Découvrez les étoiles de demain - Le Progrès
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ÉDITION NUMÉRIQUE Mercredi 30 octobre 2019 - Supplément - Rhône Trophées de la gastronomie et des vins Découvrez les étoiles de demain Pour leur douzième édition, les Trophées de la gastronomie et des vins se sont tenus ce lundi 28 octobre à la Sucrière (Lyon 2e). Photo Progrès/Maxime JEGAT 167196200
2 SUPPLÉMENT Mercredi 30 octobre 2019 Comme l’année dernière, l’événement s’est tenu à la Sucrière (Confluence - Lyon 2e). Photo Progrès/Maxime JEGAT ÉVÉNEMENT Trophées de la gastronomie et des vins Ils nous ont mis l’eau à la bouche ! Un repas de prestige, servi avec beaucoup de savoir-faire. Un lieu d’exception, décoré avec soin. Des lauréats d’envergures aux goûts et à la cuisine affirmée. Enfin, des invités sou- vent étoilés pour cha- peauter la soirée. Aucun doute possible : les Trophées de la gas- tronomie et des vins ont une fois encore tenu leurs promesses. Organisée ce lun- di 28 octobre à la Su- crière, la douzième édition a fait la part belle aux anciens lau- réats de ce concours prestigieux. En maître de cérémonie, c’est le chef deux fois trois étoiles (Pavillon Le- doyen - Paris et Cheval- Blanc - Courchevel) Yannick Alléno qui a parrainé la soirée. Les invités ont pu déguster un menu digne des plus grandes tables, préparé par quatre chefs d’exception. Pour cette douzième édition présentée par Odile Mattei, c’est le chef triplement étoilé Yannick Alléno À découvrir dans qui a reçu le Trophée d’honneur des mains de Fouziya Bouzerba adjointe au maire de la Ville de Lyon. ce supplément… Photo Progrès/Maxime JEGAT WRX02 - V0
Mercredi 30 octobre 2019 SUPPLÉMENT 3 La douzième édition était, cette année, parrainée par le chef Yannick Alléno. Photo Progrès/Maxime JEGAT Pour l’entrée, c’est le chef lyonnais Joseph Viola qui a proposé un plat à base de saumon fumé, de homard et de caviar. Photo Progrès/Maxime JEGAT La salle de la Sucrière affichait complet ce lundi 28 octobre au soir. Il faut dire que chaque année, ces Trophées sont un rendez-vous incontournable pour tous les amateurs de gastronomie et de vins. Chaque plat présenté était proposé avec le vin Photo Progrès/ qui lui était attribué. Photo Progrès/Maxime JEGAT Maxime JEGAT C’est l’artiste Patrick Doutres qui a réalisé, comme chaque année, les trophées de cette soirée. Photo Progrès/Maxime JEGAT WRX03 - V0
4 SUPPLÉMENT Mercredi 30 octobre 2019 Deuxième femme MOF en France, Virginie Basselot (Le Negresco) a reçu le Trophée du chef de l’année. Photo Progrès/Maxime JEGAT De gauche à droite. Christophe Marguin, président des Toques Blanches Lyonnaises, Céline Bally, journaliste au Progrès et présidente du jury des Trophées, et Yannick Alléno, parrain de la soirée. Photo Progrès/Maxime JEGAT Avec Grégory Stawowy (non présent sur le photo), Stéphane Buron, Laurent Derhé, Jean-Paul Pignol, Sebastien Vauxion et Joseph Viola sont les chefs qui ont préparé Le chef Davy Tissot, Meilleur Ouvrier de France et chef le repas servi formateur au restaurant Saisons fait partie des huit candidats aux convives. sélectionnés pour le prochain concours du Bocuse d’Or. Photo Progrès/ Il a été mis à l’honneur hier soir. Photo Progrès/Maxime JEGAT Maxime JEGAT TROPHÉE DU CHEF À L’INTERNATIONAL Renato Herzmann Carioni Renato Herzmann Carioni, des influences très françaises À 43 ans, Renato Herzmann Carioni est le propriétaire des restaurants COSÌ, basés à taurant Enoteca Pinchiorri, à Florence, au Château de La Chèvre d’Or, à Eze. Il a conser- tugais, français, italien, alle- mand et anglais). « J’ai été étonné, très surpris en appre- Sao Paulo et à Brasilia. Le pre- vé de ses séjours en France, en nant que j’allais recevoir ce prix, mier a été ouvert il y a dix ans et Angleterre et en Italie de très avoue le chef brésilien. J’ai passé connaît un franc succès et le fortes influences dans sa cuisi- presque six ans en France, c’est deuxième a suivi en juillet der- ne. « Sa cuisine est une cuisine énorme de revenir et d’être pri- nier. Après sa formation au Bré- d’accent italienne mais avec des mé, cela me touche beaucoup. sil, il a parcouru l’Europe, en- bases très françaises », nous a Je n’ai pas de mots pour m’expri- chaînant, entre 1997 et 2005, confié Laurent Suaudeau, le ré- mer », explique-t-il avec sa bon- des expériences au Méridien puté chef français, installé de- ne humeur communicative. Ce Piccadilly à Londres, à l’Hôtel puis plus de 30 ans au Brésil. n’est pas la première fois que Ritz à Londres, au restaurant « En ce moment, je travaille Renato remet les pieds à Lyon. Villa de Lys, à Cannes, au res- beaucoup la cuisine des indigè- Il y a moins d’un an, il avait nes avec des ingrédients de la coaché l’équipe brésilienne lors Le chef brésilien a passé presque forêt », précise dans un très bon des Bocuse d’or. « On avait fini six ans en France. C’est donc français Renato Herzmann (il avant-dernier », en sourit-il. Cet- en français qu’il a pu livrer ses avait un grand-père allemand) te fois, c’est en triomphant qu’il impressions en recevant son Carioni (et un autre italien), le- est monté sur scène pour rece- Trophée. Photo Tadeu BRUNELLI quel maîtrise cinq langues (por- voir son trophée. WRX04 - V0
