CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire

 
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CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
CÉRÉMONIE
INTERNATIONALE
    DU CENTENAIRE
    DE L’ARMISTICE
       DE 1918

DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018
CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
Le premier bataillon des Irish Guards
se réjouit à la nouvelle de l’armistice,
  à Maubeuge, le 12 novembre 1918
CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
CÉRÉMONIE
INTERNATIONALE
    DU CENTENAIRE
    DE L’ARMISTICE
       DE 1918

DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018
CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
LE
    SOMMAIRE   01 - LE 11 NOVEMBRE 1918                       P08
               L’Armistice                                    P10
               Le 11 novembre 1918 dans le monde              P12

               02 - LE 11 NOVEMBRE 2018                       P16
               Une cérémonie internationale exceptionnelle    P18

               03 - PROGRAMME DE LA CÉRÉMONIE                 P20
               Cérémonie militaire                            P22
               Cérémonie internationale                       P24

               04 - LES ANNEXES                               P40
               L’Arc de triomphe                              P42
               Le Soldat inconnu                              P43
               Yo-Yo Ma                                       P44
               Angélique Kidjo                                P45
               Vasily Petrenko                                P46
               L’orchestre des jeunes de l’Union européenne   P47

6                                                                   7
CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
01
     LE 11 NOVEMBRE
               1918
CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
L’ARMISTICE

Le 11 novembre 1918, à 11 heures, les canons se               des hommes alors que les Allemands jetaient l’éponge.
taisent. Un silence étourdissant règne sur les champs de      Les Alliés, contraints d’accepter les Quatorze points,
bataille occidentaux où, quelques minutes plus tôt, on        ont cependant fait admettre à Wilson la compensation
pouvait encore se faire tuer. Une sorte de stupeur saisit     de « tous les dommages subis par les populations civiles
les soldats : « Nous ne pouvions pas croire que ce fut        du fait de l’agression de l’Allemagne sur terre, par mer
possible », écrit l’abbé Lissorgues. « Pas un cri. Pas une    et dans les airs ».
beuverie. On s’aborde pour se serrer les mains. La joie
est trop profonde, trop grave pour s’exprimer en pa-          Pendant ce temps, la situation allemande se dégradait.
roles ou en clameurs ». Certains pleurent. Les hourras        L’Autriche signait un armistice ; l’armée commençait à se
viendront plus tard.                                          débander ; les magasins étaient vides. À l’exemple des
                                                              Soviets ; des comités de marins, de soldats, d’ouvriers
La nouvelle était connue des officiers depuis la veille,      prenaient le pouvoir : c’était la révolution. Le gouver-
et l’armistice a été signé à 5 h 45. Mais soldats et civils   nement accepte les conditions que lui adresse Wilson le
n’en savaient rien. Les Parisiens sont les premiers infor-    5 novembre. Le 9, Guillaume II abdique, Wilson ayant
més, et dès 11 heures, les cloches sonnent, la popula-        exigé que l’armistice soit signé par « des représentants
tion descend dans les rues. On brandit des drapeaux           du peuple allemand ». Les socialistes forment un gou-
français ou alliés, on chante, on pavoise. L’après-midi,      vernement fragilisé par le pouvoir parallèle des comi-
c’est l’annonce solennelle au Parlement et le discours        tés. L’Allemagne passait à la fois de la victoire espérée
de Clemenceau. En province, téléphoner la nouvelle            à la défaite reconnue, et de l’Empire à la démocratie.
aux maires a pris du temps et les cloches sonnent plus
tard, à midi et demi à Mende, et plus tard encore dans        L’armistice est plus dur qu’elle ne l’attendait. Elle doit
les villages, mais c’est partout la même immense joie,        évacuer en quinze jours la Belgique, le Luxembourg et
qui n’oublie pas pourtant les deuils, et les veuves en        surtout l’Alsace-Lorraine. La rive gauche du Rhin et trois
noir souvent restées chez elles.                              têtes de pont sont occupées. Mais les soldats allemands
                                                              ne sont pas faits prisonniers ; ils rentrent chez eux, défi-
L’armistice, rupture franche, vient de plus loin. Fin sep-    lant en ordre et accueillis en héros qui ont victorieuse-
tembre, Ludendorff et Hindenburg ont imposé à l’em-           ment interdit le sol national à l’envahisseur. L’Allemagne
pereur de terminer la guerre : la défaite étant certaine,     n’a pas le sentiment d’avoir été vaincue. C’est le socle
mieux valait négocier pendant qu’on se battait encore         sur lequel s’édifie la légende du coup de poignard dans
en France. Comme le président des États-Unis, Wilson          le dos.
avait formulé en Quatorze points (janvier 1918) un pro-
gramme de paix juste, condamnant la diplomatie se-            L’armistice n’est pourtant pas la paix. Tandis que
crète, l’Allemagne voyait en lui un interlocuteur mieux       la Conférence de la Paix se réunit à Paris en janvier 1919,
disposé que Foch, Clemenceau ou Lloyd George. Elle            et que la France démobilise une partie de son armée,
ne lui a pas demandé un armistice : elle lui a écrit le       la révolution s’étend en Autriche et en Hongrie, la guerre
4 octobre qu’elle était prête à négocier la paix sur la       civile se déchaîne en Russie, des nationalismes exacer-
base de ses Quatorze points.                                  bés déclenchent violences et massacres dans toute l’Eu-
                                                              rope orientale et centrale. La guerre n’est pas finie pour
Les États-Unis avaient déclaré séparément la guerre à         tout le monde. Il faudra des années pour en sortir.
l’Allemagne ; ils étaient associés aux Alliés ; ils n’en
faisaient pas partie. Avant de répondre aux Allemands,
Wilson n’a donc pas consulté les Alliés. Très choqués,        Antoine Prost
ils ont réagi et il a négocié avec eux ses réponses, mais     Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’uni-
il avait imposé son cadre. La question de savoir s’il fal-    versité Paris I Panthéon Sorbonne, président du conseil
lait poursuivre la guerre en Allemagne était tranchée.        scientifique de la Mission du centenaire de la Première
L’opinion n’aurait pas compris qu’on fasse encore tuer        Guerre mondiale

Paris, des manifestants sur des autos
sillonnent les boulevards le jour de l’armistice
                                                                                                                             11
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LE 11 NOVEMBRE 1918
                                                          DANS LE MONDE

