Consultation préalable du public sur le Programme opérationnel français du FEAMP 2021-2027
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Consultation préalable du public sur le Programme opérationnel français du FEAMP 2021-2027 Cahier d’acteur Observatoire de la pêche à pied de loisir sur la façade Manche – Mer du nord et réseau Littorea L’Observatoire de la pêche à pied de loisir Manche–Mer du Nord est coordonné par l’URCPIE de Normandie et piloté par l’OFB et la DIRM MEMN. Il collecte des données sur l’ensemble de la façade et sensibilise à la pêche durable, en lien avec le réseau Littorea pour une pêche à pied durable, animé par VivArmor Nature et le CPIE Marennes-Oléron avec le soutien de l’OFB et de la Fondation de France. Coordonnées de la structure : Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement de Normandie (URCPIE de Normandie) Adresse : 21 rue du Moulin au Roy, 14000 Caen Contact : observatoirepapl@urcpie-normandie.com - 0624321463 Site internet : http://www.urcpie-normandie.com « La pêche à pied de loisir, activité majeure de prélèvement de la ressource sur le littoral, doit être prise en compte dans le prochain programme opérationnel du FEAMP 2021-2027 » La conservation des ressources halieutiques et le développement durable de la pêche est une des quatre grandes priorités du prochain programme opérationnel du FEAMP 2021-2027. Actuellement, un financement FEAMP permet de soutenir depuis 2018 la coordination de l’Observatoire de la pêche à pied de loisir sur la façade Manche – Mer du Nord (de Dunkerque à la pointe Finistère). Cet Observatoire étudie les pratiques et sensibilise les pêcheurs à pied. La collecte d’indicateurs de progrès permet d’évaluer l’efficacité des actions sur les territoires engagés. Malgré des enjeux forts, la pêche à pied de loisir n’apparait pas clairement dans les objectifs opérationnels du FEAMP 2021-2027. Dans ce sens, l’Observatoire de la pêche à pied de loisir et le Réseau national Littorea souhaitent insister sur l’importance de faire apparaitre cette activité dans les mesures du programme opérationnel FEAMP 2021-2027 afin de pouvoir poursuivre le suivi de cette activité mais également de mettre en place des mesures d’évaluation de l’état des ressources et des habitats concernés. En effet, la pêche à pied de loisir est l’une des activités les plus pratiquées sur le littoral français. Activité ancestrale et culturelle, faisant l’objet de transmission intergénérationnelle, elle fut longtemps peu prise en compte dans la gestion des usages littoraux. Au cours des dernières décennies, les usagers se sont multipliés, les pratiques et les espèces cibles ont aussi évolué : d’une pêche locale, de subsistance, l’activité a évolué en loisir ouvert à tous, particulièrement dans les zones touristiques. Avec plus de 2 millions de pratiquants en France, cette activité de prélèvement sur l’estran touche l’ensemble des côtes françaises et compte plus d’adeptes que la pêche en eau douce ou la chasse.
Contrairement à ces deux activités, les pêcheurs à pied de loisir sont, pour la plupart, des usagers non fédérés et mal informés sur la réglementation, ce qui n’est pas sans conséquence sur les milieux. De plus, certains sites de pêche très prisés accueillent un grand nombre de pratiquants, principalement l’été et aux grandes marées. A titre d’exemple, plus de 1700 pêcheurs à pied de loisir sont recensés en moyenne par jour de grande marée estivale sur le seul site de Saint-Martin-de-Bréhal sur la côte Ouest du Cotentin et pas moins de 100000 séances de pêche à pied de loisir ont lieu sur la côte ouest du département de la Manche par an. Pour certaines espèces, les récoltes dépassent celles des professionnels qui partagent les mêmes gisements. En effet, dans le parc naturel marin des Estuaires picards et Mer d’Opale entre 2014 et 2015 (projet Life + Pêche à pied de loisir), les prélèvements d’arénicoles des pêcheurs à pied de loisir étaient dix fois supérieurs aux prélèvements des professionnels. Concernant les moules, les quantités prélevées par les loisirs étaient du même ordre de grandeur que les professionnels. La durabilité de l’activité doit donc être questionnée au regard de ses impacts sur les milieux et les ressources prélevées. Confirmés dès les années 2000 par différentes études, ces aspects ne sont pas les seuls à prendre en considération : - Des aspects socioculturels : fortement identitaire pour les habitants du littoral, la pêche à pied offre à un large public un réel rapport à la nature, relevant d’instincts « primaires » (prélever sa propre nourriture), mais aussi des occasions de découverte et d’attachement à la qualité des milieux ; - Des aspects sanitaires et sécuritaires : la consommation de coquillages susceptibles de concentrer les éléments pathogènes présents dans les gisements contaminés nécessitent d’évaluer et de communiquer sur les risques encourus par les pêcheurs à pied en s’appuyant sur les suivis réalisés par l’Agence régionale de santé et l’Ifremer. Il en est de même pour les risques d’accidents parfois mortels ; - Des aspects organisationnels : au-delà de la réglementation qui doit nécessairement s’adapter, la gouvernance des littoraux évolue également. Les enjeux économiques, environnementaux et touristiques en font un sujet concret de développement durable et de partage de l’espace, en reposant cette question cruciale : avec une population de plus en plus importante, comment faire pour préserver durablement