Mercredi 30 octobre 2019 SUPPLÉMENT 5 TROPHÉE DU JEUNE APPRENTI EN CUISINE Matthieu Gisard Matthieu Gisard affirme son goût pour les concours O riginaire d’Aurillac, dans le Cantal, Matthieu Gi- sard s’est formé à la cuisine au Vaudard de l’Académie natio- nale de cuisine. Mais ce n’est pas tout… Il a fini en finale de moi-même. Les concours me permettent d’évaluer mon ni- veau par rapport aux autres et lycée des métiers de l’hôtellerie la semaine à l’émission télévi- de faire des rencontres. » Ce de Chamalières. « J’ai fait trois sée Objectif Top Chef et, sportif de 21 ans, qui pratique années de baccalauréat profes- aujourd’hui, il fait partie de notamment le football, ambi- sionnel cuisine et deux années l’Académie nationale de cuisi- tionne d’intégrer plus tard de de BTS option art culinaire, art ne en tant que jeune talent et grandes maisons étoilées, et de la table et art du service. travaille en tant que chef de dans un avenir plus lointain, Pendant toutes ces années, j’ai partie tournant au restaurant d’ouvrir son propre restaurant. participé à de nombreux con- La Belle Meunière, à Royat. En attendant, il attend actuelle- cours », précise le jeune hom- Ses participations à ces diffé- ment une réponse pour la sélec- me qui aime se dépasser. En rents concours et ses stages au tion pour le concours de la 2017, il a obtenu le titre de restaurant Régis et Jacques meilleure brigade de France, vice-champion de France de Marcon, Le Carré d’Alethius ou organisé par Metro, sous la pré- cuisine au concours général encore Le Radio à Chamalières sidence de Gilles Goujon. des métiers, organisé par l’Édu- n’ont fait que confirmer son cation nationale. En 2018, ce- goût pour la cuisine et la com- La Belle Meunière, Matthieu Gisard est chef de partie tournant au restaurant lui de meilleur cuisinier et pétition. « J’aime être sous pres- 25, avenue de la Vallée La Belle Meunière, à Royat. Photo Progrès/D. R. meilleur binôme au trophée sion pour donner le meilleur de Royat TROPHÉE DU MEILLEUR SOMMELIER Baptiste Gauthier Baptiste Gauthier vous ouvre à la diversité des vins B aptiste Gauthier se destinait à la cuisine mais les rencontres en ont décidé autrement. Il sera sommelier. chez Loiseau avant de revenir chez Pic en 2016, dans le restaurant de Valence, en tant que chef sommelier. Je con- riche et complexe que l’on peut tenter des associations intéressantes. » C’est d’ailleurs comme cela qu’il envi- Et puisqu’il a remporté le Trophée du seille d’ordinaire de bouger pour varier sage son métier : un passeur entre cui- meilleur sommelier, on peut dire qu’il a les expériences. Mais je me suis senti sine et vin, entre clients et vigneron. bien fait. tellement bien dans ses deux maisons, « Je suis au service de la chef. Mon but Tout commence à Limoges où il ob- dans des régions aux vignobles remar- est de magnifier les plats. Mais je suis tient son CAP et son Bac pro. C’est là quables de surcroît, que j’étais ravi d’y aussi au service du client. Je dois lui que l’un de ses professeurs le pousse à revenir. » décrire les vins, le terroir et le travail se spécialiser dans le service en salle, et La cave du restaurant Pic se compose du vigneron et l’orienter dans ses plus précisément dans la sommellerie. ainsi de 30 000 bouteilles avec 2 200 ré- choix. » « Il avait une vraie passion du vin. Sa férences sur la carte. « Nous proposons Amoureux de son métier, il s’amuse façon d’en parler m’a définitivement en majorité des vins de la vallée du et prend du plaisir chaque jour. « C’est convaincu. » Il se forme alors à l’école Rhône et des vins français plus généra- une profession magnifique pour qui de sommellerie à Tain-l’Hermitage lement, mais nous travaillons égale- aime les gens, les rencontres, l’échan- pendant deux ans. Il effectue ses stages ment des vins autrichiens, allemands, ge. » dans les restaurants Pic à Valence et néo-zélandais, sud-africains ou grecs, Loiseau en Bourgogne. Fidèle et l’aise avec des cépages variés. Je m’adapte Groupe Pic, dans ses deux maisons, il y démarrera aux envies de découverte des clients. 285, avenue Victor-Hugo, Baptiste Gauthier, chef sommelier du sa carrière. « J’ai travaillé onze ans La cuisine de Mme Pic est tellement Valence restaurant Pic à Valence. Photo Progrès/D. R. TROPHÉE DU CHEF ESPOIR DE L’ANNÉE Anthony Baud À 24 ans, Anthony Baud est le chef de La Quintessence A nthony Baud a commen- cé à cuisiner dès l’âge de 14 ans. En CAP, il a réalisé un point d’honneur à cuisi- ner des produits frais de sai- son. Son objectif est d’obte- naises, se dit « très content » de recevoir le Trophée du chef espoir de l’année, sur- son apprentissage au Caro nir une étoile Michelin et le tout qu’il avait déjà été nom- de Lyon, aux côtés de Sébas- maximum de distinctions mé plusieurs fois lors des tien Pommier. Ensuite, il a possibles. précédentes éditions. « C’est travaillé chez Christian Tête- le travail qui est récompen- doie. « À 20 ans, j’ai ouvert Son établissement sé », se réjouit-il. mon premier restaurant, La a déjà reçu plusieurs Brasserie de Saxe (Lyon 3e), distinctions Prochain objectif : puis j’ai racheté quatre ans l’étoile Michelin… plus tard La Rémanence que Des ambitions qui se con- Désormais, il aspire à obte- j’ai renommé La Quintes- crétisent notamment avec nir la fameuse étoile Miche- sence (Lyon 1er). » Le jeune l’obtention de deux distinc- lin tant convoitée. Ses plats chef Lyonnais a complète- tions Gault & Millau (Res- « signature » ? « L’œuf à la ment repensé l’aménage- taurant de qualité, Collège truffe et le ris de veau, etc. » ment de ce restaurant gas- culinaire de France). Le chef tronomique qui est situé de 28 ans, propriétaire de La Quintessence, Anthony Baud est le propriétaire et le chef du restaurant dans un ancien réfectoire jé- l’établissement et membre 31, rue du Bât-d’Argent gastronomique La Quintessence. Photo Progrès/Pierre AUGROS suite du XVIe siècle. Il met des Toques blanches lyon- (Lyon 1er). WRX05 - V0
