par Camerapix/A24 portatrice du plantain ne doit Media pour la CEA. pas cependant cacher les plain- Mais c’est d’abord M. Libata Eus- tes récurrentes sur des pratiques tache, Ingénieur Civil au Minis- de corruption qui perturbent le tère de Transport du Congo qui commerce transfrontalier dans la « Il y a des questions de corruption le met les choses dans leur contexte sous-région. Selon le Colonel Pe- long des routes » - historique. « Les puissances co- sonko Peterson, de la Gendarme- loniales, dit-il, ont tout juste mis le Colonel Pesonko Peterson www.new.uneca.org/sro-ca-fr N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale 5
Special ECA Film Abdoulie Janneh, former UN Under-Secretary General Snippets from General and Executive Secretary of ECA “A continent on the move” “We should push the integration agenda. This conti- Yaya Yedan – Conseil Burkinabé des Chargeurs au nent would never reach the levels of growth and de- Ghana velopment which would uplift our people if we « La CEDEAO doit s’assurer qu’il ya une réelle coopé- do not get together and ration entre les pays sans littoral et les pays ayant accès à create a bigger market. la mer, quand il s’agit de We’ve made a good l’expédition des marchan- start. We’ve shown dises à travers ces pays commitment, we are qui disposent des ports. La putting in place the ri- réglementation est bonne ght policies and even- mais sa mise en applica- tion effective sur le ter- tually, we’ll be getting rain n’est pas surveillée. there.” Aux ports, par exemple, il ya des retards, de la com- plexité de procédure et le Tewolde GebreMariam, CEO Ethiopian Airlines problème des coûts qui changent sans préavis. » The challenges in transporting cargo and passen- gers are the same. The first is the regulatory fra- mework. There are too many Patrick, commerçant d’automobiles, Cotonou - Bénin restrictions on flying and traffic rights. We have the « La raison pour laquelle les gens viennent au Bénin pour Yamoussoukro Declaration acheter les voitures d’occasion en provenance d’Europe et which is more than 20 years d’ailleurs, c’est parce qu’il old but its implementation est facile de dédouaner une has been painfully slow. As a voiture du port de Cotonou. result of this, and it is pain- Si vous achetez une voiture ful to see, African skies are aujourd’hui, vous pouvez more open to non-African la faire sortir demain. Mais than African carriers. The se- ailleurs, par exemple au Ni- cond challenge is inadequate infrastructure. It has geria, il faut beaucoup plus been improving slowly but a lot is expected to meet de temps pour ces procédu- res. » the demands of the growth and development of the sector. Aviation should be seen as an essential pu- Korinko – Herbal medicine trader (from Tanzania to blic service and should be encouraged because the Rwanda along the Central Corridor) economic development of African countries, espe- I live in Arusha (Tanza- cially landlocked countries, heavily depends on air nia) and I’m travelling transport.” to Rwanda to sell herbal medicine. When we arri- Only 10 percent of trade occurs ve at the border, we don’t pay anything. Our docu- between African countries … ments are stamped and we proceed. It’s the same thing on the Rwandan … The AU and its member sta- side. We simply finish tes have committed themselves to our business and return. a Continental Free Trade Area by 2017. 6 N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale
Special ECA Film Building an informational platform to boost trade in livestock and fisheries T here are hopes that CEMAC countries may soon have a viable information system on trade in cattle, meat and fish resources in the near future thanks to studies being finalized by the Sub- regional Institute for Statistics and Applied Economics (ISSEA) with funding from ECA/SRO- CA. Experts in statistics and related disciplines reviewed the first draft of the study, done at the behest of the CEMAC specialized agency known as the Economic Commission on Cattle, Meat and Fish Resources (CEBEVIRHA) last July in the auditorium of ECA/SRO-CA in Yaounde. The five ISSEA experts who carried out the study have The experts scrutinizing the information model proposed by ISSEA developed an informational model on trade in cattle, meat and fish resources in the sub region based on data to be need, the system would only on how such an informational collected from departments of come alive with the training of platform works elsewhere in the livestock and fisheries as well stakeholders in the sector across world. as customs departments and CEMAC, consultation, lobbying CEBEVIRHA intends to use national institutes of statistics. for the appointment of