CRÉATION LITTÉRATURE ET COMMUNICATION VISUELLE - MAGAZINE ÉTUDIANT - Cégep Beauce-Appalaches
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ESPACE CRÉATION MAGAZINE ÉTUDIANT LITTÉRATURE ET COMMUNICATION VISUELLE Vol. 2 2019 L’impression de ce magazine est une gracieuseté de Numérix
SOMMAIRE ÉDITORIAL 05 COLLABORATEURS L’équipe d’ESPACE_CRÉATION présente la deuxième édition de son magazine, qui est né du désir de plusieurs enseignants d’offrir un 06 TÉMOIGNAGES D’ÉTUDIANTS espace de diffusion soulignant la qualité des créations de leurs étudiants. La création artistique demeure invisible si elle n’est pas lue, reçue, 08 CRÉATION ET MÉDIAS discutée, appréciée ; le magazine est donc pensé et conçu comme une vitrine consacrée aux talents SLAMS | CONTES | POÈMES prometteurs des jeunes Beaucerons. Le cégep est ainsi fier de favoriser l’expression artistique et de 19 ARTS VISUELS contribuer à la réalisation des adultes de demain. Dans sa forme, le magazine est l’œuvre des étudiants du programme Gestion des 24 GESTION communications graphiques. Les œuvres que DES COMMUNICATIONS vous découvrirez au fil de votre lecture sont le GRAPHIQUES fruit du travail des étudiants des programmes Arts, lettres et communication et Arts visuels. 26 LANGUES ESPACE_CRÉATION a aussi son site Web : espace_creation.cegepba.qc.ca CRÉDITS 581.C0 La conception graphique et la gestion de projet du magazine Espace_Création est une production de Catherine Lacroix, étudiante en Gestion des communications graphiques. Les oeuvres visuelles ont été réalisées par des étudiants en Arts Visuels. Les textes ont été rédigés par des étudiants en Arts, lettres et communication. Photographies des étudiants : Sandra Lachance, étudiante en Arts Visuels. Production : Cégep Beauce-Appalaches Impression commanditée : La couverture est de Camille Veilleux, étudiante en Arts Visuels. La nuit enflammée, 2019 Acrylique sur bois 76 cm x 91 cm.
PROGRAMMES COLLABORATEURS ARTS VISUELS LANGUES La finalité du programme d’Arts visuels est de développer Le profil « Langues » du programme d’Arts, lettres et com- la créativité de l’étudiant. Dans sa première année, l’étu- munication met l’accent sur l’initiation et l’apprentissage diant fait l’apprentissage des principales techniques : de langues secondes et étrangères, telles que l’anglais, dessin, peinture, sculpture, photographie, infographie l’espagnol, l’allemand et le mandarin. De plus, il favorise et vidéo. Avec l’acquisition de ces techniques, l’étudiant aussi le développement de connaissances culturelles et pourra, en deuxième année, s’exprimer dans des projets d’habiletés communicationnelles. axés sur la création. Il pourra également développer sa culture artistique et ses capacités d’analyse et de critique Ainsi, concrètement, l’étudiant est amené à explorer les par l’étude des courants artistiques. cultures de plusieurs sociétés étrangères à travers, entre autres, leur cinéma, leur littérature et leur histoire. Outillé d’une solide culture générale à la fin de son DEC, l’étu- diant en langues saura exercer son esprit critique sur des GESTION DES COMMUNICATIONS enjeux contemporains et culturels, habileté essentielle GRAPHIQUES dans un monde en constante évolution. La technique en Gestion des communications graphiques vise à former des chargés de projets spécialisés dans le suivi de la conception de documents CRÉATION ET MÉDIAS professionnels imprimés (dépliants, affiches, embal- 500.CM L’une des deux composantes du programme d’Arts, lages, etc.) ou destiné à l’écran tel un site Web ou encore lettres et communication, le profil « Création et médias » pour les médias sociaux. propose aux étudiants de découvrir les diverses avenues Dans ce programme, l’étudiant est amené à réaliser et de la création littéraire et artistique par l’exploration du ARTS, LETTRES à superviser des projets tous plus diversifiés les uns que les autres, et ce, par divers médias. Il apprendra les monde du multimédia, du théâtre, du cinéma, de la litté- rature et de la communication journalistique. ET COMMUNICATION bases de la gestion de projet tout en créant ces projets. En cultivant son ouverture sur le monde et son esprit cri- Les étudiants du programme développent des tique, l’étudiant du profil « Création et médias » est ame- habiletés en communication, en leadership et en créati- né à développer ses qualités créatrices, expressives et vité, dans une approche par projet, comme la réalisation réflexives en les mettant en œuvre à travers divers pro- de ce magazine ! jets artistiques dans lesquels son inventivité trouvera à s’exprimer. P.5
TÉMOIGNAGES CATHERINE LACROIX SABRINA QUIRION GESTION DES COMMUNICATIONS DOUBLE-DEC ÉTUDIANTS GRAPHIQUES ARTS VISUELS Lorsque j’ai appris que mon programme Gestion des Mon parcours au Cégep Beauce-Appalaches a débuté en communications graphiques avait accepté à nouveau cette Sciences de la nature, mais j’ai amorcé un Double-DEC année de collaborer avec Espace_Création, j’ai tout de suite Sciences de la nature et Arts visuels à la session d’hiver été super emballée. Les communications graphiques ainsi 2016. Je me suis redirigée vers cette option afin d’élargir que la gestion de ce domaine me passionnent beaucoup. mes connaissances et combler ma curiosité en dépit de C’est grâce aux communications graphiques si un tel projet l’allongement considérable de mon cheminement. À pre- de magazine peut se faire, autant pour sa réalisation gra- mière vue, ces deux programmes contrastent, mais en faits, phique que pour son impression. Nous sommes un milieu ils se complètent très bien. En effet, le programme d’Arts malheureusement peu connu de la population, du moins il visuels permet de développer des qualités telles que le ne l’est certainement pas assez. Je suis fascinée de voir de sens de l’observation, l’interprétation tridimensionnelle jour en jour les nouveautés qui s’installent dans le domaine ainsi que la minutie. Dans ce parcours, j’ai vraiment ainsi que la place que prend cette industrie dans nos vies appris à me connaître à travers mes projets et mes nouvelles sans même qu’on ne s’en rende compte. connaissances. Enfin, l’accompagnement personnalisé, le matériel de qualité ainsi que la création de liens avec les Pour ce qui en est du magazine, j’espère que vous aurez autres étudiants et les professeurs permettent de se prépa- autant de plaisir à le feuilleter que moi j’en ai eu à en faire sa MARIE-MICHÈLE PAQUET MARTIN DROUIN rer agréablement à l’Université. mise en page