CÉRÉMONIE INTERNATIONALE - DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE 1918 - DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 - Mission centenaire
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Le premier bataillon des Irish Guards se réjouit à la nouvelle de l’armistice, à Maubeuge, le 12 novembre 1918
LE SOMMAIRE 01 - LE 11 NOVEMBRE 1918 P08 L’Armistice P10 Le 11 novembre 1918 dans le monde P12 02 - LE 11 NOVEMBRE 2018 P16 Une cérémonie internationale exceptionnelle P18 03 - PROGRAMME DE LA CÉRÉMONIE P20 Cérémonie militaire P22 Cérémonie internationale P24 04 - LES ANNEXES P40 L’Arc de triomphe P42 Le Soldat inconnu P43 Yo-Yo Ma P44 Angélique Kidjo P45 Vasily Petrenko P46 L’orchestre des jeunes de l’Union européenne P47 6 7
L’ARMISTICE Le 11 novembre 1918, à 11 heures, les canons se des hommes alors que les Allemands jetaient l’éponge. taisent. Un silence étourdissant règne sur les champs de Les Alliés, contraints d’accepter les Quatorze points, bataille occidentaux où, quelques minutes plus tôt, on ont cependant fait admettre à Wilson la compensation pouvait encore se faire tuer. Une sorte de stupeur saisit de « tous les dommages subis par les populations civiles les soldats : « Nous ne pouvions pas croire que ce fut du fait de l’agression de l’Allemagne sur terre, par mer possible », écrit l’abbé Lissorgues. « Pas un cri. Pas une et dans les airs ». beuverie. On s’aborde pour se serrer les mains. La joie est trop profonde, trop grave pour s’exprimer en pa- Pendant ce temps, la situation allemande se dégradait. roles ou en clameurs ». Certains pleurent. Les hourras L’Autriche signait un armistice ; l’armée commençait à se viendront plus tard. débander ; les magasins étaient vides. À l’exemple des Soviets ; des comités de marins, de soldats, d’ouvriers La nouvelle était connue des officiers depuis la veille, prenaient le pouvoir : c’était la révolution. Le gouver- et l’armistice a été signé à 5 h 45. Mais soldats et civils nement accepte les conditions que lui adresse Wilson le n’en savaient rien. Les Parisiens sont les premiers infor- 5 novembre. Le 9, Guillaume II abdique, Wilson ayant més, et dès 11 heures, les cloches sonnent, la popula- exigé que l’armistice soit signé par « des représentants tion descend dans les rues. On brandit des drapeaux du peuple allemand ». Les socialistes forment un gou- français ou alliés, on chante, on pavoise. L’après-midi, vernement fragilisé par le pouvoir parallèle des comi- c’est l’annonce solennelle au Parlement et le discours tés. L’Allemagne passait à la fois de la victoire espérée de Clemenceau. En province, téléphoner la nouvelle à la défaite reconnue, et de l’Empire à la démocratie. aux maires a pris du temps et les cloches sonnent plus tard, à midi et demi à Mende, et plus tard encore dans L’armistice est plus dur qu’elle ne l’attendait. Elle doit les villages, mais c’est partout la même immense joie, évacuer en quinze jours la Belgique, le Luxembourg et qui n’oublie pas pourtant les deuils, et les veuves en surtout l’Alsace-Lorraine. La rive gauche du Rhin et trois noir souvent restées chez elles. têtes de pont sont occupées. Mais les soldats allemands ne sont pas faits prisonniers ; ils rentrent chez eux, défi- L’armistice, rupture franche, vient de plus loin. Fin sep- lant en ordre et accueillis en héros qui ont victorieuse- tembre, Ludendorff et Hindenburg ont imposé à l’em- ment interdit le sol national à l’envahisseur. L’Allemagne pereur de terminer la guerre : la défaite étant certaine, n’a pas le sentiment d’avoir été vaincue. C’est le socle mieux valait négocier pendant qu’on se battait encore sur lequel s’édifie la légende du coup de poignard dans en France. Comme le président des États-Unis, Wilson le dos. avait formulé en Quatorze points (janvier 1918) un pro- gramme de paix juste, condamnant la diplomatie se- L’armistice n’est pourtant pas la paix. Tandis que crète, l’Allemagne voyait en lui un interlocuteur mieux la Conférence de la Paix se réunit à Paris en janvier 1919, disposé que Foch, Clemenceau ou Lloyd George. Elle et que la France démobilise une partie de son armée, ne lui a pas demandé un armistice : elle lui a écrit le la révolution s’étend en Autriche et en Hongrie, la guerre 4 octobre qu’elle était prête à négocier la paix sur la civile se déchaîne en Russie, des nationalismes exacer- base de ses Quatorze points. bés déclenchent violences et massacres dans toute l’Eu- rope orientale et centrale. La guerre n’est pas finie pour Les États-Unis avaient déclaré séparément la guerre à tout le monde. Il faudra des années pour en sortir. l’Allemagne ; ils étaient associés aux Alliés ; ils n’en faisaient pas partie. Avant de répondre aux Allemands, Wilson n’a donc pas consulté les Alliés. Très choqués, Antoine Prost ils ont réagi et il a négocié avec eux ses réponses, mais Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’uni- il avait imposé son cadre. La question de savoir s’il fal- versité Paris I Panthéon Sorbonne, président du conseil lait poursuivre la guerre en Allemagne était tranchée. scientifique de la Mission du centenaire de la Première L’opinion n’aurait pas compris qu’on fasse encore tuer Guerre mondiale Paris, des manifestants sur des autos sillonnent les boulevards le jour de l’armistice 11
