HISTOIRE DE L'EGLISE - ACADEMIE ORTHODOXE INTERNATIONALE DES HAUTES ETUDES EN THEOLOGIE

 
CONTINUER À LIRE
ACADEMIE ORTHODOXE INTERNATIONALE
  DES HAUTES ETUDES EN THEOLOGIE

                         ENSEIGNEMENT LIBRE
              Sous le patronage de SAINT NECTAIRE d’Egine

    HISTOIRE DE L’EGLISE
                                 Evêque Jean-Siméon

                        Sous le contrôle de
     l’Alliance Mondiale des Eglises Canoniques Orthodoxes

  Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                           academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Monseigneur Jean-Siméon, évêque d’Armorique
                      Docteur en théologie
               Directeur de l’école Saint Melaine

                           Etudes de théologie
                   Texte officiel agréé par l’Académie

                  Imprimatur du Patriarche Jacques III
                             Janvier 2023

                                    Edition 2023

                                        Abrégé

Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                         academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Histoire de l’Eglise
                                         Avant Propos

         Le monde connu au moment de la fondation de l’Eglise

Sommaire : Etat politique du monde connu au moment de la fondation de l’Eglise. –
Organisation politique de l’Empire romain. – Etat religieux du monde romain. – Le
peuple juif. – La Palestine. – Etat religieux du monde en dehors de l’Empire romain. Les
Parthes. Le Mazdéisme. – L’Inde, le Brahmanisme et le Bouddhisme. – La Chine.
Confucius et Lao-Tseu. – Les Germains. – Conditions favorables et défavorables à la
diffusion du Christianisme –.

- Etat politique du monde connu.

Lorsque Jésus-Christ donne à ses apôtres la mission de prêcher l’Evangile,
tous les pays lesquels entourent la Méditerranée sont soumis à l’Empire de
Rome. Depuis le Rhin et le Danube au Nord, jusqu’aux déserts du Sahara au
Sud, de l’océan Atlantique à l’Ouest, jusqu’au Tigre et à l’Euphrate à l’Est, les
successeurs d’Auguste gouvernent en maîtres.
Ce vaste Empire devait englober les deux grandes civilisations antiques : la
civilisation romaine et la civilisation grecque. En dehors de l’empire sont les
Barbares. Au Nord et au Nord-est, les Germains, les Sarmates et les Scythes
n’ont avec les Romains que peu de rapports ; à l’Est, le royaume d’Arménie,
l’Empire des Parthes, l’Inde et la Chine sont en relations commerciales avec
Rome. Mais chacun de ces pays a sa propre religion et ses mœurs, différentes
en tous points de la religion et des mœurs du monde gréco-romain.

- Organisation politique de l’empire romain.

Malgré les scandales dont la capitale est trop souvent le théâtre, l’Empire
romain assure la paix et la liberté dans les provinces, grâce surtout au
développement du régime municipal. Les provinces romaines sont des
groupes de cités, administrées chacune par ses magistrats locaux. Un petit
nombre de fonctionnaires représente le gouvernement central et, dans la
mesure où les impôts sont régulièrement payés et les désordres ou les révoltes
maîtrisés, les Romains respectent les habitants de chaque pays.

      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Les populations des campagnes continuent à parler leur langue nationale,
dans les villes on parle partout le grec ou le latin. D’une extrémité à l’autre de
l’Empire, les communications sont facilitées. Un vaste réseau de routes relie à
la capitale les provinces les plus éloignées.
Les frontières sont protégées par une série de camps retranchés où sont
établies presque toutes les troupes. Le résultat de cette organisation fait que
les provinces, même celles où avaient régné jusqu’alors soit une civilisation
différente, soit la barbarie, sont pénétrées chaque jour davantage par la
civilisation romaine.

- Etat religieux du monde romain.

