Espaces Pluriels 19 20 - danse théâtre
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04 Le Marteau RÉSONANCE (S) et la Faucille 38 Muyte maker JULIEN GOSSELIN F LO R A D É T R A Z 06 Qui a tué 40 Tutuguri mon père F LO R A D É T R A Z S TA N I S L A S N O R D E Y 42 Beloved 08 D’après nature Shadows LA TIERCE N AC H 10 Lettres 44 Trottoir non écrites VOLM I R CORDE I RO D AV I D G E S E L S O N 46 étrangler 12 Fix Me le temps ALBAN RICHARD boléro 2 14 Falaise B O R I S C H A R M AT Z BARO D’EVE L EMMANUELLE HUYNH ODILE DUBOC 16 Vertikal MOURAD M E RZOUKI 48 Celui qui tombe 20 Antoine et YO A N N B O U R G E O I S Cléopâtre 52 Géométries T I AG O R O D R I G U E S du dialogue 22 Refuge J U S T I N E M AC A D O U X VINCENT DUPONT CORALIE MANIEZ 24 Maelström 54 Le bain PA S C A L E D A N I E L- L AC O M B E GAËLLE BOURGES couverture 26 Work 56 La AMY FRIEND THERE IT IS C L AU D I O S T E L L AT O Consagración M U LT I -V E R S E , 2 0 1 7 30 Fúria de la Primavera C O U R T E SY I N C A M E R A GA L E R I E S Y LV I E C O U R V O I S I E R LIA RODRIGUES Les images de la série Multi-Verse d’Amy Friend sont I S R A E L G A LVÁ N créées à partir d’un mélange de photographies vernaculaires et de sa propre photographie, transformées par le biais 32 Le silence 58 Fase de diverses manipulations appliquées manuellement à la et la peur ANNE TERESA DE KEERSMAEKER surface du tirage. Elles évoquent des univers parallèles par D AV I D G E S E L S O N ROSAS leurs variations de temps, d’emplacement, de sujet et les perforations qui laissent filtrer la lumière à travers l’image. 34 Quasi niente 65 I N S TA N T S P L U R I E L S En réaction aux troubles politiques et environnementaux qui D O R A D E F LO R I A N 70 S TAG E S E T W O R K S H O P S grèvent le monde, Amy Friend joue sur des oppositions : A N T O N I O TAG L I A R I N I 73 CALENDRIER partant d’images représentant des moments paisibles 74 TA R I F S de la vie quotidienne, des moments de tranquillité, de beauté, des portraits de mères et d’enfants, elle crée des perturbations qui laissent poindre l’idée d’une réalité plus sombre. Amy Friend a grandi dans la banlieue de Windsor, Ontario au Canada, où elle réside actuellement. Son travail photographique est exposé dans de nombreux pays.
La scène Espaces Pluriels renforce de saison en saison son engagement à l’égard de l’actualité de la création. S’exprime ainsi le désir d’en faire partager l’effervescence et les questionnements. Initiées par des artistes provenant de nombreux pays, les œuvres rassemblées révèlent une multiplicité d’imaginaires singuliers. Elles traduisent cette force politique inhérente à l’art. Chaque saison se fonde sur un jeu de correspondances entre les pièces. La programmation théâtrale se centre sur un théâtre explorant la littérature contemporaine, un théâtre qui excelle dans l’enchevêtrement des sources, qu’elles proviennent d’archives, de documents autobiographiques, de textes dramatiques ou de romans, un théâtre où le sens surgit des liens entre l’intime et le politique. La création Le silence et la peur de David Geselson consacrée à Nina Simone, celle de Julien Gosselin Le Marteau et la Faucille sur une nouvelle de l’écrivain américain Don DeLillo ainsi que le spectacle Qui a tué mon père de Stanislas Nordey en sont des exemples. Grâce à ces œuvres, la littérature rejoint l’écriture pamphlétaire, des récits autobiographiques, de grands événements de l’histoire. Quant aux pièces chorégraphiques illustrant cette saison, plusieurs d’entre elles mettent en jeu ce défi fascinant et constamment renouvelé qui consiste à confronter une partition musicale à une partition chorégraphique. Moment inédit, Israel Galván, figure majeure du flamenco contemporain, présente sa nouvelle création La Consagración de la Primavera, un concert dansé coécrit avec la pianiste et compositrice Sylvie Courvoisier sur et en écho à la partition du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky. Le chorégraphe Alban Richard accompagné d’Arnaud Rebotini, personnalité marquante de la scène électro française, signent avec le spectacle Fix Me une percutante symphonie techno d’une énergie jubilatoire. Résonance(s), temps fort danse, s’ouvre à une nouvelle génération. À l’écoute de ses réflexions, cette édition 2020 regroupe des artistes — Flora Détraz, Nach, Volmir Cordeiro, Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh — ayant parmi leur actualité celle de créer des spectacles faisant référence à des sources chorégraphiques, cinématographiques ou vocales. Ils retiennent de celles-ci leur charge évocatrice, leur capacité à interroger le présent et à transformer leurs danses. Au fil de cette saison composée de 24 spectacles de danse, de théâtre et de cirque, nous percevons à quel point l’art est en prise directe avec notre temps. Carole Rambaud, directrice
théâtre J E U D I 0 3 & V E N D R E D I 0 4 O CTO B R E 2 0 H 3 0 T H É ÂT R E S A R AG O S S E TA R I F B / D U R É E 1 H 0 0 Le Marteau et la Faucille Julien Gosselin Après Michel Houellebecq et Roberto financiers ayant fait fortune dans les Bolaño, le metteur en scène Julien Gosselin hedge funds ou marchands d’arts ayant poursuit son exploration scénique de la détourné des milliards de dollars. [...] littérature d’aujourd’hui et de la violence Écrit en réaction à la crise économique de nos sociétés à travers une nouvelle de mondiale de 2008, le texte est bien l’Américain Don DeLillo. Ses spectacles plus qu’une condamnation des excès du s’offrent comme une expérience sensible, capitalisme financier. Il est une réflexion un champ magnétique où la violence, les mots sur la possession et la perte, sur la fragilité et les images s’aimantent et se repoussent. des hommes, sur leurs rêves de liens, sur l’absence d’espoir. » Julien Gosselin D’abord intégré au spectacle Joueurs, Mao II, Les Noms, créé au Festival d’Avignon en 2018 et magnifiquement interprété par Création 2019 le comédien Joseph Drouet, Le Marteau Texte Don De Li l l o / Traduc t i on Ma ri a n n e Véron / Ada pt at i on et m i se e n scèn e J u l i e n G osse l i n / Ave c et la Faucille est ici présenté seul, dans J ose p h Drouet / S cén o g ra p h i e Hu b e