Crédit immobilier : comment réagir au coronavirus ? - Artémis ...

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Crédit immobilier : comment réagir au coronavirus ? - Artémis ...
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2 avril 2020 - 08:10                                                                                         > Version en ligne

                Crédit immobilier : comment réagir au

                coronavirus ?

                © Eugen Wais - Fotolia

                Le Coronavirus touche tous les domaines de l’économie et de la vie quotidienne. Le financement

                                                                                               Tous droits de reproduction réservés
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                immobilier ne pouvait pas lui échapper. Des exemples ? La pandémie augmentant le risque pour

                les banques, les taux d’intérêt évoluent à la hausse. Les conséquences semblent pour le moment

                limitées, mais la question, c’est savoir si cette progression va durer. L’autre interrogation,

                c’est l’attitude des banques. Continuent-elles à prêter ? Relanceront-elles massivement la

                machine du crédit à la fin de la crise ? De leur côté, les emprunteurs qui remboursent actuellement

                leur prêt peuvent être confrontés à des difficultés. Heureusement, ils disposent de solutions pour y

                remédier. Et puis, parce qu’il y aura un après Covid-19, vendeurs comme candidats à l’achat

                peuvent dès aujourd’hui se préparer afin que leur transaction aboutisse dans les meilleures

                conditions lorsque le moment sera venu. Notre analyse et nos conseils en fonction de vos projets

                immobiliers.

                Les taux d’intérêt augmentent-ils ? Depuis les planchers record de l’automne 2019, les taux des

                prêts immobiliers remontent doucement. Pour les crédits sur vingt ans, par exemple, la moyenne

                est passée de 1,10 % hors assurances lors du minimum historique d’octobre 2019 à 1,40 % à la

                mi-mars 2020. « Certaines banques, dans leurs barèmes pour avril 2020, annoncent de nouvelles

                hausses qui restent néanmoins modérées », indique Philippe Taboret, directeur général adjoint du

                courtier Cafpi. « Une augmentation qu’elles justifient par un contexte économique plus risqué.

                Reste que ces évolutions ne sont pas vraiment significatives pour les emprunteurs, le marché

                immobilier étant quasiment à l’arrêt. » Mi-avril 2020, le taux brut moyen sur vingt ans pourrait

                tourner autour de 1,50 %.

                Les taux immobiliers au 2 avril 2020. Donnés à titre indicatif, ces taux sont bruts (hors

                assurances). Le taux d'un crédit est attribué au cas par cas, en fonction du profil de l'emprunteur

                et des caractéristiques de son projet. A noter : les taux montent depuis six mois. Le 15 ans brut

                moyen est passé, entre octobre 2019 et avril 2020, de 0,90% à 1,20%. Toujours sur 15 ans, les

                minima s'établissent actuellement à 0,70% bruts, contre 0,55% il y a six mois. Sources :

                Empruntis, Meilleurtaux, Emprunt Direct.

                La hausse des taux durera-t-elle ? Pour soutenir l’économie, la Banque centrale européenne

                (BCE) inonde le marché de liquidités quasi gratuites. Les banques françaises posséderont donc les

                moyens de prêter à bas coût à la fin de la crise. Avec la récente hausse des taux, elles pourraient

                même disposer d’une marge de manœuvre pour baisser leurs tarifs et doper la demande. Mais

                elles devront aussi tenir compte d’un risque de crédit plus important, ce qui implique des taux

                plus élevés    « Dans ce contexte extrêmement chahuté, notre intuition est que les taux devraient

                rester stables dans les prochaines semaines, même si des soubresauts sont à prévoir », résume

                Ludovic   Huzieux,    fondateur d Artemis Courtage.