6 SUPPLÉMENT Mercredi 30 octobre 2019 TROPHÉE DU MEILLEUR BOUCHON Au Petit Bouchon Chez Georges « Chez nous, on peut mâchonner tous les jours » C’ est un bouchon histori- que de Lyon, qui est mis en lumière cette année Gorgette, restaurateur de- puis quarante ans et à la tête du bouchon depuis 2007. que chez lui « sauf événe- ments spéciaux, type Festival lumière ou Fête des lumiè- par les Trophées de la Gas- Dans son restaurant de res, il n’y a qu’un service, tronomie et des Vins. Incon- 36 couverts, on ne retrouve pour pouvoir profiter des tournable pour les pour les que des plats typiques dans gens et discuter avec eux ». amateurs du célèbre mâchon l’assiette : œuf cocotte, sala- Connu des gastronomes, lyonnais, « Au Petit Bouchon de de museau, ris de veau, mais aussi des touristes qui Chez Georges » a été créé en rognons, quenelles de bro- viennent s’imprégner de la 1960. Et c’est même dans ces chet, tablier de sapeur, tête culture lyonnaise, mieux murs que la fameuse associa- de veau, etc. vaut réserver pour avoir la tion de gastronomes « les Accompagnés bien sûr, de chance de discuter avec le Francs Mâchons » a vu le grands crus régionaux. « Ce patron ! jour en 1964. « Du lundi au qui marche très bien, c’est le vendredi, nous avons encore gratin d’andouillette et en Au Petit Bouchon des personnes qui viennent dessert les pommes au four Chez Georges Marc Gorgette a repris ce bouchon lyonnais en 2007. mâchonner chez nous tous caramélisées », explique 8, rue du Garet, Photo Progrès/Céline BONNAUD les jours », explique Marc Marc Gorgette, qui prévient Lyon 1er. TROPHÉE DU VIGNERON ET DU VIN DE L’ANNÉE Domaine Coursodon « C’est la somme de petits détails qui fait la différence » J érôme Coursodon fait partie d’une longue lignée de vigne- rons. « Je suis la cinquième géné- celles de Saint-Joseph (escarpées, rocheuses), le travail des vignes est quasi artisanal. « Tout se fait ma- de l’année sonne donc comme une belle récompense pour le vi- gneron de 45 ans. « Depuis une ration à travailler dans le domaine nuellement, il y a très peu de méca- vingtaine d’années que je travaille familial », précise-t-il d’emblée nisation. Nous avons beaucoup de sur le domaine, je donne tout ce avec fierté. Cinq générations de petites parcelles, que nous tra- que je peux et ne néglige aucun dé- Coursodon à ne produire que du vaillons comme des jardins, préci- tail. J’aime à dire que c’est la som- vin de l’appellation Saint-Joseph. se encore Jérôme Coursodon. Ce- me de petits détails qui fait la diffé- Au total, 16 hectares sont cultivés la nécessite beaucoup de temps, et rence ! Cette récompense me par le domaine : 2,5 pour le blanc une grande précision dans le geste conforte dans mes choix. Ce sera (essentiellement du Marsanne) et viticole. » Un travail apprécié tout aussi une belle expérience que de du rouge (Syrah) pour le reste. En autour du globe, puisque le Saint- participer à cette soirée en compa- moyenne, 60 000 bouteilles sor- Joseph du domaine Coursodon est gnie de grands professionnels des tent chaque année… Et la cuvée dégusté par des particuliers, mais métiers de la bouche. » actuelle s’annonce prometteuse ! garnit aussi de belles tables – com- me Bocuse par exemple – en Fran- Domaine Coursodon, Un travail méticuleux ce comme à l’étranger. 1, place du Marché, Le Domaine Coursodon produit en moyenne 60 000 bouteilles Du fait de la particularité des par- Le Trophée du vigneron et du vin Mauves chaque année. Photo Progrès/D. R. Domaine Coursodon TROPHÉE DU JEUNE APPRENTI EN SALLE Gaspard Roques Gaspard Roques s’illustre dans l’art de la table et du service L e Villeurbannais Gas- pard Roques a fait parlé de lui ces derniers mois. Et sais pas que ce serait moi qui le recevrais. Je suis très heu- reux d’obtenir cette récom- permet d’être heureux aujourd’hui » pour cause : il a été médaillé pense qui m’encourage pour Après cette expérience d’or, catégorie art de la table la suite », précise celui qui dans cet établissement, le et du service, au concours de est passé par la Tour d’Argent jeune homme ambitionne meilleur apprenti de France à Paris, La Pyramide à Vien- éventuellement de se forger 2019. ne et l’Auberge du Pont de une expérience à l’étranger. Le jeune homme de 18 ans Collonges. « Je me suis dé- Il se dit reconnaissant en s’est formé au lycée hôtelier couvert une passion pour vers son professeur d’avoir François Rabelais, à Dar- l’art de la table. Depuis le cru en lui et l’avoir poussé à dilly. C’est son professeur 5 septembre, je suis demi choisir l’art de la table. Frédéric France qui l’a ins- chef de rang au restaurant « C’est lui qui me permet crit aux Trophées de la Gas- gastronomique La Pyrami- d’être heureux dans ce que je tronomie et des Vins. Il se dit de, à Vienne. » fais aujourd’hui. » surpris et heureux d’avoir re- Gaspard Roques incarne Gaspard Roques s’est découvert une passion pour l’art de la table. çu ce Trophée du jeune ap- « C’est un professeur un bel exemple de transmis- Photo Progrès/Carlos SOTO prenti en salle. « Je ne pen- qui m’a poussé et me sion réussie. WRX06 - V0
Mercredi 30 octobre 2019 SUPPLÉMENT 7 TROPHÉE DU MEILLEUR PÂTISSIER Maxime Frédéric Maxime Frédéric : artiste sucré à succès C’ est un jeune homme pas- sionné et surdoué, qui est récompensé cette année plus tard, il continue son as- cension et prend en charge toute l’offre sucrée du palace cap à sa carrière, en rendant son tablier au George V, pour un projet d’envergure. par le Trophée du meilleur pâ- parisien, en tant que Chef pâ- Au printemps 2020, il sera tissier. Malgré ses 30 ans, tissier exécutif. dans les cuisines du Cheval Maxime Frédéric a déjà une Petit-déjeuner, déjeuner, dî- Blanc Paris, sur les toits de La belle carrière derrière lui, ner, tea-time… Le chef et son Samaritaine, avec le Chef étoi- auréolée de succès sucrés. équipe surprennent les gour- lé Arnaud Donckele aux pia- Formé sur ses terres de Nor- mands qui se pressent pour nos. Parti avec quelques mem- mandie, à la boulangerie-pâtis- goûter son fameux pain au bres de son équipe, le chef serie, Maxime