Les yeux du monde sont rivés sur la France le 11 no-          sur les ruines des empires disparus (russe, austro-hon-
vembre 1918. Non seulement une majorité des pays              grois). Ainsi, le 11 novembre renaît une Pologne in-
du monde ont participé à la guerre mais six millions de       dépendante. En revanche, la Russie bolchévique, sor-
soldats venus de l’étranger (Allemagne, Empire britan-        tie de la Grande Guerre depuis presque un an, plonge
nique, États-Unis) se battent encore sur le sol français et   dans la violence d’une guerre civile dans laquelle in-
belge. Des bruits courent depuis cinq jours sur la négo-      terviennent les puissances occidentales et le Japon.
ciation d’un armistice, demandé par les Allemands en          Entre la création chaotique à l’est d’une Europe des
raison de leur difficulté de poursuivre même une guerre       nations, la grande lueur de la révolution bolchévique,
défensive depuis l’écroulement de leurs alliés (la Bulga-     et des sursauts contre-révolutionnaires en Italie et dans
rie, l’Empire ottoman et l’Autriche-Hongrie). Toutefois,      les pays vaincus de l’Europe centrale (Allemagne, Au-
le cessez-le-feu à onze heures sur le dernier front – au      triche, Hongrie), voilà que se déclenchent de nouveaux
bout de plus de quatre ans de guerre industrialisée avec      conflits au milieu desquels on essaiera de faire la paix.
plus de dix millions de morts militaires – est un choc. En    Il en sera de même dans l’ancien Empire ottoman, où la
un instant, la nouvelle fait le tour du monde grâce à la      France et la Grande-Bretagne réussiront à s’approprier
TSF, invention toute moderne.                                 les anciennes provinces arabes (jetant ainsi les bases du
                                                              Moyen-Orient actuel) tout en échouant dans leur ten-
Avait-on jamais vu auparavant une explosion d’émo-            tative d’empêcher l’émergence d’une Turquie indépen-
tions aussi spontanée (surtout dans les pays victorieux)      dante aux dépens des minorités nationales, arménienne
au niveau de la planète ? Les bureaux sont délaissés,         et autres. Cette « plus grande guerre » continuera, mul-
les usines abandonnées, et sur un fond de carillons           tiforme, jusqu’en 1923.
(Big Ben sonne à Londres pour la première fois depuis
août 1914), des foules envahissent la rue. Au bout            Malgré tout cela, le 11 novembre 1918 reste marqué
de tant d’efforts, tant d’angoisses, c’est la kermesse.       par un avenir que l’on espère plus radieux. Car une
Lloyd George, Premier ministre britannique, annonce :         vision du monde parcourt l’opinion publique en pays
« À onze heures la guerre sera finie. Nous avons gagné        vaincus comme en pays vainqueurs. Selon le Président
une grande victoire, et nous avons bien le droit de crier     américain Wilson, qui l’incarne et l’explique devant le
un peu. » À Londres, à New York, à Melbourne et jusque        congrès à Washington le 11 novembre, cette vision est
dans les coins les plus reculés des pays alliés, on vit le    celle d’un monde libéré de la guerre et de « l’impéria-
même mélange de joie, d’espoir et de simple survie.           lisme armé » en faveur de peuples qui pourraient s’affir-
Certes, comme en France, il y a celles et ceux isolés         mer en prenant « leur place parmi les nations. » L’armis-
par le deuil. « C’est venu trop tard pour moi, » se dit       tice ne fut pas la paix. Mais celle-ci ne fut pas non plus
Vera Brittain, infirmière anglaise de 24 ans, qui a perdu     la conférence qui allait s’ouvrir à Paris en janvier 1919
et son fiancé et son frère.                                   et d’où sortiraient les différents traités. La paix fut un
                                                              processus, qui s’échelonna à travers les années 1920
Dans les pays vaincus, on vit le même soulagement.            et dont le sort n’était en rien joué à l’avance. Nous en
Toutefois, la défaite renverse la situation politique du      tirons encore les leçons aujourd’hui.
jour au lendemain. En Allemagne comme en Autriche,
les 10 et 11 novembre respectivement voient les em-           John Horne
pereurs fuir en exil, les deux pays devenus républiques       Professeur émérite d’histoire contemporaine
parlementaires démocratiques au milieu de mouve-              au Trinity College de Dublin, membre du conseil scienti-
ments sociaux plus radicaux. Dans l’est de l’Europe,          fique de la Mission du centenaire de la Première Guerre
des états nations émergent ou bien se font confirmer          mondiale

Des enfants accueillent des soldats allemands
de retour du front, 1918
                                                                                                                           13
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Soldats et civils australiens
            dans les rues de Sydney
     le jour de l’armistice de 1918

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     LE 11 NOVEMBRE
               2018
CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
UNE CÉRÉMONIE INTERNATIONALE
                                   EXCEPTIONNELLE

     Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé entre l’Alle-     au mémorial australien pour l’ANZAC Day et le cente-
     magne et les forces alliées, et la sonnerie du cessez-le-    naire de la bataille de Villers-Bretonneux. Le Portugal,
     feu résonne sur le front ouest. Plus de quatre années de     la Nouvelle-Zélande, la République tchèque, la Slo-
     combat dans le nord et l’est de la France cessent alors,     vaquie, et tant d’autres, ont aussi participé activement
     pour laisser place au soulagement et au deuil dans tous      aux commémorations en organisant des cérémonies en
     les pays belligérants. L’heure n’est pas encore à la fa-     France. Et bien sûr, l’Allemagne s’est impliquée dans le
     brique des traités – même si le règlement de la paix est     Centenaire, de la pose de la première pierre de l’his-
     déjà un enjeu crucial pour les forces en présence.           torial franco-allemand de la Grande Guerre au Hart-
                                                                  mannswillerkopf (Haut-Rhin) le 3 août 1914, à la venue
     Les ressortissants de plus de quatre-vingt pays, tels        de la Chancelière allemande à Compiègne et à Paris les
     qu’ils existent aujourd’hui, ont posé le pied sur le front   10 et 11 novembre 2018, sans oublier le centenaire de
     ouest au cours des quatre années de guerre. Soldats,         la bataille de Verdun, le 29 mai 2016.
     travailleurs, ambulanciers, espions, infirmières… quel
     qu’ait été le rôle qu’ils ont joué dans la Grande Guerre,    Aujourd’hui, à l’Arc de triomphe, la majorité des pays
     ces hommes et ces femmes sont le témoignage le plus          qui ont projeté des troupes ou des travailleurs sur le
     fort de l’internationalisation de la Grande Guerre,          front ouest sont représentés au plus haut niveau de
     mondiale dans la diversité des fronts qui en ont été le      l’État. Des artistes venus d’Amérique, d’Afrique, d’Eu-
     théâtre aussi bien que par la pluralité des nationalités     rope, apporteront à la cérémonie cette dimension in-
     représentées sur le champ de bataille et à l’arrière des     ternationale qui lui était essentielle. Des témoignages
     lignes. Aujourd’hui, cent ans après la signature de l’ar-    écrits le 11 novembre 1918 par des soldats, par un
     mistice, nous voulons nous souvenir que ce conflit est       travailleur, par une femme, seront lus par des lycéens en
     le premier de l’histoire à avoir plongé l’humanité tout      français, en anglais, en chinois, en allemand : pas un
     entière dans la tourmente.                                   instant, nous ne voulons oublier que la Première Guerre
                                                                  mondiale a bouleversé le monde entier, qu’elle a été
     Le cycle mémoriel mené en France depuis 2013 reflète         vécue aussi difficilement qu’elle qu’ait été la nationalité
     ce conflit international. Tout au long de ces cinq an-       de ceux qui l’ont connue. Leur rendre hommage, c’est
     nées de commémoration, de nombreux pays sont venus           aussi se poser la question des prochaines années : ce
     rendre hommage à leurs soldats tombés au front sur le        sera au centre des débats lors du Forum de Paris sur
     sol français. La Grande-Bretagne a commémoré la ba-          la Paix, qui sera inauguré ce dimanche 11 novembre
     taille de la Somme à Thiepval en 2016, en présence de        après-midi.
     son Premier ministre et de membres de la famille royale.
     Le 9 avril 2017, 23 000 spectateurs, dont 18 000 Ca-         Il y a cent ans, des soldats venus de plus de quatre-vingt
     nadiens, sont venus à Arras et à Vimy pour le cente-         pays ont posé les armes sur le front ouest. Ce dimanche
     naire de la bataille de Vimy. L’année 2017 a également       11 novembre 1918, rendons hommage à leur sacrifice
     été celle du centenaire de l’entrée des États-Unis dans      ainsi qu’à celui de leur famille, sans oublier un seul des
     la guerre et de l’arrivée des premières troupes amé-         pays qui a payé le prix fort dans ce qui reste l’un des
     ricaines en France. À Villers-Bretonneux, le 25 avril        épisodes les plus tragiques de notre histoire commune.
     2018, ce sont 8 000 Australiens qui se sont retrouvés

                                                                                                Deux soldats britanniques,
                                                                                          une infirmière de la Croix-Rouge
                                                                                                   et un marin américains,
                                                                                                     le 11 novembre 1918
                                                                                                               à Vincennes
18                                                                                                                              19
03          DIMANCHE
     11 NOVEMBRE 2018

           PROGRAMME
      DE LA CÉRÉMONIE
       INTERNATIONALE
        DU CENTENAIRE
         DE L’ARMISTICE
                DE 1918
CÉRÉMONIE
                                                                              MILITAIRE

Le Président de la République est accueilli par le Premier ministre, la ministre des Armées, la secrétaire d’État
auprès de la ministre des Armées, le chef d’état-major des Armées, le chef d’état-major particulier et le gouver-
neur militaire de Paris.

Accompagné des autorités, le Président de la République salue les porte-drapeaux.

Honneurs militaires.

Revue des troupes.

Le Président de la République et les autorités se recueillent devant les emblèmes des unités militaires endeuillées.
Appel des soldats morts pour la France dans l’année.
Sonnerie « Aux morts ».
Minute de silence.

Interprétation de La Marseillaise par le Chœur de l’armée française.

Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes

Refrain
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur...
Abreuve nos sillons !

Le Président de la République prend place dans la tribune officielle.

L’Arc de triomphe,
place de l’Étoile (Paris)
                                                                                                                       23
CÉRÉMONIE
                                                             INTERNATIONALE

     Sarabande de la suite n°5 pour violoncelle en do mineur, BWV 1011, de Johann Sebastian Bach
     interprétée par Yo-Yo Ma.

             LA SARABANDE DE LA SUITE N°5
             POUR VIOLONCELLE EN DO MINEUR

             La Sarabande de la suite n°5 pour violon-      à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Köthen.
             celle en do mineur (BWV 1011) de Johann        Dans ces suites, J.S. Bach met en valeur toutes
             Sebastian Bach fait partie d’un ensemble de    les possibilités polyphoniques de l’instrument.
             six suites pour violoncelle seul (BWV 1007 à   Elles sont aujourd’hui considérées comme des
             1012) composé entre 1720 et 1725, alors        classiques incontournables du répertoire du
             que le compositeur était maître de chapelle    violoncelle moderne.

                                                                                           Novembre 1918, Nancy
                                                                                             (Meurthe-et-Moselle)
24
Lecture, par huit lycéens, de témoignages internationaux écrits le jour de l’armistice de 1918.

         PRÉSENTATION
         Les jeunes générations ont souhaité honorer la     Soldat inconnu, sont issus de trois lycées du
         mémoire des femmes et des hommes qui ont           département de la Seine-Saint-Denis : le ly-
         vécu la Grande Guerre.                             cée André Boulloche (Livry-Gargan), le lycée
                                                            Albert Schweitzer (Le Raincy) et le lycée inter-
         Pour cet hommage, huit lycéens français liront     national de l’Est parisien (Noisy-le-Grand).
         des témoignages écrits par des soldats issus des   Inscrits dans des filières générales, des classes
         principales armées combattantes sur le front       Abibac (délivrance simultanée du baccalau-
         ouest en 1918, un travailleur chinois en poste     réat français et de l’Abitur allemand) ou à une
         en Normandie ainsi qu’une jeune femme              option internationale du baccalauréat (OIB),
         française.                                         ils témoignent de l’excellence des élèves du
                                                            territoire de l’académie de Créteil, de l’in-
         Les huit lecteurs ainsi que les quarante-huit      vestissement de l’Éducation nationale dans
         élèves qui les accompagnent lors de l’hom-         les commémorations et de l’implication des
         mage solennel qui sera rendu sur la tombe du       jeunes générations dans le travail de mémoire.