focal the recommendations of the The model would run on data to points in each country concerned study contribute to an overall be supplied by designated focal and total commitment from improvement of the sectoral points in each CEMAC member various national administrative sharing of information that can state. Contributors would use and statistical services. ultimately boost Central Africa’s communication tools such During the review meeting, integration as the fax and the email, and experts from various possibly in combination with an organizations praised the electronic data base with remote methodical work done by ISSEA access to authorized users. but proposed ways of enhancing According to the experts, to set the recommendations of the up such an informational model study. In this regard, the ISSEA would cost FCFA 258 million team was asked to incorporate . But beside this monetary into the final report, a section www.new.uneca.org/sro-ca-fr N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale 7
L’élevage représente 35% du PIB agricole et 5, Interview avec M. Richard Ndong Motto, Directeur du Commerce, des Etudes Economiques et des en vue de parvenir à une amélioration aussi rapide que possible du niveau de vie de leurs populations par Statistiques à la CEBEVIRHA l’accroissement du disponible en protéines animales. Ses objectifs fondamentaux sont : • Développer quantitativement et qualitativement les secteurs de l’élevage et de la pêche ; • Développer et harmoniser les échanges afin d’assurer une fluidité aussi grande que possible de la circulation du bétail, de la viande et des produits halieutiques entre les Etats membres, notamment en réduisant les contrôles administratifs, en simplifiant la fiscalité et en mettant en place une structure des prix adaptés pour encourager la production, la commercialisation et stimuler la consommation ; Harmoniser et coordonner les politiques de l’élevage et de la pêche contenues dans les plans de développement des Etats membres, en vue de promouvoir une coordination des programmes de production, de traitement, de transport et de commercialisation de la viande et des produits halieutiques, ainsi que des activités de recherche dans les domaines de la production, de la santé animale, de l’exploitation et de la conservation des ressources halieutiques et du développement de l’aquaculture ; • Organiser la formation par la création Echos d’Afrique Centrale : Quelle est l’historique de la d’établissements ou l’aménagement de ceux création de la CEBEVIRHA ? existants et le renforcement du personnel nécessaire à la réalisation des objectifs précités. Richard NDONG MOTTO : La CEBEVIRHA est issue du département de l’Elevage, des Pêches et des Industries EAC : Pouvons-nous savoir quelles ont été les réalisations Animales du Secrétariat Général de l’Union Douanière et de la CEBEVIRHA au profit de l’Afrique centrale depuis Economique de l’Afrique Centrale (UDEAC). En effet, le sa création ? Conseil des Chefs d’Etat réuni en session ordinaire le 18 décembre 1987 à N’DJAMENA, en République du Tcha, RNM : Permettez-moi de vous citer nos réalisations sous soucieux de promouvoir le développement harmonisé de forme de points : l’élevage et de la pêche, d’améliorer la transformation • l’institution du passeport pour le bétail et du des produits et d’accroître les échanges commerciaux Certificat international de transhumance ; du bétail, de la viande et des ressources halieutiques • l’organisation des tables rondes, foires dans leurs Etats en vue de satisfaire les besoins accrus et journées scientifiques sur les échanges des populations en matière d’alimentation en protéines commerciaux en CEMAC animales, a convenu de la création de la CEBEVIRHA • la réalisation d’une étude sur la par Acte n° 20/87-UDEAC-475 portant adoption de commercialisation des bovins et de la viande l’accord de création de la Communauté Economique du bovine dans la région CEMAC; Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques en • la réalisation étude sur la lutte contre les UDEAC dont le siège est fixé à N’DJAMENA. Il faut trypanosomiases animales et leurs vecteurs; noter que la CEBEVIRHA n’a commencé ses activités • le développement d’une cartographie des races qu’en 1991. bovines en zone CEMAC; • la réalisation étude sur l’application du code de EAC : Quelle est la vision et quelles sont les principales conduite pour une pêche responsable dans les missions de la CEBEVIRHA ? Etats de la CEMAC; • Appui à la mise en place de l’Interprofession RNM : La mission principale de la CEBEVIRHA est de Avicole de l’Afrique Centrale (l’IPAC-CEMAC); favoriser le développement harmonisé et équilibré des • la réalisation d’une étude relative au Projet secteurs de l’élevage et de la pêche des Etats membres Promotion de la pêche continentale et de 8 N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale
