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ACCÉDER AU MONDE DU TRAVAIL PAGE 6 L’emploi sans obstacles PAGINE 16 – 18 Parte italiana Photo : Patrick Lüthy i n e z es a onn g a rs ap m ur pe andic po ec h av 017 4/2 PAGE 12 Carola Staubli « L’intégration, une chance pour tous »
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Contenu Page 4 EN BREF ACCÉDER AU MONDE DU TRAVAIL Page 6 L’emploi sans obstacles Page 10 « Verbaliser les appréhensions » Page 11 Pour ou contre les quotas ? Photo : Patrick Lüthy Page 12 RENDEZ-VOUS Carola Staubli Page 14 POLITIQUE « La Suisse peut mieux faire » Page 15 QUOTIDIEN « Parfois, je me cogne » Pagina 16 PARTE ITALIANA SERVICE Page 19 Agenda Page 20 Conseil juridique et Procap bouge Page 22 Le mot de la fin : Tonia von Gunten Editorial Ouvrir les portes du monde du travail Franziska Stocker En Suisse, de nombreuses personnes avec handicap direction de rédaction souhaiteraient travailler mais ne trouvent pas d’emploi, confrontées à de multiples obstacles pour intégrer ou retrouver le marché du travail. Ce numéro du magazine examine les facteurs qui favorisent l’intégration profes- sionnelle. Des représentant-e-s des syndicats et des employeurs donnent leurs arguments pour ou contre l’instauration de quotas. Nicole Bertherin, de l’association Impulse, parle des éléments auxquels la direction comme le personnel d’une entreprise doivent prêter attention pour que l’intégration professionnelle réussisse, tandis que la section Rendez-vous présente Carola Staubli, qui a trouvé du soutien dans son environnement de travail au sein de l’entreprise Acer. Cette année, nous avons à nouveau le plaisir de pouvoir proposer aux membres de Procap une entrée gratuite au salon Swiss Handicap : le bon correspondant figure au dos de ce magazine. procap magazine 4/2017 3
En bref Amélioration pour les familles Le 1er janvier 2018, le Conseil fédé- ral augmentera le supplément pour soins intenses (SSI) pour les enfants lourdement handicapés soignés par leurs parents à la maison. Nombre de ces familles rencontrent des pro- P h o t o : Mo n i k a A b g o t t s p o blèmes financiers car les prestations actuelles des assurances sociales ne suffisent pas à compenser le vo- lume de soins et de prise en charge indispensables. La hausse du sup- plément leur donnera davantage de n moyens pour financer les presta- tions d’aide les plus utiles. Les fa- milles percevant déjà un supplément pour soins intenses n’ont aucune démarche particulière à effectuer ; il sera automatiquement augmenté en 2018. La deuxième nouveauté concerne les enfants qui, en plus du Une grande joie pour Nathan supplément pour soins intenses, perçoivent aussi une contribution d’assistance. Puisque le SSI ne sera Dans le dernier numéro du magazine, nous vous plus déduit de la contribution d’as- sistance à partir de 2018, les fa- avions présenté Nathan Peter, jeune sportif de milles bénéficieront d’une hausse 11 ans avec handicap parfaitement intégré dans sensible des heures d’assistance. son club de gymnastique local. Cette place en Procap conseille aux personnes concernées de vérifier à partir de une du magazine Procap lui a procuré une joie in- 2018 si la modification a été appli- tense. Il a distribué des exemplaires à tous ses quée et, dans le cas contraire, de camarades de classe, et son institutrice a affiché contacter l’office AI compétent. Le le reportage et les photos dans le foyer de l’école, Centre régional de conseils en assu- rances sociales de Procap peut les où on le voit poser fièrement ici. [sm] aider en cas de difficultés. [fs] Enfin une assurance plus juste Le 1er janvier 2018, le Conseil fédéral introduira un vaillant à temps partiel de percevoir une rente plus éle- nouveau modèle de calcul du degré d’invalidité des vée. Les rentes en cours seront adaptées d’office par personnes travaillant à temps partiel, une modification les offices AI. De nombreuses personnes avec handi- pour laquelle Procap s’est battue en déposant un re- cap ne percevaient aucune rente AI car la méthode de cours devant la Cour européenne des droits de calcul discriminatoire leur attribuait un degré AI infé- l’homme de Strasbourg. Cette décision met un terme rieur à 40%. Certain-e-s pourraient y avoir droit désor- à la discrimination frappant depuis longtemps les mais : Procap les invite à prendre contact avec leur of- femmes travaillant à temps partiel et améliorera l’équi- fice AI dès début janvier. Les personnes concernées libre entre vie de famille et vie professionnelle. Le nou- peuvent aussi s’adresser aux Centres de conseil en veau modèle de calcul permettra aux personnes tra- assurances sociales régionaux de Procap. [fs] 4 procap magazine 4/2017
En bref Aide à la mobilité individuelle Photo : Procap Genève Depuis peu, Procap propose les services d’un Centre de contact dé- dié à la conduite automobile avec un handicap, qui encadre la procé- dure d’acquisition de l’aptitude à conduire et conseille lors de l’achat et de la transformation de véhicules. Il soutient aussi l’organisation de cours dans toute la Suisse pour ap- prendre aux moniteurs et monitrices de conduite à former les personnes avec handicap. La création de ce Centre est le fruit de la coopération entre Procap et la société Driveswiss, qui a initié en 2013 une formation de moniteurs et moni- trices de conduite spécialisé-e-s pour les automobilistes en situation de handicap avec son programme Prestation de mime au stand de Procap Genève. « Driveswiss Handicap ». L’offre doit être étendue bientôt à la Suisse ro- mande. [fs] Journée nationale des sections Le 7 octobre, de nombreuses sections Procap sont al- lées à la rencontre de la population dans leur région. Photo : Anita Huber L’événement s’était tenu exclusivement en Suisse ro- mande en 2015 et 2016, cette année plusieurs sections de Suisse alémanique y ont également pris part. Avec le slogan « Travailler – un droit pour tous », les membres et collaborateurs-trices