LA COMMUNION - Cinéma Utopia

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LA COMMUNION - Cinéma Utopia
a    garanti sans 3D
                                                                           Ciném

MANUTENTION : Cour Maria Casarès / REPUBLIQUE : 5, rue Figuière 84000 AVIGNON / Tél : 04 90 82 65 36 / www.cinemas-utopia.org

  LA COMMUNION

  (CORPUS CHRISTI)                                 suivie chez nous, reste extraordinaire-      brée au xviiie siècle par les envahisseurs
                                                   ment populaire en Pologne et donne           russes, allemands et autrichiens. Tout
  Jan KOMASA                                       lieu à des processions tellement colo-       un symbole, d’autant que sous l’occu-
  Pologne 2019 1h58 VOSTF                          rées qu’elles prennent des allures de        pation soviétique, les membres du par-
  avec Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel,           carnavals païens, attirant autant de         ti au pouvoir se retrouvaient bannis s’ils
  Aleksandra Konieczna, Tomasz Zietek…             spectateurs que de processionnaires.         prenaient part à ce genre de célébration.
  Scénario de Mateusz Pacewicz                     Festivités encore plus incontournables       Après trois Pater et deux Ave, on par-
                                                   que Noël chez nous, que l’on soit pra-       donnera donc aux traducteurs de ne pas
  Il y a dans le titre original de ce film polo-   tiquant ou simple dilettante. Certains       avoir su restituer dans d’autres idiomes
  nais emballant une part d’ironie joyeuse         vous diront même que cette Fête-Dieu a       ce titre clin d’œil chargé d’allusions à
  intraduisible en français. Littéralement         joué un rôle fondamental dans la protec-     l’Histoire d’une Nation et qui laisse pré-
  « Boże Ciało » signifie « la Fête-Dieu »,        tion de l’identité nationale de la Pologne   sager une dénonciation sociale tout
  une fête qui, si elle n’est plus tellement       quand cette dernière a été démem-            aussi cinglante que vivifiante.

     N°402 du 4 mars au 7 avril 2020 / Entrée : 7€ / le midi : 4,50€ / Abonnement : 50€ les dix places
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
LA COMMUNION                                                                                      ENSEIGNANTES,
                                                                                                  ENSEIGNANTS !
                                                                                                  Vous pouvez réserver des
                                                                                                séances scolaires en matinée
                                                                                                    (3,5 euros par élève)
                                                                                                     au 04 90 82 65 36.

                                                                                                     Sur cette gazette,
                                                                                                   nous vous proposons :

                                                                                                   Écoles maternelles :
                                                                                                    L’Équipe de secours,
                                                                                                 en route pour l’aventure !,
                                                                                                 Les Petits contes de la nuit

                                                                                                    Écoles primaires :
                                                                                                Bayala, la magie des dragons
                                                                                                    Bébert et l’omnibus,
                                                                                                   La Fameuse invasion
                                                                                                     des ours en Sicile

Pour se retrouver enlisé au fin fond d’une     Mais les voies du Seigneur sont décidé-
impasse, il suffit parfois de quelques         ment impénétrables et presque par ac-
mauvais virages. Combien en prit Daniel        cident, pour avoir joué les fanfarons au
et de quelle nature, pour se retrouver à       hasard d’une rencontre, Daniel va tout
vingt ans ainsi stigmatisé ? Là n’est pas      de même se retrouver à la tête d’une mi-
l’essentiel de l’histoire qui débute dans la   nuscule paroisse à l’esprit étriqué. Quel
lumière ascétique et bleutée d’un centre       drôle de curé il fait, planquant sous la                  Collèges :
de détention pour mineurs. Alors que ses       soutane ses tatouages et sa sourde vio-                   Petit Pays
compagnons de galère aux gros bras             lence ! Et ma foi, les villageois, d’abord
semblent incorrigibles, notre grand esco-      méfiants, vont se faire aux manières aty-                 De Gaulle
griffe, au beau regard d’un gris intense,      piques, aux grands effets de manche dé-
joue les enfants de chœur au sens litté-       gingandés de celui qui se prend désor-
ral du terme. Dès que sonne l’heure de         mais pour leur bon berger et leur sert des                Lycées :
la messe, le voilà qui s’empresse, mal-        sermons loin d’être préformatés…                        Elephant man
gré les quolibets, serviteur zélé de Dieu
et du père Tomasz, buvant chacune de           On ne racontera pas le clou de l’his-                   Adolescentes
ses paroles jusqu’à la lie, s’imprégnant       toire, fut-il celui d’une croix. Ce Corpus          Le Capital au xxie siècle
de ses moindres gestes. Un mysticisme          Christi (titre international du film) nous fe-
tellement fiévreux qu’il parait presque        ra passer intelligemment du fou rire aux                Les Misérables
suspect. Est-il le fruit d’une foi profonde    frissons. L’affaire a beau être déjantée,                Radioactive
ou une tentative de fuir la dure réalité       elle n’en est pas moins subtile et on fi-
d’un avenir bouché ? Toujours est-il que       nira par se demander si, après tout, ce
Daniel se raccrochera au rêve de deve-         mauvais garçon désordonné, en manque             Si vous avez des demandes
nir à son tour membre du clergé. Le voilà      de repères, en manque de tendresse,
prêt à rentrer dans les ordres, à renoncer     n’est pas plus inspiré que beaucoup de           particulières, n’hésitez pas
à Satan, à sa vie turbulente. Mais la sen-     prêtres ordonnés, malgré ses pratiques                à nous en parler !
tence du père Tomasz sera sans appel           peu catholiques.
: jamais aucun séminaire n’acceptera un        La mise en scène est somptueuse, jouant
élève avec un tel casier judiciaire ! Que ce   sur des couleurs glaçantes ou cha-
soit une véritable vocation ou une piètre      leureuses, au scalpel ou cotonneuses             Et si vous souhaitez recevoir
tentative d’échapper à sa condition, ce-       comme si l’on se balançait entre mi-                 à chaque gazette une
la n’en sera pas moins un véritable cou-       rage et réalité. Mais celui qui irradie, qui
peret qui tranchera la tête de l’espoir du     transperce véritablement l’écran, c’est le        sélection de films pour les
jeune homme. L’administration ne lui           jeune acteur principal, Bartosz Bielenia.           collèges et lycées, vous
laissera pas le choix, le collant dans un      De tous les plans, il restitue avec préci-
bus, destination une scierie au fin fond       sion cette humanité sauvage et perdue                pouvez nous écrire à :
du pays, pour qu’il devienne menuisier…        en quête d’un sens inaccessible.                 utopia.scolaire@gmail.com
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
La Bonne Épouse
Martin PROVOST
France 2019 1h49
avec Juliette Binoche, Yolande
Moreau, Noémie Lvovsky, Édouard
Baer, François Berléand, Lily Taïeb,
Anamaria Vartolomei…
Scénario de Martin Provost
et Séverine Werba

Féministe, Martin Provost ? De film en
aiguille, il défend en tout cas la cause
féminine avec panache et simplicité,
sans forfanterie ni emphase : Le Ventre
de Juliette, Séraphine, Où va la nuit,
Violette, Sage femme… il aura offert aux
plus grandes actrices françaises des
rôles magnifiques, de très beaux per-
sonnages à incarner. Il a l’art de magni-
fier les parcours singuliers et exaltants
des héroïnes de l’ombre, des égéries
inconnues, résistantes par besoin vis-
céral, vital. La Bonne épouse, film plus
choral (dans tous les sens du terme,
comme vous l'entendrez in fine) est de
la même trempe ! Il ne laisse aucune de
ses protagonistes à la traîne, même les
plus secondaires. C’est un véritable ré-
gal de voir l’excellente Juliette Binoche
se prêter au jeu de s’appeler « Paulette »
et de s’élancer sans retenue sur les che-
mins de cette comédie loufoque mijotée
aux petits oignons, à une époque où il
était mal vu que la femme portât culotte,
autrement dit pantalon.