LE 11 NOVEMBRE 1918 DANS LE MONDE Les yeux du monde sont rivés sur la France le 11 no- sur les ruines des empires disparus (russe, austro-hon- vembre 1918. Non seulement une majorité des pays grois). Ainsi, le 11 novembre renaît une Pologne in- du monde ont participé à la guerre mais six millions de dépendante. En revanche, la Russie bolchévique, sor- soldats venus de l’étranger (Allemagne, Empire britan- tie de la Grande Guerre depuis presque un an, plonge nique, États-Unis) se battent encore sur le sol français et dans la violence d’une guerre civile dans laquelle in- belge. Des bruits courent depuis cinq jours sur la négo- terviennent les puissances occidentales et le Japon. ciation d’un armistice, demandé par les Allemands en Entre la création chaotique à l’est d’une Europe des raison de leur difficulté de poursuivre même une guerre nations, la grande lueur de la révolution bolchévique, défensive depuis l’écroulement de leurs alliés (la Bulga- et des sursauts contre-révolutionnaires en Italie et dans rie, l’Empire ottoman et l’Autriche-Hongrie). Toutefois, les pays vaincus de l’Europe centrale (Allemagne, Au- le cessez-le-feu à onze heures sur le dernier front – au triche, Hongrie), voilà que se déclenchent de nouveaux bout de plus de quatre ans de guerre industrialisée avec conflits au milieu desquels on essaiera de faire la paix. plus de dix millions de morts militaires – est un choc. En Il en sera de même dans l’ancien Empire ottoman, où la un instant, la nouvelle fait le tour du monde grâce à la France et la Grande-Bretagne réussiront à s’approprier TSF, invention toute moderne. les anciennes provinces arabes (jetant ainsi les bases du Moyen-Orient actuel) tout en échouant dans leur ten- Avait-on jamais vu auparavant une explosion d’émo- tative d’empêcher l’émergence d’une Turquie indépen- tions aussi spontanée (surtout dans les pays victorieux) dante aux dépens des minorités nationales, arménienne au niveau de la planète ? Les bureaux sont délaissés, et autres. Cette « plus grande guerre » continuera, mul- les usines abandonnées, et sur un fond de carillons tiforme, jusqu’en 1923. (Big Ben sonne à Londres pour la première fois depuis août 1914), des foules envahissent la rue. Au bout Malgré tout cela, le 11 novembre 1918 reste marqué de tant d’efforts, tant d’angoisses, c’est la kermesse. par un avenir que l’on espère plus radieux. Car une Lloyd George, Premier ministre britannique, annonce : vision du monde parcourt l’opinion publique en pays « À onze heures la guerre sera finie. Nous avons gagné vaincus comme en pays vainqueurs. Selon le Président une grande victoire, et nous avons bien le droit de crier américain Wilson, qui l’incarne et l’explique devant le un peu. » À Londres, à New York, à Melbourne et jusque congrès à Washington le 11 novembre, cette vision est dans les coins les plus reculés des pays alliés, on vit le celle d’un monde libéré de la guerre et de « l’impéria- même mélange de joie, d’espoir et de simple survie. lisme armé » en faveur de peuples qui pourraient s’affir- Certes, comme en France, il y a celles et ceux isolés mer en prenant « leur place parmi les nations. » L’armis- par le deuil. « C’est venu trop tard pour moi, » se dit tice ne fut pas la paix. Mais celle-ci ne fut pas non plus Vera Brittain, infirmière anglaise de 24 ans, qui a perdu la conférence qui allait s’ouvrir à Paris en janvier 1919 et son fiancé et son frère. et d’où sortiraient les différents traités. La paix fut un processus, qui s’échelonna à travers les années 1920 Dans les pays vaincus, on vit le même soulagement. et dont le sort n’était en rien joué à l’avance. Nous en Toutefois, la défaite renverse la situation politique du tirons encore les leçons aujourd’hui. jour au lendemain. En Allemagne comme en Autriche, les 10 et 11 novembre respectivement voient les em- John Horne pereurs fuir en exil, les deux pays devenus républiques Professeur émérite d’histoire contemporaine parlementaires démocratiques au milieu de mouve- au Trinity College de Dublin, membre du conseil scienti- ments sociaux plus radicaux. Dans l’est de l’Europe, fique de la Mission du centenaire de la Première Guerre des états nations émergent ou bien se font confirmer mondiale Des enfants accueillent des soldats allemands de retour du front, 1918 13
UNE CÉRÉMONIE INTERNATIONALE EXCEPTIONNELLE Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé entre l’Alle- au mémorial australien pour l’ANZAC Day et le cente- magne et les forces alliées, et la sonnerie du cessez-le- naire de la bataille de Villers-Bretonneux. Le Portugal, feu résonne sur le front ouest. Plus de quatre années de la Nouvelle-Zélande, la République tchèque, la Slo- combat dans le nord et l’est de la France cessent alors, vaquie, et tant d’autres, ont aussi participé activement pour laisser place au soulagement et au deuil dans tous aux commémorations en organisant des cérémonies en les pays belligérants. L’heure n’est pas encore à la fa- France. Et bien sûr, l’Allemagne s’est impliquée dans le brique des traités – même si le règlement de la paix est Centenaire, de la pose de la première pierre de l’his- déjà un enjeu crucial pour les forces en présence. torial franco-allemand de la Grande Guerre au Hart- mannswillerkopf (Haut-Rhin) le 3 août 1914, à la venue Les ressortissants de plus de quatre-vingt pays, tels de la Chancelière allemande à Compiègne et à Paris les qu’ils existent aujourd’hui, ont posé le pied sur le front 10 et 11 novembre 2018, sans oublier le centenaire de ouest au cours des quatre années de guerre. Soldats, la bataille de Verdun, le 29 mai 2016. travailleurs, ambulanciers, espions, infirmières… quel qu’ait été le rôle qu’ils ont joué dans la