r t C ol as / son immense simplicité. La mise en scène Assi sté de An d réa Bag l i on e / C réati on m us i ca l e laisse toute la place aux mots de Don G u i l l a u me Bache l é, Maxe n ce Va n deve l de / C réati on l u m i ère s Ni col as J ou b e r t / C réati on vi dé o P i e rre DeLillo, à cette vision monumentale du vide Ma r ti n / C réat i on son ore J u l i e n Fe r yn / C ost u me s contemporain . « Le Marteau et la Faucille C a rol i n e Tave rn i e r / Ad m i n i st rati on - p ro duc ti on - raconte l’histoire d’un homme, Jerold d i f f usi on Eugén i e Te sson / Orga n i s at i on tou rn é e - com m u n i cati on Em ma n ue l Mou rma nt / Ad m i n i strat i on Bradway, dont nous comprenons qu’il a Pa u l L acou r- Le b ouvi e r / Di re c ti on te ch n i q ue Ni col as été trader dans une autre vie et qu’il vit Ahssa i n e / Di re c te u r te ch n i q ue adjoi nt Vi a n n ey Bru n i n aujourd’hui dans une prison, un camp aux contours flous, surplombant l’autoroute, passant d’une salle TV au terrain de football des détenus, tous comme lui puissants 5
théâtre M A R D I 2 2 O CTO B R E 2 0 H 3 0 T H É ÂT R E S A R A G O S S E TA R I F B / D U R É E 1 H 5 0 Qui a tué mon père Stanislas Nordey Après En finir avec Eddy Bellegueule Dans sa pratique d’acteur, Stanislas Nordey (2014) et Histoire de la violence (2016), aime à porter les figures des auteurs Édouard Louis, révélation fulgurante du milieu eux-mêmes : il est Falk Richter dans My littéraire de ces dernières années , a écrit Secret Garden et Je suis Fassbinder, Qui a tué mon père à l’invitation du metteur Pascal Rambert dans Clôture de l’amour en scène et directeur du Théâtre national et dans Répétition... Il se fond donc tout de Strasbourg Stanislas Nordey. Le texte est, naturellement dans la ligne percutante et d’une part, un magnifique chant d’amour et sensible d’un auteur qui donne la parole de réconciliation, une plongée dans la aux invisibles. La voix ferme et intense, il mémoire, un retour à l’enfance et, d’autre restitue sans pathos ce fragile duo père-fils part, un pamphlet politique écrit dans qui exsude une tendresse refoulée. l’urgence et la nécessité , dans le feu, comme le dit lui-même Édouard Louis. Tex te Éd oua rd Lou is / Mise en scè ne et j eu S ta n islas Nord ey / Col la b oration a r tistique Cla i re Avec ce texte brûlant au carrefour de i n g rid Cotta ncea u / Lu m iè res S té ph a n ie Da n iel / l’intime et du politique, l’écrivain s’engage S cé no g ra ph ie Em m a n uel Clolus / Com p osition m usic a le O l iv ier Mel la no / Cré ation sonore Gré g oi re dans ce qu’il nomme une « littérature de L ey ma rie / Cla ri nettes Jon Ha nd elsm a n / S c u l ptu res la confrontation ». Qui sont les gens qu’on An ne Leray et Ma rie-Cé c i le Kol ly / appelle « les classes populaires » et que Ave c la pa r tic i pation a m ic a le d e Waj d i Mouawad / les hommes et femmes politiques méprisent L e d é cor et les costu m es ont été ré a l isé s pa r les avec un tel cynisme ? La figure du père atel iers d u TNS / D’a prè s le l iv re Qu i a tué m on p è re d ’Éd oua rd Lou is, pu bl ié a ux é d itions d u S eu i l. écrasé par la violence sociale et privé de © 20 18 , Éd oua rd Lou is, tous d roits ré ser vé s. parole se démultiplie tandis que le décor minimal imaginé par Emmanuel Clolus, collaborateur également de Wajdi Mouawad, se peuple de mannequins. 6
danse M E RC R E D I 0 6 N OV E M B R E 2 0 H 3 0 T H É ÂT R E S A R AG O S S E TA R I F B / D U R É E 1 H 0 0 D’après nature La Tierce « La dernière pièce de la compagnie La À la lisière de l’abstraction et de la fiction, Tierce fait résonner en nous un spectacle- D’après nature orchestre une ineffable paysage dont la maîtrise et le minimalisme polyphonie de sensations qui semble rendre ne font qu’aviver la puissance poétique. palpable jusqu’à la texture des éléments , et Un art du contrepoint où la danse se qui fait chanceler nos représentations. » fait polyphonie de sensations. […] David Sanson, mouvement.net, janvier 2019. Car c’est bien un paysage, ou plutôt une La Tierce, portée par les chorégraphes « accumulation sensible » de paysages Sonia Garcia, Séverine Lefèvre et Charles continuellement changeants, toujours Pietri, est implantée à Bordeaux depuis vivants, perpétuellement remodelés par 2014. Ses créations questionnent l’écriture l’infinie et infime variation des éléments, du mouvement, déployant une poésie de lumière ou du vent, qui vont se faire subtile de la simplicité. jour (et nuit) sous nos yeux. Paysages nés de la lente et patiente manipulation de C on ce pti on , e s p ace et choré g ra p h i e L a T i e rce — quelques formes simples — principalement S on i a G a rci a, S éve ri n e Lefèvre, C ha rl e s P i etri / des carreaux de plâtre, blancs comme C réati on m us i ca l e C l éme nt Be rn a rde a u, Kévi n une feuille de papier de riz — motivant les Ma l fa i t / Inte rp rétat i on C l éme nt Be rn a rde a u, S on i a G a rci a, S éve ri n e Lefèvre, Kévi n Ma l fa i t , C ha rl e s déplacements des danseurs, que ceux-ci P i etri / C réat i on l u m i ère S e rge Da mon / Re ga rd ne vont cesser de réagencer, tour à tour extéri e u r P i e rre P i et ri / Texte s S on i a G a rci a, S éve ri n e colonnes ou cailloux, obstacles ou lignes Lefèvre, C ha rl e s P i etri / Ave c l a voi x de P h i l i p p En de rs / P ro duc t i on et d i f f us i on J e a n n e Da nt i n / de fuite, socles ou stèles. Paysages nés, Re me rci e me nt s J e a n - Em ma n ue l Be l ot, Cyri e l l e Nava l , aussi, des subtiles variations de la lumière C ol l e c t i f a.a.O, Pa u l i n e L a ri vi ère et du son, des jeux de l’obscurité et du silence, suivant un même parti pris d’apparent dénuement. […] 9
