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http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER
ANNEE 2017- N°333 ETUDE RETROSPECTIVE DE L’UTILISATION DU LEVOSIMENDAN EN PEDIATRIE : Mode d’administration, tolérance, efficacité, facteurs prédictifs de réponse et impact pronostique. THESE D’EXERCICE EN MEDECINE Présentée A l’Université Claude Bernard Lyon I Et soutenue publiquement le 27 Octobre 2017 En vue d’obtenir le grade de Docteur en Médecine Par Chloé MULATIER Née le 27 Septembre 1985 à Paris Sous la direction du Pr Sylvie Di Filippo (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1 Président Frédéric FLEURY Président du Comité de Pierre COCHAT Coordination des Etudes Médicales Directrice Générale des Services Dominique MARCHAND Secteur Santé UFR de Médecine Lyon Est Doyen : Gilles RODE UFR de Médecine Lyon Sud- Doyen : Carole BURILLON Charles Mérieux Institut des Sciences Pharmaceutiques Directrice : Christine VINCIGUERRA Et Biologiques (ISPB) UFR d’Odontologie Directeur : Denis BOURGEOIS Institut des Sciences et Techniques Directeur : Xavier PERROT De Réadaptation (ISTR) Département de Biologie Humaine Directrice : Anne-Marie SCHOTT Secteur Sciences et Technologie UFR de Sciences et Technologies Directeur : Fabien de MARCHI UFR de Sciences et Techniques des Directeur : Yannick VANPOULLE Activités Physiques et Sportives (STAPS) Polytech Lyon Directeur : Emmanuel PERRIN I.U.T. Directeur : Christophe VITON Institut des Sciences Financières Directeur : Nicolas LEBOISNE Et Assurances (ISFA) Observatoire de Lyon Directrice : Isabelle DANIEL Ecole Supérieure du Professorat Directeur : Alain MOUGNIOTTE Et de l’Education (ESPE) (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 2
Faculté de Médecine Lyon Est Liste des enseignants 2017/2018 Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Classe exceptionnelle Echelon 2 Blay Jean-Yves Cancérologie ; radiothérapie Borson-Chazot Françoise Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie médicale Cochat Pierre Pédiatrie Etienne Jérôme Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Guérin Claude Réanimation ; médecine d’urgence Guérin Jean-François Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Mornex Jean-François Pneumologie ; addictologie Nighoghossian Norbert Neurologie Ovize Michel Physiologie Ponchon Thierry Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Revel Didier Radiologie et imagerie médicale Rivoire Michel Cancérologie ; radiothérapie Rudigoz René-Charles Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Thivolet-Bejui Françoise Anatomie et cytologie pathologiques Vandenesch François Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Classe exceptionnelle Echelon 1 Breton Pierre Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Chassard Dominique Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Claris Olivier Pédiatrie Colin Cyrille Epidémiologie, économie de la santé et prévention D’Amato Thierry Psychiatrie d’adultes ; addictologie Delahaye François Cardiologie Denis Philippe Ophtalmologie Disant François Oto-rhino-laryngologie Douek Philippe Radiologie et imagerie médicale Ducerf Christian Chirurgie digestive Finet Gérard Cardiologie Gaucherand Pascal Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Herzberg Guillaume Chirurgie orthopédique et traumatologique Honnorat Jérôme Neurologie Lachaux Alain Pédiatrie Lehot Jean-Jacques Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Lermusiaux Patrick Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Lina Bruno Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Martin Xavier Urologie Mellier Georges Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Mertens Patrick Anatomie Miossec Pierre Immunologie Morel Yves Biochimie et biologie moléculaire Moulin Philippe Nutrition Négrier Claude Hématologie ; transfusion Négrier Sylvie Cancérologie ; radiothérapie (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 3
Neyret Philippe Chirurgie orthopédique et traumatologique Ninet Jean Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Obadia Jean-François Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Rode Gilles Médecine physique et de réadaptation Terra Jean-Louis Psychiatrie d’adultes ; addictologie Zoulim Fabien Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Première classe Ader Florence Maladies infectieuses ; maladies tropicales André-Fouet Xavier Cardiologie Argaud Laurent Réanimation ; médecine d’urgence Aubrun Frédéric Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Badet Lionel Urologie Barth Xavier Chirurgie générale Bessereau Jean-Louis Biologie cellulaire Berthezene Yves Radiologie et imagerie médicale Bertrand Yves Pédiatrie Boillot Olivier Chirurgie digestive Braye Fabienne Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; brûlologie Chevalier Philippe Cardiologie Colombel Marc Urologie Cottin Vincent Pneumologie ; addictologie Cotton François Radiologie et imagerie médicale Devouassoux Mojgan Anatomie et cytologie pathologiques Di Fillipo Sylvie Cardiologie Dumontet Charles Hématologie ; transfusion Dumortier Jérome Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Durieu Isabelle Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie Edery Charles Patrick Génétique Fauvel Jean-Pierre Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie Guenot Marc Neurochirurgie Gueyffier François Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Guibaud Laurent Radiologie et imagerie médicale Javouhey Etienne Pédiatrie Juillard Laurent Néphrologie Jullien Denis Dermato-vénéréologie Kodjikian Laurent Ophtalmologie Krolak Salmon Pierre Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie Lejeune Hervé Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Mabrut Jean-Yves Chirurgie générale Merle Philippe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Mion François Physiologie Morelon Emmanuel Néphrologie Mure Pierre-Yves Chirurgie infantile Nicolino Marc Pédiatrie Picot Stéphane Parasitologie et mycologie Raverot Gérald Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie médicale Rouvière Olivier Radiologie et imagerie médicale (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 4