Grande Guerre, Aujourd’hui, à l’Arc de triomphe, la majorité des pays ces hommes et ces femmes sont le témoignage le plus qui ont projeté des troupes ou des travailleurs sur le fort de l’internationalisation de la Grande Guerre, front ouest sont représentés au plus haut niveau de mondiale dans la diversité des fronts qui en ont été le l’État. Des artistes venus d’Amérique, d’Afrique, d’Eu- théâtre aussi bien que par la pluralité des nationalités rope, apporteront à la cérémonie cette dimension in- représentées sur le champ de bataille et à l’arrière des ternationale qui lui était essentielle. Des témoignages lignes. Aujourd’hui, cent ans après la signature de l’ar- écrits le 11 novembre 1918 par des soldats, par un mistice, nous voulons nous souvenir que ce conflit est travailleur, par une femme, seront lus par des lycéens en le premier de l’histoire à avoir plongé l’humanité tout français, en anglais, en chinois, en allemand : pas un entière dans la tourmente. instant, nous ne voulons oublier que la Première Guerre mondiale a bouleversé le monde entier, qu’elle a été Le cycle mémoriel mené en France depuis 2013 reflète vécue aussi difficilement qu’elle qu’ait été la nationalité ce conflit international. Tout au long de ces cinq an- de ceux qui l’ont connue. Leur rendre hommage, c’est nées de commémoration, de nombreux pays sont venus aussi se poser la question des prochaines années : ce rendre hommage à leurs soldats tombés au front sur le sera au centre des débats lors du Forum de Paris sur sol français. La Grande-Bretagne a commémoré la ba- la Paix, qui sera inauguré ce dimanche 11 novembre taille de la Somme à Thiepval en 2016, en présence de après-midi. son Premier ministre et de membres de la famille royale. Le 9 avril 2017, 23 000 spectateurs, dont 18 000 Ca- Il y a cent ans, des soldats venus de plus de quatre-vingt nadiens, sont venus à Arras et à Vimy pour le cente- pays ont posé les armes sur le front ouest. Ce dimanche naire de la bataille de Vimy. L’année 2017 a également 11 novembre 1918, rendons hommage à leur sacrifice été celle du centenaire de l’entrée des États-Unis dans ainsi qu’à celui de leur famille, sans oublier un seul des la guerre et de l’arrivée des premières troupes amé- pays qui a payé le prix fort dans ce qui reste l’un des ricaines en France. À Villers-Bretonneux, le 25 avril épisodes les plus tragiques de notre histoire commune. 2018, ce sont 8 000 Australiens qui se sont retrouvés Deux soldats britanniques, une infirmière de la Croix-Rouge et un marin américains, le 11 novembre 1918 à Vincennes 18 19
03 DIMANCHE 11 NOVEMBRE 2018 PROGRAMME DE LA CÉRÉMONIE INTERNATIONALE DU CENTENAIRE DE L’ARMISTICE DE 1918
CÉRÉMONIE MILITAIRE Le Président de la République est accueilli par le Premier ministre, la ministre des Armées, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, le chef d’état-major des Armées, le chef d’état-major particulier et le gouver- neur militaire de Paris. Accompagné des autorités, le Président de la République salue les porte-drapeaux. Honneurs militaires. Revue des troupes. Le Président de la République et les autorités se recueillent devant les emblèmes des unités militaires endeuillées. Appel des soldats morts pour la France dans l’année. Sonnerie « Aux morts ». Minute de silence. Interprétation de La Marseillaise par le Chœur de l’armée française. Allons ! Enfants de la Patrie ! Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie, L’étendard sanglant est levé ! (Bis) Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Égorger vos fils, vos compagnes Refrain Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons ! Qu’un sang impur... Abreuve nos sillons ! Le Président de la République prend place dans la tribune officielle. L’Arc de triomphe, place de l’Étoile (Paris) 23
CÉRÉMONIE INTERNATIONALE Sarabande de la suite n°5 pour violoncelle en do mineur, BWV 1011, de Johann Sebastian Bach interprétée par Yo-Yo Ma. LA SARABANDE DE LA SUITE N°5 POUR VIOLONCELLE EN DO MINEUR La Sarabande de la suite n°5 pour violon- à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Köthen. celle en do mineur (BWV 1011) de Johann Dans ces suites, J.S. Bach met en valeur toutes Sebastian Bach fait partie d’un ensemble de les possibilités polyphoniques de l’instrument. six suites pour violoncelle seul (BWV 1007 à Elles sont aujourd’hui considérées comme des 1012) composé entre 1720 et 1725, alors classiques incontournables du répertoire du que le compositeur était maître de chapelle violoncelle moderne. Novembre 1918, Nancy (Meurthe-et-Moselle) 24
Lecture, par huit lycéens, de témoignages internationaux écrits le jour de l’armistice de 1918. PRÉSENTATION Les jeunes générations ont souhaité honorer la Soldat inconnu, sont issus de trois lycées du mémoire des femmes et des hommes qui ont département de la Seine-Saint-Denis : le ly- vécu la Grande Guerre. cée André Boulloche (Livry-Gargan), le lycée Albert Schweitzer (Le Raincy) et le lycée inter- Pour cet hommage, huit lycéens français liront national de l’Est parisien (Noisy-le-Grand). des témoignages écrits par des soldats issus des Inscrits dans des filières générales, des classes principales armées combattantes sur le front Abibac (délivrance simultanée du baccalau- ouest en 1918, un travailleur chinois en poste réat français et de l’Abitur allemand) ou à une en Normandie ainsi qu’une jeune femme option internationale du baccalauréat (OIB), française. ils témoignent de l’excellence des élèves du territoire de