théâtre M E RC R E D I 1 3 & J E U D I 1 4 N OV E M B R E A P P E L À PA R T I C I PAT I O N LETTRES NON ÉCRITES 2 0 H 3 0 T H É ÂT R E S A R AG O S S E TA R I F C / D U R É E 4 5 M I N E N V I R O N Lettres non écrites David Geselson David Geselson avait su, avec une économie Seuls éléments de scénographie une de moyens et de mots, mettre en scène la table, un ordinateur et une imprimante, sublime lettre écrite par André Gorz à sa qui contrastent par leur prosaïsme avec femme Doreen dans un spectacle accueilli le contenu, si précieux, des mots. Lettres en ouverture de la saison 17/18. Dans non écrites est une façon de maintenir de Lettres non écrites, c’est aux mots et à la liberté et de la vivacité dans l’acte de l’intime des spectateurs eux-mêmes qu’il création mais aussi de créer un lien sensible offre son talent et celui de la comédienne entre le théâtre et ceux qui le fréquentent. Marina Keltchewsky. Il invite, à chaque Une manière de dire que le théâtre contient représentation, cinq personnes à lui confier juste cela : la possibilité de venir parler, une lettre « non-écrite », lettre jamais de se parler, d’habiter une communauté. envoyée, jamais commencée, impossible à écrire, qu’il mettra lui-même en mots . Conception et é c ritu re Dav id G eselson / Chacun des textes devient la micropartie Ave c (en a lterna nce) Vid é o Jé ré m ie S c h eid ler / S on et i nterprétation Loïc Le Roux / Lu m iè re Jé ré m ie d’un tout, sorte de bibliothèque des Pa pi n / S cé no g ra ph ie Lisa Nava rro / I nterprétation inachevés, où flotte une collection de lettres D av id G eselson, Ma ri na Keltc h ewsk y (d istri bution sans destinataires dans laquelle le metteur e n cou rs) / Ré g ie g é né ra le Sy lva i n Ta rd y / Ad m i n istration, pro d uc tion AlterMac h i ne — en scène puise pour construire sur le vif N ou ra S a i rou r / Com m u n ic ation AlterMac h i ne — son spectacle. De cet ensemble collecté Ca role Wi l lemot à Pau et ailleurs, David Geselson tire une performance unique montée le jour-même, qui a pour sujet l’humain, ses passions, ses luttes, ses espoirs, dans une fiction de l’intime incarnée avec justesse et simplicité. 10
danse JEUDI 05 DÉCEMBRE 20H30 STAG E DANSE E S PAC E J A M E S C H A M B AU D LO N S MAX FOSSAT I SAM E DI 07 & DI MANC H E 08 DÉC E M BR E TA R I F B / D U R É E 1 H 0 0 T H É ÂT R E S A R A G O S S E E N PA R T E N A R I AT AV E C L’ E S PAC E J A M E S C H A M B AU D Fix Me Alban Richard CCN DE CAEN EN NORMANDIE AV E C Arnaud Rebotini Prenant le parti de construire dans ses Stroboscopes à vitesse variable et flashs créations un corps spécifique à chaque lumineux, la lumière de Jan Fedinger nouvelle forme musicale abordée, Alban enveloppe interprètes et spectateurs dans Richard, chorégraphe et directeur du CCN un même espace à la fois hypnotique et de Caen en Normandie, s’intéresse ici à vibratoire. Les corps, eux, sont mus jusqu’à la l’énergie sonore de prêches d’évangélistes transe par le débit textuel, le rythme, la rage noires américaines, de discours politiques et de convaincre. Rivalisant d’énergie pour de chansons de hip-hop féministes . Calquée accaparer le regard et l’écoute du public, sur la structure d’une symphonie classique, musique et danse interagissent étroitement la danse dialogue avec les boites à rythmes jusqu’à l’épuisement. et les synthés vibrants manœuvrés par Arnaud Rebotini , figure de la scène électro C on ce pti on , choré g ra p h i e Al b a n R i cha rd / française, récompensé pour la BO du film Musi q ue ori g i n a l e et i nte rp rét at i on l i ve Arn a ud Re b ot i n i / C ré é et i nte rp rété p a r Ai n a Al e g re, 120 battements par minute. Mél a n i e C hol et, Max Fossati , Asha T homas / Lu m i ère J a n Fe d i n ge r / Ré g i e l u m i ère Li on e l C ol et / S on Le titre Fix Me joue sur un triple sens : Va n e ssa C ou r t / Ré g i e son De n i s Du p u i s / C ostu me s il signifie à la fois « aide-moi » et « regarde Fa n ny Brouste / Réa l i s at i on cost u me s Yol èn e moi », pouvant également faire allusion au G ua i s / Dra matu rg i e An n e Ke rst i n g / Ass i sta n at choré g ra p h i q ue Da p h n é Ma uge r / C on se i l e n a n a l yse shoot de drogue. Les quatre danseurs sont fon c t i on n e l l e du corp s da n s l e mouve me nt da n sé bien dans une forme d’ultra-présence , dans Nat ha l ie S ch u l ma n n / Ré g i e gén éra l e et p l ate a u un appel constant au regard du spectateur. Ol i vi e r In gouf / Ré g i sse u r de tou rn é e d’Arn a ud Re b ot i n i Ma rco Pasch ke / Da n se u rs stag i a i re s El s a La pièce se construit sur une production Du monte l et Hugue s Ron de p i e rre incessante de sons et de mouvements, comme dans un prêche où la parole invective et tourne en boucle. 12 13
cirque MARDI 17 DÉCEMBRE 20H30 L E PA R V I S TA R B E S TA R I F PA R V I S / D U R É E E S T I M É E 1 H 3 0 E N PA R T E N A R I AT AV E C L E PA R V I S S C È N E N AT I O N A L E TA R B E S P Y R É N É E S Falaise Baro d’evel Baro d’evel, compagnie de cirque franco- espace distribué sur plusieurs étages. catalane dirigée depuis 2006 par Camille Le jeu entre le noir et le blanc donne Decourtye et Blaï Mateu Trias, pense la à ressentir les basculements subtils entre dramaturgie de ses pièces comme des équilibre et déséquilibre, mais aussi un poèmes intérieurs qui embarquent le phénomène de contagion mutuelle de ces spectateur dans un rêve éveillé. Comme deux intensités. Falaise nous invite à plonger leurs précédents spectacles Mazùt (2012) dans un territoire intérieur où tout est lié, et Bestias (2015), le diptyque Là, sur la falaise tout est relié, tout bouge et se transforme. développe la part de spontanéité que l’animal impose aux acteurs , réduisant la distance Création 2019 entre l’homme et l’animal pour déplacer Auteu rs, metteu rs en scè ne Ca m i l le De cou r tye et le regard sur notre condition. B l a ï Mateu Trias / Au platea u No ë m ie Bou issou, Ca m i l le De cou r tye, Cla i re L a m oth e, Bla ï Mateu Trias, Cette dernière création donne naissance Oriol Pla, Ju l ia n Sic a rd , Ma r ti S oler, G u i l lerm o à deux formes inverses nées dans un même We ic ker t, u n c h eva l et d es pig e ons / Col la b oration élan. Pièces en noir et blanc, sur l’équilibre à la m ise en scè ne Ma ria Muñ oz – Pep Ra m is, Ma l Pe lo / Col la b oration à la d ra m atu rg ie Ba rba ra et le déséquilibre , les corps cherchent M éta is-Ch asta n ier / S cé no g ra ph ie Lluc Castel ls / dans la répétition, font et refont avec une Col la b oration m usic a le et c ré ation sonore Fre d Bü h l / certaine férocité, s’obsèdent, s’amusent à se Cré ation lu m iè res Ad è le Gré pi net / Cré ation costu m es Cél i ne S ath a l / Musique en re g istré e Jo el Ba rd olet / perdre dans de nouvelles textures de son. Ré g ie g é né ra le Cy ri l Montei l / Ré g ie platea u Flav ien Là (2018) osait le dépouillement grâce à des Rena ud on / Ré g ie a n i m a ux Nad i ne Nay / Pro d uc tion- propositions aussi fortes que simples autour D i f f usion L a u rent Ba l lay, Ma rie Bata i l lon / Attac h é d e p ro d uc tion Pierre Com pay ré de la voix et du corps. Falaise intègre cette matière dans une épopée, un foisonnement provoqué par une tribu composée d’humains, de chevaux et d’oiseaux habitant un même 14
