ACCÉDER AU MONDE DU TRAVAIL Procap

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                     PAGE 6 L’emploi sans obstacles   PAGINE 16 – 18 Parte italiana

                                                                                 Photo : Patrick Lüthy

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    4/2
                                                        PAGE 12 Carola Staubli
                  « L’intégration, une chance pour tous »
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PRÉSERVEZ                                                    Beaucoup de nouveaux produits
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                                                                                     important dans la vie.

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                                                                                     téléphonie mobile.
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Contenu

                                                         Page 4 EN BREF

                               ACCÉDER AU MONDE DU TRAVAIL
                                   Page 6 L’emploi sans obstacles
                          Page 10 « Verbaliser les appréhensions »
                            Page 11 Pour ou contre les quotas ?

                                                                    Photo : Patrick Lüthy
                         Page 12 RENDEZ-VOUS Carola Staubli

         Page 14 POLITIQUE « La Suisse peut mieux faire »
             Page 15 QUOTIDIEN « Parfois, je me cogne »

                                     Pagina 16 PARTE ITALIANA

                                         SERVICE Page 19 Agenda
                              Page 20 Conseil juridique et Procap bouge
                                 Page 22 Le mot de la fin : Tonia von Gunten

Editorial                           Ouvrir les portes du monde du travail
Franziska Stocker                   En Suisse, de nombreuses personnes avec handicap
direction de rédaction              souhaiteraient travailler mais ne trouvent pas d’emploi,
                                    confrontées à de multiples obstacles pour intégrer ou
                                    ­retrouver le marché du travail. Ce numéro du magazine
                                     examine les facteurs qui favorisent l’intégration profes-
                                     sionnelle. Des représentant-e-s des syndicats et des
                                     ­employeurs donnent leurs arguments pour ou contre
                                      l’instauration de quotas. Nicole Bertherin, de l’association
                                      Impulse, parle des éléments auxquels la direction comme
                                      le personnel d’une entreprise doivent prêter attention
                                      pour que l’intégration professionnelle réussisse, tandis
                                      que la section Rendez-vous présente Carola Staubli, qui
                                      a trouvé du soutien dans son environnement de travail au
                                      sein de l’entreprise Acer.
                                            Cette année, nous avons à nouveau le plaisir de
                                      ­pouvoir proposer aux membres de Procap une entrée
                                       gratuite au salon Swiss Handicap : le bon correspondant
                                       ­figure au dos de ce magazine.

procap magazine 4/2017                                                                           3
ACCÉDER AU MONDE DU TRAVAIL Procap
En bref

                                                                                                       Amélioration pour les familles
                                                                                                       Le 1er janvier 2018, le Conseil fédé-
                                                                                                       ral augmentera le supplément pour
                                                                                                       soins intenses (SSI) pour les enfants
                                                                                                       lourdement handicapés soignés par
                                                                                                       leurs parents à la maison. Nombre
                                                                                                       de ces familles rencontrent des pro-
P h o t o : Mo n i k a A b g o t t s p o

                                                                                                       blèmes financiers car les prestations
                                                                                                       actuelles des assurances sociales
                                                                                                       ne suffisent pas à compenser le vo-
                                                                                                       lume de soins et de prise en charge
                                                                                                       indispensables. La hausse du sup-
                                                                                                       plément leur donnera davantage de
                    n

                                                                                                       moyens pour financer les presta-
                                                                                                       tions d’aide les plus utiles. Les fa-
                                                                                                       milles percevant déjà un supplément
                                                                                                       pour soins intenses n’ont aucune
                                                                                                       démarche particulière à effectuer ; il
                                                                                                       sera automatiquement augmenté en
                                                                                                       2018. La deuxième nouveauté
                                                                                                       concerne les enfants qui, en plus du

Une grande joie pour Nathan
                                                                                                       supplément pour soins intenses,
                                                                                                       perçoivent aussi une contribution
                                                                                                       d’assistance. Puisque le SSI ne sera
Dans le dernier numéro du magazine, nous vous                                                          plus déduit de la contribution d’as-
                                                                                                       sistance à partir de 2018, les fa-
avions présenté Nathan Peter, jeune sportif de                                                         milles bénéficieront d’une hausse
11 ans avec handicap parfaitement intégré dans                                                         sensible des heures d’assistance.
son club de gymnastique local. Cette place en                                                          Procap conseille aux personnes
                                                                                                       concernées de vérifier à partir de
une du magazine Procap lui a procuré une joie in-
                                                                                                       2018 si la modification a été appli-
tense. Il a distribué des exemplaires à tous ses                                                       quée et, dans le cas contraire, de
camarades de classe, et son institutrice a affiché                                                     contacter l’office AI compétent. Le
le reportage et les photos dans le foyer de l’école,                                                   Centre régional de conseils en assu-
                                                                                                       rances sociales de Procap peut les
où on le voit poser fièrement ici. [sm]                                                                aider en cas de difficultés. [fs]

                    Enfin une assurance plus juste
                     Le 1er janvier 2018, le Conseil fédéral introduira un        vaillant à temps partiel de percevoir une rente plus éle-
                     nouveau modèle de calcul du degré d’invalidité des           vée. Les rentes en cours seront adaptées d’office par
                     personnes travaillant à temps partiel, une modification      les offices AI. De nombreuses personnes avec handi-
                     pour laquelle Procap s’est battue en déposant un re-         cap ne percevaient aucune rente AI car la méthode de
                     cours devant la Cour européenne des droits de                calcul discriminatoire leur attribuait un degré AI infé-
                     l’homme de Strasbourg. Cette décision met un terme           rieur à 40%. Certain-e-s pourraient y avoir droit désor-
                     à la discrimination frappant depuis longtemps les            mais : Procap les invite à prendre contact avec leur of-
                     femmes travaillant à temps partiel et améliorera l’équi-     fice AI dès début janvier. Les personnes concernées
                     libre entre vie de famille et vie professionnelle. Le nou-   peuvent aussi s’adresser aux Centres de conseil en
                     veau modèle de calcul permettra aux personnes tra-           assurances sociales régionaux de Procap. [fs]

4                                                                                                                       procap magazine 4/2017
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En bref

Aide à la mobilité individuelle

                                         Photo : Procap Genève
Depuis peu, Procap propose les
services d’un Centre de contact dé-
dié à la conduite automobile avec
un handicap, qui encadre la procé-
dure d’acquisition de l’aptitude à
conduire et conseille lors de l’achat
et de la transformation de véhicules.
Il soutient aussi l’organisation de
cours dans toute la Suisse pour ap-
prendre aux moniteurs et monitrices
de conduite à former les personnes
avec handicap. La création de ce
Centre est le fruit de la coopération
entre Procap et la société
Driveswiss, qui a initié en 2013 une
formation de moniteurs et moni-
trices de conduite spécialisé-e-s
pour les automobilistes en situation
de handicap avec son programme           Prestation de mime au stand de Procap Genève.
« Driveswiss Handicap ». L’offre doit
être étendue bientôt à la Suisse ro-
mande. [fs]                              Journée nationale des sections
                                         Le 7 octobre, de nombreuses sections Procap sont al-
                                         lées à la rencontre de la population dans leur région.
Photo : Anita Huber

