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DU Plaies et Cicatrisations Dr Myriam Cadenne Rhumatologie 2021 Institut de Médecine Intégrative et Complémentaire (IMIC) Dr Marie Floccia Equipe Mobile de Gériatrie Institut de Médecine Intégrative et Complémentaire (IMIC) CHU de Bordeaux
Définition La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en terme d’une telle lésion I.A.S.P (International association for study of pain) 1979
Complétée en 2001 « l’impossibilité à communiquer n’élimine en aucune façon la possibilité qu’une personne expérimente une douleur et ait besoin d’un traitement antalgique approprié »
Douleurs et Escarres Etudes peu nombreuses Prévalence estimée entre 37 et 100% Girouard K, Harrison MB, VanDenKerkof E; The symptom of pain with pressure ulcers: a review of the literature; Ostomy Wound Manage. 2008 May; 54 (5): 30-40 Mécanisme majoritairement nociceptif + neuropathique + psychogène Pas de corrélation avec la taille Corrélation avec le stade (2 et 3)
Douleurs et Escarres Douleur liée à la réfection du pansement : dès l’installation du patient (mobilisation) et l’ablation de adhésifs peut persister bien au-delà de la durée du soin et doit être systématiquement prévenue Douleur continue, paroxystique, spontanée, provoquée (détersion, retrait du pansement, mobilisations) Temps douloureux différents 45,4% des patients capables de décrire leur douleur la décrivaient comme horrible Allman RM; Pressure ulcers. Principles of geriatric medicine and gerontology, 4th edition Escarre : est ce douloureux?
Douleurs et Ulcères Ulcères veineux réputé « peu douloureux »: 70% douloureux Lancinante, tenace, aiguë, démangeaison, permanente…. Charles H. , Venous leg ulcer pain and its characteristics, J Tissue Viability, 2002 Oct;12(4):154-8.
Etude Regards (Recueil Epidémiologique en Gériatrie des Actes Ressentis comme Douloureux et Stressants) 1 1265 patients, CS, SSR, USLD, EHPAD Recueil des gestes pendant 5 jours, 24/24h: 35686 gestes 85 ans +/- 8 ans, 74% femmes 58 % GIR 1 et 2 54% d’hétéroévaluation 53% antalgiques de fond, 0,9% d’analgésie spécifique pour le geste P. Cimerman, M. Galinski et le groupe REGARDS Poster SFETD, novembre 2011
Etude Regards (Recueil Epidémiologique en Gériatrie des Actes Ressentis comme Douloureux et Stressants) 2 Douleurs intenses (chez les communicants): mobilisations, transferts, soins des plaies Patients les plus fragiles (tous les patients): GIR 1, hypoalbuminémie, plus de 5 traitements EHPAD
Des particularités gériatriques
Des chiffres qui font mal.. Douleur = premier symptôme gériatrique 52,9% des plus de 65 ans (USA): 1 douleur significative dans le mois, 75% de douleurs multiples, associé à la perte d’autonomie Kushang et al. Prevalence and Impact of Pain among Older Adults in the United States: Findings from the 2011 National Health and Aging Trends Study. Pain, dec 2013. 35% au domicile (plus de 80 ans): 25%: douleur modérées à sévères 23%: douleur interfère avec leur vie Yu Shi et al. Modifiable risk factors for incidence of pain in older adults. Pain, vol 151, Issue 2, November 2010, pp 366-371 En EHPAD: Dans les années 2000: 45 à 80% de résidents douloureux 3,24 sites douloureux par personne 40% :douleurs insupportables Won A, Persistent nonmalignant pain and analgesic prescribing patterns in elderly nursing home residents. JAGS 2004 Yukuri Takai, et al. Literature review of pain prevalence among older residents of nursing homes. Pain management nursing, 2010 En 2017: 60% de douloureux (3 Millions) dont 17% non traités: les plus âgés et les plus altérées cognitivement Fain et al, Frequency and Predictors of Analgesic Prescribing in U.S. Nursing Home Residents with Persistent Pain. JAGS 2017
Des chiffres qui font mal.. 50% des personnes âgées immobilisées sont douloureuses Doubrère JF. Epidémiologie, étiologies de la douleur chez la personne âgée. Revue de Gériatrie. T30-Supp C au n°6 juin 2005 : C2-C5 Dernier mois de vie: 46% des gens sont douloureux. Smith et al. The epidemiology of pain during the last 2 years of life. Ann Intern Med, 2010 Nov 2: 153 (9): 563-9
Généralités Retentissement fonctionnel Restriction de la mobilité, augmentation fatigue perte d ’autonomie Retentissement psychologique Angoisse – Anorexie- insomnie- dépression perte d ’autonomie Retentissement social Restriction des activités, des sorties, des réunions de famille isolement Jakobsson J pain symptom manage 2003
Les patients… 60% des patients: douleur liée à l’âge 70% n’en parlent pas aux soignants Douleur est un signe de faiblesse Prendre des médicaments est dangereux, peur de s’habituer Polymédications +++++++++ Boerlage et al. Pain prevalence and characteristics in three dutch residential homes, European Journal of pain 12 (7)2008, pp 910-916
Et idées fausses des soignants… 40% des douloureux n’ont pas de traitement (cognitif) Peur des opioïdes, doses plus basses Les vieux se plaignent… Plus grande tolérance des personnes âgées à la douleur Seuils douloureux plus élevés Il n’y a rien à faire… Donner des médicaments est dangereux Peu d’études sur l’efficacité et la tolérance des traitements chez les plus de 75 ans