danse MERCREDI 18 DÉCEMBRE 20H30 Z É N I T H D E PAU TA R I F A / D U R É E 1 H 1 0 Vertikal Mourad Merzouki Figure incontournable du mouvement hip- La dimension spectaculaire de la danse hop depuis le début des années 1990, le hip-hop, transfigurée par l’apesanteur , chorégraphe Mourad Merzouki, aujourd’hui se superpose à la sensibilité du geste directeur du Centre chorégraphique national sans l’occulter. C’est au contraire dans de Créteil, inscrit son travail au carrefour le détournement des codes et la liberté de multiples disciplines. Sur la danse du mouvement que la magie opère : hip-hop explorée dans tous ses styles, se la virtuosité se fait délicatesse et les figures greffent le cirque, les arts martiaux, les arts acrobatiques, suspendues, semblent frôler plastiques, la vidéo et la musique live. Le le sol avec une douceur vertigineuse . dispositif imaginé pour Vertikal par Fabrice La fluidité parfaite du mouvement et Guillot, chorégraphe et directeur artistique les liens ténus qui relient les danseurs de la compagnie Retouramont, offre à Mourad sont autant de lignes de fuite d’où émane Merzouki un champ d’expérimentation l’illusion de l’envol. nouveau , une nouvelle surface où déployer sa danse hybride. Di re c ti on a r ti st i q ue et choré g ra p h i e Mou rad Me rzou ki / C réati on m us i ca l e Arma n d Ama r / Mi se Après la troisième dimension explorée dans à d i s p osi t i on d’u n e sp ace scén i q ue aéri e n Fa b ri ce Pixel, c’est tout le système des appuis et G u i l l ot, ci e Retou ra mont / Ass i sta nte du choré g ra p he Ma rjori e Ha n n ote a ux / Lu m i ère s Yoa n n T i vol i , ass i sté le rapport au sol de la danse hip-hop qui de Ni col as Fa uche ux / S cén o g ra p h i e Be n ja m i n se trouvent bouleversés par le croisement Le b reton / C ostu me s Pasca l e Rob i n , ass i sté e de avec la danse verticale. Tour à tour G we n dol i n e G ra n dje a n / Mi se e n œuvre de s ag rès Yve s Fa uchon / Formati on e n aéri e n Isa b e l l e P i n on / voltigeurs, porteurs ou contrepoids, les dix Ave c Fra n ci sca Al va rez , Rém i Aute cha ud, Kade r interprètes s’approprient l’espace aérien, Be l mokt a r, Sa b ri C ol i n , Natha l i e Fa uq uet te, Pa u l i n e naviguant du visible à l’invisible, dans une J ou rn e, Vi n ce nt L af i f, Ma ud Paye n , Ma n on Payet, Te ddy Ve ra rdo interaction permanente avec la musique très cinématographique d’Armand Amar. 16 17
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théâtre V E N D R E D I 1 0 & SA M E D I 1 1 JA N V I E R 2 0 H 3 0 T H É ÂT R E S A R AG O S S E TA R I F B / D U R É E 1 H 2 0 Antoine et Cléopâtre Tiago Rodrigues Profondément enraciné dans la tradition Les comédiens-danseurs chorégraphient théâtrale collaborative , Tiago Rodrigues phrases et gestes dans une incarnation est un acteur majeur du renouveau théâtral à distance dont l’intensité est progressive. portugais et de la scène internationale. Leurs mains sculptent l’espace et le temps Ses pièces excellent à manipuler documents d’un amour perdu. Ils inspirent et expirent, et outils théâtraux, à marier la vie publique s’aiment. Partant d’une mémoire de la et l’intime, à défier notre perception des pièce nourrie des écrits de Plutarque et de phénomènes sociaux ou historiques. Après le réminiscences du film de Mankiewicz, Tiago procès de Flaubert taillé sur mesure pour les Rodrigues compose une partition physique comédiens de Bovary, pièce accueillie à Pau et émotionnelle exigeante et radicale dont lors de la saison 16/17, le metteur en scène le chant obsessionnel évoque le présent propose un précipité dramatique d’Antoine absolu de la passion amoureuse. et Cléopâtre, histoire d’un amour impossible qui remonte aux origines de notre civilisation. Texte T i ago Ro d ri gue s, ave c de s ci t at i on s d’Antoi n e et C l é op ât re de Wi l l i a m Sha ke sp e a re / Mi se e n scèn e Réduisant à l’essentiel la foisonnante tragédie T i ago Ro d ri gue s / Ave c S of i a Di as et Ví tor Rori z / de Shakespeare, il dialogue avec le texte S cén o g ra p h i e Ân ge l a Ro cha / C ost u me s Ân ge l a Ro cha, Magda Bi z a rro / C réati on l u m i ère s Nu n o à travers les corps et les voix de Sofia Dias Me i ra / Mus i q ue, ext ra i t s de l a b a n de ori g i n a l e du et Vítor Roriz, deux jeunes chorégraphes f i l m C l é op âtre ( 1 963) , com p osé e p a r Al ex Nor th / portugais qui prêtent à la passion des deux C ol l a b orati on a r t i sti q ue Ma ri a J oão S e rrão, T homas Wa lg rave / C on struc ti on du mob i l e De cor G a l a m b a / amants mythiques leur propre complicité de Traduc ti on e n f ra n ça i s T homas Re se n de s couple. Plus qu’au contexte historique Tiago Rodrigues s’attache à déceler les ressorts de la passion qui unit les deux amants. 21