et planifier sa réalisation. Bonne lecture et fé- CRÉATION ET MÉDIAS CRÉATION ET MÉDIAS licitations à tous ceux qui ont fait du magazine une réussite. J’ai choisi « Création et médias » et je ne regrette pas du tout Je me suis inscrit dans le programme « Création et médias » ce choix, car ce programme me permet d’en apprendre da- principalement pour ce qui se rapporte au théâtre et au vantage sur moi-même, ainsi que de développer des talents domaine de la création. J’ai dû choisir un programme dans dont j’ignorais l’existence, tels que l’écriture et le théâtre. Je lequel les élèves sont investis dans leur milieu scolaire pour suis plus âgée que les autres puisque je suis de retour aux mon retour aux études, car il m’est difficile de rester motivé. études, et d’aucune manière je n’ai ressenti cette différence J’ai compris rapidement que c’était le programme qu’il me affecter mon parcours. Au contraire, dans ce programme, la fallait. Les cours et les enseignants encouragent l’interaction différence est un grand atout et tout le monde y trouve sa dans les classes, donc on peut sentir que notre contribution MÉLINA GUAY VINCENT LESSARD place. De plus, nous avons la chance d’avoir de merveilleux est utile et appréciée. À ma surprise, le cours « Presse et mé- LANGUES LANGUES enseignants qui sont tous passionnés et qui visent notre dias » a été celui que j’ai particulièrement aimé et je n’avais réussite de toutes les façons possibles. Nous sommes très aucun intérêt pour le journalisme. Les directives de certains Mon parcours a été marqué par mon programme en Lan- J’étudie au Cégep Beauce-Appalaches en Arts, lettres et libres dans les travaux, donc si nous avons plus de difficul- travaux nous poussent à sortir de notre zone de confort, gues. J’ai pu faire de nouvelles rencontres extraordinaires, communication, profil Langues. J’ai choisi ce programme, té dans un projet, ils trouvent toujours une solution afin de puisqu’il faut approcher des inconnus la plupart du temps. des étudiants dans mon programme en Langues, en Créa- car celui-ci nous ouvre une multitude d’opportunités et mettre nos talents à profit. C’est bien plus qu’un programme, J’ai eu la chance de rencontrer des personnes intéressantes tion et Médias avec qui nous partageons quelques cours éventuellement la chance pouvoir exercer un emploi par- je dirais que nous sommes, élèves et professeurs, une sorte à des moments imprévisibles. Je me sens plus concerné par et des enseignants qui prennent à cœur notre réussite. Les tout dans le monde. Le programme m’a permis d’apprendre de famille recomposée, qui s’entraide et qui se soutient dans l’actualité et mon envie d’accroître ma culture générale est différents cours m’ont permis de connaître de nouvelles à communiquer et m’exprimer dans différentes langues et le quotidien de la vie au cégep. Les cours sont intéressants grandissante depuis les derniers mois. cultures et de nouvelles langues. Avec les quatre cours d’an- à la fois d’en apprendre plus sur l’histoire et les différentes et ils nous permettent d’en apprendre davantage sur tout. glais offerts, j’ai pu améliorer nettement ma prononciation et cultures. De plus, l’ambiance des cours est très joviale et Adepte de la culture, de l’histoire, de l’écriture, de théâtre, mon anglais écrit. Le programme de Langues est le meilleur propice aux apprentissages. Les enseignants sont très at- de radio ou même de logiciels de montage, ce programme choix pour profiter pleinement de tous les avantages d’un tentionnés et nous offrent plusieurs disponibilités afin de est fait pour toi ! parcours au Cégep Beauce-Appalaches ! répondre à nos interrogations, ce qui favorise notre réussite. P.6 P.7
SLAMS | CRÉATION ET MÉDIAS ŒUVRE D’OR MARGE MIGUEL MORIN DAVID QUIRION Symbole d’espoir encadré d’or Toujours plus soif, toujours plus faim Une génération d’artistes incompris Vendu à l’encan pour un 1,3 million de dollars Leur pain de ce jour ? Regardent les étoiles et se sentent petits Victime planifiée d’autodestruction, Ils connaissent fuck all Preuve qu’argent ne rime pas toujours avec art Parce qu’ils veulent toute la calice de miche Ils sont tous amis Trafiquant l’art contre un lingot d’or Tous sont indécis pour la vie Livrer ton âme sur un plateau d’argent, Pis si un artiste a le culot de détruire son œuvre Le BACC en droit à l’UdeM, Seulement pour la voir offerte Parce qu’y veut que personne la possède Ou bien l’art et les siennes ? Aux gens les plus offrants Parce qu’acheter une âme c’est pas aussi simple, Le 9 à 5 recyclé, Cherchant une autre œuvre Qu’ils consommeront avec leur criss de caviar Qu’aller se présenter aux enchères, Ben, watch fucking out Ou bien le désir de s’égarer ? COURSE CONTRE LA MONTRE Parce qu’y vont trouver le moyen, La marge crie sans cesse S’exprimer, De vendre les morceaux encore plus chers, Pour élargir les corridors Extérioriser ses pensées Pis y vont faire passer son geste Et tous les bohèmes s’empressent Sur une toile, sur un mur Pour un mouvement de publicité De chanter la rhapsodie des gens morts GABRIEL CÔTÉ Devenir quelqu’un par l’art Parce que toute pour eux est de la fucking commercialité Se sentir exister en paix un moment, Pis parce qu’y pensent que pour lui aussi, Une génération de poètes maudits Seulement pour que quelqu’un quelque part C’est une priorité de fréquenter le bal des privilégiés Regardent le ciel et se sentent petits Tic, fonte de glaciers Vienne te les voler et se les approprier Tac, l’eau qui ne cesse de monter Parce que l’art c’t’un investissement, Ils sont tous amis Tic, des forêts ravagées Pis qu’est-ce qu’y ferait pas pour goûter l’argent ? Figés en accalmie Tac, par des flammes, des outils, de la machinerie Un genre de loup qui pense que tout peut devenir vert, La plume semble s’envoler Tic, ce n’est pas de la magie Qui s’en calice de tes sentiments Soufflée dans le vent par les aveuglés Tac, mais voyons, sommes-nous en Enfer ? Car son but ultime c’est de faire un profit Tic, Démon, chaleur extrême, âmes désolées Pis on le sait, un Banksy La marge, toujours incomprise ESPACE_LIBRE Tac, réchauffement climatique, fonctionnaires, sinistrés Ça vaut son pesant d’or Beigne dans une marée de sang Tic, eh non, nous sommes sur Terre ! Dans la province conquise Slam : Forme de poésie orale et urbaine, scandée ou Tac, ce cadeau reçu par le passé Nous ne sommes tous que des clients chantée, pratiquée dans des lieux publics comme les Tic, ce cadeau négligé depuis 4 milliards d’années bars sous forme de rencontres ou de joutes oratoires. Une génération d’artistes incompris Tac, 0,2 degré ne semble pas si important L’édito-slam : À la croisée du slam et de la chronique Regardent la vie et se sentent petits Tic, « Bah ! C’pas si grave, ce sera l’problème de nos enfants ! » éditoriale. Tac, nous nous reposerons la question dans 30 ans Choisis un sujet d’actualité qui te dérange Mais en vérité le temps commence à manquer (l’intimidation, l’hypersexualisation, la dictature de Le compte à rebours est déjà lancé ! l’image, les standards sociétaux (la masculinité / la féminité, la perfection / la performance), la rectitude politique en humour, l’environnement, etc.) et exprime ta dénonciation / prise de position de façon poétique. P.8 P.9