Frédéric rejoint chocolat – le meilleur de Pa- pâtissier de l’année a des étoi- Paris en 2010, où il travaille ris – et sa fleur de vacherin, les dans les yeux lorsqu’il ex- durant six ans au Meurice, « mon premier dessert à l’as- plique qu’ils ont « carte blan- avec Camille Lesecq et Cédric siette ». Dernièrement, ce Nor- che avec Arnaud pour ce Grolet. En 2016, il rejoint le mand « enfant de la terre », projet ». Il faudra attendre George V (groupe Four amoureux des petits produc- quelques mois, pour découvrir Seasons) pour travailler au teurs et petit-fils d’agriculteur, ses nouvelles pépites sucrées Maxime Frédéric officiera bientôt au Cheval Blanc Paris aux côtés restaurant L’Orangerie. Un an vient de donner un nouveau sur les toits de Paris. du chef étoilé Arnaud Donckele. Photo Matias INDJIC TROPHÉE DE LA MEILLEURE CUISINE DU MONDE Mojgan Tashvighi Mojgan Tashvighi régale avec ses spécialités iraniennes Si c’est en Iran qu’elle a faire plaisir, mais cela a tel- Lauréate du Trophée de la grandi et qu’elle a fait mûrir lement marché que deux meilleure cuisine du mon- cette passion pour la cuisi- ans après, j’ai ouvert mon de, Mojgan Tashvighi ne ne, c’est bien dans la capita- propre restaurant : Mojgan. manque pas de souligner le française de la gastrono- J’ai fait une formation à que la ville de Lyon a su lui mie que Mojgan Tashvighi l’institut Paul-Bocuse en servir idéalement de terrain donne désormais libre 2017. Le bouche-à-oreille a d’expression : « La vie à cours à tout son talent. Née vraiment marché. » Lyon se veut très proche de dans la ville iranienne de celle de Chiraz, ma ville na- Chiraz voilà cinquante ans, « Lyon, une ville tale, qui elle aussi est très elle fait toute sa carrière en qui dégage des énergies orientée vers la gastrono- tant qu’hôtesse de l’air (et positives » mie. J’y perçois les mêmes de sol) chez Air Iran. « Suite saveurs, les mêmes odeurs. à un changement de vie, je Ainsi, c’est d’une cuisine Lyon est réellement une vil- suis venue en France, et dès iranienne, authentique, le qui dégage une énergie 2015, je me suis lancée dans avec des spécialités issues positive. » la restauration, d’abord plu- notamment de sa ville nata- tôt orientée traiteur, chef à le, qu’elle régale des convi- Restaurant Mojgan, Mojgan Tashvighi propose une cuisine iranienne tout ce qu’il y a domicile, explique-t-elle. Au ves unanimement lauda- 20, rue Royale, de plus authentique. Photo Le Progrès/Richard MOUILLAUD début, c’était surtout pour teurs. Lyon 1er. TROPHÉE DE LA GRANDE TABLE DE L’ANNÉE Antoine Pétrus Antoine Pétrus : « C’est une belle réussite collective » S’il est né à Colombes en tinctions, en ayant remporté, faut garder de la distance et de 1983, c’est bien à Lyon qu’An- entre autres, deux fois le titre la modestie. C’est ce qui toine Pétrus, sommelier de re- de Meilleur Ouvrier de Fran- m’émeut, me touche, et me nom, a fourbi ses premières ce : une première fois en 2011 donne envie d’aller encore armes dans le monde de la gas- en sommellerie, puis en 2018, plus loin. Mais depuis mon en- tronomie. « Mon parcours est en maître d’hôtel service arts fance, j’ai baigné dans l’amour essentiellement lyonnais, sou- de la table. des bons produits. Quant à ligne le jeune homme aujour- mon amour du vin, c’est sur- d’hui âgé de 36 ans. J’ai fait mes Garder de la distance tout le fait de réussir à déguster armes chez Bocuse, à l’Auber- et de la modestie un des derniers produits rares ge Collonges, en tant que com- Désormais directeur général dans le monde, produit qui soit mis de salle, à l’âge de 19 ans. du Groupe Taillevent depuis le fruit d’un terroir, mais aussi Cela a beaucoup de symboli- deux ans (qui regroupe le res- de la main de l’homme. » Lau- que, car c’est un nom qui mar- taurant Taillevent, les brasse- réat du Trophée de la grande que dans un parcours. » ries œnologiques 110, situées à table de l’année des Trophées Dans la foulée, il continue en Paris et à Londres, et les caves de la Gastronomie et des vins, tant que chef sommelier chez de Taillevent, situées à Paris, Antoine Pétrus reconnaît vo- Lasserre à Paris pendant trois Beyrouth, Londres et Tokyo), lontiers « avoir un sentiment ans, et enchaîne dans divers il a su conserver intacte cette d’appartenance à cet événe- établissements de prestige. De- passion épicurienne qui l’ani- ment. Et je pense surtout à mes Antoine Pétrus a remporté deux fois le titre de Meilleur Ouvrier de puis, c’est peu dire que le jeune me au quotidien. « C’est une équipes, car c’est une belle France en sommellerie et en maître d’hôtel service arts de la table. homme collectionne les dis- passion qui mûrit toujours. Il réussite collective. » Photo Progrès/Xavier Lambours WRX07 - V0
8 SUPPLÉMENT Mercredi 30 octobre 2019 TROPHÉE DU MEILLEUR ACCUEIL Frédéric Fass Chez Frédéric Fass, une cuisine tendance et conviviale « Je suis un autodidacte de la Des produits frais, reux et convivial. restauration, j’ai un parcours de saisons « Le midi, on a une clientèle atypique. » Ce sont en ces ter- d’hommes d’affaires. L’après- mes que Frédéric Fass, 54 ans, Sur place, convivialité et fraî- midi, on fait des afterwork, résume son parcours profes- cheur des produits sont les maî- avec une clientèle plus jeune. sionnel. « J’ai notamment eu la tres mots. « Au F2, on est un Nous avons de la chance d’être chance de travailler chez La bistrot moderne qui s’inscrit dans un quartier avec de nom- Mère Brazier pendant sept ans, réellement dans l’ère du temps. breux clients habitués », pour- où j’ai commencé comme chef Avec mon chef, on travaille une suit Frédéric Fass. Un sens de de rang et terminé en tant que cuisine du moment, avec des l’accueil pour lequel Frédéric maître d’hôtel », poursuit-il. produits de saisons. Je