                                         L’événement s’était tenu exclusivement en Suisse ro-
                                         mande en 2015 et 2016, cette année plusieurs sections
                                         de Suisse alémanique y ont également pris part. Avec le
                                         slogan « Travailler – un droit pour tous », les membres et
                                         collaborateurs-trices des sections ont sensibilisé les pas-
                                         sants aux défis liés à l’intégration professionnelle des per-
Rosalina Aleixo en plein interview.      sonnes avec handicap. Ils leur ont également présenté
                                         leurs activités régionales, dans le conseil en assurances
Premier « Prix Suisse d’Art Brut »
En octobre, Olten a accueilli une ex-    sociales, le sport ou les loisirs. [fs]
position nationale temporaire intitu-
lée « Aare brut », présentant au pu-
blic les œuvres retenues pour                                La SSR développe son programme accessible
concourir au premier « Prix Suisse
d’Art brut ». Un événement organisé                          Victoire pour les organisations de   aujourd’hui. L’offre de pro-
pour favoriser l’inclusion dans le do-                       personnes vivant avec un handi-      grammes en audiodescription
maine artistique. Un jury de profes-                         cap de la vue ou de l’ouïe, qui      passera de 420 à 900 heures,
sionnels a remis ce prix pour la pre-                        viennent de conclure un nouvel       et celle en langue des signes de
mière fois dans le cadre de l’exposi-                        accord avec la SSR élargissant       440 à 1000 heures.
tion. Il a été décerné à Rosalina                            les offres en langue des signes,          L’accès sans obstacles aux
Aleixo, une artiste de 50 ans qui                            sous-titrées et en audiodescrip-     programmes de la SSR répond
réalise ses œuvres au sein de l’Ate-                         tion. Il sera mis progressivement    aux exigences de la Convention
lier Creahm de Fribourg, spéciale-                           en œuvre de 2018 à 2022 : à          des Nations Unies relative aux
ment dédié aux personnes atteintes                           cette date, 80 % des émissions       droits des personnes handica-
d’un handicap mental. Procap était                           seront sous-titrées, contre 50 %     pées. [IH/fs]
partenaire de l’événement. [fs]

procap magazine 4/2017                                                                                                               5
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Photo : Franziska Stocker
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Accéder au monde du travail

L’emploi sans obstacles
La route menant au marché du travail reste encore un
parcours du combattant. Comment aider les personnes
avec handicap à entrer dans le monde du travail ?
Franziska Stocker

En Suisse, les personnes avec handicap          gration professionnelle des personnes
qui veulent accéder au marché du travail        avec handicap l’une de ses priorités avec
sont confrontées à de multiples obstacles,      la cinquième révision de l’AI en 2008, ces
parfois graves. C’est ce qui ressort du         chiffres n’ont pas évolué depuis.
rapport alternatif des organisations de              Non seulement l’accès au marché du
personnes avec handicap, remis cet été          travail est difficile pour les personnes avec
à l’ONU (voir p. 14). Or participer à la vie    handicap, mais lorsqu’elles trouvent un
professionnelle n’est pas seulement             emploi, il s’agit souvent de postes à
­fondamental pour subvenir aux besoins          temps partiel, à responsabilités limitées,
 vitaux, c’est aussi un moyen d’intégration     parfois réglés par des contrats de travail
 sociale et de reconnaissance de la so­-        précaires. Près de trois quarts des per-
 ci­été – raison pour laquelle l’amélioration   sonnes avec handicap actives sont
 de l’accès au monde du travail en Suisse       confrontées à des limitations liées aux
 pour les personnes avec handicap figure        types de tâches effectuées, au trajet et à
 au rang des principales revendications         l’accès au lieu de travail, au temps de tra-
 des organisations qui les défendent.           vail ou aux perspectives professionnelles.

Un accès difficile                              Obstacles pour les jeunes
Selon l’Office fédéral de la statistique,       Si la loi sur l’égalité pour les handicapés
près d’un quart des personnes avec han-         et les assurances sociales – comme l’AI
dicap en âge de travailler, et près de la       et ses différentes mesures d’intégration
moitié des personnes avec un handicap           par exemple – proposent des approches
lourd, sont aujourd’hui exclues du monde        encourageant l’intégration professionnelle
professionnel en Suisse. Globalement, la        des personnes avec handicap, celles-ci
part de la population n’ayant pas accès         restent insuffisantes et peu efficaces.
au marché du travail est deux fois plus              La situation est particulièrement diffi-
élevée chez les personnes avec handicap         cile pour les jeunes atteints d’un handicap
que chez les personnes sans handicap.           psychique ou mental qui souhaitent entrer
Même si la Confédération a fait de l’inté-      dans la vie active. Alors qu’à l’école et
                                                durant leur formation, ils sont souvent
Anna Spindelndreier (à g.) est photographe
                                                ­accompagnés par des spécialistes, cette
indépendante et rédactrice photo.                aide est inexistante sur le marché du tra-

procap magazine 4/2017                                                                     7
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vail primaire. « On attend de ces jeunes          par des prestataires privés, ces pro-
que, du jour au lendemain et sans sou-            grammes de placement allant au-delà de
tien, ils réalisent la même performance           six mois doivent généralement être finan-
qu’ils accomplissaient en étant aidés »,          cés par les bénéficiaires eux-mêmes.
explique Martin Boltshauser, membre de            « Cette situation est insatisfaisante. Les
la direction de Procap Suisse. L’avocat           conseils doivent durer plus longtemps et
appelle à un accompagnement de plus               être plus complets », souligne Martin
longue durée pour ces jeunes lors de la           Boltshauser.
recherche d’emploi puis sur leur lieu de
travail, idéalement par la personne qui les   Puiser dans son expérience
prenait déjà en charge. « Cette personne      Les personnes qui cherchent à réintégrer
de confiance pourrait aussi offrir son aide   le monde professionnel après un accident
                                              ou une maladie ont l’avantage de
en cas de difficultés sur le lieu de travail. »
                                              connaître déjà le monde du travail et de
Une société de la performance                 pouvoir recourir à leurs compétences pro-
Le marché du travail actuel exige perfor-     fessionnelles. « En cas de réorientation, il
mance, rapidité, flexibilité et mobilité. En  est important de pouvoir s’appuyer un
cette ère de mondialisation et de numéri-     maximum sur son expérience profession-
sation, les tâches simples sont délocali-     nelle. Une personne qui change du tout
sées ou tendent à disparaître – une situa- au tout, par exemple de jardinière à colla-

