Guide pédagogique et de scénarisation CAFOCExpress - II. Dispositif multimodal de formation d'acteurs de la formation
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I. II. Guide pédagogique et de scénarisation CAFOCExpress Dispositif multimodal de formation d’acteurs de la formation Guide pédagogique et de scénarisation | Page 1 sur 59
1. L’environnement, l’esprit général A. Une métaphore : le voyage Le dispositif de formation Capform’express prend corps dans la métaphore du voyage. Le voyage permet de signifier le caractère non linéaire de l’apprentissage, souvent constitué d’étapes. C’est aussi un lieu de rencontres. A l’instar du voyageur qui a une destination correspondant à son attente, l’apprenant, ou le groupe, bénéficie d’un parcours spécifique pour atteindre un objectif singulier. Par ailleurs, chaque voyageur part d’un point particulier : les acquis de l’apprenant constituent le point de départ à partir duquel construire la formation. Le voyage n’est pas forcément direct : l’objectif de formation passe par des objectifs intermédiaires, parfois à valider avant de poursuivre. Tout comme il est possible de voyager seul ou en groupe, les modalités d’apprentissage envisageables sont plurielles : travail individuel accompagné ou non, classe virtuelle, formation en groupe, … Ainsi, cette métaphore du voyage se traduit dans le dispositif en un environnement visuel (celui du train), mais aussi par un vocabulaire spécifiques. B. La multimodalité au cœur du dispositif Le parti pris du dispositif est la multimodalité, permettant une souplesse dans l’accès à la formation. Cette multimodalité est donc à penser dans la réalisation des voyages. Cela se traduit par : - Une granularisation des contenus - Une attention prêtée à l’accompagnement Ainsi, la partie « distancielle » (qui peut représenter l’intégralité d’un voyage) n’est pas autosuffisante, et la présence d’un tuteur est à penser dès la conception. Tout au long du voyage, cela se traduit par la possibilité de contacter la cellule tutorale (en cas de blocage, de perte de mot de passe, …). Dans une activité, cela peut se traduire par la remontée de la réponse à un exercice à la cellule tutorale, qui réagit, propose un corrigé, agrège les réponses pour proposer d’autres points de vue et provoquer le débat, … De même, les animations (épisodes de WebTV principalement) complètent, agrémentent selon l’actualité, approfondissent un point spécifique du voyage. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 2 sur 59
C. Partis pris pédagogiques L’apprenant actif L’un des partis pris pédagogiques est de sortir des schémas linéaires habituels (bouton suivant), où l’apprenant est passif et peut de ce fait être peu motivé. Dans ce dispositif, l’utilisateur est acteur de son apprentissage : il va chercher l’information plutôt qu’il ne la reçoit (approche pull VS approche push). La dimension « poil à gratter » Si certains partis pris sont inévitables, il est indispensable de veiller à ce que l’utilisateur exerce son esprit critique. Cela se traduit par la possibilité de recourir à un forum, de donner son avis et d’accéder à celui des autres, de pousser l’utilisateur à se questionner sur sa pratique, sur l’actualité, par un personnage qui remet en cause, interroge, … Les savoirs Chaque voyage est constitué d’un noyau de base avec les savoirs. L’utilisateur a la possibilité d’accéder à des « savoirs + » pour aller plus loin sur certaines notions. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 3 sur 59
2. Eléments de vocabulaire et architecture Carnet de voyages : Le carnet de voyages constitue un ensemble cohérent de voyages, qui constitue un parcours de formation. Le carnet de voyage intègre toutes les étapes nécessaires à la mission, à la fonction, au métier visé. Cet ensemble cohérent peut par exemple viser l’obtention d’une certification. Exemple : la formation initiale des CFC stagiaires est un carnet de voyage, qui peut être constitué des voyages « évaluer un dispositif de formation », « mener une démarche de GPECT » et « mettre en œuvre une stratégie commerciale ». Grande mission : Une grande mission regroupe des voyages par thématique. Un voyage peut alimenter des grandes missions différentes. L’accès direct aux voyages est possible. Exemple : la grande mission « évaluer » regroupe les voyages « concevoir un dispositif d’évaluation d’une formation » et « évaluer la progression des apprentissages ». Voyage : Le voyage est le module de formation. Chaque voyage répond à une activité professionnelle. Exemple : « évaluer la progression des apprentissages » est un voyage Phase : Quatre phases (généralement) constituent le voyage : analyser, concevoir, mettre en œuvre et évaluer. Exemple : des phases du voyage « évaluer la progression des apprentissages » sont « le cadre de l’évaluation des apprentissages : qu’est-ce qu’on évalue, pour qui ? (analyser) » et « construire une évaluation : moments et fonctions, types d’épreuves, outils (concevoir) » Activité : Deux types d’activités composent les missions : des activités imposées permettant un apprentissage cohérent, et des activités optionnelles permettant d’éclairer ou de renseigner l’apprenant si besoin (savoir +). On veillera à varier les activités : apports, quiz, études de cas, … Exemple : dans la mission « le cadre de l’évaluation des apprentissages : qu’est-ce qu’on évalue, pour qui ? (analyser) », une activité est « les objectifs pédagogiques et la taxonomie de Bloom ». Un savoir+ pourrait être proposé optionnellement et apporter un point d’histoire sur les objectifs pédagogiques Guide pédagogique et de scénarisation | Page 4 sur 59
Ressource : Les ressources alimentent la bibliothèque du voyage. Exemple : La ressource de l’activité « les objectifs pédagogiques et la taxonomie de Bloom » est une BD sur les objectifs pédagogiques Guide pédagogique et de scénarisation | Page 5 sur 59
3. La structure du voyage Les voyages sont l’occasion d’appréhender les apports notionnels, de présenter les outils utiles, d’appliquer quelques principes, de cerner les limites d’un concept, etc. Tout cela est introduit graphiquement et scénaristiquement par des échanges entre voyageurs (experts, novices, témoins, réfractaires …) qui relient chaque activité et donnent du sens à l’apprentissage. A. Les personnages Invariants : L’hôtesse : dans l’agence de voyage, description des objectifs « du voyage », contrat pédagogique, détails… délivrance des billets (présentation1 avant le voyage et bilan après le voyage2). C’est aussi l’hôtesse qui envoie à chaque fois que le cas se présente une notification pour préciser que le sujet abordé est plus traité plus en profondeur dans un autre voyage. Le complice (celui qui suit l’apprenant tout au long de son apprentissage) : il présente les voyageurs (qui ils sont…), apporte des éléments de compréhension, s’adresse à l’apprenant pour ses activités (accompagnement) : voix off pour introduire les activités, les consignes… Le steward propose des savoirs+ (activités non obligatoires pour aller plus loin sur une notion) Le contrôleur délivre une carte postale synthétisant le voyage Variants : Les acteurs pour chaque voyage : ils sont présentés au début du voyage et ont chacun une fonction (expert, naïf, témoin, réfractaire) et/ou des caractéristiques favorisant le débat, l’échange, l’exemple (deux responsables d’organisme de formation aux points de vue différents, un tuteur et son apprenti, un formateur et un stagiaire, …). Parmi les « typologies » de personnages, notons leurs fonctions respectives : - Le personnage expert amène les apports. - Le naïf interroge, lance le débat, sert de prétexte pour aller chercher les informations, peut être amené à reformuler. - Le témoin, personnage qui n’a pas l’expertise mais peut s’exprimer sur un sujet permet de reformuler, et surtout d’illustrer. 1 Dire ce qui va être fait (et pas fait : évocation des autres voyages) 2 Liens avec cellule tutorale ! les manques, les questions, l’évaluation… Guide pédagogique et de scénarisation | Page 6 sur 59
- Le réfractaire permet d’apporter le « poil à gratter », d’apporter une dimension de débat, de questionnement du stagiaire sur sa propre pratique, de nuancer un discours. Des éléments externes (téléphone, mail, lecture d’un article ou d’une annonce, annonce vocale dans le train, le contrôleur, un intrus, …) provoquent la relance du dialogue. B. Les composantes du voyage Les voyages sont constitués d’un squelette invariant (dans certains cas, et pour viser une pertinence pédagogique, des exceptions sont tout à fait possibles) afin de faciliter et de guider la démarche d’ingénierie de création des contenus, et de créer une unité. 1/ Accueil en agence au départ 2/ Définir les acteurs du dialogue et leurs caractéristiques : o Acteur 1 : o Acteur 2 : o Acteur 3 : o …: 3/ Phases récurrentes3 (lorsque c’est possible) : o Analyser o Concevoir o Produire (Mettre en œuvre) o Evaluer chaque phase récurrente est composée de contextualisation(s), d’apport(s) notionnel(s) et d’évaluation(s) Par apport notionnel, on entend l’ensemble des ressources et activités pédagogiques nécessaires à la transmission des savoirs visés. La contextualisation, quant à elle, s’attache à poser le problème, à bouleverser d’éventuelles représentations, à planter un décor et un environnement dans lequel se positionne le sujet à traiter. 4/ Le contrôleur remet une carte postale qui réunit les résumés essentiels du voyage : résumé, définition, description courte, mini glossaire, bibliographie, ce qu’en dit la recherche, pour aller plus loin, … 5/ Accueil en agence à la fin 3 Alternance de dialogue (mise en contexte, en question) et d’activités (apports, exercices…) Guide pédagogique et de scénarisation | Page 7 sur 59
