Contes et légendes Lurelu - Érudit

 
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Contes et légendes Lurelu - Érudit
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Lurelu

Contes et légendes

Volume 41, Number 2, Fall 2018

URI: https://id.erudit.org/iderudit/88794ac

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Publisher(s)
Association Lurelu

ISSN
0705-6567 (print)
1923-2330 (digital)

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(2018). Review of [Contes et légendes]. Lurelu, 41(2), 39–41.

Tous droits réservés © Association Lurelu, 2018                 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit
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 Livres-disques                                                peu à celles des camps de jour. Les interludes,       Contes et légendes
                                                               quant à eux, prennent un rythme plus libre,
                                                               avec de belles envolées. L’éventail des instru-
4 Ulysse                                                       ments s’avère fort diversifié (oud, lyre, santour,   5 Sinistra, la reine des sorcières
A   SUZANNE DE SERRES (D’APRÈS HOMÈRE)
                                                               sackpipa, didgeridoo, dulciane).                     A   ANDRÉ LEMELIN
I   SLAVKA KOLESAR
                                                                   Enfin, les illustrations ne déparent pas         I   SOPHIE BÉDARD
N   SUZANNE DE SERRES
                                                               l’ensemble de ce petit bijou. Les couleurs,          S   LES AVENTURES DE POLLUX ET D’OPTIMUS (2)
M   LA NEF
                                                               allant du vif au pastel en passant par les teintes   C   MUTHOS
C   CONTER FLEURETTE
                                                               plus sobres, s’agencent harmonieusement en           E   PLANÈTE REBELLE, 2018, 82 PAGES, 9 ANS ET PLUS, 14,95 $
E   PLANÈTE REBELLE, 2018, 48 PAGES, 4 ANS ET PLUS, 22,95 $,
                                                               jouant parfois sur les contrastes (bleu-orange,
    COUV. RIGIDE
                                                               vert-rouge). Les lignes des vagues évoquent          Après avoir mangé un gâteau magique,
                                                               les frises grecques par leur régularité, et les      Pollux et son chat parlant Optimus sont
Ma première crainte lorsque j’ai reçu ce                       personnages, souvent de profil, rappellent           projetés dans un inquiétant futur dystopique
livre-disque qui s’adresse à un jeune lectorat,                ceux qui ornent les vases helléniques.               mêlant magie et technologie, où les enfants
c’était que l’on ait édulcoré les mythes grecs.                    Cela plaira aux enfants jusqu’à 10 ou            sont envoyés dans une école pour devenir
Or, bien que certains éléments mythologiques                   11 ans.                                              identiques, les adultes zombifiés par leurs
aient subi quelques changements (les sirènes,                                                                       téléphones cellulaires et les personnes
femmes-oiseaux sous la plume d’Homère,                         MICHÈLE TREMBLAY, animatrice et correctrice          âgées sacrifiées pour servir de ressource
deviennent ici des femmes-poissons), le                                                                             énergétique.
cyclope se fait néanmoins crever l’œil et les                                                                           L’univers d’André Lemelin ne manque
Troyens sont tués. Cela me parait approprié,                                                                        pas d’attrait, improbable mélange de surréa-
car l’enfant est tout à fait capable de com-                                                                        lisme à la Boris Vian, de merveilleux à la H. C.
prendre que le monde qui lui est présenté                                                                           Andersen et de dystopie orwellienne, sur un
ici appartient au symbolique, à l’imaginaire.                                                                       fond de paradoxe temporel évoquant Retour
    La narratrice et musicienne Suzanne De                                                                          vers le futur. Un matériau prometteur, mais
Serres est incroyablement talentueuse. Les mo-                                                                      l’auteur aurait gagné à travailler davantage
dulations de sa voix lorsqu’elle interprète les                                                                     son arrière-monde. Même constat au niveau
différents personnages fascineront les enfants                                                                      du style qui, très proche du conte scénique,
tout en ménageant les parents… D’ailleurs, la                                                                       apporte un intéressant cachet au récit, mais
trame musicale se révèle bien agréable. Les                                                                         affiche certaines maladresses, comme la
chansons, très cadencées, ressemblent un                                                                            surabondance des propositions incises qui