Roy Pascal Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Saoud Mohamed Psychiatrie d’adultes Schaeffer Laurent Biologie cellulaire Scheiber Christian Biophysique et médecine nucléaire Schott-Pethelaz Anne-Marie Epidémiologie, économie de la santé et prévention Tilikete Caroline Physiologie Truy Eric Oto-rhino-laryngologie Turjman Francis Radiologie et imagerie médicale Vanhems Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention Vukusic Sandra Neurologie Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers Seconde Classe Bacchetta Justine Pédiatrie Boussel Loïc Radiologie et imagerie médicale Calender Alain Génétique Chapurlat Roland Rhumatologie Charbotel Barbara Médecine et santé au travail Chêne Gautier Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Collardeau Frachon Sophie Anatomie et cytologie pathologiques Crouzet Sébastien Urologie Cucherat Michel Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie Dargaud Yesim Hématologie ; transfusion David Jean-Stéphane Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Di Rocco Federico Neurochirurgie Dubernard Gil Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Dubourg Laurence Physiologie Ducray François Neurologie Fanton Laurent Médecine légale Fellahi Jean-Luc Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Ferry Tristan Maladie infectieuses ; maladies tropicales Fourneret Pierre Pédopsychiatrie ; addictologie Gillet Yves Pédiatrie Girard Nicolas Pneumologie Gleizal Arnaud Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Henaine Roland Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Hot Arnaud Médecine interne Huissoud Cyril Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale Jacquin-Courtois Sophie Médecine physique et de réadaptation Janier Marc Biophysique et médecine nucléaire Lesurtel Mickaël Chirurgie générale Levrero Massimo Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Maucort Boulch Delphine Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Michel Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention Million Antoine Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire Monneuse Olivier Chirurgie générale Nataf Serge Cytologie et histologie Peretti Noël Nutrition Pignat Jean-Christian Oto-rhino-laryngologie Poncet Gilles Chirurgie générale Poulet Emmanuel Psychiatrie d’adultes ; addictologie Ray-Coquard Isabelle Cancérologie ; radiothérapie (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 5
Rheims Sylvain Neurologie Richard Jean-Christophe Réanimation ; médecine d’urgence Rimmele Thomas Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Robert Maud Chirurgie digestive Rossetti Yves Physiologie Souquet Jean-Christophe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Thaunat Olivier Néphrologie Thibault Hélène Physiologie Wattel Eric Hématologie ; transfusion Professeur des Universités - Médecine Générale Flori Marie Letrilliart Laurent Moreau Alain Zerbib Yves Professeurs associés de Médecine Générale Lainé Xavier Professeurs émérites Baulieux Jacques Cardiologie Beziat Jean-Luc Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Chayvialle Jean-Alain Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Cordier Jean-François Pneumologie ; addictologie Daligand Liliane Médecine légale et droit de la santé Droz Jean-Pierre Cancérologie ; radiothérapie Floret Daniel Pédiatrie Gharib Claude Physiologie Gouillat Christian Chirurgie digestive Mauguière François Neurologie Michallet Mauricette Hématologie ; transfusion Neidhardt Jean-Pierre Anatomie Petit Paul Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Sindou Marc Neurochirurgie Touraine Jean-Louis Néphrologie Trepo Christian Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie Trouillas Jacqueline Cytologie et histologie Viale Jean-Paul Réanimation ; médecine d’urgence Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Hors classe Benchaib Mehdi Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale Bringuier Pierre-Paul Cytologie et histologie Chalabreysse Lara Anatomie et cytologie pathologiques Germain Michèle Physiologie Jarraud Sophie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Le Bars Didier Biophysique et médecine nucléaire Normand Jean-Claude Médecine et santé au travail (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 6
Persat Florence Parasitologie et mycologie Piaton Eric Cytologie et histologie Sappey-Marinier Dominique Biophysique et médecine nucléaire Streichenberger Nathalie Anatomie et cytologie pathologiques Tardy Guidollet Véronique Biochimie et biologie moléculaire Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers Première classe Bontemps Laurence Biophysique et médecine nucléaire Charrière Sybil Nutrition Confavreux Cyrille Rhumatologie Cozon Grégoire Immunologie Escuret Vanessa Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Hervieu Valérie Anatomie et cytologie pathologiques Kolopp-Sarda Marie Nathalie Immunologie Lesca Gaëtan Génétique Lukaszewicz Anne-Claire Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence Meyronet David Anatomie et cytologie pathologiques Phan Alice Dermato-vénéréologie Pina-Jomir Géraldine Biophysique et médecine nucléaire Plotton Ingrid Biochimie et biologie moléculaire Rabilloud Muriel Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication Roman Sabine