Si la prospérité matérielle de l’Empire est grande, l’état religieux et moral
laisse beaucoup à désirer. Le scepticisme règne dans les classes cultivées de la
société. De la religion gréco-romaine, il ne reste guère que les cérémonies
officielles. Le peuple s’y rend en foule, mais surtout à cause de la pompe du
spectacle et des jeux lesquels les accompagnent.
A côté du culte public se sont établis les mystères, où l’on prétend expliquer
l’origine du monde et assurer le bonheur des initiés dans la vie future. Mais
quelques-uns de ces mystères sont tellement contraires à la morale que le
gouvernement romain, très tolérant à l’égard des cultes, a cru devoir en
interdire la célébration.
De plus, un certain nombre de cultes, dont quelques-uns sont également
immoraux, ont conquis de nombreux adeptes. Les dieux égyptiens Isis et
Sérapis, les dieux syriens Adonis et Astarté, le dieu persan Mithra, les dieux
phrygiens Cybèle et Sabazius, ont des adorateurs dans toutes les classes de la
société.
Enfin, dans tout l’Empire est organisé un culte politique, celui de l’Empereur
associé à Rome divinisée. Dans chaque province, une assemblée composée de
délégués élus par les cités et un prêtre nommé par cette assemblée offrent des
sacrifices et célèbrent des jeux en l’honneur de l’Empereur. Dans chaque ville,
des prêtres municipaux et des associations religieuses lui rendent des
hommages du même genre. Le culte de César est le lien lequel unit l’Empire
tout entier à son Empereur.

- Le peuple Juif.

Depuis le jour où les Assyriens et les Babyloniens ont emmené en captivité le
peuple d’Israël, les Juifs se sont répandus en dehors de la Palestine. Beaucoup
sont restés dans le pays où ils ont été conduits. D’autres, au temps des
     Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                              academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Ptolémées, se sont établis en Egypte, surtout à Alexandrie. Bientôt les
principales villes grecques, ainsi que Rome, ont des colonies juives composées
principalement de petits commerçants.
Sans lien politique entre eux, ces juifs dispersés ont pour centre, dans chaque
ville, la synagogue où ils se réunissent pour prier, pour entendre la lecture et
le commentaire de l’Ecriture sainte. Leur langue est le grec et c’est à leur
usage qu’est écrite, en Egypte, la traduction des Septante. S’ils subissent
l’influence de la philosophie hellénique, ils réagissent à leur tour sur le monde
païen et l’on voit bientôt un certain nombre de gentils abandonner le culte
des idoles pour celui du Dieu d’Israël. On appellent ces convertis des
prosélytes.

- La Palestine.

La Palestine reste cependant la patrie des Juifs de la dispersion. Chaque année
ils payent au Temple de Jérusalem un tribut de deux drachmes. Le Temple est
en effet l’unique sanctuaire où il est permis d’offrir des sacrifices au vrai Dieu.
La population, laquelle habite le pays, se divise en trois groupes. La Judée
proprement dite est occupée par les Juifs restés après la captivité, et par ceux
revenus après l’édit de Cyrus. En Galilée, à la population juive se sont
intégrées des familles étrangères. La Samarie est occupée par les descendants
des colons envoyés par les Assyriens, lesquels se sont mêlés peu à peu aux
habitants. Les Juifs regardent les Samaritains comme des étrangers.
Depuis l’an 6 après Jésus-Christ, la Judée, la Samarie et l’Idumée forment la
province romaine de Judée. Ponce Pilate, lequel gouverne cette province au
moment de la mort de Jésus, reste encore quelque temps en fonction. En l’an
36, il est révoqué et envoyé en exil dans les Gaules.
Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et le dernier survivant des fils d’Hérode
Ier, vit dans les plaisirs à Tibériade et ne s’occupe guère de son
gouvernement. En 37, il est dépouillé de ses prérogatives, alors qu’au même
moment la série des procurateurs romains est interrompue. Le royaume de
Judée est rétabli par Caligula en faveur d’Agrippa, petit-fils d’Hérode Ier.
                                     ----------
Le peuple juif attend avec impatience le Messie annoncé par les prophètes.
Mais de fausses idées se sont répandues sur la nature du rôle de ce Messie.
Pour beaucoup, il doit délivrer la nation du joug de l’étranger et fonder un
puissant royaume. Aussi, le peuple est-il bien disposé à se soulever à la suite
de ceux se revendiquant comme les authentiques libérateurs politiques
d’Israël.

      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Le sacerdoce, avili par sa servilité à l’égard de Rome, perd une partie de son
prestige. Très grande au contraire est l’influence des docteurs de la loi, mais
cette influence a surtout pour résultat d’imposer une série de prescriptions
minutieuses, lesquelles règlent jusqu’aux moindres détails de la vie. Le
Sanhédrin, grand conseil composé de prêtres, de docteurs et de notables,
veille au maintien de la loi mosaïque.

