La très mauvaise passe de Facebook - Réseau International

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La très mauvaise passe de Facebook - Réseau International
La très mauvaise                             passe          de
Facebook

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par Hashtable.

On l’a constaté en début de semaine : ce n’est vraiment pas la
grande forme pour Facebook. Et, de façon plus remarquable, en
quelques jours, la situation du premier réseau social mondial
s’est considérablement dégradée puisque ses déboires, qu’on
soupçonnait clairement depuis quelques mois voire quelques
années pour les observateurs les plus affûtés, se sont
concrétisés et sont maintenant acceptés même par la presse
grand public.

Il faut dire que les événements n’ont pas été tendre avec le
réseau mondial de Marc Zuckerberg : depuis quelques années, il
se murmurait déjà que le réseau plafonnait dans son nombre
d’utilisateurs et dans la population qu’il parvenait à toucher
et à fidéliser. Si cette dernière, moins jeune que les
derniers réseaux sociaux arrivant sur le marché, est aussi
celle qui dispose d’un pouvoir d’achat notoirement plus élevé
La très mauvaise passe de Facebook - Réseau International
et constitue donc une cible marketing plus juteuse, il n’en
demeure pas moins que les dernières années ont montré
l’essoufflement de l’essor et des usages.

Et puis, il eut des fuites de données, de plus en plus
massives. En avril dernier, on apprenait ainsi que plus d’un
demi milliard de comptes utilisateurs avaient ainsi laissé
échapper leurs précieuses données sur les réseaux interlopes
du darkweb.

Or, lundi dernier, des rumeurs insistantes ont évoqué une
nouvelle fuite massive de données d’utilisateurs de Facebook.
Vraies ou non, ces fuites imposent doucement dans l’esprit de
tous que la plateforme est fort loin des standards de sécurité
qu’elle prétend atteindre, ce qui n’améliorera certainement
pas ses performances en terme de fidélisation de clientèle ou
d’utilisateurs…

Parallèlement à cette fuite, la presse révélait les
allégations portées par Frances Haugen, une ex-employée de
Facebook chef de produit chez le géant, qui accusait le réseau
social de « choisir le profit plutôt que la sûreté » et de
négliger la lutte contre les vilaines choses qui piquent
diffusées sur la plateforme en ligne, notamment vers les
jeunes.

 Frances Haugen accuse #Facebook d’avoir « privilégié ses
 intérêts » au détriment de ceux des utilisateurs.

 L’ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, s’est
 montrée pour la première fois à visage découvert, dimanche,
 lors d’un entretien diffusé par la chaîne CBS
 pic.twitter.com/Nmkvmtlyrn

 — FRANCE 24 Français (@France24_fr) October 4, 2021

L’histoire ne s’arrête pas là puisque, dans la foulée, les
utilisateurs constataient le mardi une véritable disparition
de leur plateforme : pendant plusieurs heures, les serveurs de
Facebook ne répondaient plus.

L’explication officielle (une erreur humaine, essentiellement)
impose un peu de prudence. Par exemple, il ne serait pas
invraisemblable que les « erreurs » de routage insérées
l’aient été de façon calculée afin de garantir que la
plateforme ne soit pas accessible pendant le temps suffisant
nécessaire à corriger certains soucis internes qui auraient
permis, justement, ces fuites massives de données.

On comprend bien que cette hypothèse sera farouchement niée
par la direction de l’entreprise, mais le résultat n’en est
pas moins le même : en quelques jours, ce qui apparaissait il
y a encore quelques semaines comme un des plus puissants
réseaux social mondial est devenu à la fois la cible de
critiques acerbes d’une lanceuse d’alerte, l’objet de fuites
massives de données sensibles d’utilisateurs et la victime
d’une panne majeure de plusieurs heures sur l’ensemble de son
infrastructure…

Les coïncidences existent.

On pourra cependant arguer que celles-ci tombent vraiment bien
puisque, lorsqu’on épluche les allégations de Haugen, on ne
peut s’empêcher de noter le ton particulièrement orienté de la
lanceuse d’alerte.

