Découvrez les étoiles de demain - Le Progrès

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ÉDITION NUMÉRIQUE
                                                                                       Mercredi 30 octobre 2019 - Supplément - Rhône

            Trophées de la gastronomie et des vins
Découvrez les étoiles
    de demain

Pour leur douzième édition, les Trophées de la gastronomie et des vins se sont tenus ce lundi 28 octobre à la Sucrière (Lyon 2e).
Photo Progrès/Maxime JEGAT
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2     SUPPLÉMENT                                                                                                       Mercredi 30 octobre 2019

Comme l’année dernière, l’événement s’est tenu à la Sucrière (Confluence - Lyon 2e). Photo Progrès/Maxime JEGAT
 ÉVÉNEMENT       Trophées de la gastronomie et des vins

Ils nous ont mis l’eau à la bouche !
  Un repas de prestige,
  servi avec beaucoup
  de savoir-faire. Un lieu
  d’exception, décoré
  avec soin. Des lauréats
  d’envergures aux goûts
  et à la cuisine affirmée.
  Enfin, des invités sou-
  vent étoilés pour cha-
  peauter la soirée.
  Aucun doute possible :
  les Trophées de la gas-
  tronomie et des vins
  ont une fois encore
  tenu leurs promesses.
  Organisée ce lun-
  di 28 octobre à la Su-
  crière, la douzième
  édition a fait la part
  belle aux anciens lau-
  réats de ce concours
  prestigieux. En maître
  de cérémonie, c’est le
  chef deux fois trois
  étoiles (Pavillon Le-
  doyen - Paris et Cheval-
  Blanc - Courchevel)
  Yannick Alléno qui a
  parrainé la soirée. Les
  invités ont pu déguster
  un menu digne des plus
  grandes tables,
  préparé par quatre
  chefs d’exception.          Pour cette douzième édition présentée par Odile Mattei, c’est le chef triplement étoilé Yannick Alléno
  À découvrir dans            qui a reçu le Trophée d’honneur des mains de Fouziya Bouzerba adjointe au maire de la Ville de Lyon.
  ce supplément…              Photo Progrès/Maxime JEGAT

                                                                                                                                           WRX02 - V0
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Mercredi 30 octobre 2019                                                                                    SUPPLÉMENT                        3

La douzième édition était, cette année, parrainée
par le chef Yannick Alléno. Photo Progrès/Maxime JEGAT

                                                            Pour l’entrée, c’est le chef lyonnais Joseph Viola qui a proposé un plat à base
                                                            de saumon fumé, de homard et de caviar. Photo Progrès/Maxime JEGAT
                                                                    La salle
                                                              de la Sucrière
                                                                    affichait
                                                                     complet
                                                                     ce lundi
                                                                  28 octobre
                                                                      au soir.
                                                            Il faut dire que
                                                             chaque année,
                                                               ces Trophées
                                                                     sont un
                                                                rendez-vous
                                                            incontournable
                                                                   pour tous
                                                               les amateurs
                                                                           de
                                                                gastronomie
                                                                  et de vins.
Chaque plat présenté était proposé avec le vin                 Photo Progrès/
qui lui était attribué. Photo Progrès/Maxime JEGAT              Maxime JEGAT

C’est l’artiste Patrick Doutres qui a réalisé, comme chaque année, les trophées de cette soirée. Photo Progrès/Maxime JEGAT
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4      SUPPLÉMENT                                                                                                                             Mercredi 30 octobre 2019

Deuxième femme MOF en France, Virginie Basselot
(Le Negresco) a reçu le Trophée du chef de l’année.
Photo Progrès/Maxime JEGAT

                                                                 De gauche à droite. Christophe Marguin, président des Toques Blanches Lyonnaises,
                                                                 Céline Bally, journaliste au Progrès et présidente du jury des Trophées,
                                                                 et Yannick Alléno, parrain de la soirée. Photo Progrès/Maxime JEGAT
                                                                  Avec Grégory
                                                                      Stawowy
                                                                   (non présent
                                                                  sur le photo),
                                                                       Stéphane
                                                                          Buron,
                                                                 Laurent Derhé,
                                                                      Jean-Paul
                                                                         Pignol,
                                                                      Sebastien
                                                                     Vauxion et
                                                                   Joseph Viola
                                                                  sont les chefs
                                                                             qui
                                                                    ont préparé
Le chef Davy Tissot, Meilleur Ouvrier de France et chef           le repas servi
formateur au restaurant Saisons fait partie des huit candidats    aux convives.
sélectionnés pour le prochain concours du Bocuse d’Or.             Photo Progrès/
Il a été mis à l’honneur hier soir. Photo Progrès/Maxime JEGAT     Maxime JEGAT

 TROPHÉE DU CHEF À L’INTERNATIONAL                  Renato Herzmann Carioni

Renato Herzmann Carioni, des influences très françaises
                                                                 À      43 ans, Renato Herzmann
                                                                       Carioni est le propriétaire
                                                                 des restaurants COSÌ, basés à
                                                                                                       taurant Enoteca Pinchiorri, à
                                                                                                       Florence, au Château de La
                                                                                                       Chèvre d’Or, à Eze. Il a conser-
                                                                                                                                            tugais, français, italien, alle-
                                                                                                                                            mand et anglais). « J’ai été
                                                                                                                                            étonné, très surpris en appre-
                                                                 Sao Paulo et à Brasilia. Le pre-      vé de ses séjours en France, en      nant que j’allais recevoir ce prix,
                                                                 mier a été ouvert il y a dix ans et   Angleterre et en Italie de très      avoue le chef brésilien. J’ai passé
                                                                 connaît un franc succès et le         fortes influences dans sa cuisi-     presque six ans en France, c’est
                                                                 deuxième a suivi en juillet der-      ne. « Sa cuisine est une cuisine     énorme de revenir et d’être pri-
                                                                 nier. Après sa formation au Bré-      d’accent italienne mais avec des     mé, cela me touche beaucoup.
                                                                 sil, il a parcouru l’Europe, en-      bases très françaises », nous a      Je n’ai pas de mots pour m’expri-
                                                                 chaînant, entre 1997 et 2005,         confié Laurent Suaudeau, le ré-      mer », explique-t-il avec sa bon-
                                                                 des expériences au Méridien           puté chef français, installé de-     ne humeur communicative. Ce
                                                                 Piccadilly à Londres, à l’Hôtel       puis plus de 30 ans au Brésil.       n’est pas la première fois que
                                                                 Ritz à Londres, au restaurant           « En ce moment, je travaille       Renato remet les pieds à Lyon.
                                                                 Villa de Lys, à Cannes, au res-       beaucoup la cuisine des indigè-      Il y a moins d’un an, il avait
                                                                                                       nes avec des ingrédients de la       coaché l’équipe brésilienne lors
                                                                 Le chef brésilien a passé presque     forêt », précise dans un très bon    des Bocuse d’or. « On avait fini
                                                                 six ans en France. C’est donc         français Renato Herzmann (il         avant-dernier », en sourit-il. Cet-
                                                                 en français qu’il a pu livrer ses     avait un grand-père allemand)        te fois, c’est en triomphant qu’il
                                                                 impressions en recevant son           Carioni (et un autre italien), le-   est monté sur scène pour rece-
                                                                 Trophée. Photo Tadeu BRUNELLI         quel maîtrise cinq langues (por-     voir son trophée.