l’académie de Créteil, de l’in- Les huit lecteurs ainsi que les quarante-huit vestissement de l’Éducation nationale dans élèves qui les accompagnent lors de l’hom- les commémorations et de l’implication des mage solennel qui sera rendu sur la tombe du jeunes générations dans le travail de mémoire. LECTEURS Nino NARBEY, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan) Yassine BEN HAMMOUDA, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan) Myriam AGUENI, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan) Jade GILLAS, élève de terminale au lycée André Boulloche (Livry-Gargan) Nathalie XU, élève de première au lycée international de l’Est parisien (Noisy-le-Grand) Alistair RENAUD, élève de seconde au lycée international de l’Est parisien (Noisy-le-Grand) Vincent CHAULVET, élève de terminale au lycée international de l’Est parisien (Noisy-le-Grand) Louise MARIE, élève de seconde au lycée Albert Schweitzer (Le Raincy) Novembre 1918, des enfants alsaciens fleurissant des soldats (Strasbourg, Alsace) 27
TEXTE INTRODUCTIF DEUXIÈME EXTRAIT L’année 1918, l’une des plus meurtrières de la guerre mondiale, mobilise sur tous les fronts, sur Témoignage d’un soldat britannique terre, dans les airs et sur mer, des sociétés épuisées. Les soldats de tous les continents se battent Officier Charles Neville, Royal Horse Artillery et meurent par milliers. Le 11 novembre, à 11 heures, résonnent le clairon et les cloches qui annoncent l’armistice. Un tournant majeur vers la paix. Dans leurs carnets et leurs correspon- My darling parents, dances, les femmes et les hommes, à l’arrière comme au front, témoignent de ce jour. Today has been perfectly wonderful. We got news of the armistice at 9.30 this morning. I got ten minutes to sort out a detachment for a grand parade in the square of Mons, so I got everybody I could lay hand to scrub the mud off. The streets were packed with wildly cheering civilians chucking flowers at us and carrying on like only a foreigner can. All the street and the square PREMIER EXTRAIT was a blaze of colour, mostly, of course the Belgian colors red, yellow and black. Union jacks, French flags, American flags, in fact every conceivable flag of the allies. Témoignage d’un soldat français Adjudant Alfred Roumiguières, 343 e régiment d’infanterie Traduction (non lue) 7 novembre 1918, Mes chers parents, Est-ce que je rêve ? Je me le demande. Le bruit court avec persistance. Est-il vrai qu’à l’heure Quelle parfaite et merveilleuse journée ! La nouvelle de l’armistice nous est parvenue à 9 h 30 qu’il est, l’armistice avec l’Allemagne a été conclu ? Je suis tellement content que j’ai peine ce matin. En dix minutes, il m’a fallu organiser un détachement pour un grand défilé sur la place à croire que cette nouvelle soit vraie. Dès que je me rends compte de mon bonheur, je pense de Mons. J’ai attrapé tous les hommes que j’avais sous la main pour donner un coup de brosse à mon frère et à ma sœur, victimes l’un comme l’autre de la guerre, mes yeux se brouillent. à nos équipements boueux. Les rues débordaient de civils fous de joie : ils nous acclamaient, nous jetaient des fleurs et Vendredi 8 novembre, se comportaient avec l’insouciance qui caractérise les étrangers. Partout, de la rue à la place, Hier je croyais que la guerre n’était plus qu’un vieux cauchemar. Aujourd’hui, je me rends un embrasement de couleurs — rouge, blanc et noir, bien sûr, le drapeau belge, mais aussi compte que je me faisais des illusions. La lutte va continuer, on va brûler de la poudre et verser l’ Union Jack , des drapeaux français, des drapeaux américains… tous les drapeaux alliés pos- encore du sang. sibles et imaginables, à vrai dire. Le 11 novembre 1918, Plus que jamais je suis convaincu que la guerre est enfin finie. Les armes sont déposées : on ne les reprendra pas. J’ai encore beaucoup de papier à noircir, mais fini le ronflement des mar- mites et le sifflement des balles. 28 29
TROISIÈME EXTRAIT QUATRIÈME EXTRAIT Témoignage d’un travailleur chinois Témoignage d’un soldat américain Gu Xinggqing, traducteur, depuis un dépôt de Rouen Capitaine Charles S. Normington, 127 th Infantry , 32 nd Division 11 November 1918 In the parade were hundreds of thousands of soldiers from the U.S., England, Canada, France, Australia, Italy and the colonies. Each soldier had his arms full of French girls, some crying, others laughing; each girl had to kiss every soldier before she would let him pass. There is no where on earth I would rather be today than just where I am. I have had many an old French couple come up to me cry like children, saying, "You grand Americans; you have done this for us." I only hope the soldiers who died for this cause are looking down upon the world today. The whole world owes this moment of real joy to the heroes who are not here to help enjoy it. Traduction (non lue) Des centaines de milliers de soldats venus des États-Unis, d’Angleterre, du Canada, de France, Traduction (non lue) d’Australie, d’Italie et des colonies ont pris part au défilé. Des Françaises se pendaient aux bras des soldats, certaines en larmes, d’autres riant aux éclats. Chaque fille exigeait un baiser Les sirènes des usines se mirent à rugir et des cris et des chants joyeux résonnèrent. de chaque soldat qu’elle croisait. Je n’aimerais être nulle part ailleurs qu’à cet endroit précis, La fin de la guerre était annoncée. aujourd’hui… De nombreux couples de personnes âgées françaises m’ont abordé en pleu- C’était alors le 11 novembre 1918. La date est gravée dans ma mémoire pour toujours. rant comme des enfants, me disant : « Vous, formidables Américains, vous avez fait cela pour À 11 heures, les armes et le travail se sont arrêtés partout. Je voulais voir de mes propres yeux nous. » J’espère seulement que les soldats qui sont morts pour cette cause regardent le monde comment les Français célébraient l’armistice. Dans la ville, c’était déjà une marée humaine : aujourd’hui. Le monde entier doit ce moment de joie réelle aux héros qui ne sont pas ici pour hommes et femmes, jeunes et vieux, soldats et civils, des gens de toutes les couleurs de peau en profiter. marchaient ensemble, main dans la main, chantant ou acclamant. Paris, des enfants vêtus d’uniformes défilent avec les drapeaux alliés 30 31