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alourdissent les dialogues. Autre bémol : les                 train qui passe, l’arrêt panic-station-tout-le-
paradoxes temporels sont principalement                       monde-descend-last-stop […] et la fin qui                     3 À qui le coco?
expliqués à l’aide d’encadrés, alors que le                   tiraille de manger ses peut-être effoirés sur                 A   MIREILLE MESSIER
récit aurait été grandement enrichi si on                     le divan, et chercher à tâtons son bonheur                    I   CAROLINE MEROLA
avait montré plutôt qu’énoncé ces hoquets                     en petit change.»                                             C   CLIN D’ŒIL
de l’espace-temps.                                                Les jeunes lecteurs trouveront certaine-                  E   L’ISATIS, 2018, 24 PAGES, 3 ANS ET PLUS, 11,95 $,
    Le récit prend ainsi des airs d’ébauche, ce               ment quelques sujets qui les rejoignent dans                      COUV. RIGIDE
qui est bien dommage, car l’auteur souhaitait                 ces pages aux voix diversifiées, où les jeux
manifestement susciter des réflexions sur                     de mots côtoient l’affirmation de la pensée.                  Il s’agit du 31e titre de la collection «Clin
l’affirmation de soi et sur la diversité.                                                                                   d’œil» qui s’attèle à poétiser, pour les jeu-
    Un livre agréable, mais qui aurait néces-                 KIM DAOUST LOISELLE, pigiste                                  nes curieux, les évènements marquants de
sité un plus long murissement.                                                                                              la vie humaine ainsi que les merveilles de
                                                                                                                            la nature, sans trop se prendre au sérieux.
SÉBASTIEN CHARTRAND, pigiste                                  2 Ma chanson préférée                                         Après Petite oie des neiges et Ma boule de
                                                              A   PIERRE LABRIE                                             plumes, À qui le coco? s’intéresse à nouveau
                                                              I   MIKA                                                      aux oiseaux, mais, cette fois, il permet de
  Poésie                                                      C   SARDINE                                                   faire découvrir aux enfants certains des plus
                                                              E   ESPOIR EN CANNE, 2018, 32 PAGES, 4 ANS ET PLUS, 13,95 $   illustres oiseaux du Québec (merle d’Améri-
                                                                                                                            que, cygne siffleur, fou de Bassan, macareux
 SlamOutaouais : 10 ans de parole                            Le dimanche, Rose et ses parents savourent                    moine, harfang des neiges, mésange à tête
A   COLLECTIF, SOUS LA DIRECTION D’ANNIE ST-JEAN
                                                              des gaufres en chantant, puis passent la jour-                noire, grand héron bleu, corneille d’Améri-
C   ADO
                                                              née à écouter de la musique, à chanter et à                   que et colibri à gorge rubis). Caroline Merola
E   VENTS D’OUEST, 2018, 264 PAGES, 12 ANS ET PLUS, 13,95 $
                                                              danser. Après l’introduction, chaque poème                    prend le biais des couleurs, des formes intri-
                                                              en prose débute par : «Ma chanson préférée                    gantes et variées de leurs œufs respectifs.
Voici un collectif dirigé par Annie St-Jean,                  c’est celle où…» Rose nous présente alors                         Le texte de Mireille Messier évoque
auteure aussi connue pour son roman                           dix genres musicaux différents, du rigodon                    avec rythme, concision et précision la sin-
jeunesse Le rêve de Sadako. C’est pour les                    au hard rock en passant par le jazz et le                     gularité de chacun de ces êtres ailés et de
dix ans d’existence de l’organisme Slam­                      country. Elle énonce brièvement les carac-                    leurs cocos. Quant aux dessins de Caroline
Outaouais que les prouesses verbales des                      téristiques de chaque style, les instruments                  Merola – qui n’est plus à présenter tant ses
slameurs outaouais ont été publiées sous                      de musique ainsi que le nom du chanteur ou                    œuvres picturales lui ont mérité des prix et
forme de recueil. L’œuvre poétique présente                   du musicien qui y sont associés, qu’ils soient                des mentions –, ils sont colorés et doux. Ils
des opinions sur notre société actuelle, de                   québécois ou d’ailleurs.                                      permettront aux petits comme aux grands
la révolte, des confessions et beaucoup                           Chaque poème est accompagné d’une                         de reconnaitre, aussi bien qu’un guide sur
d’émotions.                                                   illustration qui met en scène la famille                      la faune ailée pourrait le faire, les espèces
    Le recueil contient des textes à propos de                portant des vêtements ou des accessoires                      rencontrées lors de balades en nature ou
sujets importants et d’actualité, comme la                    associés au genre musical. Très expressives                   même dans l’arbre devant chez soi.
violence conjugale et les droits des femmes                   et dynamiques, elles contribuent grande-                          Un guide ornithologique poétique et
ainsi que la dépendance à Netflix et aux                      ment à la mise en valeur du texte. Il aurait                  indispensable qu’on s’amuse à réciter. Éga-
écrans en général, qui portent à réflexion.                   été intéressant, en fin d’ouvrage, de nommer                  lement disponible en format numérique.
Certains slameurs se démarquent davan-                        un ou deux titres des artistes dont il est fait
tage, comme Antoine Côté-Legault qui parle                    mention, et de citer les références complètes                 ISABELLE DUMONT, pigiste
de sa vision de la langue et de l’acte d’écri-                des pièces présentées.
ture : «donnez-nous nus / des mots épluchés                       Voilà une agréable introduction à l’uni-
de leur beauté / qui riment même pas si                       vers de la chanson.
vous voulez / pas juste habillés de paraître
/ des mots qui sentent le sens à plein nez»,                  CÉLINE RUFIANGE, orthopédagogue
ou d’autres qui mettent leurs états d’âme
à nu comme Josiane Lavoie : «Ça. Fait.
Mal. L’ablation du port d’attache, le vent du
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