                                                                                                                                                                       WRX04 - V0
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Mercredi 30 octobre 2019                                                                                                          SUPPLÉMENT                                  5

  TROPHÉE DU JEUNE APPRENTI EN CUISINE                         Matthieu Gisard

Matthieu Gisard affirme son goût pour les concours
                                                                        O    riginaire d’Aurillac, dans
                                                                             le Cantal, Matthieu Gi-
                                                                        sard s’est formé à la cuisine au
                                                                                                            Vaudard de l’Académie natio-
                                                                                                            nale de cuisine. Mais ce n’est
                                                                                                            pas tout… Il a fini en finale de
                                                                                                                                                 moi-même. Les concours me
                                                                                                                                                 permettent d’évaluer mon ni-
                                                                                                                                                 veau par rapport aux autres et
                                                                        lycée des métiers de l’hôtellerie   la semaine à l’émission télévi-      de faire des rencontres. » Ce
                                                                        de Chamalières. « J’ai fait trois   sée Objectif Top Chef et,            sportif de 21 ans, qui pratique
                                                                        années de baccalauréat profes-      aujourd’hui, il fait partie de       notamment le football, ambi-
                                                                        sionnel cuisine et deux années      l’Académie nationale de cuisi-       tionne d’intégrer plus tard de
                                                                        de BTS option art culinaire, art    ne en tant que jeune talent et       grandes maisons étoilées, et
                                                                        de la table et art du service.      travaille en tant que chef de        dans un avenir plus lointain,
                                                                        Pendant toutes ces années, j’ai     partie tournant au restaurant        d’ouvrir son propre restaurant.
                                                                        participé à de nombreux con-        La Belle Meunière, à Royat.          En attendant, il attend actuelle-
                                                                        cours », précise le jeune hom-        Ses participations à ces diffé-    ment une réponse pour la sélec-
                                                                        me qui aime se dépasser. En         rents concours et ses stages au      tion pour le concours de la
                                                                        2017, il a obtenu le titre de       restaurant Régis et Jacques          meilleure brigade de France,
                                                                        vice-champion de France de          Marcon, Le Carré d’Alethius ou       organisé par Metro, sous la pré-
                                                                        cuisine au concours général         encore Le Radio à Chamalières        sidence de Gilles Goujon.
                                                                        des métiers, organisé par l’Édu-    n’ont fait que confirmer son
                                                                        cation nationale. En 2018, ce-      goût pour la cuisine et la com-        La Belle Meunière,
Matthieu Gisard est chef de partie tournant au restaurant               lui de meilleur cuisinier et        pétition. « J’aime être sous pres-     25, avenue de la Vallée
La Belle Meunière, à Royat. Photo Progrès/D. R.                         meilleur binôme au trophée          sion pour donner le meilleur de        Royat

  TROPHÉE DU MEILLEUR SOMMELIER                        Baptiste Gauthier

Baptiste Gauthier vous ouvre à la diversité des vins
B    aptiste Gauthier se destinait à la
     cuisine mais les rencontres en ont
décidé autrement. Il sera sommelier.
                                              chez Loiseau avant de revenir chez Pic
                                              en 2016, dans le restaurant de Valence,
                                              en tant que chef sommelier. Je con-
                                                                                          riche et complexe que l’on peut tenter
                                                                                          des associations intéressantes. »
                                                                                            C’est d’ailleurs comme cela qu’il envi-
Et puisqu’il a remporté le Trophée du         seille d’ordinaire de bouger pour varier    sage son métier : un passeur entre cui-
meilleur sommelier, on peut dire qu’il a      les expériences. Mais je me suis senti      sine et vin, entre clients et vigneron.
bien fait.                                    tellement bien dans ses deux maisons,       « Je suis au service de la chef. Mon but
  Tout commence à Limoges où il ob-           dans des régions aux vignobles remar-       est de magnifier les plats. Mais je suis
tient son CAP et son Bac pro. C’est là        quables de surcroît, que j’étais ravi d’y   aussi au service du client. Je dois lui
que l’un de ses professeurs le pousse à       revenir. »                                  décrire les vins, le terroir et le travail
se spécialiser dans le service en salle, et     La cave du restaurant Pic se compose      du vigneron et l’orienter dans ses
plus précisément dans la sommellerie.         ainsi de 30 000 bouteilles avec 2 200 ré-   choix. »
« Il avait une vraie passion du vin. Sa       férences sur la carte. « Nous proposons       Amoureux de son métier, il s’amuse
façon d’en parler m’a définitivement          en majorité des vins de la vallée du        et prend du plaisir chaque jour. « C’est
convaincu. » Il se forme alors à l’école      Rhône et des vins français plus généra-     une profession magnifique pour qui
de sommellerie à Tain-l’Hermitage             lement, mais nous travaillons égale-        aime les gens, les rencontres, l’échan-
pendant deux ans. Il effectue ses stages      ment des vins autrichiens, allemands,       ge. »
dans les restaurants Pic à Valence et         néo-zélandais, sud-africains ou grecs,
Loiseau en Bourgogne. Fidèle et l’aise        avec des cépages variés. Je m’adapte          Groupe Pic,
dans ses deux maisons, il y démarrera         aux envies de découverte des clients.         285, avenue Victor-Hugo,                   Baptiste Gauthier, chef sommelier du
sa carrière. « J’ai travaillé onze ans        La cuisine de Mme Pic est tellement           Valence                                    restaurant Pic à Valence. Photo Progrès/D. R.

  TROPHÉE DU CHEF ESPOIR DE L’ANNÉE                       Anthony Baud

À 24 ans, Anthony Baud est le chef de La Quintessence
                                                                        A    nthony Baud a commen-
                                                                             cé à cuisiner dès l’âge de
                                                                        14 ans. En CAP, il a réalisé
                                                                                                            un point d’honneur à cuisi-
                                                                                                            ner des produits frais de sai-
                                                                                                            son. Son objectif est d’obte-
                                                                                                                                                 naises, se dit « très content »
                                                                                                                                                 de recevoir le Trophée du
                                                                                                                                                 chef espoir de l’année, sur-
                                                                        son apprentissage au Caro           nir une étoile Michelin et le        tout qu’il avait déjà été nom-
                                                                        de Lyon, aux côtés de Sébas-        maximum de distinctions              mé plusieurs fois lors des
                                                                        tien Pommier. Ensuite, il a         possibles.                           précédentes éditions. « C’est
                                                                        travaillé chez Christian Tête-                                           le travail qui est récompen-
                                                                        doie. « À 20 ans, j’ai ouvert        Son établissement                   sé », se réjouit-il.
                                                                        mon premier restaurant, La           a déjà reçu plusieurs
                                                                        Brasserie de Saxe (Lyon 3e),         distinctions                        Prochain objectif :
                                                                        puis j’ai racheté quatre ans                                             l’étoile Michelin…
                                                                        plus tard La Rémanence que            Des ambitions qui se con-            Désormais, il aspire à obte-
                                                                        j’ai renommé La Quintes-            crétisent notamment avec             nir la fameuse étoile Miche-
                                                                        sence (Lyon 1er). » Le jeune        l’obtention de deux distinc-         lin tant convoitée. Ses plats
                                                                        chef Lyonnais a complète-           tions Gault & Millau (Res-           « signature » ? « L’œuf à la
                                                                        ment repensé l’aménage-             taurant de qualité, Collège          truffe et le ris de veau, etc. »
                                                                        ment de ce restaurant gas-          culinaire de France). Le chef
                                                                        tronomique qui est situé            de 28 ans, propriétaire de             La Quintessence,
Anthony Baud est le propriétaire et le chef du restaurant               dans un ancien réfectoire jé-       l’établissement et membre              31, rue du Bât-d’Argent
gastronomique La Quintessence. Photo Progrès/Pierre AUGROS              suite du XVIe siècle. Il met        des Toques blanches lyon-              (Lyon 1er).