Nous sommes donc en des temps que
les post soixante-huitards ne peuvent
pas connaître. Ceux, pas si reculés, où
l’on pensait que les femmes « impures »
avaient le pouvoir, quelques jours par
mois, de faire tourner le lait des vaches
et la mayonnaise… C’était le temps des
culs bénis, des grenouilles de bénitier,
des trousseaux de mariage qui permet-
taient de détrousser d’innocentes jeu-
nettes et de les garder à sa solde, ad vi-
tam aeternam. La femme était faite pour
l’homme, comme le cheval pour le cow-
boy dans les westerns en noir et blanc
et les caries pour les enfants qui ne se
brossaient pas les dents. L’ordre était
bien établi, mais… quand même, pour
s’assurer qu’il continue de l’être et que
les femelles humaines ne prennent pas
un mauvais tournant, on avait inventé,
dès 1873, l’enseignement ménager. Et
comme dirait l’autre, c’était du lourd !
Nous voici rendues au sein de la pres-
tigieuse École Ménagère Van Der Beck
qui, sous la houlette de Paulette/Juliette,
se consacre à enseigner à des généra-
tions de donzelles comment devenir la         choc : une belle-sœur (l’extraordinaire      sainte trinité de professeures éplorées,
perle des ménagères, proprette mais co-       et lunaire Yolande Moreau) et une bonne      corsetées de principes, se retrouvent té-
quette, toujours prête à se soumettre aux     sœur (Noémie Lvovsky, impayable en           tanisées à l’idée de se retrouver seules à
désirs de son futur mari. Ici, dans cette     religieuse de combat). Voilà un trio aus-    la barre. Mais ce qui leur semblait être la
maison de maître perdue en pleine cam-        si génial qu’infernal, constitué de maî-     mer à boire va vite s’avérer être un trem-
pagne, éloignée des rumeurs de la ville,      tresses femmes, mais néanmoins asser-        plin vers l’émancipation et la liberté !
on en viendrait presque à oublier que le      vies. Car le tableau ne serait pas complet
sexe faible a obtenu le droit de voter. On    sans évoquer le patriarche du pension-       Et quand même, finissons par un petit
se donne deux ans d’immersion totale          nat, Monsieur Van Der Beck lui-même.         clin d’œil aux hommes. Tant François
pour transformer les plus récalcitrantes      Quel est son rôle là dedans ? À part ma-     Berléand, en vieux vicelard mou du ge-
pensionnaires en parangons d’abnéga-          ter en cachette les formes rebondies         nou, qu’Édouard Baer, qui incarne le
tion. Pour seconder dans sa noble mis-        des jeunes filles en fleur, il ne sert pas   plus craquant des notaires, contribuent
sion notre directrice Paulette, à la mise     à grand chose et il ne servira définitive-   à rendre le scénario encore plus crous-
en plis et au tailleur impeccables, il faut   ment plus à rien quand une fausse-route      tillant. En 1971 toutes les écoles ména-
rien de moins que deux assistantes de         lui coupera pour de bon le caquet. Notre     gères avaient disparu. Tout fout le camp !
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
PETIT PAYS

                                                                             La séance du mardi 24 mars à 20h00 sera
                                                                         suivie d'une discussion avec les membres de
                                                                           l'association Les Nuits des Cinéfils et filles.
                                                                               Achetez vos places à partir du 11 mars.

Écrit et réalisé par Éric BARBIER            tile cette page tragique de l'Histoire de     violence, d'abord perçue au loin comme
France / Belgique 2020 1h51 VOSTF            l'humanité où, dans l'indifférence quasi      une rumeur sourde qui ne peut ni ne
(français et dialectes du Rwanda)            générale, près d'un million de personnes      doit atteindre l'innocence de l'enfance,
avec Djibril Vancoppenolle, Jean-Paul        furent massacrées en 100 jours.               va peu à peu envahir l'espace de Gaby
Rouve, Isabelle Kabano, Dayla de             Mais avant cela, avant les appels de          jusqu'à devenir un cri d'effroi. C'est le
Medina, Veronika Varga…                      Radio Mille Collines, avant la folie, avant   cri des Tutsis et des Hutus modérés de
D'après le roman Petit pays de Gaël          que la fureur n'emporte le destin or-         l'autre côté du fleuve, les cris de la fa-
Faye (Prix Goncourt des Lycéens 2017)        dinaire d'un môme et de sa famille, le        mille maternelle… Dès lors tout va s'en-
                                             jeune Gabriel fait les quatre-cents coups     chaîner… les copains ne vont plus avoir
Adaptation très fidèle et très réussie du    dans un petit coin de paradis qui a pour      les mêmes jeux ni faire les mêmes bla-
roman, Petit pays le film a eu l'intelli-    nom Burundi. Un petit pays, un petit          gues, les hommes vont se regarder d'un
gence de garder le mode de narration         bout d'Afrique coincé entre le Rwanda,        mauvais œil et de toutes parts, l'huma-
choisi par Gaël Faye et de raconter cette    le Congo et la Tanzanie où il vit avec        nité va peu à peu se dissoudre dans le
histoire bouleversante à hauteur d'en-       son père français qui fait des affaires, sa   chaos de l'Histoire.
fant, sans donner aux adultes plus de        petite sœur Ana et sa mère rwandaise
place qu'ils n'en ont dans le bouquin,       de plus en plus absente du foyer. Une         « J’ai écrit ce roman pour crier à l’uni-
les laissant certes présents mais tou-       vie de môme à la Sempé, à la Doisneau         vers que nous avons existé, avec nos
jours au second plan des événements.         avec l'école, les virées dans le vieux        vies simples, notre train-train, notre en-
L'équilibre ainsi trouvé donne une for-      combi Volkswagen qui sert de repère à         nui, que nous avions des bonheurs qui
midable respiration à ce récit qui pour-     la bande de copains, les clopes fumées        ne cherchaient qu’à le rester avant d'être
rait être douloureux, voire insuppor-        en douce et les mangues que l'on pique        expédiés aux quatre coins du monde et
table mais qui sait toujours, parce que      dans l'arbre généreux du voisin pour se       de devenir une bande d’exilés, de réfu-
porté par les enfants, demeurer dans         faire quelques sous. L'enfance minus-         giés, d’immigrés, de migrants » Gaël Faye.
la pudeur, la délicatesse, voire même        cule dans toute sa majesté, avec sa
l'humour. Un subtil alliage de douceur       beauté immédiate, sa poésie, ses trahi-
et de violence, de drame et de drôlerie      sons parfois et toute son insouciance.        ENSEIGNANTS, ENSEIGNANTES de
émanent du film comme du roman. Et           Mais le cocon va commencer à se fis-          collèges, de lycées ; en français ou
si vous êtes parents et/ou enseignants       surer. Le cocon familial quand les pa-        en Histoire (mais pas que !), nous
et que vous vous posez la question de        rents de Gaby, à force de trop se dispu-      vous proposons des séances sco-
savoir si ce film peut être montré à vos     ter, vont choisir de se séparer, puis celui
jeunes, la réponse est OUI, mille fois OUI   de son petit pays quand un coup d'État        laires sur ce film pour aborder ce
parce qu'il permet justement d'aborder       va entraîner une guerre civile. Dès lors,     sujet important avec vos élèves.
sans détour mais sans traumatisme inu-       la vie ne sera plus jamais la même et la      Contactez-nous au 04 90 82 65 36.
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
DARK WATERS
                                                                                             vivre durant de nombreuses années.