danse J E U D I 1 6 JA N V I E R 2 0 H 3 0 T H É ÂT R E S A R A G O S S E TA R I F B / D U R É E 5 0 M I N Refuge Vincent Dupont Chorégraphe, plasticien, performeur, La libération du geste et ses échappées Vincent Dupont (Air, Stéréoscopia) aime qui confinent au burlesque s’opèrent grâce à créer des zones d’expériences sensibles à cette connexion au souffle à l’épreuve qui déplacent notre perception du réel dans le travail de Vincent Dupont depuis et dévient le flux du quotidien. Dans Refuge, le solo Hauts Cris (miniature) (2005). Le son deux hommes, manutentionnaires sur une de la voix transformé par le laryngophone plateforme de tri, plient, déplient, empilent encourage la révolte et le jeu des deux des cartons dans un alignement qui personnages, conduisant à une mise à sac définit les limites de leur enfermement. de la machine, dans une opération de L’anonymat de leurs corps indifférenciés sabotage jouissive. Inverse du repli, le figure la désespérante marche de la Refuge de Vincent Dupont invite à une robotisation industrielle et marchande. forme d’ouverture subversive par le biais de l’altérité et du réenchantement. Si ce n’est que la machine ici se met à dérailler, ouvrant au geste de nouveaux Conception, c h oré g ra ph ie Vi ncent Du p ont / Ave c possibles. La mécanisation asservissante Ra ph aë l Du pi n, Vi ncent Du p ont / S on Max i me Fa bre, dérape au profit d’une libération de Ra ph aë l le L ati n i / Cré ation Lu m iè re Yves G o d i n / l’individu et d’une poétisation de la réalité. Ré g ie lu m iè re I a n n is Ja piot / Trava i l d e la voix Va lé rie J oly / Consei l d ra matu rg ique Math ieu Bouv ier / L’altération du mouvement automatique est, Col la b oration a r tistique My ria m Lebreton / Dif f usion, de fait, le refuge, le moyen de s’extraire com m u n ic ation, pro d uc tion Aud rey Ch azel le / du quotidien. Instrument respiratoire et Ad m i n istration, pro d uc tion Ch a rlotte Gitea u sonore, modulable, le corps se réinvente, déborde ses propres contours. 22 23
théâtre M A R D I 2 1 JA N V I E R 2 0 H 3 0 SÉANCE SCOLAIRE 14H30 T H É ÂT R E S A R AG O S S E TA R I F C / D U R É E 1 H 0 0 Maelström Pascale Daniel-Lacombe Troisième volet d’une trilogie dédiée aux Transparente aux yeux des autres, Véra adolescents et à leur être-au-monde après s’interroge sur le sens de l’existence, À la renverse de Karin Serres (2014) et Dan coupée de la rumeur du monde ou Da Dan Dog de Rasmus Lindberg (2018), immergée dans ses bruits par le biais Maelström met en scène le monologue de d’un processeur sonore. La comédienne Véra, une jeune fille de 14 ans atteinte de Marion Lambert s’empare des mots de surdité et animée d’une sublime rage de l’adolescente avec une intensité qui vivre. De ses nombreuses rencontres avec remonte des profondeurs de sa propre des adolescents, la metteure en scène du intimité. Grâce à un dispositif particulier Théâtre du Rivage Pascale Daniel-Lacombe qui munit chaque spectateur d’un retient le bouillonnement des espoirs casque audio, Maelström nous soumet au douloureux, les combats difficiles et parfois déferlement d’une poésie cinglante pour dire découragés de ceux qu’elle appelle ces l’adolescence et sa fougue, son humour « jeunes guerriers du quotidien ». et sa cruauté. Pièce écrite à partir de l’adolescence, Maelström est confiée à la plume de Fabrice Texte Fa b ri ce Me l q u i ot ( Éd i ti on s L’Arche - ju i l l et Melquiot, auteur dramatique et poète doué 2 01 8) / Mi se e n scèn e Pasca l e Da n i e l - L acom b e / Assi sta n at de créat i on Ni col as S ch m i tt / Di stri b uti on d’une écoute exceptionnelle du monde e n a l te rn a n ce Ma ri on L a m b e r t - Li z a Bl a n cha rd / sensible. Retranchée dans son abribus, son C réati on son ore C l éme nt Ma ri e - Mat h i e u / C réati on refuge, Véra regarde le monde se passer l u m i ère s Yva n L a b asse / S céno g ra ph ie Ph i l i pp e sans elle, avec une révolte et un désespoir C asa b a n et Eri c C ha rb e a u / Te ch n i q ue p l ate a u et con struc ti on dé cor Ni col as Bru n , Et i e n n e Ki me s / dont le texte fragmenté de Fabrice Melquiot Ré g i e G én éra l e Kévi n G ri n / Ad m i n i st rati on , restitue le tourbillon émotionnel . p ro duc t i on et d i f f usi on Anton i n Vu l i n 25
cirque M A R D I 2 8 & M E RC R E D I 2 9 JA N V I E R 1 9 H 3 0 T H É ÂT R E S A R A G O S S E TA R I F B / D U R É E 1 H 0 0 À PA R T I R D E 7 A N S Work Claudio Stellato Le circassien Claudio Stellato, qui produisait « […] On est porté par ce délire orgiaque dans La Cosa de périlleuses installations de d’énergie conduisant jusqu’au cloutage bois, revient à Pau avec un nouveau projet en direct des pieds (sic) de deux des tout aussi inattendu. Dans le même esprit protagonistes sur des planches utilisées que ses précédentes créations, il poursuit ensuite comme des skis-claquettes ses tentatives de mariage inédit du corps et rythmant une chorégraphie effrénée. de la matière , produisant à partir d’éléments Un grain de folie libérateur mais aussi une très concrets un univers poétique et ode rendue au matériau bois, plié au désir absurde. insensé de créatures sans retenue aucune se confrontant avec la dure réalité de la Dans Work, Claudio Stellato choisit de matière inerte, se mettant soudainement théâtraliser l’univers du bricolage , avec son à vivre avant de capituler sous leurs assauts attirail d’outils et de planches, ses gestes répétés. » Yves Kafka, Inferno, janvier 2019. techniques comme source dramaturgique de complications productives. Dans ce Création 2020 chantier étrange, le bricolage n’est pas traité dans sa forme brute mais répété, Conception et m ise en scè ne Cla ud io S tel lato / ritualisé, coordonné et détaché de sa fonction I nterprètes Joris Ba ltz, Osc a r De Nova De L a Fuente, M ath ieu Dela ng le, Nath a l ie Ma uf roy / Ad m i n istration initiale pour se rapprocher de la danse, du et d if f usion L aëtitia Mi ra nd a-Neri cirque, de la musique et des arts plastiques. Tandis que les matériaux et les supports scénographiques se transforment, de vrais tableaux prennent naissance. 26