WRX05 - V0
Découvrez les étoiles de demain - Le Progrès
6       SUPPLÉMENT                                                                                                                                           Mercredi 30 octobre 2019

                                                                                  TROPHÉE DU MEILLEUR BOUCHON                           Au Petit Bouchon Chez Georges

                                                                                « Chez nous, on peut
                                                                                mâchonner tous les jours »
                                                                                C’    est un bouchon histori-
                                                                                      que de Lyon, qui est
                                                                                mis en lumière cette année
                                                                                                                          Gorgette, restaurateur de-
                                                                                                                          puis quarante ans et à la tête
                                                                                                                          du bouchon depuis 2007.
                                                                                                                                                            que chez lui « sauf événe-
                                                                                                                                                            ments spéciaux, type Festival
                                                                                                                                                            lumière ou Fête des lumiè-
                                                                                par les Trophées de la Gas-                 Dans son restaurant de          res, il n’y a qu’un service,
                                                                                tronomie et des Vins. Incon-              36 couverts, on ne retrouve       pour pouvoir profiter des
                                                                                tournable pour les pour les               que des plats typiques dans       gens et discuter avec eux ».
                                                                                amateurs du célèbre mâchon                l’assiette : œuf cocotte, sala-   Connu des gastronomes,
                                                                                lyonnais, « Au Petit Bouchon              de de museau, ris de veau,        mais aussi des touristes qui
                                                                                Chez Georges » a été créé en              rognons, quenelles de bro-        viennent s’imprégner de la
                                                                                1960. Et c’est même dans ces              chet, tablier de sapeur, tête     culture lyonnaise, mieux
                                                                                murs que la fameuse associa-              de veau, etc.                     vaut réserver pour avoir la
                                                                                tion de gastronomes « les                 Accompagnés bien sûr, de          chance de discuter avec le
                                                                                Francs Mâchons » a vu le                  grands crus régionaux. « Ce       patron !
                                                                                jour en 1964. « Du lundi au               qui marche très bien, c’est le
                                                                                vendredi, nous avons encore               gratin d’andouillette et en         Au Petit Bouchon
                                                                                des personnes qui viennent                dessert les pommes au four          Chez Georges
Marc Gorgette a repris ce bouchon lyonnais en 2007.                             mâchonner chez nous tous                  caramélisées », explique            8, rue du Garet,
Photo Progrès/Céline BONNAUD                                                    les jours », explique Marc                Marc Gorgette, qui prévient         Lyon 1er.

  TROPHÉE DU VIGNERON ET DU VIN DE L’ANNÉE                                  Domaine Coursodon

« C’est la somme de petits
détails qui fait la différence »
J  érôme Coursodon fait partie
   d’une longue lignée de vigne-
   rons. « Je suis la cinquième géné-
                                        celles de Saint-Joseph (escarpées,
                                        rocheuses), le travail des vignes est
                                        quasi artisanal. « Tout se fait ma-
                                                                                de l’année sonne donc comme
                                                                                une belle récompense pour le vi-
                                                                                gneron de 45 ans. « Depuis une
ration à travailler dans le domaine     nuellement, il y a très peu de méca-    vingtaine d’années que je travaille
familial », précise-t-il d’emblée       nisation. Nous avons beaucoup de        sur le domaine, je donne tout ce
avec fierté. Cinq générations de        petites parcelles, que nous tra-        que je peux et ne néglige aucun dé-
Coursodon à ne produire que du          vaillons comme des jardins, préci-      tail. J’aime à dire que c’est la som-
vin de l’appellation Saint-Joseph.      se encore Jérôme Coursodon. Ce-         me de petits détails qui fait la diffé-
Au total, 16 hectares sont cultivés     la nécessite beaucoup de temps, et      rence ! Cette récompense me
par le domaine : 2,5 pour le blanc      une grande précision dans le geste      conforte dans mes choix. Ce sera
(essentiellement du Marsanne) et        viticole. » Un travail apprécié tout    aussi une belle expérience que de
du rouge (Syrah) pour le reste. En      autour du globe, puisque le Saint-      participer à cette soirée en compa-
moyenne, 60 000 bouteilles sor-         Joseph du domaine Coursodon est         gnie de grands professionnels des
tent chaque année… Et la cuvée          dégusté par des particuliers, mais      métiers de la bouche. »
actuelle s’annonce prometteuse !        garnit aussi de belles tables – com-
                                        me Bocuse par exemple – en Fran-           Domaine Coursodon,
Un travail méticuleux                   ce comme à l’étranger.                     1, place du Marché,                    Le Domaine Coursodon produit en moyenne 60 000 bouteilles
 Du fait de la particularité des par-   Le Trophée du vigneron et du vin           Mauves                                 chaque année. Photo Progrès/D. R. Domaine Coursodon

                                                                                  TROPHÉE DU JEUNE APPRENTI EN SALLE                            Gaspard Roques

                                                                                Gaspard Roques s’illustre dans
                                                                                l’art de la table et du service
                                                                                L   e Villeurbannais Gas-
                                                                                    pard Roques a fait parlé
                                                                                de lui ces derniers mois. Et
                                                                                                                          sais pas que ce serait moi qui
                                                                                                                          le recevrais. Je suis très heu-
                                                                                                                          reux d’obtenir cette récom-
                                                                                                                                                             permet d’être heureux
                                                                                                                                                             aujourd’hui »
                                                                                pour cause : il a été médaillé            pense qui m’encourage pour          Après cette expérience
                                                                                d’or, catégorie art de la table           la suite », précise celui qui     dans cet établissement, le
                                                                                et du service, au concours de             est passé par la Tour d’Argent    jeune homme ambitionne
                                                                                meilleur apprenti de France               à Paris, La Pyramide à Vien-      éventuellement de se forger
                                                                                2019.                                     ne et l’Auberge du Pont de        une expérience à l’étranger.
                                                                                  Le jeune homme de 18 ans                Collonges. « Je me suis dé-       Il se dit reconnaissant en
                                                                                s’est formé au lycée hôtelier             couvert une passion pour          vers son professeur d’avoir
                                                                                François Rabelais, à Dar-                 l’art de la table. Depuis le      cru en lui et l’avoir poussé à
                                                                                dilly. C’est son professeur               5 septembre, je suis demi         choisir l’art de la table.
                                                                                Frédéric France qui l’a ins-              chef de rang au restaurant        « C’est lui qui me permet
                                                                                crit aux Trophées de la Gas-              gastronomique La Pyrami-          d’être heureux dans ce que je
                                                                                tronomie et des Vins. Il se dit           de, à Vienne. »                   fais aujourd’hui. »
                                                                                surpris et heureux d’avoir re-                                                Gaspard Roques incarne
Gaspard Roques s’est découvert une passion pour l’art de la table.              çu ce Trophée du jeune ap-                 « C’est un professeur            un bel exemple de transmis-
Photo Progrès/Carlos SOTO                                                       prenti en salle. « Je ne pen-              qui m’a poussé et me             sion réussie.

