Face à l'épidémie, l'urgence sociale et démocratique - NPA33
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Bulletin électronique du NPA Gironde 25 mars 2020 Face à l’épidémie, l’urgence sociale et démocratique S elon les derniers chiffres officiels, le Covid-19 a fait 1 100 morts dans les hôpitaux dont 240 en 24h entre lundi et mar- di. Des chiffres qui malheureusement s’emballent, sans comp- sa valeur depuis février, soit quelque 10 000 milliards de dollars partis en fumée ! Le coronavirus révèle une crise sans précé- dent de ce monde capitaliste à bout de souffle, et partout, les ter les décès dans les Ehpad où l’épidémie gagne du terrain. La gouvernements à leur service se préparent à nous faire payer situation est dramatique dans le Grand Est qui enregistre 1/3 la facture. des décès et un effondrement du système de santé. Mais par- tout, le constat est le même : pénurie de masques ou de tests, Etat d’urgence... et attaques anti-sociales manque de lits, de personnel qui se retrouve épuisé et pour En France, le gouvernement vient de faire passer l’état d’ur- nombre d’entre eux déjà contaminés. Alors que les salariés des gence sanitaire pour 2 mois, sur le modèle de l’état d’urgence urgences réclament des moyens de 1955, en pleine guerre d’Algé- depuis des mois, face à un pou- rie, et activé après les attentats voir qui n’a lâché que des miet- de 2015. Incapable d’anticiper la tes, ces services se retrouvent gravité de la pandémie, la niant complètement asphyxiés avec même au point de maintenir le l’épidémie. 1er tour des élections municipa- La situation s’aggrave partout, les, le gouvernement navigue à tant au niveau sanitaire qu’éco- vue. Après avoir retardé la mise nomique. D’après l’OMS, le bilan en place du confinement, rendu de cette pandémie atteindrait indispensable par le manque cri- 18 000 morts dans 175 pays. tique de moyens dans les hôpi- Aujourd’hui, plus de 2,6 milliards taux, il déploie maintenant son d’habitants se retrouvent confi- zèle dans les mesures policières nés, soit plus d’un tiers de la po- et répressives. pulation mondiale. L’économie Après les amendes de 135 euros, mondiale est menacée par les celles-ci passeront à 1500 euros conséquences du krach financier. en cas de récidive dans les Partout, les Etats injectent des ca- 15 jours, pouvant aller même pitaux à fonds perdus, craignant jusqu’à 3700 euros d’amende l’explosion des bulles financières et six mois de prison ! Ce week- qui n’ont cessé de grossir. Lundi, end, les premières garde-à-vue le Dow Jones avait perdu 37 % de pour « non confinement » sont https://twitter.com/AllanBARTE Sommaire 1-2 Edito - Face à l’épidémie, l’état d’urgence sociale et démocratique 3 Dans la santé - Le CHU de Bordeaux, 1er CHU de France, fait appel aux dons pour acheter des respirateurs ! GFT Blanquefort - Débrayage pour le retrait 4 Dans l’éducation - « Continuité pédagogique » : grande mascarade et menaces à venir Dans l’éducation - Blanquer : incompétence et improvisation. Danger pour tout le monde ! 5 Leur société - Coronavirus. Face à l’incurie des pouvoirs publics, inquiétude dans une banlieue populaire 6 Dans l’aéronautique - Chez Safran « L’économie ne doit pas s’arrêter » Courrier des lecteurs - Grande distribution aberrante 7 La Poste - Le coronavirus transforme les postiers en héros du quotidien A lire - Face au virus... quelques lectures utiles ! 1 - Anticapitalistes ! Bulletin électronique - 25 mars 2020