danse MARDI 11 FÉVRIER 20H30 T H É ÂT R E S A R AG O S S E TA R I F B / D U R É E 1 H 1 0 Fúria Lia Rodrigues La chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues Entre rituel et tableaux vivants, empruntant partage avec Maguy Marin, auprès de qui à la peinture classique aussi bien qu’aux elle a débuté en Europe dans les années images d’actualités, les corps exaltent la 1980, la vision d’un art en prise directe jouissance et le grotesque, traversés par les sur le monde. Cet engagement, qui s’est relations de force qui travaillent la société traduit par un travail artistique dans l’une brésilienne contemporaine. Lia Rodrigues des plus grandes favelas de Rio de Janeiro, parvient à extraire de cette procession transparaît dans sa dernière création, furieuse et désarticulée une sensualité Fúria. La chorégraphe y crée un spectacle- féroce et une puissance expressive qui monde , un monde haché par une multitude laissent sans voix. Fúria est une danse de de questions sans réponse, traversé résistance d’une énergie intense et d’une de sombres et fulgurantes images, de beauté convulsive. contrastes et de paradoxes. C réati on Li a Ro d ri gue s / Assi st a nte à l a créati on Un monde de bruit et de furie qui serait pour Ama l i a Li ma / Dra mat u rg i e Si l vi a S ote r / la chorégraphe et ses neufs danseurs une C ol l a b orati on a r t i sti q ue et i mage s Sa m m i L a n dwe e r / métaphore du Brésil d’aujourd’hui, avec sa C réati on l u m i ère s Ni col as Boud i e r / Ré g i e gén éra l e Maga l i Fou b e r t / Ad m i n i st rati on , d i f f usi on T hérèse pauvreté extrême, son racisme endémique Ba rb a n e l , C ol ette de Tu r vi l l e / Musi q ue morce a ux et une violence permanente . Couverts de cha nts t rad i t i on n e l s et de da n se s de s Ka n a ks d’oripeaux ou nus, les danseurs émergent de Nouve l l e - C a l é don i e / Da n sé et cré é e n étroi te col l a b orat i on ave c Le on a rdo Nu n e s, Fe l i p e Vi a n , d’un grand déversoir de tissus et d’objets C l a ra C ava l ca nte, C a rol i n a Re p et to, Va l e nti n a en déshérence. Ils se relèvent, dansent et Fi tti p a l d i , An d rey Si l va, Ka rol l Si l va, L a ri ssa Li ma, marchent comme dans un carnaval baroque R i ca rdo Xavi e r / Re me rci e me nts Ze ca Assu m p çao, In ês Assu m p çao, Al exa n d re S e a b ra, Me n de l . rythmé par les percussions répétitives de chants traditionnels kanaks . 30 31
théâtre MARDI 18 & MERCREDI 19 FÉVRIER DAV I D G E S E L S O N LECTURE MOUVEMENT POUR 2 0 H 3 0 / T H É ÂT R E S A R AG O S S E LES DROITS CIVIQUES TA R I F B / D U R É E 2 H 0 0 MERCREDI 19 FÉVRIER 19H T H É ÂT R E S A R A G O S S E ENTRÉE LIBRE Le silence et la peur David Geselson La vie de Nina Simone est une traversée La pièce se construit sur la rencontre terrible et sublime, une épopée de 70 ans entre deux mondes, entre deux héritages qui se termine dans une solitude presque artistiques, associant à la compagnie Lieux- totale, en France, en 2003 à Carry le dits trois artistes afro-américains croisés Rouet. C’est à la fois l’histoire d’une quête à New-York. Partant de la figure stellaire de intime, éperdue, pour la reconnaissance Nina Simone, le metteur en scène évoque et celle d’une lutte politique vitale qui ainsi la conquête meurtrière des Amériques résonne aujourd’hui encore. Enfant par les Occidentaux à partir du 15e siècle et, prodige et effrontée de Tryon dans le fin ce faisant, une partie de l’histoire des Afro- fond de la Caroline du Nord devenue star Américains dont les tragiques destinées emblématique de la culture américaine, sont indissolublement liées à la conquête Nina Simone a aussi été l’une des voix du du « Nouveau Monde ». mouvement afro-américain de lutte pour les droits civiques . Création 2020 Dans la lignée de ses précédents projets, Tex te et m ise en scè ne Dav id G eselson / Col la b oration dont le mémorable Doreen qui ouvrait la à la m ise en scè ne et i nterprétation De e Beasnael, E l ios No ë l, L a u re Math is, Ki m S u l l iva n (d istri bution en saison 17/18 de la scène Espaces Pluriels, cou rs) / S cé no g ra ph ie Lisa Nava rro / Cré ation lu m iè re David Geselson compose une forme J é ré m ie Pa pi n / Cré ation v id é o Jé ré m ie S c h eid ler / théâtrale à partir de documents réels et Cré ation son Loïc Le Roux / Costu m es Benj a m i n M orea u / Assista nat à la m ise en scè ne Sh ad y Nafa r / d’éléments historiques, tirant sa matière de Ré g ie g é né ra le Sy lva i n Ta rd y / Ad m i n istration, biographies, d’autobiographies, de récits p ro d uc tion, d if f usion, relations presse AlterMac h i ne intimes... N ou ra S a i rou r et Ca role Wi l lem ot 32
théâtre MARDI 10 MARS 20H30 P ROJ E CT I O N LE DÉSE RT ROUGE, M. ANTON ION I T H É ÂT R E S A R AG O S S E MERCREDI 11 MARS 20H15 TA R I F B / D U R É E 1 H 3 0 CINÉMA LE MÉLIÈS S P E C TA C L E E N I T A L I E N SURTITRÉ EN FRANÇAIS Quasi niente Daria Deflorian Antonio Tagliarini Au croisement des pratiques de plateau, librement la figure de Giuliana, à laquelle puisant aux sources de la littérature, de chacun s’identifie. Quelques fragments de la sociologie et de la philosophie, le duo textes, des bribes de confidences tristes de performeurs et metteurs en scène qui font rire, des chansons : par petites italien Daria Deflorian et Antonio Tagliarini touches, ces figures solitaires et fragiles collaborent depuis 2008 à rendre visibles nous racontent leur inadéquation. Avec ses les vies minuscules enfouies dans les limbes moments de vulnérabilité, ses accès de rage du quotidien . Pièce après pièce, ils tentent et de sincérité Quasi niente est une pièce de cerner le mal-être de notre société désespérément comique et paradoxalement contemporaine, ménageant un espace de lumineuse . visibilité aux êtres fragiles qui peinent à se mettre en phase avec l’urgence Un p rojet de Da ri a Def l ori a n et Anton i o Tag l i a ri n i / du monde capitaliste. Li b re me nt i n s p i ré du f i l m Le Dése r t rouge de Mi che l a n ge l o Anton i on i / C ol l a b orati on à l a Après la modeste femme au foyer de Reality d ra mat u rg i e et ass i sta n at à l a m i se e n scèn e (2012) et les retraitées grecques de Nous Fra n ce sco Al b e ri ci / Ave c Fra n ce sca C utti ca, Da ri a partons pour ne plus vous donner de soucis Def l ori a n , Mon i ca P i se ddu, Be n n o Ste i n e gge r, Anton i o Tag l ia ri n i / C ol l a b orati on a u p rojet Fra n ce sca C utti ca, (2013), leur dernière création tisse sa fine Mon i ca P i se ddu, Be n n o Ste i n e gge r / C on se i l l e r toile dramaturgique autour du personnage a r t i sti q ue At t i l i o S ca rp e l l i n i / Texte Bon à ri e n de mélancolique et enfantin de Giuliana, incarné Ma rk Fi she r / Lu m i ère et e s p ace G i a n n i St a rop ol i / par Monica Vitti dans le film culte d’Antonioni S on Le on a rdo C a b i ddu / Mus i q ue l i ve p a r l e g rou p e Wow Doma n i de Fra n co Fa n i g l i uol o, Ni e nte d i sp e ci a l e Le Désert rouge (1964) . La référence au film et C ome l a n otte de Le on a rdo C a b i ddu et Fra n ce sca hante le discours et les fêlures qu’il énonce, C utti ca, m usi q ue Il su r f de l l a l u n a de G i ova n n i Fusco / mais la pièce compte cinq interprètes — C ost u me s Mete l l a Ra b on i / Di re c t i on te ch n i q ue G i u l i a Pastore / Orga n i sati on An n a Da m i a n i / trois femmes, deux hommes — pour dépasser Accom p ag n e me nt et d i f f usi on i nte rn ati on a l e Fra n ce sca le triangle amoureux bourgeois et incarner C oron a ave c G i u l i a G a l z i g n i , L’Of f i ci n a 35