         LECTEURS
         Nino NARBEY, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan)
         Yassine BEN HAMMOUDA, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan)
         Myriam AGUENI, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan)
         Jade GILLAS, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan)
         Nathalie XU, élève de première au lycée international de l’Est parisien (Noisy-le-Grand)
         Alistair RENAUD, élève de seconde au lycée international de l’Est parisien (Noisy-le-Grand)
         Vincent CHAULVET, élève de terminale au lycée international de l’Est parisien (Noisy-le-Grand)
         Louise MARIE, élève de seconde au lycée Albert Schweitzer (Le Raincy)

Novembre 1918,
des enfants alsaciens
fleurissant des soldats
(Strasbourg, Alsace)
                                                                                                                27
TEXTE INTRODUCTIF                                                                                       DEUXIÈME EXTRAIT
     L’année 1918, l’une des plus meurtrières de la guerre mondiale, mobilise sur tous les fronts, sur       Témoignage d’un soldat britannique
     terre, dans les airs et sur mer, des sociétés épuisées. Les soldats de tous les continents se battent   Officier Charles Neville, Royal Horse Artillery
     et meurent par milliers. Le 11 novembre, à 11 heures, résonnent le clairon et les cloches qui
     annoncent l’armistice. Un tournant majeur vers la paix. Dans leurs carnets et leurs correspon-          My darling parents,
     dances, les femmes et les hommes, à l’arrière comme au front, témoignent de ce jour.                    Today has been perfectly wonderful. We got news of the armistice at 9.30 this morning. I got ten
                                                                                                             minutes to sort out a detachment for a grand parade in the square of Mons, so I got everybody
                                                                                                             I could lay hand to scrub the mud off. The streets were packed with wildly cheering civilians
                                                                                                             chucking flowers at us and carrying on like only a foreigner can. All the street and the square
     PREMIER EXTRAIT                                                                                         was a blaze of colour, mostly, of course the Belgian colors red, yellow and black. Union jacks,
                                                                                                             French flags, American flags, in fact every conceivable flag of the allies.
     Témoignage d’un soldat français
     Adjudant Alfred Roumiguières, 343 e régiment d’infanterie                                               Traduction (non lue)

     7 novembre 1918,                                                                                        Mes chers parents,
     Est-ce que je rêve ? Je me le demande. Le bruit court avec persistance. Est-il vrai qu’à l’heure        Quelle parfaite et merveilleuse journée ! La nouvelle de l’armistice nous est parvenue à 9 h 30
     qu’il est, l’armistice avec l’Allemagne a été conclu ? Je suis tellement content que j’ai peine         ce matin. En dix minutes, il m’a fallu organiser un détachement pour un grand défilé sur la place
     à croire que cette nouvelle soit vraie. Dès que je me rends compte de mon bonheur, je pense             de Mons. J’ai attrapé tous les hommes que j’avais sous la main pour donner un coup de brosse
     à mon frère et à ma sœur, victimes l’un comme l’autre de la guerre, mes yeux se brouillent.             à nos équipements boueux.
                                                                                                             Les rues débordaient de civils fous de joie : ils nous acclamaient, nous jetaient des fleurs et
     Vendredi 8 novembre,                                                                                    se comportaient avec l’insouciance qui caractérise les étrangers. Partout, de la rue à la place,
     Hier je croyais que la guerre n’était plus qu’un vieux cauchemar. Aujourd’hui, je me rends              un embrasement de couleurs — rouge, blanc et noir, bien sûr, le drapeau belge, mais aussi
     compte que je me faisais des illusions. La lutte va continuer, on va brûler de la poudre et verser      l’ Union Jack , des drapeaux français, des drapeaux américains… tous les drapeaux alliés pos-
     encore du sang.                                                                                         sibles et imaginables, à vrai dire.

     Le 11 novembre 1918,
     Plus que jamais je suis convaincu que la guerre est enfin finie. Les armes sont déposées : on ne
     les reprendra pas. J’ai encore beaucoup de papier à noircir, mais fini le ronflement des mar-
     mites et le sifflement des balles.

28                                                                                                                                                                                                               29
TROISIÈME EXTRAIT                                                                                   QUATRIÈME EXTRAIT
     Témoignage d’un travailleur chinois                                                                 Témoignage d’un soldat américain
     Gu Xinggqing, traducteur, depuis un dépôt de Rouen                                                  Capitaine Charles S. Normington, 127 th Infantry , 32 nd Division

                                                                                                         11 November 1918
                                                                                                         In the parade were hundreds of thousands of soldiers from the U.S., England, Canada, France,
                                                                                                         Australia, Italy and the colonies. Each soldier had his arms full of French girls, some crying,
                                                                                                         others laughing; each girl had to kiss every soldier before she would let him pass. There is no
                                                                                                         where on earth I would rather be today than just where I am. I have had many an old French
                                                                                                         couple come up to me cry like children, saying, "You grand Americans; you have done this for
                                                                                                         us." I only hope the soldiers who died for this cause are looking down upon the world today.
                                                                                                         The whole world owes this moment of real joy to the heroes who are not here to help enjoy it.

                                                                                                         Traduction (non lue)

                                                                                                         Des centaines de milliers de soldats venus des États-Unis, d’Angleterre, du Canada, de France,
     Traduction (non lue)                                                                                d’Australie, d’Italie et des colonies ont pris part au défilé. Des Françaises se pendaient aux
                                                                                                         bras des soldats, certaines en larmes, d’autres riant aux éclats. Chaque fille exigeait un baiser
     Les sirènes des usines se mirent à rugir et des cris et des chants joyeux résonnèrent.              de chaque soldat qu’elle croisait. Je n’aimerais être nulle part ailleurs qu’à cet endroit précis,
     La fin de la guerre était annoncée.                                                                 aujourd’hui… De nombreux couples de personnes âgées françaises m’ont abordé en pleu-
     C’était alors le 11 novembre 1918. La date est gravée dans ma mémoire pour toujours.                rant comme des enfants, me disant : « Vous, formidables Américains, vous avez fait cela pour
     À 11 heures, les armes et le travail se sont arrêtés partout. Je voulais voir de mes propres yeux   nous. » J’espère seulement que les soldats qui sont morts pour cette cause regardent le monde
     comment les Français célébraient l’armistice. Dans la ville, c’était déjà une marée humaine :       aujourd’hui. Le monde entier doit ce moment de joie réelle aux héros qui ne sont pas ici pour
     hommes et femmes, jeunes et vieux, soldats et civils, des gens de toutes les couleurs de peau       en profiter.
     marchaient ensemble, main dans la main, chantant ou acclamant.