Edito tombées, faisant écho à la démagogie réactionnaire de maires attachement au « dialogue social », rapidement dénoncée par prononçant le couvre-feu sur leur commune, en visant surtout des structures syndicales. les quartiers populaires où le confinement est bien plus inviva- ble que dans les quartiers riches avec piscines et jardins ! Contre l’incurie du pouvoir, nos exigences ! Sans compter que ce confinement indispensable pour faire bar- Aujourd’hui, l’incurie criminelle des classes dominantes et de rage à l’épidémie est à géométrie variable quand il s’agit des leur personnel politique éclate au grand jour. Dans la santé, intérêts du patronat et des actionnai- beaucoup dénoncent la pénurie de res. Aucune condamnation n’est pré- masques, de gel, de tests… dénon- vue contre les employeurs qui conti- cent ces gouvernements successifs nuent à faire travailler les salariés sur qui ont fermé 100 000 lits d’hospi- des activités non indispensables… si talisation en 20 ans. Des chercheurs ce n’est à augmenter leurs profits ! dénoncent l’abandon des program- Aucune amende non plus si ceux-ci mes de recherche suite aux épidé- travaillent sans masques, ni gel hy- mies précédentes de coronavirus, droalcoolique ! Il a fallu des menaces pas assez rentables pour ces multi- de grève, des débrayages, des droits nationales de la santé qui engran- de retraits massifs pour contraindre gent des milliards ! des entreprises à fermer leurs por- Plus que jamais, la socialisation de la tes, comme dans l’automobile ou à santé, de la recherche est à l’ordre Michelin. du jour. Elles ne peuvent dépendre Tous ces politiciens qui accusent la du bon vouloir des actionnaires ! Il population d’être « indisciplinée » faut des moyens d’urgence pour la parlent d’une même voix avec le pa- santé, à l’inverse de la politique de tron du Medef, De Bézieux, quand Macron et Le Maire qui prévoient il dit : « on a besoin des héros quo- pour les entreprises une garantie tidiens de l’entreprise pour aller de 300 milliards de prêts bancaires produire » ! Dans sa loi d’urgence, (+ 1000 milliards par l’Europe), 45 le gouvernement a même prévu le milliards d’aides, dont le report du contournement du droit du travail sur les 35h, les congés, les paiement des cotisations sociales, la RTT… « Que les salariés prennent leurs congés payés pendant prise en charge intégrale du chômage partiel… et seulement 2 le confinement » a même lancé Darmanin… Le ton est donné. milliards pour l’Assurance maladie pour l’achat de masques et le Pénicaud vient de lever la limite de 48h par semaine, elle est paiement des arrêts maladie ! désormais de 60 heures ! Et le temps de repos obligatoire entre Le monde du travail doit formuler ses propres réponses, face à deux journées passe de 11 à 9h... cette crise qui révèle la faillite du capitalisme. Cela signifie des Macron et ce gouvernement préparent « l’après », cherchant à mesures démocratiques imposées par en bas, des réquisitions présenter la facture aux classes populaires et aux travailleurs, par d’entreprises au service de la lutte contre l’épidémie, l’expro- des mesures policières, mais aussi par la pression de « l’union priation des trusts pharmaceutiques et du matériel médical, nationale » ou du « dialogue social », reprise par cette gauche l’interdiction des licenciements, la fermeture de la bourse et la politique et syndicale si respectueuse des institutions. Ainsi, mise en place d’un monopole public bancaire… jeudi dernier, l’ensemble des députés, LFI et PCF compris, ont Face à la logique du profit et de la concurrence, incapable de adopté à l’unanimité la loi des finances rectificative prévoyant faire face au virus malgré les progrès de la connaissance et de la le plan d’aide au patronat de 45 milliards d’euros. Vendredi, les technologie, incapable d’éviter le krach et la récession, l’heure 5 confédérations syndicales signaient avec le Medef et deux est à mettre l’ensemble des richesses au service de la collecti- autres organisations patronales une déclaration assurant de leur vité, sous son contrôle. Mardi 24 mars Confinement oblige, les publications papier du NPA33 passent en numérique. Cette lettre électronique paraîtra de façon pour le moment hebdomadaire. N’hésitez pas à la diffuser autour de vous, à y abonner des amis directement sur npa33.org et à y contribuer. Pour cela envoyez vos articles, témoignages, réactions à anticapitalistes@npa33.org A très bientôt pour construire un autre monde ! 2 - Anticapitalistes ! Bulletin électronique - 25 mars 2020
