Gore Vidal. Un intellectuel américain (1925-2012)

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Gore Vidal. Un intellectuel américain (1925-2012)

« Mon nom de baptême est Eugene Luther Gore Vidal. Les deux premiers prénoms
étaient ceux de mon père. Je les ai supprimés pour des raisons politiques autant
qu’esthétiques. Mais on a souvent interprété cela, non sans plaisir, comme un rejet de
mon père, que j’aimais, pour fusionner avec ma mère, que je n’aimais pas. Voilà
comment une pincée de Freud peut empoisonner tout un puits ! Parfois, aussi,
l’ambition prend juste la forme d’un cigare ».

Gore Vidal est mort à Los Angeles le 31 juillet 2012.

Scénariste de cinéma, acteur de cinéma (il campe un sénateur de Pennsylvanie dans Bob
Roberts de Tim Robbins), auteur de pièces de théâtre, scénariste de télévision,
animateur de télévision, essayiste, critique et écrivain, l’œuvre tentaculaire de Gore
Vidal tient en pas moins de 293 pages de bibliographie1. Son autoportrait dans ses
Mémoires2 corrobore l’esquisse de Pierre-Yves Pétillon dans son Histoire de la
littérature américaine. 1939-1989 : « Aristocrate libre-penseur, Gore Vidal est lui aussi
[comme Nabokov], à sa manière, un dandy déplacé, mais, comme Henry Adams, son
siècle serait plutôt le XVIIIe, celui de Gibbons ou de Lord Macaulay. Il n’est pas facile
de parler de son œuvre tant sa personnalité publique, tout en facettes, fait écran. Tour à
tour spirituel, maussade, turbulent, vaniteux, acerbe, arrogant, facétieux, provocateur
(pour ne citer qu’une courte liste des épithètes venues sous la plume des journalistes),
cet essayiste redoutable s’est rendu célèbre par des empoignades, à la télévision ou par
voie de presse, avec un peu tout le monde. Il ne résiste pas à un mot d’esprit et
certaines de ses reparties sont déjà dans les anthologies (…) ».

Gore Vidal était aussi un intellectuel francophile. L’on peut en juger par les noms
"français" cités dans ses livres : André Chénier, Arletty, Simone de Beauvoir, Balzac,
Albert Camus, Georges Clemenceau, Jean Cocteau, Edouard Daladier, André Gide,
Salvador Dali, Charles De Gaulle, Jacques Derrida, Romain Gary, Jean Genet, Gustave
Flaubert, Michel Foucault, Louis Gilet, Henri IV, François Guizot, Serge Lifar, André
Malraux, Jean Marais, Marie-Antoinette, François Mauriac, Montaigne, Montherlant,
Napoléon, Edith Piaf, Diane de Poitiers, Racine, Jean Renoir, Rousseau, Sade, Saint-
Simon, George Sand, Gertrude Stein, Stendhal, Verlaine (Marie Verlaine est le nom
d’un des personnages d’Un garçon près de la Rivière), Alain Vidal-Naquet, Voltaire…

Cette francophilie s’est formée avant la Deuxième Guerre mondiale. D’abord aux Etats-
Unis mêmes, durant des années d’études secondaires qui le virent s’abstraire
quelquefois du programme pour privilégier l’étude solitaire de l’histoire européenne,
« la France de Guizot » au premier chef. Il y eut encore pendant le même avant-guerre
des cours d’été de langue et de civilisation françaises suivis à Jouy-en-Josas. Gore Vidal
2