- Etat religieux en dehors de l’Empire : Les Parthes et le Mazdéisme.

En dehors de l’Empire romain, les principaux groupes des peuples sont les
Parthes ou Perses, les Indiens, les Chinois et les Germains. Depuis l’an 250
avant Jésus-Christ, la Parthie s’est soustraite au joug des Séleucides et s’est
reconstituée en royaume indépendant.
Les Parthes adoptent la religion de Zoroastre, c’est-à-dire le Mazdéisme. La
doctrine mazdéenne, conservée par les mages et consignée dans un recueil de
livres sacrés appelé l’Avesta, peut se résumer ainsi : au-dessous du principe
premier sont deux génies, Ormuz, auteur de tout bien et Ahriman, auteur de
tout mal. Entre eux, et les génies lesquels dépendent d’eux, s’est engagée une
lutte laquelle dure depuis l’origine.
Le soleil ou Mithra, le feu et l’esprit sont les serviteurs du bien ; la nuit, le
froid, les agents du mal. La lutte se terminera par la victoire d’Ormuz. Les
mages ou prêtres ont surtout développé le culte du feu et prétendent
posséder des formules mystérieuses, lesquelles peuvent conjurer les attaques
des esprits mauvais.

- L’Inde, le Brahmanisme et le Bouddhisme.

Dans l’Inde, la religion dominante est le Bouddhisme, lequel a adopté une partie
des doctrines du Brahmanisme. Le Brahmanisme est un vaste panthéisme.
Brahma, père des dieux et des hommes, a créé quatre classes d’hommes
séparés les uns des autres : le brahmane ou prêtre, le guerrier, le travailleur,
l’esclave. Personne ne peut sortir de la caste où l’a placé sa naissance. Au-
dessous des castes sont les parias, considérés comme impurs.
Les brahmanes enseignent la transmigration des âmes. Suivant qu’elle a une
conduite bonne ou mauvaise, l’âme habite le corps d’un animal pur ou impur,
ou celui d’un homme d’une caste plus ou moins élevée. Du corps des
brahmanes, c’est-à-dire de son incarnation la plus haute, l’âme entre dans la
substance éternelle de Brahmâ.
                                     ----------

     Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                              academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Sâkyamuni, surnommé le Bouddha ou le Sage, enseigne au contraire l’égalité
entre les hommes et le moyen d’entrer directement par la pratique de la vertu
dans le Nirvana. Mais les deux doctrines se mélangent. La religion
brahmanique met sur pied d’égalité avec Brahmâ, le Créateur et le Dieu
suprême, Vishnou, le conservateur et Civa, le destructeur et le régénérateur. Le
Bouddha est considéré comme l’une des incarnations de Vishnou. Le
Bouddhisme possède des monastères où les moines recherchent et cultivent
les vertus.

- La Chine. Confucius et Lao-Tseu.

La religion primitive des Chinois est la croyance en un Dieu suprême ou
Chang-ti. Le culte consiste en une seule pratique : le sacrifice. Au-dessous de
ce Dieu, les Chinois placent des esprits célestes et terrestres auxquels on offre
des sacrifices d’ordre inférieur. Les Chinois croient en la survivance des âmes
et vénèrent toujours les ancêtres.
Au VIe siècle avant notre ère, Confucius ou Kong-fou-the modifie
profondément l’esprit religieux de la Chine. Il enseigne une sorte de morale
naturelle, en partant du principe que la connaissance des lois morales et
l’exemple de la vertu suffisent à rendre l’homme bon. Le respect des parents
et le culte des ancêtres sont pour lui la base de la morale. Confucius détache
le peuple de la prière, mais il laisse subsister les ancestrales superstitions et fait
de l’enfant et de la femme de véritables soumis.
                                       ----------
A la même époque, un autre philosophe, Lao-Tseu, né trente ans avant
Confucius, enseigne une doctrine également fondée sur la bonté originelle de
l’homme. Le chemin de cette morale est le retour au Tao, c’est-à-dire à l’Etre
absolu.
Les disciples de Lao-Tseu ou Taoïstes, modifient la doctrine abstraite de leur
maître. Ils inventent un breuvage lequel donne l’immortalité, et prétendent
connaître l’avenir en invoquant les esprits. Ils multiplient les légendes et les
superstitions de toute nature. Lao-Tseu devient un être surnaturel, et autour
de lui est créé un panthéon d’êtres divins et de mortels divinisés.