                                                                                             Cette histoire passionnante et édi-
                                                                                             fiante, le comédien – et producteur en
                                                                                             l'occurrence – Mark Ruffalo l'a décou-
                                                                                             verte grâce un article choc du New York
                                                                                             Times en 2006, alors que Rob Bilott se
                                                                                             battait déjà depuis plus d'une décennie.
Todd HAYNES                                   Malgré l'énormité de la catastrophe éco-       Militant écologiste convaincu, combat-
USA 2019 2h07 VOSTF                           logique et humaine, tout resterait proba-      tant acharné contre l'exploitation des
avec Mark Ruffalo, Anne Hathaway,             blement en l'état si contre toute attente      gaz de schiste, Ruffalo a convaincu le
Tim Robbins, Bill Camp…                       un avocat, que rien pourtant ne semblait       grand Todd Haynes de réaliser le film
Scénario de Matthew Carnahan                  désigner pour mener un tel combat,             adapté du livre de Nathaniel Rich rela-
et Mario Correa, d'après le livre             n'acceptait d'écouter puis de défendre         tant cet énième combat du pot de terre
de Nathaniel Rich                             un malheureux fermier qui voit son bétail      contre le pot de fer.
                                              mourir et sa propre santé et celle de ses      Todd Haynes, grande figure du mélo-
Il y a quelque chose de pourri en             proches s'étioler. Rob Bilott n'a donc a       drame à la Douglas Sirk (souvenez-vous
Virginie-Occidentale, au cœur du mas-         priori nullement le profil d'un avocat de      des merveilleux Loin du paradis et Carol,
sif des Appalaches, en cette fin des          la cause écologique, bien au contraire :       entre autres…) s’attaque ici au film judi-
années 1990. Les fermiers voient leurs        il travaille pour un des plus gros cabi-       ciaire, au film de dénonciation, un genre
vaches mourir les unes après les autres,      nets d'affaires de Cincinatti, dont la prin-   qui l'a toujours passionné (il cite en par-
les yeux rouges, sanguinolents, comme         cipale activité est de défendre justement      ticulier Révélations de Michael Mann),
si elles avaient été possédées. Les habi-     des groupes pétrochimiques. Mais voi-          certes totalement nouveau dans sa fil-
tants de la région affichent quant à eux      là, la grand-mère de Rob habite toujours       mographie mais qui lui permet de mon-
un taux anormalement élevé de can-            dans ce coin pollué de Virginie et un          trer, encore et toujours, l’envers de nos
cers… Et au milieu du paysage – géo-          des fermiers cherchant désespérément           sociétés d’apparence. S'appuyant sur la
graphique, social, psychologique, affec-      un avocat est un de ses amis. Comme            performance intense de Mark Ruffalo,
tif –, une usine appartenant à Du Pont,       quoi la grande Histoire tient parfois à        entouré de quelques comédiens formi-
l’un des plus grands groupes industriels      de petites histoires de famille. De plus,      dables (citons Tim Robbins en patron
de chimie des États-Unis. Une usine gi-       malgré le pedigree de ses clients habi-        du cabinet d'avocats et Anne Hathaway,
gantesque dont tout le monde sait de-         tuels, Rob Bilott porte en lui une foi iné-    parfaite en épouse contrariée puis admi-
puis 40 ans qu'on y stocke des quan-          branlable dans la justice et le respect du     rative du combat de son avocat de ma-
tités pharaoniques de déchets qui ont         droit. Et quand il comprend que Du Pont        ri), Todd Haynes mène impeccablement
toutes les chances de se retrouver dans       a délibérément empoisonné la région et         son récit, avec le parfait classicisme que
les nappes phréatiques courant sous les       ses habitants durant quatre décennies,         requérait son sujet, et nous captive d'un
champs et abreuvant les étables. Mais         et volontairement dissimulé la toxicité        bout à l'autre de ce parcours judiciaire
tout le monde ferme plus ou moins les         d'une substance utilisée dans nombre           semé d'embûches.
yeux – et sa gueule –, Du Pont faisant lit-   de ses produits phares, notre avocat va        Il y a fort à parier qu'après avoir vu ce film,
téralement vivre toute la ville et contrô-    se mettre en action et devenir le cau-         vous regarderez d'un sale œil votre poêle
lant ses principales activités.               chemar de l'industrie qui l'a pourtant fait    en téflon, produit phare de Du Pont…
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
Oskar & Lily