des sections ont sensibilisé les pas- sants aux défis liés à l’intégration professionnelle des per- Rosalina Aleixo en plein interview. sonnes avec handicap. Ils leur ont également présenté leurs activités régionales, dans le conseil en assurances Premier « Prix Suisse d’Art Brut » En octobre, Olten a accueilli une ex- sociales, le sport ou les loisirs. [fs] position nationale temporaire intitu- lée « Aare brut », présentant au pu- blic les œuvres retenues pour La SSR développe son programme accessible concourir au premier « Prix Suisse d’Art brut ». Un événement organisé Victoire pour les organisations de aujourd’hui. L’offre de pro- pour favoriser l’inclusion dans le do- personnes vivant avec un handi- grammes en audiodescription maine artistique. Un jury de profes- cap de la vue ou de l’ouïe, qui passera de 420 à 900 heures, sionnels a remis ce prix pour la pre- viennent de conclure un nouvel et celle en langue des signes de mière fois dans le cadre de l’exposi- accord avec la SSR élargissant 440 à 1000 heures. tion. Il a été décerné à Rosalina les offres en langue des signes, L’accès sans obstacles aux Aleixo, une artiste de 50 ans qui sous-titrées et en audiodescrip- programmes de la SSR répond réalise ses œuvres au sein de l’Ate- tion. Il sera mis progressivement aux exigences de la Convention lier Creahm de Fribourg, spéciale- en œuvre de 2018 à 2022 : à des Nations Unies relative aux ment dédié aux personnes atteintes cette date, 80 % des émissions droits des personnes handica- d’un handicap mental. Procap était seront sous-titrées, contre 50 % pées. [IH/fs] partenaire de l’événement. [fs] procap magazine 4/2017 5
Accéder au monde du travail L’emploi sans obstacles La route menant au marché du travail reste encore un parcours du combattant. Comment aider les personnes avec handicap à entrer dans le monde du travail ? Franziska Stocker En Suisse, les personnes avec handicap gration professionnelle des personnes qui veulent accéder au marché du travail avec handicap l’une de ses priorités avec sont confrontées à de multiples obstacles, la cinquième révision de l’AI en 2008, ces parfois graves. C’est ce qui ressort du chiffres n’ont pas évolué depuis. rapport alternatif des organisations de Non seulement l’accès au marché du personnes avec handicap, remis cet été travail est difficile pour les personnes avec à l’ONU (voir p. 14). Or participer à la vie handicap, mais lorsqu’elles trouvent un professionnelle n’est pas seulement emploi, il s’agit souvent de postes à fondamental pour subvenir aux besoins temps partiel, à responsabilités limitées, vitaux, c’est aussi un moyen d’intégration parfois réglés par des contrats de travail sociale et de reconnaissance de la so- précaires. Près de trois quarts des per- ciété – raison pour laquelle l’amélioration sonnes avec handicap actives sont de l’accès au monde du travail en Suisse confrontées à des limitations liées aux pour les personnes avec handicap figure types de tâches effectuées, au trajet et à au rang des principales revendications l’accès au lieu de travail, au temps de tra- des organisations qui les défendent. vail ou aux perspectives professionnelles. Un accès difficile Obstacles pour les jeunes Selon l’Office fédéral de la statistique, Si la loi sur l’égalité pour les handicapés près d’un quart des personnes avec han- et les assurances sociales – comme l’AI dicap en âge de travailler, et près de la et ses différentes mesures d’intégration moitié des personnes avec un handicap par exemple – proposent des approches lourd, sont aujourd’hui exclues du monde encourageant l’intégration professionnelle professionnel en Suisse. Globalement, la des personnes avec handicap, celles-ci part de la population n’ayant pas accès restent insuffisantes et peu efficaces. au marché du travail est deux fois plus La situation est particulièrement diffi- élevée chez les personnes avec handicap cile pour les jeunes atteints d’un handicap que chez les personnes sans handicap. psychique ou mental qui souhaitent entrer Même si la Confédération a fait de l’inté- dans la vie active. Alors qu’à l’école et durant leur formation, ils sont souvent Anna Spindelndreier (à g.) est photographe accompagnés par des spécialistes, cette indépendante et rédactrice photo. aide est inexistante sur le marché du tra- procap magazine 4/2017 7
Accéder au monde du travail vail primaire. « On attend de ces jeunes par des prestataires privés, ces pro- que, du jour au lendemain et sans sou- grammes de placement allant au-delà de tien, ils réalisent la même performance six mois doivent généralement être finan- qu’ils accomplissaient en étant aidés », cés par les bénéficiaires eux-mêmes. explique Martin Boltshauser, membre de « Cette situation est insatisfaisante. Les la direction de Procap Suisse. L’avocat conseils doivent durer plus longtemps et appelle à un accompagnement de plus être plus complets », souligne Martin longue durée pour ces jeunes lors de la Boltshauser. recherche d’emploi puis sur leur lieu de travail, idéalement par la personne qui les Puiser dans son expérience prenait déjà en charge. « Cette personne Les personnes qui cherchent à réintégrer de confiance pourrait aussi offrir son aide le monde professionnel après un accident ou une maladie ont l’avantage de en cas de difficultés sur le lieu de travail. » connaître déjà le monde du travail et de Une société de la performance pouvoir recourir à leurs compétences pro- Le marché du travail actuel exige perfor- fessionnelles. « En cas de réorientation, il mance, rapidité, flexibilité et mobilité. En est important de pouvoir s’appuyer un cette ère de mondialisation et de numéri- maximum sur son expérience profession- sation, les tâches simples sont délocali- nelle. Une personne qui change du tout sées ou tendent à disparaître – une situa- au tout, par exemple de jardinière à colla- » tion particulièrement désavantageuse boratrice informatique, doit recommencer à zéro, et son em- ployeur