Physiopathologie douleur et vieillissement Modification de la conduction: diminution du nombre de nocicepteurs vieillissement fibres A delta (Chakour MC, Gibson SJ, Bradbeer M, Helme RD. The effects of age on A-delta and C-fibre thermal pain. Pain 1996 ; 64 : 143-52.) perception atténuée de la douleur chez le sujet âgé et difficulté à la discriminer Localisations moins précises « Douleurs » viscérales silencieuses Retard à l’intégration de l’information douloureuse (Gibson SJ, Gorman MM, Helme RD. Assessment of pain in the elderly using event-related cerebral potentials. In : Bond MR,Charlton JE, Woolf CJ, eds. Proceedings of the VIth world congress on pain. Amsterdam : Elsevier, 1991 : 527-33.) Seuil perceptifs différents: seuils somatosensoriels: augmentation de perception froid/chaud/vibration (non douloureux) seuil perception douleur induite: diminution à la douleur induite par la chaleur, augmentation à la pression ( douleurs musculo squelettiques) (Lautenbacher et al pain 2005)
Physiopathologie douleur et vieillissement Modification de la modulation Déclin fonctionnel des voies inhibitrices descendantes après 65 ans + diminution de la concentration des neurotransmetteurs (Washington LL, Gibson SJ, Helme RD. Age-related differences in the endogenous analgesic response to repeated cold water immersion in human volunteers. Pain 2000 ; 89 : 89-96.) Dégradation de la myéline Aαβ: Diminution du gate contrôle Diminution des défenses à l’information douloureuse (surtout chronique) Pickering G, Pharmacologie de la douleur chez la personne âgée Psychol NeuroPsychiatr Vieil 2006 ; 4 (2) : 95-102
Physiopathologie: TNCM Modification des modulations centrales: Maladie d’Alzheimer: seuil plus élevé de réponse du système nerveux autonome et de tolérance à la douleur perception dissociée: Capacités sensorielles primaires préservées Emoussements des réponses neurovégétatives: absence ou inadéquation de la réponse émotionnelle ( atteinte des structures cérébrales du domaine affectivoémotionnel de la douleur (thalamus, cortex préfrontal…), de la cognition (locus coeruleus...) et de la mémoire ) Asymbolie de la douleur (Benedetti F, Vighetti S, Ricco C, Lagna E, Bergamasco B, Pinessi L, et al. Pain threshold and tolerance in Alzheimer’s disease. Pain 1999 ; 80 : 377-82.), Dichotomie entre le ressenti de la douleur aiguë (similaire à celle exprimée chez des non-déments) et le ressenti de la douleur chronique qui semble diminuée (Pickering G, Jourdan D, Dubray C. Acute versus chronic pain treatment in Alzheimer’s disease. Eur J Pain 2005 ; 10 : 379-84. )
Sémiologie Présentation atypique: syndrome confusionnel dépression, agressivité, anxiété perte d’autonomie, chute Résignation, isolement Plus grande fréquence des douleurs chroniques Sémiologie atypique: absence de douleur ou siège atypique: IDM, ulcère, Urgences abdominales, Pneumopathies… Multisites
Analyse de la douleur Evaluation globale lors d'un entretien Localisation Unique ou multiple Moment d'apparition et durée de la douleur Caractère intermittent ou constant Intensité et type de douleur (aiguë-chronique) Echelles.. Causes de la douleur Mesures capables de soulager la douleur
Analyse de la douleur Observation Faciès - Attitude - Mobilité active +++ Repas - Sommeil Examen clinique Palpation Mobilité passive des articulations OBSERVER Marche +++ Ex neurologique Etat cognitif, autonomie
Règles d’or de la douleur Y penser +++++ Croire le patient et le lui montrer: Le patient est mieux à même que tout autre d’exprimer la douleur qu’il ressent Envisager une action « algogène » que chez un patient calmé au préalable Évaluer à travers le discours spontané du patient, répéter les évaluations et les noter Traiter la douleur: attitudes, traitement étiologique, moyens physiques, pharmacologie et traitements locaux Garder le patient le plus valide possible
Traitements Traitements étiologiques +++ Traitements non médicamenteux Traitements physiques Hypnoanalgésie ANALGESIE Communication Savoir-faire MULTIMODALE Positionnement Traitements médicamenteux Systémiques Locaux
Attitude du soignant Communication interpersonnelle, en situation de stress: 7 % de la communication est verbale (par la signification des mots) 38 % de la communication est vocale (intonation et son de la voix) 55 % de la communication est visuelle (expressions du visage et du langage corporel). 93% non verbal? Albert Mehrabian, 1967
Communication A EVITER « ne vous inquiétez pas » « ça ne fera pas mal » « Ça ne va pas durer longtemps » « on voit l’os » « ça pue » Eviter de faire des commentaires « trou », « énorme » entre soignants « réfection », « détersion » Eviter d’oublier le patient « peaux mortes », « nécrose » pendant le soin. « sale » « curette », « bistouri » « ça nécrose », ça fistule » « on découpe » « on cure » « on déterge »
Quelques expressions qui peuvent être formulées : « je vais vous faire le pansement » « ça cicatrise » « ça évolue bien » …
Le Détournement d’Attention La Musique (MP3, tel. portable…) La Distraction (en fonction de l’âge cognitif, des centres d’intérêts) : Jeux vidéo, TV Raconter une histoire, un conte, un roman Raconter un match, les lieux souvenirs… un film Le jeux, les bulles de savon, kaléidoscope Dessiner (dessin imaginaire qu’il faut deviner)