suis maî- Fass a été honoré du Trophée… Après une longue carrière tre restaurateur depuis deux Du meilleur accueil : « Je ne m’y dans le Groupe Partouche, ans, ce qui implique que l’on ne attendais pas du tout. C’est un c’est en juin 2016 qu’il ouvre sa propose que des produits frais. trophée qui arrive à point nom- propre affaire, le F2. Un nom Nous sommes dans une cuisine mé. C’est une grande fierté et qui ne doit rien au hasard… très française, mais bien sûr, on une reconnaissance pour moi « Mon restaurant est situé au s’autorise à revisiter quelques et mon équipe. » numéro 2 de la place de l’Hôpi- classiques. » tal, dans le 2e arrondissement. La pierre angulaire de son Le F2, Chez Frédéric Fass, l’accueil se veut chaleureux et convivial. Le deux est un chiffre qui me établissement est évidemment 2, place de l’Hôpital, Photo Progrès/Christel Reynaud porte bonheur », sourit-il. un accueil qui se veut chaleu- Lyon 2e. TROPHÉE DU CHEF DE L’ANNÉE Virginie Basselot Au Negresco, Virginie Basselot continue de tutoyer les étoiles C’est un chef de talent. Une fem- ses Maisons. femmes à avoir cette distinction me exemplaire qui est récompen- aujourd’hui. Pour remporter ce sée du Trophée du chef de l’année. La deuxième femme MOF concours, je me suis entourée du À Nice, elle travaille dans l’un des de l’histoire personnel de l’hôtel. Des salariés établissements les plus mythiques Arrivée à Paris, elle intègre les en salle, jusqu’au spa ou à la récep- de la ville : le Negresco. Virginie équipes de l’Hôtel de Crillon en tion, ils sont devenus mes commis Basselot pensait-elle en arriver là tant que commis de cuisine. Puis d’un jour. » Tenace, ambitieuse et un jour ? Elle qui se voyait, à l’âge elle débarque au restaurant Le talentueuse, Virginie Basselot re- de 15 ans, embrasser une carrière Bristol où, de sous-chef de partie, joint finalement le Negresco en militaire. Une tout autre voix, elle accède au grade de premier 2018. Elle est aux commandes du quoique similaire par certains as- sous-chef neuf ans plus tard. « J’ai restaurant doublement étoilé Le pects. « Je voulais devenir pilote de alors dû faire un choix, raconte-t- Chantecler, La Rotonde, du room- chasse dans l’armée, se souvient- elle. Je pouvais continuer au Bris- service et des banquets. « Je tra- elle. Mais l’entrée m’a été refusée : tol ou prendre une place de chef vaille une cuisine locale, tradition- il n’y avait aucune femme dans ce dans un autre établissement. » Fi- nelle et rassurante, où l’on corps de métiers. » Peut-être grâce nalement, Virginie Basselot opte reconnaît le goût dans l’assiette, à son père, cuisinier de formation, pour la deuxième option. Installée termine-t-elle. Cette cuisine est la jeune Virginie se retrouve finale- au Saint James Paris, elle obtient sa vraiment tournée vers la mer avec ment derrières les fourneaux. Et première étoile en 2014… Et de- des spécialités locales comme les son BEP en alternance va rapide- vient Meilleur Ouvrier de France fleurs de courgette, les olives, l’arti- Lauréate du Trophée du chef de l’année, Virginie Basselot ment la mener vers de prestigieu- en 2015. « Nous sommes deux chaut épineux, la blette, etc. » a intégré les cuisines du Negresco en 2018. Photo Progrès/D. R. TROPHÉE DE LA MEILLEURE BISTRONOMIE Fabrice Roche Fabrice Roche, l’étoile de la bistronomie Dressage soigné, cuisine de sai- en séparer pour développer Opa- avec pistou de roquette et bette- son : la table du restaurant Opali- line », explique Fabrice Roche, rave confite, sabayon vinaigre de ne à la Croix-Rousse est à l’image qui a fait ses armes chez les plus framboise. En dessert, citons par du chef de 46 ans, ancien étoilé grands. Hervé Raphanel (L’Arc exemple la carotte confite avec Michelin à Villefranche-sur-Saô- en Ciel à Lyon), Pierre Orsi (Lyon crémeux au curry, sorbet au per- ne. Exigence, qualité, mais dans 6e), Guy Lassausaie (Chasselay), sil. un esprit bistrot, voilà la recette l’Albert 1er (Chamonix), Patrick Le travail du chef est aujour- qu’a trouvée Fabrice Roche avec Henriroux (Vienne) ou encore d’hui couronné d’un Trophée de son épouse Carine. au Martinez à Cannes… De la bistronomie. « Cela confirme grands chefs qui l’ont formé « à que nous avons fait le bon choix Formé auprès de grands chefs l’excellence, au respect des pro- en rendant l’étoile au Michelin Le duo se concentre désormais duits et à l’amour du travail bien pour créer une cuisine tout aussi sur ce restaurant qu’il a repris en fait ». Une philosophie qui se re- exigeante mais plus accessible. » 2017. Jusqu’alors, ils étaient pro- trouve dans l’assiette d’Opaline. Opaline propose en effet ses mets priétaires du restaurant Le Julié- En entrée, on peut ainsi se dé- dans des menus compris entre nas à Villefranche-sur-Saône. lecter, par exemple, d’une truite 20 euros le midi et 33 ou 42 euros Après onze ans d’activité, ils ont marinée en ceviche, mousseline le soir. décidé de rendre leur étoile Mi- d’artichaut, bouillon dashi, chelin pour transformer l’établis- champignons, soja et sésame Opaline, Avec Opaline, Fabrice Roche a fait le pari d’une cuisine exigeante sement caladois en Bistrot des noir. En plat, ballottine de vo- 8 Rue Pailleron, mais accessible. Photo Progrès/Joël PHILIPPON Canailles. « Nous venons de nous laille fermière au haddock fumé Lyon 4e. WRX08 - V0