- Les Germains.

Les peuplades de la Germanie ont une religion simple, laquelle consiste
surtout dans l’adoration des forces de la nature et de divinités protectrices des
combats. Les dieux principaux sont : Odin, le dieu souverain, le dieu des
batailles ; Donar, le dieu du tonnerre ; Tyr, le dieu de l’épée ; Freyr, le dieu de la
      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
paix et des récoltes, et la déesse Fraya. Le soleil, la lune et la terre sont
également considérés comme des divinités.
Les guerriers, lesquels se signalent par leur bravoure, espèrent revivre avec les
dieux et les déesses dans le palais d’Odin construit au milieu des nuages,
lequel porte le nom de Walhalla. C’est là, qu’en compagnie des Walkyries ou
filles des batailles, ils assistent à des banquets, récompense de leurs exploits.

- Conditions favorables et obstacles à la diffusion du christianisme.

Au moment de l’apparition du Christianisme, la situation du monde est, par
certains côtés, favorable à sa diffusion. Mais en même temps le Christianisme
doit surmonter de grands obstacles. La dispersion des Juifs dans l’Empire
crée des relations naturelles aux apôtres en plaçant sur leur route des
compatriotes auxquels, tout d’abord, ils peuvent s’adresser.
Les communications sont rapides et sûres ; partout la langue grecque est
comprise. Les légendes helléniques ont été discréditées par la philosophie et
rien ne les a remplacées. L’avidité avec laquelle les esprits accueillent les cultes
de l’Orient prouve que le sentiment religieux manque de consistance ; les
esprits sont en recherche.
D’autre part, la religion païenne ne fait qu’un avec la vie politique et sociale.
Les Romains tolèrent facilement les nouvelles religions, mais à condition
qu’elles s’accommodent elles-mêmes du culte officiel à l’Empereur. Le
Christianisme ne peut accepter un pareil compromis et impose à ses
adhérents une rupture avec la vie publique. Le gouvernement impérial va
bientôt traiter les chrétiens en ennemis de l’Etat.
La philosophie grecque, imprégnée d’idées orientales, s’attaque aux doctrines
chrétiennes et engendre des hérésies. Enfin, le Christianisme prêche à des
populations, souvent dépravées, une sévère morale laquelle attire contre lui la
haine de ceux que ses préceptes dérangent.
L’évangélisation du monde a suivi l’ordre indiqué par le Seigneur lui-même.
Après avoir prêché en Judée et en Samarie, les apôtres annoncent la Bonne
Nouvelle aux Gentils. Pendant les trois premiers siècles, le christianisme a peu
dépassé les limites de l’Empire romain. A partir de la fin du IIIe siècle, des
missionnaires annoncent la foi chrétienne aux Barbares et, de proche en
proche, l’Evangile est prêché jusqu’aux extrémités du monde connu.
Dans cet abrégé de l’Histoire de l’Eglise, nous allons faire connaître les
progrès successifs de la diffusion de la foi chrétienne ; en même temps, est
étudiée la vie intérieure de l’Eglise et ses luttes contre les pouvoirs publics et
contre l’hérésie.

      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
I
                        L’Eglise : des origines à l’année 313

Sommaire : Etablissement de l’Eglise chez les Juifs. – Prédication des Apôtres à
Jérusalem. – Première persécution. – Organisation de l’Eglise de Jérusalem. – Les diacres.
Etienne, premier martyr. – La prédication de l’Evangile en Samarie. – Conversion des
Gentils. – Dispersion des Apôtres. – Prédication de Pierre. – Conversion de Saul. – Les
premiers travaux de Paul. – Premier voyage de Paul (44-49). – Le concile de Jérusalem
(52). – Second voyage de Paul (v.53-55. – Troisième voyage de Paul (v.55-58). – La
captivité de Paul (58-63). – Les dernières années de Paul. – Apostolat de Jean en Asie. –
Travaux des autres Apôtres et des disciples –.

- Etablissement de l’Eglise chez les Juifs.