                                                                                                                                                                                   WRX06 - V0
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Mercredi 30 octobre 2019                                                                                                             SUPPLÉMENT                               7

  TROPHÉE DU MEILLEUR PÂTISSIER                       Maxime Frédéric

Maxime Frédéric :
artiste sucré à succès
C’     est un jeune homme pas-
       sionné et surdoué, qui
est récompensé cette année
                                     plus tard, il continue son as-
                                     cension et prend en charge
                                     toute l’offre sucrée du palace
                                                                          cap à sa carrière, en rendant
                                                                          son tablier au George V, pour
                                                                          un projet d’envergure.
par le Trophée du meilleur pâ-       parisien, en tant que Chef pâ-         Au printemps 2020, il sera
tissier. Malgré ses 30 ans,          tissier exécutif.                    dans les cuisines du Cheval
Maxime Frédéric a déjà une             Petit-déjeuner, déjeuner, dî-      Blanc Paris, sur les toits de La
belle carrière derrière lui,         ner, tea-time… Le chef et son        Samaritaine, avec le Chef étoi-
auréolée de succès sucrés.           équipe surprennent les gour-         lé Arnaud Donckele aux pia-
  Formé sur ses terres de Nor-       mands qui se pressent pour           nos. Parti avec quelques mem-
mandie, à la boulangerie-pâtis-      goûter son fameux pain au            bres de son équipe, le chef
serie, Maxime Frédéric rejoint       chocolat – le meilleur de Pa-        pâtissier de l’année a des étoi-
Paris en 2010, où il travaille       ris – et sa fleur de vacherin,       les dans les yeux lorsqu’il ex-
durant six ans au Meurice,           « mon premier dessert à l’as-        plique qu’ils ont « carte blan-
avec Camille Lesecq et Cédric        siette ». Dernièrement, ce Nor-      che avec Arnaud pour ce
Grolet. En 2016, il rejoint le       mand « enfant de la terre »,         projet ». Il faudra attendre
George V (groupe Four                amoureux des petits produc-          quelques mois, pour découvrir
Seasons) pour travailler au          teurs et petit-fils d’agriculteur,   ses nouvelles pépites sucrées        Maxime Frédéric officiera bientôt au Cheval Blanc Paris aux côtés
restaurant L’Orangerie. Un an        vient de donner un nouveau           sur les toits de Paris.              du chef étoilé Arnaud Donckele. Photo Matias INDJIC

  TROPHÉE DE LA MEILLEURE CUISINE DU MONDE                                Mojgan Tashvighi

Mojgan Tashvighi régale avec ses spécialités iraniennes
                                                                            Si c’est en Iran qu’elle a         faire plaisir, mais cela a tel-      Lauréate du Trophée de la
                                                                          grandi et qu’elle a fait mûrir       lement marché que deux             meilleure cuisine du mon-
                                                                          cette passion pour la cuisi-         ans après, j’ai ouvert mon         de, Mojgan Tashvighi ne
                                                                          ne, c’est bien dans la capita-       propre restaurant : Mojgan.        manque pas de souligner
                                                                          le française de la gastrono-         J’ai fait une formation à          que la ville de Lyon a su lui
                                                                          mie que Mojgan Tashvighi             l’institut Paul-Bocuse en          servir idéalement de terrain
                                                                          donne désormais libre                2017. Le bouche-à-oreille a        d’expression : « La vie à
                                                                          cours à tout son talent. Née         vraiment marché. »                 Lyon se veut très proche de
                                                                          dans la ville iranienne de                                              celle de Chiraz, ma ville na-
                                                                          Chiraz voilà cinquante ans,          « Lyon, une ville                  tale, qui elle aussi est très
                                                                          elle fait toute sa carrière en       qui dégage des énergies            orientée vers la gastrono-
                                                                          tant qu’hôtesse de l’air (et         positives »                        mie. J’y perçois les mêmes
                                                                          de sol) chez Air Iran. « Suite                                          saveurs, les mêmes odeurs.
                                                                          à un changement de vie, je             Ainsi, c’est d’une cuisine       Lyon est réellement une vil-
                                                                          suis venue en France, et dès         iranienne, authentique,            le qui dégage une énergie
                                                                          2015, je me suis lancée dans         avec des spécialités issues        positive. »
                                                                          la restauration, d’abord plu-        notamment de sa ville nata-
                                                                          tôt orientée traiteur, chef à        le, qu’elle régale des convi-         Restaurant Mojgan,
Mojgan Tashvighi propose une cuisine iranienne tout ce qu’il y a          domicile, explique-t-elle. Au        ves unanimement lauda-                20, rue Royale,
de plus authentique. Photo Le Progrès/Richard MOUILLAUD                   début, c’était surtout pour          teurs.                                Lyon 1er.

  TROPHÉE DE LA GRANDE TABLE DE L’ANNÉE                          Antoine Pétrus

Antoine Pétrus : « C’est une belle réussite collective »
  S’il est né à Colombes en          tinctions, en ayant remporté,        faut garder de la distance et de
1983, c’est bien à Lyon qu’An-       entre autres, deux fois le titre     la modestie. C’est ce qui
toine Pétrus, sommelier de re-       de Meilleur Ouvrier de Fran-         m’émeut, me touche, et me
nom, a fourbi ses premières          ce : une première fois en 2011       donne envie d’aller encore
armes dans le monde de la gas-       en sommellerie, puis en 2018,        plus loin. Mais depuis mon en-
tronomie. « Mon parcours est         en maître d’hôtel service arts       fance, j’ai baigné dans l’amour
essentiellement lyonnais, sou-       de la table.                         des bons produits. Quant à
ligne le jeune homme aujour-                                              mon amour du vin, c’est sur-
d’hui âgé de 36 ans. J’ai fait mes   Garder de la distance                tout le fait de réussir à déguster
armes chez Bocuse, à l’Auber-        et de la modestie                    un des derniers produits rares
ge Collonges, en tant que com-         Désormais directeur général        dans le monde, produit qui soit
mis de salle, à l’âge de 19 ans.     du Groupe Taillevent depuis          le fruit d’un terroir, mais aussi
Cela a beaucoup de symboli-          deux ans (qui regroupe le res-       de la main de l’homme. » Lau-
que, car c’est un nom qui mar-       taurant Taillevent, les brasse-      réat du Trophée de la grande
que dans un parcours. »              ries œnologiques 110, situées à      table de l’année des Trophées
  Dans la foulée, il continue en     Paris et à Londres, et les caves     de la Gastronomie et des vins,
tant que chef sommelier chez         de Taillevent, situées à Paris,      Antoine Pétrus reconnaît vo-
Lasserre à Paris pendant trois       Beyrouth, Londres et Tokyo),         lontiers « avoir un sentiment
ans, et enchaîne dans divers         il a su conserver intacte cette      d’appartenance à cet événe-
établissements de prestige. De-      passion épicurienne qui l’ani-       ment. Et je pense surtout à mes      Antoine Pétrus a remporté deux fois le titre de Meilleur Ouvrier de
puis, c’est peu dire que le jeune    me au quotidien. « C’est une         équipes, car c’est une belle         France en sommellerie et en maître d’hôtel service arts de la table.
homme collectionne les dis-          passion qui mûrit toujours. Il       réussite collective. »               Photo Progrès/Xavier Lambours