,84% du PIB total de la zone CEMAC – CEBEVIRHA l’aquaculture en zone CEMAC; La consommation moyenne de viande est d’environ • la réalisation d’une étude relative au Projet 16,04kg/hab./an répartie de la manière suivante : bovin Centre communautaire de développement de la – 7,93; volaille – 3,41 ; porc – 1,41 ; caprin – 1,57 et pêche dans l’île d’Annobon; ovin – 0 ,9. • L’appui donné aux opérateurs économiques En matière de pêche et d’aquaculture, l’analyse de la dans situation actuelle de la filière halieutique est difficile la reconstitution des étangs piscicoles et du fait de l’absence ou de l’imprécision des éléments l’amélioration de l’alimentation du poisson; statistiques (absence d’une évaluation des stocks). • le renforcement des capacités des femmes en Toutefois, il ressortir que : les produits halieutiques sont transformation du poisson. vendus principalement fumes, séchés, congelés, frais ou quelquefois vivants ; le commerce est informel dans tous EAC : Quels sont vos défis majeurs ? les secteurs sauf dans la pêche industrielle maritime. Il y a des exportations faibles (3 615 t vers l’UE, 1 134 t à RNM : Nos défis majeurs sont les suivants : destination de la Chine et prés de 30 000 t entre le Tchad • Disposer d’un plan stratégique ; et le Nigeria essentiellement). En outre, les conditions de • Disposer d’un système d’information fiable débarquement et de mise en marché souffrent d’un manque sur le commerce du bétail, de la viande et du d’organisation, d’infrastructure et cela, a tous les échelons poisson; des filières, au mépris du respect de l’environnement et • Disposer d’un système d’épidémio surveillance des règles sanitaires et d’hygiène de base ; efficace ; • Harmonisation des législations et EAC : Y aurait-il d’autres informations à l’intention de réglementations du médicament vétérinaire ; nos lecteurs ? • La surveillance et le contrôle des eaux territoriales ; • Harmonisation des législations et RNM : La CEBEVIRHA a effectivement commanditée réglementations une étude sur » la mise en place d’un système d’information en matière de pêche en CEMAC ; sur le commerce du bétail, de la viande et du poisson • Mise en œuvre des projets du domaine en Afrique Centrale » financée par la CEA/BSR-AC et d’intégration économique en zone CEMAC ; menée par l’ISSEA sur le terrain. • Programme de lutte concertée contre les Je voudrais, au nom du Directeur Général de la Trypanosomes Animales (TA) et leurs vecteurs CEBEVIRHA, remercier du fond du cœur, la CEA/ en zone CEMAC ; BSR-AC pour avoir financé cette étude que nous avons • Disposer d’un répertoire économique des appelée de tous nos vœux. Là, la CEA a joué un rôle opérateurs des filières bétail/ viande ; véritablement majeur, comme d’ailleurs elle en fait à • Poursuite de la collaboration avec les d’autres organisations. Permettez moi aussi de louer les organismes œuvrant dans le même domaine de gros efforts déployés sur le terrain par l’ISSEA. Malgré compétence. son agenda chargé cette institution a montré toute son expertise en la matière au regard de l’étude de faisabilité EAC : Quel est le potentiel économique actuel du secteur produite. du bétail, de la viande et des ressources halieutiques pour les pays de la zone CEMAC ? RNM : En matière de ressources animales, le cheptel de la CEMAC est estimé en nombre de têtes à plus de 15.000.000 de bovins, 19.600 .000 de petits ruminants, 2 .300.000 de porcins, 1.257.782 de camelins, 387.105 Le marché au port d’équins, 411.644 d’asins et 81.300.000 de volailles du poisson de Limbe représentant un patrimoine de plus de 3600 milliards de FCFA et engendrant des revenus de l’ordre de 400 au Cameroun milliards de FCFA par an. L’élevage représente 35% du PIB agricole et 5,84% du PIB total de la zone CEMAC. En outre, l’élevage fournit la force de traction qui permet d’augmenter les surfaces cultivables et par conséquent, celles des productions agricoles susceptibles d’accroitre les revenus des agriculteurs. Ainsi, prés de 480.000 bovins, 312.000 ânes, 250.000 chevaux sont utilisés à des fins de traction et de transport en zone des savanes d’Afrique centrale. www.new.uneca.org/sro-ca-fr N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale 9