Avant l’Ascension, Jésus-Christ confie à ses Douze apôtres le soin de prêcher
au monde les vérités que lui-même leur a enseignées. Pour se préparer à cette
mission les apôtres, rentrés à Jérusalem après l’Ascension, demeurent quelque
temps enfermés dans le Cénacle en compagnie de la Vierge Marie et de
quelques disciples. Pendant cette retraite, ils complètent le collège apostolique
et s’adjoignent Matthias à la place de Judas.
Dix jours après l’entrée des apôtres au Cénacle, l’Esprit Saint, selon la
promesse de Jésus-Christ, descend sur eux sous la forme de langues de feu,
leur apportant à la fois l’intelligence nécessaire pour comprendre les vérités
qu’ils ont appris du Seigneur, et le courage de les confesser devant les
hommes.
 - Livre des Actes des Apôtres, 1/1-26 et 2/1-4 -.
                                         ----------
Dieu désigne celui qui doit remplacer Judas dans le collège apostolique. Deux
disciples paraissent dignes de cet honneur : Barsabas surnommé le Juste, et
Matthias. On se résout de s’en rapporter au sort, et le sort tombe sur
Matthias.
Les Actes des apôtres énumèrent ainsi les gens présents à Jérusalem, lesquels
entendent la prédication des apôtres : « Parthes et Mèdes, fils d’Elam (Elamites)
habitants de la Judée et de la Cappadoce, du Pont-Euxin et de l’Asie, de la Phrygie et de
la Pamphylie, de l’Egypte et des plages de la Lybie Cyrénaïque, étrangers venus de Rome,
Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes ». Pierre est intelligible à tous, malgré leurs
différences de langage.
Parmi les dons communiqués par l’Esprit Saint aux apôtres, se trouve en effet
le don des langues, c’est-à-dire la faculté d’être compris par tous en même
      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
temps. A côté des Juifs de naissance, figurent les prosélytes. On appelle ainsi
ceux qui, sans appartenir au peuple d’Israël, ont abandonné l’idolâtrie et
pratiquent le culte du vrai Dieu.
 -Livre des Actes des Apôtres, 2/5-13 -.

- Prédication des Apôtres à Jérusalem.
  Première persécution

Les apôtres, sortis du Cénacle, se mettent aussitôt à l’œuvre pour accomplir
leur mission. Chaque jour, de nouveaux miracles attestent devant les hommes
que la puissance de l’Esprit Saint agit par eux, et de nombreuses conversions
suivent leurs prédications. Ces conversions et ces miracles irritent les prêtres
et les anciens du peuple. Ils mettent en prison Pierre et Jean.
Le Sanhédrin, c’est-à-dire le grand conseil des Juifs, appelle devant lui les
deux apôtres et les rend à la liberté, leur recommandant toutefois de
s’abstenir de prêcher au nom de Jésus-Christ. Arrêtés une seconde fois et
délivrés miraculeusement, Pierre et Jean continuent d’annoncer le Christ.
Sans l’intervention de Gamaliel, le Sanhédrin, irrité de leur désobéissance, les
aurait condamnés à mort. Le Sanhédrin se limite à les faire battre de verges et
leur renouvelle l’ordre de ne plus parler de Jésus.
Livre des Actes des Apôtres, 4/1-22 -.
                                       ----------
Les miracles que font Pierre et Jean sont opérés au nom de Jésus et de
l’Esprit. Un jour qu’ils se rendent au Temple, ils guérissent un boiteux lequel
mendie près de la porte. De toutes les parties de la ville et des villes voisines,
on fait venir des malades que l’on place sur le passage de Pierre, et son ombre
en tombant sur eux les guérit.
Le peuple, attiré par ces prodiges, se groupe autour de Pierre et lui demande
au nom de qui il guérit ainsi. Pierre aussitôt prend la parole et rend
témoignage au Christ : « C’est au non de Jésus-Christ que j’opère ces guérisons ». Il
leur démontre que celui qu’ils ont crucifié, est ressuscité le troisième jour.
C’est le Messie attendu par eux.
Rien ne peut ébranler les apôtres, éclairés et fortifiés par l’Esprit Saint.
Lorsque l’on cherche à les effrayer, ils répondent qu’il est plus raisonnable
d’obéir à Dieu qu’aux hommes et qu’ils ne peuvent taire ce qu’ils ont vu et
entendu.
Livre des Actes des Apôtres, 3/11-26 -.

      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
- Organisation de l’Eglise de Jérusalem.