WRX07 - V0
Découvrez les étoiles de demain - Le Progrès
8       SUPPLÉMENT                                                                                                                                               Mercredi 30 octobre 2019

  TROPHÉE DU MEILLEUR ACCUEIL                          Frédéric Fass

Chez Frédéric Fass, une cuisine tendance et conviviale
                                                                                  « Je suis un autodidacte de la            Des produits frais,                 reux et convivial.
                                                                                restauration, j’ai un parcours              de saisons                            « Le midi, on a une clientèle
                                                                                atypique. » Ce sont en ces ter-                                                 d’hommes d’affaires. L’après-
                                                                                mes que Frédéric Fass, 54 ans,               Sur place, convivialité et fraî-   midi, on fait des afterwork,
                                                                                résume son parcours profes-                cheur des produits sont les maî-     avec une clientèle plus jeune.
                                                                                sionnel. « J’ai notamment eu la            tres mots. « Au F2, on est un        Nous avons de la chance d’être
                                                                                chance de travailler chez La               bistrot moderne qui s’inscrit        dans un quartier avec de nom-
                                                                                Mère Brazier pendant sept ans,             réellement dans l’ère du temps.      breux clients habitués », pour-
                                                                                où j’ai commencé comme chef                Avec mon chef, on travaille une      suit Frédéric Fass. Un sens de
                                                                                de rang et terminé en tant que             cuisine du moment, avec des          l’accueil pour lequel Frédéric
                                                                                maître d’hôtel », poursuit-il.             produits de saisons. Je suis maî-    Fass a été honoré du Trophée…
                                                                                  Après une longue carrière                tre restaurateur depuis deux         Du meilleur accueil : « Je ne m’y
                                                                                dans le Groupe Partouche,                  ans, ce qui implique que l’on ne     attendais pas du tout. C’est un
                                                                                c’est en juin 2016 qu’il ouvre sa          propose que des produits frais.      trophée qui arrive à point nom-
                                                                                propre affaire, le F2. Un nom              Nous sommes dans une cuisine         mé. C’est une grande fierté et
                                                                                qui ne doit rien au hasard…                très française, mais bien sûr, on    une reconnaissance pour moi
                                                                                « Mon restaurant est situé au              s’autorise à revisiter quelques      et mon équipe. »
                                                                                numéro 2 de la place de l’Hôpi-            classiques. »
                                                                                tal, dans le 2e arrondissement.              La pierre angulaire de son           Le F2,
Chez Frédéric Fass, l’accueil se veut chaleureux et convivial.                  Le deux est un chiffre qui me              établissement est évidemment           2, place de l’Hôpital,
Photo Progrès/Christel Reynaud                                                  porte bonheur », sourit-il.                un accueil qui se veut chaleu-         Lyon 2e.

  TROPHÉE DU CHEF DE L’ANNÉE                       Virginie Basselot

Au Negresco, Virginie Basselot continue de tutoyer les étoiles
   C’est un chef de talent. Une fem-    ses Maisons.                            femmes à avoir cette distinction
me exemplaire qui est récompen-                                                 aujourd’hui. Pour remporter ce
sée du Trophée du chef de l’année.      La deuxième femme MOF                   concours, je me suis entourée du
À Nice, elle travaille dans l’un des    de l’histoire                           personnel de l’hôtel. Des salariés
établissements les plus mythiques         Arrivée à Paris, elle intègre les     en salle, jusqu’au spa ou à la récep-
de la ville : le Negresco. Virginie     équipes de l’Hôtel de Crillon en        tion, ils sont devenus mes commis
Basselot pensait-elle en arriver là     tant que commis de cuisine. Puis        d’un jour. » Tenace, ambitieuse et
un jour ? Elle qui se voyait, à l’âge   elle débarque au restaurant Le          talentueuse, Virginie Basselot re-
de 15 ans, embrasser une carrière       Bristol où, de sous-chef de partie,     joint finalement le Negresco en
militaire. Une tout autre voix,         elle accède au grade de premier         2018. Elle est aux commandes du
quoique similaire par certains as-      sous-chef neuf ans plus tard. « J’ai    restaurant doublement étoilé Le
pects. « Je voulais devenir pilote de   alors dû faire un choix, raconte-t-     Chantecler, La Rotonde, du room-
chasse dans l’armée, se souvient-       elle. Je pouvais continuer au Bris-     service et des banquets. « Je tra-
elle. Mais l’entrée m’a été refusée :   tol ou prendre une place de chef        vaille une cuisine locale, tradition-
il n’y avait aucune femme dans ce       dans un autre établissement. » Fi-      nelle et rassurante, où l’on
corps de métiers. » Peut-être grâce     nalement, Virginie Basselot opte        reconnaît le goût dans l’assiette,
à son père, cuisinier de formation,     pour la deuxième option. Installée      termine-t-elle. Cette cuisine est
la jeune Virginie se retrouve finale-   au Saint James Paris, elle obtient sa   vraiment tournée vers la mer avec
ment derrières les fourneaux. Et        première étoile en 2014… Et de-         des spécialités locales comme les
son BEP en alternance va rapide-        vient Meilleur Ouvrier de France        fleurs de courgette, les olives, l’arti-   Lauréate du Trophée du chef de l’année, Virginie Basselot
ment la mener vers de prestigieu-       en 2015. « Nous sommes deux             chaut épineux, la blette, etc. »           a intégré les cuisines du Negresco en 2018. Photo Progrès/D. R.

  TROPHÉE DE LA MEILLEURE BISTRONOMIE                                 Fabrice Roche

Fabrice Roche, l’étoile de la bistronomie
                                                                                 Dressage soigné, cuisine de sai-          en séparer pour développer Opa-      avec pistou de roquette et bette-
                                                                                son : la table du restaurant Opali-        line », explique Fabrice Roche,      rave confite, sabayon vinaigre de
                                                                                ne à la Croix-Rousse est à l’image         qui a fait ses armes chez les plus   framboise. En dessert, citons par
                                                                                du chef de 46 ans, ancien étoilé           grands. Hervé Raphanel (L’Arc        exemple la carotte confite avec
                                                                                Michelin à Villefranche-sur-Saô-           en Ciel à Lyon), Pierre Orsi (Lyon   crémeux au curry, sorbet au per-
                                                                                ne. Exigence, qualité, mais dans           6e), Guy Lassausaie (Chasselay),     sil.
                                                                                un esprit bistrot, voilà la recette        l’Albert 1er (Chamonix), Patrick       Le travail du chef est aujour-
                                                                                qu’a trouvée Fabrice Roche avec            Henriroux (Vienne) ou encore         d’hui couronné d’un Trophée de
                                                                                son épouse Carine.                         au Martinez à Cannes… De             la bistronomie. « Cela confirme
                                                                                                                           grands chefs qui l’ont formé « à     que nous avons fait le bon choix
                                                                                Formé auprès de grands chefs               l’excellence, au respect des pro-    en rendant l’étoile au Michelin
                                                                                  Le duo se concentre désormais            duits et à l’amour du travail bien   pour créer une cuisine tout aussi
                                                                                sur ce restaurant qu’il a repris en        fait ». Une philosophie qui se re-   exigeante mais plus accessible. »
                                                                                2017. Jusqu’alors, ils étaient pro-        trouve dans l’assiette d’Opaline.    Opaline propose en effet ses mets
                                                                                priétaires du restaurant Le Julié-           En entrée, on peut ainsi se dé-    dans des menus compris entre
                                                                                nas à Villefranche-sur-Saône.              lecter, par exemple, d’une truite    20 euros le midi et 33 ou 42 euros
                                                                                Après onze ans d’activité, ils ont         marinée en ceviche, mousseline       le soir.
                                                                                décidé de rendre leur étoile Mi-           d’artichaut, bouillon dashi,
                                                                                chelin pour transformer l’établis-         champignons, soja et sésame            Opaline,
Avec Opaline, Fabrice Roche a fait le pari d’une cuisine exigeante              sement caladois en Bistrot des             noir. En plat, ballottine de vo-       8 Rue Pailleron,
mais accessible. Photo Progrès/Joël PHILIPPON                                   Canailles. « Nous venons de nous           laille fermière au haddock fumé        Lyon 4e.