Les Techniques Psychocorporelles Méthodes de Relaxation Sophrologie Toucher-massage® … Hypnose
Hypnose clinique et thérapeutique Erickson: Votre but, en vous servant de l’hypnose, est de communiquer des idées et des compréhensions ainsi que d’amener le patient à utiliser les compétences qui existent en lui à la fois au niveau psychologique et au niveau physiologique Roustang: Etat de veille paradoxale (état de sommeil apparent et activité électrique cérébrale de veille), c’est un phénomène naturel et actif où il y a une augmentation du contrôle de soi et non une perte
Les apports de l’imagerie fonctionnelle Etat cérébral particulier sous hypnose TEP scan: Augmentation cortex cingulaire antérieure (générateur d’imagerie mentale) Activation des cortex sensoriels, visuels et moteurs Diminution partie mésencéphalique du tronc cérébrale et du lobe pariétal D Augmentation des structures impliquées dans l’attention dont: tronc cérébral pontomésencéphalique, thalamus médian, cortex cingulaire antérieur, lobe pariétal de l’hémisphère gauche Rainville J Cogn Neurosci 1999, 2004, Maquet et al. Functional neuroanatomy of hypnotic state. Biol psychiatry. 1999; 45: 327- 333
Modulation de l’aire cingulaire antérieure (situation de douleur) Pierre Rainville, Gary H. Duncan, Donald D. Price, Benoı̂ t Carrier, M. Catherine Bushnell, Pain Affect Encoded in Human Anterior Cingulate But Not Somatosensory Cortex, Science 15 Aug 1997
Etat hypnotique Imagerie mentale Cortex Temporale sensori moteur Pierre Maquet, Marie Elisabeth Faymonville, Christian Degueldre, Guy Delfiore, Georges Franck, André Luxen, Maurice Lamy, Functional neuroanatomy of hypnotic state, Biological Psychiatry, Volume 45, Issue 3, 1999, 327–333
Zones impliquées dans l’hypnose d’après les travaux de Spiegel et al. Sentiment d’absorption, perte de Stimuli signifiants et dignes d’attention contact avec l’extérieur Adaptation du sujet aux situations Recentrage sur états internes et nouvelles et/ou complexes, planification contrôle des réactions physiques liées aux pensées et aux émotions Pensées intérieures: Projection mentale dans une situation autre que la réalité : Réduction de la conscience de soi, mémoire épisodique, mémoire autobiographique, évènements futurs, détachement adaptation, théorie de l’esprit Heidi Jiang, Matthew P. White, Michael D. Greicius, Lynn C. Waelde, and David Spiegel. Brain Activity and Functional Connectivity Associated with Hypnosis” Cereb Cortex. Aug 2017:;27(8):4083-4093
Une indication privilégiée: Hypnoanalgésie Diminution de la composante désagréable (affective) Diminution de l’intensité perçue (sensorielle) Faymonville et al. Psychological approaches during conscious sedation: a prospective randomized study. Pain 1997 Agit sur la dépression, l’anxiété, l’estime de soi Patient redevient acteur de sa prise en charge Traitement personnalisé Outil adjuvant agissant de façon synergique
Littérature… • Morgan: Score d’hypnotisabilité de l’échelle de Stanford baisse avec l’âge (personnes âgées > 41 ans..) Etudes: • Berg et Melin: moyenne d’âge de 81,5 ans, retrouvaient des scores quasi nuls à l’échelle de Stanford Années 70’s mais résultats satisfaisants • Morgan AH, Hilgard ER. Age differences in susceptibility to hypnosis. Int j Clin Exp Hyp 1973, 21: 78-85 • Berg S, Melin E, Hypnotic susceptibility in old age: some data from residential homes for old people. Int J Clin Exp Hypn Jul; 1975, 23(3): 184-89 • Gay: Douleursdu Atrophie ostéoarticulaires (moyenne d’âge cortex préfrontal dans : 64un ans): diminution des processus deantalgiques vieillissement • Lang : Autohypnose au cours de la radiologie interventionnelle (moyenne de 69 ans): diminution de usuel Augmentation de la suggestibilité l’utilisation de fentanyl, moins de douleur et une meilleure saturation en oxygène. B. A. Parris The Prefrontal Cortex and Suggestion: Hypnosis vs. Placebo Effects Front. Psychol., 30 March • Ashton et al. Self-hypnosis reduces anxiety following coronary artery bypass surgery. A prospective, randomized trial. Journal of cardiovascular surgery 38 (1997) (1), pp 69- Années 90’s 75 2016 • Gay et al. Differential effectiveness of psychological interventions for reducing osteoarthritis pain : a comparison of erikson hypnosis and jacobson relaxation. European journal of pain 6 (2002) (1), pp 1-16 • Lutgendorf: Etude sur l’hypnoanalgésie • aucune différence entre les sujets âgés et les plus jeunes, dans une étude incluant 241 patients de 18 à 92 ans. • Mais limite un MMS >25 • Lutgendorf et al. Effects of age on responsiveness to adjunct hypnotic analgesia during invasive medical procedures. Psychosomatic medicine 69: 191-99 (2007) Années • Ardigo: Douleur chronique des patients âgés hospitalisés: 2000’s • 56 patients, 80,6 ans, hypnose > massage sur douleur et dépression • MMS > 25 • Ardigo et al Hypnosis can reduce pain in hospitalized older patients: a randomized controlled study. BMC Geriatr. 2016 Jan 15;16(1):14. doi: 10.1186/s12877-016-0180- y.