Nos vies, pas leurs profits Dans la santé Le CHU de Bordeaux, 1er CHU de France, fait appel aux dons pour acheter des respirateurs ! S ur plusieurs si- tes de presse, ce week-end, on appre- nait la mise en place d’une « cagnotte en soutien au CHU de Bordeaux pour ré- colter des fonds afin de pouvoir financer tous les besoins ma- tériels nécessaires à l’hôpital pour lutter contre le Covid-19 ». Une cagnotte inti- tulée « tous ensem- ble contre le virus » et présentée par France Bleue com- me « à l’initiative de bénévoles proches manif à Bordeaux en décembre 2019 du CHU »… sauf qu’en bas de l’article un nom apparait, qui n’est autre que celui mais vue, 1200 médecins professeurs de France, 7ème puissance mondiale et 3ème du DRH du CHU. services hospitaliers démissionnaient de pays exportateur d’armes, à l’heure où Ce mardi soir, sur son compte twitter, leurs responsabilités administratives ! le gouvernement arrose de centaines de le service mécénat du CHU annonce Et cela dans l’indifférence générale des milliards le grand patronat et les ban- que ce sont 2 respirateurs qui viennent directions d’hôpitaux, de l’ARS, du gou- ques ! d’être payés grâce à la cagnotte ! vernement qui, au contraire, envoyait sa Partout à l’hôpital et au-delà, la révolte police contre les manifestants. est profonde. Et le personnel compte, Dans les services, cette « initiative » révolte nombre de soignants qui, de- Et aujourd’hui, les mêmes glorifient les non pas les pièces jaunes, mais les coups puis des mois, des années, se battent soignants et utilisent leur dévouement qu’il nous faudra rendre ! pour exiger du matériel, du personnel, pour faire l’aumône pour acheter des Isabelle Ufferte l’ouverture de lits dans les services d’ur- respirateurs, dans le premier CHU de gence, de réanimation, et font face à un profond mépris ! Et ce qui révolte dou- blement, c’est que la direction puisse GFT Blanquefort faire croire que cette initiative est celle des soignants. Non, les infirmières, les aides-soignantes, les agents de service Débrayage pour le retrait E ou les médecins ne demandent pas n ce mardi 17 mars, pour l’équipe du après le vote, et ça a débouché sur l’uti- l’aumône, mais des moyens pour l’hô- matin, une seule question se posait : lisation des RTT dans un premier temps pital ! que va décider la direction face à notre (et de mettre en place le chômage par- Les lits de réanimation et le matériel, inquiétude légitime sur le coronavirus ? tiel) au lieu de faire valoir son droit de respirateurs et autres, manquent cruel- Pour la direction, un seul son de cloche : retrait individuellement. Il en est res- lement, personnels et médecins font continuité du travail, point barre. sorti la fin de l’activité à partir de midi. face à l’épidémie avec des moyens déri- Les salariés intérimaires voulant tra- Aux alentours de 9h15, on s’est regrou- soires, sans les protections nécessaires… vailler pouvaient se rapprocher de la pé, à plus de 180, en dehors de l’usine mais cette situation n’est pas due à un hiérarchie pour constituer des petits pour montrer notre inquiétude face à la accident. Le virus n’a fait que précipiter groupes de travail afin de préparer une continuité de l’activité. Un vote a eu lieu le drame. reprise de l’activité sous de nouvelles à la majorité des salariés CDI et intéri- En 20 ans, 100 000 lits ont été fermés maires pour arrêter l’activité le plus tôt conditions de travail quand la période dans les hôpitaux en France. possible ! Une première à GFT ! serait propice. Depuis un an, les personnels hospitaliers, Les délégués de FO et de la CGT ont pris Correspondant urgences en tête, se battent pour tenter l’initiative de discuter avec la direction d’éviter le pire. Il y a un mois, chose ja- 3 - Anticapitalistes ! Bulletin électronique - 25 mars 2020