Chaque voyage produit : - Un glossaire spécifique décrivant les expressions utiles au voyage - Des ressources - Une sitographie/bibliographie Guide pédagogique et de scénarisation | Page 8 sur 59
4. Chronologie d’élaboration d’un voyage Etapes Ressources Livrables 1- Définir le but, les objectifs Fiche descriptive 2- Réunir les experts 3- Définir les contenus et les ressources 4- Définir les environnements d’usage 5- E-transformer : Organisation des Diagramme nodal contenus (le cas échéant en 4 phases), selon les principes du Grille de production point&clic / Stabilisation des activités pédagogique et des évaluations SCENARISATION 6- Relecture / Validation par le Comité de lecture 7- Traduire en story-board : Storyboard scénarisation 8- Relecture / Validation par le Comité de lecture 9- Réalisation des médias et Document de enregistrement des voix productions graphiques Document de MEDIATISATION production des voix 10- Médiatisation Guide de MEDIAS ET médiatisation BIC 11- Relecture / Validation par le Comité de lecture Guide pédagogique et de scénarisation | Page 9 sur 59
5. Scénarisation et e-transformation Une fois analysés les besoins et la pertinence du voyage à créer, il convient de structurer son contenu afin d’en faciliter son apprentissage, pour atteindre des objectifs pédagogiques prédéfinis, en prenant en compte les conditions d’usage de la formation (isolement, éloignement, profil singulier, hétérogénéité des besoins et/ou des acquis…). A. Définir le but, les objectifs Lors de la création des voyages, il est capital de définir les objectifs spécifiques qui devront être atteints par les apprenants. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 10 sur 59
Ces objectifs devraient être présentés de manière précise et en termes mesurables au début de chaque module puisqu'ils constitueront les principaux acquis à considérer lors du processus d'évaluation. Idéalement, un objectif spécifique devrait comporter les éléments suivants : un critère d'évaluation : une condition d'exécution : De quelle façon l’apprenant une action à performer : Dans quelle(s) condition(s) saura-t-il que la performance l'objectif sera-t-il exécuté ? a été atteinte correctement Qu'est-ce que l’apprenant Cet élément permet de (qui est-il ?) doit savoir, faire placer la performance dans ? Cet élément précise la ou réaliser ? un contexte, de clarifier les qualité ou le niveau de attentes et de réduire la performance anticipé. Ce confusion de l’apprenant. critère doit donc être mesurable. Exemples : identifier, Exemples : …lors d’une étude Exemples : …sans commettre nommer ou résoudre… du marché ; …en fonction des aucune erreur ;… en résultats du recensement de la respectant les techniques population 2016… proposées dans le cours... B. Réunir les experts Proposer une formation qui se vit (au moins en partie) en autonomie, c’est anticiper les réactions possibles ou probables des apprenants - leurs éventuelles difficultés - donc pallier Guide pédagogique et de scénarisation | Page 11 sur 59
l’interprétation des signes de découragement, de désintérêt, de lassitude… qu’un formateur averti sait interpréter en salle. C’est bien sûr s’assurer du sens que l’on donne aux activités, aux engagements, aux efforts que l’on va exiger de l’apprenant. Afin de se poser toutes les questions permettant d’optimiser les chances d’apprentissage, il convient de réunir des acteurs dont l’expertise peut porter sur le fond (la discipline, le sujet, la problématique…), la pédagogie, la psychologie voire la sociologie. Souvent, un acteur « naïf », c’est-à-dire non pollué par les habitudes de formation en salle et dans un profil proche de l’apprenant type visé (néophyte, professionnel…) présente un grand intérêt pour poser les questions basiques mais essentielles au respect des étapes dans l’apprentissage. Enfin, la technologie permet des scénarios d’activités originales, des mises en situations dynamiques, des possibles souvent nouveaux par rapport à ce qui se fait en salle. Mais pour les mettre en œuvre en toute pertinence, il faut les connaître, comprendre leurs atouts, mesurer les efforts spécifiques d’adaptation à leur interface ou leur utilisation, valoriser l’objectif pédagogique visé, maîtriser leurs faiblesses. Parmi les acteurs, ceux ayant de bonnes connaissances de ces outils peuvent être force de proposition pour des supports originaux aux activités pédagogiques proposées par le groupe. Cette réunion d’experts doit permettre une mise à plat et un montage progressif des activités pédagogiques (transmission de savoirs, témoignages, exercices, mises en situation, positionnement, évaluation, autocritique…), sur le fond et dans la forme, dont la variété et l’alternance des différents types d’activité doit contribuer à satisfaire les différentes attentes, intérêts et profils de chacun. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 12 sur 59