Physiologie Schluth-Bolard Caroline Génétique Tristan Anne Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Venet Fabienne Immunologie Vlaeminck-Guillem Virginie Biochimie et biologie moléculaire Maîtres de Conférences – Praticiens Hospitaliers Seconde classe Bouchiat Sarabi Coralie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Casalegno Jean-Sébastien Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Cour Martin Réanimation ; médecine d’urgence Coutant Frédéric Immunologie Curie Aurore Pédiatrie Duclos Antoine Epidémiologie, économie de la santé et prévention Josset Laurence Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Lemoine Sandrine Physiologie Marignier Romain Neurologie Menotti Jean Parasitologie et mycologie Simonet Thomas Biologie cellulaire Vasiljevic Alexandre Anatomie et cytologie pathologiques Maîtres de Conférences associés de Médecine Générale Farge Thierry Pigache Christophe De Fréminville Humbert (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 7
Le Serment d'Hippocrate Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination. J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance. Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au dessus de mon travail. Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort. Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque. (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 8
REMERCIEMENTS A Madame le Professeur Sylvie Di Filippo : Je vous remercie pour tout ce que vous m'avez appris au cours de cet internat, pour votre pédagogie et votre immense savoir dont vous faites profiter les nouvelles recrues. Merci également pour votre disponibilité dans ce travail et pour votre analyse statistique si pertinente. Merci enfin milles fois de me faire confiance et de m’accueillir au sein de votre équipe. A Monsieur le Professeur Etienne Javouhey : Je vous remercie d'avoir accepté de siéger aujourd'hui dans ce jury, et pour l'enseignement dont vous m'avez fait profiter au cours du semestre que j'ai passé dans votre service. Je serai souvent amenée dans ma vie de pédiatre à remettre en pratique tout ce que vous m'avez appris, c'est très précieux. A Monsieur le Professeur Roland Henaine : Je vous remercie pour votre disponibilité au quotidien, et pour toutes ces discussions autour des enfants et vos éclairages en matière de faisabilité chirurgicale. Merci pour votre gentillesse, et votre soutien dans cette période difficile qu'est la « pré-thèse ». A Madame le Docteur Claire Galoin-Bertail : Je te remercie pour ton enseignement au quotidien, tous tes bons conseils échographiques sur la meilleure coupe de telle ou telle pathologie et tes petits tours du 41 cachés au bureau ! Merci aussi de m’accueillir dans l'équipe avec bonne humeur et intérêt. (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 9
Aux collègues, A Mohamed Bakloul, pour ton savoir et ton aide au quotidien, ta patience devant les questions parfois un peu bêtes et ta bonne humeur contagieuse (et aussi pour tes questions intimes qui me font tellement rire !). A Thomas Perouse de Montclos, pour ton optimisme débordant, ta disponibilité et ta gentillesse. A Camille Walton, pour tous tes bons conseils échographiques, tes tableaux Excel et ta disponibilité, même pour les angoisses absurdes post-gardes ! Merci pour les chatons (tellement drôle !) et le WE de survie dans la forêt qui s’annonce! A Caroline Martin-Bonnet, pour ton dévouement sans limite aux patients et toutes tes anecdotes. Et aussi pour tous ces staffs autour d’une seule et même patiente ! A Caroline Durousset, pour ta patience à mes débuts en réa et ton dynamisme au quotidien, à Corinne Ducreux et Magali Veyrier, si pédagogues, mais parties trop vite du service ! J’ai tellement appris à vos côtés, merci ! A Hervé Joly, pour ta patience à mes débuts en échographie et merci de m’avoir donné gout à la cardiologie lors de tes petits passages à la Croix Rousse. A Xavier Suquet, Bernard Debost et à tous les autres médecins du service. A Cecile Leconte, pour nos 2 semaines d’initiation à l’autonomie en réa, difficiles mais si gratifiantes. Pour ces 2 années ensembles qui s’annoncent fatigantes mais surtout passionnantes ! Aux Chirurgiens, Pr Ninet, Olivier Metton et Julia Mitchell, pour votre disponibilité et vos compétences. Et merci à toute l’équipe infirmières et auxiliaires du 41 et du 50, pour tout ce que vous m’avez appris et votre accueil chaleureux. Enfin, merci à tous les médecins de l’HFME ou de la Croix Rousse avec qui j’ai pu travailler (voir partager une dure garde aux urgences !), qui m’ont fait découvrir la pédiatrie et m’ont donné envie de la pratiquer au quotidien. Merci à tous les cardiologues de l’Hôpital Saint Luc Saint Joseph pour leur patience, leur pédagogie mais aussi leur sympathie ! (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 10
A ma famille, A mon Damien, l'amour de ma vie, mon arbre qui m'a toujours soutenu même dans les moments difficiles. Merci pour la belle vie qu'on va se construire à deux et à plusieurs, merci pour ton humour le plus drôle de toute la terre (si, si!) et ta compréhension si précieuse au quotidien. A ma Joséphine, mon rayon de soleil, mon amour infini... merci pour ta bonne humeur et tes câlins, toi qui ne me reproches jamais mes absences mais me sautes au cou dès que je rentre ! A mes parents : Maman, qui a toujours cru en moi, même dans les situations les plus improbables (« j'ai 2/ 20 de moyenne en math, mais finalement j'aimerais bien faire médecine, si si! »). Merci d'avoir toujours été présente, pour ton soutien, ton amour indéfectible et ton rire permanent ! Merci d'avoir été la meilleure des mamans et d'être aujourd'hui la meilleure des mamies. A Papa, pour nos discussions si