fut ensuite parisien, voire germanopratin, dans cet immédiat après-guerre où d’autres
Américains l’étaient également. Saul Bellow, Norman Mailer, Truman Capote, James
Baldwin, Paul Bowles, Tennessee Williams, Donald Windham : « Comme l’avenir
allait le montrer, nous serions tous admirés et connus à la fois, tout en n’étant plus que
les derniers feux d’une littérature occidentale de plus en plus hors sujet ». De ce Paris
d’immédiat après-guerre, Gore Vidal dit avoir principalement gardé le souvenir d’un
Sartre capricieux ou du bordel que s’était fait installer Proust. Celui d’André Gide aussi,
évidemment. La décennie suivante, cette francophilie a le loisir de s’intéresser à la
« politique des auteurs » promue par des cinéastes français. C’est peu de dire que cette
« politique » n’a pas vraiment trouvé grâce à ses yeux, au point qu’il en a fait la clé
explicative de son refus de Frank Capra comme réalisateur de Que le meilleur l’emporte
(The Best Man) : « Je n’ai jamais aimé ses films politiques, je l’ai dit [au studio]. Dès
l’âge de douze ans, j’en savais trop sur la politique pour m’en laisser conter par
l’arrivée dans ma ville de son banal Mr. Smith (…). Le virus français de l’auteur3 avait
déjà infesté Hollywood. (…) Parmi ces auteurs, Capra était un maître acclamé, tout au
moins par les Cahiers du Cinéma ».

La référence française qui domine toutes les autres est Montaigne, celui qui, dans les
Essais (livre I, chapitre IX), réfléchit au mensonge en société : « En vérité le mentir est
un maudit vice. Nous ne sommes hommes et nous ne tenons les uns aux autres que par
la parole. Si nous en connoissions l’horreur et le poids, nous le poursuivrions à feu plus
justement que d’autres crimes… Et depuis qu’on a donné ce faux train à la langue, c’est
merveille combien il est impossible de l’en retirer ».

Comme le mensonge est l’un des thèmes principaux d’Un garçon près de la Rivière,
Gore Vidal y revient dans ses Mémoires : « Il y a bien sûr menteurs et menteurs. Il y a
ceux qui doivent constamment mentir par intérêt, comme les Kennedy et leurs
thuriféraires. Eugene McCarthy 4 observait, de son ton faussement choqué : "Jack 5
vous mentait. Bobby mentait sur vous. Et Teddy ment sur lui-même. Doit-on y voir une
quelconque évolution morale ?". Evidemment, les aventuriers du sexe qui veulent
réussir dans la politique américaine doivent mentir en permanence, et je ne pense pas
que Montaigne se serait opposé à ce type de mensonge protecteur dans une société où
l’on doit feindre de respecter les traditions pour survivre. Même pour l’ami de
Montaigne, Henri IV, Paris valait bien une messe. Ma propre tendance à mentir se
manifeste rarement, sauf lorsque je lève un inconnu. Dans ce cas, je m’invente avec
grand plaisir un nouveau personnage, un personnage dont je pense qu’il séduira ma
proie. Comme il n’y aura qu’une seule rencontre, je ne pense pas que ces usurpations
d’identité tombent sous le coup des injonctions de Montaigne. Bien sûr, je n’ai jamais
été qu’un politicien à temps partiel, je peux donc me permettre d’être vertueux et
d’ignorer les règles de cette guilde particulière ‒ ou, comme me disait certain sénateur
après que Jimmy Carter eut déclaré au peuple américain qu’il ne lui mentirait jamais :
"Voilà que Carter nie la nature même de la politique" ».
3