SLAMS | CRÉATION ET MÉDIAS NOIR DONEZ-MOI CYBER SILENCE DE L’AIR ! INCONSCIENCE DANICK LANDRY PHILIPPE FORIN MARTIN DROUIN Ben voyons on n’est pas facilement outrés Mes murmures dans ces murs me rappellent la censure Difficulté à gérer son temps Et ceux qui accumulent Mais y’a des limites à pas passer La censure que j’endure me mène la vie dure Obsession Des informations sans valeur Ils doivent être fous ou en transe Où tu vois de l’espoir, Compulsion Dans cette quête constante s’érige Pour s’exprimer et s’afficher à outrance Je n’y vois que du noir. Réveille-toi jeune cyberdépendant Le cyber ramassage dans toute sa splendeur L’espoir de vaincre ce noir, l’espoir de m’émouvoir Sérieux ça feel pas Même dans cette noirceur, je perçois ces couleurs Isolement, hygiène médiocre, malnutrition Tu te tues, tu te tais dans ta chambre Un gars qui s’maquille en fille Ces couleurs porte-bonheur, ces couleurs porte-malheur Euphorie, insomnie, dépression Hikikomori, tu continues de prétendre Une fille qui s’habille en gars Plus j’avance, plus j’ai peur, je veux vaincre ma pudeur Qu’est-ce que la réalité ? Que la société traîtresse est responsable de ta C’est clair ça tourne pas rond dans bille Laisse-moi ouvrir mon cœur à toutes ces belles couleurs. Après avoir joué 3 jours, le 15 janvier 2015, on te difficulté d’intégration retrouve sans vie Difficulté causée par ton manque de jugement et Dieu du haut des cieux Là où j’ai trouvé ma voie, là où j’ai trouvé ma joie, ton impulsivité Leur dit d’un ton obséquieux Dans ce mascara, je ne perçois que moi. Dans la ville de Nouveau Taipei Calmez-vous mes brebis Il est la noirceur qui amène mon bonheur, À jouer 3 à 5 jours d’affilée Je joue, je suis dépressif Vous êtes wack en osti Les blessures du cœur délaissées par le silence du penseur. S’effacer, assez pour se suicider Je suis dépressif, je joue Viens vivre ma vie, viens comprendre mon ennui. Les cafés internet, un nouvel enjeu dans notre société La dépression se joue de moi Dieu du haut des cieux Viens juger mon art, viens juger mon quart. Et je joue à la dépression Pète au frette et recule la cassette Père, mère, frère, tous ces gens m’exaspèrent. Jeux d’argent Ça ne date pas d’hier, ils voulaient me faire taire. Une p’tite game de plus Proie de toi-même On s’habillait comme maman le voulait Ils ont essayé de me changer, m’ont demandé Mon monde virtuel me salue Telles les flammes de Californie On s’émoustillait au moindre excès de me réinventer. Cyberjeu dépendant Sacramento de vie de merde Mais quoi de mieux que la norme ? J’peux ben vivre stressé, j’ai besoin de liberté Empoisonnement à long terme Grand orme poussant sur la lâcheté de l’homme Finis de rêver, il est maintenant temps de se réveiller, CLIC, CLIC, j’actualise mon facebook dans le déni 3,2,1 j’entre en scène, merde à moé… CLIC, CLIC, tu es mon nouvel ami Pendant que notre monde brûle On devrait tous fermer nos yeules Je dois me démaquiller et reprendre ma vie d’homme caché. CLIC, CLIC, je like tes photos Tu te stimules Comme ça tsé y’aurait pas de Félix dedans CLIC, CLIC, la cyberdépendance relationnelle, ça Devant ton actualité électronique Comme ça on finirait dans un linceul se passe sur nos réseaux sociaux Entre deux crises de panique Pis on aurait gardé tout ça en d’dans AUTEURS EN HERBE, À VOS CLAVIERS ! 75 millions d’utilisateurs quotidiens Quand prendras-tu conscience ? Mais Dieu va tomber des cieux Pornhub : le paradis de ceux qui ne se sentent pas à la De ta cyberdépendance Pour sa deuxième édition, Espace_Création vous propose Pour se dire en se sentant niaiseux hauteur sexuellement C’est la même affaire que ta mère qui écoute une nouveauté : l’encadré Espace_libre dans lequel vous Difficulté à entrer en relation réelle avec des partenaires la télévision ! sont expliquées les techniques créatives utilisées dans Dans l’fond ça a pas vraiment plus de sens potentiels Dis-moi, quand sortiras-tu de ta désillusion ? les textes. Nous vous invitons à les essayer à votre tour et D’être des brebis dans un enclos de pensées Reconnais ta cybersexe dépendance avant de à nous envoyer vos créations à : artlets@cegepba.qc.ca Trop occupées à fixer le mouton noir t’autoproclamer incel. Les meilleures seront ajoutées à notre site Internet. Pour se sortir du noir silence P.10 P.11
POÈMES | CRÉATION ET MÉDIAS POÈME ANTONYMIQUE Le poème « Soi-même » de Maude Baillargeon est inspiré du recueil Quelqu’un de Nicholas Giguère, poète beauceron et diplômé d’Arts, lettres et communication. HAÏKU QUELQU’UN « SOI-MÊME » MAUDE BAILLARGEON NICHOLAS GIGUÈRE Le temps s’écoule Jeune pousse désertique Je veux que mon mal-être Elle cherche son bien-être et il délaisse l’essence Réclame l’averse envahisse tout le bar Explosant dans le hall de par ses fissures Avide se noie transpire dans la décoration minable Humide dans le vide écrasant JACQUES FORTIN THÉODORE PAQUET électrifie la clôture encerclant le comptoir Glaçant la garde entourant la table perle sur le front des danseurs essoufflés Diamant sur les doigts des vendeurs glorifiés pour que tout le monde comprenne Pour que son âme abandonne Dessous ces eaux claires Rose dansant sous la pluie une fois pour toutes Quelques jours de moins que je suis sérieux Qu’elle soit heureuse se perdent les larmes Fatiguée se fane quand je dis Quand elle chante de nos grands rêves noyés Demain elle renaît je veux me jeter dans la Chaudière Elle peut se tremper dans le berceau LAURIE DUGUAY THÉODORE PAQUET je veux qu’on comprenne Elle souhaite qu’ils écoutent je veux même pas N’essayant jamais Trouble cette eau bleue Marcher avec toi que mon corps soit retrouvé D’essuyer ses larmes La solitude d’un couple Ton sourire dans le mien peut-être pas avant le printemps À l’automne lié à