merveilleuses, ta gentillesse et ta sollicitude. Des gentils comme toi y en a pas deux, et merci pour toutes tes attentions au quotidien. A mon Jako, pour ton soutien sans faille et ton amour paternel… sans oublier tes blagues permanentes ! A mon loulou, mon beugnot préféré, mon Alphonse... ma grande fierté! Tu es une personne formidable, je le dis tout le temps a tout le monde, c'est tellement vrai ! A Julien et Robin, merci énormément d’être venus, merci pour votre gentillesse et bravo pour votre tolérance face à mes retards de réponse ! A Marie, Helene, Loulou et Margaux et Mathé, ma famille bretonne que je suis si heureuse d’avoir retrouvée … Merci les filles d’être venue à Lyon, partager ses moments avec vous était pour moi un immense bonheur ! Au reste de ma famille que j’affectionne énormément : Papi et Mamie, vous étiez si présents dans mon enfance et vous l’êtes encore aujourd'hui; Grand-père et grand-mère, mes deux absents, j’espère continuer à vous rendre fiers de moi. Vous me manquez. A Gilles, Nicole, Régis, Martin et Manou, ma famille d’adoption. Merci de m’avoir accueillie si chaleureusement, d’être si compréhensifs face à nos emplois du temps débordés et merci de prendre tellement soin de la minette ! (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 11
Aux amis, A Camirrhéee, merci d’être toujours la personne vers qui je peux me tourner, même si je le fais peut être pas assez. Merci d’avoir insisté pour être ma copine en P1 (malgré mon habitude à marcher sur mes aliments), merci de m’avoir supporté en Inde, d’avoir décroché ton téléphone pendant ton propre accouchement, merci d’avoir relu cette thèse, merci de pas partir à l’autre bout de la France… la liste est trop longue pour tenir sur ses pages, je crois.. A Doris, pour toutes tes newsletters qui mériteraient d’être publiées, ta crédulité face au monde et ton rire tellement facile qu’il flatte l’égo de n’importe qui ! A Imen, la wonder-woman, mon modèle d’organisation (même si j’en suis encore très loin), merci d’être venue de si loin, c’est le plus chouette des cadeaux. Allez, oublié l’histoire de la chambre à repeindre ! A Lola, Maître cortex, qui m’a fait si peur la première fois que je l’ai vu avec Miguel. Merci pour tous ces punch passion si digestes, pour Madonna, et pour toutes tes lolachunades au quotidien qui nous font tellement rire !! A Camille Robert, pour toutes ces années à la fac, ces soirées à nous confondre, à ne pas être miss P2 (on a fait beaucoup d’effort pour ça !), à nos cuites et j’en passe… A toutes ces belles choses qui s’annoncent pour toi et Bast. Aux pièces rapportées qui vous rendent si heureuses : Tanguy, Olivier, Bastien et Vincent (heu, c’est bien ça le dernier ?) et à votre progéniture adorée : Haroun, Marcel, Sofia et Sandro ! A Mustafa, n’oublies pas que tout le monde t’attend ici !! Tu nous manques ! A mes co-internes sans qui j’aurai certainement fait demi-tour depuis longtemps : A Solenn, avec qui tout a commencé. La prescription de 10 mg d’Amoxicilline, le Mitosyl n°5, le thymus et les premières relèves aux urgences. A Mathilde, Sarah et Julie, le trio infernal, merci les filles d’avoir été de si bonnes copines pendant toutes ces années !! A Matthias, Antoine, Estelle, Julie et Marika qui ont contribué à rendre cet internat plus digestes par leur bonne humeur et leur solidarité. A Claire BDJ, Anita, Julie Lamy, Clémence R, Linda, Marie L, Marine C, Robin, Kelly et Gil et à tous les co-internes croisés au détour d’un stage. Une pensée à part pour Claire D, ma co-interne chez les adultes, avec qui j’ai partagé les conséquences douloureuses d’une soirée (bien) trop arrosée ! Enfin, spécial mention à mes co-internes actuels, Sarah F, Amélie, Charlotte et Yoann sans qui rien n’aurait été possible aujourd’hui. Merci pour toutes ces journées off, putain !! (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 12
Table des matières 1. Abréviations ............................................................................................................................. 15 2. Introduction .............................................................................................................................. 17 2.1. Pourquoi le Levosimendan en pédiatrie ? ......................................................................... 17 2.1.1. Les problématiques actuelles ..................................................................................... 17 2.1.1.1. Les cardiomyopathies ......................................................................................... 17 2.1.1.2. Le LCOS post-opératoire ................................................................................... 18 2.1.2. Les inotropes classiques et leurs limites .................................................................... 18 2.1.2.1. La milrinone ....................................................................................................... 19 2.1.2.2. Les cathécholamines........................................................................................... 19 2.1.2.3. Leurs limites ....................................................................................................... 20 2.2. Le levosimendan ............................................................................................................... 20 2.2.1. Physiopathologie........................................................................................................ 20 2.2.1.1. Mécanisme d’action du Levosimendan .............................................................. 20 2.2.1.2. Inotrope positif sans altération de la fonction diastolique.................................. 21 2.2.1.3. Vasodilatation et baisse des pressions artérielles pulmonaires .......................... 