Lu Pour vous RAPPORT ECONOMIQUE SUR L’AFRIQUE 2012 Le Rapport Economique sur l’Afrique 2012 fait macroéconomique orienté de l’intégration économique des pays africains un vers la croissance, le tout atout majeur. Ce rapport se focalise essentiellement dans un cadre budgétaire sur le potentiel de l’Afrique en tant que pôle de soutenable. Ces mesures croissance mondiale. L’intégration continentale tendant à éliminer les peut considérablement promouvoir la croissance contraintes qui pèsent et libérer le potentiel de développement des pays sur l’offre, doivent être africains en allégeant les contraintes qui pèsent consolidées par des efforts sur la croissance (comme les mauvais réseaux tendant à réduire les de transport) et en diminuant les coûts directs et contraintes qui pèsent sur la indirects de l’activité économique. L’intégration demande, par exemple par des marchés morcèlés de l’Afrique peut donc aider à la formation de conseils de attirer l’investissement nécessaire – tant de l’Afrique promotion commerciale, de que du reste du monde – et à créer des économies systèmes sous-régionaux de compétitives et plus diversifiées. Il faut, pour ce crédit et d’assurances et de faire, de meilleures liaisons entre les pays – allant banques sous-régionales (afin des routes bitumées à la coopération bancaire – afin de financer la production et de stimuler mutuellement la croissance économique, le commerce), ainsi que par ce qui à son tour devrait renforcer l’intégration des la mise au point d’un cadre pays africains dans l’économie mondiale. commun pour le financement de l’infrastructure régionale. Changer de tactique : une modeste proposition en vue de l’intégration intra-africaine Se saisir des possibilités croissantes en matière de Une approche nouvelle et pragmatique s’impose commerce et de services pour redynamiser l’intégration régionale en Afrique, promouvoir l’esprit d’entreprise, intensifier Au cours des dix prochaines années, les marchés la compétitivité internationale des entreprises nationaux et africains des biens de consommation africaines et éliminer les contraintes qui pèsent sur et des services représenteront des parts toujours l’offre. Une ambitieuse intégration des marchés sur croissantes des possibilités de commerce et le modèle de l’Union européenne n’est réalisable que d’investissement de l’Afrique. À mesure que les dans beaucoup d’années. L’initiative la plus récente pays s’urbanisent, une classe moyenne se forme et de l’UA dans ce domaine, le Programme Minimum la demande de biens de consommation de base et d’Intégration (PMI), est un premier pas important. de services augmentera rapidement – impulsant le Ce Programme tente de définir des secteurs et sous- développement économique – sans que la capacité secteurs prioritaires qui produiraient des avantages ne croisse pour suivre cette demande. Le commerce immédiats pour les pays coopérants au sein des continental de services ne se libéralise que lentement, CER. en empêchant les fournisseurs de services d’exploiter Éliminer les contraintes qui pèsent sur l’offre et les faibles capacités de production L’amélioration du principal réseau routier intra-africain pourrait à elle seule provo- Le Plan d’action pour stimuler le commerce quer une expansiond’environ 250 milliards de intra-africain est une approche pragmatique et ciblée pour la solution des problèmes indissociables dollars au cours d’une période de 15 ans pour de l’infrastructure, de concert avec des mesures un i nvestissement d e 32 m illiards de dollars, radicales visant à améliorer le climat des affaires. notamment consacré à l’entretien. En particulier, les gouvernements doivent réaliser des investissements publics importants dans l’infrastructure « non matérielle » comme « matérielle les possibilités à l’échelle de l’Afrique. Aussi les », investir dans la formation de capital humain, gouvernements doivent-ils libéraliser ce commerce apporter le crédit et maintenir un environnement plus vite, puisque le progrès au plan national est une 10 N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale
Lu Pour vous condition préalable du progrès dans reformes institutionnelles afin de promouvoir le toute l’Afrique. commerce intra-africain, très peu de progrès ont été accomplis dans l’application de ces accords. Pour ce Réaliser l’intégration intra-africaine faire, il faut la volonté politique d’aller au-delà des Lorsqu’elle est conçue et menée selon une intérêts nationaux étriqués et de créer les conditions pour de plus grandes économies d’échelle qui stratégie de développement profiteraient à tous les États au sein des CER, et en plus vaste afin de promouvoir la fin de compte à l’Afrique. diversification économique, la transformation structurelle et le Réduire le déficit d’information développement technologique, l’intégration économique régionale Une approche consisterait à mettre à contribution pourrait renforcer la capacité les connaissances et la capacité de recherche des de production des économies