l’horizon Regardant la lune durant la fonte des neiges Pendant que les feuilles tombent mon corps formant un embâcle obstruant Ses larmes franchissent l’obstacle SARAH RODRIGUE ALYSON GAULIN le cours d’eau La descente le cours des choses Le temps des êtres la vie La mort Rocheuses affolées Une larme à l’œil d’une beauté irlandaise Rivière coulante je veux qu’on comprenne Elle souhaite qu’ils écoutent crient la liberté La tristesse me noyait que je suis sérieux Quand elle chante MAUDE BAILLARGEON ARIANE COUTURE quand je dis que je veux quand elle chante qu’elle cherche être quelqu’un personne ou rien ou elle-même Dans le soir brûlant Là où le ciel s’achève ESPACE_LIBRE L’univers crépite ESPACE_LIBRE Poème traditionnel japonais qui capture un moment MARIE-MICHÈLE PAQUET Le poème antonymique est une technique de figé dans le temps et dans la nature, le haïku est création qui consiste à prendre un poème existant composé de trois vers (deux de cinq syllabes et un et en remplacer les mots par des antonymes. Le de sept). Prends une photo de la nature qui te touche but n’est pas de simplement remplacer les mots et traduis ce que tu ressens sous la forme de ce par leur contraire, mais de réfléchir à une nouvelle petit poème. Les meilleurs seront publiés sur le site signification pour en arriver à un poème tout à fait Internet : espace_creation.cegepba.qc.ca original, né de ce plagiat à l’envers. P.12 P.13
CONTES | CRÉATION ET MÉDIAS LE STOÏQUE SIMON THÉODORE PAQUET Il était une fois, une maman bien ballonnée et son seulement se tenir droit et encaisser. Simon appliquait cette dans sa direction, les regards d’hurluberlu de l’étrange gar- Abigaëlle, quelques pupitres plus loin, s’était enfin décidée à fils, Jean, qui commençait à s’en inquiéter. L’en- logique à la lettre. Tout le monde ne saisissait pas le génie çon collé à la grille, les murmures des autres filles qui la poin- adresser la parole à Jean. À la cloche, elle allait lui glisser un thousiasme de ses parents s’avérant contagieux, de Simon, et plusieurs riaient de lui, ce qui l’aurait attristé taient du doigt et riaient de ses voltiges maladroites. La seule mot dans son coton ouaté. et à la suite de laborieuses explications, il finit s’il n’avait eu d’yeux que pour une jolie jeune fille de l’autre attention qu’elle désirait demeurait celle de Jean. Alors elle Elliot avait lui aussi remarqué l’agitation de tout le personnel par saisir que là-dedans se trouvait le plus merveilleux des côté de la cour. Apparemment, elle non plus n’aimait pas continuait à danser en se disant qu’un jour, l’éclat du soleil qui jusqu’à la direction. Blême de culpabilité, il tremblait de peur cadeaux : quelqu’un avec qui jouer ! On comprend donc les ballons, parce qu’elle se tenait à l’écart. Par contre, elle se reflétait dans ses cheveux allait se poser dans les beaux que l’on retrouve Simon sous les roues d’un camion. Il avait le visage illuminé du jeune garçon quand sa mère et son ne respectait pas la règle de se tenir droite, mais s’évertuait yeux bleus de Jean. déjà rangé tout son matériel, au risque de se faire disputer par père rentrèrent à la maison avec, dans leurs bras, un petit à exécuter mille mouvements et voltiges, ce qui éblouissait Dans sa course, Simon s’était calmé quelque peu et respirait à Madame la professeure, et s’apprêtait à chercher lui-même baluchon. Ce qu’il eut plus de mal à assimiler fut le visage Simon. pleins poumons, la tête penchée vers une dalle de trottoir qu’il Simon jusqu’à l’aréna, s’il le fallait ! d’enterrement de sa mère, qui lui dit qu’elle avait une nou- Favorisée par son emplacement dans la cour et par les dons ne reconnaissait pas. Reprenant ses esprits, il se redressa aus- velle à lui annoncer : La cloche retentit et les deux garçons disparurent plus vite que de la nature, elle attirait bien d’autres regards. Elliot aussi sitôt, droit comme s’il avait été moulé dans cette position fière leur ombre, sous les yeux déconcertés d’Abigaëlle. Quel ne fut > Voilà ton frère, comme promis. C’est un petit garçon, s’en était entiché. Chacun adoptait sa propre méthode pour et brave. Il lui prit l’envie de balancer son corps comme celui pas leur soulagement lorsqu’ils reconnurent Simon au bout de comme toi, et bien unique à la fois. Il nous faut l’aimer de la belle ballerine, s’assouplissant les hanches, les épaules l’observer ; lui, bottait son ballon dans sa direction hors des la cour, envoyant d’un geste ample la main à son frère. L’école du plus profond de notre cœur, le chouchouter et le cha- tendues, tournant sur lui-même pour remplir l’espace autour limites du jeu. Il eut tôt fait de voir Simon, la tête dans les au complet, apaisée, poussa un immense soupir. Cette fois, ce touiller, car il sera bien rieur. Mais il faudra lui faire bien de lui, trop souvent vide de vie. Cela était bon et il se promit de nuages, les yeux rêveurs tout droit rivés sur Abigaëlle, la fut Jean qui courut se jeter dans les bras de Simon, ne sou- attention parce que les gens ne sont pas bons face à cette nouvelles escapades comme celle-ci. En se retournant dans un danseuse enfin nommée. Ce moment de tendresse n’eut haitant le remplacer pour aucune jeune fille au monde. Elliot, sorte d’unicité. Je te présente Simon. mouvement de pirouette, il distingua au loin le supermarché point pour effet d’émouvoir Elliot, qui se renfrogna bête- resté à l’écart de peur qu’on le blâme, se jura de ne plus jamais . . . . . . . préféré de ses parents : assurément qu’il les retrouverait là ! ment et entreprit de rejoindre son ami au pas de course. insulter aussi cavalièrement un camarade. Abigaëlle, serrant Les jours passèrent et les bébés devinrent grands. Il y eut Simon y courut et se rendit à sa section préférée : celle des entre ses doigts le mot d’amour au fond de sa poche, surprit les premiers mots et la première journée d’école, Jean à son > Heille, toi ! Qu’est-ce que tu fais si loin du jeu ? As-tu peur poissons et des huitres. Un très jeune garçon s’y tenait et imi- le câlin des deux frères et se dit qu’elle avait peut-être jugé rythme et Simon au sien. Jean, qui était plutôt rapide, ne le de recevoir un ballon et de te mettre à pleurer, gros tait en serrant les joues la moue bien particulière de l’omble de trop sévèrement l’étrange garçon collé à la clôture. Elle voyant fut pas assez pour s’éclipser au secondaire avant la rentrée bébé ? fontaine. Simon se joignit à ce jeu et tous deux, absorbés par celui-ci la saluer, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, elle