22 2.2.1.4. Amélioration de la fonction ventriculaire droite ................................................ 23 2.2.1.5. Effet inhibiteur des phosphodièstérases ............................................................. 23 2.2.1.6. Action anti-ischémique et anti-inflammatoire .................................................... 23 2.2.2. Pharmacocinétique ..................................................................................................... 24 2.2.3. Modalités d’administration ........................................................................................ 25 2.2.4. Les potentiels effets secondaires ............................................................................... 26 2.3. Les études chez l’adulte et l’enfant ................................................................................... 27 2.3.1. Chez l’adulte .............................................................................................................. 27 2.3.2. Chez l’enfant .............................................................................................................. 27 2.4. Objectif de l’étude............................................................................................................. 29 3. Patients et Méthodes ................................................................................................................. 30 3.1. Patients .............................................................................................................................. 30 3.2. Les données échocardiographiques ................................................................................... 31 3.3. Analyses statistiques ......................................................................................................... 33 4. Résultats ................................................................................................................................... 34 4.1. Analyse descriptive de la population ................................................................................ 34 4.1.1. Mode d’utilisation du levosimendan ......................................................................... 34 4.1.2. Tolérance ................................................................................................................... 36 4.2. Efficacité clinique, biologique et échographique .............................................................. 36 4.2.1. Efficacité clinique ...................................................................................................... 36 (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 13
4.2.2. Efficacité hémodynamique et biologique .................................................................. 38 4.2.3. Efficacité échographique ........................................................................................... 39 4.3. Analyse comparative selon la pathologie.......................................................................... 41 4.4. Recherche de facteurs prédictifs de réponse au traitement ............................................... 45 4.5. Analyse combinée selon la pathologie et la réponse au traitement................................... 48 4.6. Recherche de facteurs prédictifs de survie ........................................................................ 50 4.7. Analyse multivariée .......................................................................................................... 54 5. Discussion ................................................................................................................................ 55 5.1. Population et efficacité globale ......................................................................................... 55 5.2. Pathologies cardiaques ...................................................................................................... 57 5.3. Efficacité de la molécule : comparaison des groupes R et NR ......................................... 59 5.4. Pronostic et survie : comparaison des groupes Fail et VV ............................................... 62 5.5. Tolérance........................................................................................................................... 63 5.6. Forces et limites ................................................................................................................ 64 6. Conclusion ................................................................................................................................ 65 7. Bibliographie ............................................................................................................................ 68 (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 14
1. Abréviations AA : Air Ambiant ACR : Arrêt Cardio-Respiratoire ALCAPA : Anomalous Left Coronary Artery from the Pulmonary Artery AMPc : Adénosine mono-phosphate cyclique AP : Artère Pulmonaire APSI : Atrésie Pulmonaire à Septum Intact APSO : Atrésie Pulmonaire à Septum ouvert ATU : Autorisation Temporaire d’Utilisation BAV : Bloc Auriculo-Ventriculaire BICUSP : Bicuspidie BNP : Peptide Natriurétique de type B BPM : Battement Par Minute CEC : Circulation Extracorporelle CHD : Congenital Heart Disease CIA : Communication Inter-Auriculaire CIV : Communication Inter-Ventriculaire CM : Cardiomyopathie CMD, CMH, CMR : Cardiomyopathie Dilatée, Hypertrophique, Restrictive COA : Coarctation de l’Aorte DAVD : Dysplasie arythmogène du ventricule droit DBLE DISC : Double discordance ECG : Electrocardiogramme ECMO : Extracorporelle Membrane Oxygénation FC : Fréquence Cardiaque FR, FE : Fraction de Raccourcissement, Fraction d’Ejection HFME : Hôpital Femme mère Enfant HTAP : Hypertension Artérielle Pulmonaire HYPO VG, VD : Hypoplasie du Ventricule Gauche, Hypoplasie du Ventricule Droit (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 15