universités, des établissements de recherche et des africaines, réaliser des économies centres de réflexion du continent. Par ailleurs, les d’échelle, améliorer la compétitivité agents du secteur privé ont besoin d’informations et servir de tremplin pour faire de à jour sur ce que les autres pays au sein des CER l’Afrique un pôle de croissance peuvent offrir pour remplacer les produits importés mondiale. en provenance des pays développés. Il leur faut également les dernières informations concernant Combler le déficit d’infrastructure les règles et réglementations des pays partenaires, les produits en cours de mise au point, les droits Une meilleure infrastructure de douane et les possibilités de cofinancement. La matérielle est capitale pour mise en place d’une plate-forme sous-régionale l’accroissement du commerce d’information commerciale, calquée sur le intra-africain, en particulier pour Réseau d’information commerciale du COMESA les pays sans littoral ; ce qui permettrait de tirer améliorerait la communication directe entre les le maximum possible du capital de production agents du secteur privé au sein des CER. inutilisé. Selon une étude laquelle ?, l’amélioration du principal réseau routier intra-africain pourrait Renforcer l’entreprenariat à elle seule provoquer une expansion d’environ 250 milliards de dollars au cours d’une période de Les gouvernements et les donateurs/partenaires 15 ans pour un investissement de 32 milliards de reconnaissent bien la nécessité de renforcer la dollars, notamment consacré à l’entretien. Il ressort capacité de l’État, en admettant une égale nécessité de la même étude que les pays africains sans littoral de renforcer la capacité du secteur privé national. La pourraient quintupler leur commerce (Tchad 507 %, création d’entreprises dans de nombreux secteurs Ouganda 741 % et Soudan 1 027 %) pour le même en Afrique est limitée par l’absence de vastes investissement. réseaux d’entreprises en concurrence, ce qui limite encore la capacité des investisseurs nationaux de Mettre en place un marché financier régional solide croitre et de prospérer. Nombre de pays africains manquent de la capacité institutionnelle de fournir La libéralisation du secteur financier est le les services d’appui nécessaires aux producteurs premier pas vers la mise en place d’un réseau et aux exportateurs, ce qui indique aussi combien panafricain de services bancaires. Un tel réseau le continent est désavantagé sur le plan de la favorisera le commerce, mobilisera l’épargne et compétitivité par rapport aux autres régions en facilitera les paiements. développement. Le sous-développement de l’État a contribué à celui du secteur privé. La simple rédaction Renforcer la volonté politique pour un gain d’une politique nationale de la concurrence ne rend plus large pas automatiquement le secteur privé compétitif. Malgré la mise au point d’accords généraux pour accélérer le processus de libéralisation et les www.new.uneca.org/sro-ca-fr N°27 - Octobre 2012 Echos d’Afrique Centrale 11
Des nouveaux visages à la CEA/BSR-AC Wilondja Claude Kapilukwa – Chargé d’Admi- nistration et de Finance M. Kapilukwa, qui est de nationalité congolaise, a pris ses fonctions comme Chargé d’Administration et des Finances à la CEA/BSR-AC en Septembre 2012 après dix ans de service à la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Il a commence sa carrière à la MONUSCO comme Assistant Financier en 2002 avant d’être nommé Chargé des Fi- nances en 2007. Mais avant cette aventure, il a travaillé comme Chef Comptable dans une usine de transformation du bois à Kisangani. Il est titulaire d’une licence en comp- tabilité à l’Institut Supérieur de Commerce de Kisangani en RDC. Claude est marié et père de 4 enfants. Zhiyuan Qian – Associate Economic Affairs Officer Mr. Zhiyuan Qian, a Chinese national, joined ECA/SRO-CA in August 2012 after 12 years of work at the Beijing Talent Service Center, the largest labor consulting organization in China, first as labor market analyst, then as technical department manager. Holder of a Bachelor of Economics degree from the Univer- sity of International Business and Economics in China as well as several certificates in computer programming, his areas of expertise include: labor economics, wage analysis, welfare economics, statistics and econometrics, informa- tion systems, labor laws and regulations and development economics. At the time of his recruitment into ECA, he was studying part-time for a Master’s degree in theoretical econo- mics at Tsinghua University. He is married and says he looks forward to an enjoyable and rewarding first time in Africa.
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