»
tion particulièrement désavantageuse          boratrice informatique, doit recommencer
                                                                    à zéro, et son em-
                                                                    ployeur potentiel la
          En cas de réorientation, il est important de
                                                                    verra comme une no-
          pouvoir s’appuyer un maximum sur son
                                                                    vice dans le métier »,
          expérience professionnelle. »
                                                                    poursuit Martin
                                                                    Boltshauser. « Je re-
pour les personnes atteintes d’un handi-      commanderais à quelqu’un ayant travaillé
cap mental et psychique, qui ont précisé- comme infirmier, mais qui ne peut plus
ment besoin de ce genre de postes. « Ces rester debout à cause d’une maladie, de
emplois vont devenir de plus en plus          chercher un travail dans le secteur des
rares », affirme Martin Boltshauser.          soins, par exemple au niveau administra-
     Les offices AI doivent réagir face à     tif, où ses connaissances seront un
l’impossibilité de trouver un travail pour de atout. »
nombreuses personnes avec handicap,                Lors de la réorientation (voir aussi
même qualifiées et en dépit de recherches p. 20), l’avocat de Procap conseille d’être
intensives. L’aide au placement proposée proactif : par exemple, faire appel à un
par l’AI est souvent rudimentaire et prend service privé d’orientation professionnelle.
fin après six mois, même si la personne       Cela permet d’être bien préparé avant de
n’a toujours pas trouvé d’emploi. Si cer-     se rendre à l’office AI. « Si la personne ne
taines lacunes au niveau des conseils         se présente pas avec ses propres propo-
pour la recherche d’emploi sont comblées sitions, les conseillers AI ont tendance à

8                                                                             procap magazine 4/2017
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suggérer des formations faciles d’accès,        tin Boltshauser. « Les grandes entreprises
comme employé-e de commerce. » Elle se          ont tout à fait les moyens de donner une
retrouve alors certes avec un diplôme en        chance à davantage de personnes. »
poche, mais sans la moindre expérience
pratique, ce qui complique la recherche         Sensibilisation et soutien
d’emploi, en particulier en fonction de         Si l’intégration des personnes avec handi-
l’âge. « Il est préférable de suivre une for-   cap piétine à ce point, c’est souvent à
mation en cours d’emploi au sein d’une          cause de préjugés ou de méconnais-
entreprise. La personne reçoit un certificat    sances – d’où l’importance de sensibiliser
de travail et a la possibilité de rester dans   les employeurs. Christine Hunziker, coach
la structure », explique-t-il.                  professionnelle, va à la rencontre d’em-
                                                ployeurs potentiels avec des jeunes en re-
Appel aux grandes entreprises                   cherche d’emploi. « Le plus important est
Martin Boltshauser souhaiterait un enga-        que le jeune puisse se présenter lui-
gement plus marqué de la part des entre-        même. » Pour elle, cette discussion di-

                                         »
prises. Bien sûr on trouve de très bons         recte permet à l’employeur de se forger
exemples d’employeurs engagés
socialement qui donnent une
chance aux personnes avec han-                      Les grandes entreprises ont les
dicap, mais « ce sont des cas iso-                  moyens de donner une chance à
lés reposant sur la bonne volon-                    davantage de personnes. »
té. » Il déplore le manque de solu-
tions structurelles : « L’intégration
ne se fait pas gratuitement. Nous ne pou-       sa propre idée du candidat et de verbali-
vons accepter que cette intégration pro-        ser ses craintes. « Nous essayons de
fessionnelle ne soit possible que si l’em-      convaincre l’employeur de faire un pre-
ployeur s’engage bénévolement. »                mier essai, par exemple en laissant le
     A ses yeux, la Suisse doit trouver des     jeune venir repérer les lieux. » Les em-
solutions qui soutiennent et motivent les       ployeurs souhaiteraient avoir un interlocu-
employeurs. « Une PME qui engage une            teur pendant toute la durée de l’em-
personne moins performante doit bénéfi-         bauche. « Nous comprenons cette situa-
cier de certaines compensations, sans           tion et lançons un appel à l’AI. Certains
quoi elle risque de ne pas pouvoir se le        employeurs auraient ainsi moins peur de
permettre. » Le concept de quotas est une       se retrouver seuls face à une situation dif-
autre piste à suivre (voir aussi p. 11).        ficile », conclut Martin Boltshauser. Le Ser-
Ceux-ci ciblent surtout les grandes entre-      vice juridique de Procap offre d’ores et
prises, encore peu engagées dans la dé-         déjà des conseils par e-mail aux em-
marche de recrutement de personnes              ployeurs ayant des questions sur l’em-
avec handicap. Beaucoup arguent                 bauche de personnes avec handicap.
qu’elles gardent les postes du personnel        Procap peut par ailleurs organiser une
en arrêt maladie. « C’est tout à leur hon-      séance de conseils informelle avec les
neur, mais ça ne suffit pas », précise Mar-     ­potentiels employeurs et employés.   •

procap magazine 4/2017                                                                     9
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« Verbaliser les appréhensions »
Nicole Bertherin, de l’association Impulse, sait ce dont                                vail. Elles doivent aussi être
                                                                                        conscientes d’une chose : c’est à
les employeurs et les personnes avec handicap ont be-                                   elles – dans une logique d’auto-prise
soin pour une intégration réussie sur le marché du travail                              en charge – de communiquer leurs
primaire. Interview : Barbara Spycher                                                   besoins. En effet, savoir quels
                                                                                        moyens auxiliaires une collaboratrice
                                                                                        malvoyante devra utiliser, par
                                                                                        exemple, ne relève pas de la respon-
Quelles sont les principales diffi-                                                     sabilité de l’employeur.
cultés rencontrées par les em-                                                               Les personnes avec handicap
ployeurs lors de l’embauche de                                                          ont par ailleurs besoin d’être encou-
personnes avec handicap ?                                                               ragées. Beaucoup versent dans l’au-
Nicole Bertherin : Si la communica-                                                     tostigmatisation et la position « De
tion est insuffisante, l’employeur                                                      toute façon, je ne trouverai rien ». Il
                                                Photo : p

peut être confronté à une équipe qui                                                    est important que quelqu’un déve-
ne soutient pas l’embauche d’une                                                        loppe avec elles un nouveau point de
                                                         d

personne avec handicap. Il suffit                                                       vue basé sur leurs ressources plutôt