HYPOAO : Hypoplasie Aorte IAA : Interruption de l’Arche Aortique ITV : Intervalle Temps Vitesse LAT : Limitation Actée des Thérapeutiques LCOS : Low Cardiac Output Syndrome MA : Myocardite Aigue PAM : Pression Artérielle Moyenne PAP : pression artérielle pulmonaire PAPS, PAPm : Pression Artérielle Pulmonaire Systolique, Moyenne PDE III : Phosphodièsterases de type III PVD : Pression du Ventricule Droit RA : Rétrécissement Aortique RM : Rétrécissement Mitral SR : Sarcolemne Réticuloplasmique TA, TAD, TAS : Tension Artérielle, Tension Artérielle Diastolique, Tension Artérielle Systolique TAC : Tronc Artériel Commun TAPSE : Tricuspid Annular Plane Systolic Excursion TF : Tétralogie de Fallot TGV : Transposition des Gros Vaisseaux TPSV : Tachycardie Paroxystique Supra-Ventriculaire USI : Unité de Soin Intensif VD, VG : Ventricule Droit, Ventricule Gauche VDDI : Ventricule Droit à Double Issue VM : Ventilation Mécanique VNI : Ventilation Non Invasive (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 16
2. Introduction 2.1. Pourquoi le Levosimendan en pédiatrie ? 2.1.1. Les problématiques actuelles Le levosimendan est un inotrope dît « de rescue » en France, utilisé majoritairement en pédiatrie dans deux situations graves que sont la cardiomyopathie dilatée (CMD) et le bas débit cardiaque (low cardiac output syndrome - LCOS) post opératoire. 2.1.1.1. Les cardiomyopathies La cardiomyopathie dilatée (CMD) est une maladie rare et grave de l'enfant, elle touche aux USA 0,57/100,000 enfants et est la première cause de transplantation cardiaque pédiatrique (1). Elle se caractérise par une modification structurelle de la cellule myocardique, entrainant une destruction des cardiomyocytes et un dépôt de collagène. A terme, la paroi myocardique se fibrose et s'amincit, entraînant une dilatation ventriculaire, une altération de la contractibilité et l'apparition de signes congestifs ou de bas débit systémique (2). Dans la grande majorité des cas, l'étiologie reste inconnue et la cardiomyopathie est alors dite « primitive ». Un diagnostic n'est posé que pour 34% des enfants, avec le plus souvent une origine infectieuse. Les autres étiologies comprennent les formes neuro-musculaires, génétiques, métaboliques, médicamenteuses, ischémiques, rythmiques ou secondaires à un obstacle gauche. La prise en charge classique actuelle consiste à diminuer la post-charge et à favoriser la contraction myocardique. Dans les formes graves, le premier inotrope utilisé est la milrinone, plus ou moins associée à la dobutamine ou à la dopamine (2,3). Le soutient hémodynamique est souvent nécessaire pendant plusieurs semaines, et le recours à une assistance circulatoire est parfois inévitable. A terme, le seul traitement efficace d'une CMD évolutive est la transplantation cardiaque, avec une survie à 5 ans post greffe aux alentours de 72% (3). Les autres formes de cardiomyopathies (CM) sont la cardiomyopathie hypertrophique (CMH), la cardiomyopathie restrictive (CMR), la dysplasie arythmogène du ventricule droit (DVDA) et enfin la (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 17
myocardite aigue (MA) infectieuse, qui se distingue par un potentiel de réversibilité. 2.1.1.2. Le LCOS post-opératoire Le bas débit cardiaque (LCOS) post chirurgie cardiaque, et principalement post circulation extra corporelle (CEC), est une situation fréquente et grave pour laquelle une assistance circulatoire temporaire peut être nécessaire. Vingt-cinq pour cent des patients pédiatriques auraient un débit ≤ 2L/min en post opératoire immédiat (4). Lors de l'anesthésie se produit une vasodilatation générale, aggravée par l'hypothermie et la modification des volumes circulatoires secondaires aux pertes sanguines. Le travail myocardique se majore en per- opératoire par relargage de médiateurs de l'inflammation et de catécholamines endogènes. Les résistances pulmonaires augmentent sous CEC et le clampage aortique induit une ischémie myocardique (5). Le sevrage de la CEC est un moment critique de toute chirurgie cardiaque : une dysfonction diastolique est habituelle, aggravée par l'HTAP secondaire aux lésions de la CEC et le syndrome de re-perfusion coronaire. Tous ces facteurs impactent particulièrement les patients pédiatriques fragiles à faible réserve myocardique, expliquant l'incidence élevée de LCOS dans cette population. Le traitement du LCOS comprend la gestion de la post-charge, le maintien de la perfusion coronaire et l'optimisation de la contractibilité myocardique. D’après une étude récente portant sur les pratiques européennes pédiatriques, la prise en charge repose principalement sur l'administration de milrinone (6). Elle est administrée à titre prophylactique en per opératoire (77% des centres étudiés) et est généralement utilisée en bi-thérapie avec la dopamine, l'epinephrine, la dobutamine ou le levosimendan. 2.1.2. Les inotropes classiques et leurs limites Le calcium intra-cellulaire est un élément déterminant de la contraction myocardique. Le mécanisme d’action des inotropes classiques repose sur la modulation des concentrations calciques intra-cellulaires. Lors de la dépolarisation, le calcium entre dans la cellule myocardique par les canaux calciques ce qui permet un second relargage de calcium par le sarcolemne reticuloplasmique (SR), un changement de conformation de la troponine C (TnC) et la liaison actine-myosine. Les filaments glissent entre eux, la cellule se raccourcit. La sensibilité des myofilaments au calcium peut être atténuée par divers états physiopathologiques que sont l’acidose, le sepsis, l’ischémie, la stimulation adrénergique ou l’insuffisance cardiaque chronique. (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 18