lui of- de son petit frère. Il lui fut d’une grande aide : il lui tenait la Simon surmonta bravement cet affront et continua de se leur activité, ne remarquèrent pas le temps passer. Lorsque le frit son sourire le plus sincère et un léger geste de la main, qui main en attendant l’autobus, dans l’autobus, à la sortie de tenir bien droit ; la vue de la ballerine lui donnait bien du jeune garçon se retourna de la vitre de l’aquarium, son visage pour Simon contenait toute la grâce du monde. l’autobus et jusqu’à son cours, puis répétait cette chorégra- courage. Ce ne fut pas suffisant pour dissuader Elliot le tyran se décomposa : ses yeux brillèrent d’effroi, son sourire se mé- phie à l’envers à l’heure du retour. Simon adorait son grand Ainsi finit l’heureuse histoire du stoïque Simon, qui a su se qui reprit ses aboiements. tamorphosa, ses parents n’étaient plus là ! Simon connaissait frère et ne manquait pas de le lui signifier, ce qui gênait délier et trouver son courage, ainsi que de tous ceux qui ont ce sentiment. Être perdu n’avait rien de rigolo. Il empoigna la quelque peu celui-ci qui aurait préféré tenir la main d’une > M’entends-tu, gros tata ? Es-tu trop cave pour comprendre appris de lui et qui l’ont, depuis toujours, aimé sans le savoir. main de son ami, comme son frère l’aurait fait, et parcourut les jeune fille comme certains de ses compagnons. Pour ajou- les mots ? Va-t’en avant que je t’attrape, gros front ! allées à la recherche des êtres aimés égarés. Les retrouvailles ter à son malheur, son petit frère ne se fondait pas très bien furent chaleureuses. Bonne action ne venant jamais seule, les dans la masse et plusieurs avaient commencé à remarquer Simon, sentant les larmes monter et sachant son frère trop ses étranges façons. loin pour le consoler, prit la fuite hors du grillage de la cour, braves parents du jeune garçon offrirent à Simon de le rac- ESPACE_LIBRE compagner à l’école. par-delà le terrain de baseball, de l’église et de l’aréna. Elliot Quant à lui, Simon se moquait bien de cette attention et Ce conte a été inspiré du Stoïque Soldat de plomb fut surpris, quelque peu apeuré, mais surtout satisfait de voir Jean commençait à s’inquiéter. Il n’avait pas vu Simon de la s’amusait bien dans la cour de récréation. Depuis que Jean d’Andersen. Remarquez les nombreux effets de Simon exécuter ses ordres à la lettre, puis il retourna à son journée et les éducatrices spécialisées s’emportaient dans un n’était plus si souvent à la maison, il se sentait seul chez lui ; style et de rimes qui sont conçus pour en faciliter ballon. branle-bas inexpliqué. Ne pouvant s’empêcher de relier l’ab- voir tant de monde était un pur ravissement. Il apprenait la lecture à voix haute. À votre tour, réinterprétez sence à l’agitation, il ne portait plus une grande concentration beaucoup de ses camarades. Par exemple, et comme le Abigaëlle, pour sa part, n’avait d’yeux que pour Jean. Elle un conte de votre enfance et envoyez-le nous à : à ses fractions. Il attendait la fin des classes avec impatience lui avait répété son frère, il était très mal vu de pleurer. Si avait compris le prix de sa différence quand elle avait remar- artlets@cegepba.qc.ca afin de vérifier par lui-même si son frère avait disparu. on recevait un ballon à la figure, il ne fallait pas rechigner, qué les tentatives désespérées d’Elliot de botter le ballon P.14 P.15
CONTES | CRÉATION ET MÉDIAS SUBLIME AUBE MACHINE SARAH RODRIGUE THÉODORE PAQUET La forêt est une cascade de souvenirs où le temps s’arrête et où les vidéos des cassettes VHS de mon enfance défilent. Quand je m’y installe, je respire La pierre est fixe. Écrasée sous les montagnes, elle se tait. Le métal est malléable. Fondu dans le moule, il renaît. L’engrenage est mobile. Imbriqué dans profondément, j’assimile les racines ancestrales de mon l’horloge, il prend vie. Ma machine se tenait devant mes passé et je m’imprègne de cette thérapie naturelle. yeux, celle que j’avais formée de mes mains. Je pris un L’odeur et le bruit des arbres m’ensorcellent. Sapin, épi- pas de recul pour mieux l’observer. Ses longues jambes nette, bouleaux, mélèze, je connais les propriétés de s’arquaient et s’entrecroisaient dans une immobile mou- leurs buches. J’ai appris à les différencier bien jeune. La frustration des écureuils aux poils hirsutes se mélange LE PIÈGE vance. Sa tête dentelée m’hypnotisait du regard. Elle s’avançait vers moi ou, peut-être, j’avançais vers elle. Il à ces arômes. Ces petits rongeurs hyperactifs mènent sans cesse une lutte sanglante contre les voraces geais bleus. Enfin, le soleil se lève, accompagné du hulule- DE L’OURSE L’USINE n’y avait aucun moyen de le savoir. Une rencontre du troisième type. Je devais y aller et la saluer. Une fumée noire emplissait peu à peu ma vision. J’étais aveugle. ment d’un hibou. Mes doigts commencent à dégeler et MARIE-MICHÈLE PAQUET VANESSA NADEAU J’entendais nettement le sang pomper dans mes veines. j’enlève mes mitaines dépareillées. Pour me réchauffer, Étrangement, le battement venait distinctement de ma j’ai bu l’équivalent de trois cafés, et c’était une idée as- machine et ce seul son me guidait. Je m’arrêtai entre ses sez stupide. Le froid s’est dissipé, mais j’ai extrêmement envie d’uriner et je n’arrête pas de gigoter. Cependant, je dois rester parfaitement immobile, sinon tous mes C’ est ici, au fond d’une forêt que je ne saurais nommer, où le temps n’a aucune importance, que j’ai décidé de repartir à zéro, comme nos ancêtres de jadis. La beauté H abituellement, je travaille dans les champs, mais aujourd’hui, le patron m’a demandé de me rendre à l’usine. J’apprécie sa confiance en moi et, par cette jour- pattes pour les sentir se refermer sur mon corps, saisir mes chevilles, comprimer ma cage thoracique, empri- sonner mon cou et vider l’air de mes poumons. Je cli- efforts seront vains. Avec le soleil est arrivé ce que je de la nature m’émerveille, maintenant que je m’y attarde née suffocante, la climatisation et le changement d’air gnai des yeux, paniqué. La fumée se dissipa et, du haut recherchais. Je bouge lentement mes mains, je retire réellement. J’ai l’impression que mes sens se réveillent vont me faire du bien. Je dois cependant avouer que je de ma tour, je voyais maintenant à des milles à la ronde, ce qui me sépare du coup final, je regarde dans mon pour la toute première fois. L’odeur de la nature, sans m’attendais à quelque chose de plus chaleureux. Tout me illuminé. troisième