                                             «
alors d’un détail – un retard par                                                       que sur leurs faiblesses. Elles ont
exemple – pour engendrer des ré-                                                        besoin de quelqu’un qui croit en
flexions telles que « J’en étais sûr-e ! »                                              elles, même en cas d’échec.
ou « Voilà, les problèmes com-                               L’insertion peut
mencent ! ». L’essentiel est donc                                                       Qui peut le mieux remplir ce rôle ?
d’assurer une bonne communica-
                                                             prendre du                 Une personne avec qui elles se sen-
tion, à des niveaux très divers.                             temps, mais si la          tent en confiance. Quelqu’un qui
                                                             personne reçoit            peut offrir un accompagnement à
Qu’entendez-vous par « bonne                                                            long terme, un coach professionnel
                                                             le soutien
communication » ?                                                                       ou un mentor par exemple. Quand
Elle consiste à verbaliser les attentes,                     adéquat, les               on a été évalué-e pendant des an-
les appréhensions et les incertitudes.                       chances de                 nées en fonction de ses déficits, les
Cela demande du courage, mais il                             réussite sont              réflexes ne s’effacent pas en deux
faut à tout prix éviter les non-dits. Si                                                mois de coaching. Mon expérience
employeur et collaborateurs par-
                                                             très bonnes. »             du mentorat m’a appris que l’inser-
viennent à exprimer leurs peurs,                             [Nicole Bertherin]         tion peut prendre du temps, parfois
leurs limites, ce qu’il trouve rédhibi-                                                 même plus de deux ans. Mais si la
toire, c’est comme une pierre pré-                                                      personne s’accroche et reçoit le
cieuse : une fois qu’on l’a décou-                                                      soutien adéquat, les chances de
verte, un éventail de possibilités
s’ouvre.
                                             avec handicap sont infiniment pré-
                                             cieuses. Il leur faut aussi un centre
                                                                                        réussite sont très bonnes.  •
                                             de contact centralisé où s’adresser
De quoi les employeurs ont-ils be-           en cas de question ou de difficulté
soin lorsqu’ils souhaitent donner            liée au droit du travail ou à des situa-
une chance aux personnes avec                tions délicates dans lesquelles ils se
handicap ?
Ils ont besoin d’informations, pas
                                             sentent démunis.                              »  L’association Impulse à Bâle
                                                                                           décerne son label «iPunkt » aux
uniquement celles que l’on trouve            Et de quoi les personnes avec                 entreprises embauchant des per-
dans des brochures, mais des infor-          handicap ont-elles besoin ?                   sonnes avec handicap. Impulse
mations de première main. Les expé-          De connaissances d’experts concer-            propose également des offres de
riences d’employeurs d’autres sec-           nant leur état de santé et les besoins        mentorat et de coaching aux
teurs qui ont engagé des personnes           que celui-ci génère sur le lieu de tra-       personnes avec handicap.

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Accéder au monde du travail

Pour ou contre les quotas ?
Instaurer l’obligation d’en-
gager des personnes avec
handicap dans les grandes
entreprises divise les élus
fédéraux, comme les res-
ponsables des organisa-
tions du monde du travail.

Marie-Christine Pasche

Voici les principaux arguments des
faîtières patronale et syndicale.

Arguments contre les quotas
L’Union patronale suisse (UPS) re-
jette l’introduction de quotas. Les        Roland A. Müller, directeur de l’Union     Thomas Zimmermann, responsable de
personnes concernées seraient tolé-        patronale suisse (UPS)                     la communication à l’Union syndicale
rées dans les entreprises comme les                                                   suisse (USS)
« intégrés du quota » et ne seraient
pas acceptées de la même façon par         « Un engagement payant puisque             elles. L’expérience nous montre que
le personnel, comme des collabora-         depuis 2012, quelque 94 000 per-           les incitations sur lesquelles les auto-
teurs à part entière. Un taux d’inté-      sonnes avec handicap (NB : chiffres        rités fédérales ont misé n’ont pas
gration imposé, combiné avec un            de la conférence des offices AI) ont       connu le succès. Il faut donc fixer
système bonus/malus, ne contribue-         pu garder leur emploi ou trouver un        des quotas », constate Thomas Zim-
rait pas à atteindre le but visé. De       nouveau poste », note Roland Müller,       mermann, responsable de la com-
telles dispositions n’auraient pas non     directeur de l’UPS. Pour l’organisa-       munication.
plus fait leurs preuves à l’étranger.      tion, ce succès grandissant atteste             La centrale n’a pas changé
      Introduire des quotas et des         de la crédibilité de l’engagement de       d’avis depuis le débat sur la 6e révi-
taxes de dédommagement revien-             l’économie.                                sion AI de 2010 et propose toujours
drait à instituer un impôt des em-                                                    que les entreprises de plus de
ployeurs. D’une part, certains d’entre     Arguments pour les quotas                  100 employé-e-s aient l’obligation
eux, par le genre de leur activité ou la   Pour l’Union syndicale suisse (USS),       d’engager 1 % de personnes avec
taille de leur entreprise, n’ont pas la    la politique fédérale dans les révi-       handicap. Ne pas respecter cette
possibilité d’intégrer des personnes       sions successives de l’AI revient à        injonction entraînerait le versement
avec handicap ; le malus serait donc       pratiquer la politique de l’autruche.      d’une taxe représentant une rente AI
pour eux un impôt inévitable. D’autre      En effet, on peut tous être d’accord       annuelle moyenne (env. 19 000 francs)
part, les employeurs seraient char-        avec la devise de la 6e révision de l’AI   pour financer des mesures de réa-
gés à eux seuls de la solution d’un        « La réadaptation prime la rente »,        daptation. « S’il est vrai que des pa-
problème qui concerne l’ensemble           mais à condition d’aller au-delà de        trons s’engagent déjà aujourd’hui
de la société.                             l’intention en faisant en sorte que les    dans ce domaine, ils sont malheu-
      L’UPS s’engage à soutenir les        personnes avec handicap trouvent           reusement rares. Se contenter de
entreprises dans leur volonté de gar-      un emploi. Or l’USS constate que ce        diminuer le nombre de rentes sans
der leurs employés en dépit de leurs       n’est pas le cas, loin s’en faut. « Si     assurer que les personnes privées
atteintes de santé, ou à les réengager.    l’on veut vraiment la réadaptation         de revenus puissent travailler revient
Avec la plateforme Compasso par            des personnes avec handicap, on            à les condamner à l’aide sociale.
exemple, qui relie les principaux ac-      doit aussi exhorter les employeurs à       Cela n’a aucun sens », conclut Tho-
teurs de l’intégration professionnelle.    créer des postes de travail pour           mas Zimmermann.      •
procap magazine 4/2017                                                                                                  11
Photo : Patrick Lüthy

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                                        t i o
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Rendez-vous