Applications en gériatrie Hypnose conversationnelle Etat hypnotique Apprentissage de l’autohypnose Hypnose Adaptée pour les Personnes ayant un trouble NEurocognitifs au Stade Sévère
Quelles indications en gériatrie? Douleurs Aigues Induites Chroniques Soins : toilette, mobilisation.. Troubles du comportement: Déambulation Quel que soit le Agitation anxieuse Agressivité Insomnie niveau cognitif Anxiété, dépression, insomnie Adaptation Voyager..
Positionnement soignant/soigné
Positionnement pour le talon
Positionnement pour le sacrum, l’ischion ou le trochanter
Positionnement pour l’occiput
Le soin
Le savoir-faire Faire participer le patient au soin s’il le souhaite (retrait, humidification, réfection..) Humidifier le pansement à décoller: Avec du sérum physiologique ou de l’eau Avec de l’huile de vaseline pour les tulles gras et interfaces Si nécessaire utilisation d’un antiahésif (Brava™) Possibilité d’utiliser de la naropéine réchauffée Si détersion: Éviter les tractions sur les tissus sains Geste assuré
Le Savoir faire Essayer d’utiliser des pansements non traumatique au retrait Interfaces vaselinées aux maillages serrés, pansements absorbants ou drainants qui se gélifient au contact des exsudats ( aquacel®), mousses hydrocellulaires non adhésives (mepilex®, baitain®) Attention aux traumatismes dus aux changements répétés des hydrocolloïdes avant gélification et saturation et aux fixations adhésives sur des peaux fragilisées.
TENS
TENS et plaies En hospitalisation Actions: -Stimule la migration des macrophages, des leucocytes et des fibroblastes -Augmente la densité capillaire et la pression transcutanée en oxygène -Diminue la douleur Accélération de la cicatrisation De très bons premiers résultats sur la douleur
TENS et plaies
Electrostimulation et prise en charge de la douleur liée aux escarres Dr S Juchs 10 patients, 82 ans, communicants, polypathologiques Escarres stade 4, évoluant depuis 10 mois EN >2 Baisse de 4 points d’EN en 7 jours EN fond EN induite Electrical stimulation therapy for the treatment of pressure ulcers in individuals with spinal cord injury: a systematic review and meta-analysis. Lala D, Int Wound J. 2016 Electrical stimulation for treating pressure ulcers.Arora M, Harvey LA, Cochrane Database Syst Rev. 2020 Effet antalgique de l'électro-stimulation au cours des pansements d'ulcère de jambe - Beguin 2008
Thérapeutiques médicamenteuses - Francoise Capriz, Sylvie Chapiro, Laurence David , Marie Floccia, Cyril Guillaumé, Véronique Morel, Christine Berlemont, Jean-Michel Gautier, Brigitte Hérisson, Géraldine de Montgazon, Philippe Poulain, Gisèle Pickering. Consensus multidisciplinaire d’experts en douleur et gériatrie : utilisation des antalgiques dans la prise en charge de la douleur de la personne âgée (hors anesthésie) Douleurs Évaluation - Diagnostic - Traitement (2017) 18, 234—247 - Makris U et al. Management of persistant pain in the older patient. A clinical review. JAMA 2014; 312 (8): 825-36 - Guidance on the management of pain in older people. Oxford University. Age and ageing, 2013: 42 - Recommandations AFSSAPS/SFR/SFETD 2011 - American Geriatrics society Panel on the Pharmacological Management of Persistent Pain in Older persons: Pharmacological Management of persistant pain in Older persons. JAGS 57: 1331-1346, 2009. - Evaluation et prise en charge thérapeutique de la douleur chez les personnes âgées ayant des troubles de la communication verbale. ANAES 2000 - Rego-Lopes. Evaluer les douleurs des personnes âgées. Revue de gériatrie. T30- Supp C au n°6- juin 2005 : C10- C12 - EFNS guidelines on the pharmacological treatment of neuropathic pain : 2010 revision. European journal of Neurology 2010: 17: 1113-23. -SFETD. Recommandations pratiques. Les douleurs neuropathiques chroniques. Douleurs Evaluation-Diagnostic-Traitement (2010) 11, 3-21
Particularités gériatriques Pharmacocinétique Augmentation de la masse grasse ttt liposolubles s’accumulent (BZD, Fentanyl) Diminution de l’eau totale du corps ttt hydrosolubles ont une concentration plus élevée (Morphine, paracétamol) Diminution de l’albumine plasmatique augmentation de la fraction libre des ttt fortement liés aux protéines (Aspirine, AINS..) Diminution du métabolisme hépatique Diminution de la fonction rénale Accumulation, demi-vie plus longue Modification de l’absorption transdermique Turnheim K When drug therapy gets old: pharmacokinetics and pharmacodynamics in the elderly.Exp Gerontol. 2003 Aug;38(8):843-53. Wilder-Smith OH1, Opioid use in the elderly. Eur J Pain. 2005 Apr;9(2):137-40.