Écrit et réalisé par Arash T. RIAHI             part belle aux songes, aux rires, comme        pays refuge qu’en six ans ils ont appris à
Autriche 2019 1h42 VOSTF                        ultimes armes pour ne pas sombrer, ne          aimer, qui est devenu le leur.
avec Leopold Pallua, Rosa Zant,                 pas baisser les bras.
Christine Ostermayer,                                                                          Heureusement leur génitrice ne tarde
Alexandra Maria Nutz…                           L’histoire d’Oskar et Lily, c’est surtout      pas à arriver. Les voilà désormais trois
D'après le roman Oskar                          celle d’Ortsa et Leïla : leurs prénoms de      à faire front face aux représentants d’un
und Lilli de Monika Helfer                      naissance – trop stigmatisants, trop re-       pouvoir aveugle et sourd. Le répit sera
                                                présentatifs de leur pays d’origine qu’ils     de courte durée, car pour les mettre à
Ce très beau et très attachant Oskar &          ont à peine connu, la Tchétchénie, de ce       l’abri, leur mère aura recours à un ex-
Lily est le second film de fiction d'Arash      père qu’ils n’ont plus revu –, ils les ont     pédient d’une radicalité extrême… Le
T. Riahi, cinéaste né en Iran et Viennois       abandonnés derrière eux comme on se            grand poster bariolé du salon, témoin
d'adoption depuis 1982. Il arrive onze          défait d’une vieille chiffe usée. Du haut      silencieux de ces scènes de la tragédie
ans après le premier, Pour un instant la        de leur jeune âge déjà lucide (Lily doit       humaine, ressemble désormais à une
liberté, pourtant très remarqué, récom-         avoir une douzaine d'années, Oskar huit        arche de Noé affolée, tandis que nos
pensé dans moult festivals… et pro-             ans à peu près), ils en rigolent. C’est        deux oisillons, livrés à eux-même, n’ont
grammé chez nous en 2009. On espère             comme une pratique de self-défense,            pour toute bouée de secours que leur
qu’il faudra attendre moins longtemps           une gymnastique quotidienne, un méca-          solidarité et leur fraternité. Il ne viendrait
avant de découvrir Une histoire de cœur,        nisme bien huilé : il faut se jouer de tout,
actuellement en écriture, troisième vo-         surtout de ce que l’on redoute. Comme          à aucun humain sensé l’idée de séparer
let de ce que le réalisateur considère          d’autres naufragés de la misère, ils se        ces deux-là qui s’aiment, se soutiennent.
comme une trilogie.                             sont appliqués à apprendre une nou-            Mais un système administratif n’a ni cer-
                                                velle langue, de nouvelles mœurs, tou-         veau ni cœur et ceux qui travaillent pour
Pendant ces onze ans de course d'obs-           jours prêts à mordre la vie à pleines          lui finissent parfois par ne plus écouter
tacles, le réalisateur n’a malgré tout          dents. Alors ce jour-là, quand la police       les leurs. On trouvera pour chacun une
pas chômé, tournant trois documen-              débarque dans leur minuscule appar-            famille d’accueil cosy, une nouvelle ma-
taires sur l’exil, les exilés, en particulier   tement, le frère et la sœur sont prêts à       man aimante (mais qu’est devenue la
les enfants déracinés dont il fit partie.       sortir leurs crocs. Ils ont beau être des      leur ?), avec pour toute consigne de ne
C’est dire combien son œuvre est nour-          mômes, ils ont la rage au corps de ceux        pas laisser les deux mômes communi-
rie de son expérience, de sa personna-          qui ont peu à perdre et la langue bien         quer. C’est compter sans la magie de la
lité, de son humour insubmersible. C’est        pendue de ceux qui en ont déjà trop            vie, sans la puissance de l’amour, sans
ce qui lui confère sa véracité puissante,       vu. Ils captent en un clin d’œil ce qui se     la volonté farouche de retrouver leur
loin de tout misérabilisme, profondé-           passe : ces adultes imposants, ces dé-         mère, sans les belles rencontres, en par-
ment émouvante sous sa légèreté affi-           fenseurs, sur le papier, de la veuve et        ticulier celle avec Erika, une grand-mère
chée. C’est un cinéma combatif, fort            des orphelins (qu’ils sont pourtant !) sont    certes parkinsonienne mais radieuse,
d'une invincible bienveillance, qui fait la     là pour les expulser, loin de l’Autriche, ce   malicieuse et belle à croquer !
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
R A D I O A C T I V E
Marjane SATRAPI                               cause d’une malheureuse liaison qu’elle     d’essais plus vrais que nature, où l’on
GB 2019 1h50 VOSTF (le film est an-           osa nouer suite à la mort prématurée        donnait aux spectateurs privilégiés de
glais et cause anglais, ça surprend au        de son cher et tendre, pour tromper un      simples lunettes de soleil pour se pro-
début mais on s'y fait très vite)             peu sa tristesse et sa solitude. Elle au-   téger… C’est toute l’inconscience et la
avec Rosamund Pike, Sam Riley,                ra subi bien des déconvenues avant de       vacuité de notre monde contemporain
Aneurin Barnard, Anya Taylor-Joy…             connaître un peu réparation et être por-    en train de jouer les apprentis sorciers
Scénario de Jack Thorne, d’après le           tée au pinacle.                             sans en mesurer les conséquences qui
roman graphique de Lauren Redniss,                                                        nous monte à la gorge et nous glace les
Radioactive : a tale of love and fallout      L’histoire de Marie et Pierre, c’est non    sangs, le lourd tribu payé par le Japon :
                                              seulement celle de grandes avancées         Hiroshima, Nagasaki, Fukushima…
Nulle n’est prophète en son pays, en-         de la science pour le meilleur et pour le
core moins quand ce pays n’est pas            pire – la découverte des deux premières     Évidemment la réalisatrice met en scène
complètement le sien. Tout film sur la        mamelles du nucléaire, radium et polo-      ces sauts spatio-temporels, de la France
brillantissime scientifique est l’occasion    nium – mais aussi une grande histoire       aux États-Unis en passant par le conti-
de rappeler combien la polonaise Maria        romantique. Et c’est sur la rencontre,      nent asiatique, avec le sens de l’esthé-
Sklodowska (le nom de jeune fille de          en 1870, de ce garçon amusé, un peu         tisme qu’on lui connait, créant à chaque
Marie Curie avant qu’elle n’épouse son        gauche et de cette fille méfiante qui se    plan un nouveau tableau irradiant et
Pierre et ne francise son prénom) fut os-     sent scientifique avant que de se reven-    c’est pour le coup vraiment le cas de le
tracisée de son vivant. Elle fut longtemps    diquer femme, que démarre le film.          dire. Le film trouve ainsi un rythme très
tenue à l’écart d’une chaire de profes-       Mais plus qu’un traditionnel biopic,        enlevé, un univers visuel très vivant qui
seure par ses affreux collègues phallo-       Marjane Satrapi n’aura de cesse de nous     évitent les écueils de l’académisme figé.
crates jaloux, qui n’auront rien trouvé de    faire transhumer à travers l’incroyable     Rosamund Pike campe une Marie entière
plus puissant pour rentrer dans les livres    héritage laissé par Marie Curie à travers   et droite, au caractère affirmé et exalté,
d’Histoire, et encore… se souvient-on         l’espace et le temps, jusque dans les an-   Sam Riley un Pierre patient, respectueux
vraiment de leur nom ? Elle fut égale-        nées 1980. L’invention des premiers ap-     et attentif, ensemble ils pourraient incar-
ment souvent reléguée dans l’ombre de         pareils de radiographie, des premières      ner une sorte de couple moderne bien
son époux par la suite, malgré leurs ef-      machines portables à rayon X qui sauve-     en avance sur leur temps, non seule-
forts conjoints pour faire valoir leur tra-   ront tant de monde, puis le dévoiement      ment sur le plan scientifique, mais sur la
vail collaboratif. Et la vindicte populaire   des travaux du couple jusqu’à la fabri-     place des femmes. Après tout, si Marie
s’empressera même de la conspuer et           cation de la première bombe nucléaire,      Curie obtint deux prix Nobel, elle mourut
de vouloir la renvoyer dans son pays à        qui en tuera tant. Incroyables séquences    en 1934 sans connaître le droit de vote !
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
En collaboration avec Miradas Hispanas, la séance du jeudi 5 mars à 20h15 sera suivie d’une dis-
cussion avec Carlos Tous, Maître de Conférences à l’Université de Tours, spécialiste des représentations
      du conflit dans la littérature et le cinéma colombiens. Vente des places à partir du 26 février.