C. Définir les contenus C’est le moment de lister (et de hiérarchiser) les apports et activités pédagogiques utiles à l’atteinte de l’objectif de formation. Le plus souvent, les experts (contenus et pédagogie) assuraient une formation voisine en présentiel. L’erreur (fréquente) consiste à tenter de dupliquer « numériquement » progression et ressources existantes. Il en résulte une forme dégradée, exigeant de l’apprenant une motivation certaine. En effet, les étapes en synchrone ne sont pas toujours transposables en l’état, les digressions fort utiles en fonction des apprenants et de leurs attentes ne peuvent être reproduites, les rythmes du présentiel sont spécifiques, certaines activités (le débat, les travaux collectifs…) + complexes à mettre en œuvre (- spontanées). Il peut être néanmoins utile, pour le groupe d’experts, de vivre en accéléré le cours présentiel, afin d’en déceler les actes forts, les points essentiels et secondaires, d’apprécier la qualité et la pertinence des activités, d’évaluer la progression proposée… pour performer à l’étape « e-transformation ». Pour définir la structure du voyage, il convient d’établir sa structure tel qu’il sera présenté aux apprenants. La structuration consiste à découper les connaissances en unités, les hiérarchiser et planifier leur ordre d’apparition (ou l’autorisation de leur accès en « point & click »). Guide pédagogique et de scénarisation | Page 13 sur 59
Définir des contenus, c’est aussi scinder les savoirs « indispensables » des savoirs plus (notamment en fonction des cibles visées). C’est définir les apports notionnels nécessaires, imaginer les activités diverses participant à l’apprentissage, et penser l’évaluation, éventuellement en interaction avec un tuteur (ou un formateur selon la modalité pédagogique retenue : tout distance, blended….). Vous pouvez suivre les étapes suivantes : identifier la valider la structurer le établir la structure hiérarchie cohérence des contenu en unités relationnelle entre d'importance et la liens et la logiques les unités généralité structure du cours Afin de s’assurer de la cohérence pédagogique, il peut être utile de ranger chaque activité dans l’une de ces grandes étapes, et de vérifier leur contenu : Produire, analyser concevoir mettre en évaluer œuvre D. Définir les environnements d’usage Guide pédagogique et de scénarisation | Page 14 sur 59
À ce stade, doivent être pris en compte les moyens (technologiques et humains) disponibles pour l’apprenant (et les conditions de leur accès). Dans Capform’express, le dispositif pédagogique intrique des ressources (l’objet de cette description), un accompagnement produit (assuré par une cellule tutorale) et une animation (programmation d’émissions sur des thèmes donnés). La performance pédagogique est le fruit de la complémentarité proposée par ces 3 piliers. Aussi, les ressources doivent pouvoir informer la cellule tutorale de la qualité du travail produit par l’apprenant (remontées SCORM, résultats d’exercices…) ou provoquer pour celle-ci une mobilisation en cas de défaillance ou d’abandon.). Pratiquement, des questions ouvertes peuvent être interprétées par la cellule, et le cas échéant celle-ci peut travailler une remédiation. Il en résulte une relation privilégiée entre l’apprenant et l’équipe du CAFOC, une marque de souci et d’excellence (le dispositif n’est pas seulement technologique : il est surtout conçu et animés par des formateurs). Puisqu’il n’est pas possible de traduire littéralement le scénario « présentiel », il convient donc de retravailler l’ingénierie pédagogique afin qu’elle s’adapte aux richesses et contraintes des outils numériques et/ou des modalités envisagées. Découpage permettant la relecture ou le shunt, test intermédiaire pour vérifier la bonne compréhension d’étape, savoir plus, aide contextuelle, accès voire guidance aux ressources utiles, vérification de l’intérêt et du travail produit, complémentarité avec d’autres modalités proposées… sont autant de raisons qui légitiment une réingénierie pédagogique. Parce que les échanges et les réactions ne peuvent être de même nature en présentiel (interaction et médiation) que par le biais d’un outil (interactivité et médiatisation), parce que la part de réactivité et d’adaptation spontanées en présentiel doit être compensée par l’anticipation des situations de questionnement ou des besoins particuliers (revenir sur des définitions premières, approfondir une explication, changer d’exemple illustrant tel propos, connaître tel point de vue, apporter telle ressource…), le travail de scénarisation du cours doit être profondément revisité Les questions « qui sont les apprenants », « qu’est-ce qui pourrait les bloquer », « quels sont les moyens dont ils disposent », « pour cette séquence, de quels prérequis dois- je impérativement m’assurer », Guide pédagogique et de scénarisation | Page 15 sur 59