œil et boum ! Je tire. Boum ! Il tombe, le cœur aucune vapeur toxique, remplit mes narines et me récon- parait monotone et froid. L’air demeure tout aussi suffo- fendu en deux. C’est un magnifique six pointes. forte. Les hululements me font bondir et par mégarde, je cant qu’au-dehors, mais au lieu que ce soit la température mets directement mon gauche pied dans un piège à ours. qui nous étouffe, c’est l’odeur des produits chimiques et Je crie et j’appelle à l’aide, mais je sais que personne ne des désinfectants qui nous brûle les narines. Plus j’avance Cette micro-nouvelle a remporté le premier prix à viendra à mon secours. Je me trouve au fond d’une forêt dans l’usine, plus j’ai la chair de poule : la frayeur me glace l’édition 2019 du concours de « Contes-gouttes » que je ne saurais nommer… Le sang recouvre rapidement jusqu’aux os. J’arrive dans une pièce pleine de gens. L’air ESPACE_LIBRE organisé par le Centre d’étude de la littérature mon pantalon ; la douleur s’intensifie au point que je ne la semble encore avoir refroidi ; on se croirait dans un réfri- beauceronne du Cégep Beauce-Appalaches. Ce La nature appelle les sens. Les sens permettent de ressens plus… Le doute s’installe et la peur danse, mais ce gérateur. Un travailleur s’approche, un long couteau à la texte s’est inspiré de la sculpture du même nom se représenter intimement dans un espace et se n’est en rien la faute de la nature, plutôt celle de l’homme main. Avant même de comprendre ce qui se passe, mon de Yann Farley, sculpture réalisée dans le cadre du déploient par de nombreuses figures de style. Sarah qui se croit tout permis, celle de cette société encline à voisin se vide de son sang. Je sais que je suis le prochain. symposium Beauce Art, édition 2014 et exposée sur et Marie-Michèle se sont inspirées des sens et de la la surconsommation, aux inégalités sociales qui détruisent Terrifié, je regarde l’animal qui se tient devant moi. Tout ce le site du parc de l’île Pozer. Surveillez le site Internet nature pour imaginer ces deux micro-nouvelles, des notre planète à petit feu. Une ourse passe près de moi que je peux lire dans ses yeux est l’appétit que ma chair du cégep pour l’édition 2020 du concours de contes- petits textes narratifs de 200 mots qui se terminent et renifle avec mépris ; son petit marche dans ses pas. Je lui provoque. Quelques secondes plus tard, je ressens une gouttes, puisqu’il sera ouvert également aux écoles par une chute étonnante. mérite le sort qu’elle me réserve. douleur lancinante infligée par la main qui m’a nourri. Tout secondaires ! devient noir. 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PEINTURE | ARTS VISUELS 510.A0 SABRINA BERGERON Magritte Poppins, 2019 Acrylique sur bois 61 cm x 91 cm P.18 P.19
PHOTOGRAPHIE | ARTS VISUELS DESSIN | ARTS VISUELS EMMANUEL DANSEREAU La nuit, 2018 Photographie numérique 42 cm x 63 cm CORALIE RHÉAUME Lampe à l’huile, 2019 Dessin à l’encre (lavis) 23 cm x 31 cm P.20 P.21
INFOGRAPHIE | ARTS VISUELS PHOTOGRAPHIE | ARTS VISUELS FRANCIS POULIN EMMANUEL MORIN Délit de fuite, 2018 Suite à la traversée, 2018 Infographie Photographie numérique 41 cm x 61 cm 42 cm x 63 cm P.22 P.23
GESTION DES COMMUNICATIONS GRAPHIQUES 04 ON CONÇOIT LES Le magazine que tu lis actuellement a été un gros défi à réaliser ! Comment peut-on partir d’une idée discutée autour d’une table et la rendre existante, palpable. Autant de talents regroupés afin de créer de MAQUETTES DU MAGAZINE. toute pièce cet espace de création étudiant. Ce projet concret constitué de textes, d’œuvres d’arts et d’étudiants passionnés n’aurait pas vue le jour sans 05 C’EST MAINTENANT la contribution du graphisme, de la gestion de projet et de l’impression, bref les communications graphiques. Et tout ceci exécuté et orchestré par LE MOMENT DE LA les étudiants en Gestion des communications graphiques du Cégep Beauce- MISE EN PAGE. Appalaches. Suis ici le parcours par lequel ce projet a dû passer. Tu en seras certainement très étonné ! 01 ON A UNE IDÉE ! UN MAGAZINE ! 06 C’EST L’HEURE DE YÉ ! L’IMPRESSION. OUF ! 02 ON PLANIFIE 07 LE PROJET. TU L’AS ENTRE TES MAINS, BONNE LECTURE ! 03 ON REÇOIT LES TEXTES ET ON CHOISI LES IMAGES. UN GROS MERCI À L’ÉQUIPE WO W ! DE LA MAISON 1608 POUR LEURS PRÉCIEUX CONSEILS. Catherine Lacroix [étudiante GCG] Audrey Geoffroy-Plante [Maison 1608] HISTOIRE DE MAGAZINE P.24 P.25
STORY | LANGUES PURSUIT CINDY CYR March 27 th, 2654, ThunderGear City1, 2h43am somewhere in the Ghetto’s streets D ark sky, dripping rain, footsteps. They A Death-ficer’s hand. I looked at the dominating man, The Death-ficer frowned at my sudden relaxed attitude, of the Death-ficers’ uniforms, my engineer corset, soaked were the only things I was able to focus on. eyes wide open with fear. He gave me a cruel and tri- which made me smirk even more. I answered softly, like I sleeves and skirt. The poverty of the street seemed light- I was running in the dark streets of the city, umphant look: he knew I was trapped. I desperately would do to a child “I won’t make you beg me, I will make ened up by the rich outfit of this man. It was clear that turning right and left indefatigably, trying tried to escape, moving and pushing the gigantic hand you crawl under my feet.” he was from the monarchy. Who else could look like that? to escape from the “Death-ficers 2”. I promised to myself unable to escape. The man started to walk toward his How had he been able to come here? He stopped in front that if I managed to somehow get rid of those officers, I comrades, pulling me behind. When we reached the I did not even have the time to finish my sentence; all of me and I saw a worried look in his eyes. would make Erian pay for this. It was the first time in my other policemen, I saw in front of them a small group the Death-ficers started to move towards me in a syn- life I was that close to getting caught. Everything around of people trembling on the muddy ground. He threw chronized attack. The one who had spoken to me earli- “Young lady, are you all right? “His voiced echoed in the me flashed as my heart raced to the rhythm of my foot- me in the mud with a soggy sound. There was no more er was about to catch my right shoulder to throw me on silent street like a dream. “You should not be outside at steps. From the dirty walls of the buildings at my sides fear: it had turned into rage. I sat on the ground and the ground when a low but clear voice resonated in the this hour and especially when it’s raining.” to