                                                                                                         Paris, des enfants vêtus d’uniformes
                                                                                                         défilent avec les drapeaux alliés

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CINQUIÈME EXTRAIT
     Témoignage d’un fantassin et écrivain allemand
     Soldat Erich Maria Remarque, régiment de la XVe réserve d’infanterie
     Extrait du livre Après

     Der Krieg ist zu Ende. In einer Stunde sollen wir abziehen. Wir brauchen nun nie wieder hierher.
     Wenn wir gehen, gehen wir für immer. […] Es ist ein sonderbarer Moment. Wir stehen beieinan-
     der und sehen nach vorn. Leichte Nebelschwaden liegen über dem Boden. Die Trichterlinien und
     Gräben sind deutlich erkennbar. […] Grau liegt die eintönige Landschaft vor uns. […] Das war
     eine furchtbare Welt und ein schweres Leben. Und jetzt bleibt das ohne weiteres zurück, wenn
     wir die Füße vorwärts setzen, es versinkt Schritt für Schritt hinter uns, und in einer Stunde ist es
     weg, als wäre es nie dagewesen. Wer kann das begreifen? […] Da stehen wir und sollten lachen
     und brüllen vor Vergnügen – und haben doch ein flaues Gefühl im Magen […].

     Traduction (non lu)

     La guerre est finie et dans une heure nous allons partir. Jamais nous n’aurons à revenir ici…
     Une fois partis, ce sera pour toujours. C’est une minute inouïe. Debout les uns à côté des
     autres, nous regardons au loin. Un brouillard léger rampe sur le sol et nous distinguons par-
     faitement la ligne des entonnoirs et des tranchées. […] Le paysage uniformément gris s’étend
     devant nous. […] Ces éléments d’un monde effrayant et d’une vie implacable. Et maintenant,
     tout cela va rester en arrière, simplement, s’évanouir derrière nous peu à peu, au rythme de
     nos pas. Dans une heure, tout aura disparu et disparu au point qu’on pourrait croire que cela
     n’a jamais existé. Comment comprendre ? Et nous, qui sommes là, qui devrions rire et hurler de
     joie, nous n’éprouvons qu’une vague pesanteur à l’estomac […].

     SIXIÈME EXTRAIT
     Témoignage d’une Française
     Denise Brüller, lettre adressée à son fiancé Pierre Fort

     Mon Pierre, ardemment chéri…
     Au même instant où je vous écris, dans votre lointaine forêt d’Alsace vous apprenez l’immense
     nouvelle !
     Ici, les cloches sonnent à toute volée.
     Je suis malade de bonheur. Je ne peux écrire. De joie je sanglote désespérément.
     Jamais, jamais, je ne pourrai vous dire l’émotion et le délirant enthousiasme de cette première
     journée d’armistice. Le bouleversement jusqu’au tréfonds de son être, et cette pensée incroyable
     qu’aucun homme ne tombe plus, que l’étendue immense du front est silencieuse. Rien que du
     silence. De grosses larmes, en songeant que tout, tout est terminé.

                                                                                                 Novembre 1918,
                                                                                            des enfants alsaciens
                                                                                           fleurissant des soldats
                                                                                              (Strasbourg, Alsace)
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Blewu , par Angélique Kidjo

     « Blewu a été composée par la chanteuse togolaise Bella Bellow en langue mina. Il s’agit d’un chant de gratitude
     pour le dévouement d’autrui et aussi de célébration du vivre ensemble. La beauté et la sérénité de cette mélodie
     évoquent pour moi un futur de paix et de réconciliation universelles. » Angélique Kidjo

             LES TROUPES
             COLONIALES FRANÇAISES

             En 1914, l’armée d’Afrique et l’armée colo-      la Marine passent du ministère de la Marine
             niale présentent une caractéristique commune,    à celui de la Guerre, peut être définie comme
             mais proposent deux réalités politiques diffé-   une armée de souveraineté impériale. Les
             rentes. Toutes deux sont formées de troupes      hommes qui la composent sont fournis aus-
             servant principalement outre-mer ou dans les     si bien par les colonies (unités de tirailleurs)
             ports de guerre. Néanmoins, l’armée d’Afrique    que par la France métropolitaine (infanterie
             peut être considérée comme une extension de      et artillerie coloniales). Les hommes issus de
             l’armée métropolitaine en Afrique du Nord        l’empire proviennent principalement d’Afrique
             dans la mesure où elle est essentiellement       occidentale française (env. 165 000), d’Indo-
             composée d’hommes en provenance des dé-          chine (env. 50 000), de Madagascar (42 000),
             partements algériens (environ 173 000), et       des vieilles colonies (env. 38 000), d’Afrique
             des protectorats de Tunisie (environ 60 000)     équatoriale française (env. 17 000), des So-
             et du Maroc (environ 38 000 ) auxquels il faut   malis (2 500) et du Pacifique (1 000 ).
             ajouter la Légion étrangère.
                                                              Les régiments les plus décorés pendant la
             À l’inverse, l’armée coloniale, ainsi dénom-     Grande Guerre appartiennent tous à l’armée
             mée à partir de 1900 lorsque les troupes de      d’Afrique.

                                                                                                  Tirailleurs sénégalais
                                                                                                       en 1913, à Paris
34
Discours du Président de la République

     Le Boléro de Ravel interprété par l’orchestre des jeunes de l’Union européenne.