Nos vies, pas leurs profits Dans l’éducation « Continuité pédagogique » : grande mascarade et menaces à venir B lanquer vient d’annoncer que les établissements scolaires réouvriront le 4 mai, quelques élèves ont accès à des ersatz de cours. Combien d’élèves réellement ? En en ou de soutien font flores pour ceux qui en ont les moyens ! Cette situation ne fera qu’ac- La « continuité pédagogique » de Blanquer est une faribole, du bluff pour faire croire que en essayant de se donner laissant combien sur le côté ? croître les inégalités. le ministère assure. Il nous l’image de celui qui maîtrise Exclus parce que non ou mal Nous sommes de plus en plus faut le dénoncer dès à présent la situation. On se rappelle connectés, nombreux à la mai- nombreux à résister à ce jeu sans quoi une autre menace que la veille de la fermeture son, ou parfois tout seuls, sans de dupe : on limite notre té- nous attend : celle de la pro- totale, il annonçait qu’il n’en l’accompagnement nécessaire létravail à des exercices de ré- gression de l’enseignement à était pas question… Avec le pour faire face aux difficultés vision, des échanges avec les distance à bas coût qui per- même aplomb, il a lancé la des apprentissages. Dans ce élèves, une ouverture cultu- mettra d’économiser plus tard « continuité pédagogique »… contexte, de multiples offici- relle… tout en sachant que sur le dos de l’éducation. On le prétendu engagement du nes privées d’enseignement c’est pour une minorité. entend déjà le discours : « bra- ministère que les enseignants vo, vous avez réussi s’occuperaient à distance de en temps de crise… tous les élèves. vous allez continuer Dans nos établissements, les en temps normal. directions ont sonné la mobi- ». Ou pourquoi lisation générale… Comment pas pendant les faire ? Sans formation, avec des vacances d’été, ce outils du ministère inadaptés qui sera permis par ou inopérants… Débrouillez- l’annualisation du vous. Et pour les maternelles ? temps de travail des Faites au mieux… envoyez enseignants ? Pas des exercices aux parents ! question de brader Et les élèves non-connectés ? l’enseignement des Ils recevront les cours par la jeunes et nos condi- Poste… Deux jours plus tard, tions de travail ! il n’en était plus question… François Minvielle impossible... Mais alors ? Té- léphonez-leur à chacun, faites cours quand même, avancez Blanquer : incompétence et improvi- les programmes, évaluez… Et surtout, remplissez les cahiers sation. Danger pour tout le monde ! L de texte électroniques, que la a DGESCO (direction générale de l’enseigne- toyage des poignées de porte et des surfaces hiérarchie puisse contrôler à ment scolaire) vient d’annoncer de nouvel- de travail, éternuements dans la manche… ». distance que vous bossez. les directives adressées aux écoles : l’élargis- Comment respecter cela quand les enseignant- Beaucoup de collègues veu- sement de l’accueil des enfants de nouveaux es n’ont pas de masques, pour la plupart pas lent faire au mieux et refont personnels « affectés aux missions d’aide so- de matériel pour faire respecter des mesures leurs cours, les mettent en ciale à l’enfance », recouvrant les assistant-es d’hygiène qui ne peuvent de toute façon être ligne, font des visio-conféren- de service social, techniciens d’intervention so- appliquées ? Faire laver les mains aux enfants ces, corrigent des copies par ciale et familiale (TISF), médecins, infirmières, de maternelle trois fois par heure ? Les mainte- mail… Mais quel est le sens puéricultrices, sages-femmes et psychologues. nir éloignés de leur maîtresse de plus d’un mè- de cette fuite en avant dictée Les enfants des personnels de soignants, ac- tre tout en assurant leur soin, bobos à soigner, par l’administration ? Nous cueillis dans les écoles depuis leur fermeture matériel à distribuer, couchage, etc ? seuls, travailleurs de l’éduca- représentent un effectif très réduit, qui va donc L’accueil des enfants de soignants est une né- tion, en discutant et décidant être augmenté dans les jours qui viennent, y cessité et de nombreux collègues se portent démocratiquement, pourrions compris le week-end, en mobilisant