Mercredi 30 octobre 2019 SUPPLÉMENT 9 YANNICK ALLÉNO Parrain des 12es Trophées de la Gastronomie et des Vins et Trophée d’honneur « Pour créer de grandes choses, il faut ce grain de folie » Un immense chef et ses, il faut ce grain de folie. Et il un parrain exceptionnel fallait être fou pour dire oui au avec ses deux restaurants Pavillon Ledoyen et prendre des trois étoiles à Paris risques démesurés, parfois. et Courchevel. Yannick Je voudrais revenir au Bocuse Alléno retrouve Lyon d’or. J’avais énormément de pres- et le Trophée d’honneur sion à l’époque et je me suis atta- récompense sa permanen- ché les services d’une sophrolo- te recherche d’excellence. gue comme un sportif. À ce moment-là, je faisais beaucoup Parrainer la 12e édition des de moto. Ma sophrologue m’a Trophées de la gastronomie demandé de l’emmener faire un à Lyon, initiés en 2008 par tour et de lui raconter au retour Paul Bocuse, cela évoque ce que j’avais vu. « Avez-vous vu beaucoup pour vous ? la petite fille avec le manteau rou- «Lyon, c’est ma ville de pèlerina- ge, la couleur de la boutique ? » Je ge. En 1998, lors du Bocuse d’or, lui ai répondu que je regardais la je représente la France et Paul route, que je conduisais. « Le pro- Bocuse est mon Zidane. J’avais blème, c’est que vous conduisez écrit une lettre à Stéphane Col- votre moto comme votre vie. laro que ma mère a gardé. À la Vous regardez le pneu de devant radio, il avait proposé aux enfants et vous ne regardez pas ce qui se d’écrire pour rencontrer leur ido- passe . » le, un chanteur, un footballeur. Cette vision a changé ma vie, a Moi, c’était Monsieur Paul. Il y a conduit ma carrière et a déclen- eu une ché des belle choses. rencon- tre avec } Ma cuisine est une C’est pour cela que l ’ h o m - cuisine saucière. La sauce ç a m a r - me… Et est le seul pilier que l’on che. Je ne lorsqu’il suis pas m’a ap- peut transformer. ~ meilleur De la banlieue parisienne aux cuisines du 8e arrondissement de Paris et de Courchevel, p e l é Yannick Alléno q u e l e s Yannick Alléno revient sur son parcours de chef 3 étoiles au guide Michelin. Photo Progrès/Richard MOUILLAUD pour la autres. Je premiè- suis intui- fait la grandeur de la cuisine fran- économique de la guerre du Gol- nomique du pays. » re fois par mon prénom, cela m’a tif. Je prends des risques et je çaise et son intelligence sociale. fe, les sauciers ont disparu et on a fait quelque chose. m’amuse encore. » Dans les années 70, elle était dia- vu arriver les traits de balsamique Tout part du produit, C’est un lien fort dans ce métier. bolisée par Gault & Millau dans et les lobbies qui vendaient des de sa qualité ? Nous écoutons, transmettons. Parlez-nous de votre cuisine, la recherche de légèreté de l’épo- poudres et des fonds. L’histoire a « La sauce est là pour mettre le Paul a été extraordinaire pour sa de vos techniques, la recherche que, sans vouloir porter un re- toujours suivi l’économie. produit en valeur. Si on prend le région. Quand je suis arrivé à Pa- de nouveautés est un moteur gard négatif. Pour l’étymologie, sauce vient guide Escoffier, il se lit comme un ris en 1990, il m’a fait parvenir permanent ? La France était en mal de légè- de salsus : le sel. Et depuis l’Anti- livre de 71 pages. J’invite tous les par Alain Vavro une photo de lui « C’est une cuisine saucière. La reté. La France en avait marre de quité, on fait des sauces. J’ai jeunes cuisiniers à relire l’intro- ici, faite par Doisneau, avec un sauce est le seul pilier que l’on manger de la crème, du beurre. d’ailleurs fait une frise historique duction de ce guide : elle est gé- petit mot : « Il y a Paulo des bords peut transformer. On peut la C’était « too much » et la partie de l’histoire de la sauce, à retrou- niale et toujours applicable de Saône, maintenant il y a Yan- composer au présent, au passé et saucière a disparu des cuisines ver sur ma chaîne Youtube Yan- aujourd’hui. Cet ouvrage est fon- nick des bords de Seine ». Quand au futur. On ne pas changer la par manque de moyens. Il y a eu nick Alléno. Il y a des mouve- damental et intergénérationnel. pour le Bocuse d’or, je suis inter- nature d’un bar, d’un homard ou un phénomène social. Dans les ments ondulaires de la grande Je n’ai fait que rajouter une ou rogé par la presse après avoir ob- d’une châtaigne. Cela a toujours palaces, durant la grande crise cuisine en fonction de l’état éco- deux pages : demain on pourra en tenu le Bocuse d’argent, j’ai décla- ajouter beaucoup plus encore ré : « je suis assez content. Je suis COMMENT VOIT-IL LES ANCIENS PARRAINS ? avec les techniques modernes. » le premier français à avoir fini deuxième ! » Et cela a plu à Mon- ● Paul Bocuse (édition 2008) : « Monsieur nique, chère Dominique. C’est une amie pro- Les Trophées ont sieur Paul. Depuis ce jour-là, il a Paul symbolise l’histoire de notre pays et de la che. C’est le courage tout simplement. » récompensé l’ensemble été un grand soutien. » gastronomie française. Et Paul dirait : c’est for- ● Jérôme Bocuse (édition 2014) : « L’héritier. de la filière et tous les métiers midable. » C’est avant tout le copain. Un homme force qui la composent. Au quotidien, entre le Pavillon ● Jean-Paul Lacombe (édition 2009) : « C’est le calme. » Mettre en lumière cette Ledoyen trois étoiles à Paris, joyeux. Un grand homme d’accueil. Son envie ● Thierry Marx (édition 2015) : « Un formida- diversité est essentiel ? le Cheval Blanc également et son sourire parlent d’eux-mêmes. » ble chef social qui donne beaucoup aux « Le restaurateur n’est rien sans trois étoiles à Courchevel, ● Pierre Orsi (édition 2010) : « Le maître in- autres. » les autres : les fournisseurs des et l’ensemble de vos activités contesté de la cuisine française, l’ami. » ● Pierre Gagnaire (édition 2016) : « Pierrot le meilleurs produits, les sublimes dans le monde, quelles sont ● Pierre Troisgros (édition 2011) : « Je suis fou, le créateur, Pierrot l’inventif. » porcelainières, les ébénistes, les les clés de votre réussite ? fasciné par l’histoire familiale et je les aime ces ● Marc Veyrat (édition. 2017) : « Ah Marc, éclairagistes. Tous ceux qui parti- « La folie ! Je suis un passionnel, histoires. J’espère avoir la chance d’une histoire comment vous dire… Il est vraiment à part. cipent à la réussite de nos métiers. un jusqu’au-boutiste et je m’amu- Alléno avec mes fils. » C’est Marc. » La gastronomie est sensation- se beaucoup. Ce métier n’a ja- ● Georges Blanc (édition 2012) : « Le roi de ● René Meilleur (édition 2018) : « On ne pas nelle et réunit un si grand nombre mais été une contrainte. J’ai la Vonnas, un chef ambitieux qui voit loin. » dissocier René et Maxime : les deux font l’exem- de métiers. C’est important de les chance de pouvoir faire ce que ● Dominique Loiseau (édition 2013) : « Domi- ple de l’intelligence d’un père et d’un fils. » saluer, de les mettre en valeur et à j’aime. Pour créer de grandes cho- l’honneur. » WRX09 - V0