                                                                                                                  LA GRANDE GUERRE
              LE                                                                                                  DE MAURICE RAVEL
              BOLÉRO

                                                                                                                  Exempté de service militaire pour des raisons     et se remet à la musique avec le piano de
              Le Boléro de Maurice Ravel est une musique de     Cette œuvre singulière, que Ravel disait consi-   de santé, Maurice Ravel n’est pas mobilisé        la demeure, le 13 avril 1916.
              ballet pour orchestre en ut majeur composée       dérer comme une simple étude d’orchestration,     en 1914. Il multiplie les démarches adminis-
              en 1928 et créée le 22 novembre de la même        a connu dès sa création un succès planétaire      tratives pour être reconnu apte au service,       Cependant, sa santé demeure fragile et à
              année à l’Opéra Garnier par sa dédicataire,       qui en a fait son œuvre la plus célèbre et, de    ce qu’il obtient en mars 1915.                    l’automne 1916, affecté à Châlons-en-Cham-
              la danseuse russe Ida Rubinstein. Mouvement       nos jours encore, une des pages de musique                                                          pagne, il est opéré et hospitalisé à la suite
              de danse au rythme et au tempo invariables,       savante les plus jouées dans le monde — au        Affecté dans les services automobiles, Maurice    d’une dysenterie. En janvier 1917, la mort de
              à la mélodie uniforme et répétitive, le Boléro    point que l’immense popularité du Boléro tend     Ravel part pour l’est de la France en mars 1916   sa mère l’affecte profondément. Il reprend la
              de Ravel tire ses seuls éléments de variation     à masquer l’ampleur de son originalité et les     et rejoint la section M.T. 171 cantonnée à Bar-   composition et produit une œuvre en hom-
              des effets d’orchestration, d’un lent crescendo   véritables desseins de son auteur.                le-Duc. Il dépanne des véhicules et transporte    mage à ses camarades disparus au front,
              et, in extremis , d’une courte modulation en mi                                                     des soldats et des correspondances militaires     Le Tombeau de Couperin (1917).
              majeur.                                                                                             aux alentours de Verdun. En avril 1916, il est
                                                                                                                  admis dans le corps ambulancier et rejoint        Il est muté à Versailles en mars 1917 puis est
                                                                                                                  une unité plus proche du front, l’ambulance       réformé le 1 er juin 1917, mettant un terme à
                                                                                                                  13, qu’il conduit au château des Monthairons      son parcours militaire.
                                                                                                                  transformé en hôpital. Il y séjourne 15 jours

36                                                                                                                                                                                                                   37
Le Président de la République, les dignitaires étrangers et les lycéens présents dans la tribune officielle rendent
     hommage au Soldat inconnu.
     Ravivage de la flamme.
     Dépôt de gerbe.

     Sonnerie « Aux morts ».
     Minute de silence, rompue par la sonnerie au clairon du « Cessez-le-feu ».

                                                                                         Inhumation du soldat inconnu
                                                                                              sous l’Arc de triomphe,
                                                                                                   le 28 janvier 1921
38
04
     LES ANNEXES
L’ARC DE TRIOMPHE                                                                                                         LE SOLDAT INCONNU

     À la gloire de la Grande Armée                                                                                            Honorer les soldats morts pour la patrie

     Au soir de la bataille d’Austerlitz, Napoléon I er déclare à son armée : « Soldats, je suis content de vous... Je vous    L’idée d’honorer un soldat symbolisant tous ceux tombés pour la patrie naît en 1916 durant la Première Guerre
     ramènerai en France ; là, vous serez l’objet de mes plus tendres sollicitudes… et il vous suffira de dire "j’étais à la   mondiale. Au lendemain de l’armistice du 11 novembre 1918 l’Assemblée nationale décide de faire entrer au
     bataille d’Austerlitz" pour que l’on réponde "Voilà un brave" ». De retour à Paris, il ordonne l’érection d’un arc de     Panthéon la dépouille d’un soldat non identifié. Mais les associations d’anciens combattants récusent le choix du
     triomphe à la gloire de la Grande Armée.                                                                                  Panthéon et vont obtenir une sépulture à la mesure du sacrifice des quelques 1 400 000 Français morts au cours
                                                                                                                               de la Grande Guerre.
     Le monument doit contribuer aux travaux d’embellissement de la capitale commandés à la même époque et flatter
     le goût de l’empereur pour l’antiquité romaine. Napoléon souhaite l’édifier à l’emplacement de la Bastille, à l’est       La dépouille du Soldat inconnu est choisie au hasard parmi les corps de huit soldats ayant servi sous l’uniforme
     de Paris, du côté du retour des armées. La place de l’Étoile est finalement préférée. Son emplacement au bout de          français, et qui n’ont pu être identifiés. Ces corps ont été exhumés dans les huit régions où se sont déroulés les
     l’avenue des Champs-Élysées face au palais des Tuileries, résidence de l’empereur à Paris, se révèle idéal. Vierge        combats les plus meurtriers : en Flandres, en Artois, dans la Somme, en Île-de-France, au Chemin des Dames,
     de tout projet, la place termine l’axe dessiné par Le Nôtre au XVII e siècle dans le prolongement de l’allée centrale     en Champagne, à Verdun et en Lorraine. C’est à Auguste Thin, pupille de la Nation et plus jeune engagé de son
     du jardin des Tuileries jusqu’à l’horizon. Jean-François-Thérèse Chalgrin est le principal architecte du monument.        régiment, que le ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre André Maginot demande de choisir, parmi
                                                                                                                               les huit cercueils, celui qui sera inhumé sous l’Arc de triomphe.
     Lieu de manifestations nationales
                                                                                                                               La cérémonie de l’arrivée du Soldat inconnu
     De 1806 à 1836 au cours de sa construction, l’Arc de triomphe subit à plusieurs reprises les aléas des change-
     ments politiques et des luttes d’influence des architectes qui se sont succédé à la tête du projet.                       Le 11 novembre 1920, le Soldat inconnu arrive solennellement à l’Arc de triomphe. Il est inhumé sous l’arche le
                                                                                                                               28 janvier 1921. Il est décoré de la médaille militaire, de la croix de guerre et de la Légion d’honneur.
     Porté au pouvoir à l’issue des journées révolutionnaires de juillet 1830, Louis-Philippe I er, roi des Français, veut
     rappeler son passé militaire dans les armées de la Révolution et s’efforce de ménager les partisans de l’Empire. La       La flamme du souvenir est allumée le 11 novembre 1923 par André Maginot, devenu ministre de la Guerre et des
     dédicace du monument est modifiée une dernière fois et le programme iconographique doit glorifier les armées              Pensions. Elle est ravivée tous les jours à 18h30 au cours d’une cérémonie organisée par l’association La flamme
     de la Révolution et de l’Empire.                                                                                          sous l’Arc de triomphe.