Les fidèles de Jérusalem reçoivent avec piété l’enseignement des apôtres.
Souvent, les fidèles se réunissent ensemble pour prier et participer à
l’Eucharistie. L’union entre eux est si grande qu’ils mettent leurs biens en
commun, et vivent comme des frères. En un mot, selon l’expression du Livre
des Actes des Apôtres, ils ne sont qu’un cœur et qu’une âme. Tout en ayant leurs
assemblées particulières sous la direction des apôtres, ils continuent de
fréquenter le Temple et pratiquent la loi mosaïque.
 - Livre des Actes des Apôtres, 4/32 -.
                                        ----------
La communauté des biens, pratiquée par les fidèles de Jérusalem, n’est pas
une obligation. Nous en avons la preuve dans l’histoire d’Ananie et de
Saphire. Ces deux époux, n’osant probablement se singulariser en gardant la
propriété leur appartenant, vendent leur champ et se réservent une partie du
prix. Ils apportent le reste aux apôtres. « Pourquoi as-tu agi ainsi, lui dit Pierre
éclairé par l’Esprit Saint, ton champ t’appartenait, tu pouvais le garder, pourquoi as-tu
menti à l’Esprit Saint ? ».
En entendant ces paroles, Ananie tombe à la renverse et meurt. Sa femme
Saphire périt de la même façon quelques instants plus tard.
 - Livre des Actes des Apôtres, 5/1-11 -.

- Les diacres.
  Etienne, premier martyr.

Pour administrer les biens de la communauté et veiller au soin des pauvres,
les apôtres s’adjoignent sept diacres, dont Etienne. La grâce de Dieu opère de
nombreux miracles par son intermédiaire. Aussi quelques Juifs fanatiques
l’accusent-ils d’avoir proféré des blasphèmes contre Moïse et contre Dieu. Ils
se saisissent de lui et le traîne devant le Conseil.
Là, en face des scribes et des prêtres, Etienne prononce un éloquent discours
où il démontre, d’après les prophéties, la divinité de Jésus. Entraîné hors de la
ville, Etienne est lapidé comme blasphémateur et, le premier, il a l’honneur de
verser son sang pour la foi. Il meurt en priant pour ses bourreaux. Ceux qui le
lapident ont confié la garde de ses vêtements à un jeune homme nommé Saul.
La prière d’Etienne va obtenir pour lui la grâce de la conversion. Il devient
l’apôtre Paul.
 - Livre des Actes des Apôtres, 6/1-15 et 7/1-60 -.
                                       ----------

      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Parmi les raisons pour lesquelles les apôtres se font assister par les diacres, il
convient de mentionner les réclamations des Grecs. La communauté
chrétienne est composée en partie de Juifs, en partie de prosélytes grecs.
Ceux-ci se plaignent que leurs veuves ne sont pas aussi bien traitées que celles
des Juifs. Les apôtres dirent :
« Il ne sied pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez
plutôt parmi vous, frères, sept hommes de bonne réputation, remplis de l’Esprit et de
sagesse, et nous les préposerons à cet office ; quant à nous, nous resterons assidus à la prière
et au service de la parole ». - Livre des Actes des Apôtres, 6/2-4 -. Le nom des
sept choisis nous montre que, pour satisfaire les Grecs, on élit parmi eux les
diacres Etienne, Philippe, Nicolas, et les autres portent en effet des noms
grecs.
Les ennemis d’Etienne sont surtout les chefs des synagogues étrangères
installées à Jérusalem, en particulier ceux des synagogues des affranchis, des
Cyrénéens, des Alexandrins et des Ciciliens. Saul appartient probablement à la
synagogue de Cilicie, puisqu’il est originaire de ce pays.
 - Livre des Actes des Apôtres, 6/1-6 et 9/1-30 -.

- La prédication de l’Evangile en Samarie.

La mort d’Etienne est le signal d’une persécution générale et les disciples du
Seigneur sont dans l’obligation de se disperser. Cette dispersion a pour
résultat la conversion d’un certain nombre de Samaritains, dans le pays
desquels se réfugièrent une partie des fidèles. Ainsi s’accomplit la parole du
Seigneur montant au ciel : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui
descendra sur vous. Vous serez mes témoins en Judée et en Samarie, et jusqu’aux
extrémités de la terre ».
 - Livre des Actes des Apôtres, 1/8 -.
                                        ----------
Les Samaritains sont évangélisés par le diacre Philippe, lequel opère de
nombreux miracles et baptise ceux qui se convertirent. Pierre et Jean, avertis
de ces conversions, viennent dans le pays et imposent les mains aux nouveaux
baptisés pour leur conférer l’Esprit Saint.
 - Livre des Actes des Apôtres, 8/4-8 -.