         A Dietikon,                      La première journée de travail de Carola Staubli
                                          chez Acer a été un enfer. Ravie d’avoir trouvé un
         l’entreprise                     emploi, elle avait toutefois très peur de ne pas être à
 informatique Acer                        la hauteur de ses nouvelles attributions. « Je n’y
  emploie plusieurs                       connaissais rien en ordinateurs et l’idée d’appeler
                                          des clients me terrorisait, surtout si quelqu’un écou-
    personnes avec                        tait », se rappelle-t-elle. Quelques années plus tôt,
     handicap, dont                       elle avait perdu son emploi dans la restauration suite
      Carola Staubli                      à de graves problèmes de dos. Après un long par-
                                          cours du combattant entre examens médicaux et
   arrivée parmi les                      contrats de travail à durée déterminée dénués de
     premières il y a                     toute perspective, les douleurs se sont intensifiées,
    douze ans. Une                        finissant par lui causer des troubles psychiques.
 histoire inspirante.                     Grâce à l’AI, elle a finalement pu suivre une forma-
                                          tion à l’école de commerce, laquelle impliquait un
                                          stage chez Acer. Hildegard Haas, sa supérieure et
                                          responsable du personnel, s’est battue auprès de la
                                          direction pour lui donner sa chance. « J’ai dû mener
                                          un vrai travail de persuasion, mais j’avais un bon
                                          pressentiment dès le départ. » Elle a pris la nouvelle
                                          collaboratrice sous son aile et l’a initiée à ses fonc-
                                          tions. Carola a rapidement gagné en assurance et
                                          sa crainte de faire des erreurs s’est dissipée. A la fin
                                          du stage, c’est tout naturellement qu’elle s’est vu
                                          proposer un poste fixe de responsable.
                                               « Aujourd’hui, je peux dire que Carola est une
                                          vraie perle pour l’entreprise et qu’elle a toute ma
                                          confiance », assure Hildegard Haas, qui a accompa-

»
                                          gné plusieurs intégrations professionnelles ces der-
       Carola Staubli                     nières années. Elle n’a connu presque que des ex-
       à propos...                        périences positives. « Je conseille à toutes les
                                          entreprises d’engager d’abord une personne. » Elle
Le temps : le repos du soir est un
­moment sacré pour moi.                   souligne qu’elle ne se sent pas seule face aux éven-
Le travail : c’est ce qui me porte, je
                                          tuelles difficultés : « Les institutions intermédiaires
travaille dans la meilleure entreprise.   comme l’AI offrent un réel soutien. Et ma vraie ré-
Le luxe : je n’en ai pas besoin.          compense, c’est de voir la joie dans les yeux des
                                          personnes qui ont réussi leur intégration. J’y puise
L’amitié : elle est très importante.
                                          ma motivation pour continuer. » L’état de santé de
L’amour : ma famille, mes chats et
mon travail.
                                          Carola Staubli s’est hélas détérioré. Et pourtant, elle
                                          affirme qu’elle va mieux aujourd’hui. « On a besoin
Les vacances : elles me demandent
un peu trop d’efforts, je préfère         de moi et je suis appréciée ici. Ça me donne de la
travailler.                               force, et l’équipe est ma deuxième famille. » Susi Mauderli

procap magazine 4/2017                                                                          13
Politique

« La Suisse peut mieux faire »
Journée importante le

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29 août dernier pour Inclu-
sion Handicap et les 25 or-
ganisations de défense des
droits des personnes avec
handicap, avec la remise
du rapport de la société
­civile suisse à l’ONU.
Marie-Christine Pasche

Comment vit-on aujourd’hui en
Suisse avec un handicap ? Pour ré-       Pascale Bruderer (au milieu) remet le rapport alternatif à T
                                                                                                    ­ heresia Degener (à g.),
pondre à cette question, Inclusion       présidente du Comité de l’ONU relatif aux droits des personnes handicapées.
Handicap (IH), la faîtière regroupant    La professeure allemande de droit et études transdisciplinaires handicap, née
                                         sans bras, prend le document avec le pied. L’ancienne conseillère fédérale
25 associations de défense des           ­Micheline Calmy-Rey et le conseiller national Christian Lohr (à dr.) font partie
droits des personnes avec handicap,       de la délégation suisse.
dont Procap, a établi un rapport
donnant pour la première fois en
Suisse une vue d’ensemble sur la         inclusive que la Suisse s’est engagée      professionnelle, l’accès à l’éducation
question. Le but ? Remettre au comi-     à concrétiser en signant la CDPH.          et à la formation. Par rapport au mar-
té ad hoc de l’ONU à Genève un rap-      Présent, le conseiller national Chris-     ché du travail, la conseillère aux
port dit alternatif concernant la mise   tian Lohr a noté que « la volonté poli-    Etats Pascale Bruderer, présidente
en œuvre de la Convention de l’ONU       tique manque pour vraiment avan-           de IH, a d’ailleurs déposé lors de la
sur les droits des personnes handi-      cer ». Deuxièmement, le rapport sou-       session d’automne des Chambres
capées, entrée en vigueur en 2014        ligne une conception encore très           fédérales, une intervention parle-
en Suisse. Ce document vient com-        ancrée, qui met l’accent sur les défi-     mentaire réclamant l’inscription dans
pléter le rapport déposé par le          ciences des personnes : « Nous de-         la loi d’une protection contre la dis-
Conseil fédéral l’an dernier, jugé       vons passer d’un système d’assis-          crimination. En ce qui concerne
« formaliste » et ne reflétant pas la    tance à la prise en compte des com-        l’école et la formation, il faut se tour-
réalité du terrain, telle que la         pétences », a souligné Micheline Calmy-    ner du côté des cantons. Plusieurs
constatent et la vivent les 25 asso-     Rey, ancienne conseillère fédérale         ont décrété l’école inclusive, et c’est
ciations de IH et leurs membres.         qui accompagnait la délégation à           bien, mais les moyens financiers et
« C’est un outil de base pour com-       l’ONU.                                     humains manquent encore trop sou-
mencer à travailler à tous les éche-                                                vent pour que des enfants vivant
lons politiques du pays, car nous        Nombreuses discriminations                 avec un handicap puissent suivre
n’allons pas attendre et ne rien         Le rapport établit quinze domaines         leur scolarité avec des camarades
faire », a annoncé Julien Neruda, di-    où ont été constatés un manque-            valides, au moins à temps partiel.
recteur de IH.                           ment à la CDPH. Une liste très di-              Au-delà     d’adaptations       très
                                         verse, qui va des barrières architec-      concrètes et essentielles pour l’inclu-
Une stratégie globale                    turales à la discrimination dans le        sion, le plus important concerne un
Deux principaux reproches sont           monde du travail, en passant par les       changement fondamental et culturel.
adressés aux autorités helvétiques :     obstacles encore existants à une           Comme a conclu Christian Lohr, lui-
premièrement un manque de straté-        école et à une formation inclusives.       même né sans bras et avec des
gie globale et cohérente, l’absence      Inclusion Handicap et ses associa-         jambes atrophiées : « Je préfère me
d’un plan d’action qui permettrait de    tions membres vont mettre l’accent         voir comme un apport à la société
vraiment mettre en œuvre la politique    ces prochains mois sur l’intégration       plutôt que comme un coût. »     •