Particularités gériatriques Pharmacodynamique Augmentation de la sensibilité des récepteurs morphiniques Altération organique augmentation des effets iatrogènes Diminution des doses initiales Choix de molécules à demi-vie courte Choix préférentiel de molécules hydrosolubles Start low Go slow Bowie MW1, Slattum PW, Pharmacodynamics in older adults: a review. Am J Geriatr Pharmacother. 2007 Sep;5(3):263-303.
Traitements Principes Prévenir la douleur de façon continue, horaires de prises réguliers Prévoir des prescriptions anticipées personnalisées+++ Donner le traitement entre 1 et 3 heure avant les soins Eliminer le souvenir et la crainte de la douleur Garder le patient le plus valide possible Conserver les facultés intellectuelles Traiter par voie orale le plus souvent possible Analgésie multimodale
Prescriptions Anticipées Personnalisées Prescription médicale personnalisée rédigée et signée par le médecin par avance permettant le soulagement rapide du patient Réadaptable à tout moment par le médecin en fonction de l’état du patient A chaque symptôme correspond une PAP applicable étape par étape Élaboration d’une transmission ciblée obligatoire
La stratégie par paliers de l’OMS: Nociceptifs A utiliser de préférence chez les personnes âgées fragiles III: Douleur très intense ou TOUS résistante Morphine, Oxycodone, Opioïdes Hydromorphone, Fentanyl II: Douleur légère à TOUS modérée: Opioïdes Codéine-dihydrocodeine faibles Tramadol Paracétamol+opium+caféine Paracétamol+opium I: Douleur de faible intensité Paracétamol Antalgiques non Paracétamol, Acide Acétylsalycilique, AINS, opioides Néfopam
Associations synergiques Palier 1 + palier 3 les AINS ou le paracétamol réduisent de 20 à 30% les besoins en morphine Ex: Paracétamol 1gx3 + Sulfate de Morphine Palier 2 + palier 1 Association AINS et palier 2 Association paracétamol et palier 2 (dose totale le paracétamol =1g par prise) Eviter d’associer 2 opioïdes
OMS 1: Antalgiques non opiacés Paracétamol: En Gériatrie: 3g Si poids < 33kg: 2g Espacer les doses en cas d’insuffisance rénale sévère, réduire de 50% dose si insuffisance hépatique Interactions: warfarine (Parra D, Beckey NP, Stevens GR. The effect of acetami-nophen on the international normalized ratio in patientsstabilized on warfarin therapy. Pharmacotherapy 2007;27(5):675—83.) Existe en IV: Perfalgan® (coût) AINS (cox1 et 2) CI: insuffisance rénale clairance créat
OMS 2: Opioïdes faibles Si nociceptif 1 des 3 Si mixte tramadol Paracétamol (300mg) + Opium (10mg) + caféine France Paracétamol (500mg) + opium (25mg) Poudre d’opium transformation en morphine (10%) Bonne tolérance, indépendance du profil génétique Titration progressive Effets indésirables: constipation, excitation Ajout paracétamol Codéine 20 à 50mg+ Paracétamol 300 à 600mg Transformation en morphine, profil génétique bien toléré (attention effet antitussif) Débuter à 20 mg de codeine + 500 mg paracétamol (Claradol codéine ®), puis titration à 30 mg (Dafalgan codéiné® et générique). Dose max à 180mg/j (60mg par prise) Effets indésirables: constipation, nausées, vomissements, sédation, euphorie, vertiges, hypersensibilité
OMS 2: Chlorhydrate de tramadol Agoniste des récepteurs Mu + IRSNA 8% de non répondeurs (Cytochrome P450 2D6) ½ vie augmente avec le vieillissement physiologique Effets indésirables: confusion, chutes, nausées, vomissements, constipation, vertiges, convulsion (abaisse le seuil épileptogène), syndrome sérotoninergique en association avec autres molécules sérotoninergiques, hypoglycémies, hyponatrémie, augmentation de l’INR surveillance iono +/- INR en phase d’initiation et d’augmentation des doses Nécessite titration lente en initiation Association paracétamol pour épargne Brouquet et al. Impaired mobility, ASA status and administration of tramadol are risk factors for postoperative delirium in patients aged 75 years or more after major abdominal surgery.Ann. Surg. 2010 Apr;251(4):759-65. Abadie D. "Serious" adverse drug reactions with tramadol: a 2010-2011 pharmacovigilance survey in France]. Therapie. 2013 Mar-Apr;68(2):77-84. American Geriatrics Society Panel on Pharmacological Mana-gement of Persistent Pain in Older Persons. Pharmacologicalmanagement of persistent pain in older persons. J Am GeriatrSoc 2009;57(8):1331—46. Likar R, Wittels M, Molnar M, Kager I, Ziervogel G, SittlR. Pharmacokinetic and pharmacodynamic properties oftramadol IR and SR in elderly patients: a prospective,age-group-controlled study. Clin Ther 2006;28(12):2022—39 Ruoff GE. Slowing the initial titration rate of tramadol improvestolerability. Pharmacotherapy 1999;19(1):88—93.