RÉ SON Muyte Trottoir Maker AN Flora Volmir Cordeiro CE–S– MARDI 24 MARS 20H30 Détraz VENDREDI 13 MARS 20H30 STAGE SAMEDI 21 MARS WORKSHOP SAMEDI 14 MARS Le temps fort danse Résonance(s) poursuit son travail d’exploration de l’actualité étrangler chorégraphique. L’édition 2020 s’ouvre à une nouvelle génération Tutuguri d’artistes. Ils partagent de concevoir des le temps pièces faisant, dans leur processus de création, Flora boléro 2 référence à des sources chorégraphiques (l’œuvre d’Hijikata Tatsumi, maître de la danse Détraz butô, la pièce Trois Boléros d’Odile Duboc), LUNDI 16 MARS 19H30 cinématographiques (les danses de possession MUSÉE DES BEAUX-ARTS filmées par le réalisateur et ethnologue Jean Boris Charmatz Rouch) ou vocales (le répertoire chanté de la fin Emmanuelle du Moyen-Age et de la Renaissance). Huynh Ces références, ils les choisissent pour la force Beloved Odile Duboc Shadows de liberté, voire de libération qu’elles traduisent, la charge évocatrice qu’elles suggèrent, leur LUNDI 6 AVRIL 20H30 portée critique, leur capacité à faire surgir la mémoire des corps et à transformer leurs danses. Nach Ainsi cinq pièces lumineuses — Muyte Maker JEUDI 19 MARS 20H30 et Tutuguri de Flora Détraz, Beloved Shadows de Nach, Trottoir de Volmir Cordeiro, étrangler WORKSHOP le temps, boléro 2 de Boris Charmatz et MARDI 17 MARS Emmanuelle Huynh — constituent le programme de cette édition. 36 37
danse RÉ VENDREDI 13 MARS 20H30 WORKSHOP DANSE SON AN F LO R A D É T R A Z T H É ÂT R E S A R A G O S S E SAMEDI 14 MARS TA R I F B / D U R É E 1 H 0 0 T H É ÂT R E S A R A G O S S E CE–S– Muyte Maker Flora Détraz Flora Détraz compose avec Muyte Maker Mêlant le sacré et le profane de manière un hymne à la joie déroutant et allègre , qui déroutante, la machinerie évocatrice sème le trouble dans nos représentations de Muyte Maker interroge la logique du du féminin. Ventriloque autodidacte formée plaisir et renverse la lecture des corps. par ses rencontres avec Meredith Monk, En perpétuelle métamorphose, les quatre Meg Stuart ou encore Marlene Monteiro figures féminines se laissent électriser par Freitas, elle développe son propre travail la joie d’être ensemble dans une polyphonie avec Peuplements (2013), Gesächt (2014) déréglée et transgressive dont la jubilation et le solo Tutuguri (2016), en jouant sur la est pleinement communicative. distorsion entre le son et le geste. Dans sa dernière création, Muyte Maker, la jeune Cré ation c h oré g ra ph ique Flora Détraz / Ave c les chorégraphe trouve dans l’ambiguïté et i nterprètes Math i ld e Bon icel, I nê s Ca m p os, Flora D étraz et Ag nè s Potié / Cré ation lu m iè res Ar th u r les glissements qui s’opèrent entre la voix G ueyd a n (reprise d e ré g ie Ed ua rd o Ab d a la) / Cré ation et le corps matière à décupler la force son G u i l la u me Vesi n/ S cé no g ra ph ie et costu mes de résistance de l’allégresse. Ca m i l le L ac roix / Col la b oration a r tistique Ana ïs D u ma i ne De la joie enfantine au rire grotesque, de la folle gaîté à la cacophonie grinçante, Flora Détraz démultiplie les possibles de la voix : chuchotement, bruitage, rire, chant. Espiègle et iconoclaste, elle place dans la bouche de charmantes jeunes filles les textes scabreux dont foisonne le répertoire de l’époque médiévale et de la Renaissance : blason du tétin, satire sur le mariage, balade sur les excréments... 38 39
RÉ danse SON LU N D I 1 6 M A RS 1 9 H 3 0 AN M U S É E D E S B E AU X- A R T S D E PAU TA R I F U N I Q U E 8 € / D U R É E 2 5 M I N CE–S– E N PA R T E N A R I AT AV E C L E M U S É E D E S B E AU X- A R T S Tutuguri Flora Détraz Performeuse étonnante, corps vocal Tantôt l’audible correspond au visible, polymorphe, Flora Détraz présente, en tantôt au contraire, ils se télescopent, écho à sa pièce de groupe Muyte Maker, se décalent, produisent des assemblages le solo Tutuguri au titre inspiré par un inattendus et déroutants. L’aisance vocale poème d’Antonin Artaud. Dans un jeu de et physique de la performeuse, l’étrangeté distanciation et de dissociation du geste de sa polyphonie déroutante l’apparentent et de la voix , la danseuse laisse sourdre à une pythie sans oracle, prise dans la tout un éventail de sons, du borborygme boucle d’une course insensée. Le corps sépulcral aux sonorités cristallines d’une de Flora Détraz est un réceptacle, un refuge soprano, en passant par des chuchotis, accueillant quantité d’êtres, d’identités et des grognements d’animaux ou le babil d’histoires . Sa silhouette gracieuse de jeune d’un bébé. fille-oiseau à la volubilité chantante abrite une créature étrange capable d’engloutir La posture anodine et détachée de des mondes. l’interprète, comme absentée d’elle- même, rend d’autant plus intriguantes De et ave c Fl ora Détraz / Lu m i ère s Ar t h u r G ueyda n les modulations inouïes de cette voix qui ( re p ri se de ré g i e Edua rdo Ab da l a) / C ol l a b orati on semble venir de nulle part et résonne a r t i sti q ue An a ïs Du ma i n e pourtant avec une telle clarté. La simplicité de cette présence contraste avec la virtuosité de la performance qui mêle bruitage, ventriloquie, chant et discours. Les sonorités glissent et se heurtent à la gestuelle. 40 41