« quelle question peut être réveillée par ce bouleversement »… doivent conduire le groupe de travail à construire un scénario assurant la progression et la richesse attendue. E. E-transformer (re-ingeniering) Élaborer les stratégies pédagogiques, c’est choisir l’histoire, les méthodes, les moyens et les médias qui aideront les apprenants à atteindre les objectifs de leur apprentissage. L’empathie et le charisme du formateur doivent être remplacés, autant que possible, par la qualité de « l’histoire » que l’on propose. Celle-ci doit convaincre du sens donné aux apprentissages, participe à passer aisément d’une activité à l’autre, rend plus confortable l’accès aux activités proposées. Par histoire, on entend le biais utilisé pour introduire, rendre intelligible, contextualiser les apprentissages, « accrocher » les diverses activités, fidéliser l’apprenant. Elle permet de proposer aux apprenants un « parcours » (un fil rouge), attribue des rôles spécifiques à jouer comme dans la vie professionnelle, peut comporter des activités réelles et/ou simulées, permet de travailler une compétence sur des objets différents. Dans la collection CapformExpress, l’histoire (ses personnages, son environnement, ses invariants…) participe à consolider l’esprit « collection », à rendre confortable le passage Guide pédagogique et de scénarisation | Page 16 sur 59
d’un voyage à l’autre, invite à découvrir d’autres voyages. Les identités graphique, éditoriale et pédagogique contribuent à cette appartenance. Dans Capform’express, l’histoire générique propose que chaque voyage (unité de formation) soit l’objet d’un voyage (aventure scénarisée). C’est l’occasion de rencontrer des passagers, contributeurs en informations ou en témoignages, de collecter des ressources, de visualiser des documents, d’être guidé et invité à telle activité, telle recherche… Le point and click Nous nous basons sur un système de jeu de type « jeu de rôle/jeu d’aventure ». Dans le train, l’utilisateur va pouvoir naviguer librement de wagon en wagon, interagir avec des personnages, et les aider à résoudre des énigmes. Pour cela, il devra activement rechercher l’information (en interrogeant d’autres personnages, en inspectant des documents, etc.) et s’en servir pour répondre à des questions, réaliser des exercices, résoudre des études de cas, etc. Au fil de l’aventure, des « quêtes » lui seront confiées, correspondant aux différents objectifs pédagogiques du module. N.B. : Cette organisation ouverte n’amène pas forcément à une « anarchie » dans l’acquisition des savoirs. Les apprentissages peuvent toujours être guidés ; les concepteurs ont la main sur l’ordre dans lequel les savoirs sont transmis. En fonction des stratégies pédagogiques, un curseur devra être placé entre le « trop ouvert » et le « trop guidé ». Comment construire le scénario ? L’organisation globale du scénario peut être organisée sous forme de diagramme nodal1 : Guide pédagogique et de scénarisation | Page 17 sur 59
Ce diagramme permet de représenter les chemins et les différents noeuds, qui sont autant d’étapes par lesquelles l’utilisateur peut ou doit passer. On remarque plusieurs types de « boxes » : - les cinématiques : pour donner du liant, pour dérouler l’histoire (l’utilisateur est passif, il écoute) - les étapes : ce sont des passages obligatoires. C’est généralement dans celles-ci qu’on découvre les quêtes. - les puzzles : ce sont des activités qui nécessitent d’être réussies pour passer à la suite, ou qui donnent accès à une partie de l’aventure. Un puzzle peut consister par exemple à aller chercher une information auprès d’un personnage, ou inspecter un document. Un exemple de scénario Module « s’organiser pour répondre à un appel d’offres » / Arc « connaître le cadre d’application des marchés publics » N.B. : Le puzzle 5 n’est accessible QUE si l’apprenant a validé les puzzles 2, 3, 4. Sinon, Laurent ne propose pas le QCM, il nous demande de nous renseigner davantage. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 18 sur 59
Par exemple, au début de chaque voyage, l’hôte/hôtesse de l’agence de voyages présente le « billet » : c’est le contrat pédagogique ; sur celui-ci sont précisés les étapes, le temps à passer, les activités à réaliser. C’est l’occasion également de préciser les voyages associés (en termes de contenus, d’activités métiers, etc.). Le voyage commence… Le premier interlocuteur dans le train est le « complice », qui assurera la guidance pédagogique tout au long des voyages. Après avoir présenté les différents personnages qui seront rencontrés durant le voyage, il donne des informations quant aux directions à prendre, aux missions à réaliser. Après avoir répondu à l’exercice, le complice demande à l’apprenant d’aller recueillir l’avis de trois autres passagers, ceci afin d’enrichir le travail sur les représentations. Cette activité est conçue pour pallier, dans une moindre mesure, l’absence du groupe. Il est à noter que les réponses des différents utilisateurs pourront également enrichir la brique « animation » du dispositif : publication sur un forum, lors d’un webinaire. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 19 sur 59