entre autre volontaires. Mais les conditions d’accueil sont mettre en place des mesures les AESH « bénévolement ». Les enseignants inacceptables, tant pour la protection des per- adaptées pour garder un lien volontaires se relaient à deux par jour ou un sonnels enseignants que des soignants eux- avec les enfants, en fonction par demi-journée dans des conditions dont le mêmes. Comme pour la soi-disant « continuité de leur autonomie, continuer ministère n’a que faire. Les consignes données pédagogique », les personnels doivent se dé- à leur proposer des activités… relèvent d’une vaste plaisanterie : « maximum brouiller seuls, inventer, trouver eux-mêmes sans pour autant laisser croire de 8 enfants par classe en maintenant les ges- des solutions. Des solutions à élaborer collecti- à une quelconque « continuité tes barrières, distance à 1m, lavage de mains vement, entre intervenant-es concerné-es… pédagogique ». Au lieu de cela, 3 fois dans l’heure, y compris les élèves, net- Christine Héraud 4 - Anticapitalistes ! Bulletin électronique - 25 mars 2020
Leur société Coronavirus Face à l’incurie des pouvoirs publics, inquiétude dans une banlieue populaire À Formanoir, résidence populaire à quelques centaines de mètres du centre de Pessac, nous sommes 5000 résidents, dans 8 tours de 18 étages et 8 bâtiments de 3 étages. Notre Cité fait tâche à Pessac, banlieue en plei- ne « gentrification » accélérée ! « Trop de pau- vres ! ». Fortement touchée par le chômage, avec une importante population d’origine immigrée, no- tre cité est considérée comme une verrue par M. Raynal, le maire de droite qui rêve d’un 2ème mandat. Il nous menace d’un plan de démolition de trois tours, une quatrième devant être réhabi- litée et mise à la disposition d’entreprises. Depuis plusieurs années, notre Amicale des Loca- taires (CNL) se bat contre ces démolitions annon- cées et exige, malgré la surdité du Maire, une ré- habilitation et mise aux normes modernes toute la résidence. Ce qui nous révolte, c’est que le bailleur, prétextant son droit de Ce sont 500 logements sociaux à loyer abordable que le maire et retrait à cause du virus, n’assure plus qu’un entretien à minima le bailleur -Domofrance- veulent faire disparaître. 500 familles à alors que les services de ramassage des déchets réduisent leurs expulser pour les reloger on ne sait où. Peut-être à Pessac, mais passages. La saleté s’accumule, des déchets s’entassent sur les à quel loyer ? Cela s’ajoute aux ventes des logements des petits espaces verts. bâtiments au privé. Dès que l’un de ces logements se libère de Comme pris au piège, dans nos appartements, nous n’abordons son locataire, le bailleur le vend. 180 sont déjà vendus. les ascenseurs souillés qu’avec crainte, n’ayant ni gants, ni mas- Cela alors que 2000 demandes de logements sociaux sur Pessac ques. D’autant plus qu’un seul ascenseur fonctionne par immeu- sont insatisfaites. ble pour 110 familles (le 2ème étant hors service pour plusieurs mois) et pas question d’emprunter les escaliers de secours (pour Depuis bien des années, Domofrance, avec la complicité de la ceux qui le pourraient) : ce sont de vrais pourrissoirs, rouillés, Mairie, celle de gauche hier, celle de droite aujourd’hui, a quasi murs souillés, jamais nettoyés ni repeints. abandonné un véritable entretien des lieux : rien n’a jamais été fait depuis les années 70, pour mettre aux normes phoniques, Nous avons invité deux journalistes de Sud-Ouest à venir consta- d’isolation ou d’hygiène. Les escaliers, les ascenseurs, les parties ter sur place. communes sont nettoyés à minima, jamais désinfectés, malgré Un article est paru avec photos montrant un ascenseur souillé, la bonne volonté des salariés de Domofrance. Pas étonnant que un tas d’ordure sur une pelouse. Dommage que le journaliste salmonellose, cafards et autres punaises de lit soient fréquents. n’ait pas joint la photo de l’escalier pourri ! Dans ces conditions, la menace du coronavirus, le confinement Sans