danse RÉ JEUDI 19 MARS 20H30 WORKSHOP DANSE SON AN N AC H T H É ÂT R E S A R A G O S S E MARDI 17 MARS TA R I F C / D U R É E 4 5 M I N T H É ÂT R E S A R A G O S S E CE–S– Beloved Shadows Nach Après son intense et sensuel autoportrait La chorégraphe se défait des contraintes dansé Cellule, présenté lors de l’édition et des concepts, se laisse traverser 2019 de Résonance(s) dédiée aux cultures par les formes qui habitent son corps urbaines, la danseuse et chorégraphe Nach de krumpeuse baigné d’images et explore de nouvelles énergies puisées dans d’impressions : la vieille femme d’Okinawa, la culture japonaise lors d’un séjour de six le boxeur... Des sensations, des marches, mois à la Villa Kujoyama à Kyoto. Électron des énergies qui lui reviennent comme les libre du krump, formée à l’épreuve de accents d’une langue longtemps entendue. la rue et des battles, Nach s’aventure au Nach convoque sur le plateau ses propres gré de ses intuitions et de son instinct dans personnages, ses propres mythes . Elle une recherche du geste qui transcende compose avec l’épuisement physique, les codes et les cultures. la répétition des mouvements, la fièvre et la folie, la déformation, l’instinct, la Dans ce nouvel opus, Beloved Shadows, violence et l’animalité comme territoire elle confronte la tension musculaire, le de danse commun permettant le croisement lâcher-prise, la haute-énergie et la jouissance de cultures si différentes. du krump au contrôle, à l’intériorité, aux corps fantomatiques rencontrés dans l’œuvre Création 2019 d’Hijikata Tatsumi, maître de la danse butô . N a c h Va n Da nce Com pa ny / Ch oré g ra ph ie et i nterprétation Nac h / Musique orig i na le Kok i N a ka no / Lu m iè re (en cou rs) / Costu me (en cou rs) / Ré g isseu r g é né ra l Vi ncent Hopp e / Ad m i n istration - P ro d uc tion - Dif f usion MANAKI N – L a u ren Boyer & Lesl ie Perri n 42 43
RÉ danse SON MARDI 24 MARS 20H30 S TAG E DA N S E AN VOLMIR CORDEIRO T H É ÂT R E S A R AG O S S E SAMEDI 21 MARS TA R I F B / D U R É E 1 H 0 0 T H É ÂT R E S A R A G O S S E CE–S– Trottoir Volmir Cordeiro Passé par le CNDC d’Angers après La pièce de Volmir Cordeiro tire son plusieurs expériences marquantes au Brésil, principe libérateur de la circulation d’une notamment aux côtés de la chorégraphe joie festive entre les six interprètes – Lia Rodrigues, Volmir Cordeiro est danseurs, chanteurs, musiciens. Le Trottoir remarqué pour ses trois solos, Ciel (2012) sur lequel ils déambulent définit un et Inês (2014) présentés dans le cadre paysage singulier où les corps s’exposent de Résonance(s) 2018 et Rue (2015), qui avec générosité dans un débordement traitent des corps marginaux et de leur place de couleurs. Volmir Cordeiro trouve dans dans l’espace urbain . Artiste associé au l’expérience du désordre une impulsion Centre National de la Danse à Pantin depuis créatrice jubilatoire autant qu’un processus 2017, il poursuit son exploration de la rue de guérison : une manière exaltante de avec Trottoir. casser les impasses de la raison et de maîtriser la folie qui nous menace. En écho aux danses de possession du Niger, filmées par Jean Rouch dans les années 1950, Création 2019 le jeune chorégraphe transfère l’énergie de la fête dans une danse de métamorphose . C horé g ra p h i e Vol m i r C orde i ro / Inte rp rétati on Le trottoir est le lieu de la marche, de la Vol m i r C orde i ro, Ma r ti n G i l , Isa b e l a Sa nta n a, Ma rce l a Sa nta n de r C or va l á n , An n e Sa n o go, Was h i n gton célébration, de la divagation. C’est aussi le T i m b ó / Lu m i ère Ab i ga i l Fowl e r / De si g n son ore lieu de l’altérité où les identités s’échangent, Arn a ud de l a C e l l e / C ost u me s Vi n ca Al on so et Vol m i r où la marginalité s’affiche. Cortège de C orde i ro / P ro duc ti on Don n a Vol ca n / Ad m i n i strat i on , p ro duc t i on , d i f f usi on m a n a k i n L a u re n Boye r & Le s l i e prostituées, boys travailleurs, balade, Pe rri n / Re me rci e me nt s Léa Lou rm i ère transe sont autant de possibles, autant de « masques » permettant d’échapper à la rigidité du béton. 44 45
danse RÉ L U N D I 0 6 AV R I L 2 0 H 3 0 SON AN T H É ÂT R E S A R A G O S S E TA R I F B / D U R É E T O TA L E 1 H 1 0 CE–S– étrangler le temps boléro 2 Boris Charmatz Emmanuelle Huynh Odile Duboc Boris Charmatz, directeur du Musée de « Dans le deuxième boléro, la danse de la Danse – Centre chorégraphique national Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh de Rennes jusqu’en 2018, et Emmanuelle oppose une résistance puissante à Huynh, qui a formé nombre de danseurs l’expansion musicale progressive. Ce duo, et de jeunes chorégraphes à la tête du concentré en un point de la scène, se laisse Centre national de danse contemporaine envelopper par la musique sans jamais être d’Angers (2004 à 2012), proposent une envahi. Il sculpte avec lenteur une matière soirée composée en hommage à Odile Duboc . commune qui tient de l’abandon et de la douceur, de l’attirance, du désir, de la fusion Tous deux interprètes de la pièce Trois et de l’arrachement. » Odile Duboc, 2000 Boléros (1996) à sa création, ils continuent de faire vivre cette œuvre majeure, sculptée ét ra n g ler le tem p s / DU R É E 50 M I N dans la masse des corps, tendue entre I nterprétation Boris Ch a rmatz, Em m a n uel le Huy n h / L i brem ent i nspi ré d e b olé ro 2 (ex tra it d u sp e c tac le verticalité et abandon charnel. En première Trois Bolé ros, conç u pa r O d i le Du b o c et Fra nç oise partie, les deux chorégraphes s’inspirent M ic h el, 19 9 6 ) / Disp ositif scé n ique et lu m iè res librement du duo boléro 2 pour livrer une Yves G o d i n / É ti rement d u Bolé ro d e Ravel, a r ra ng em ents O l iv ier Renouf autre partition issue de leurs mémoires qui prend appui sur la musique étirée de Maurice b o léro 2 / DU R É E 1 8 M I N Ravel . Épure, limpidité du trait mais aussi Choré g ra ph ie O d i le Du b o c / I nterprétation Boris Cha rm atz, Em m a n uel le Huy n h / Conception O d i le vertige de la matière, on retrouve ici toutes D u b o c , Fra nç oise Mic h el / Maté ria ux sonores les composantes de la danse d’Odile B olé ro d e Ma u rice Ravel (O rc h estre sy m ph on ique d e la Duboc dans un mouvement qui vise à en R A I d e Mi la n sous la d i re c tion d e S erg iu Cel i bid ac h e) élargir la perception. En deuxième partie, ils interprètent la version originale de la chorégraphie. 46 47
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