Exemple de réingénierie pour une même séquence de formation (séquence ne venant pas du dispositif C@pform’express), selon la modalité proposée : Guide pédagogique et de scénarisation | Page 20 sur 59
F. Traduire en storyboard Même si la forme induite (succession « linéaire » de planches) est quelque peu éloignée de la navigation possible (point & click), les planches permettent de vérifier la cohérence du voyage, la description exhaustive des contenus de chaque « moment » (écran, animation présentée, dialogue, exercice, activité, navigation possible, liens avec la cellule tutorale...), la fourniture des ressources et des pièces utiles à l’apprentissage. Le scénario se traduit, à des fins de relecture et de médiatisation, en story-board. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 21 sur 59
La médiatisation consiste à traduire les « moments » décrits par le story-board en application intégrant l’ensemble des médias, les interactivités, les traceurs, les illustrations sonores, les options de navigation… Dans le cas de CAFOCexpress, l’application logicielle est Articulate Storyline 2 Comment concevoir la navigation ? Il est nécessaire, pour chaque voyage, de réaliser le « plan » du train (on aura besoin de plus ou moins de décors selon le voyage) Pour chaque arc scénaristique, il faudra déterminer quels personnages ou objets vont être cliquables, et à quels endroits (dans quels wagons, dans quels lieux, etc.). Pour chacun de ces personnages ou objets cliquables, il faudra spécifier à quel slide du storyboard il se rapporte. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 22 sur 59
Exemple : N.B. : on voit qu’au clic sur Laurent (Wagon bar), deux actions sont possibles, en fonction de l’avancée de l’utilisateur. Ceci est conforme au scénario imaginé : les puzzles 2,3,4 doivent être débloqués avant de passer au QCM (puzzle 5). Comment écrire les contenus ? Pour une facilité d’échange et de manipulation, le storyboard se présente sous la forme d’un fichier powerpoint. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 23 sur 59
Chaque slide correspond à une action de l’utilisateur (clic sur personnage, sur objet) : dialogue, apport théorique, exercice, etc. N.B. : ne pas oublier de préciser le cas où plusieurs slides s’enchaînent (apports théoriques conséquents, personnage qui discute puis propose un exercice, etc.) Les dialogues entre l’utilisateur et les personnages ? Quand l’utilisateur rencontre un personnage, il a plusieurs choix de questions à lui poser. Une fois la question posée, elle se grise. L’utilisateur pourra la reposer s’il le souhaite. Il faudra préciser dans le storyboard les différents choix de questions, et les réponses qui sont apportées pour chacune. Ressources, glossaire Lorsque des informations ont été trouvées, elles sont débloquées dans l’inventaire des notions. Il est ainsi possible d’aller les retrouver à tout moment. Idem pour le glossaire. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 24 sur 59
6. Un catalogue d’environnements et de personnages pour construire le scénario Un catalogue de personnages avec leurs caractéristiques est proposé (voir « Guide des illustrations »). Lorsque l’on imagine les voyages, il est souhaitable d’y piocher les acteurs. En cas de personnage original, le faire produire (par Dijon), puis l’intégrer (voir grille de productions graphiques). Environnements : Plusieurs lieux ont été imaginés, certains, classiques, comme les wagons 1ère et 2nde classe ainsi que les interwagons et le wagon-bar, d’autres lieux sont hors du train : quai, correspondance, espace wifi, salle d’attente, gare rurale, ... Personnages : Les personnages invariants ou « incontournables » ont déjà été cités. Parmi les autres personnages, certains appartiennent à une structure, ce qui permet de les faire interagir : - Un petit organisme de formation privé - Un organisme de formation public - Une entreprise dans le secteur de la banque et des assurances - Une TPE spécialisée en informatique, de 2 salariés - Une entreprise de la grande distribution D’autres personnages n’appartiennent pas à ces structures, mais sont là pour apporter des profils et des approches différentes (conseillère d’un OPCA, chargée de marchés publics dans une collectivité, conseiller en mission locale, demandeur d’emploi, inspecteur pédagogique, …). Enfin, certains personnages ont un rôle marginal, ils interviennent à un moment spécifique d’un voyage pour illustrer une idée (backpacker, footballeur, vendeur de sandwich, …). Ces personnages peuvent utilement alimenter la banque. 7. La BIC (Banque d’Illustration des CAFOC) http://bi-capformexpress.gipftlv-bourgogne.fr/ Guide pédagogique et de scénarisation | Page 25 sur 59