Quelques définitions des potentielles actions médicamenteuses sur la fonction myocardique: − effet inotrope positif : se dit d'un traitement augmentant la force de contraction myocardique. − effet chronotrope positif : se dit d'un traitement augmentant la fréquence cardiaque. − effet lusitrope positif : se dit d'un traitement augmentant la capacité de relaxation myocardique. − Effet dromotrope et bathmotrope positif : se dit d'un traitement augmentant la vitesse de conduction électrique et l'excitabilité myocardique. 2.1.2.1. La milrinone La milrinone est un dérivé bipyridine, inhibiteur des récepteurs de la phospho-diesterase III (PDE III), ayant des propriétés principalement vasodilatatrices systémiques mais aussi plus modérément inotropes, lusitropes et chronotropes (7). Son mécanisme d'action repose sur l'inhibition des récepteurs de la PDE III, empêchant le catabolisme de l'AMP cyclique (AMPc) en AMP. Ceci favorise l'entrée de calcium dans la cellule tout en optimisant la relaxation (8). La milrinone est l’inotrope utilisé le plus en cardio-pédiatrie, toutes étiologies confondues. La molécule a prouvé son efficacité dans la prévention du LCOS post opératoire, avec une incidence réduite de 15% lorsqu’elle est initiée de manière prophylactique (4). Elle permet par ailleurs une diminution de la pression ventriculaire droite (PVD), une amélioration de la contractibilité droite et gauche ainsi qu'une diminution des résistances vasculaires périphériques et pulmonaires, permettant une amélioration du débit cardiaque et un sevrage accéléré de la CEC (8–10). 2.1.2.2. Les cathécholamines La dobutamine et la dopamine sont des inotropes positifs agissant par stimulation des récepteurs beta 1- adrenergiques des cardiomyocytes, activant l'adénylate cyclase et produisant l'AMPc. La dobutamine est utilisée en seconde intention après la milrinone dans les CMD, la molécule ayant des propriétés chronotropes, lusitropes, dromotropes et bathmotropes positives, ainsi que vasodilatatrices à forte dose (3) . L'adrénaline et la noradrénaline sont aussi largement utilisées dans le LCOS, leur effet est principalement (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 19
inotrope, chronotrope et vasoconstricteur. 2.1.2.3. Leurs limites L’innocuité de ces inotropes est aujourd'hui discutée. Chez l'adulte en insuffisance cardiaque sévère, la milrinone a échoué à prouver sa supériorité sur le placebo sur le nombre de ré-hospitalisations. Elle est de plus associée à un risque majoré d'hypotensions et d'arythmies (11). D'autres études confortent ces données, retrouvant un risque augmenté d'arythmie, une augmentation du travail myocardique et de sa consommation en oxygène, et donc un risque de sur-mortalité induit par par les inotropes (12,13). Le risque arythmogène tient au mécanisme d'action des inotropes qui induisent une augmentation de la concentration intra-cellulaire en calcium. S'y ajoute le risque de vasodilatation mal tolérée chez des patients à l’hémodynamique déjà altérée. De plus, l'effet inotrope positif de ces molécules se fait aux dépends d'une majoration de la consommation du myocarde en oxygène (14), avec un risque de tachyphylaxie correspondant à l'internalisation des récepteurs beta adrénergiques et donc à un épuisement de l'effet médicamenteux. Une étude italienne récente affine ces données en reprenant 177 revues sur l’utilisation des inotropes. Les études portaient sur le LCOS post opératoire, l'insuffisance cardiaque grave, le sepsis, les chirurgies non cardiaques, ou l’arrêt cardio-respiratoire. Les résultats montraient une absence de supériorité des inotropes sur les placebos en terme de mortalité toutes causes confondues. La seule molécule associée à une amélioration de la survie était le lévosimendan (15). 2.2. Le levosimendan 2.2.1. Physiopathologie 2.2.1.1. Mécanisme d’action du Levosimendan Le levosimendan est un pyridazinone dinitrile dérivé sensibilisateur du calcium. Il se lie à la partie N- terminale de la Troponine C (TnC) lorsque celle-ci est fixée au calcium et la stabilise sous cette forme (Figure (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 20
1). Ceci permet une stabilisation et un prolongement de la liaison actine – myosine (16). Lorsque la relaxation s’amorce et que la concentration calcique diminue, le levosimendan se détache de la TnC. L’action du levosimendan est ainsi dépendante de la concentration calcique intra-cellulaire, puisqu’il ne se lie à la TnC que lorsque celle-ci est elle-même déjà fixée au calcium. Son action n’est donc possible qu’en systole, sans nuire à la relaxation (16). Par ailleurs, n’agissant que par modification structurale de la TnC et sa sensibilité au calcium, il n'induit, contrairement aux autres inotropes, qu’une augmentation très modérée de la concentration calcique intra- cellulaire. Figure 1 : fixation du levosimendan sur la troponine C 2.2.1.2. Inotrope positif sans altération de la fonction diastolique Au niveau cellulaire, la force de contraction du myocarde après imprégnation par le levosimendan augmente de 16% , sans majoration du nombre de pont actine – myosine et donc sans altération de la relaxation (16,17). Son action s'accompagne d'une augmentation transitoire de la concentration intra- cellulaire en calcium de seulement 15% contre 49% pour la milrinone (18). La molécule possède également un effet lusitrope positif. Chez l'animal, on assiste à une diminution du temps de relaxation iso-volumique et à un allongement maximal des fibres en diastole, permettant une (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 21