potentiel la En cas de réorientation, il est important de verra comme une no- pouvoir s’appuyer un maximum sur son vice dans le métier », expérience professionnelle. » poursuit Martin Boltshauser. « Je re- pour les personnes atteintes d’un handi- commanderais à quelqu’un ayant travaillé cap mental et psychique, qui ont précisé- comme infirmier, mais qui ne peut plus ment besoin de ce genre de postes. « Ces rester debout à cause d’une maladie, de emplois vont devenir de plus en plus chercher un travail dans le secteur des rares », affirme Martin Boltshauser. soins, par exemple au niveau administra- Les offices AI doivent réagir face à tif, où ses connaissances seront un l’impossibilité de trouver un travail pour de atout. » nombreuses personnes avec handicap, Lors de la réorientation (voir aussi même qualifiées et en dépit de recherches p. 20), l’avocat de Procap conseille d’être intensives. L’aide au placement proposée proactif : par exemple, faire appel à un par l’AI est souvent rudimentaire et prend service privé d’orientation professionnelle. fin après six mois, même si la personne Cela permet d’être bien préparé avant de n’a toujours pas trouvé d’emploi. Si cer- se rendre à l’office AI. « Si la personne ne taines lacunes au niveau des conseils se présente pas avec ses propres propo- pour la recherche d’emploi sont comblées sitions, les conseillers AI ont tendance à 8 procap magazine 4/2017
Accéder au monde du travail suggérer des formations faciles d’accès, tin Boltshauser. « Les grandes entreprises comme employé-e de commerce. » Elle se ont tout à fait les moyens de donner une retrouve alors certes avec un diplôme en chance à davantage de personnes. » poche, mais sans la moindre expérience pratique, ce qui complique la recherche Sensibilisation et soutien d’emploi, en particulier en fonction de Si l’intégration des personnes avec handi- l’âge. « Il est préférable de suivre une for- cap piétine à ce point, c’est souvent à mation en cours d’emploi au sein d’une cause de préjugés ou de méconnais- entreprise. La personne reçoit un certificat sances – d’où l’importance de sensibiliser de travail et a la possibilité de rester dans les employeurs. Christine Hunziker, coach la structure », explique-t-il. professionnelle, va à la rencontre d’em- ployeurs potentiels avec des jeunes en re- Appel aux grandes entreprises cherche d’emploi. « Le plus important est Martin Boltshauser souhaiterait un enga- que le jeune puisse se présenter lui- gement plus marqué de la part des entre- même. » Pour elle, cette discussion di- » prises. Bien sûr on trouve de très bons recte permet à l’employeur de se forger exemples d’employeurs engagés socialement qui donnent une chance aux personnes avec han- Les grandes entreprises ont les dicap, mais « ce sont des cas iso- moyens de donner une chance à lés reposant sur la bonne volon- davantage de personnes. » té. » Il déplore le manque de solu- tions structurelles : « L’intégration ne se fait pas gratuitement. Nous ne pou- sa propre idée du candidat et de verbali- vons accepter que cette intégration pro- ser ses craintes. « Nous essayons de fessionnelle ne soit possible que si l’em- convaincre l’employeur de faire un pre- ployeur s’engage bénévolement. » mier essai, par exemple en laissant le A ses yeux, la Suisse doit trouver des jeune venir repérer les lieux. » Les em- solutions qui soutiennent et motivent les ployeurs souhaiteraient avoir un interlocu- employeurs. « Une PME qui engage une teur pendant toute la durée de l’em- personne moins performante doit bénéfi- bauche. « Nous comprenons cette situa- cier de certaines compensations, sans tion et lançons un appel à l’AI. Certains quoi elle risque de ne pas pouvoir se le employeurs auraient ainsi moins peur de permettre. » Le concept de quotas est une se retrouver seuls face à une situation dif- autre piste à suivre (voir aussi p. 11). ficile », conclut Martin Boltshauser. Le Ser- Ceux-ci ciblent surtout les grandes entre- vice juridique de Procap offre d’ores et prises, encore peu engagées dans la dé- déjà des conseils par e-mail aux em- marche de recrutement de personnes ployeurs ayant des questions sur l’em- avec handicap. Beaucoup arguent bauche de personnes avec handicap. qu’elles gardent les postes du personnel Procap peut par ailleurs organiser une en arrêt maladie. « C’est tout à leur hon- séance de conseils informelle avec les neur, mais ça ne suffit pas », précise Mar- potentiels employeurs et employés. • procap magazine 4/2017 9
Accéder au monde du travail « Verbaliser les appréhensions » Nicole Bertherin, de l’association Impulse, sait ce dont vail. Elles doivent aussi être conscientes d’une chose : c’est à les employeurs et les personnes avec handicap ont be- elles – dans une logique d’auto-prise soin pour une intégration réussie sur le marché du travail en charge – de communiquer leurs primaire. Interview : Barbara Spycher besoins. En effet, savoir quels moyens auxiliaires une collaboratrice malvoyante devra utiliser, par exemple, ne relève pas de la respon- Quelles sont les principales diffi- sabilité de l’employeur. cultés rencontrées par les em- Les personnes avec handicap ployeurs lors de l’embauche de ont par ailleurs besoin d’être encou- personnes avec handicap ? ragées. Beaucoup versent dans l’au- Nicole Bertherin : Si la communica- tostigmatisation et la position « De tion est insuffisante, l’employeur toute façon, je ne trouverai rien ». Il Photo : p peut être confronté à une équipe qui est important que quelqu’un déve- ne soutient pas l’embauche d’une loppe avec elles un nouveau point de d personne avec handicap. Il suffit vue basé sur leurs ressources plutôt « alors d’un détail – un retard par que sur leurs faiblesses. Elles ont exemple – pour engendrer des ré- besoin de quelqu’un qui croit en flexions telles que « J’en étais sûr-e ! » elles, même en cas d’échec. ou « Voilà, les problèmes com- L’insertion peut mencent ! ». L’essentiel est donc Qui peut