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Quotidien

« Parfois, je me cogne »
Janka Reimmann a huit ans lorsqu’elle commence à                                     de guidage au sol, pourtant il arrive
                                                                                     encore qu’elles soient masquées par
perdre la vision, vraisemblablement des suites d’un                                  des chaises de restaurant ou des
­vaccin. Aujourd’hui, à 42 ans, sa vue résiduelle est de                             vélos, des voitures ou des camions.
 2 à 3 %. Depuis vingt ans, elle travaille comme serveuse                            Dans ces cas-là, je me dis qu’il est
                                                                                     important de rappeler sans cesse le
 au restaurant Blindekuh à Zurich, où l’on mange
                                                                                     rôle de ces lignes, que ce soit par un
 dans le noir. Janka Reimmann                                                        travail de sensibilisation à l’école,
                                                                                     auprès des parents ou dans les mé-
                                                                                     dias.
Pour aller travailler, je compte une      delhofen et Zurich. Elles disposent
heure de déplacement compliqué :          heureusement d’un système élaboré          Une aide technique bienvenue
quitter mon domicile vers 16 h,           de lignes de guidage, qui m’aident         Malheureusement ma vue ne cesse
prendre le bus pour la gare de Win-       infiniment à m’orienter. Mais dès qu’il    de se détériorer, et je me sens de
terthour, puis le train régional pour     y a de nouveaux chantiers ou que le        moins en moins à l’aise sur les trajets
Stadelhofen et encore le tram pour        bruit de la foule se fait trop impor-      que je ne connais pas. Si possible, je
Tiefenbrunnen. Je remonte ensuite la      tant, je perds encore mon sang-froid.      les parcours une première fois avec
rue d’un quartier calme et paisible de                                               une personne voyante, en essayant
la ville, pour arriver enfin au restau-   Des obstacles dangereux                    d’enregistrer toutes les informations.
rant Blindekuh où je travaille plu-       Les passants qui se trouvent sur           Il m’arrive aussi d’utiliser l’application
sieurs jours par semaine. Ce trajet,      mon chemin m’énervent, même si je          « Myway » en enregistrant des points
en pleine heure de pointe zurichoise,     sais qu’ils ne le font pas exprès. Si je   de référence qui me permettent de
est un véritable parcours du combat-      laisse mon chien à la maison et qu’il      retrouver mon chemin seule. Parfois,
tant pour mon chien Django et moi.        n’y a pas de lignes de guidage, je me      j’ai envie de me surpasser : quand la
Nous sommes tous deux extrême-            cogne parfois contre un obstacle,          bonne humeur est au rendez-vous,
ment soulagés quand nous arrivons         malgré ma canne. Il y a peu, je me         j’essaie de trouver seule un magasin
sains et saufs à destination.             suis blessée à l’épaule en heurtant        en particulier avec une application
                                          une barre d’acier.                         qui fournit des cartes d’orientation.
La canne à contrecœur                          Je pense que la plupart des           Je suis très fière quand la mission se
Enfant, je voyais encore à plus de
15 % et j’ai refusé pendant de nom-
                                          gens savent à quoi servent les lignes      termine bien ! •
breuses années d’utiliser une canne
blanche, même quand ma vue a
continué à se détériorer. Dès l’âge de
neuf ans, j’ai pris les transports en
commun de Stäfa à Zurich Altstetten
pour me rendre à l’école spécialisée
pour aveugles et malvoyants. Je pré-
férais me cogner partout plutôt que
d’utiliser la canne d’aveugle. Je vou-
lais à tout prix éviter que les gens
remarquent mes problèmes de vue.
Ce n’est que dix ans plus tard que
mon ego m’a laissé me servir de ce
moyen auxiliaire, et j’ai eu mon pre-
mier chien-guide à 22 ans.                Janka Reimmann
                                          trouve son chemin
                                                                                                                            Photo : SBS

     Depuis plusieurs années, Django      grâce à son chien,
et moi traversons presque tous les        sa canne et les
jours les gares de Winterthour, Sta-      lignes ­de guidage.

procap magazine 4/2017                                                                                                   15
Foto: Andi Weiland / Gesellschaftsbilder.de

                                              Il mondo del lavoro deve aprirsi
                                              L’accesso al mondo del lavoro rimane irto di ostacoli per le persone con disabilità.
                                              Quali sono i fattori che facilitano loro l’entrata o il reinserimento nella vita
                                              professionale? Franziska Stocker

                                              In Svizzera, le persone con disabilità    to delle condizioni di accesso al         del lavoro, la quota di persone disa-
                                              sono svantaggiate nel mondo del la-       mondo del lavoro per le persone con       bili è doppia rispetto a quella di per-
                                              voro e devono fare i conti con nume-      disabilità in Svizzera.                   sone normodotate. E benché nel
                                              rosi ostacoli. È quanto afferma il rap-                                             2008, nell’ambito della quinta revi-
                                              porto alternativo delle organizzazioni    Esclusi dal mondo del lavoro              sione dell’AI la Confederazione abbia
                                              delle persone con disabilità presen-      Secondo l’Ufficio federale di statisti-   posto l’accento sull’integrazione del-
                                              tato in estate all’ONU. Eppure, la        ca (UST), un quarto circa delle per-      le persone con disabilità nel mondo
                                              partecipazione alla vita professionale    sone in età lavorativa affette da disa-   del lavoro, non vi sono stati migliora-
                                              è fondamentale, non solo perché ga-       bilità e residenti in Svizzera sono       menti in tal senso.
                                              rantisce la propria sussistenza, ma       escluse dal mercato del lavoro. Que-
                                              anche perché è sinonimo di inclusio-      sta proporzione rasenta addirittura la    Difficile iniziare a lavorare
                                              ne e riconoscimento sociale. Le or-       metà se si tratta di disabilità gravi.    Le misure atte a favorire l’inserimento
                                              ganizzazioni delle persone con disa-      Complessivamente, tra coloro che          delle persone con disabilità nel mon-
                                              bilità esigono quindi un miglioramen-     non riescono a inserirsi nel mercato      do del lavoro, previste dalla legge sui