mettre en rien en cause le travail des salariés de Do- inquiètent fortement les habitants et les membres de notre mofrance, nous exigeons qu’ils soient munis de tout le maté- Amicale. riel de protection nécessaire pour que l’entretien soit repris et assuré convenablement. Que le ramassage des ordures soit assuré au mieux. Nous exigeons -ce qui n’a jamais été fait- une véritable désinfection de toutes les parties communes avec le matériel nécessaire. Sinon, nous le craignons fort, notre cité risque de de- venir un lieu de contagion des plus dangereux dans les jours à venir. Les milliards que gouvernements et patrons sont en train de jeter dans la finance pour tenter d’enrayer la crise économique doivent servir pour la population, pour la lutte contre le virus. Et, cela, en priorité dans les quartiers populaires, les plus exposés. Gérard Barthélémy 5 - Anticapitalistes ! Bulletin électronique - 25 mars 2020
Nos vies, pas leurs profits Dans l’aéronautique Chez Safran « L’économie ne doit pas s’arrêter » N otre patron a retenu l’essentiel des discours du gouvernement : « l’éco- nomie ne doit pas s’arrêter ». Et ce sont un DGI, fait le tour de l’usine pour appe- ler à la grève pour que la boite ferme. Sur Dassault Mérignac, déjà, pas mal de ca- d’aujourd’hui, on nous apprend que deux salariés reprendraient aux IEV à Air- bus Blagnac (essai en vol, activité super les patrons des gros groupes les plus fé- marades de la CGT étaient absents pour essentielle...). On nous apprend que la roces pour nous obliger à travailler alors garde d’enfants, c’était plus compliqué décontamination n’aura pas lieu. La mé- que le gouvernement hypocrite appelle pour le rapport de forces. decine du travail couvre et accepte la dé- le reste de la population à se responsa- Nos patrons de Safran ont finalement rogation aux exigences Safran. Leur argu- biliser. fermé toutes les boites du groupe, sous mentation : 72h sans personne dans les La morale, les amendes pour les uns ! Et notre pression... pour trois jours et ce, locaux d’après les experts scientifiques la liberté de faire travailler sur des activi- dès le mercredi matin. Tous les collègues nationaux, il n’y a pas de risque. Possible, tés non essentielles face à la crise pour les travaillant pour les clients sont restés à la mais, on ne leur fait pas confiance. gros boss ! maison : Dassault, Airbus, Airbus Helicop- Donc, tout se déroule ainsi, il y a des Ce sentiment est partagé par beaucoup ter ont fermé les mêmes jours, Sabena a exigences mais comme notre direction de salariés qui sont en contact par what- décidé de fermer quinze jours comme Air n’exige rien du client, ils dérogent. sapp. France, Arianegroup n’a fermé qu’à 13h le Alors pourquoi ont-ils besoin des dé- mercredi, DFS a continué ses activités. légués en CSE s’ils ont réponse à tout ? Nous, syndicats et salariés, avons dû ba- tailler différemment pour que l’établisse- Des CSE extraordinaires ont lieu par Pour faire croire encore une fois au dia- ment ISE de Safran Electrical and Power conférence téléphonique tous les jours. logue social et pour qu’on donne en tant (SEP ex-Labinal) ferme mardi 17 mars. Safran a pondu des « mesures sanitaires que délégués, notre aval afin que des col- Beaucoup de questions posées durant pour reprise d’activité partielle », à faire lègues reprennent. cette journée : a-t-on le droit d’exercer respecter dont voici quelques unes : dé- La CGT pour SEP a adressé un courrier au notre droit de retrait ? Est-ce que nous contaminer, désinfecter, porter des mas- DRH : y est demandé une validation écrite délégués, on pose un Danger Grave et ques dont la médecine du travail nous du directeur et de la médecine du travail Imminent ? On n’a pas beaucoup produit dit bien de comment nous en passer, du s’ils exigent de nous d’aller travailler ; et pour le coup ! gel hydroalcoolique, nettoyage du poste bien, ils ne veulent pas signer ! Pas éton- Des collègues travaillant sur Dassault Arg- avant et après