8. Des outils partagés pour le travail collaboratif A. Pour la proposition au Comité Technique - La fiche d’intention à soumettre au comité Guide pédagogique et de scénarisation | Page 26 sur 59
B. Pour la médiatisation - La grille de conception pédagogique (soumis à la 1ère relecture) - Le storyboard (soumis à la 2ème relecture) Zone médiatiseur N°4/16 Guide pédagogique et de scénarisation | Page 27 sur 59
- La grille des voix Guide pédagogique et de scénarisation | Page 28 sur 59
- La grille de productions graphiques - Grille de commande de vidéo Guide pédagogique et de scénarisation | Page 29 sur 59
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9. Guide des illustrations A. Les invariants graphiques : Le billet (donné par l’hôtesse) les objectifs du voyage, sa durée, les chapitres Le glossaire (toujours accessible en haut à droite) définition des termes du voyage Les ressources (via l’onglet) Visualisation (voire téléchargement) des ressources Chariot de restauration (introduit par un steward) les savoir-plus + affichette sur chariot Carte postale (donnée par le contrôleur) synthèse de fin de voyage, sous forme d’une carte postale A4 recto-verso Billet composté « Validation » du voyage, attestation de la réalisation du voyage Feuille de mission Rappelle les missions et les sous-objectifs (accessible également par onglet sur le côté) + Prévoir un bouton pour les sous-titres (oui/non) Guide pédagogique et de scénarisation | Page 31 sur 59
B. Les lieux : La salle d’attente Propice aux Wagon bar « module 0 » Wagon 1ère classe Wagon 2ème classe Interwagon 1 Interwagon 2 + zoom bagages Guide pédagogique et de scénarisation | Page 32 sur 59
Wagon vélo (au bout) Gare de campagne Quai 1 Quai 2 Guide pédagogique et de scénarisation | Page 33 sur 59
Espace wifi (coin du wagon bar ?) Correspondance Guide pédagogique et de scénarisation | Page 34 sur 59
C. Les personnages : Les personnages « incontournables » : Visuel Principales caractéristiques - description Voyages où trouver le personnage physique Hôtesse En début de voyage : présente le contrat pédagogique, tend le billet à composter sur lequel est écrit le contrat. En fin de voyage : conclut le voyage. Complice Le complice suit l’apprenant tout au long de son apprentissage : il présente les voyageurs (qui ils sont…), assiste dos tourné aux séquences de dialogue dans le wagon, s’adresse à l’apprenant de face pour ses activités ; voix off pour introduire les activités, les consignes… Guide pédagogique et de scénarisation | Page 35 sur 59
Steward Le steward, avec son chariot, propose les savoir plus. Contrôleur A la fin du voyage, annonce la fin et remet la carte postale. Intervenir lors d’évaluations. Annonce les remontées à la cellule tutorale. Guide pédagogique et de scénarisation | Page 36 sur 59
OF 1 : « S-Académie » est un petit OF privé d’une quinzaine de salariés Visuel Principales caractéristiques - description Voyages où trouver le personnage physique Saliha Saliha, 40 ans, brune, l’air dépité S’organiser pour répondre à un AO dans le cadre des marchés publics Elle est responsable d’OF, échaudée par les marchés publics (rôle : réfractaire) Hervé Formateur de formateur (sachant), une Préparer et animer une première cinquantaine d’années, brun foncé cheveux formation courts, barbe naissante (Style Gilles Lellouche). Habillé jean noir, chemise blanche, baskets blanches. Alexandra 40 ans, blonde, chignon Guide pédagogique et de scénarisation | Page 37 sur 59
Elle est Formatrice-tutrice à distance Julien Julien, 30 ans, cheveux ras, chemise grise, jean Il est assistant Guide pédagogique et de scénarisation | Page 38 sur 59
OF 2 : le Greta de Nanjon est un OF public Visuel Principales caractéristiques - description Voyages où trouver le personnage physique Laurent Laurent, 35 ans, brun, porte des lunettes S’organiser pour répondre à un AO dans le cadre des marchés publics Il est responsable d’OF et fin connaisseur des marchés publics (sachant) Nassim Nassim, 35 ans, tenue décontractée Se repérer dans le champ de l’évaluation Evaluer la progression des apprenants Il est professeur de maths en lycée et formateur en comptabilité pour le Greta de Nanjon Guide pédagogique et de scénarisation | Page 39 sur 59
Perrine 30 ans, rousse, tenue décontractée Elle est formatrice LSF Elle envisage d’évoluer sur un poste de Conseiller en Formation Patrick 60 ans Il est responsable qualité Guide pédagogique et de scénarisation | Page 40 sur 59