CINQUIÈME EXTRAIT Témoignage d’un fantassin et écrivain allemand Soldat Erich Maria Remarque, régiment de la XVe réserve d’infanterie Extrait du livre Après Der Krieg ist zu Ende. In einer Stunde sollen wir abziehen. Wir brauchen nun nie wieder hierher. Wenn wir gehen, gehen wir für immer. […] Es ist ein sonderbarer Moment. Wir stehen beieinan- der und sehen nach vorn. Leichte Nebelschwaden liegen über dem Boden. Die Trichterlinien und Gräben sind deutlich erkennbar. […] Grau liegt die eintönige Landschaft vor uns. […] Das war eine furchtbare Welt und ein schweres Leben. Und jetzt bleibt das ohne weiteres zurück, wenn wir die Füße vorwärts setzen, es versinkt Schritt für Schritt hinter uns, und in einer Stunde ist es weg, als wäre es nie dagewesen. Wer kann das begreifen? […] Da stehen wir und sollten lachen und brüllen vor Vergnügen – und haben doch ein flaues Gefühl im Magen […]. Traduction (non lu) La guerre est finie et dans une heure nous allons partir. Jamais nous n’aurons à revenir ici… Une fois partis, ce sera pour toujours. C’est une minute inouïe. Debout les uns à côté des autres, nous regardons au loin. Un brouillard léger rampe sur le sol et nous distinguons par- faitement la ligne des entonnoirs et des tranchées. […] Le paysage uniformément gris s’étend devant nous. […] Ces éléments d’un monde effrayant et d’une vie implacable. Et maintenant, tout cela va rester en arrière, simplement, s’évanouir derrière nous peu à peu, au rythme de nos pas. Dans une heure, tout aura disparu et disparu au point qu’on pourrait croire que cela n’a jamais existé. Comment comprendre ? Et nous, qui sommes là, qui devrions rire et hurler de joie, nous n’éprouvons qu’une vague pesanteur à l’estomac […]. SIXIÈME EXTRAIT Témoignage d’une Française Denise Brüller, lettre adressée à son fiancé Pierre Fort Mon Pierre, ardemment chéri… Au même instant où je vous écris, dans votre lointaine forêt d’Alsace vous apprenez l’immense nouvelle ! Ici, les cloches sonnent à toute volée. Je suis malade de bonheur. Je ne peux écrire. De joie je sanglote désespérément. Jamais, jamais, je ne pourrai vous dire l’émotion et le délirant enthousiasme de cette première journée d’armistice. Le bouleversement jusqu’au tréfonds de son être, et cette pensée incroyable qu’aucun homme ne tombe plus, que l’étendue immense du front est silencieuse. Rien que du silence. De grosses larmes, en songeant que tout, tout est terminé. Novembre 1918, des enfants alsaciens fleurissant des soldats (Strasbourg, Alsace) 32
Blewu , par Angélique Kidjo « Blewu a été composée par la chanteuse togolaise Bella Bellow en langue mina. Il s’agit d’un chant de gratitude pour le dévouement d’autrui et aussi de célébration du vivre ensemble. La beauté et la sérénité de cette mélodie évoquent pour moi un futur de paix et de réconciliation universelles. » Angélique Kidjo LES TROUPES COLONIALES FRANÇAISES En 1914, l’armée d’Afrique et l’armée colo- la Marine passent du ministère de la Marine niale présentent une caractéristique commune, à celui de la Guerre, peut être définie comme mais proposent deux réalités politiques diffé- une armée de souveraineté impériale. Les rentes. Toutes deux sont formées de troupes hommes qui la composent sont fournis aus- servant principalement outre-mer ou dans les si bien par les colonies (unités de tirailleurs) ports de guerre. Néanmoins, l’armée d’Afrique que par la France métropolitaine (infanterie peut être considérée comme une extension de et artillerie coloniales). Les hommes issus de l’armée métropolitaine en Afrique du Nord l’empire proviennent principalement d’Afrique dans la mesure où elle est essentiellement occidentale française (env. 165 000), d’Indo- composée d’hommes en provenance des dé- chine (env. 50 000), de Madagascar (42 000), partements algériens (environ 173 000), et des vieilles colonies (env. 38 000), d’Afrique des protectorats de Tunisie (environ 60 000) équatoriale française (env. 17 000), des So- et du Maroc (environ 38 000 ) auxquels il faut malis (2 500) et du Pacifique (1 000 ). ajouter la Légion étrangère. Les régiments les plus décorés pendant la À l’inverse, l’armée coloniale, ainsi dénom- Grande Guerre appartiennent tous à l’armée mée à partir de 1900 lorsque les troupes de d’Afrique. Tirailleurs sénégalais en 1913, à Paris 34