                                                                                                                                                                                           WRX08 - V0
Découvrez les étoiles de demain - Le Progrès
Mercredi 30 octobre 2019                                                                                                                 SUPPLÉMENT                                  9

  YANNICK ALLÉNO              Parrain des 12es Trophées de la Gastronomie et des Vins et Trophée d’honneur

« Pour créer de grandes choses,
il faut ce grain de folie »
Un immense chef et                     ses, il faut ce grain de folie. Et il
un parrain exceptionnel                fallait être fou pour dire oui au
avec ses deux restaurants              Pavillon Ledoyen et prendre des
trois étoiles à Paris                  risques démesurés, parfois.
et Courchevel. Yannick                   Je voudrais revenir au Bocuse
Alléno retrouve Lyon                   d’or. J’avais énormément de pres-
et le Trophée d’honneur                sion à l’époque et je me suis atta-
récompense sa permanen-                ché les services d’une sophrolo-
te recherche d’excellence.             gue comme un sportif. À ce
                                       moment-là, je faisais beaucoup
Parrainer la 12e édition des           de moto. Ma sophrologue m’a
Trophées de la gastronomie             demandé de l’emmener faire un
à Lyon, initiés en 2008 par            tour et de lui raconter au retour
Paul Bocuse, cela évoque               ce que j’avais vu. « Avez-vous vu
beaucoup pour vous ?                   la petite fille avec le manteau rou-
«Lyon, c’est ma ville de pèlerina- ge, la couleur de la boutique ? » Je
ge. En 1998, lors du Bocuse d’or, lui ai répondu que je regardais la
je représente la France et Paul route, que je conduisais. « Le pro-
Bocuse est mon Zidane. J’avais blème, c’est que vous conduisez
écrit une lettre à Stéphane Col- votre moto comme votre vie.
laro que ma mère a gardé. À la Vous regardez le pneu de devant
radio, il avait proposé aux enfants et vous ne regardez pas ce qui se
d’écrire pour rencontrer leur ido- passe . »
le, un chanteur, un footballeur.         Cette vision a changé ma vie, a
Moi, c’était Monsieur Paul. Il y a conduit ma carrière et a déclen-
eu une                                                           ché des
belle                                                            choses.
rencon-
tre avec     }        Ma cuisine est une
                                                                 C’est pour
                                                                 cela que
l ’ h o m - cuisine saucière. La sauce ç a m a r -
me… Et est le seul pilier que l’on                               che. Je ne
lorsqu’il                                                        suis pas
m’a ap- peut transformer. ~                                      meilleur De la banlieue parisienne aux cuisines du 8e arrondissement de Paris et de Courchevel,
p e l é                                  Yannick      Alléno     q u e l e s Yannick Alléno revient sur son parcours de chef 3 étoiles au guide Michelin. Photo Progrès/Richard MOUILLAUD
pour la                                                          autres. Je
premiè-                                                          suis intui- fait la grandeur de la cuisine fran- économique de la guerre du Gol- nomique du pays. »
re fois par mon prénom, cela m’a tif. Je prends des risques et je çaise et son intelligence sociale. fe, les sauciers ont disparu et on a
fait quelque chose.                    m’amuse encore. »                     Dans les années 70, elle était dia- vu arriver les traits de balsamique Tout part du produit,
   C’est un lien fort dans ce métier.                                        bolisée par Gault & Millau dans et les lobbies qui vendaient des de sa qualité ?
Nous écoutons, transmettons. Parlez-nous de votre cuisine,                   la recherche de légèreté de l’épo- poudres et des fonds. L’histoire a       « La sauce est là pour mettre le
Paul a été extraordinaire pour sa de vos techniques, la recherche            que, sans vouloir porter un re- toujours suivi l’économie.                produit en valeur. Si on prend le
région. Quand je suis arrivé à Pa- de nouveautés est un moteur               gard négatif.                         Pour l’étymologie, sauce vient guide Escoffier, il se lit comme un
ris en 1990, il m’a fait parvenir permanent ?                                  La France était en mal de légè- de salsus : le sel. Et depuis l’Anti- livre de 71 pages. J’invite tous les
par Alain Vavro une photo de lui         « C’est une cuisine saucière. La reté. La France en avait marre de quité, on fait des sauces. J’ai jeunes cuisiniers à relire l’intro-
ici, faite par Doisneau, avec un sauce est le seul pilier que l’on manger de la crème, du beurre. d’ailleurs fait une frise historique duction de ce guide : elle est gé-
petit mot : « Il y a Paulo des bords peut transformer. On peut la C’était « too much » et la partie de l’histoire de la sauce, à retrou- niale et toujours applicable
de Saône, maintenant il y a Yan- composer au présent, au passé et saucière a disparu des cuisines ver sur ma chaîne Youtube Yan- aujourd’hui. Cet ouvrage est fon-
nick des bords de Seine ». Quand au futur. On ne pas changer la par manque de moyens. Il y a eu nick Alléno. Il y a des mouve- damental et intergénérationnel.
pour le Bocuse d’or, je suis inter- nature d’un bar, d’un homard ou un phénomène social. Dans les ments ondulaires de la grande Je n’ai fait que rajouter une ou
rogé par la presse après avoir ob- d’une châtaigne. Cela a toujours palaces, durant la grande crise cuisine en fonction de l’état éco- deux pages : demain on pourra en
tenu le Bocuse d’argent, j’ai décla-                                                                                                                   ajouter beaucoup plus encore
ré : « je suis assez content. Je suis    COMMENT VOIT-IL LES ANCIENS PARRAINS ?                                                                        avec les techniques modernes. »
le premier français à avoir fini
deuxième ! » Et cela a plu à Mon-        ● Paul Bocuse (édition 2008) : « Monsieur nique, chère Dominique. C’est une amie pro-                         Les Trophées ont
sieur Paul. Depuis ce jour-là, il a      Paul symbolise l’histoire de notre pays et de la che. C’est le courage tout simplement. »                     récompensé l’ensemble
été un grand soutien. »                  gastronomie française. Et Paul dirait : c’est for- ● Jérôme Bocuse (édition 2014) : « L’héritier.             de la filière et tous les métiers
                                         midable. »                                             C’est avant tout le copain. Un homme force             qui la composent.
Au quotidien, entre le Pavillon          ● Jean-Paul Lacombe (édition 2009) : « C’est le calme. »                                                      Mettre en lumière cette
Ledoyen trois étoiles à Paris,           joyeux. Un grand homme d’accueil. Son envie ● Thierry Marx (édition 2015) : « Un formida-                     diversité est essentiel ?
le Cheval Blanc également                et son sourire parlent d’eux-mêmes. »                  ble chef social qui donne beaucoup aux                   « Le restaurateur n’est rien sans
trois étoiles à Courchevel,              ● Pierre Orsi (édition 2010) : « Le maître in- autres. »                                                      les autres : les fournisseurs des
et l’ensemble de vos activités           contesté de la cuisine française, l’ami. »             ● Pierre Gagnaire (édition 2016) : « Pierrot le        meilleurs produits, les sublimes
dans le monde, quelles sont              ● Pierre Troisgros (édition 2011) : « Je suis fou, le créateur, Pierrot l’inventif. »                         porcelainières, les ébénistes, les
les clés de votre réussite ?             fasciné par l’histoire familiale et je les aime ces ● Marc Veyrat (édition. 2017) : « Ah Marc,                éclairagistes. Tous ceux qui parti-
   « La folie ! Je suis un passionnel,   histoires. J’espère avoir la chance d’une histoire comment vous dire… Il est vraiment à part.                 cipent à la réussite de nos métiers.
un jusqu’au-boutiste et je m’amu-        Alléno avec mes fils. »                                C’est Marc. »                                            La gastronomie est sensation-
se beaucoup. Ce métier n’a ja-           ● Georges Blanc (édition 2012) : « Le roi de ● René Meilleur (édition 2018) : « On ne pas                     nelle et réunit un si grand nombre
mais été une contrainte. J’ai la         Vonnas, un chef ambitieux qui voit loin. »             dissocier René et Maxime : les deux font l’exem-       de métiers. C’est important de les
chance de pouvoir faire ce que           ● Dominique Loiseau (édition 2013) : « Domi- ple de l’intelligence d’un père et d’un fils. »                  saluer, de les mettre en valeur et à
j’aime. Pour créer de grandes cho-                                                                                                                     l’honneur. »