- Conversion des Gentils.

La conversion des Gentils, c’est-à-dire des païens, suit de près celle des
Samaritains. Le diacre Philippe baptise un officier de la reine d’Ethiopie et,
quelque temps après, un centurion romain nommé Corneille est baptisé par
      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Pierre, auquel Dieu révèle la foi et les mérites de cet homme juste et craignant
Dieu.
                                        ----------
Le diacre Philippe rencontre, sur la route de Jérusalem à Gaza, un officier de
la reine d’Ethiopie. Assis sur son char, cet officier lit le livre d’Isaïe sans en
comprendre le sens. Philippe s’approche de lui et lui explique les prophéties
relatives à la venue du Messie. Eclairé en même temps par la grâce, l’officier
demande et reçoit le baptême, puis il continue sa route.
 - Livre des Actes des Apôtres, 8/26-40 -.
                                        ----------
Le baptême du centurion Corneille est un fait important. Jusque-là, en effet,
tous les fidèles sont recrutés parmi ceux soumis aux pratiques judaïques. C’est
la première fois qu’un païen entre directement dans l’Eglise. Pierre, en
l’admettant au baptême, sépare nettement la loi nouvelle de la loi ancienne. Il
proclame les chrétiens affranchis des prescriptions de Moïse.
Pour le décider à agir ainsi, Dieu, dans une vision miraculeuse, lui ordonne de
manger de la chair d’animaux déclarés impurs par la loi mosaïque. Pierre
s’était écrié : « N’appelez pas impur ce que Dieu a purifié ». Pierre ne saisit pas tout
d’abord le sens de la vision, mais l’arrivée de Corneille achève de l’éclairer. Il
le baptise et fait descendre l’Esprit Saint sur lui et tous les siens.
 -Livre des Actes des Apôtres, 10/1-48 et 11/1-10 -.

- Dispersion des Apôtres.

Pour éviter la persécution et rendre au Seigneur le témoignage qu’il leur avait
demandé, les apôtres quittent Jérusalem et partent pour prêcher l’Evangile,
chacun dans une région différente. Jacques le majeur, frère de Jean, a la tête
tranchée par ordre d’Hérode Agrippa, fils du meurtrier de Jean-Baptiste.
 - Livre des Actes des Apôtres, 12/1-2 -.
                                       ----------
Jacques le mineur est nommé évêque de Jérusalem, et reste seul d’une
manière permanente dans cette ville. Nous ignorons à peu près entièrement
ce que font les autres apôtres à partir de ce moment. Le Livre des Actes des
Apôtres mentionne seulement les travaux de Pierre et de Saul devenu Paul.
Les traditions de l’Eglise d’Asie nous conservent quelques faits de la vie de
Jean.
 - Livre des Actes des Apôtres, 9/19-43 -.
                                       ----------
Avant de quitter Jérusalem, Pierre est mis de nouveau en prison par Hérode
Agrippa. Le dessein de ce roi est de le faire mourir devant tout le peuple,
      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
après la fête de la Pâque. Pierre est sauvé miraculeusement de la mort. Tandis
qu’il dort enchaîné entre deux soldats, un ange lui apparaît étincelant de
lumière et lui ordonne de le suivre. Aussitôt les chaînes tombent, les portes
s’ouvrent d’elles-mêmes et Pierre se rend à la maison d’une sainte femme
appelée Marie.
Comme il frappe à la porte, une jeune fille nommée Rhodé s’avance pour
écouter. Elle reconnaît la voix de Pierre. Dans sa joie, elle oublie de lui ouvrir
et court avertir ceux qui sont en prière à l’intérieur. On la croit folle et
plusieurs disaient : « C’est son ange ». Pierre continuait de frapper ; on décide à
ouvrir et quand on l’eut reconnu, tous le saluèrent avec bonheur. Il leur fit
signe de la main de se taire. Après leur avoir raconté sa délivrance
miraculeuse, il leur ordonne d’aller avertir Jacques, évêque de Jérusalem, et les
autres frères.
 - Livre des Actes des Apôtres, 12/12-18 -.