     Inauguré en 1836, le monument est ensuite le témoin de grandes manifestations nationales comme le retour des
     cendres de Napoléon I er en 1840, la veillée funèbre à l’occasion des obsèques de Victor Hugo en 1885 ou encore
     le défilé de la victoire des Alliés de la Première Guerre mondiale le 14 juillet 1919.

                                                                                                       L’Arc de triomphe,
                                                                                                       place de l’Étoile                                                                                                     Tombeau
                                                                                                       (Paris)                                                                                                               du Soldat inconnu
42                                                                                                                                                                                                                                                  43
YO-YO MA                                                                                                                ANGÉLIQUE KIDJO

     La carrière du violoncelliste Yo-Yo Ma témoigne de sa conviction profonde que la culture a le pouvoir de générer        Angélique Kidjo, trois fois lauréate des Grammy Awards, est l’une des plus grandes artistes de la musique inter-
     confiance et compréhension. Cette année, Yo-Yo s’embarque pour un voyage mondial, avec l’objectif de jouer les          nationale. Time Magazine la considère comme « la première diva africaine » et le Guardian comme l’une des
     six suites pour violoncelle de Johann Sebastian Bach dans 36 endroits différents, tous symboles de notre patrimoine     cent femmes les plus influentes au monde. Elle a récemment reçu le prix d’ambassadeur de conscience d’Amnesty
     culturel, de la créativité de notre société et des défis pour la paix et pour l’entente des peuples qui modèleront      International. Elle a su mélanger les traditions béninoises avec les musiques actuelles. Sa voix saisissante l’a
     l’avenir. Chaque concert sera l’exemple de la capacité de la culture à créer des moments de compréhension par-          portée au-delà des frontières africaines, de l’Olympia à Carnegie Hall. Elle poursuit également son engagement
     tagée, ainsi qu’une invitation à discuter plus largement de la manière dont la culture nous relie les uns aux autres.   humanitaire en tant qu’ambassadrice internationale de bonne volonté de l’UNICEF.

     La Mission du Centenaire remercie Dassault Aviation
     pour son rôle dans la cérémonie internationale du
     centenaire de l’armistice de 1918.
44                                                                                                                                                                                                                                              45
L’ORCHESTRE DES JEUNES
     VASILY PETRENKO
                                                                                                                         DE L’UNION EUROPÉENNE

     Né en 1976, Vasily Petrenko a débuté son éducation musicale à l’école Capella pour garçons de Saint-Péters-         L’orchestre des jeunes de l’Union européenne est l’un des orchestres symphoniques les plus reconnus à l’échelle
     bourg, puis au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Après avoir remporté de nombreux prix lors de concours inter-    mondiale. Depuis sa création en 1976, il a créé de nombreux ponts entre les conservatoires et les professionnels
     nationaux de chefs d’orchestre, il est nommé chef de l’orchestre symphonique académique de Saint-Pétersbourg,       de la musique, pour plusieurs générations des meilleurs musiciens européens. L’orchestre a travaillé avec les plus
     qu’il dirige de 2004 à 2007. De 2009 à 2013, il a dirigé le National Youth Orchestra de Grande-Bretagne, ainsi      grands noms de la musique, notamment son fondateur et premier directeur musical, Claudio Abbado, avec Vladi-
     que le Mikhailovsky Theatre (autrefois appelé théâtre Moussorgsky de Saint-Pétersbourg), où il avait par ailleurs   mir Ashkenazy, qui en fut le directeur musical, Bernard Haitink, autrefois directeur musical et qui en est aujourd’hui
     été chef d’orchestre en résidence au début de sa carrière, de 1994 à 1997. Aujourd’hui, Vasily Petrenko dirige      le chef lauréat, et enfin, son chef d’orchestre principal, Vasily Petrenko. L’orchestre est installé à Ferrare (Italie),
     l’orchestre philharmonique d’Oslo (depuis 2013-2014), l’orchestre philharmonique royal de Liverpool (depuis         avec le soutien du ministère de la Culture italien. Sa résidence d’été est à Grafenegg (Autriche), qui est également
     2006), l’orchestre des jeunes de l’Union européenne (depuis 2015), il est également chef d’orchestre résident de    la scène partenaire de l’orchestre. En 2018, l’orchestre des jeunes de l’Union européenne est en tournée dans 14
     l’orchestre symphonique de la fédération de Russie (depuis 2016).                                                   pays en Europe, en Amérique du sud, au Moyen-Orient et en Asie. L’orchestre est ambassadeur culturel de l’Union
                                                                                                                         européenne, il reçoit le soutien du programme Europe créative de l’UE ainsi que des 28 états-membres de l’Union
                                                                                                                         européenne.

                                                                                                                         La Mission du Centenaire tient à remercier Emmanuel
                                                                                                                         Hondré, directeur du département concerts & spectacles
                                                                                                                         à la Philharmonie de Paris, de son aide précieuse pour la
                                                                                                                         conception du programme artistique de cette cérémonie.
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Soldats du 2 e régiment d’infanterie russe,
                             juillet 1916, Paris

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LES GRANDS MÉCÈNES DE LA MISSION DU CENTENAIRE

                                                                                                                               Dassault Aviation. En 1916, nombre d’avions français qui combattent dans le ciel de Verdun, première bataille
                                                                                                                               aérienne de l’histoire, sont équipés d’une toute nouvelle hélice, plus efficace et plus robuste : l’hélice Éclair. Son
                                                                                                                               inventeur, Marcel Dassault, a 24 ans. Il vient de poser les bases d’une entreprise aujourd’hui plus que centenaire.
                                                                                                                               En 2014, Dassault Aviation signe une convention de mécénat pour contribuer à la rénovation du Mémorial de
                                                                                                                               Verdun. Cet engagement rappelle celui de Marcel Dassault lors du premier conflit mondial et répond à notre de-
                                                                                                                               voir de mémoire envers les générations qui ont sacrifié leurs vies pour la défense de la nation. Aujourd’hui comme
                                                                                                                               hier, les équipes de Dassault Aviation développent, produisent et soutiennent des avions au service de nos armées
                                                                                                                               et de la souveraineté nationale.