MONOS
                                               cieuse pour avoir du lait frais.              Des enfants qui gardent néanmoins leur
                                               Et de fait la situation va totalement déra-   sens de l'amitié, leurs envies de décou-
                                               per à peine le Messager reparti, quand        vrir l'amour, et une profonde naïveté
                                               un des membres du groupe, lors d'une          malgré les conditions extrêmes. Le film
                                               soirée de fête fortement alcoolisée, va       est construit de manière métaphorique
                                               accidentellement tuer le précieux bo-         avec cette chute du jardin d'Eden qui
                                               vidé. Les tensions montent au sein du         suit la mort de la vache qu'on pourrait
                                               groupe entre ceux qui veulent dénoncer        assimiler au péché originel, événement à
Alejandro LANDES                               le coupable et ceux qui veulent le cou-       partir duquel tout le groupe va peu à peu
Colombie 2019 1h42 VOSTF                       vrir, tandis que l'armée se rapproche,        exploser. Le film, bien plus qu'une réalité
avec Julianne Nicholson, Moises Arias,         obligeant le groupe et son otage à quit-      historique contemporaine, évoque puis-
Sofia Buenaventura, Julian Giraldo,            ter leur paradis perdu d'altitude pour re-    samment Sa Majesté des mouches, fa-
Karen Quintero…                                joindre la vallée et la jungle équatoriale    buleux roman de William Golding adapté
Scénario d'Alejandro Landes                    inhospitalière.                               au cinéma par Peter Brook dans lequel
et Alexis Dos Santos                           Le réalisateur étant colombien, on a          de jeunes Anglais se retrouvaient aban-
Musique de Mica Levi                           spontanément le réflexe de penser au          donnés sur une île déserte du Pacifique :
                                               conflit qui déchire son pays jusqu'à l'ab-    la soumission à la loi du plus fort et la
C'est d'abord le paysage qui subjugue.         surde depuis 60 ans, et à l'otage la plus     violence émergeaient peu à peu de ma-
Sur un plateau d'altitude qui semble           célèbre des FARC, la franco-colom-            nière terrible dans ce groupe d'enfants.
surplomber une mer de nuages et de             bienne Ingrid Betancourt, détenue de          Au-delà de la remarquable interprétation
brume, à proximité d'un énorme bâti-           2002 à 2008. Mais si l'on y regarde de        des jeunes comédiens, saisissants de
ment austère dont on ne sait s'il appar-       plus près, Monos – le titre renvoie direc-    réalisme (il faut dire que Wilson Salazar
tient à une civilisation millénaire ou fu-     tement à la mythologie – est beaucoup         qui joue le Messager fut réellement un
turiste, un groupe d'adolescents armés         plus profond et universel. Il montre com-     enfant soldat des FARC) c'est surtout
semblent livrés à eux-mêmes. On com-           ment des jeunes gens, tout juste sortis       l'incroyable mise en scène, digne d'Apo-
prend peu à peu que cette dizaine de           de l'enfance pour certains d'entre eux,       calypse Now et de son immersion dans
jeunes gens, filles et garçons, font par-      regroupés et poussés vers la violence,        une jungle aussi envoûtante qu'oppres-
tie d'une guérilla indéterminée luttant        peuvent aller tout droit vers l'autodes-      sante, qui marque le spectateur et qui
contre une lointaine armée invisible dont      truction. Et c'est le sort de bien des en-    nous fait penser que l'on devrait revoir
seuls des missiles perçant la canopée          fants soldats à travers le monde, qu'ils      Alejandro Landes dans les plus grands
rappellent l'existence. Le groupe dé-          soient au cœur du chaos irakien, d'une        festivals internationaux au cours des
tient une otage américaine, la Doctora,        jungle africaine ou en Amérique du Sud.       prochaines années.
sur laquelle chaque guérillero / guérillera
doit veiller comme à la prunelle de ses
yeux. On voit bien que les adolescents                                   Miradas Hispanas vous propose un autre regard sur
seraient totalement en roue libre s'ils
n'avaient été rejoints par le Messager,
                                                                         les cinémas du monde hispanique en collaboration,
leur responsable de groupe venu à che-                                   entre autres, avec des festivals de cinéma espagnol et
val à travers la jungle les rappeler à leurs     latino-américains. Soirées thématiques, conférences et expositions en prolon-
devoirs, notamment celui de prendre              gement des projections : miradashispanas.free.fr
en charge une vache qui leur sera pré-
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
LE CAPITAL AU XXI SIÈCLE                                                                    e

Justin PEMBERTON                               grands universitaires, chercheurs inter-    chives, qui plongent dans les racines
et Thomas PIKETTY                              nationaux. Et ils ne sont pas moins d’une   du mal, non seulement on a l’impres-
d'après son livre du même titre                quinzaine à apparaitre dans ce docu-        sion qu’on a toujours su les choses, et
(Ed Seuil) France / Nouvelle-Zélande           mentaire. Des Français, des Anglais, des    même un peu trop connu, mais qu’elles
2019 1h43 VOSTF                                Américains, des Néozélandais…               sont d’une évidence et d’une simplicité
                                               Tous ensemble nourrissant notre ré-         extrêmes.
« Quand Justin Pemberton et la pro-            flexion autour des inégalités sociales,
duction néo-zélandaise m'on proposé            sur les mécanismes de répartition des ri-   Il ne nous resterait donc plus qu’à ap-
ce projet, je me suis dit que c'était un       chesses dans les pays développés de-        pliquer les solutions proposées pour
moyen extraordinaire de toucher un pu-         puis le xviiie siècle, remettant en cause   réguler tout ça, améliorer le présent et
blic à la fois différent et plus large – et,   l’hypothèse de Kuznets établie dans les     le futur de l’humanité. Mais des théo-
surtout, de recourir à une autre forme         années 1950 qui laissait à penser que le    ries à la pratique, il n’y a pas qu’un pas.
d'expression pour parler du capital            développement économique s'accom-           D’autant que l’hydre du capitalisme a de
au xxie siècle. Je crois à la langue des       pagnait mécaniquement d'une baisse          multiples têtes inaccessibles. Et c’est là
sciences sociales, mais j'estime aus-          des inégalités de revenu…                   qu’on peut ne plus être tout a fait d’ac-
si qu'elle est insuffisante et qu'elle doit    Tout défile vite, très vite… Grâce au       cord avec Thomas Piketty : faut-il n’en
être complétée par le langage des ro-          rythme soutenu des images de Justin         couper qu’un peu, ou occire définitive-
mans, de la BD, de la culture populaire,       Pemberton, tantôt pop, tantôt d’ar-         ment la bête ? Et comment s’y prend-
de l'Art en général. Cependant, je tiens à                                                 on ? Vaste question…
préciser que je ne suis pas devenu réa-
lisateur ! Je suis auteur et chercheur en
sciences sociales. Mais, à mon avis, le
film est un complément formidable au
livre… » Thomas Piketty

C’est un art véritable que de mettre à
portée d’entendement des simples mor-
tels les théories économiques com-
plexes que s’attachent à démontrer de
LA COMMUNION - Cinéma Utopia
LE CAS RICHARD JEWELL
 LA GARE DE COUSTELLET
           Scène de Musiques Actuelles

                                                        www.sebastienfayardfait des trucs.com

       Sébastien Fayard mange un morceau, à La Gare.