les qualités des littoraux ? Le travail de sensibilisation est donc essentiel pour informer les usagers et maintenir le bon état des milieux afin de garantir une durabilité de l’activité. Les acteurs impliqués dans ce travail depuis 2013, voire avant pour certains, souhaitent qu’il soit maintenu sur le long terme. Résultats obtenus dans le cadre de l’Observatoire entre 2018 et 2019 A ce jour, 19 structures (associations, collectivités, parcs naturels…) sont impliquées dans l’Observatoire de la pêche à pied de loisir Manche-Mer du Nord et collectent depuis deux ans des données permettant de mieux connaitre les pratiquants et leur connaissance de la réglementation. Des actions de sensibilisation des pêcheurs à pied sur l’estran et lors d’évènements sont également au cœur de l’Observatoire avec la distribution de réglettes de pêche à pied et la diffusion de conseils sur les bonnes pratiques et les effets sur les milieux naturels pêchés. Des indicateurs de progrès permettant d’évaluer l’amélioration des pratiques de pêche sont également récoltés (nombre de pêcheurs sensibilisés, pourcentage de pratiquants connaissant la réglementation, pourcentage de paniers conformes en taille et quantité, …). Depuis 2018, plus de 12000 pêcheurs à pied ont été directement sensibilisés sur l’estran sur l’ensemble de la façade maritime et bien plus par le biais des panneaux d’information, de stands, d’évènements grand public…
Cet Observatoire permet une sensibilisation à la fois massive et efficace sur le terrain, au plus près des pratiquants, utilisant des messages cohérents et des éléments graphiques communs ainsi qu’une crédibilité totale des acteurs du réseau vis-à-vis des décideurs, des pêcheurs, des scientifiques… Les pêcheurs à pied réservent un accueil très favorable aux médiateurs de l’estran avec moins de 1% de refus de dialoguer ou de mauvais accueil. Globalement, depuis le lancement de l’Observatoire, on peut faire le constat que les pratiques s’améliorent sur les territoires suivis : amélioration de la connaissance des pratiquants sur la réglementation (tailles, quotas, périodes de pêche) mais aussi sur la qualité de leur panier et l’utilisation d’outils de mesure pour trier les captures. 1. Chiffres clés des résultats de l'Observatoire pêche à pied de loisir depuis 2018 Sur certains territoires pionniers qui ont engagés des suivis depuis plus longtemps les résultats sont plus nets encore : - Ouest Côtes d’Armor (VivArmor Nature) : en 8 ans de suivis réguliers (diagnostics et marées de sensibilisation), la connaissance des tailles réglementaires par les pêcheurs est passée de 17% à 55% entre 2008 et 2016 et la conformité des paniers a augmenté de 47% à 82% sur cette même période. - Pays de Morlaix (CPIE Morlaix-Trégor) : évolution constante observée dans la connaissance des pêcheurs à pied entre 2014 et 2018 39,9% des pêcheurs connaissent les tailles réglementaires en 2014 contre 68,1% en 2018 (augmentation de 71%) - Ouest Cotentin (AVRIL/APP2R) : en 5 ans de médiation sur l’estran, la conformité du panier de pêche des personnes enquêtées est passée de 65% à 80% avec une diminution de moitié de la non-conformité des paniers en parallèle. Un travail qui porte ses fruits et qui doit être poursuivi Ce travail, mené avant l’Observatoire à l’échelle nationale pendant le projet Life + « Pêche à pied de loisir » (2014-2017) avait aussi montré son efficacité. 2. Amélioration des pratiques entre 2008 et 2016 dans les Côtes d'Armor suite à des actions de sensibilisation
De plus, les actions de l’Observatoire ont également pu être évaluées par le biais d’un projet nommé OBADE (Outil d’analyse pour la base de données ESTAMP), répondant à un appel à projet du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire nommé « Evaluation de l’efficacité écologique et économique de mesures de gestion prises en faveur de l’environnement marin » réalisé par le CNAM Intechmer et le GEMEL-Normandie. L’analyse des données collectées sur la façade a permis de confirmer ces améliorations dans les pratiques sur les territoires engagés depuis le plus longtemps. Ce constat est très encourageant. Face au nombre important de pratiquants, la pêche à pied de loisir peut donner lieu à des conflits entre les usagers de l’estran (locaux/touristes, loisirs/professionnels). Depuis 2 ans et grâce au travail de diagnostic et de sensibilisation effectué sur les territoires de la façade, l’Observatoire contribue à apporter des données réalistes de la situation afin de dépasser ces conflits. Cependant, c’est bien grâce à une présence constante et à une sensibilisation sur un temps long que l’amélioration des pratiques est constatée. . Les enjeux de la pêche à pied de loisir et ceux de la pêche professionnelle sont très liés : les pratiquants partagent le même espace de prélèvement, les mêmes gisements, les mêmes enjeux sanitaires. Il nous parait donc essentiel de prendre en compte la pêche à pied de loisir dans le prochain programme de mesures du FEAMP afin de pouvoir poursuivre le suivi de cette activité et la sensibilisation des pêcheurs aux pratiques durables, en lien avec la conservation des ressources et la pêche à pied professionnelle. C’est un travail sur le long terme mené par un réseau de structures qui monte en compétence année après année. Pour en savoir plus : retrouver le bilan complet de l’analyse des données sur la façade en 2019 http://urcpie-normandie.com DEFICAUX
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