La politique, cette autre grande affaire de la vie de Gore Vidal. Un atavisme familial,
bien sûr, pour qui eut un grand-père co-rédacteur de la Constitution de l’Oklahoma et
sénateur de cet Etat. Un grand-père « démocrate-populiste » venu du Mississippi et…
athée, ami un temps de Robert Lincoln (le fils du président). Un grand-père représentatif
d’une double évolution du Parti démocrate au XXe siècle, une évolution caractérisée par
sa disposition d’un solide électorat blanc dans le Sud et l’appropriation d’un
« populisme » agraire 6. T.P. Gore fut un acteur majeur de la campagne qui porta
Woodrow Wilson à la présidence en 1912. « [Thomas Pryor] Gore était censé
promouvoir l’ambitieux programme national de Wilson devant le Sénat, ce qu’il fit,
plein d’enthousiasme, même s’ils s’étaient disputés après les élections, lorsque le Sénat
avait voulu "s’organiser", c’est-à-dire sélectionner divers agents et mettre en place une
procédure législative. Le poste primordial de secrétaire du Sénat n’avait pas encore été
pourvu. Wilson envoya chercher Gore pour une affaire urgente. "J’aimerais que le
Sénat nomme mon frère Joseph, dit Wilson, au poste de secrétaire. Il est hautement
qualifié et… ". Gore écouta, abasourdi. Il finit par répondre qu’il n’aurait jamais pensé
devoir rappeler à un historien aussi éminent que l’auteur de Constitutional Government
in the United States que le législatif et l’exécutif étaient des pouvoirs à jamais égaux et
séparés, et que, pour l’exécutif, le fait d’avoir son propre frère comme espion au sein
même des chambres législatives ferait de la séparation des pouvoirs un véritable
foutoir ». En creux des (bonnes) idées politiques, par lui prêtées à Thomas Gore (« Je
tiens de lui ; et moi aussi j’ai gardé la non-foi »7), se lisent celles de son petit-fils : une
affiliation démocrate motivée par l’intérêt des démocrates pour les « classes
laborieuses » dans le temps où les républicains, « comme Hamilton », entendaient
laisser les riches gouverner « parce qu’ils sont plus sages et plus compétents » ; le rejet
de l’impérialisme imputé aux deux Roosevelt, à Woodrow Wilson, à James Knox
Polk…

Délégué à la Convention démocrate de 1960, son soutien à John Kennedy participe d’un
compagnonnage dont il s’autorise pour revendiquer la paternité de l’idée du Peace
Corps ou pour juger sévèrement Les 1000 jours de Kennedy (A Thousand Days)
d’Arthur Schlesinger. C’est dans ces mêmes années 1960-1962 que Gore Vidal est tenté
par une traversée des frontières, en vue d’une élection à la Chambre des représentants (il
échoue à être élu en 1960 à Poughkeepsie dans l’Etat de New York) ou au Sénat (la
certitude d’être battu le pousse à refuser d’être candidat contre Jack Javits en 1962 pour
l’un des sièges de l’Etat de New York). En 1970, le voici co-président du People’s
Party, ce tiers-parti dont les voix obtenues par le candidat à l’élection présidentielle
(Benjamin Spock) furent autant de voix perdues en 1972 par George McGovern, le
candidat démocrate à l’élection présidentielle « le plus à gauche » au XXe siècle. Après
avoir encore échoué en 1982 à être candidat au Sénat, ce n’est qu’en 1992, pendant la
Convention démocrate, que Gore Vidal s’implique à nouveau de manière directe dans la
compétition électorale, en étant le Speechwriter de Jerry Brown, l’un des candidats à
l’investiture démocrate. Après la défaite de Jerry Brown et l’investiture de Bill Clinton,
4

il fournit à ce dernier des notes, notamment dans le contexte du débat télévisé qui
oppose le candidat démocrate au président sortant George H. W. Bush.

Démocrate, Gore Vidal le fut comme il le put. Modérément, lorsque certaines de ses
prises de position (contre certaines projections extérieures des Etats-Unis par exemple)
furent applaudies à droite. Excentriquement, par exemple lorsqu’il disait ne pas voir de
différences entre démocrates et républicains ‒ une "arrogance" intellectuelle dont
Dennis Altman soutient qu’elle a quelquefois privé les candidats démocrates à la
Maison Blanche de suffrages nécessaires à leur élection (1972, 2000, 2004).
Excentriquement démocrate encore lorsque Gore Vidal qualifiait le système politique
américain de dynastique et d’oligarchique, sans considération des « origines modestes
de la plupart des présidents des Etats-Unis au XXe siècle ». « D’une certaine
manière », fait remarquer Dennis Altman, « Vidal reflète une forme de gauchisme
américain incarné par des personnes telles que Noam Chomsky, Michael Moore, et
Olivier Stone, que leurs détracteurs analysent comme autant de confirmations de
l’analyse d’Hofstadter sur le "style paranoïde" de la politique aux Etats-Unis ».