                La relance de l’immobilier dépend des banques

                Les banques continuent-elles à accorder des prêts immobiliers ? « Aujourd’hui, la grande

                majorité des banques n’est pas à l’écoute des nouveaux projets immobiliers », confie Sandrine

                Allonier, directrice de la communication du courtier Vousfinancer. « Elles administrent les

                dossiers en cours et s’occupent du financement des entreprises dans un contexte d’effectifs

                réduits et de travail à distance, même si de rares établissements continuent d’accorder des

                prêts. » A moyen terme, les choses pourraient changer. Les banques françaises, on l’a vu,

                regorgent de liquidités et doivent prêter. Pour elles, le prêt immobilier représente un placement

                pratiquement sans risques (le taux de défaut français est l’un des plus bas d’Europe) et elles

                peuvent rentabiliser ces crédits en vendant par la suite aux emprunteurs des assurances, des

                placements

                                                                                                     Tous droits de reproduction réservés
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2 avril 2020 - 08:10                                                                                                   > Version en ligne

                Les banques ouvriront-elles en grand les vannes du crédit ? Depuis fin 2019, les banques, pour

                limiter le risque de crédit, appliquent de manière stricte les directives du Haut Conseil de stabilité

                financière ou HCSF (pas de prêts sur plus de 25 ans, taux d’effort plafonné à 33 % des revenus).

                Une politique qui exclut de facto certains emprunteurs du marché (primo-accédants sans apport

                notamment) et qui entraîne le recul de la production. Le nombre de prêts accordés sur décembre

                2019/février 2020 (avant la crise, donc) chute de 13 % par rapport à décembre 2018/février 2019

                selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. « En 2020, les banques ont annoncé des objectifs

                commerciaux inférieurs de 20 % à ceux de 2019 », ajoute Sandrine Allonier. Elles comptent en

                effet se concentrer sur les crédits qui présentent le moins de risques tout en respectant les

                consignes du HCSF. La relance passera sans doute par un desserrement des contraintes du Haut

                Conseil de stabilité financière et par des banques plus souples sur les critères d’emprunt et les

                taux. Pour autant, les vannes du crédit ne devraient sans doute pas s’ouvrir en grand.

                Les emprunteurs sont-ils toujours au rendez-vous ? Les courtiers contactés par PAP.fr sont

                unanimes : le trafic sur leurs sites reste important et nombre de particuliers construisent leur

                financement. « Ces candidats à l’emprunt ne se contentent pas de faire des simulations »,

                remarque Philippe Taboret. « Ils montent des dossiers et nos équipes, qui sont en télétravail, les

                conseillent pour faire aboutir leur demande lorsqu’il sera temps. De même, nous accompagnons

                les emprunteurs qui ont réussi à signer un compromis de vente pour qu’ils puissent trouver, dans

                les meilleurs délais, un crédit auprès des établissements qui continuent à prêter ». Bref, nombre

                de candidats à l’emprunt préparent déjà l’après Coronavirus.

                Comment gérer l'achat, la vente et le crédit immobilier

                Comment emprunter si le compromis de vente est signé ? Aujourd’hui, de rares acquéreurs

                parviennent à signer des compromis de vente. Ils utilisent les procédures dématérialisées

                (procuration, signature électronique, etc.) mises en place par les notaires (la signature sous seing

                privé est déconseillée car bien moins sûre sur le plan juridique). « Avec des banques surchargées,

                les délais mentionnés sur le compromis de vente pour obtenir le crédit doivent passer à 90 jours »

                , conseille Philippe Taboret. De même, les banques acceptent de prolonger la validité des offres

                de prêt jusqu’à 90 jours, contre 30 jours habituellement. Attention aux incertitudes sur le délai de

                rétractation de 10 jours. Avec les ordonnances sur l’état d’urgence sanitaire, ils peuvent être

                décalés. Mieux vaut se renseigner auprès des banques, des courtiers, des notaires (par exemple en

                appelant le 36 20 et dire « notaires ») ou auprès d’une Agence départementale d’information

                sur le logement (liste sur www.anil.org).

                Avec des transactions plus longues, faut-il annuler la vente ? Une fois le projet immobilier dans

                les tuyaux, les acquéreurs comme les vendeurs souhaitent mener leur projet à bon port dans des

                temps raisonnables. Face à des délais de financement désormais plus longs, les vendeurs

                doivent-ils demander l’annulation de la transaction pour trouver un autre acquéreur ? « Dans le

                contexte actuel, où les banques n'accordent presque plus de nouveaux crédits, trouver un nouvel

                acheteur prendrait encore plus de temps... Nous conseillons donc d’allonger les délais en cours,

                en négociant à l’amiable et au cas par cas », répond Sandrine Allonier.