10 SUPPLÉMENT Mercredi 30 octobre 2019 VILLE DE LYON Trophée d’honneur « Lyon compte plus de 4 000 restaurants d’une grande variété » Gérard Collomb, maire duits à choisir la nutrition et la tronomiques du monde entier ; de Lyon, a fait de la gas- santé comme fil rouge de notre le Japon sera ainsi le premier tronomie un ambassadeur projet. La Cité propose donc aux pays invité à l’automne 2020. » de choix pour sa ville. visiteurs un parcours retraçant à la fois l’histoire médicale du site La gastronomie est-elle Ça y est : la Cité de – avec notamment l’apothicaire- vecteur de tourisme la Gastronomie a ouvert rie (merveilleusement restau- pour la ville ? ses portes le 19 octobre rée) –, la tradition d’excellence « Bien sûr. Lorsqu’on interroge au Grand Hôtel-Dieu. culinaire lyonnaise – qui passe les touristes sur la raison de leur Pouvez-vous nous présenter par la qualité des produits de venue à Lyon, leur première ré- ce nouveau lieu… notre terroir, le talent de nos ponse est la gastronomie. Notre «L a Cité de la Gastronomie est la dernière étape de la reconversion du Grand Hôtel- artisans et le génie de nos chefs – et les grands questionnements liés à l’alimentation de demain. agglomération compte plus de 4 000 restaurants d’une très grande variété – bouchons, bis- Dieu. Elle est située dans sa par- L’exposition permanente se veut trots, brasseries – et une quinzai- tie la plus ancienne, sous le dô- à la fois pédagogique et ludique ne d’établissements étoilés. me des Quatre rangs : c’est un et s’adresse à tous les âges, avec Lyon est aussi la ville du SIRHA, écrin d’une rare beauté ! En lien une salle entièrement dédiée qui accueillait cette année avec le réseau des Cités de la aux enfants. Au dernier niveau, 225 000 visiteurs, et l’on voit le gastronomie que forment Dijon, l’espace de restauration, où l’on succès d’un événement comme Paris-Rungis et Tour, le site lyon- pourra voir les cuisiniers exercer le Lyon Street Food Festival nais a vocation à valoriser le leur art, rencontrera à mon avis (30 500 personnes cette an- repas gastronomique français un très grand succès. née). » inscrit en 2010 par l’Unesco au Ce lieu va aussi vivre au ryth- patrimoine immatériel de l’hu- me des expositions temporaires Pour terminer, quelle est votre manité. et des événements qui y seront Selon Gérard Collomb, « lorsqu’on interroge les touristes sur la raison spécialité lyonnaise préférée ? L’histoire de notre ville et organisés pour mettre notam- de leur venue à Lyon, leur première réponse est la gastronomie ». « Le saucisson lyonnais truffé l’identité des lieux nous ont con- ment en valeur les traditions gas- Photo Progrès/Ville de Lyon avec des pommes de terre ! » 175563600 WRX10 - V0
Mercredi 30 octobre 2019 SUPPLÉMENT 11 Quatre chefs qui ont réalisé le menu « Je cherche à donner de Joseph Viola : l’émotion à travers mon dessert » « Je suis fier d’avoir préparé l’entrée » Sébastien Vauxion, Chef pâtissier des restaurants étoilés Meilleur Ouvrier de France, le chef Le Sarkara*, La Montgomerie** et Le Kintessence**. Joseph Viola est à la tête de trois bou- Après s’être formé en pâtisserie sur Orléans, chons lyonnais, Daniel & Denise Sébastien Vauxion, 36 ans, s’est forgé une soli- (rue de Créqui, dans le Vieux Lyon et de expérience aux côtés de grands noms de la à Croix-Rousse) et de l’épicerie épo- gastronomie. « Je suis allé à Paris chez Pierre nyme, ouverte en 2017 à Villeurban- Hermé et Le Meurice et j’ai été chef pâtissier ne. Épaulé par son épouse Françoi- exécutif pour Pierre Gagnaire pendant près de se, Joseph Viola reste toujours le dix ans. Aujourd’hui, je suis chef pâtissier exé- même : avec finesse et générosité, il cutif sur l’ensemble des établissements de la met à l’honneur les saveurs des plats K2 Collections, à Courchevel. » Il gère au total mythiques de la cuisine française. 3 hôtels et 9 restaurants, dont 3 étoilés, qui font Après avoir été lui-même récompen- 5 étoiles à eux trois : Le Sarkara* (restaurant sé lors des Trophées de la gastrono- gastronomique de desserts), Le Montgome- mie et des vins, il se dit heureux rie** et Le Kintessence**. Lauréat du trophée d’avoir cuisiné, cette année, pour les Le chef Joseph Viola. Photo Progrès/Julien Bouvier du meilleur pâtissier en 2018, Sébastien Vau- invités de l’événement. « C’est un xion a pu échanger avec le réseau gastronomi- privilège, admet-il. C’est le rendez-vous annuel des Lyonnais et des Lyonnaises et de la que lyonnais et est même allé découvrir les Sébastien Vauxion. profession. C’est une belle soirée, je suis fier d’avoir préparé l’entrée. » Le chef de 54 ans était établissements des autres chefs par la suite. Photo Progrès/Fou d’image déterminé à donner le meilleur de lui-même. Pour cette soirée « féerique », il a élaboré une « Donner de l’émotion », tel est le pari relevé recette à base de saumon fumé, de homard et de caviar avec une gelée parfumée d’agrumes. par Sébastien Vauxion pendant cette soirée en réalisant le dessert. Il a préparé une « C’est très