Discours du Président de la République Le Boléro de Ravel interprété par l’orchestre des jeunes de l’Union européenne. LA GRANDE GUERRE LE DE MAURICE RAVEL BOLÉRO Exempté de service militaire pour des raisons et se remet à la musique avec le piano de Le Boléro de Maurice Ravel est une musique de Cette œuvre singulière, que Ravel disait consi- de santé, Maurice Ravel n’est pas mobilisé la demeure, le 13 avril 1916. ballet pour orchestre en ut majeur composée dérer comme une simple étude d’orchestration, en 1914. Il multiplie les démarches adminis- en 1928 et créée le 22 novembre de la même a connu dès sa création un succès planétaire tratives pour être reconnu apte au service, Cependant, sa santé demeure fragile et à année à l’Opéra Garnier par sa dédicataire, qui en a fait son œuvre la plus célèbre et, de ce qu’il obtient en mars 1915. l’automne 1916, affecté à Châlons-en-Cham- la danseuse russe Ida Rubinstein. Mouvement nos jours encore, une des pages de musique pagne, il est opéré et hospitalisé à la suite de danse au rythme et au tempo invariables, savante les plus jouées dans le monde — au Affecté dans les services automobiles, Maurice d’une dysenterie. En janvier 1917, la mort de à la mélodie uniforme et répétitive, le Boléro point que l’immense popularité du Boléro tend Ravel part pour l’est de la France en mars 1916 sa mère l’affecte profondément. Il reprend la de Ravel tire ses seuls éléments de variation à masquer l’ampleur de son originalité et les et rejoint la section M.T. 171 cantonnée à Bar- composition et produit une œuvre en hom- des effets d’orchestration, d’un lent crescendo véritables desseins de son auteur. le-Duc. Il dépanne des véhicules et transporte mage à ses camarades disparus au front, et, in extremis , d’une courte modulation en mi des soldats et des correspondances militaires Le Tombeau de Couperin (1917). majeur. aux alentours de Verdun. En avril 1916, il est admis dans le corps ambulancier et rejoint Il est muté à Versailles en mars 1917 puis est une unité plus proche du front, l’ambulance réformé le 1 er juin 1917, mettant un terme à 13, qu’il conduit au château des Monthairons son parcours militaire. transformé en hôpital. Il y séjourne 15 jours 36 37
Le Président de la République, les dignitaires étrangers et les lycéens présents dans la tribune officielle rendent hommage au Soldat inconnu. Ravivage de la flamme. Dépôt de gerbe. Sonnerie « Aux morts ». Minute de silence, rompue par la sonnerie au clairon du « Cessez-le-feu ». Inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe, le 28 janvier 1921 38
04 LES ANNEXES
L’ARC DE TRIOMPHE LE SOLDAT INCONNU À la gloire de la Grande Armée Honorer les soldats morts pour la patrie Au soir de la bataille d’Austerlitz, Napoléon I er déclare à son armée : « Soldats, je suis content de vous... Je vous L’idée d’honorer un soldat symbolisant tous ceux tombés pour la patrie naît en 1916 durant la Première Guerre ramènerai en France ; là, vous serez l’objet de mes plus tendres sollicitudes… et il vous suffira de dire "j’étais à la mondiale. Au lendemain de l’armistice du 11 novembre 1918 l’Assemblée nationale décide de faire entrer au bataille d’Austerlitz" pour que l’on réponde "Voilà un brave" ». De retour à Paris, il ordonne l’érection d’un arc de Panthéon la dépouille d’un soldat non identifié. Mais les associations d’anciens combattants récusent le choix du triomphe à la gloire de la Grande Armée. Panthéon et vont obtenir une sépulture à la mesure du sacrifice des quelques 1 400 000 Français morts au cours de la Grande Guerre. Le monument doit contribuer aux travaux d’embellissement de la capitale commandés à la même époque et flatter le goût de l’empereur pour l’antiquité romaine. Napoléon souhaite l’édifier à l’emplacement de la Bastille, à l’est La dépouille du Soldat inconnu est choisie au hasard parmi les corps de huit soldats ayant servi sous l’uniforme de Paris, du côté du retour des armées. La place de l’Étoile est finalement préférée. Son emplacement au bout de français, et qui n’ont pu être identifiés. Ces corps ont été exhumés dans les huit régions où se sont déroulés les l’avenue des Champs-Élysées face au palais des Tuileries, résidence de l’empereur à Paris, se révèle idéal. Vierge combats les plus meurtriers : en Flandres, en Artois, dans la Somme, en Île-de-France, au Chemin des Dames, de tout projet, la place termine l’axe dessiné par Le Nôtre au XVII e siècle dans le prolongement de l’allée centrale en Champagne, à Verdun et en Lorraine. C’est à Auguste Thin, pupille de la Nation et plus jeune engagé de son du jardin des Tuileries jusqu’à l’horizon. Jean-François-Thérèse Chalgrin est le principal architecte du monument. régiment, que le ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre André Maginot demande de choisir, parmi les huit cercueils, celui qui sera inhumé sous l’Arc de triomphe. Lieu de manifestations nationales La cérémonie de l’arrivée du Soldat inconnu De 1806 à 1836 au cours de sa construction, l’Arc de triomphe subit à plusieurs reprises les aléas des change- ments politiques et des luttes d’influence des architectes qui se sont succédé à la tête du projet. Le 11 novembre 1920, le Soldat inconnu arrive solennellement à l’Arc de triomphe. Il est inhumé sous l’arche le 28 janvier 1921. Il est décoré de la médaille militaire, de la croix de guerre et de la Légion d’honneur. Porté au pouvoir à l’issue des journées révolutionnaires de juillet 1830, Louis-Philippe I er, roi des Français, veut rappeler son passé militaire dans les armées de la Révolution et s’efforce de ménager les partisans de l’Empire. La La flamme du souvenir est allumée le 11 novembre 1923 par André Maginot, devenu ministre de la Guerre et des dédicace du monument est modifiée une dernière fois et le programme iconographique doit glorifier les armées Pensions. Elle est ravivée tous les jours à 18h30 au cours d’une cérémonie organisée par l’association La flamme de la Révolution et de l’Empire. sous l’Arc de triomphe. Inauguré en 1836, le monument est ensuite le témoin de grandes manifestations nationales comme le retour des cendres de Napoléon I er en 1840, la veillée funèbre à l’occasion des obsèques de Victor Hugo en 1885 ou encore le défilé de la victoire des Alliés de la Première Guerre mondiale le 14 juillet 1919. L’Arc de triomphe, place de l’Étoile Tombeau (Paris) du Soldat inconnu 42 43