                Crédit : moduler ou reporter les mensualités

                Comment réagir en cas de difficultés de remboursement ? Avec le chômage partiel (qui n’est pas

                pris en charge par l’assurance perte d’emploi si celle-ci est souscrite), certains emprunteurs

                peuvent être confrontés à une baisse de leurs revenus. « Ceux qui ont anticipé une telle situation

                                                                                                      Tous droits de reproduction réservés
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2 avril 2020 - 08:10                                                                                                   > Version en ligne

                peuvent reporter un ou deux trimestres d’échéances en fin de prêt » , explique     Ludovic

                Huzieux. « Cette possibilité joue à partir de douze ou vingt-quatre mois de remboursement, mais

                les banques sont aujourd’hui plus souples et proposent de suspendre le remboursement sans

                aucune condition. » La démarche est gratuite (il s’agit de revendiquer une clause du contrat de

                prêt). Mais l’allongement augmente les intérêts. L’autre option reste de baisser la mensualité de

                30 % pendant un certain temps pour compenser la baisse de revenus si cette possibilité figure au

                contrat. Là encore, le coût du crédit augmente et la durée s’allonge.

                Reporter ou moduler les mensualités : comment comparer ? Pour mesurer l’impact de ces

                souplesses sur la durée et le coût du prêt, Vousfinancer livre cette simulation simple. Pour un prêt

                de 200.000 € souscrit en janvier 2018 à 1,50 % hors assurances sur 20 ans, la mensualité se

                chiffre à 965,10 € et le coût du crédit à 31.621,80 € en mai 2020. Avec une baisse de 30 %, la

                mensualité passe à 675,50 € pendant 12 mois. La nouvelle durée monte à 245 mois (allongement

                de cinq mois) et le coût s’établit à 32 660,66 € (hausse de 1.038,86 €). Si l’emprunteur

                suspend ses mensualités pendant six mois, la durée grimpe à 248 mois (plus huit mois), le coût à

                33.395,79 € (plus 1.773,99 €). Bref, le report est un peu plus cher que la modulation et allonge

                davantage le crédit. Au-delà du choix entre ces deux solutions, les emprunteurs doivent garder en

                tête que la priorité reste d’éviter le défaut de remboursement. En clair : si l’on ne peut que

                reporter, c’est mieux que de ne plus pouvoir payer !

                Assurance emprunteur, crédit relais : cas particuliers

                Report ou suspension d’échéances : et l’assurance emprunteur ? Autre point important, la

                nature du report. S’il est partiel, il ne concerne que l’amortissement du capital. Les intérêts et

                l’assurance emprunteur restent dus pendant la suspension des remboursements. Avec un report

                total, le remboursement du capital ET des intérêts est suspendu, mais là encore, l’assurance doit

                être payée selon l’échéancier normal sur toute la durée (même si cette dernière est prolongée,

                donc). « Le report ne signifie pas que le crédit s’interrompt », explique Astrid Cousin,

                porte-parole du comparateur d’assurances Magnolia.fr. « L’emprunteur doit continuer à être

                protégé car les sommes empruntées restent dues. En cas de maladie grave, par exemple, il est

                toujours couvert. »

                Comment réagir en cas de crédit relais ? Ce type d’emprunt permet de financer un nouveau

                logement avant d’avoir cédé l’ancien. Une fois ce dernier vendu, le crédit relais est remboursé.

                Particularité : le prêt relais dure de 12 à 24 mois. Mais le marché immobilier est actuellement à

                l'arrêt. Comment réagir lorsque le compromis de vente du nouveau bien est déjà signé et que la

                transaction tarde à se réaliser ? « Si son contrat le lui permet, le souscripteur d’un crédit relais

                peut demander à sa banque une suspension, un report de ses mensualités ou leur modulation à la

                baisse, mais cela engendre un rallongement de la durée du prêt », répond le courtier Empruntis.