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10 SUPPLÉMENT                                                                                                                                          Mercredi 30 octobre 2019

  VILLE DE LYON            Trophée d’honneur

« Lyon compte plus de 4 000
restaurants d’une grande variété »
Gérard Collomb, maire                  duits à choisir la nutrition et la                                                                              tronomiques du monde entier ;
de Lyon, a fait de la gas-             santé comme fil rouge de notre                                                                                  le Japon sera ainsi le premier
tronomie un ambassadeur                projet. La Cité propose donc aux                                                                                pays invité à l’automne 2020. »
de choix pour sa ville.                visiteurs un parcours retraçant à
                                       la fois l’histoire médicale du site                                                                             La gastronomie est-elle
Ça y est : la Cité de                  – avec notamment l’apothicaire-                                                                                 vecteur de tourisme
la Gastronomie a ouvert                rie (merveilleusement restau-                                                                                   pour la ville ?
ses portes le 19 octobre               rée) –, la tradition d’excellence                                                                                 « Bien sûr. Lorsqu’on interroge
au Grand Hôtel-Dieu.                   culinaire lyonnaise – qui passe                                                                                 les touristes sur la raison de leur
Pouvez-vous nous présenter             par la qualité des produits de                                                                                  venue à Lyon, leur première ré-
ce nouveau lieu…                       notre terroir, le talent de nos                                                                                 ponse est la gastronomie. Notre

«L       a Cité de la Gastronomie
         est la dernière étape de la
reconversion du Grand Hôtel-
                                       artisans et le génie de nos chefs –
                                       et les grands questionnements
                                       liés à l’alimentation de demain.
                                                                                                                                                       agglomération compte plus de
                                                                                                                                                       4 000 restaurants d’une très
                                                                                                                                                       grande variété – bouchons, bis-
Dieu. Elle est située dans sa par-     L’exposition permanente se veut                                                                                 trots, brasseries – et une quinzai-
tie la plus ancienne, sous le dô-      à la fois pédagogique et ludique                                                                                ne d’établissements étoilés.
me des Quatre rangs : c’est un         et s’adresse à tous les âges, avec                                                                              Lyon est aussi la ville du SIRHA,
écrin d’une rare beauté ! En lien      une salle entièrement dédiée                                                                                    qui accueillait cette année
avec le réseau des Cités de la         aux enfants. Au dernier niveau,                                                                                 225 000 visiteurs, et l’on voit le
gastronomie que forment Dijon,         l’espace de restauration, où l’on                                                                               succès d’un événement comme
Paris-Rungis et Tour, le site lyon-    pourra voir les cuisiniers exercer                                                                              le Lyon Street Food Festival
nais a vocation à valoriser le         leur art, rencontrera à mon avis                                                                                (30 500 personnes cette an-
repas gastronomique français           un très grand succès.                                                                                           née). »
inscrit en 2010 par l’Unesco au          Ce lieu va aussi vivre au ryth-
patrimoine immatériel de l’hu-         me des expositions temporaires                                                                                  Pour terminer, quelle est votre
manité.                                et des événements qui y seront        Selon Gérard Collomb, « lorsqu’on interroge les touristes sur la raison   spécialité lyonnaise préférée ?
  L’histoire de notre ville et         organisés pour mettre notam-          de leur venue à Lyon, leur première réponse est la gastronomie ».          « Le saucisson lyonnais truffé
l’identité des lieux nous ont con-     ment en valeur les traditions gas-    Photo Progrès/Ville de Lyon                                               avec des pommes de terre ! »
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                                                                                                                                                                                  WRX10 - V0
Mercredi 30 octobre 2019                                                                                                                      SUPPLÉMENT                                     11