the pipes above my head, everything was foggy and looked at those monsters with a disgusted gaze. I could empty street. confused. Avoiding the half-asleep homeless people understand that they tried to catch the thief they were SAVED I decided to go along with the role of the young and in- and trash left behind by factories, I clenched my teeth chasing, but I could not stand that they were willing to nocent woman he had given me. “I am, my lord, thank you and thought of how good it would be if the monarchy make collateral victims. Those people were innocent ! “Stop. Right. Now.” for your concerns” I said with a little voice. It was obvious took care of the Ghetto’s people as much as they did for The monarchy’s hunting dogs talked in front of us, try- That simple sentence made all the men stop as if they had to him as to me that the people who went out at that time the High district. Easy to guess in which parts the rulers ing to decide of what to do with us. From torture to hit a wall. Shaken up, I blinked slowly and looked down at were usually outlaws. He was trying, for some reason, and the workers lived. public executions, their ideas were all cruel and in- the thick metal wrist protection the officer had on. My as- to help me. He took off his cloak and wrapped it on my human. Around me, the prisoners were trembling and sailant followed my gaze and his eyes opened wide. Dur- shoulders, even if I was soaked. He turned towards the The run-down streets I ran in were those of the Ghet- crying. I was trembling too, but it was not fear anymore. ing the attack, I had grabbed his wrist and had crushed guards who hadn’t moved. “As for you, could you tell me to, the only place where I had a chance at escaping the I had trouble breathing from anger as I stood up slow- the metal protection with my gloved hand. Wanting to what you are doing? Your job is to find and capture out- government’s monsters. I kept my eyes wide open even ly, ignoring a woman nearby warning me to stay still. I avoid any question about this curious strength from the laws, not terrorize citizens.” Still calm as he spoke, it was if rain continued to fall hard. Not that I had a choice, could not feel anything but rage roaring in my heart. Death-ficer in shock, I quickly turned to my right, towards easy to see his rank. The authority he had on the Death- my life was on the line after all. I turned left, towards The cold, the mud, the rain, even the people behind the mysterious voice that had saved me. ficers was terrifying and amazing. Still holding his wrist, the black market. This was my last chance. The good me, everything disappeared. The officers turned to- the same man who had attacked me answered with his thing with the black market was that it opened only at wards me, partly surprised, partly laughing. The nearest I turned towards the street’s entrance, letting go of the rough voice: “My lord, that was what we were doing. A night, and since it was almost 3 am, I would be able one approached slowly, like a predator would. crumpled metal. A tall and impressive silhouette was thief set off an alarm in the Royal District. We were chasing to hide in the crowd. A few lights appeared. I entered standing in the street. The solitary yellow streetlight made him when he ran in the black market. We could not find the crowd like a raindrop in the ocean, fast and subtle, “Look at that! The little miss seems angry! What do you him look like an angel, with his tall boots and immaculate him, but we caught these outlaws instead.” and started to move with the people around me. Some think you are doing clenching your little fists? Will you white cloak protecting him from the rain that kept falling people shouted when the Death-ficers entered the nar- punch me till I beg you to stop?” the officer asked. Now, like it would never stop. I wiped the rain from my face, At that moment, the gracious face of the young lord row street. I followed the people’s panic movement and he was less than 2 meters from me. To look into his eyes, stunned to see someone able to stop those monsters with changed. He frowned as he looked at the people still sit- tried to get out of the chaos created by the Death-ficers’ I had to look up two-feet above my own head. I could a single sentence. Still looking at the man’s figure, I no- ting on the ground. He looked back at the officer saying not see any feeling or even humanity in those eyes, only ticed that all the Death-ficers had knelt down. The man “Those people were only curious about the black market. appearance. Then, I saw a tight space between two approached us in an elegant way, looking at me with gen- You should have caught the merchants who organized this buildings and made my way quickly into it. As I was on bottomless black holes. Still gazing at him I gave him a tle but mysterious golden eyes. His presence was out of market instead of them.” He sighed as if he were desper- the verge of reaching the space, a hand caught my left fearless smirk as tension left my body. place with the rest of us. The muddy citizens, the dark blue ate of their incompetence. He moved to my left, a hand harm and pulled me behind with incredible strength. 1 ThunderGear: Industrial city. Governed by a monarchy. Population: 4.75 million P.26 2 Death-ficers (Death+officers): Policemen, guards, army of the town. Must eliminate enemies of the monarchy. P.27
in my back, and started to walk towards the entrance other side of the apartment to take a remote control. of the street where he had come from. “I am heading I pushed the red button and the peacock started to back to my apartments, I am taking care of this young move with a soft sound. Turning its head and spread- lady.” We left them in the lurch as we finally got out of ing out its tail, everything was working. Smiling like a that creepy place. child, I turned off my creation and cautiously put the remote on the table to do a victory dance. I was so We walked further down to a horse-drawn carriage, happy that everything was working that I never saw the one of the luxurious means of transportation of the silhouette in the door frame. While I was swirling, I sud- “High Cast”, the rich people of the town. The two of us denly heard a laugh. I stopped drastically and turned as I tried to calm myself “Well, you know that I worked a “But I’m here to make sure you are ready for the exhibit! were silent. When we reached the carriage, he made towards the door, blushing as the