le mieux remplir ce rôle ? d’assurer une bonne communica- prendre du Une personne avec qui elles se sen- tion, à des niveaux très divers. temps, mais si la tent en confiance. Quelqu’un qui personne reçoit peut offrir un accompagnement à Qu’entendez-vous par « bonne long terme, un coach professionnel le soutien communication » ? ou un mentor par exemple. Quand Elle consiste à verbaliser les attentes, adéquat, les on a été évalué-e pendant des an- les appréhensions et les incertitudes. chances de nées en fonction de ses déficits, les Cela demande du courage, mais il réussite sont réflexes ne s’effacent pas en deux faut à tout prix éviter les non-dits. Si mois de coaching. Mon expérience employeur et collaborateurs par- très bonnes. » du mentorat m’a appris que l’inser- viennent à exprimer leurs peurs, [Nicole Bertherin] tion peut prendre du temps, parfois leurs limites, ce qu’il trouve rédhibi- même plus de deux ans. Mais si la toire, c’est comme une pierre pré- personne s’accroche et reçoit le cieuse : une fois qu’on l’a décou- soutien adéquat, les chances de verte, un éventail de possibilités s’ouvre. avec handicap sont infiniment pré- cieuses. Il leur faut aussi un centre réussite sont très bonnes. • de contact centralisé où s’adresser De quoi les employeurs ont-ils be- en cas de question ou de difficulté soin lorsqu’ils souhaitent donner liée au droit du travail ou à des situa- une chance aux personnes avec tions délicates dans lesquelles ils se handicap ? Ils ont besoin d’informations, pas sentent démunis. » L’association Impulse à Bâle décerne son label «iPunkt » aux uniquement celles que l’on trouve Et de quoi les personnes avec entreprises embauchant des per- dans des brochures, mais des infor- handicap ont-elles besoin ? sonnes avec handicap. Impulse mations de première main. Les expé- De connaissances d’experts concer- propose également des offres de riences d’employeurs d’autres sec- nant leur état de santé et les besoins mentorat et de coaching aux teurs qui ont engagé des personnes que celui-ci génère sur le lieu de tra- personnes avec handicap. 10 procap magazine 4/2017
Accéder au monde du travail Pour ou contre les quotas ? Instaurer l’obligation d’en- gager des personnes avec handicap dans les grandes entreprises divise les élus fédéraux, comme les res- ponsables des organisa- tions du monde du travail. Marie-Christine Pasche Voici les principaux arguments des faîtières patronale et syndicale. Arguments contre les quotas L’Union patronale suisse (UPS) re- jette l’introduction de quotas. Les Roland A. Müller, directeur de l’Union Thomas Zimmermann, responsable de personnes concernées seraient tolé- patronale suisse (UPS) la communication à l’Union syndicale rées dans les entreprises comme les suisse (USS) « intégrés du quota » et ne seraient pas acceptées de la même façon par « Un engagement payant puisque elles. L’expérience nous montre que le personnel, comme des collabora- depuis 2012, quelque 94 000 per- les incitations sur lesquelles les auto- teurs à part entière. Un taux d’inté- sonnes avec handicap (NB : chiffres rités fédérales ont misé n’ont pas gration imposé, combiné avec un de la conférence des offices AI) ont connu le succès. Il faut donc fixer système bonus/malus, ne contribue- pu garder leur emploi ou trouver un des quotas », constate Thomas Zim- rait pas à atteindre le but visé. De nouveau poste », note Roland Müller, mermann, responsable de la com- telles dispositions n’auraient pas non directeur de l’UPS. Pour l’organisa- munication. plus fait leurs preuves à l’étranger. tion, ce succès grandissant atteste La centrale n’a pas changé Introduire des quotas et des de la crédibilité de l’engagement de d’avis depuis le débat sur la 6e révi- taxes de dédommagement revien- l’économie. sion AI de 2010 et propose toujours drait à instituer un impôt des em- que les entreprises de plus de ployeurs. D’une part, certains d’entre Arguments pour les quotas 100 employé-e-s aient l’obligation eux, par le genre de leur activité ou la Pour l’Union syndicale suisse (USS), d’engager 1 % de personnes avec taille de leur entreprise, n’ont pas la la politique fédérale dans les révi- handicap. Ne pas respecter cette possibilité d’intégrer des personnes sions successives de l’AI revient à injonction entraînerait le versement avec handicap ; le malus serait donc pratiquer la politique de l’autruche. d’une taxe représentant une rente AI pour eux un impôt inévitable. D’autre En effet, on peut tous être d’accord annuelle moyenne (env. 19 000 francs) part, les employeurs seraient char- avec la devise de la 6e révision de l’AI pour financer des mesures de réa- gés à eux seuls de la solution d’un « La réadaptation prime la rente », daptation. « S’il est vrai que des pa- problème qui concerne l’ensemble mais à condition d’aller au-delà de trons s’engagent déjà aujourd’hui de la société. l’intention en faisant en sorte que les dans ce domaine, ils sont malheu- L’UPS s’engage à soutenir les personnes avec handicap trouvent reusement rares. Se contenter de entreprises dans leur volonté de gar- un emploi. Or l’USS constate que ce diminuer le nombre de rentes sans der leurs employés en dépit de leurs n’est pas le cas, loin s’en faut. « Si assurer que les personnes privées atteintes de santé, ou à les réengager. l’on veut vraiment la réadaptation de revenus puissent travailler revient Avec la plateforme Compasso par des personnes avec handicap, on à les condamner à l’aide sociale. exemple, qui relie les principaux ac- doit aussi exhorter les employeurs à Cela n’a aucun sens », conclut Tho- teurs de l’intégration professionnelle. créer des postes de travail pour mas Zimmermann. • procap magazine 4/2017 11
Photo : Patrick Lüthy n , t i o g r a c e t é a n ’ i n ch us L e t o un our p