                L’emprunteur a mis en vente son logement mais n’a pas encore signé le compromis ? « Comme

                dans le premier scénario, il faut vérifier dans le contrat de prêt les procédures de report et/ou de

                modulation d’échéances et il faudra porter la durée de la condition suspensive d’obtention du

                crédit à 90 jours », conseille-t-on chez Empruntis. Autre élément rassurant : au terme de la

                première année du crédit-relais, l'opération peut souvent être prolongée d'un an, ce qui laisse de la

                marge.

                Quel est l’impact de la baisse du taux de l’usure sur le crédit ? Le taux de l’usure, c’est le

                taux plafond qu’un prêt immobilier ne peut pas dépasser (c’est une protection pour

                l’emprunteur). Il prend en compte le taux brut du crédit, les intérêts, l’assurance et les frais

                                                                                                      Tous droits de reproduction réservés
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2 avril 2020 - 08:10                                                                                                   > Version en ligne

                annexes. Or le taux de l’usure pour le deuxième trimestre 2020 baisse. Pour les emprunts sur 25

                ans, par exemple, il s’établit désormais à 2,51%, contre 2,60% au premier trimestre. « Lorsque le

                marché repartira, le recul du taux de l’usure risque d’exclure les jeunes et/ou les ménages

                modestes, qui obtiennent souvent des taux plus élevés que la moyenne », pointe Sandrine Allonier.

                « Certaines banques pourraient toutefois faire un effort sur les tarifs de leurs assurances

                emprunteur pour faire passer le dossier. » La solution pourrait aussi venir de la délégation

                d’assurance. En choisissant un autre assureur que celui de la banque prêteuse, le prix peut être

                divisé par deux, ce qui permet de rester en dessous du taux de l’usure. Problème : si cette

                possibilité est légale (lois Lagarde, Hamon et Bourquin), les banques refusent souvent la

                délégation

                Emprunteur, vendeur : nos conseils

                Comment se préparer pour bien emprunter ? Ceux qui comptent acheter ou investir peuvent

                mettre à profit la période de confinement pour peaufiner leur projet. En poussant leur recherche

                d’information, ils connaîtront bien leurs droits et devoirs d’emprunteurs. Ils doivent aussi

                veiller à leur profil. « Pas question de se présenter avec des découverts ou, pire encore, des

                incidents de paiement et des avis à tiers détenteur », avertit Philippe Taboret. Ceux qui ont bien

                géré leurs finances en période de chômage partiel seront bien vus par les banques. Il faut aussi

                tenir compte des consignes du HCSF (taux d’effort plafonné à 33 % des revenus, crédit qui ne

                dépasse pas 25 ans). Mieux vaut monter le dossier en amont et rassembler toutes les pièces

                justificatives (salaires, avis d’imposition, contrat de travail, etc.). Les courtiers, qui travaillent à

                distance, peuvent aider les candidats à l’achat dans le montage de leur projet (c’est gratuit

                puisque ces intermédiaires ne sont rémunérés que si le crédit est accordé). A noter : les vendeurs

                sont rassurés lorsqu’ils rencontrent un candidat acquéreur bien préparé disposant d’un dossier

                facilement acceptable par les banques.

                Comment réagir si l’on est vendeur ? Certes, le marché est actuellement en mode pause. Mais,

                on l’a vu, nombre de candidats à l’achat, donc au crédit, restent actifs en cette période de

                confinement. Les vendeurs peuvent ainsi rencontrer via Internet et téléphone ces acquéreurs

                potentiels. Ces mêmes vendeurs peuvent ainsi se constituer un panel d’acquéreurs ayant déjà bâti

                leur financement, qui pourront facilement se lancer lorsque l’heure de la reprise aura sonné.

                Barrières sanitaires obligent, visiter un bien est vraiment déconseillé. Mais les vendeurs, s’ils

                résident dans les lieux, peuvent faire visiter virtuellement leur maison ou leur appartement avec

                leur téléphone portable. L’occasion, aussi, de créer un contact et des échanges conviviaux

                forcément appréciés en cette période de confinement.

                                                                                                        Tous droits de reproduction réservés
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