léger, précise le chef. C’est une entrée à laquelle on ne s’attend pas forcément avec recette fraîche, inspirée des montagnes. « Je suis parti sur une crème de safran du la signature Daniel & Denise, mais cela a été l’occasion pour nous de montrer que nous ne massif des Bauges, avec des agrumes de saison, un sorbet bière blanche du Mont- sommes pas seulement un bouchon lyonnais. » Blanc sur un jus de pamplemousse avec des zestes et un tout petit peu de poivre pour L’année dernière, le chef a d’ailleurs fêté les 50 ans de son institution, qui a été tenue avant lui, rehausser. Il y avait un mélange de fruits exotiques, du pamplemousse thaï et de la par le Meilleur Ouvrier de France Daniel Léron. Désormais, en plus de poursuivre ses mangue verte. On a terminé avec une tuile amande et sarrasin, comme clin d’œil à la activités dans ses trois restaurants avec ses équipes composées de 53 collaborateurs, Joseph Savoie. » Le chef pâtissier se dit heureux d’avoir participé à cette nouvelle édition des Viola développe son activité épicerie et transmet sa passion de la cuisine dans une université Trophées de la gastronomie pour « le plaisir des rencontres ». « À chaque fois, on en Turquie. Il se dit admiratif face à la volonté et le courage des jeunes qui se forment au découvre des révélations. Cette soirée permet aussi de nous rencontrer car, dans métier avec passion. notre quotidien, nous passons tous beaucoup de temps en cuisine. D’une année sur À l’écoute des opportunités, il n’exclut pas d’ouvrir un quatrième restaurant d’ici la fin de l’autre, on se retrouve. Christophe Marguin est exceptionnel, il fait vivre les Toques l’année. Porté par ses équipes dynamiques, le chef se dit animé par le goût du challenge… À Blanches Lyonnaises. » Le chef pâtissier a « des idées plein la tête » pour atteindre des suivre donc ! sommets et certainement décrocher encore des étoiles… Grégory Stawowy a sublimé Stéphane Buron a exprimé son le poisson avec sa purée de fenouil talent autour de la volaille de Bresse Stéphane Buron, Chef du restaurant Le Chabichou**, à Courchevel. Un an seulement après l’ouverture de son restaurant Le Suprême (Lyon 7e), Meilleur ouvrier de France, Stéphane Buron a tra- Grégory Stawowy a reçu le Trophée vaillé dans plusieurs maisons et à l’Élysée, aux côtés du chef espoir. C’était en 2016. Cette du chef Joël Normand. Il a gravi tous les échelons de année, il a été sollicité, non pas pour commis à chef de partie. recevoir un trophée, mais pour cuisi- Ensuite, il a participé à des concours de cuisine et a ner pour les invités de la soirée. Une travaillé en station d’hiver à Courchevel avec Michel belle marque de confiance qui l’a Rochedy. Il travaillait dans ses deux établissements, amené à élaborer une recette spécia- à Saint-Tropez et Courchevel, avant de se consacrer lement conçue pour l’événement. Au à 100 % à la montagne. Il travaille depuis 32 ans au menu : un bar de ligne, accompagné Chabichou (2 étoiles Michelin), qui a été vendu l’an d’une purée de fenouil aux figues et dernier au groupe Lavorel. servi avec un vin rouge. « Le bar de « À partir de la prochaine ouverture officielle, le ligne est plus ferme, c’est super-bon, 13 décembre, je serai à 100 % dans ma propre cuisi- Stéphane Buron, chef du Chabichou. précise le chef de 40 ans. Il a été cuit ne avec mon style. C’est un challenge, mais je suis Photo Progrès/Agence MERCI sur une feuille de figue pour rehausser Grégory Stawowy. prêt à le relever ! De mon apprentissage à aujour- le goût. Le plat est très simple et s’ap- Photo Progrès/Delphine BARBOT d’hui, j’ai participé à beaucoup de concours. J’ai gagné notamment le Prix Taittinger internatio- puie sur l’essentiel : de bons produits, nal et j’ai eu le prix du chef de l’année aux Trophées de la gastronomie. C’était extraordinaire une bonne cuisson et une bonne sauce. » Un bel exercice pour ce chef de pour moi. » Selon le chef, chaque trophée apporte un très fort souvenir et permet de découvrir 40 ans qui semble apprécier les challenges puisqu’il avait déjà fait un pari sur des personnes et de s’ouvrir des opportunités sur d’autres maisons. « J’étais fier d’avoir reçu ce l’avenir en s’installant en 2015 en lieu et place de l’ambassade de la Bresse trophée de la gastronomie et à l’heure où je vous parle je suis en face ce petit lion… » « dans un quartier où il n’y avait pas beaucoup de restaurants ». Avant de poser Cette année, Stéphane Buron est heureux d’avoir sublimé la volaille de Bresse. « Cette volaille ses valises à Lyon avec son épouse d’origine Sud Coréenne Yun Young Lee, le suffit par elle-même, j’ai ajouté des champignons du moment du marché, de la truffe blanche et chef s’était forgé une solide expérience en travaillant aux côtés de grands noms du sobacha qui est une céréale à base de sarrasin japonais. La sauce parfumée au sobacha a un de la gastronomie en France et à l’étranger, notamment à Londres et New goût un peu boisé. Il y a également une tuile croustillante. » Le dressage était instantané, tout en York. Passé par les cuisines de Daniel Boulud et d’Alain Ducasse, Grégory restant dans la simplicité. Stawowy a été reconnu comme Jeune Talent par Gault & Millau et aspire Enfin, quand on demande au chef son plat « signature », il répond sans hésiter le cochon, de la désormais à décrocher une étoile avec « son bistrot allant à l’essentiel ». Même tête aux pieds. « Ma grand-mère était une grande cuisinière et mon grand-père était charcutier. Il si son étoile, il confie l’avoir déjà. C’est son fils, né en décembre dernier. me faisait goûter plein de choses et donc c’est vrai que dans le cochon, tout est bon… C’est un souvenir d’enfance et c’est toujours au goût du jour. » WRX11 - V0
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