Rendez-vous A Dietikon, La première journée de travail de Carola Staubli chez Acer a été un enfer. Ravie d’avoir trouvé un l’entreprise emploi, elle avait toutefois très peur de ne pas être à informatique Acer la hauteur de ses nouvelles attributions. « Je n’y emploie plusieurs connaissais rien en ordinateurs et l’idée d’appeler des clients me terrorisait, surtout si quelqu’un écou- personnes avec tait », se rappelle-t-elle. Quelques années plus tôt, handicap, dont elle avait perdu son emploi dans la restauration suite Carola Staubli à de graves problèmes de dos. Après un long par- cours du combattant entre examens médicaux et arrivée parmi les contrats de travail à durée déterminée dénués de premières il y a toute perspective, les douleurs se sont intensifiées, douze ans. Une finissant par lui causer des troubles psychiques. histoire inspirante. Grâce à l’AI, elle a finalement pu suivre une forma- tion à l’école de commerce, laquelle impliquait un stage chez Acer. Hildegard Haas, sa supérieure et responsable du personnel, s’est battue auprès de la direction pour lui donner sa chance. « J’ai dû mener un vrai travail de persuasion, mais j’avais un bon pressentiment dès le départ. » Elle a pris la nouvelle collaboratrice sous son aile et l’a initiée à ses fonc- tions. Carola a rapidement gagné en assurance et sa crainte de faire des erreurs s’est dissipée. A la fin du stage, c’est tout naturellement qu’elle s’est vu proposer un poste fixe de responsable. « Aujourd’hui, je peux dire que Carola est une vraie perle pour l’entreprise et qu’elle a toute ma confiance », assure Hildegard Haas, qui a accompa- » gné plusieurs intégrations professionnelles ces der- Carola Staubli nières années. Elle n’a connu presque que des ex- à propos... périences positives. « Je conseille à toutes les entreprises d’engager d’abord une personne. » Elle Le temps : le repos du soir est un moment sacré pour moi. souligne qu’elle ne se sent pas seule face aux éven- Le travail : c’est ce qui me porte, je tuelles difficultés : « Les institutions intermédiaires travaille dans la meilleure entreprise. comme l’AI offrent un réel soutien. Et ma vraie ré- Le luxe : je n’en ai pas besoin. compense, c’est de voir la joie dans les yeux des personnes qui ont réussi leur intégration. J’y puise L’amitié : elle est très importante. ma motivation pour continuer. » L’état de santé de L’amour : ma famille, mes chats et mon travail. Carola Staubli s’est hélas détérioré. Et pourtant, elle affirme qu’elle va mieux aujourd’hui. « On a besoin Les vacances : elles me demandent un peu trop d’efforts, je préfère de moi et je suis appréciée ici. Ça me donne de la travailler. force, et l’équipe est ma deuxième famille. » Susi Mauderli procap magazine 4/2017 13
Politique « La Suisse peut mieux faire » Journée importante le Photo : Inclusion Handicap 29 août dernier pour Inclu- sion Handicap et les 25 or- ganisations de défense des droits des personnes avec handicap, avec la remise du rapport de la société civile suisse à l’ONU. Marie-Christine Pasche Comment vit-on aujourd’hui en Suisse avec un handicap ? Pour ré- Pascale Bruderer (au milieu) remet le rapport alternatif à T heresia Degener (à g.), pondre à cette question, Inclusion présidente du Comité de l’ONU relatif aux droits des personnes handicapées. Handicap (IH), la faîtière regroupant La professeure allemande de droit et études transdisciplinaires handicap, née sans bras, prend le document avec le pied. L’ancienne conseillère fédérale 25 associations de défense des Micheline Calmy-Rey et le conseiller national Christian Lohr (à dr.) font partie droits des personnes avec handicap, de la délégation suisse. dont Procap, a établi un rapport donnant pour la première fois en Suisse une vue d’ensemble sur la inclusive que la Suisse s’est engagée professionnelle, l’accès à l’éducation question. Le but ? Remettre au comi- à concrétiser en signant la CDPH. et à la formation. Par rapport au mar- té ad hoc de l’ONU à Genève un rap- Présent, le conseiller national Chris- ché du travail, la conseillère aux port dit alternatif concernant la mise tian Lohr a noté que « la volonté poli- Etats Pascale Bruderer, présidente en œuvre de la Convention de l’ONU tique manque pour vraiment avan- de IH, a d’ailleurs déposé lors de la sur les droits des personnes handi- cer ». Deuxièmement, le rapport sou- session d’automne des Chambres capées, entrée en vigueur en 2014 ligne une conception encore très fédérales, une intervention parle- en Suisse. Ce document vient com- ancrée, qui met l’accent sur les défi- mentaire réclamant l’inscription dans pléter le rapport déposé par le ciences des personnes : « Nous de- la loi d’une protection contre la dis- Conseil fédéral l’an dernier, jugé vons passer d’un système d’assis- crimination. En ce qui concerne « formaliste » et ne reflétant pas la tance à la prise en compte des com- l’école et la formation, il faut se tour- réalité du terrain, telle que la pétences », a souligné Micheline Calmy- ner du côté des cantons. Plusieurs constatent et la vivent les 25 asso- Rey, ancienne conseillère fédérale ont décrété l’école inclusive, et c’est ciations de IH et leurs membres. qui accompagnait la délégation à bien, mais les moyens financiers et « C’est un outil de base pour com- l’ONU. humains manquent encore trop sou- mencer à travailler à tous les éche- vent pour que des enfants vivant lons politiques du pays, car nous Nombreuses discriminations avec un handicap puissent suivre n’allons pas attendre et ne rien Le rapport établit quinze domaines leur scolarité avec des camarades faire », a annoncé Julien Neruda, di- où ont été constatés un manque- valides, au moins à temps partiel. recteur de IH. ment à la CDPH. Une liste très di- Au-delà d’adaptations très verse, qui va des barrières architec- concrètes et essentielles pour l’inclu- Une stratégie globale turales à la discrimination dans le sion, le plus important concerne un Deux principaux reproches sont monde du travail, en passant par les changement fondamental et culturel. adressés aux autorités helvétiques : obstacles encore existants à une Comme a conclu Christian Lohr, lui- premièrement un manque de straté- école et à une formation inclusives. même né sans bras et avec des gie globale et cohérente, l’absence Inclusion Handicap et ses associa- jambes atrophiées : « Je préfère me d’un plan d’action qui permettrait de tions membres vont mettre l’accent voir comme un apport à la société vraiment mettre en œuvre la politique ces prochains mois sur l’intégration plutôt que comme un coût. » • 14 procap magazine 4/2017