Méthode de titration du Tramadol en solution buvable En fonction : du poids et de la clairance (Cockroft) Contramal® solution buvable 100mg/ml 40 gouttes = 100mg 20 gouttes = 50mg 10 gouttes = 25mg Si clairance < 10ml/min: Non indiqué 5 gouttes = 12,5mg 1 goutte = 2,5mg 3 fois par jour: 6 à 8h entre 2 prises 2 fois par jour: 12h entre 2 prises
Méthode de titration du Tramadol en solution buvable Après 48h: adaptation de la dose en fonction de l’évaluation de la douleur et de la tolérance: augmentation de chaque prise de 25 à 50% de la dose Si effets indésirables: diminuer de 25 à 50% Si bonne tolérance pendant 48 à 72h de 100mg/jour passage forme 50LP x2 + PAP 3 fois par jour en solution buvable Attention à la sécurité de dispensation de la solution buvable Utilisable IV : En discontinu ou PSE Equinalgésie comme Per os (mal connu)
"Les antalgiques opioïdes dits faibles. Codéine, dihydrocodéine, tramadol : pas moins de risques qu'avec la morphine" Rev Prescrire 2015 ; 35 (385) : 831-838.
OMS 3: Opioïdes Augmentation de la sensibilité des personnes âgées à la morphine Conséquences: Doses initiales moindres (30 à 50%) Effets secondaires parfois plus rapides que l’analgésie les AINS ou le paracétamol réduisent de 20 à 30% les besoins en morphine
Morphine : prescription et adaptation posologique Posologie initiale : 0,5 à 1 mg /kg /24 h Adulte jeune : 30 mg /12 h Adulte âgé ou dénutri ou insuffisant hépatique ou rénal : mi- dose voire moins Pas de dose maximale PO ou en perfusion continue Vidal: Posologie initiale : Adulte : En règle générale, la dose journalière de départ est de 60 mg par jour. Sujet âgé : Il est recommandé de réduire les doses initiales de moitié. Sujet très âgé : Il convient de débuter le traitement avec une posologie de l'ordre de 2,5 à 5 mg de morphine orale LI 4 à 6 fois par jour.
Comment débuter un traitement par palier 3? Titration avec sulfate de morphine buvable à libération immédiate (Oramorph ®flacon 20mg/1ml: 1goutte=1,25mg) : doses initiales de 2,5 mg à 5mg toutes les 4 heures ou Oxycodone LI (Oxynorm®solution buvable): 1,5mg à 3mg toutes les 4 à 6 heures
Comment débuter un traitement par palier 3? Appréciation de l’effet après 2 prises Augmentation de 30 % Voie sous-cutanée (7,5 à 15mg /jour) si per os impossible voire IV (5 à 10mg /Jour IVSE) Espacement des doses si insuffisance rénale (6 h) A utiliser aussi en prévention des soins douloureux (donner 1 heure avant)
Sulfate de Morphine à libération prolongée Ne pas utiliser en première intention Prendra le relais de la morphine à libération immédiate après 2 jours, en calculant la dose totale utilisée et en la divisant en deux prises Prévoir des interdoses (1/10 de la dose journalière) de morphine à libération immédiate Prévoir des prescriptions anticipées pour les soins douloureux (1/6 de la dose journalière) Réévaluation journalière voire plus
Effets indésirables des Morphiniques EI quasi constant: Dette de sommeil , Constipation, Nausées (au début) Donc prescription systématique de laxatifs +/- antinauséeux EII possibles, fréquents chez sujet âgé: RAU , Encombrement bronchique, Somnolence, abaisse le seuil épileptogène, Prurit (torse, face) EII psychiques: Angoisse, cauchemars, hallucinations, agitation-euphorie (5 à 10% des personnes âgées) : moins avec oxycodone (Mucci 1998, Veal 2014) Abus/mésusage: négativement corrélé à l’âge avancé (Papaleontiou 2009, Yves 2006) Prescription correcte = Détresse respiratoire exceptionnelle
Autres antalgiques de palier 3 Oxycodone: 1ère intention Oxycodone LI (Oxynorm®solution buvable): 1mg toutes les 6 heures. Oxycontin ® LP 5, 10, 20, 40, 80, 120mg (12 heure) Oxynorm ® 5, 10, 20 mg LI et forme orodispersible Oxynorm ® 10 et 50mg, IV ou SC Hydromorphone: 2ème intention Sophidone ® 4, 8, 16 et 24 mg LP (12h) Gélule
Autres antalgiques de palier 3 Fentanyl transdermique douleurs chroniques sévères, stables, en deuxième intention Demi-vie adulte: 17h; personne âgée> 30h Durogésic ® 12, 25, 50, 75, 100μg/h, à changer toutes les 72 heures Délai d’action = 4 à 12 heures A utiliser en cas d’insuff rénale chronique (mais attention titration) Moins de constipation Equianalgésie très variable Le taux plasmatique continue à augmenter au cours des 3 premières applications, jusqu'à atteindre l’état d’équilibre.