Ainsi, lorsqu’elle évoque les problèmes de sécurité de la
plateforme, elle ne veut bien sûr pas parler de sécurité
informatique, mais plutôt de la sécurité psychologique des
utilisateurs (des utilisatrices même dans le cas d’Instagram,
filiale de Facebook) et aussi de la sécurité… du discours
officiel : d’après Frances Haugen, les algorithmes de la
plateforme californienne garantissaient par exemple un certain
filtrage lors des élections américaines en novembre de l’année
dernière permettant d’éliminer les informations qu’ils
jugeaient fausses ; apparemment, ces algorithmes auraient été
stoppés après ces élections pour de basses raisons
commerciales et de profit purement matériel.

On le comprend assez vite : pour la « lanceuse d’alerte », le
souci ne provient pas d’un filtrage actif particulièrement
présent de la part de la plateforme, mais bien de sa
modulation (à la baisse !) en fonction des objectifs de la
direction, voire de l’orientation prise par cette dernière en
fonction des événements. Lors de ses dépositions, Haugen a été
relativement peu ambiguë :

 Facebook whistleblower Frances Haugen: “Yesterday we saw
 Facebook get taken off the Internet. I don’t know why it went
 down. But I know for more than 5 hours, Facebook wasn’t used
 to deepen divides, destabilize democracies, & make young
 girls & women feel bad about their bodies. »
 pic.twitter.com/y3thv8R6On

 — Breaking911 (@Breaking911) October 5, 2021

Autrement dit, Facebook serait surtout coupable de ne pas
intervenir suffisamment sur les informations et discours
déposés sur sa plateforme afin de n’en conserver que les
éléments compatibles avec la doxa actuellement en vogue : le
politiquement correct n’est pas encore suffisamment imposé, et
pour la brave lanceuse « d’alertes », les petits moments de
liberté que la plateforme laisse donc à ses utilisateurs sont
encore trop de largesses face à ce qu’elle a vite fait de
classifier en agressions et en risques potentiels pour les
autres utilisateurs.

Il est vrai que pour les tenants de la pensée unique, la
liberté d’expression a toujours constitué une menace
insupportable.

Dans ce contexte, on comprend nettement mieux la gourmandise
avec laquelle la presse s’est emparée des alertes en question,
et comment tout ceci mousse subitement dans la direction
générale de certains politiciens américains déjà à l’affût
pour transformer cette mousse en nouvelles politiques
massivement interventionnistes sur la vie numérique :

 #USA Senator Ed Markey:”Here’s my message for Mark
 Zuckerberg: your time of invading our privacy , promoting
 toxic content and preying on children and teens is over.
 Congress will be taking action…” pic.twitter.com/jdSTeVXV4Y

 — Nicole Elisei (@EliseiNicole) October 5, 2021

                 En somme, tout se passe exactement comme
                 prévu, c’est-à-dire au plus mal : dans un
                 premier temps, une lanceuse d’alerte nous
                 dévoile les manipulations de Facebook et de
                 ses filiales sur leurs utilisateurs à des
                fins lucratives et politiques visant à purger
ou éliminer des propos politiquement incorrects. Dans un
second temps, ces alertes sont utilisées pour forcer Facebook
à manipuler encore plus ses utilisateurs en accroissant la
purge politiquement correcte.

Par la suite, on se doute que tous les réseaux sociaux, de
peur d’interpréter trop souplement les nouvelles lois édictées
suite à cette affaire, vont surenchérir en accroissant encore
leurs propres filtrages internes.
Oui, vraiment, la période actuelle n’est pas tendre pour
Facebook et la tendance générale ne s’annonce pas favorable
pour son avenir non plus : la lanceuse d’alerte sera un outil
pratique pour imposer de nouvelles restrictions de contenu et
une surveillance étatique toujours plus forte sur les réseaux
sociaux, et les fuites de données massives, provoquant ou non
des interruptions complètes de service, ne laissent augurer
rien de bon sur la sécurité des utilisateurs de la plateforme.

Facebook, qui fut un moyen pratique pour « organiser » les
révolutions (ou, au moins, les laisser s’organiser), semble
n’être plus en grâce : peut-être ces États qui l’ont trouvé
pratique ont à présent compris que Facebook et les réseaux
sociaux constituaient aussi, en plus d’un moyen de propagande
appétissant, une véritable menace pour leur stabilité ?

source : http://h16free.com
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