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Storie dal mondo del lavoro

Foto: Annika Möller è giornalista.        Preparare il reinserimento                  zienda in questione non può nemme-
­Collabora con vari quotidiani            Le persone che cercano di reinserirsi       no permetterselo.» Un’altra via per-
 ­tedeschi e scrive un blog sulla
                                          nella vita lavorativa dopo un incidente     corribile è quella delle quote, che
  sua vita professionale.
                                          o una malattia hanno il vantaggio, ri-      entrano in considerazione soprattut-
                                          spetto ai neodiplomati, di conoscere il     to per le grandi aziende, che per il
                                          mondo del lavoro e di poter contare         momento assumono solo raramente
disabili e dalle assicurazioni sociali    su un bagaglio di competenze profes-        persone con disabilità. Molte grandi
(ad es. dall’AI con i suoi provvedi-      sionali. «Nel caso di una riqualifica è     aziende si giustificano sostenendo
menti di integrazione), non sono suf-     importante poter attingere all’espe-        che in compenso non licenziano le
ficienti e non danno grandi risultati.    rienza professionale. Se il cambia-         persone che si ammalano. «È lode-
     Particolarmente difficile è la si-   mento è radicale, ad esempio se un          vole, certo, ma non basta», sostiene
tuazione dei giovani con problemi         giardiniere decide di diventare infor-      Boltshauser. «Le grandi aziende
psicologici o disabilità mentali che si   matico, deve iniziare da zero, e agli       avrebbero senz’altro la possibilità di
affacciano sul mercato del lavoro.        occhi del potenziale datore di lavoro è     offrire una chance a un maggior nu-
Durante il percorso scolastico e for-     un neofita», spiega Boltshauser. Qua-       mero di persone.»
mativo sono seguiti da professio-         lora si opti per una riqualifica profes-
nisti che attraverso strumenti come       sionale, egli consiglia di chiarirsi le     Sensibilizzazione e sostegno
la compensazione degli svantaggi          idee e assumersi le proprie responsa-       In molti casi i pregiudizi e la mancan-
tengono conto delle loro difficoltà,      bilità. «Se qualcuno si rivolge ai con-     za di conoscenze specifiche incido-
mentre nel mercato del lavoro pri-        sulenti per il reinserimento dell’AI sen-   no molto sulla difficoltà di integrare le
mario si ritrovano in balia di loro       za proposte concrete, essi tenderan-        persone con disabilità nel mondo del
stessi. «Si pretende che dall’oggi al     no a proporgli una formazione facil-        lavoro. Pertanto è importante sensi-
domani questi ragazzi siano in gra-       mente realizzabile, come quella             bilizzare i datori di lavoro in tal senso.
do di fornire da soli le prestazioni      commerciale.» Ciò gli permetterà di         Christine Hunziker, dell’agenzia di
che fino al giorno prima riuscivano a     avere un diploma in tasca, ma nessu-        mediazione lehrundmehr, si reca di-
svolgere solo con un sostegno ap-         na esperienza pratica, il che compli-       rettamente dai potenziali datori di la-
propriato», afferma Martin Boltshau-      cherà la ricerca di un posto di lavoro,     voro con i giovani in cerca d’impiego.
ser, avvocato e membro della dire-        specialmente con l’avanzare dell’età.       «È fondamentale che i giovani possa-
zione di Procap Svizzera. Boltshau-       «In qualsiasi caso è consigliabile se-      no presentarsi personalmente.» Nel
ser chiede che questi giovani siano       guire una formazione parallela all’im-      corso del colloquio personale i datori
seguiti sul lungo periodo, dapprima       piego, che al termine prevede il rila-      di lavoro possono così farsi un’idea
nella ricerca di un impiego e succes-     scio di un attestato di lavoro e offre      della persona che hanno davanti ed
sivamente sul lavoro, di preferenza       l’opportunità di rimanere nell’azienda      esplicitare i propri timori. «Noi cer-
sempre dalla stessa persona di rife-      formatrice», conclude Boltshauser.          chiamo di convincerli a tentare, co-
rimento. «Questi ragazzi devono                                                       minciando con l’offrire uno stage os-
poter fare affidamento su un interlo-     Grandi aziende sfuggenti                    servativo.» Molti datori di lavoro vor-
cutore che li sostenga prontamente        Boltshauser auspica un maggiore             rebbero avere un interlocutore per
anche qualora incontrino difficoltà       coinvolgimento da parte dei datori di       l’intera durata dell’occupazione. «Ri-
sul lavoro.»                              lavoro. «Gli esempi di datori di lavoro     teniamo che questa richiesta nei
     Gli uffici AI sono chiamati in       impegnati socialmente e che offrono         confronti dell’AI sia pertinente. Per-
causa. Infatti, molte persone con         un’opportunità alle persone con di-         metterebbe a determinati datori di
disabilità, anche quelle altamente        sabilità non mancano.» Si tratta però       lavoro di superare le paure di ritrovar-
qualificate, non trovano lavoro no-       di casi isolati, dettati dalla buona vo-    si da soli nei momenti di difficoltà»,
nostante un’intensa ricerca. Il servi-    lontà dei singoli. Manca una soluzio-       afferma Boltshauser. Il Servizio giuri-
zio di collocamento dell’AI è piut-       ne strutturale. «L’integrazione non         dico di Procap offre già ai datori di
tosto rudimentale e dopo sei mesi         può avvenire gratuitamente e non            lavoro una consulenza e-mail per tut-
interrompe le prestazioni anche se        può essere affidata esclusivamente          te le domande legate all’assunzione
non è stato trovato un impiego. Le        all’iniziativa individuale.»                di persone con disabilità e si mette
agenzie private colmano determi-                La Svizzera deve trovare soluzio-     inoltre a disposizione per organizzare
nate lacune nella consulenza, ma se       ni per sostenere e incentivare i datori     un colloquio informale tra datore di
i programmi di collocamento dura-
no più di sei mesi, i costi vanno a
                                          di lavoro. «Se una PMI assume una
                                          persona che fornisce prestazioni li-
                                                                                      lavoro e dipendente.         •
carico della persona che sta cer-         mitate devono esserle corrisposte           Il testo italiano è una versione leggermente abbre-
cando lavoro.                             misure compensative, altrimenti l’a-        viata dell’intervista originale.

procap magazine 4/2017                                                                                                            17
Incontro

Integrazione – un vantaggio per tutti
L’azienda informatica Acer di Dietikon dà lavoro a numerose persone con qualche
limitazione. Carola Staubli è stata la prima a essere assunta ed è rimasta. Una storia
di successo. Susi Mauderli

                                                                                      una perla per la nostra azienda e per
Foto : Patrick Lüthy

                                                                                      me una persona di grande fiducia.»
                                                                                      Negli ultimi anni Hildegard Haas ha
                                                                                      seguito l’integrazione in azienda di
                                                                                      altre persone con disabilità. Le sue
                                                                                      esperienze sono state quasi sempre
                                                                                      positive. «Consiglio a ogni azienda di
                                                                                      provare, iniziando con l’assumere
                                                                                      una persona.» Come datrice di lavo-
                                                                                      ro non è mai stata lasciata sola. «Le
                                                                                      istituzioni intermediarie come l’AI ci
                                                                                      sostengono veramente. E poi, quan-
                                                                                      do vedo il luccichio negli occhi dei
                                                                                      miei collaboratori, mi rendo conto
                                                                                      che l’integrazione è andata a buon
                                                                                      fine. Questo mi sprona a continuare
                                                                                      su questa strada.»
                                                                                            Purtroppo lo stato di salute di
                                                                                      Carola Staubli è peggiorato. Al mal di
                                                                                      schiena si è aggiunta una malattia
                                                                                      polmonare. Ciononostante, si sente
                                                                                      meglio oggi che in passato. «Qui
                                                                                      hanno bisogno di me, mi apprezzano
                                                                                      e questo mi questo mi incoraggia. In
Il primo giorno di lavoro presso Acer      so Acer. Hildegard Haas, responsa-         più i miei colleghi sono diventati la
è stato difficile per Carola Staubli.
Nonostante la soddisfazione di aver
                                           bile del personale presso Acer, ha
                                           percepito subito la tensione della sua
                                                                                      mia seconda famiglia.»   •