YO-YO MA ANGÉLIQUE KIDJO La carrière du violoncelliste Yo-Yo Ma témoigne de sa conviction profonde que la culture a le pouvoir de générer Angélique Kidjo, trois fois lauréate des Grammy Awards, est l’une des plus grandes artistes de la musique inter- confiance et compréhension. Cette année, Yo-Yo s’embarque pour un voyage mondial, avec l’objectif de jouer les nationale. Time Magazine la considère comme « la première diva africaine » et le Guardian comme l’une des six suites pour violoncelle de Johann Sebastian Bach dans 36 endroits différents, tous symboles de notre patrimoine cent femmes les plus influentes au monde. Elle a récemment reçu le prix d’ambassadeur de conscience d’Amnesty culturel, de la créativité de notre société et des défis pour la paix et pour l’entente des peuples qui modèleront International. Elle a su mélanger les traditions béninoises avec les musiques actuelles. Sa voix saisissante l’a l’avenir. Chaque concert sera l’exemple de la capacité de la culture à créer des moments de compréhension par- portée au-delà des frontières africaines, de l’Olympia à Carnegie Hall. Elle poursuit également son engagement tagée, ainsi qu’une invitation à discuter plus largement de la manière dont la culture nous relie les uns aux autres. humanitaire en tant qu’ambassadrice internationale de bonne volonté de l’UNICEF. La Mission du Centenaire remercie Dassault Aviation pour son rôle dans la cérémonie internationale du centenaire de l’armistice de 1918. 44 45
L’ORCHESTRE DES JEUNES VASILY PETRENKO DE L’UNION EUROPÉENNE Né en 1976, Vasily Petrenko a débuté son éducation musicale à l’école Capella pour garçons de Saint-Péters- L’orchestre des jeunes de l’Union européenne est l’un des orchestres symphoniques les plus reconnus à l’échelle bourg, puis au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Après avoir remporté de nombreux prix lors de concours inter- mondiale. Depuis sa création en 1976, il a créé de nombreux ponts entre les conservatoires et les professionnels nationaux de chefs d’orchestre, il est nommé chef de l’orchestre symphonique académique de Saint-Pétersbourg, de la musique, pour plusieurs générations des meilleurs musiciens européens. L’orchestre a travaillé avec les plus qu’il dirige de 2004 à 2007. De 2009 à 2013, il a dirigé le National Youth Orchestra de Grande-Bretagne, ainsi grands noms de la musique, notamment son fondateur et premier directeur musical, Claudio Abbado, avec Vladi- que le Mikhailovsky Theatre (autrefois appelé théâtre Moussorgsky de Saint-Pétersbourg), où il avait par ailleurs mir Ashkenazy, qui en fut le directeur musical, Bernard Haitink, autrefois directeur musical et qui en est aujourd’hui été chef d’orchestre en résidence au début de sa carrière, de 1994 à 1997. Aujourd’hui, Vasily Petrenko dirige le chef lauréat, et enfin, son chef d’orchestre principal, Vasily Petrenko. L’orchestre est installé à Ferrare (Italie), l’orchestre philharmonique d’Oslo (depuis 2013-2014), l’orchestre philharmonique royal de Liverpool (depuis avec le soutien du ministère de la Culture italien. Sa résidence d’été est à Grafenegg (Autriche), qui est également 2006), l’orchestre des jeunes de l’Union européenne (depuis 2015), il est également chef d’orchestre résident de la scène partenaire de l’orchestre. En 2018, l’orchestre des jeunes de l’Union européenne est en tournée dans 14 l’orchestre symphonique de la fédération de Russie (depuis 2016). pays en Europe, en Amérique du sud, au Moyen-Orient et en Asie. L’orchestre est ambassadeur culturel de l’Union européenne, il reçoit le soutien du programme Europe créative de l’UE ainsi que des 28 états-membres de l’Union européenne. La Mission du Centenaire tient à remercier Emmanuel Hondré, directeur du département concerts & spectacles à la Philharmonie de Paris, de son aide précieuse pour la conception du programme artistique de cette cérémonie. 46 47
Soldats du 2 e régiment d’infanterie russe, juillet 1916, Paris 48 49
LES GRANDS MÉCÈNES DE LA MISSION DU CENTENAIRE Dassault Aviation. En 1916, nombre d’avions français qui combattent dans le ciel de Verdun, première bataille aérienne de l’histoire, sont équipés d’une toute nouvelle hélice, plus efficace et plus robuste : l’hélice Éclair. Son inventeur, Marcel Dassault, a 24 ans. Il vient de poser les bases d’une entreprise aujourd’hui plus que centenaire. En 2014, Dassault Aviation signe une convention de mécénat pour contribuer à la rénovation du Mémorial de Verdun. Cet engagement rappelle celui de Marcel Dassault lors du premier conflit mondial et répond à notre de- voir de mémoire envers les générations qui ont sacrifié leurs vies pour la défense de la nation. Aujourd’hui comme hier, les équipes de Dassault Aviation développent, produisent et soutiennent des avions au service de nos armées et de la souveraineté nationale. La Caisse d’Epargne Ile-de-France soutient activement la Mission du centenaire de la Première Guerre mon- diale et a accompagné de nombreux projets durant ces 4 années. Les commémorations de la Grande