Rotation des opioïdes Si effets secondaires avec augmentation des doses de morphine Utilisation de l’oxycodone, l’hydromorphone, du fentanyl Utilisation du paracétamol pour une épargne morphinique, des coanalgésiques
Cas particulier : les accès douloureux paroxystiques Douleurs par excès de nociception d’origine cancéreuse Spontané ou imprévisibles Pas de facteurs déclenchant identifiés ou identifiés mais imprévisibles (toux, éternuement, spasmes digestifs, céphalées..) Prévisibles lors d’actions volontaires (mouvements, alimentation..) ou provoqués par des soins (mobilisation, toilette..) ou des actes médicaux à visée diagnostic ou thérapeutique Si la douleur de fond n’est pas contrôlée ≠ ADP Mise au point sur l’utilisation du fentanyl transmuqueux. AFSOS, SFAP, SFETD. 2011
Traitement des accès douloureux paroxystiques Fentanyl par voie transmuqueuse Actiq ® : problème d’utilisation Effentora®*: entre joue et gencive, ½ heure Abstral®:sublingual, 10 minutes Instanyl®*:intranasal, 10 minutes Avantages: PecFent®: intranasal, 15 minutes identiques Recivit®: sublingual, 15 minutes Breakyl® film Mêmes règles de prescriptions que chez le jeune: nécessite d’avoir au moins 60mg de sulfate de morphine en traitement de fond FAR: effet plus rapide chez personnes âgées (Zepettalla 2011) Surveillance renforcée ANSM: Risque d’abus et dépendance, de surdosage, d’utilisation hors-AMM, d’intoxication accidentelle, d’usage détourné
Douleurs neuropathiques: Peu de réponses aux traitements antalgiques habituels Efficacité des traitements spécifiques modérée Analgésie multimodale Prise en compte du souhait du patient Traitement personnalisé Prise en charge complexe
Traitements dont l’efficacité est démontrée (grade A): 1ère intention Antidépresseurs tricyclique Amitriptyline: AMM douleur neuropathique périphérique Clomipramine: AMM douleur neuropathique Antiépileptiques Gabapentine: AMM douleur neuropathique périphérique Prégabaline: AMM douleur neuropathique périphérique et centrale IRSNA: Duloxétine: AMM douleur neuropathique diabétique Venlafaxine : pas d’AMM, 2ème intention
Traitements dont l’efficacité est démontrée :2 ème ème et 3 intention Opiacés (grade A) Tramadol: AMM douleur modérée à intense (1ère intention si crises douloureuses). 2ème intention Sulfate de morphine et oxycodone en cas d’échec des traitements précédents. 2ème ou 3ème intention. Attention aux risques d’abus. Emplâtres de lidocaine (grade A) AMM douleur neuropathique post zostérienne 1ère intention chez sujet âgé Capsaicine patch (Grade A) Douleurs neuropathiques périphériques VIH ou post zostérienne 2ème ou 3ème intention Lamotrigine (grade B)
Traitements non médicamenteux Neurostimulation transcutanée: Grade B Recommandé dans douleur neuropathique périphérique Neurostimulation médullaire: Grade B Lombosciatiques chroniques post opératoires
Associations synergiques De préférence des mécanismes d’action complémentaire: Un antidépresseur tricyclique et un antiépileptique Un IRSNA et un antiépileptique Un opiacé et un antiépileptique Un traitement topique et un traitement systémique Eviter tramadol et antidépresseur.
Pour le patient âgé fragile Antidépresseurs tricycliques déconseillés (anticholinergiques) Donc pour douleurs neuropathiques périph ou centrales Utilisation des antiépileptiques Gabapentine, débuter à 100mg/ jour et augmenter de 100 mg tous les 4 jours (fonction rénale) Dose minimale Prégabaline , débuter à 25 mg et augmenter efficace tous les 4 jours (fonction rénale) + anxiété Améliore sommeil, stabilisateurs de l’humeur Confusion, troubles de l’équilibre, nausées… et troubles cognitifs Prégabaline: Prudence insuff cardiaque. Risque trouble scognitifs - Pickering G. Questions posées au Dr Gisèle Pickering à propos de la douleur neuropathique chez la personne âgée. Douleur; 2013 (14): 212-14 -Martinez V. Traitements pharmacologiques actuels, recommandations et perspectives des douleurs neuropathiques. Douleur analg. 2010; 23: 93-98
Pour le patient âgé fragile IRSNA, avec prudence, ½ dose (CV, hépatite, équilibre, digestif..) Duloxétine: 1ère intention si neuropathie diabétique. 30mg /j ( 60) CI: insuff hép et insuff rénale sévère EI: des IRS + tachycardie Privilégier monothérapie en 1ère intention Association en 2nde intention à ½ dose - Tesfaye, Duloxetine and pregabalin: high-dose monotherapy or their combination? The "COMBO-DN study"--a multinational, randomized, double- blind, parallel-group study in patients with diabetic peripheral neuropathic pain. Pain. 2013 Dec;154(12):2616-25. - Pickering G. Questions posées au Dr Gisèle Pickering à propos de la douleur neuropathique chez la personne âgée. Douleur; 2013 (14): 212-14 -Martinez V. Traitements pharmacologiques actuels, recommandations et perspectives des douleurs neuropathiques. Douleur analg. 2010; 23: 93-98