Gore Vidal était-il antisémite ou raciste ? Il n’y a de consensus entre ses biographes que
sur le fait qu’il n’était pas authentiquement colorblind (aveugle à la différence).
L’accusation d’antisémitisme est la plus ancienne et la plus tenace. Son moment
fondateur date de 1959 et à une phrase extraite d’une de ses chroniques : « Chaque
année, il y a une courte liste des écrivains OK. La liste d’aujourd’hui recense deux
juifs, deux noirs, ainsi qu’un goy du vieil Establishment américain, juste pour montrer
qu’il n’y a pas de préjugés dans notre monde d’amour ; seuls les pauvres vieux
homosexuels sont exclus ». L’excuse d’ironie revendiquée pour ce mot d’esprit
n’empêcha pas la réédition de l’accusation dans les années 1980, sous la plume de
Norman Podhoretz.

Contrairement à ce que soutenait Podhoretz, Gore Vidal n’a pas écrit que « les juifs
appauvrissaient les Etats-Unis et conduisaient inexorablement le monde vers une
guerre nucléaire » et qu’ils devraient « prendre garde s’ils voulaient rester parmi nous
[les Américains] ». La phrase exacte, qui se rapporte plutôt à un couple de juifs vivant
aux Etats-Unis « en vue de faire de la propagande et de réunir des fonds pour Israël ‒
un pays dans lequel ils n’ont pas d’empressement à vivre… », fait dire à Dennis Altman
qu’à tout le moins Gore Vidal ne comprenait pas la multi-allégeance nationale. Pas plus
celle des Juifs américains, assure Altman, que celle des Irlandais-Américains, des
Grecs-Américains ou des Cubains-Américains. « Depuis 1948 », écrit pour sa part Vidal
dans ses Mémoires à propos du Vidalgate, « j’étais spontanément sioniste ; mais en
1982, lorsque Israël a entrepris l’invasion criminelle du Liban, j’ai publiquement
attaqué Israël et son lobby aux Etats-Unis ».
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Pour ce qui est de la « question raciale », c’est plutôt le côté paternaliste (ou
« patricien ») de sa rhétorique antiraciste qui a été discuté, autrement dit son extériorité
à des enjeux socio-politiques que son ami James Baldwin développait pourtant dans le
même temps dans sa propre œuvre. Des exégètes pointilleux de l’œuvre de Gore Vidal
feront remarquer, pour leur part, que les Noirs n’y sont pratiquement pas convoqués à
des premiers rôles et que, plus généralement, son érudition littéraire ne s’est pas
spécialement ouverte à la littérature afro-américaine, « Toni Morrison pas plus que
Ralph Ellison ».

Gore Vidal : la marque ou la trace ? Cette question prospectiviste (et, pour tout dire,
contraire à toute rigueur historienne ‒ puisque si l’histoire est prévisible c’est qu’il n’y a
plus d’histoire) ne se doit d’être ici posée que parce qu’elle fait écho à la part
fictionnelle et aux éléments uchroniques qui agrémentent les romans historiques de la
série Narratives of Empire (Burr, Lincoln, 1876, Empire, Hollywood, Washington, D.C.,
The Golden Age). « Les lecteurs des autres romans de cette série », écrit-il dans la
postface de la réédition de Lincoln en 1984, « reconnaîtront Charlie Schuyler (Burr et
1876), Emma (1876), le vil et omniprésent William de la Touche Clancey ‒ qui sont des
personnages de fiction. Pour ce qui est de Lincoln et des autres figures historiques, je les
ai reconstituées à partir de lettres, de journaux intimes, d’articles de presse, etc. J'ai
quelquefois pris certaines libertés (…). Je ne l'ai pas fait souvent. Je ne l'ai pas fait du
tout avec les présidents. Pour ceux qui peuvent s’étonner de ma version du Discours de
Gettysburg, je précise que je n'ai pas utilisé la version finale et remaniée, mais ce que
quelqu'un qui était là (Charles Hale du Daily Advertiser de Boston) a noté ».