Guerre s’achèvent alors que la Caisse d’Epargne célèbre son bicentenaire. Attachée à ses valeurs de solidarité et de pédagogie, la Caisse d’Epargne a toujours accompagné la transformation de la société. L’histoire est faite d’une succession d’événements qu’il est indispensable de comprendre et d’en partager la mémoire pour que les généra- tions futures puissent construire au mieux leur avenir. Banque universelle, la Caisse d’Epargne Ile-de-France, fidèle à ses missions d’intérêt général soutient et finance les projets d’avenir. La Carac est membre fondateur de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. À ce titre, elle est représentée par sa fondation au sein du conseil d’administration de la Mission. Depuis son lancement, elle sou- tient les actions labellisées en participant à leur promotion au plan national. Ainsi, en 2014, elle a notamment contribué à la présentation de la fresque de Joe Sacco consacrée à la bataille de la Somme, aux Rencontres pho- tographiques d’Arles et à l’adaptation de l’œuvre de Maurice Genevoix Ceux de 14 pour la télévision (France 3). En 2016, lors des commémorations de la bataille de Verdun, la Fondation Carac a soutenu la rénovation du mémorial, la réalisation d’ Apocalypse Verdun diffusé sur France 2 et la création d’outils pédagogiques pour LES MÉCÈNES DE LA MISSION DU CENTENAIRE l’exposition « Verdun, la guerre aérienne ». Cette même année, elle a également apporté son concours au fonds pédagogique de la Mission et soutenu une quinzaine d’actions labellisées. En 2018, Fondation d’entreprise Carac soutient deux grandes initiatives proposées par la Mission, les Jardins de la paix et les Enfants pour la paix. Le Crédit du Nord est extrêmement attaché à l’Histoire et deux de nos régions historiques, le Nord-Pas de Calais et la Picardie, ont été très touchées par le premier conflit mondial. À Lille, la Kommandantur s’est installée au siège du Crédit du Nord. Gustave Dubar, président de la banque, figurait parmi les notables désignés par les autorités pour servir de gage au respect de leurs instructions. Des succursales ont été détruites. Dans le Nord occupé, pen- LES PARTENAIRES MÉDIAS DE LA MISSION DU CENTENAIRE dant plus de quatre ans, l’entreprise a apporté un secours nécessaire à ses clients pour leur permettre d’assurer la plus modeste existence. À la fin de la guerre, elle a participé à la reconstruction. Sur 600 salariés mobilisés, une cinquantaine ont été faits prisonniers, une centaine ont péri au front. Elle ne pouvait qu’être sensible à cette commémoration. Célébrer ce centenaire, c’est rendre hommage à ces hommes et ces femmes, notamment salariés et clients, qui ont vécu cette période douloureuse de notre Histoire. 50 51
Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale 109 boulevard Malesherbes 75008 Paris www.centenaire.org / www.clemenceau2018.fr PROGRAMME DE LA CÉRÉMONIE INTERNATIONALE DU CENTENAIRE DE L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918 Directeur de la publication Joseph Zimet Directeur général de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale Rédaction Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale Direction artistique Servane Rotsaert Impression Alpha Doc - DocNGo 60 boulevard Malesherbes 75008 Paris Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur Crédits Photos ◼ Pages 02 et 03 - Le premier bataillon des Irish Guards se réjouit à la nouvelle de l’armistice, à Maubeuge, le 12 novembre 1918 © IWM (Q003365) ◼ Page 10 - Paris, des manifestants sur des autos sillonnent les boulevards le jour de l’armistice © Ernest Baguet / ECPAD / Défense ◼ Page 12 - Des enfants accueillent des soldats allemands de retour du front, 1918 © Hulton Deutsch, Corbis Historical / Getty Images ◼ Pages 14 et 15 - Soldats et civils australiens dans les rues de Sydney le jour de l’armistice de 1918 © The Sydney Morning Herald, Fairfax Media / Getty Images ◼ Page 19 - Deux soldats britanniques, une infirmière de la Croix-Rouge et un marin américains, le 11 novembre 1918 à Vincennes © IWM (Q 65857) ◼ Page 22 - L’Arc de triomphe, place de l’Étoile (Paris) © CIM Productions - Centre des monuments nationaux ◼ Page 25 - Novembre 1918, Nancy (Meurthe-et-Moselle) © V. Lavergne / ECPAD / Défense ◼ Pages 26 et 33 - Novembre 1918, des enfants alsaciens fleurissant des soldats (Strasbourg, Alsace) © Frédéric Gadmer / ECPAD / Défense ◼ Page 31 - Paris, des enfants vêtus d’uniformes défilent avec les drapeaux alliés © Auguste Saurel / ECPAD / Défense ◼ Page 35 - Tirailleurs sénégalais en 1913, à Paris © Bibliothèque nationale de France - Gallica ◼ Pages 38 et 39 - Inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe, le 28 janvier 1921 Agence Rol © Bibliothèque nationale de France - Gallica ◼ Page 42 - L’Arc de triomphe, place de l’Étoile (Paris) © Philippe Berthé - Centre des monuments nationaux ◼ Page 43 - Tombeau du Soldat inconnu Agence Rol © Bibliothèque nationale de France - Gallica ◼ Page 44 - Yo-Yo Ma © Jason Bell ◼ Page 45 - Angélique Kidjo © Youri Lanquette ◼ Page 46 - Vasily Petrenko © tarlova.com ◼ Page 47 - L’orchestre des jeunes de l’Union européenne © Marco Caselli Nirmal ◼ Pages 48 et 49 - Soldats du 2e régiment d’infanterie russe, juillet 1916, Paris © Albert MOREAU/ECPAD/Défense ◼ Pages 54 et 55 - Scène de liesse dans les rues de New York, 11 novembre 1918 © Science History Images / Alamy Stock Photo
Scène de liesse dans les rues de New York, 11 novembre 1918
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