Quatre chefs qui ont réalisé le menu
« Je cherche à donner de                                                                      Joseph Viola :
l’émotion à travers mon dessert »                                                             « Je suis fier d’avoir préparé l’entrée »
Sébastien Vauxion, Chef pâtissier des restaurants étoilés
                                                                                              Meilleur Ouvrier de France, le chef
Le Sarkara*, La Montgomerie** et Le Kintessence**.                                            Joseph Viola est à la tête de trois bou-
Après s’être formé en pâtisserie sur Orléans,                                                 chons lyonnais, Daniel & Denise
Sébastien Vauxion, 36 ans, s’est forgé une soli-                                              (rue de Créqui, dans le Vieux Lyon et
de expérience aux côtés de grands noms de la                                                  à Croix-Rousse) et de l’épicerie épo-
gastronomie. « Je suis allé à Paris chez Pierre                                               nyme, ouverte en 2017 à Villeurban-
Hermé et Le Meurice et j’ai été chef pâtissier                                                ne. Épaulé par son épouse Françoi-
exécutif pour Pierre Gagnaire pendant près de                                                 se, Joseph Viola reste toujours le
dix ans. Aujourd’hui, je suis chef pâtissier exé-                                             même : avec finesse et générosité, il
cutif sur l’ensemble des établissements de la                                                 met à l’honneur les saveurs des plats
K2 Collections, à Courchevel. » Il gère au total                                              mythiques de la cuisine française.
3 hôtels et 9 restaurants, dont 3 étoilés, qui font                                           Après avoir été lui-même récompen-
5 étoiles à eux trois : Le Sarkara* (restaurant                                               sé lors des Trophées de la gastrono-
gastronomique de desserts), Le Montgome-                                                      mie et des vins, il se dit heureux
rie** et Le Kintessence**. Lauréat du trophée                                                 d’avoir cuisiné, cette année, pour les Le chef Joseph Viola. Photo Progrès/Julien Bouvier
du meilleur pâtissier en 2018, Sébastien Vau-                                                 invités de l’événement. « C’est un
xion a pu échanger avec le réseau gastronomi-                                                 privilège, admet-il. C’est le rendez-vous annuel des Lyonnais et des Lyonnaises et de la
que lyonnais et est même allé découvrir les Sébastien Vauxion.                                profession. C’est une belle soirée, je suis fier d’avoir préparé l’entrée. » Le chef de 54 ans était
établissements des autres chefs par la suite.       Photo Progrès/Fou d’image                 déterminé à donner le meilleur de lui-même. Pour cette soirée « féerique », il a élaboré une
« Donner de l’émotion », tel est le pari relevé                                               recette à base de saumon fumé, de homard et de caviar avec une gelée parfumée d’agrumes.
par Sébastien Vauxion pendant cette soirée en réalisant le dessert. Il a préparé une          « C’est très léger, précise le chef. C’est une entrée à laquelle on ne s’attend pas forcément avec
recette fraîche, inspirée des montagnes. « Je suis parti sur une crème de safran du           la signature Daniel & Denise, mais cela a été l’occasion pour nous de montrer que nous ne
massif des Bauges, avec des agrumes de saison, un sorbet bière blanche du Mont-               sommes pas seulement un bouchon lyonnais. »
Blanc sur un jus de pamplemousse avec des zestes et un tout petit peu de poivre pour          L’année dernière, le chef a d’ailleurs fêté les 50 ans de son institution, qui a été tenue avant lui,
rehausser. Il y avait un mélange de fruits exotiques, du pamplemousse thaï et de la           par le Meilleur Ouvrier de France Daniel Léron. Désormais, en plus de poursuivre ses
mangue verte. On a terminé avec une tuile amande et sarrasin, comme clin d’œil à la           activités dans ses trois restaurants avec ses équipes composées de 53 collaborateurs, Joseph
Savoie. » Le chef pâtissier se dit heureux d’avoir participé à cette nouvelle édition des     Viola développe son activité épicerie et transmet sa passion de la cuisine dans une université
Trophées de la gastronomie pour « le plaisir des rencontres ». « À chaque fois, on            en Turquie. Il se dit admiratif face à la volonté et le courage des jeunes qui se forment au
découvre des révélations. Cette soirée permet aussi de nous rencontrer car, dans              métier avec passion.
notre quotidien, nous passons tous beaucoup de temps en cuisine. D’une année sur              À l’écoute des opportunités, il n’exclut pas d’ouvrir un quatrième restaurant d’ici la fin de
l’autre, on se retrouve. Christophe Marguin est exceptionnel, il fait vivre les Toques        l’année. Porté par ses équipes dynamiques, le chef se dit animé par le goût du challenge… À
Blanches Lyonnaises. » Le chef pâtissier a « des idées plein la tête » pour atteindre des     suivre donc !
sommets et certainement décrocher encore des étoiles…

  Grégory Stawowy a sublimé                                                                 Stéphane Buron a exprimé son
  le poisson avec sa purée de fenouil                                                       talent autour de la volaille de Bresse
                                                                                            Stéphane Buron, Chef du restaurant Le Chabichou**, à Courchevel.
  Un an seulement après l’ouverture de
  son restaurant Le Suprême (Lyon 7e),                                                      Meilleur ouvrier de France, Stéphane Buron a tra-
  Grégory Stawowy a reçu le Trophée                                                         vaillé dans plusieurs maisons et à l’Élysée, aux côtés
  du chef espoir. C’était en 2016. Cette                                                    du chef Joël Normand. Il a gravi tous les échelons de
  année, il a été sollicité, non pas pour                                                   commis à chef de partie.
  recevoir un trophée, mais pour cuisi-                                                     Ensuite, il a participé à des concours de cuisine et a
  ner pour les invités de la soirée. Une                                                    travaillé en station d’hiver à Courchevel avec Michel
  belle marque de confiance qui l’a                                                         Rochedy. Il travaillait dans ses deux établissements,
  amené à élaborer une recette spécia-                                                      à Saint-Tropez et Courchevel, avant de se consacrer
  lement conçue pour l’événement. Au                                                        à 100 % à la montagne. Il travaille depuis 32 ans au
  menu : un bar de ligne, accompagné                                                        Chabichou (2 étoiles Michelin), qui a été vendu l’an
  d’une purée de fenouil aux figues et                                                      dernier au groupe Lavorel.
  servi avec un vin rouge. « Le bar de                                                      « À partir de la prochaine ouverture officielle, le
  ligne est plus ferme, c’est super-bon,                                                    13 décembre, je serai à 100 % dans ma propre cuisi- Stéphane Buron, chef du Chabichou.
  précise le chef de 40 ans. Il a été cuit                                                  ne avec mon style. C’est un challenge, mais je suis Photo Progrès/Agence MERCI
  sur une feuille de figue pour rehausser Grégory Stawowy.                                  prêt à le relever ! De mon apprentissage à aujour-
  le goût. Le plat est très simple et s’ap- Photo Progrès/Delphine BARBOT                   d’hui, j’ai participé à beaucoup de concours. J’ai gagné notamment le Prix Taittinger internatio-
  puie sur l’essentiel : de bons produits,                                                  nal et j’ai eu le prix du chef de l’année aux Trophées de la gastronomie. C’était extraordinaire
  une bonne cuisson et une bonne sauce. » Un bel exercice pour ce chef de                   pour moi. » Selon le chef, chaque trophée apporte un très fort souvenir et permet de découvrir
  40 ans qui semble apprécier les challenges puisqu’il avait déjà fait un pari sur          des personnes et de s’ouvrir des opportunités sur d’autres maisons. « J’étais fier d’avoir reçu ce
  l’avenir en s’installant en 2015 en lieu et place de l’ambassade de la Bresse             trophée de la gastronomie et à l’heure où je vous parle je suis en face ce petit lion… »
  « dans un quartier où il n’y avait pas beaucoup de restaurants ». Avant de poser          Cette année, Stéphane Buron est heureux d’avoir sublimé la volaille de Bresse. « Cette volaille
  ses valises à Lyon avec son épouse d’origine Sud Coréenne Yun Young Lee, le               suffit par elle-même, j’ai ajouté des champignons du moment du marché, de la truffe blanche et
  chef s’était forgé une solide expérience en travaillant aux côtés de grands noms          du sobacha qui est une céréale à base de sarrasin japonais. La sauce parfumée au sobacha a un
  de la gastronomie en France et à l’étranger, notamment à Londres et New                   goût un peu boisé. Il y a également une tuile croustillante. » Le dressage était instantané, tout en
  York. Passé par les cuisines de Daniel Boulud et d’Alain Ducasse, Grégory                 restant dans la simplicité.
  Stawowy a été reconnu comme Jeune Talent par Gault & Millau et aspire                     Enfin, quand on demande au chef son plat « signature », il répond sans hésiter le cochon, de la
  désormais à décrocher une étoile avec « son bistrot allant à l’essentiel ». Même          tête aux pieds. « Ma grand-mère était une grande cuisinière et mon grand-père était charcutier. Il
  si son étoile, il confie l’avoir déjà. C’est son fils, né en décembre dernier.            me faisait goûter plein de choses et donc c’est vrai que dans le cochon, tout est bon… C’est un
                                                                                            souvenir d’enfance et c’est toujours au goût du jour. »

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