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Entreprise 1 : secteur de la Banque-Assurance (nom ?) Visuel Principales caractéristiques - description Voyages où trouver le personnage physique Martine 55 ans, tailleur, style Taubira Elle est responsable d’agence Nicole Nicole, 52 ans, blonde, élégante Se repérer dans le champ de l’évaluation Evaluer la progression des apprenants Elle est conseillère clientèle banque Guide pédagogique et de scénarisation | Page 42 sur 59
Juliette Juliette, 20 ans, brune, cheveux longs, porte Se repérer dans le champ de l’évaluation des lunettes Evaluer la progression des apprenants Elle est apprentie en BTS banque (naïve) Anna Anna, 35 ans, tailleur pantalon bleu marine ou Préparer et animer une première noir, chemisier bleu ciel, escarpins, métissée, formation cheveux courts bruns (style Halle Berry). Elle est responsable du service relation clients dans une société d’assurances implantée nationalement. Elle s’est vue proposer un rôle occasionnel de formatrice interne, pour Guide pédagogique et de scénarisation | Page 43 sur 59
former à des « gestes » professionnels et aussi de temps à autre véhiculer auprès des équipes des messages de la direction ou, plus classiquement, présenter des projets de l’entreprise (naïve). Guide pédagogique et de scénarisation | Page 44 sur 59
Entreprise 2 : Informatique, TPE hyperspécialisée en informatique de 2 salariés (nom ?) Visuel Principales caractéristiques - description Voyages où trouver le personnage physique Félix Félix, 35 ans S’organiser pour répondre à un AO dans le cadre des marchés publics Il est chef d’entreprise d’une petite boîte d’informatique, novice en matière de marchés publics (rôle : naïf) Grégory 30 ans Il est salarié de l’entreprise, informaticien Guide pédagogique et de scénarisation | Page 45 sur 59
Yoann 18 ans, typé asiatique Il est en contrat de professionnalisation dans le cadre de son Master Développement/Informatique Guide pédagogique et de scénarisation | Page 46 sur 59
Entreprise 3 : entreprise de la grande distribution, « Méga » Visuel Principales caractéristiques - description Voyages où trouver le personnage physique Isabelle 45 ans, longs cheveux bruns, lunettes Elle est responsable des ressources humaines Guide pédagogique et de scénarisation | Page 47 sur 59
Marc 45 ans, grand, dégarni, tee-shirt du magasin Il est chef de rayon-manager dans la grande distribution Il a également une fonction de formateur Il envisage une reconversion vers le coaching Guide pédagogique et de scénarisation | Page 48 sur 59
Florian 30 ans, ventru, lunettes teintées, tee-shirt du magasin Il est employé de mise en rayon Il a un statut de travailleur handicapé (handicap visuel) Jean-Jacques 57 ans, tee-shirt blanc et jean Proche de la retraite, Jean-Jacques est technicien de surface et représentant du personnel CGT Guide pédagogique et de scénarisation | Page 49 sur 59
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Visuel Principales caractéristiques - description Voyages où trouver le personnage physique Nadine Typée espagnol, robe colorée Elle est conseillère d’un OPCA interprofessionnel, où elle est également référente handicap Guide pédagogique et de scénarisation | Page 51 sur 59
Fabienne Fabienne, 50 ans, habillée classique, brune S’organiser pour répondre à un AO dans le (style Mireille Matthieu) cadre des marchés publics Elle est chargée de marchés publics dans une collectivité (rôle : experte) Guide pédagogique et de scénarisation | Page 52 sur 59
Tony 40 ans, petit gars avec des lunettes, un peu dégarni Il est Conseiller en Mission Locale Guide pédagogique et de scénarisation | Page 53 sur 59
Mario 35 ans, italien, brun, barbe de trois jours, costume Il est Conseiller en Evolution Professionnelle Guide pédagogique et de scénarisation | Page 54 sur 59
Arnaud 25 ans, style décontracté Il est demandeur d’emploi et cherche dans les métiers du commerce et de la vente Guide pédagogique et de scénarisation | Page 55 sur 59
Martin Martin, 55 ans, porte un costume, a le Se repérer dans le champ de l’évaluation physique de l’emploi Evaluer la progression des apprenants Il est inspecteur pédagogique à l’Education Nationale, fin connaisseur en ce qui concerne l’évaluation (sachant) Guide pédagogique et de scénarisation | Page 56 sur 59
Backpacker Style australien, la vingtaine, bandana, sac Evaluer la progression des apprenants quechua Rôle de candide étranger, peut demander son chemin, l’heure, le prochain arrêt, …, introduire une contextualisation Vendeur sandwicherie gare Se repérer dans le champ de l’évaluation Guide pédagogique et de scénarisation | Page 57 sur 59
Footballeur Footballeur barbu Se repérer dans le champ de l’évaluation Guide pédagogique et de scénarisation | Page 58 sur 59
ACCORD DE CONSORTIUM | Page 59 sur 59
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