         04 90 76 84 38
    www.billetterie.aveclagare.org

 SA. 7 MARS           21h - rock d’aujourd’hui

MIËT + BANDIT BANDIT
VE. 13 MARS           21h - femmes-mondes
THEODORA + FLÈCHE LOVE
SA. 21 MARS           20h30 à La Garance / Cavaillon

 jazz / slam - création musicale sans frontières
 HOME Papanosh + R. Nathanson + N. Maddox
               21h - les musiques inclassables                                                  Clint EASTWOOD                                  les intérêts des petites entreprises. Il y
VE. 27 MARS    font le Printemps!                                                               USA 2019 2h09 VOSTF                             fait la connaissance de celui qui devien-
 LINDA Oláh & Al. (Paris / Suède)                                                               avec Paul Walter Hauser, Sam Rockwell,          dra son avocat quelques années plus
 + OSILASI (Belgique)                                                                           Kathy Bates, John Hamm, Olivia Wilde…           tard, Watson Bryant, excentrique et in-
                                                                                                Scénario de Billy Ray, d'après                  transigeant – campé par le toujours très
 + LÈCHE MOI (Saint-Etienne)                                                                    un article de Marie Brenner,                    bon Sam Rockwell –, qui surnomme-
                                                                                                American Nightmare : The ballad                 ra Jewell : « Radar », tant ce dernier fait
SA. 4 AVR.            21h - du rap à tous les étages                                            of Richard Jewell                               preuve d'un sens de l'observation aigu
 Open Mic Rap                                                                                                                                   et d'une grande efficacité. En quelques
                                                                                                Il faut croire qu'Eastwood a décidé, avec       scènes, Eastwood dresse le portrait de
 + EUTEÏKA + VÎRUS + ARM                                                                        l'âge, de ne plus perdre de temps. Il           Jewell et on comprend assez vite que ce
                                                                                                poursuit ainsi, au rythme stakhanoviste         dernier, malgré toute sa bonne volonté,
VE. 10 AVR.           21h - trad. au présent                                                    d'un film par an, son portrait de l'Amé-        ne sera sûrement jamais le policier qu'il
                                                                                                rique profonde, s'attachant à ses hé-           rêve d'être. Car c'est son rêve à Richard :
 BERTOLINO / LE GAC + LOLOMIS                                                                   ros que l'on appelle ordinaires (remem-         protéger et servir comme dit le célèbre
                                                                                                ber l'excellent Sully). C'est encore le cas     insigne, endosser l'uniforme et travailler
SA. 18 AVR.           19h30 - on lâche rien !                                                   ici : inspiré de faits réels, le film retrace   pour le bien de sa communauté. Sans ar-
                                                                                                l'histoire de Richard Jewell, vigile de son     rière pensée, sans malice, ce grand gail-
 Carte blanche NOMADES DU LIVRE                                                                 état, accueilli en héros pour avoir repéré      lard qui souffre d'une légère surcharge
 + HK + invités                                                                                 et signalé la présence d'une bombe sur          pondérale, qui vit chez sa mère, y croit
                                                                                                le parc olympique d'Atlanta lors des JO         dur comme fer et compte bien, à force de
JE. 30 AVR.           21h - reggae vibrations                                                   de 1996, avant d'être suspecté trois jours      lire tous les soir le code pénal, décrocher
                                                                                                plus tard par le FBI d'avoir lui-même per-      la timbale. Malheureusement pour lui, ce-
 CONQUERING SOUND + WAILING TREES                                                               pétré l'attentat ! La nouvelle fait vite les    la ne se passera pas comme il l'entend. Il
                                                                                                gros titres de la presse suite à la publi-      se retrouve agent de sécurité sur un cam-
                                                                                                cation précipitée d'un article de la jour-      pus universitaire, où son zèle à faire ap-
 Café-Musique(s) De19H30 à 21H30                                                                naliste Kathy Scruggs dans l'Atlanta            pliquer le règlement auprès des étudiants
 [Écoutes & Découvertes] [Entrée Libre & Tout Public]                                           Journal-Constitution.                           vire à la catastrophe et il se retrouve à
 Les jeudis 5/03 et 2/04 à La Gare                                                                                                              la porte. Mais les Jeux Olympiques ap-
 Toute la programmation sur : www.aveclagare.org
                                                                                                Le film démarre quelques années plus tôt,       prochent, l'État et la ville d'Atlanta ont
                                                                                                alors que Richard est préposé aux fourni-       besoin de recruter. Le voilà donc de nou-
                                                                                                tures de bureau pour la « Small Business        veau agent de sécurité et il a rendez-vous
                                                                                                Administration », une agence gouverne-          avec un destin qu'il ne pouvait pas ima-
                                                                                                mentale créée pour conseiller et défendre       giner…
ESPACE DE CURIOSITÉS ARTISTIQUES ET CITOYENNES
THE CLIMB
                                             d'un duo de trentenaires inséparables         Climb nous immerge dans le chaos de
                                             et que pourtant tout sépare, à commen-        leur quotidien, de leurs disputes, de
                                             cer par leur caractère : Kyle, le bon gars,   leurs doutes, de leurs fous-rires, de
                                             toujours prêt à recoller les morceaux, à      leurs brouilles puis de leurs retrouvailles,
                                             voir le bon côté des choses, à pardonner      alors qu'autour d'eux le monde change
                                             les excès de son alter-ego, et Mike, le       et vieillit : des mariages ratés, des pa-
Michael Angelo CORVINO                       passionnel, l'excessif, obstiné jusqu'à la    rents disparus, des enfants qui gran-
USA 2019 1h36 VOSTF                          déraison, le genre de type capable d'in-      dissent… Ainsi, par l'élégance discrète
avec Kyle Marvin, Michael Angelo             terrompre un mariage pendant le tradi-        de sa mise en scène, Corvino nous fait
Corvino, Gayle Rankin, Talia Balsam,         tionnel échange de vœux pour s'oppo-          ressentir certains sentiments d'une pro-
Judith Godrèche…                             ser à l'union des tourtereaux parce qu'il     fondeur et d'une subtilité qu'on ne s'at-
Scénario de Michael Angelo Corvino           considère que la demoiselle n'est pas à       tendait pas à trouver dans une comédie
et Kyle Marvin                               la hauteur de l'époux… Une bombe à            a priori aussi légère : celui de la vie qui
                                             retardement toujours prête à exploser,        passe, vous laisse un pincement mélan-
Ça commencerait presque comme une            Mike, mais paradoxalement le plus fi-         colique au cœur et un sourire un peu
blague nulle : « c'est l'histoire de deux    dèle des amis, prêt à attendre toute sa       triste aux lèvres.
Américains qui font du vélo sur les          vie qu'on lui pardonne ses conneries          Admirateur déclaré du cinéma européen,
routes de France, et dont l'un avoue         plutôt que de tirer un trait sur Kyle. Ça     Corvino est parvenu à extraire l'essence
à l'autre qu'il a couché avec sa future      en fait, du temps…                            des comédies classiques du vieux conti-
femme… » ; et de fait lorsque Mike ap-       … et le temps justement est l'autre           nent, de Lubitsch, Monicelli, Tati et Etaix
prend à Kyle, son ami de toujours, qu'il     grande affaire de ce film, celui qui passe    (les personnages visionnent un extrait
entretient une relation avec sa promise,     pour les personnages – chaque scène           du Grand amour !) pour l'injecter dans
on s'attend à ce que ces deux-là en          ou presque est séparée de la suivante         un canevas hérité des « screwball co-
viennent aux mains, explication virile et    par un intermède musical censé figurer        medies » américaines. Et par on ne sait
chute triviale. Et puis non, rien de tout    le passage des années et les variations       quel miracle, la greffe prend ! Alors, pour
ça : les deux compères continuent l'as-      de l'état psychologique des protago-          paraphraser un sage d'un autre temps,
cension du Col de Vence… Oh bien sûr,        nistes – et celui de l'action elle-même :     laissez-vous tenter par ce beau roman,
Kyle menace bien d'étriper Mike si ja-       filmé en autant de plans-séquences            cette belle histoire : une « bromance »
mais il le rattrape – c'est justement pour   que l'histoire compte de chapitres, The       d'aujourd'hui…
ça que Mike a attendu un raidillon bien
traître avant de passer aux aveux ! – mais
il ne viendrait à l'idée d'aucun des deux
de rompre ici leur relation. Dès cette
scène d'ouverture, à la fois banale et
fantasque par sa cocasserie, tout est dit
ou presque de la nature du lien – un peu
toxique mais indéfectible – qui rapproche
ces deux olibrius par-delà les années.