Cette idée d’une différence entre le discours d’à peine deux minutes authentiquement
prononcé par Abraham Lincoln le 19 novembre 1863 et le texte auquel des générations
d’Américains sont habituées à s’identifier ne saurait être réduite à une simple
transgression esthète. Sinon les romans historiques de Gore Vidal auraient-ils cessé
d’être lus et les candidats à l’élection présidentielle ne s’obligeraient-ils pas à dire qu’ils
ont lu son Lincoln : « Même Ronald Reagan », écrit-il, « fit semblant de l’avoir lu,
déclarant à Time que j’avais tout faux parce que j’avais montré Lincoln en train de
contempler l’aube depuis le Bureau Ovale, “alors qu’on ne peut pas voir l’aube de là-
bas”. Evidemment, cette scène n’existe pas dans le livre, d’autant plus que le Bureau
ovale, d’où Ron saluait ardemment chaque aube, ne fut ajouté à la Maison Blanche
qu’en 1905 ».

Raconter Abraham Lincoln à partir de sa femme, de John Hay (son secrétaire
particulier) ou de Salmon Chase (Secrétaire au Trésor et futur président de la Cour
suprême) pour mieux faire ressortir l’histoire de Lincoln comme étant celle « d’une
tragédie personnelle et d’une tragédie nationale ». Au-delà de Lincoln, l’idée qui
traverse les Narratives of Empire est, au fond, celle-ci : l’histoire politique s’écrit pour
une part avec des « faits avérés » et pour une autre part avec des conjectures qui ne sont
6

pas des arbitraires romanesques tant qu’elles reposent sur la connaissance de ce mélange
unique, entre intérêts personnels, passions et affects, considération pour le bien public,
qui caractérise l’univers politique. Pour ainsi dire, Gore Vidal s’inscrit dans le débat sur
le statut de la vérité en histoire et en littérature et sur le fait de savoir si l’histoire n’est
pas « simplement » un genre littéraire.

Il n’est pas dit qu’il a lu le Michelet de Barthes paru en France vingt ans avant le
premier opus de sa propre saga. Il n’est pas dit non plus, qu’avec sa mésestime de
l’Université, il a lu les universitaires américains qui ont prolongé ce débat dans les
années 1970. « J’ai souvent indisposé les gardiens professionnels des mythes nationaux
par la formule "les faits acquis" », écrit-il dans L’Histoire à l’écran. « J’aurais cru que
c’était une façon raisonnablement prudente de dire qu’il n’est pas tant de faits dont
nous puissions être assurés et, comme des querelles sans fin sur tel ou tel détail
bloqueront toute description du temps jadis, il y a presque toujours un consensus
général, souvent à bout de souffle, pour prétendre : apparemment, Lincoln pensait que
si l’esclavage n’est pas un mal, c’est que rien n’est mal ; aussi pourrait-on voir en lui
un abolitionniste de cœur, à défaut de l’avoir été dans sa politique. Naturellement,
certains faits acquis sont plus acquis que d’autres. Mais ces consensus imprécis sont
notre seul bien. Certes, l’idée qu’avec des étudiants assez avancés sous la houlette d’un
maître on puisse raconter l’histoire véridique d’une vie vécue il y a si longtemps est une
sottise. Même les vies qui n’ont connu d’autre âge que celui de la presse et de la
télévision ou des histoires orales se laissent au mieux deviner. Qui dit la vérité ? Qui
sait la vérité ? Qu’est-ce que la vérité ? ».

Pascal Mbongo

Nonfiction.fr - 15 août 2012

Notes :
1 - S. T. Joshi, Gore Vidal, A comprehensive Bibliography, The Scarecrow Press, Inc.,
2007.
2 - Palimpseste. Mémoires, 1995, traduction française en 2006, Galaade Editions.
3 - En français dans le texte.
4 - Parlementaire du Minnesota qui échoua à obtenir l’investiture démocrate à l’élection
présidentielle.
5 - Ainsi Gore Vidal appelle-t-il John Kennedy.
6 - Dennis Altman, Gore Vidal’s America, Polity Press, 2005.
7 - Gore Vidal, L’Histoire à l’écran, Fayard, 1994.
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