GqffiffiSe':lir,ilir.iliii. - Vienne

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                                                         Le 7   novembre 2018.
         À{sirie de S{tJ?ËlllË
           4 Rue   de i{ijoull
          3É210 sAUZEtrÊs

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                                                         Madame le Commissaire enquêteur
                                                         Mairie de Liglet
                                                         86290 Liglet

Objet : Enquête publique concernant
l'implantation d'éoliennes à Liglet

Madame le Commissaire enquêteur,

En tant que Président de l'Association de Défense de l'Environnement de Sauzelles et
Alentours, je tiens à apporter le soutien de nos adhérents aux habitants de Liglet qui
manifestent actuellement leur opposition à l'implantation d'éoliennes sur leur territoire.

Nous sommes d'ailleurs surpris de la volonté obstinée des instances décisionnaires de
persister dans la mise en æuvre du projet de Liglet, au moment otr l'éolien en France suscite
de plus en plus de questionnements, d'interrogations, d'objections, de la part d'ingénieurs,
de scientifiques, d'entrepreneurs indépendants dont la qualité d'expertise est incontestable.

J'évoquerai à ce titre le tout récent article paru dans Le Figoro Mogazine du 27 octobre
dernier. ll s'appuie particulièrement sur l'ouvrage de Messieurs Dumont et de Kergolay,
respectivement entrepreneur et président du Cercle de l'Union lnteralliée : Eoliennes :
chroniques d'un naufrage onnoncé; ouvrage qui dénonce la foiblesse coupable des pouvoirs
publics et du cynisme du lobby éolien. Ainsi que le livre de Monsieur Machenaud, ancien
directeur de la branche Asie-Pacifique (2OO2-2016) du Groupe EDF : la France dans le noir.

Ceci dit, je m'en tiendrai à quelques points qui, pour le moins, devraient déjà appeler à la
réflexion, voire l'annulation, du projet de Liglet   :

Le   projet et la population - Les habitants des zones rurales, ceux de Liglet notamment,
subissent bien plus que des doubles peines : réseaux de transport inexistants (pas de gares,
pas d'autoroutes), emplois en berne, commerces à bout de souffle, services publics en
filigrane, désert médical... Mais pour eux, d'office, les éoliennes dont personne ne veut
ailleurs ; là oir fleurissent châteaux ou vignobles mondialement connus et où veillent des
politiques influents, soucieux de la préservation de leur territoire.

Le  projet dans son environnement - Les 10 éoliennes de Liglet sont prévues sur un territoire
qui, à l'instar de notre département et même de notre région, et sauf démonstration
contraire, n'est pas favorisé par le vent. Elles sont, par ailleurs, disposées en ligne et non en
groupe. lmplantation qui modifiera notablement un bocage encore préservé, et sera un
danger pour les chauves-souris, les oiseaux migrateurs - dont les merveilleuses grues
cendrées - et toute cette faune protégée quifait la richesse de notre région.
A ce propos, combien d'animaux retrouvés morts au pied des mâts, ou à quelques centaines
de mètres, mais sortis des comptages pour ne pas entacher les statistiques ?
Et tout cela, contrairement aux recommandations de I'ADEME qui préconise que les sites
choisis doivent répondre à des réglementotions très strictes pour éviter les conflits d'usoge
et respecter les poysoges, Ie patrimoine, l'environnement et la biodiversité.
Préconisation ignorée au profit des 40 000 tonnes de béton enfouies dans le sol pour
supporter 1"0 engins à l'efficacité intermittente et à la rentabilité inférieure à 20 o/o (région
Nouvelle Aquitaine) !