Quotidien « Parfois, je me cogne » Janka Reimmann a huit ans lorsqu’elle commence à de guidage au sol, pourtant il arrive encore qu’elles soient masquées par perdre la vision, vraisemblablement des suites d’un des chaises de restaurant ou des vaccin. Aujourd’hui, à 42 ans, sa vue résiduelle est de vélos, des voitures ou des camions. 2 à 3 %. Depuis vingt ans, elle travaille comme serveuse Dans ces cas-là, je me dis qu’il est important de rappeler sans cesse le au restaurant Blindekuh à Zurich, où l’on mange rôle de ces lignes, que ce soit par un dans le noir. Janka Reimmann travail de sensibilisation à l’école, auprès des parents ou dans les mé- dias. Pour aller travailler, je compte une delhofen et Zurich. Elles disposent heure de déplacement compliqué : heureusement d’un système élaboré Une aide technique bienvenue quitter mon domicile vers 16 h, de lignes de guidage, qui m’aident Malheureusement ma vue ne cesse prendre le bus pour la gare de Win- infiniment à m’orienter. Mais dès qu’il de se détériorer, et je me sens de terthour, puis le train régional pour y a de nouveaux chantiers ou que le moins en moins à l’aise sur les trajets Stadelhofen et encore le tram pour bruit de la foule se fait trop impor- que je ne connais pas. Si possible, je Tiefenbrunnen. Je remonte ensuite la tant, je perds encore mon sang-froid. les parcours une première fois avec rue d’un quartier calme et paisible de une personne voyante, en essayant la ville, pour arriver enfin au restau- Des obstacles dangereux d’enregistrer toutes les informations. rant Blindekuh où je travaille plu- Les passants qui se trouvent sur Il m’arrive aussi d’utiliser l’application sieurs jours par semaine. Ce trajet, mon chemin m’énervent, même si je « Myway » en enregistrant des points en pleine heure de pointe zurichoise, sais qu’ils ne le font pas exprès. Si je de référence qui me permettent de est un véritable parcours du combat- laisse mon chien à la maison et qu’il retrouver mon chemin seule. Parfois, tant pour mon chien Django et moi. n’y a pas de lignes de guidage, je me j’ai envie de me surpasser : quand la Nous sommes tous deux extrême- cogne parfois contre un obstacle, bonne humeur est au rendez-vous, ment soulagés quand nous arrivons malgré ma canne. Il y a peu, je me j’essaie de trouver seule un magasin sains et saufs à destination. suis blessée à l’épaule en heurtant en particulier avec une application une barre d’acier. qui fournit des cartes d’orientation. La canne à contrecœur Je pense que la plupart des Je suis très fière quand la mission se Enfant, je voyais encore à plus de 15 % et j’ai refusé pendant de nom- gens savent à quoi servent les lignes termine bien ! • breuses années d’utiliser une canne blanche, même quand ma vue a continué à se détériorer. Dès l’âge de neuf ans, j’ai pris les transports en commun de Stäfa à Zurich Altstetten pour me rendre à l’école spécialisée pour aveugles et malvoyants. Je pré- férais me cogner partout plutôt que d’utiliser la canne d’aveugle. Je vou- lais à tout prix éviter que les gens remarquent mes problèmes de vue. Ce n’est que dix ans plus tard que mon ego m’a laissé me servir de ce moyen auxiliaire, et j’ai eu mon pre- mier chien-guide à 22 ans. Janka Reimmann trouve son chemin Photo : SBS Depuis plusieurs années, Django grâce à son chien, et moi traversons presque tous les sa canne et les jours les gares de Winterthour, Sta- lignes de guidage. procap magazine 4/2017 15
Foto: Andi Weiland / Gesellschaftsbilder.de Il mondo del lavoro deve aprirsi L’accesso al mondo del lavoro rimane irto di ostacoli per le persone con disabilità. Quali sono i fattori che facilitano loro l’entrata o il reinserimento nella vita professionale? Franziska Stocker In Svizzera, le persone con disabilità to delle condizioni di accesso al del lavoro, la quota di persone disa- sono svantaggiate nel mondo del la- mondo del lavoro per le persone con bili è doppia rispetto a quella di per- voro e devono fare i conti con nume- disabilità in Svizzera. sone normodotate. E benché nel rosi ostacoli. È quanto afferma il rap- 2008, nell’ambito della quinta revi- porto alternativo delle organizzazioni Esclusi dal mondo del lavoro sione dell’AI la Confederazione abbia delle persone con disabilità presen- Secondo l’Ufficio federale di statisti- posto l’accento sull’integrazione del- tato in estate all’ONU. Eppure, la ca (UST), un quarto circa delle per- le persone con disabilità nel mondo partecipazione alla vita professionale sone in età lavorativa affette da disa- del lavoro, non vi sono stati migliora- è fondamentale, non solo perché ga- bilità e residenti in Svizzera sono menti in tal senso. rantisce la propria sussistenza, ma escluse dal mercato del lavoro. Que- anche perché è sinonimo di inclusio- sta proporzione rasenta addirittura la Difficile iniziare a lavorare ne e riconoscimento sociale. Le or- metà se si tratta di disabilità gravi. Le misure atte a favorire l’inserimento ganizzazioni delle persone con disa- Complessivamente, tra coloro che delle persone con disabilità nel mon- bilità esigono quindi un miglioramen- non riescono a inserirsi nel mercato do del lavoro, previste dalla legge sui 16 procap magazine 4/2017