                                                                                      »
trovato un impiego, temeva di non          nuova collaboratrice. È stata lei a in-
essere all’altezza dei nuovi compiti.      sistere affinché la direzione del
«Non capivo nulla di computer. Tele-       l’azienda offrisse una chance a Caro-            Carola Staubli
fonare ai clienti mi spaventava. E an-     la Staubli: «Ho dovuto fare opera di             a proposito di …
cora di più l’idea che altre persone       convincimento, ma sentivo che sa-
mi sentissero», rammenta. Anni ad-         rebbe andata bene.» Grazie alla deli-      Tempo: potermi riposare la sera è
dietro aveva perso il suo impiego nel      catezza con cui la sua responsabile        sacrosanto.
campo della ristorazione per gravi         l’ha inserita nel nuovo ambito profes-     Lavoro: per me è fondamentale, la-
problemi alla schiena. Ne è seguita        sionale, nel giro di poco tempo Caro-      voro nella migliore azienda.
una lunga odissea con un’infinità di       la Staubli ha acquisito maggiore si-
                                                                                      Lusso: non ne ho bisogno.
accertamenti medici e una serie di         curezza nei propri mezzi e si è lascia-
impieghi temporanei senza prospet-         ta alle spalle la paura di sbagliare. La   Amicizia: è molto importante.
tive. I dolori sono peggiorati e sono      fiducia riposta in lei le ha dato corag-
                                                                                      Amore: la mia famiglia, i miei gatti, il
iniziati anche i problemi psicologici. A   gio. Al termine dello stage, nulla si
                                                                                      mio lavoro.
un certo punto, grazie all’aiuto dell’AI   opponeva più alla sua assunzione in
si è iscritta alla scuola di commercio     qualità di collaboratrice specialista.     Vacanze: faccio fatica ad andare in
e ha seguito uno stage pratico pres-       «Oggi posso affermare che Carola è         vacanza, preferisco lavorare.

18                                                                                                      procap magazine 4/2017
Service

                                         Danser à Lausanne
                                         Le Xoxo Club à Lausanne accueille
                                         à nouveau une soirée LaVIVA le
                                         9 décembre prochain, de 19 h à
                                         23 h. Si vous aimez danser, que
                                         vous viviez avec un handicap ou

                                                                                       Agenda
                                         non, ne manquez pas ce rendez-
                                         vous, cette soirée est unique dans
                                         l’année à Lausanne. La différence
                                         avec une soirée dansante clas-
                                         sique ? L’horaire, on y danse plus tôt
                                         qu’ailleurs. Procap contrôle la par-
                                         faite accessibilité des lieux aux per-
Tous à Lucerne pour                      sonnes avec handicap ou à mobilité
Swiss Handicap !                         réduite. Et sinon ? Aucune diffé-
Le salon Swiss Handicap, véritable       rence : l’ambiance est festive, la mu-
lieu de rencontre entre personnes        sique mixée par des DJs profession-
avec et sans handicap, se tiendra        nels et le bar est ouvert.
cette année les 1er et 2 décembre à
                                                                                   Un livre pour les 100 ans
Lucerne. Procap y tiendra de nou-
veau plusieurs stands, notamment                                                   Pro Senectute revient dans un bel
ceux de l’agence Procap Voyages et                                                 ouvrage sur un siècle d’histoire so-
du projet «gofit – Le fitness sans                                                 ciale en Suisse. Plus de 200 photos
obstacles », qui présenteront leurs                                                et des textes de Kurt Seifert font
offres. Le nouveau Centre de                                                       voyager les lecteurs à travers l’évo-
contact de Procap pour les ques-                                                   lution du « vieillir en Suisse ». On y
tions liées à la conduite automobile     Journée internationale                    réalise qu’il n’y a pas si longtemps,
et au handicap, «Driveswiss Handi-       des personnes handicapées                 l’espérance de vie moyenne en
cap by Procap », sera présent pour       Comme chaque année, Procap ap-            Suisse s’élevait à 57 ans pour les
la première fois, sur les stands         pelle ses sections et les personnes       femmes, 54 ans pour les hommes.
d’AMAG et de Kirchhoff Mobility AG.      intéressées à prendre part aux évé-       Des citoyens obligés de travailler
Les visiteurs pourront découvrir l’un    nement du 3 décembre, en organi-          jusqu’à la fin de leur vie puisque
des véhicules que nous avons adap-       sant des stands de rue ou d’autres        l’AVS n’existait pas. Le livre pré-
tés et obtenir toutes les informations   manifestations. Le slogan de cette        sente aussi des personnalités ayant
nécessaires sur l’achat et la trans-     journée internationale 2017 est: « Tra-   marqué l’histoire de Pro Senectute.
formation de véhicules, ainsi que sur    vail – Revenus – Autonomie ». Vous        Kurt Seifert a travaillé pendant
les aptitudes requises pour la           pouvez annoncer votre manifesta-          17 ans pour Pro Senectute, il est
conduite. Ils pourront par ailleurs      tion et commander des supports            aujourd’hui journaliste dans le do-
tester une voiture transformée avec      publicitaires sur le site                 maine des sciences sociales.
commande manuelle sur un par-            www.3decembre.ch, mais aussi télé-
                                                                                                            Photo : Olivia Heussler/clic.li

cours-test. Les membres de Procap        charger des informations générales
bénéficient d’un billet d’entrée gra-    concernant l’intégration sur le mar-
tuit pour le salon Swiss Handicap.       ché du travail. La Journée interna-
Vous le trouverez au dos de ce ma-       tionale des personnes handicapées
gazine.                                  est célébrée chaque année le 3 dé-
                                         cembre dans le but de sensibiliser
» Salon Swiss Handicap, 1 eter

2 décembre 2017, Horwerstrasse
                                         le grand public à la cause des per-
                                         sonnes avec handicap.
87, Lucerne. Pour plus d’informa-                                                  »  100 ans d’histoire, Pro Senectute
tions, consultez le site internet du
salon à l’adresse www.swiss-handi-
                                         »   www.3decembre.ch                      et la Suisse 1917 – 2017 »
                                                                                   Kurt ­Seifert, Ed. Pro Senectute,
cap.ch                                                                             2017. Commander sur
                                                                                   www.prosenectute.ch/fr/shop

procap magazine 4/2017                                                                                                                           19
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