Cette amitié cabossée, c'est le centre
du film. Écrit par le réalisateur-acteur
Michael Angelo Corvino avec la com-
plicité de l'autre acteur principal Kyle
Marvin, lointainement (on l'espère !)
inspiré de leur propre amitié et nour-
ri d'anecdotes plus ou moins autobio-
graphiques, The Climb dresse le portrait
BONNIEUX
CÉRAMIQUE

  dimanche 12
   et lundi 13
    avril 2020
MARCHÉ POTIER
          9h-19h
    Animations gratuites
   Restauration sur place
Maison du Livre et de la Culture
      Bonnieux-Vaucluse

                                   THE GENTLEMEN
                                   Écrit et réalisé par Guy RITCHIE
                                   GB 2019 1h53 VOSTF
                                   avec Matthew McConaughey, Hugh
                                                                                   doniens de seconde et troisième zones
                                                                                   s'en mêlent, ainsi qu'une escouade d'im-
                                                                                   probables amateurs qui ambitionnent de
                                   Grant, Charlie Hunnam, Michelle                 mettre tout le monde d'accord. Et ça ne
                                   Dockery, Jeremy Strong, Eddie Marsan,           va pas s'arranger avec l'entrée dans la
                                   Colin Farrell…                                  danse d'un certain Fletcher. Intermédiaire
                                                                                   indélicat, détective vaguement privé,
                                   Ce sont des gangsters mais cela ne les          scribouillard véreux pour le compte d’un
                                   empêche pas d’être raffinés. Mickey             tabloïd, scénariste en déshérence, mer-
                                   Pearson, par exemple, beau mec plutôt           cenaire de l'écriture et du renseigne-
                                   canaille, a beau être directement impor-        ment, lui aussi singe les manières aris-
                                   té des États-Unis, il est plus britannique      tocratiques. Il prétend tirer les ficelles
                                   qu’un lord. Baron de la drogue à Londres,       – et in fine les bénéfices – de cet immo-
                                   il forme un couple parfaitement assorti         ral théâtre de marionnettes. Ou du moins
                                   avec son épouse Rosalind, la plus élé-          l'espère-t-il. Mais, de retournement en
                                   gante et sexy des garagistes londoniens.        retournement, le deus ex machina n'est
                                   Or donc, il advient que, las de son né-         jamais vraiment celui qu'on pense.
                                   goce, Mickey Pearson veut se ranger,
                                   jouir de la vie. Il est bien décidé à vendre    Il y a un rare plaisir à s'accrocher aux
                                   sa florissante entreprise, valorisée à hau-     branches d'un scénario tortueux, malin
                                   teur de 400 millions de dollars – ce qui        comme tout, faussement alambiqué, qui
                                   n'est pas rien. Sur les rangs, un caïd, ve-     n'est finalement que le prétexte à mettre
                                   nu lui aussi d’outre-Atlantique, et qui a       en scène, dans un environnement survol-
                                   également adopté la britishitude de sa          té, les échanges policés et souriants de
                                   patrie d'adoption. Deux Américains culti-       nos « so british » entrepreneurs-truands.
                                   vés, voilà qui devrait aider à parvenir à un    Les dialogues à double ou triple sens
                                   « deal ». Mais il n’y a pas de mécanique        sont autant de petits morceaux de bra-
                                   parfaite quand on fait partie de la racaille,   voure, et on ne peut que partager la jubi-
                                   fût-elle tirée à quatre épingles. D’autant      lation avec laquelle les comédiens, tous
                                   que, dans le marigot, ce ne sont pas les        en très grande forme, jouent leur partition
                                   crocodiles qui manquent. Les gangs lon-         et se répondent.
CYRILLE, AGRICULTEUR                           30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes

Rodolphe MARCONI                               expose en quadrichromie la chaîne des         pérative accepte d’acheter son lait une
France 2019 1h25                               Puys dans les pages glacées des bro-          partie de l’année : malgré ses bénéfices
                                               chures touristiques, à des années-lu-         confortables, la structure collective re-
Lorsque le réalisateur Rodolphe Marconi        mière des publicités pour les fromages        fuse de se déplacer pour moins de 300
rencontre Cyrille, un peu par hasard,          du Cantal ou de Saint-Nectaire, le film       litres deux fois par semaine.
c’est sur une plage de la Côte Atlantique,     nous entraîne dans des terres plus ru-        Et le cercle vicieux s’installe, Cyrille ne
loin de ses bêtes et de son Auvergne. Le       gueuses, plus âpres, mais aussi beau-         peut pas se verser un salaire, et reste
jeune trentenaire avance dans les va-          coup plus réelles et généreuses. Celles       tributaire de son père pour le logement
gues mais seulement jusqu’aux genoux.          où Cyrille enchaîne des journées haras-       et la nourriture. Mais il tient le coup, il
À 30 ans, Cyrille, qui n’a jamais appris à     santes et répétitives : lever à 6 h, traite   s’obstine, il s’accroche, étranger à
nager, découvre l’océan et prend des va-       des vaches, travaux des champs et             l’amertume, repoussant la rancœur, refu-
cances pour la première fois. Son meil-        soins aux bêtes jusque tard dans la nuit,     sant la colère, bien aidé par l’intervention
leur et à vrai dire seul ami lui a offert le   quand Cyrille doit baratter lui-même son      de l’association Solidarités Paysans, qui
camping, son frère a exceptionnellement        beurre dont il vend quelques dizaines de      soutient les petits agriculteurs surendet-
accepté de garder ses vaches pendant           barquettes sur le marché hebdomadaire         tés.
15 jours et son père va lui battre froid       local pour quelques dizaines d’euros. Et
pendant trois semaines parce que, selon        ce rythme, Cyrille le tient 7 jours sur 7,    Rodolphe Marconi dresse le très beau
lui, les vacances c’est pour les fainéants     toute l’année durant, ignorant dimanches      et très émouvant portrait d’un homme
! Bouleversé par l’histoire du jeune pay-      et jours fériés. Un combat inlassable         particulièrement attachant, dont on dé-
san, le réalisateur décide de le suivre        pour la survie de son exploitation. Perdu     couvre aussi l’impasse de la vie senti-
caméra au poing dans son Allier natal          d’avance ? Cyrille a dû emprunter pour        mentale, quand tout son univers social
pour filmer son quotidien. Et témoigner        s’installer : 250 000 euros pour l’aire de    est réduit à son village, ses marchés, sa
de la réalité d’un monde rural à la fois       stabulation de ses vaches. Mais voilà,        très (trop ?) proche famille. On pense évi-
indispensable à la société (c’est lui qui      les recettes n’arrivent jamais à compen-      demment au récent Au nom de la terre,
la nourrit) et ignoré, laissé pour compte      ser les charges, les factures des fournis-    mais le documentaire s’avère plus subtil,
par elle, ses institutions, ses politiques.    seurs, les honoraires du vétérinaire, les     plus nuancé que la fiction, tout en dres-
Raconter la détresse des petits agricul-       notes du mécanicien pour sa moisson-          sant le même constat sur les difficultés
teurs, les plus faibles, pris à la gorge et    neuse… Et les dettes s’accumulent. Et         de plus en plus insurmontables rencon-
dans des engrenages qui les dépassent.         comme il n’a pas les moyens d’enrichir        trées par des agriculteurs pourtant com-
                                               leur alimentation l’hiver, les 20 vaches      pétents et passionnés mais broyés par
Loin de l’Auvergne de carte postale qui        produisent trop peu pour que la coo-          la logique infernale de l’agro-industrie.
Séance unique le jeudi                      Dans le cadre de la 31e Semaine d’information sur la santé mentale,
12 mars à 18h00 suivie                          autour des discriminations, en collaboration avec la MDPH 84,
d’une rencontre avec                                      nous vous proposons trois rendez-vous.
le Docteur Gautier,                                   Lundi 16 mars à 18h30 : Sur un fil, suivi du résultat
médecin référent des                         et remise de prix du concours vidéo Santé Mentale et Discrimination
cancers dans le Vaucluse,                                    (pour cette séance le tarif est de 4,50 €).
en partenariat avec la MSA.                            Lundi 23 mars à 18h30 : La Moindre des choses.
Entrée libre, dans la cadre                          Ces deux séances uniques seront suivies d’un débat
du Mois international de                                        avec des membres de la MDPH.
mobilisation contre le                   Mercredi 1 avril à 18h00 : Hors normes (voir présentation ci-contre), sui-
                                                      er

cancer du côlon.                         vi d’un débat avec l’équipe de l’EREA (Équipe de Référence de l’Évaluation

L’ORDRE
                                            de l’Autisme), les associations spécialisées TEDAI84, Le Pas et la MDPH.

                                         SUR UN FIL
                                                                                        le plus clair de son temps à la musique.
                                                                                        Sur un fil dépeint un quotidien au tra-

DES MÉDECINS
David ROUX France 2018 1h33
                                         Soline CAFFIN France 2017 34mn
                                                                                        vers duquel Beus témoigne de sa mala-
                                                                                        die psychiatrique et des conséquences
                                                                                        qu’elle a sur sa vie. Il raconte la façon
                                                                                        dont elle est perçue par ses proches et
                                         Il habite seul dans un studio où il consacre   prise en charge par la société.
avec Jérémie Renier, Marthe
Keller, Zita Hanrot, Maud Wyler,
Alain Libolt, Frédéric Épaud,
Jisca Kalvanda... Scénario
de David Roux et Julie Peyr.

Simon est un médecin aguer-
ri. Toujours à la bonne distance,
empathique, sachant se protéger,
protégeant ses collègues, abor-
dant ses patients avec douceur
mais sans mensonge. On le suit
dans les recoins d’un hôpital laby-
rinthique, jusque dans son antre
solitaire, où il prend à peine le
temps de se régénérer, de se res-
sourcer… Les nuits sont brèves,
courtes respirations entre deux
jours, mais qu’importe, Simon
aime ça ou plutôt croit en ça.

Mais quelque chose va venir
                                         LA MOINDRE DES CHOSES
                                         Nicolas PHILIBERT                              drôlement complexes... L’apprentissage
bouleverser cet « ordre » établi.        France 1997 1h44                               du texte prend parfois l’allure d’un com-
L’inattendu, la maladie qui frappe                                                      bat contre la fatigue, les neuroleptiques,
cette nouvelle patiente, sou-            C’est un drôle de château perdu au mi-         une victoire remportée sur soi, sur ses an-
riante, toujours heureuse en véri-       lieu des bois. Le film s’ouvre sur la déam-    goisses, jour après jour, répétition après
table philosophe de la vie, c’est la     bulation d’hommes et de femmes de              répétition. On se demande par quel mi-
propre mère de Simon : Mathilde          toute évidence profondément perturbés.         racle ils vont arriver au bout de ce travail
(lumineuse        Marthe      Keller).   Leur corps, leur visage, leur allure sont      qui est autant un jeu, un plaisir, qu’une
Quelque chose bascule alors.             marqués par une longue histoire où la          lutte terrible. Le fond de l’air est doux...
Simon est confronté à quelque            souffrance semble prendre une grande           et chacun reprend goût au collectif en
chose de plus grand que lui et à         part. Nous sommes dans la Clinique             tentant de se réaccorder avec les autres
ses constats d’impuissance, alors        Psychiatrique de La Borde. Mais atten-         jusque dans les gestes les plus simples.
que Mathilde surnage, lucide et          tion, pas d’interprétation hâtive : ce film    Dessiner, préparer les costumes, chan-
pétillante, savourant chaque ins-        n’est pas un reportage sur les milieux         ter. Parfois l’épuisement gagne, et on
tant. Là où les cliniciens réclament     psychiatriques, pas un reportage sur La        n’en revient pas qu’ils arrivent au bout.
silence et univers stérile, elle en-     Borde.... Une fête se prépare : tous les 15    Chaque année, la représentation finale
traîne la vie, les chants et vaillam-    août, les habitants de La Borde donnent        tient du miracle. « Le regard des autres
ment tout son entourage dans son         un spectacle de théâtre.                       peut vous écraser ou vous faire renaître »
sillage, refusant de laisser l’espoir    Cette année ce sera Opérette, une pièce        dit quelqu’un : il peut donner l’envie de
à la porte de l’hôpital. C’est d’une     de Witold Gombrowicz, pas de la tarte :        se surpasser, et cette année encore le mi-
grâce et d’une justesse absolues !       un texte plein d’écueils, des chansons         racle aura lieu.
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