Storie dal mondo del lavoro Foto: Annika Möller è giornalista. Preparare il reinserimento zienda in questione non può nemme- Collabora con vari quotidiani Le persone che cercano di reinserirsi no permetterselo.» Un’altra via per- tedeschi e scrive un blog sulla nella vita lavorativa dopo un incidente corribile è quella delle quote, che sua vita professionale. o una malattia hanno il vantaggio, ri- entrano in considerazione soprattut- spetto ai neodiplomati, di conoscere il to per le grandi aziende, che per il mondo del lavoro e di poter contare momento assumono solo raramente disabili e dalle assicurazioni sociali su un bagaglio di competenze profes- persone con disabilità. Molte grandi (ad es. dall’AI con i suoi provvedi- sionali. «Nel caso di una riqualifica è aziende si giustificano sostenendo menti di integrazione), non sono suf- importante poter attingere all’espe- che in compenso non licenziano le ficienti e non danno grandi risultati. rienza professionale. Se il cambia- persone che si ammalano. «È lode- Particolarmente difficile è la si- mento è radicale, ad esempio se un vole, certo, ma non basta», sostiene tuazione dei giovani con problemi giardiniere decide di diventare infor- Boltshauser. «Le grandi aziende psicologici o disabilità mentali che si matico, deve iniziare da zero, e agli avrebbero senz’altro la possibilità di affacciano sul mercato del lavoro. occhi del potenziale datore di lavoro è offrire una chance a un maggior nu- Durante il percorso scolastico e for- un neofita», spiega Boltshauser. Qua- mero di persone.» mativo sono seguiti da professio- lora si opti per una riqualifica profes- nisti che attraverso strumenti come sionale, egli consiglia di chiarirsi le Sensibilizzazione e sostegno la compensazione degli svantaggi idee e assumersi le proprie responsa- In molti casi i pregiudizi e la mancan- tengono conto delle loro difficoltà, bilità. «Se qualcuno si rivolge ai con- za di conoscenze specifiche incido- mentre nel mercato del lavoro pri- sulenti per il reinserimento dell’AI sen- no molto sulla difficoltà di integrare le mario si ritrovano in balia di loro za proposte concrete, essi tenderan- persone con disabilità nel mondo del stessi. «Si pretende che dall’oggi al no a proporgli una formazione facil- lavoro. Pertanto è importante sensi- domani questi ragazzi siano in gra- mente realizzabile, come quella bilizzare i datori di lavoro in tal senso. do di fornire da soli le prestazioni commerciale.» Ciò gli permetterà di Christine Hunziker, dell’agenzia di che fino al giorno prima riuscivano a avere un diploma in tasca, ma nessu- mediazione lehrundmehr, si reca di- svolgere solo con un sostegno ap- na esperienza pratica, il che compli- rettamente dai potenziali datori di la- propriato», afferma Martin Boltshau- cherà la ricerca di un posto di lavoro, voro con i giovani in cerca d’impiego. ser, avvocato e membro della dire- specialmente con l’avanzare dell’età. «È fondamentale che i giovani possa- zione di Procap Svizzera. Boltshau- «In qualsiasi caso è consigliabile se- no presentarsi personalmente.» Nel ser chiede che questi giovani siano guire una formazione parallela all’im- corso del colloquio personale i datori seguiti sul lungo periodo, dapprima piego, che al termine prevede il rila- di lavoro possono così farsi un’idea nella ricerca di un impiego e succes- scio di un attestato di lavoro e offre della persona che hanno davanti ed sivamente sul lavoro, di preferenza l’opportunità di rimanere nell’azienda esplicitare i propri timori. «Noi cer- sempre dalla stessa persona di rife- formatrice», conclude Boltshauser. chiamo di convincerli a tentare, co- rimento. «Questi ragazzi devono minciando con l’offrire uno stage os- poter fare affidamento su un interlo- Grandi aziende sfuggenti servativo.» Molti datori di lavoro vor- cutore che li sostenga prontamente Boltshauser auspica un maggiore rebbero avere un interlocutore per anche qualora incontrino difficoltà coinvolgimento da parte dei datori di l’intera durata dell’occupazione. «Ri- sul lavoro.» lavoro. «Gli esempi di datori di lavoro teniamo che questa richiesta nei Gli uffici AI sono chiamati in impegnati socialmente e che offrono confronti dell’AI sia pertinente. Per- causa. Infatti, molte persone con un’opportunità alle persone con di- metterebbe a determinati datori di disabilità, anche quelle altamente sabilità non mancano.» Si tratta però lavoro di superare le paure di ritrovar- qualificate, non trovano lavoro no- di casi isolati, dettati dalla buona vo- si da soli nei momenti di difficoltà», nostante un’intensa ricerca. Il servi- lontà dei singoli. Manca una soluzio- afferma Boltshauser. Il Servizio giuri- zio di collocamento dell’AI è piut- ne strutturale. «L’integrazione non dico di Procap offre già ai datori di tosto rudimentale e dopo sei mesi può avvenire gratuitamente e non lavoro una consulenza e-mail per tut- interrompe le prestazioni anche se può essere affidata esclusivamente te le domande legate all’assunzione non è stato trovato un impiego. Le all’iniziativa individuale.» di persone con disabilità e si mette agenzie private colmano determi- La Svizzera deve trovare soluzio- inoltre a disposizione per organizzare nate lacune nella consulenza, ma se ni per sostenere e incentivare i datori un colloquio informale tra datore di i programmi di collocamento dura- no più di sei mesi, i costi vanno a di lavoro. «Se una PMI assume una persona che fornisce prestazioni li- lavoro e dipendente. • carico della persona che sta cer- mitate devono esserle corrisposte Il testo italiano è una versione leggermente abbre- cando lavoro. misure compensative, altrimenti l’a- viata dell’intervista originale. procap magazine 4/2017 17