Le  projet et la santé - Les promoteurs sont plus audacieux que les médecins.
lls ne respectent pas le principe de précaution, pourtant inscrit dans la Constitution ; et
implantent des éoliennes à 500 m à peine des habitations, quelle que soit la hauteur des
mâts. L'Académie de médecine, elle, recommande 1500 m d'éloignement entre les
aérogénérateurs et les habitants. Réclamant vainement depuis 2006 qu'une étude soit
menée, singulièrement en ce qui concerne l'influence des sons et des infrasons, à doses
prolongées et répétitives...
Tandis qu'à travers de multiples publications, certains épidémiologistes dénoncent les graves
problèmes de santé infligés par les éoliennes à une fraction non négligeable de la
population.

Le projet, la dépréciation immobilière et le tourisme - En plus des nuisances subies, les
riverains verront leur patrimoine immobilier fortement dévalorisé, voire invendable. Tandis
que les potentiels futurs propriétaires iront construire ou rénover ailleurs.
Ne parlons pas du tourisme et des résidences secondaires, qui reposent ici sur un fragile
équilibre que seul le rural continue de perpétuer. L'impact visuel ne nuira pas seulement au
bocage de Liglet, il abîmera le paysage à des kilomètres à la ronde, mettant en péril les
efforts des uns et des autres à maintenir, ou créer, des activités visant à l'accueil de
touristes, comme les gîtes, les maisons d'hôtes et autres hébergements collectifs...
Qui s'aventurera sur les sentiers pédestres, les circuits cyclotouristiques, les territoires de
chasse, si prisés ici, au pied de machines de L80 m de haut ? Qui viendra découvrir les
monuments historiques, dont le magnifique Prieuré de Willesalem, dans leur nouvel écrin de
béton et de fer ?

Le projet et le climat - Comme vous le savez, la faible productivité des éoliennes, leur
intermittence, nécessitent de grandes capacités de réserve, qui reposeront sur le gaz naturel
pour compenser les  de production. L'éolien est une source d'électricité
intermittente et non stockable, qui impose, pour réguler le réseau, le développement en
parallèle de centrale s à gaz, à charbon, à lignite... autant d'énergies fossiles carbonées.

Situation qui conduit l'Allemagne à être un gros émetteur de CO2, et à jouir d'une électricité
très onéreuse. Quelle avancée ! Quel souci du bien commun !
Comme le souligne Jean-Pierre Badinet, Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure
d'Electricité et de Mécanique de Nancy : contrairement à ce qui nous est affirmé
péremptoirement, le bilon carbone des éoliennes intermittentes est mauvois, de manière
indirecte, cor la gestion de I'intermittence en temps réel nécessite des centroles thermiques
en soutien permanent, obligées de fonctionner en régime discontinu, ce qui dégoge encore
plus de CO2.

Alors, en conclusion, pourquoi développer l'éolien par un mitage désastreux et improductif,
dans une région où, selon I'ADEME, le vent ne bat aucun record ?

Et l'on ne peut même pas se dire que quelques agriculteurs y gagneront quelques précieuses
rentrées. Ceux de la Beauce et d'ailleurs témoignent plutôt que l'éolien n'enrichit que ses
 promoteurs, les exploitants de parcs éoliens, les collectivités locales, les propriétaires
 fonciers... > (Le Figaro Magazine / 26 octobre 2018 / page
s2l.

Comment, enfin, soutenir un tel projet quand on pense que le coût du démantèlement de
ces machines industrielles revient à plus de 600 000 euros ? Mais ces sommes ne sont pas
provisionnées, et, en cas de défaillance de l'exploitant, le coût sera supporté par le
propriétaire du terrain ; propriétaire à vie des installations. A défaut, personne ne paiera et
les mâts et leurs socles de béton resteront à l'abandon, en polluant le sol et les eaux à
perpétuité.

Alors, décidément, non à cette utopie. Non à ce mensonge. Non au projet de Liglet      !

Au nom de I'ADESA, je vous remercie, Madame le Commissaire enquêteur, d'avoir pris le
temps de lire ce courrier. Et je vous prie de croire à l'expression de mes sentiments
respectueux.

                      Eric Bourgeon,
                      Président de l'Association de Défense de Sauzelles et Alentours