newcomer walked lot on this, and that it won’t be cheap, right? After all, it is “Huh, you know I’m ready! Now lemme work!” me go in and took the reins, since there was no one in the workshop. one of my masterpieces!” He nodded as he was looking else to drive it. Heading silently towards an unknown into the deep-blue glass “eyes” of the animal. “I think that I pushed the annoying man out of my workshop. destination, I started to think about how it had all “My dear Alethea, would you give me the pleasure of a reasonable price for this peacock would be around started. telling me what is making you this smile?” He was smil- 1 000 silver gears.” TRAPPED MASTERPIECE ing softly at me as he would at a dog or an imbecile, in a way that nearly made me forget my happiness. He sighed and said in a serious voice “My dear, you know July 09th, 2653, ThunderGear City, High District, Eight months earlier… July 08th 2653, ThunderGear how hard it is for me to accept that price? But as I am a 02h37a.m City, Alethea’s apartment, 245 758 Gloom Avenue, I came back to my usual self, hiding a disgusted look man of my words and I will do as I said. The transfer will apartment Z-2086 behind a polite smile. “Lord Erian, it is always a pleas- be done before the end of the day.” I was running in the dark streets of the Nobles’district, ure to see you here! I am sorry you saw this behavior trying to remember the maps a friend had given me two Metal sparks were flying everywhere as I was cutting a of mine.” I pointed towards my beloved creation. “As As usual, he decided to stay even after buying what he weeks before. This part of the district was well guarded, piece of metal with an electric saw. I always liked the you may see, I just finished my last creation, based on wanted. He said that he liked to see me work, but I could and that was why I was so nervous. No other colleague smell of burning metal and rust. I straighten up from a creature of the Modern Times 3, a peacock!” not focus on the conversation. I had something else in had been able to go as far. It was stressful but so exiting the work table, as I held up the shining piece of metal mind… Something much bigger than sculptures or Er- at the same time. I had always been lucky in my “part- I was holding in front on my eyes. It will be perfect! He approached the work of art, examining it in detail. I ian’s fantasies. Something forbidden but at the same time job”, as I liked to call it. I suddenly stopped to avoid I turned with enthusiasm towards another work table was quite nervous, because even if he made me mad, time so right…. a patrol of Death-ficers, hiding in the shadows of one that had some kind of bird on it. The shining gold and he was one of my faithful clients. He really liked art of the white buildings. I profoundly hate the High Cast blue sculpture seemed to look at you with curiosity. I and he had bought several creations. Walking around Five minutes after Erian finally left the workshop, the people. They are so selfish that they do not even see the worked really hard on this sculpture. I am one of the the peacock, I saw his smile change. He was caught door opened again. I turned towards it, upset, because I dying people in the streets. I shook my head to erase my rare ones to have a job that is pleasant to do. I’m an by the piece and I was pretty sure he would buy it at knew too well who was coming in. thoughts, I needed to focus. Looking left and right, I de- artist engineer. I build metal sculptures and electric high price. cided that it was safe now. I turned right and ran towards systems for the High Cast. I am working right now on Jeter Sparks, or Jet, is a childhood friend. We grew up my target, the “Millennial Tower”. This building was quite one of my masterpieces, the “Peacock”. This mythical “And, my lord, what do you think of this piece? You together in an orphanage. I escaped when I was 14 years easy to see, since it was the highest in town. The tow- creature is a bird, – birds have been extinct for more are the first customer to see it.” I said with a charming old and got him out two years later. er is as impressive as the Royal Palace. I ran another 15 than 500 years – It was known to be gorgeous with its smile. Not able to turn away from the metallic bird, he minutes before reaching the building, because 3 patrols long feathers that formed its tail. I was able to find pic- answered in a whisper “Alethea… This is… absolutely Jet acts like a big brother towards me and he is over- who almost caught me. I avoided the main entrance of tures of this animal thanks to one of my clients who brilliant! It is out of the question that I let someone else protective. He hates the monarchy and tries to protect the hexagonal tower and then took two brown leather works in ThunderGear’s records department. As I was have it! Give me your price, my dear, and I will give it me from them, even if I work for them. gloves from my bag. At first sight, they look like any work twisting the last piece with metal pliers, I was hoping to you.” glove would but when I put them on, I can feel the mech- that at next week’s exhibit, I would be able to sell a “This guy, the Diamond lord, he stays too long each time anism in the leather. I created those gloves especially for lot of my creations. Wiping the sweat off my forehead My jaw dropped. I knew he was ready to spend a lot he comes here. He’s surely more attracted to the artist cases like this. I pressed the button on the lapel of each with my left hand, I took a small torch with the right on art, but this was the first time he had not negotiated than the arts.” He said as he clenched his teeth. glove, and immediately, heard the motors at work. I bent one. I turned it on and heated up the metal feather. the price. towards my boots and pushed a button releasing little When the bottom started to melt, I placed it on the “Ignore him, Jet. And now, y’a know, I have work to do, if hooks from the soles. My hands were trembling, but after head of the peacock. I waited impatiently for it to get I looked at him, surprised, but I could not stop myself you see what I mean…” all, who would not, if they were about to rob one of the colder. The second the piece was in place, I ran to the from showing a big smile. I slowly articulated my price biggest buildings of the city. I climbed the building up 3 Modern Times: The area before the Great Extinction. P.28 P.29
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