Incontro Integrazione – un vantaggio per tutti L’azienda informatica Acer di Dietikon dà lavoro a numerose persone con qualche limitazione. Carola Staubli è stata la prima a essere assunta ed è rimasta. Una storia di successo. Susi Mauderli una perla per la nostra azienda e per Foto : Patrick Lüthy me una persona di grande fiducia.» Negli ultimi anni Hildegard Haas ha seguito l’integrazione in azienda di altre persone con disabilità. Le sue esperienze sono state quasi sempre positive. «Consiglio a ogni azienda di provare, iniziando con l’assumere una persona.» Come datrice di lavo- ro non è mai stata lasciata sola. «Le istituzioni intermediarie come l’AI ci sostengono veramente. E poi, quan- do vedo il luccichio negli occhi dei miei collaboratori, mi rendo conto che l’integrazione è andata a buon fine. Questo mi sprona a continuare su questa strada.» Purtroppo lo stato di salute di Carola Staubli è peggiorato. Al mal di schiena si è aggiunta una malattia polmonare. Ciononostante, si sente meglio oggi che in passato. «Qui hanno bisogno di me, mi apprezzano e questo mi questo mi incoraggia. In Il primo giorno di lavoro presso Acer so Acer. Hildegard Haas, responsa- più i miei colleghi sono diventati la è stato difficile per Carola Staubli. Nonostante la soddisfazione di aver bile del personale presso Acer, ha percepito subito la tensione della sua mia seconda famiglia.» • » trovato un impiego, temeva di non nuova collaboratrice. È stata lei a in- essere all’altezza dei nuovi compiti. sistere affinché la direzione del «Non capivo nulla di computer. Tele- l’azienda offrisse una chance a Caro- Carola Staubli fonare ai clienti mi spaventava. E an- la Staubli: «Ho dovuto fare opera di a proposito di … cora di più l’idea che altre persone convincimento, ma sentivo che sa- mi sentissero», rammenta. Anni ad- rebbe andata bene.» Grazie alla deli- Tempo: potermi riposare la sera è dietro aveva perso il suo impiego nel catezza con cui la sua responsabile sacrosanto. campo della ristorazione per gravi l’ha inserita nel nuovo ambito profes- Lavoro: per me è fondamentale, la- problemi alla schiena. Ne è seguita sionale, nel giro di poco tempo Caro- voro nella migliore azienda. una lunga odissea con un’infinità di la Staubli ha acquisito maggiore si- Lusso: non ne ho bisogno. accertamenti medici e una serie di curezza nei propri mezzi e si è lascia- impieghi temporanei senza prospet- ta alle spalle la paura di sbagliare. La Amicizia: è molto importante. tive. I dolori sono peggiorati e sono fiducia riposta in lei le ha dato corag- Amore: la mia famiglia, i miei gatti, il iniziati anche i problemi psicologici. A gio. Al termine dello stage, nulla si mio lavoro. un certo punto, grazie all’aiuto dell’AI opponeva più alla sua assunzione in si è iscritta alla scuola di commercio qualità di collaboratrice specialista. Vacanze: faccio fatica ad andare in e ha seguito uno stage pratico pres- «Oggi posso affermare che Carola è vacanza, preferisco lavorare. 18 procap magazine 4/2017
Service Danser à Lausanne Le Xoxo Club à Lausanne accueille à nouveau une soirée LaVIVA le 9 décembre prochain, de 19 h à 23 h. Si vous aimez danser, que vous viviez avec un handicap ou Agenda non, ne manquez pas ce rendez- vous, cette soirée est unique dans l’année à Lausanne. La différence avec une soirée dansante clas- sique ? L’horaire, on y danse plus tôt qu’ailleurs. Procap contrôle la par- faite accessibilité des lieux aux per- Tous à Lucerne pour sonnes avec handicap ou à mobilité Swiss Handicap ! réduite. Et sinon ? Aucune diffé- Le salon Swiss Handicap, véritable rence : l’ambiance est festive, la mu- lieu de rencontre entre personnes sique mixée par des DJs profession- avec et sans handicap, se tiendra nels et le bar est ouvert. cette année les 1er et 2 décembre à Un livre pour les 100 ans Lucerne. Procap y tiendra de nou- veau plusieurs stands, notamment Pro Senectute revient dans un bel ceux de l’agence Procap Voyages et ouvrage sur un siècle d’histoire so- du projet «gofit – Le fitness sans ciale en Suisse. Plus de 200 photos obstacles », qui présenteront leurs et des textes de Kurt Seifert font offres. Le nouveau Centre de voyager les lecteurs à travers l’évo- contact de Procap pour les ques- lution du « vieillir en Suisse ». On y tions liées à la conduite automobile Journée internationale réalise qu’il n’y a pas si longtemps, et au handicap, «Driveswiss Handi- des personnes handicapées l’espérance de vie moyenne en cap by Procap », sera présent pour Comme chaque année, Procap ap- Suisse s’élevait à 57 ans pour les la première fois, sur les stands pelle ses sections et les personnes femmes, 54 ans pour les hommes. d’AMAG et de Kirchhoff Mobility AG. intéressées à prendre part aux évé- Des citoyens obligés de travailler Les visiteurs pourront découvrir l’un nement du 3 décembre, en organi- jusqu’à la fin de leur vie puisque des véhicules que nous avons adap- sant des stands de rue ou d’autres l’AVS n’existait pas. Le livre pré- tés et obtenir toutes les informations manifestations. Le slogan de cette sente aussi des personnalités ayant nécessaires sur l’achat et la trans- journée internationale 2017 est: « Tra- marqué l’histoire de Pro Senectute. formation de véhicules, ainsi que sur vail – Revenus – Autonomie ». Vous Kurt Seifert a travaillé pendant les aptitudes requises pour la pouvez annoncer votre manifesta- 17 ans pour Pro Senectute, il est conduite. Ils pourront par ailleurs tion et commander des supports aujourd’hui journaliste dans le do- tester une voiture transformée avec publicitaires sur le site maine des sciences sociales. commande manuelle sur un par- www.3decembre.ch, mais aussi télé- Photo : Olivia Heussler/clic.li cours-test. Les membres de Procap charger des informations générales bénéficient d’un billet d’entrée gra- concernant l’intégration sur le mar- tuit pour le salon Swiss Handicap. ché du travail. La Journée interna- Vous le trouverez au dos de ce ma- tionale des personnes handicapées gazine. est célébrée chaque année le 3 dé- cembre dans le but de sensibiliser » Salon Swiss Handicap, 1 eter 2 décembre 2017, Horwerstrasse le grand public à la cause des per- sonnes avec handicap. 87, Lucerne. Pour plus d’informa- » 100 ans d’histoire, Pro Senectute tions, consultez le site internet du salon à l’adresse www.swiss-handi- » www.3decembre.ch et la Suisse 1917 – 2017 » Kurt Seifert, Ed. Pro Senectute, cap.ch 2017. Commander sur www.prosenectute.ch/fr/shop procap magazine 4/2017 19
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