prise du poste, respecter la nant. genteuil ont exercé leur droit de retrait distance d’1 mètre... pas forcément pos- D’autres établissements de SEP comme des espaces confinés. Les copains de la sible dans un cockpit ! Réault et Vichy ont repris. Les collègues CGT Dassault de ce site, à 4, ont déposé Bref, au dernier CSE extraordinaire sont furax, mais tous attentistes d’une réaction commune qui ne vient pas pour l’instant, du fait qu’on soit complètement Courrier des lecteurs éclatés et livrés à nous-mêmes, même s’il y a des syndicats et whatsapp. Grande distribution aberrante La situation actuelle des salariés de SEP J eudi dernier, en revenant de Pessac Bersol, je fus étonné de voir le Jardiland de Villenave d’Ornon ouvert. est celle-ci : les trois jours de la semaine dernière sont payées à 100% ; pour cette De retour chez moi, j’appelle ma pépiniériste se situant à Sainte Eulalie pour lui semaine, certains sont en chômage par- demander s’il était ouvert. Elle m’a répondu qu’il avait le droit de travailler à l’in- tiel payés à 70% du brut pour les non ca- térieur mais pas de vendre, et que le Bati Jardi Leclerc situé à 800 mètres de leur dres, 100% pour les cadres, d’autres sont établissement était ouvert : une aberration. en télétravail (jusqu’à quand, car sans La pépinière de Loume, pour ne pas la citer, est une petite entreprise familiale interlocuteurs dans nos activités, c’est depuis 3 générations qui fait de très bons produits. C’est eux-mêmes qui font leurs plus compliqué), d’autres en garde d’en- semis (tomates, courgettes, melons, fraisiers, géraniums, etc.) pour les vendre par fants payés par la CPAM, d’autres en arrêt la suite, bref, que du local ; ils ont l’amour de leur travail et que du bon produit qui pour suspicion de covid, d’autres en qua- ne pousse pas à la va-vite dans des serres industrielles bourrées d’engrais. rantaine. La direction « propose » aussi, pour ceux qui « veulent » de poser des Alors, pourquoi Leclerc peut vendre les mêmes produits que cette petite entre- congés ou RTT plutôt que d’être en chô- prise et cette même petite pépinière doit rester fermée à la vente ??? mage partiel. La gendarmerie lui a répondu que Leclerc, c’était du multi service et Jardiland, Macron a raison, c’est la guerre, mais pas parce qu’il vendait de la nourriture pour animaux. contre le virus. C’est la guerre, la lutte de Et la petite entreprise ne vend pas de la future nourriture plus saine que les gran- classe exacerbée par la soi-disant lutte des surfaces ? contre le virus. Une illustration que ce n’est pas l’intérêt alimentaire, ni le travail de toutes petites La note qu’on aura à leur faire payer s’al- entreprises qui compte mais les gros profits. longe et sera bien salée. Un camarade Gilet jaune Sandrine Alarcon 6 - Anticapitalistes ! Bulletin électronique - 25 mars 2020
Nos vies, pas leurs profits La Poste Le coronavirus transforme les postiers en héros du quotidien L e lundi 16 en allant au travail, après les premières annon- ces de confinement du gouvernement, l’inquiétude des postiers était réelle. Accompagnés par la CGT et SUD, dans de Ensuite, localement et nationalement, les directions de La Poste ont mis la pression contre le droit de retrait en annon- çant qu’il ne serait pas reconnu ce qui fait craindre des pertes nombreux bureaux, au centre de tri industriel (PIC), les droits sèches sur la paye. de retraits collectifs se sont multipliés en Gironde mais aussi Aujourd’hui la situation est confuse. A la PIC par exemple, quel- nationalement. Comme dans de nombreuses entreprises, à ques nouvelles mesures ont vu jour en même temps qu’une for- part l’application des gestes barrières, rien de particulier n’était te baisse du travail. De nombreux collègues cherchent à avoir prévu. Mais la direction nationale et les directions locales, dans un arrêt de travail le plus long possible, sans compter celles et la ligne du MEDEF et de Le Maire, ont engagé une contre-of- ceux qui ont de jeunes