Pour le patient âgé fragile Si neuropathie focalisée: Emplâtres de lidocaine: Zona 1ère intention si focalisée (allodynie) Pas d’association avec antiarythmique de classe 1, prudence insuff cardiaque Capsaicine patch : en attente d’études Tiberghien. Douleurs 2014: 8 de + de 60 ans: 36% améliorés Avant d’instaurer un opioïde fort TENS Thérapeutiques non médicamenteuses - HAS , commission de transparence, 2010 - Lang P-O. Zona des sujets âgés. Presse med 2009; 38: 571-583 - Ricard E. Efficacité de la capsaïcine dans le traitement des douleurs neuropathiques : méta-analyse des essais randomisés contrôlés. Douleur. Vol 14, Issue6; Dec 2013, 286-91 - Wary B, Douleur, personne âgée et fin de vie : une nécessaire approche humaine et scientifique. Douleur Vol 12; Issue 5, Oct 2011, pp220- 223
Traitements antalgiques locaux - Référentiel AFSOS. Janiver 2012 - Girouard K, Harrison MB, VanDenKerkof E. The symptom of pain with pressure ulcers : a review of the literature. Ostomy Wound Manage. 2008 May; 54 (5): 30-40 - Prévention et traitements des escarres de l’adulte et du sujet âgé. Conférence de consensus. 15 et 16 nov 2001. www.has-sante.fr - Meaume S, European Wound Management Association. La douleur: changement d’un pansement. « la douleur au quotidien chez les patients souffrant de plaies chroniques »Journal des Plaies et Cicatrisations décembre2006, n°56 tome XI - Liron A. « conseils pratiques d’une infirmière en pansements » Revue de l’infirmière mai 2007 n°130
Douleurs induites Prévoir des prescriptions anticipées personnalisées Donner le traitement entre 1 et 3 heures avant les soins Respecter l’utilisation des 3 paliers de l’OMS Si nécessité d’utiliser un palier 3: Patient déjà sous palier 3 en traitement de fond: 1/6 de la dose journalière Patient « naïf » : Sulfate de morphine 2 à 4mg ou oxycodone 1 à 2mg Si nécessaire, utilisation d’un anxiolytique (Benzodiazépine à ½ vie courte), 1h avant les soins Réévaluation systématique ajustement de la dose
Approche médicamenteuse complémentaire des douleurs induites Blocs analgésiques: Ropivacaïne Pas de bloc moteur, uniquement bloc sensitif KT peut rester en place 10 semaines Pas de CI Utilisation d’une pompe (type PCA avec continu et bolus) Pour les talons, territoire du sciatique
Approche médicamenteuse complémentaire des douleurs induites Toujours en association avec un traitement par voie générale: MEOPA (Mélange Equimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote): au moment des soins
Approche médicamenteuse des douleurs induites: prise en charge par voie locale Lidocaine (Xylocaine®): Hors AMM • Vérifier l’absence d’allergie à la lidocaine Vaporisation : forme à 5% : vaporiser et poser des compresses imbibées. Laisser agir 10 à 15 minutes. Ne pas dépasser 10 pulvérisations par séance Gel urétral unidose : 1 seule unidose, 15 minutes avant • EMLA®: AMM pour la détersion mécanique de l’ulcère de jambe Appliquer en couche épaisse (1 à 2g par 10cm2) Ne pas dépasser 10g (=2 tubes) ½ heure avant les soins, nettoyer avec une compresse sèche 8 applications maximum - Référentiel AFSOS. Janvier 2012 - Briggs M, Nelson EA.Topical agents or dressings for pain in venous leg ulcers. Oxford: The Cochrane Library, 2001; Issue 1 (Update Software, online or CDROM, updated quarterly).
Douleurs continues et induites: expérimental Gel de Morphine: Hors AMM Préparation magistrale: concentration de 10mg/ml de sulfate de morphine dans 8 g d’hydrogel . Stabilité: 28jours. Temps d’application entre 24 et 48 h Efficacité: débute à 2h, jusqu’à 48 heures Zeppetalla G, Paul J, Ribeiro MD. Analgesic efficacy of morphine applied topically to painful ulcers. Journal of pain and symptom management, 25 (6), jun 2003: 555-558 Back IN, Finlay I. Analgesic effect of topical opioids on painful skin ulcers. J Pain Symptom Manage, 1995; 10: 493
Douleurs continues et induites: expérimental Drain de Ropivacaine (Naropéine®) Utilisation de façon prolongée en posant un drain avec injection continue de ropivacaïne directement dans la plaie (sur un pansement de type Alginate de Calcium ) Ampoules de 20 ml de Ropivacaïne à 2mg/ml Injection de bolus de 5 ml toutes les 6 heures dans la plaie via un drain de redon chirurgical La réfection du pansement sera réalisée toutes les 48 heures. Contre-indications :allergie à l’anesthésique local. Banks A. Innovations in postoperative pain management: continuous infusion of local anesthetics. AORN Journal. May 2007, 85 (5): 904-914 Pelissier P, Pinsolle V. Post-operative analgesia for open wounds and painful dressings. Burns 33 (2007): 131-132
Cas Clinique Mme B, 97 ans, démence sévère à domicile chez ses enfants. Hospitalisée pour suspicion d’AVC, récupération Agressivité +++ au moment des soins de plaie Pas de prescriptions anticipées
Ecoute Médicament Etiologie Position Attitude Douleur Mots MEOPA Savoir-faire Traitement local Evaluation Empathie
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