     La Caisse d’Epargne Ile-de-France soutient activement la Mission du centenaire de la Première Guerre mon-
     diale et a accompagné de nombreux projets durant ces 4 années. Les commémorations de la Grande Guerre
     s’achèvent alors que la Caisse d’Epargne célèbre son bicentenaire. Attachée à ses valeurs de solidarité et de
     pédagogie, la Caisse d’Epargne a toujours accompagné la transformation de la société. L’histoire est faite d’une
     succession d’événements qu’il est indispensable de comprendre et d’en partager la mémoire pour que les généra-
     tions futures puissent construire au mieux leur avenir. Banque universelle, la Caisse d’Epargne Ile-de-France, fidèle
     à ses missions d’intérêt général soutient et finance les projets d’avenir.

     La Carac est membre fondateur de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. À ce titre, elle est
     représentée par sa fondation au sein du conseil d’administration de la Mission. Depuis son lancement, elle sou-
     tient les actions labellisées en participant à leur promotion au plan national. Ainsi, en 2014, elle a notamment
     contribué à la présentation de la fresque de Joe Sacco consacrée à la bataille de la Somme, aux Rencontres pho-
     tographiques d’Arles et à l’adaptation de l’œuvre de Maurice Genevoix Ceux de 14 pour la télévision (France 3).
     En 2016, lors des commémorations de la bataille de Verdun, la Fondation Carac a soutenu la rénovation du
     mémorial, la réalisation d’ Apocalypse Verdun diffusé sur France 2 et la création d’outils pédagogiques pour
                                                                                                                                                 LES MÉCÈNES DE LA MISSION DU CENTENAIRE
     l’exposition « Verdun, la guerre aérienne ». Cette même année, elle a également apporté son concours au fonds
     pédagogique de la Mission et soutenu une quinzaine d’actions labellisées. En 2018, Fondation d’entreprise Carac
     soutient deux grandes initiatives proposées par la Mission, les Jardins de la paix et les Enfants pour la paix.

     Le Crédit du Nord est extrêmement attaché à l’Histoire et deux de nos régions historiques, le Nord-Pas de Calais
     et la Picardie, ont été très touchées par le premier conflit mondial. À Lille, la Kommandantur s’est installée au siège
     du Crédit du Nord. Gustave Dubar, président de la banque, figurait parmi les notables désignés par les autorités
     pour servir de gage au respect de leurs instructions. Des succursales ont été détruites. Dans le Nord occupé, pen-                LES PARTENAIRES MÉDIAS DE LA MISSION DU CENTENAIRE
     dant plus de quatre ans, l’entreprise a apporté un secours nécessaire à ses clients pour leur permettre d’assurer
     la plus modeste existence. À la fin de la guerre, elle a participé à la reconstruction. Sur 600 salariés mobilisés,
     une cinquantaine ont été faits prisonniers, une centaine ont péri au front. Elle ne pouvait qu’être sensible à cette
     commémoration. Célébrer ce centenaire, c’est rendre hommage à ces hommes et ces femmes, notamment salariés
     et clients, qui ont vécu cette période douloureuse de notre Histoire.

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Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale
109 boulevard Malesherbes
75008 Paris
www.centenaire.org / www.clemenceau2018.fr

PROGRAMME DE LA CÉRÉMONIE
INTERNATIONALE DU CENTENAIRE
DE L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918

Directeur de la publication
Joseph Zimet
Directeur général de la Mission du centenaire
de la Première Guerre mondiale

Rédaction
Mission du centenaire
de la Première Guerre mondiale

Direction artistique
Servane Rotsaert

Impression
Alpha Doc - DocNGo
60 boulevard Malesherbes
75008 Paris

Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur

Crédits Photos
◼ Pages 02 et 03 - Le premier bataillon des Irish Guards se réjouit à la nouvelle de l’armistice, à Maubeuge, le 12 novembre
1918 © IWM (Q003365) ◼ Page 10 - Paris, des manifestants sur des autos sillonnent les boulevards le jour de l’armistice
© Ernest Baguet / ECPAD / Défense ◼ Page 12 - Des enfants accueillent des soldats allemands de retour du front, 1918
© Hulton Deutsch, Corbis Historical / Getty Images ◼ Pages 14 et 15 - Soldats et civils australiens dans les rues de Sydney le jour
de l’armistice de 1918 © The Sydney Morning Herald, Fairfax Media / Getty Images ◼ Page 19 - Deux soldats britanniques, une
infirmière de la Croix-Rouge et un marin américains, le 11 novembre 1918 à Vincennes © IWM (Q 65857) ◼ Page 22 - L’Arc
de triomphe, place de l’Étoile (Paris) © CIM Productions - Centre des monuments nationaux ◼ Page 25 - Novembre 1918, Nancy
(Meurthe-et-Moselle) © V. Lavergne / ECPAD / Défense ◼ Pages 26 et 33 - Novembre 1918, des enfants alsaciens fleurissant
des soldats (Strasbourg, Alsace) © Frédéric Gadmer / ECPAD / Défense ◼ Page 31 - Paris, des enfants vêtus d’uniformes défilent
avec les drapeaux alliés © Auguste Saurel / ECPAD / Défense ◼ Page 35 - Tirailleurs sénégalais en 1913, à Paris © Bibliothèque
nationale de France - Gallica ◼ Pages 38 et 39 - Inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe, le 28 janvier 1921 Agence
Rol © Bibliothèque nationale de France - Gallica ◼ Page 42 - L’Arc de triomphe, place de l’Étoile (Paris) © Philippe Berthé - Centre
des monuments nationaux ◼ Page 43 - Tombeau du Soldat inconnu Agence Rol © Bibliothèque nationale de France - Gallica ◼ Page
44 - Yo-Yo Ma © Jason Bell ◼ Page 45 - Angélique Kidjo © Youri Lanquette ◼ Page 46 - Vasily Petrenko © tarlova.com ◼ Page 47
- L’orchestre des jeunes de l’Union européenne © Marco Caselli Nirmal ◼ Pages 48 et 49 - Soldats du 2e régiment d’infanterie
russe, juillet 1916, Paris © Albert MOREAU/ECPAD/Défense ◼ Pages 54 et 55 - Scène de liesse dans les rues de New York, 11
novembre 1918 © Science History Images / Alamy Stock Photo
Scène de liesse
dans les rues de New York,
       11 novembre 1918
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