enfants qui sont à l’arrêt. Pour les quel- fensive. Tout d’abord les postiers, habituellement un « coût du ques qui restent, c’est la boule au ventre qu’on va au travail. La travail » pour l’entreprise, sont devenus dans le discours de la pression et les menaces contre le droit de retrait ont pour le direction de véritables héros du service public, indispensables moment freiné les droits de retrait collectifs. La multiplication à la nation. Les postiers savent pourtant bien qu’au moins 90% des cas à La Poste et de manière générale l’aggravation de l’épi- du trafic est constitué de pubs ou de courrier administratif ab- démie font néanmoins perdurer la colère face à l’injustice et solument pas essentiels. Parmi les salariés on entend de plus au sentiment des postiers d’être inutilement exposés au risque en plus réclamer que le travail postal se concentre uniquement de contagion et d’être des propagateurs de la maladie. sur le travail utile à la population mais aussi que la logistique Correspondant de La Poste soit mise au service des besoins sanitaires pour la livraison de masques et de gels à la population par exemple. A voir, à lire, à écouter Face au virus... quelques lectures utiles ! E n ces temps de confinement, il peut sembler difficile de s’y retrouver dans la déferlante d’infos qui parfois servent sur- tout à justifier l’incurie et la fuite en avant du gouvernement D’autres textes qui montrent à quel point l’épidémie révèle les conséquences catastrophiques des attaques sur le système de santé et discutent de la nécessité de construire nos propres ré- dans la gestion de la crise du coronavirus… ponses, collectives et solidaires… Donc voici quelques liens pour retrouver des informations utiles COVID-19 : la vague va s’abattre et « les personnels et ne pas laisser confiner notre critique de cette société ! soignants sont épuisés » avec à la fin une interview du pro- Covid-19, Chronique d’une émergence annoncée. Le fesseur André Grimaldi, de la Pitié-Salpêtrière, en réaction au texte d’une conférence faite le 16 mars au Collège de France, discours de Macron sur le système hospitalier du12 mars 2020 par le professeur Sansonetti, chercheur en épidémiologie, qui alencontre.org/europe/france/france-covid-19-la-vague- expose assez simplement les connaissances scientifiques sur le va-sabattre-et-les-personnels-soignants-sont-epuises.html coronavirus et l’épidémie. COVID-19. Pour une socialisation de l’appareil https://laviedesidees.fr/Covid-19-chronique-d- sanitaire de Alain Bihr (18 mars) une-emergence-annoncee.html https://alencontre.org/europe/france/covid-19- Deux textes qui discutent des causes plus profondes de l’origine pour-une-socialisation-de-lappareil-sanitaire.html de l’épidémie en lien avec les ravages que provoquent la mon- dialisation capitaliste et la crise structurelle du capitalisme : Face à la pandémie, retournons la stratégie du choc en déferlante de solidarité. L’appel de médecins, soignants Capitalovirus de Jean-Marie Harribey, 16 mars 2020, et personnalités rendus public le 21 mars https://blogs.alternatives-economiques.fr/ https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/ harribey/2020/03/16/capitalovirus blog/210320/face-la-pandemie-retournons- Agrobusiness et épidémie. D’où vient le coronavi- la-strategie-du-choc-en-deferlante-de-solidarite rus ? Entretien fait le 13 mars avec le biologiste Rob Wallace, qui étudie depuis des années la responsabilité de l’agriculture Bonne lecture confinée et, à écouter, capitaliste dans l’émergence de nouvelles infections La chanson du confinement de la Compagnie Jolie Môme https://acta.zone/agrobusiness-epidemie-dou-vient- https://cie-joliemome.org/wp-content/uploads/OnEstLa-V3_01.mp3 le-coronavirus-entretien-avec-rob-wallace/ Pour nous contacter, contribuer à ce bulletin : anticapitalistes@npa33.org - 07 83 64 43 49 www.npa33.org 7 - Anticapitalistes ! Bulletin électronique - 25 mars 2020
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