diminution des pressions de remplissages (17,19,20). Au niveau hémodynamique, son action inotrope positive serait supérieure à celle de la milrinone. Ainsi, en cas de LCOS post opératoire, le levosimendan augmente la contractibilité cardiaque et le débit cardiaque de 14% quand la milrinone le stabilise (20). Ces résultats se retrouvent dans de nombreuses études et essais thérapeutiques. Ainsi il permet une augmentation de la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) de 6% chez l'enfant en LCOS post opératoire (21), de 20% chez le sujet adulte sain (22) et de 32% chez l'adulte en insuffisance cardiaque chronique (14). Un point important est qu’il permet une amélioration de la fonction contractile sans augmenter la consommation du myocarde en oxygène, contrairement à la dobutamine et à la milrinone qui l'accentuent (14,19,20,22). Il détient également un effet chronotrope positif principalement après administration d'une dose de charge ou lors de perfusions prolongées (5,8,20,22–24) 2.2.1.3. Vasodilatation et baisse des pressions artérielles pulmonaires Le levosimendan possède une action vasculaire par ouverture des canaux potassiques ATP dépendants des cellules musculaires lisses, créant un courant d’hyper-polarisation dans le sarcolemne et les mitochondries (Figure 2). Ceci entraîne une inhibition des courants calciques entrants et l’activation des canaux Na-Ca, faisant ressortir le calcium de la cellule. En résulte une baisse de la concentration calcique, et donc une vasorelaxation (25). Au niveau cellulaire, cette action vaso-relaxatrice est abolie par l'utilisation d'un bloqueur des canaux K+ ATP, et est inchangée par l'utilisation d'un inhibiteur de la cyclo-oxygénase ou des récepteurs adrénergiques (25–27). L'action anti phosphodiestérase du lévosimendan à haute dose participe également au mécanisme de cette vasodilatation. On retrouve cet effet au niveau des artères pulmonaires, coronariennes, rénales, splanchniques, cérébrales et systémiques. Il existe aussi une dilatation veineuse au niveau saphène, porte et systémique (8). Cliniquement, elle se traduit par une diminution des résistances centrales et périphériques, permettant une diminution de la post-charge avec amélioration de la perfusion coronarienne et systémique (14,20,22,28) . Cette relaxation confère à la molécule une activité anti HTAP, avec une diminution de la PAP moyenne (PAPM) jusqu'à 7,5mmHg chez l'animal après induction d’une HTAP expérimentale (20,29,30). Cette action vasodilatatrice est indépendante de la voie du monoxyde d'azote et de la cyclo-oxygénase, qui sont les voies habituelles d'action des médicaments anti-HTAP (28). Ces résultats se confirment chez l'humain où, après perfusion de levosimendan, la PAPM se réduit de 37% (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 22
chez l'adulte sain (22) et de 60% chez l'enfant en per-CEC (31). Figure 2: mécanisme de vasodilatation du levosimendan 2.2.1.4. Amélioration de la fonction ventriculaire droite Une des premières indications du levosimendan fut de corriger la dysfonction ventriculaire droite, particulièrement fréquente après les chirurgies cardiaques sous CEC (32). L'effet inotrope positif et vasodilatateur du levosimendan permet une amélioration de la fonction diastolique et systolique droite, en partie liée à la baisse des pressions pulmonaires, avec une efficacité supérieure à celle de la dobutamine (28,33,34). Il permet une normalisation du débit cardiaque et du coupling VD-AP après poussée d' HTAP, contrairement aux autres inotropes (30). 2.2.1.5. Effet inhibiteur des phosphodièstérases Dans les modèles d'études sur les muscles striés humains, le levosimendan possède une activité inhibitrice des récepteurs de la PDE III, également ciblés par la milrinone (8). Néanmoins, cet effet n'est présent qu'à forte dose de levosimendan, c'est à dire pour des concentrations plasmatiques > 300 nM lorsque la concentration thérapeutique visée est de 60 à 100 nM (5) (Figure 4). 2.2.1.6. Action anti-ischémique et anti-inflammatoire (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 23
On prête à la molécule une action anti-ischémique, qui préviendrait le syndrome de re-perfusion coronarienne. Lors d'un infarctus du myocarde, on retrouve ainsi une amélioration de la FEVG allant jusqu'à 13% après une injection intra-coronarienne, en rapport avec une activité vasodilatatrice locale (35). Il permet également, en perfusion classique, de réduire l'œdème et la nécrose myocardique, ainsi que les dépôts de cellules inflammatoires (36). Le levosimendan aurait également des propriétés anti-inflammatoires :il diminuerait les taux de cytokines pro-inflammatoires et d'interleukine-6 circulantes chez l'insuffisant cardiaque chronique (37) et diminuerait le stress oxydatif des souris en choc septique (38). Il serait également protecteur d’apoptose dans la myocardite aigue infectieuse (39,40). Néanmoins, le mécanisme d'action anti inflammatoire de la molécule est encore à ce jour non élucidé. 2.2.2. Pharmacocinétique Figure 3 : structure moléculaire du levosimendan La pharmacocinétique du levosimendan est similaire chez les patients sains et en insuffisance cardiaque chronique (41). La demi-vie de la molécule est de 1 heure, avec une distribution de 97% dans les tissus, sous forme majoritairement liée à l'albumine (8). Le délai d'action est de 2 heures environ après le début de la perfusion, avec une augmentation linéaire de la concentration plasmatique et un effet dose-dépendant. La concentration thérapeutique cible du levosimendan se situe entre 60 et 100 nM (41). La molécule est réduite dans l'intestin en OR-1855, puis est acétylé en OR-1896. Cette dernière molécule a (CC BY-NC-ND 2.0) MULATIER 24
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