- Prédication de Pierre.

Pierre part de Jérusalem pour l’Asie. Il prêche d’abord à Antioche, puis il se
rend à Rome, capitale de l’Empire. Dans cette ville, existe depuis longtemps
une colonie juive. Pierre prêche d’abord l’Evangile à ses compatriotes, puis
aux païens. De Rome, Pierre continue de s’adresser aux fidèles des autres
Eglises. Il leur fait parvenir des lettres ou épîtres.
Pierre termine sa vie par le martyre. D’après Origène, il est crucifié la tête en
bas, se jugeant indigne de subir le même supplice que le Seigneur. La tradition
place son tombeau au Vatican.
                                    __________

C’est pendant le séjour de Pierre à Antioche que les disciples de Jésus-Christ
sont appelés pour la première fois chrétiens, nom qu’ils porteront désormais.
Pierre se rend à Rome, très probablement vers l’an 42, sous le règne de
Claude. Il y reste vingt-cinq ans. Mais ce séjour n’est pas continu. Il fait
plusieurs voyages et ne revient se fixer définitivement dans la capitale que
vers 54. La date assignée par la tradition au martyr de Pierre est l’année 67, la
quatorzième du règne de Néron.
La première épître de saint Pierre est écrite à Rome, ville désignée sous le nom de
Babylone. Les Juifs appellent ainsi le séjour des Empereurs, à cause de son
idolâtrie et de ses vices. Dans cette épître, l’apôtre exhorte les fidèles à
remplir les devoirs de la vie chrétienne qu’il énumère dans le détail.
Dans la seconde épître, écrite de la même ville aux fidèles d’Asie Mineure, il leur
rappelle l’obligation où ils sont de répondre à leur vocation et de servir Jésus-
      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Christ, dont la divinité est attestée par les miracles et les prophéties. Il les
prémunit en même temps contre les faux docteurs, lesquels seront punis par
Dieu, ainsi que ceux qui les écoutent.

- Conversion de Saul.

Le jeune Saul, lequel avait gardé les vêtements des bourreaux du diacre
Etienne, est originaire de Tarse en Cilicie. Il se signale d’abord parmi les Juifs
les plus acharnés à poursuivre les disciples du Seigneur, mais le Christ, lequel
voulait faire de lui l’un des propagateurs les plus zélés de l’Evangile, lui
apparaît tout à coup sur la route conduisant de Jérusalem à Damas. Saul se
rend dans cette ville dans le but de persécutés les chrétiens.
Aveuglé par une vision éblouissante, Saul demande au Seigneur ce qu’il doit
faire. Sur l’ordre reçut, il se rend à la ville et se fait baptiser par un disciple
nommé Ananie. Il se retire ensuite en Arabie pour se préparer dans la retraite
à la mission que Dieu lui destine. On ignore à partir de quelle époque il prend
le nom de Paul, lequel nom il porte plus généralement dans ses voyages
apostoliques.
 - Livre des actes des Apôtres, 9/3-19 -.
                                        ----------
Saul appartient par sa famille à la tribu de Benjamin. Son père, établi à Tarse,
y a acquis le titre de citoyen romain. Il fait instruire son fils dans les écoles de
cette ville, alors célèbres, puis à Jérusalem, sous la direction d’un illustre
docteur de la loi, le pharisien Gamaliel. Saul n’imite pas la modération de son
maître. Tout au contraire, considérant les disciples du Christ comme des
apostats, il les fait emprisonner, flageller, condamner à mort. Son fanatisme
est sincère.
Dieu lui accorde la grâce d’une conversion miraculeuse. Certains disent que
Saul est victime d’une hallucination. Les questions posées au Seigneur
prouvent qu’il s’agit d’un fait réel. Le changement radical, produit dans l’âme
du persécuteur, témoigne d’un prodige de la grâce divine.

- Les premiers travaux de Paul.

Paul revient bientôt à Damas et commence à prêcher Jésus-Christ. Obligé de
s’enfuir de la ville, pour éviter la mort dont le menacent les Juifs, il se rend à
Jérusalem, en compagnie d’un disciple appelé Barnabé. Peu après, il est
envoyé à Antioche, toujours en compagnie de Barnabé. Puis, sur l’indication
du Seigneur lui-même, les deux disciples reçoivent le caractère épiscopal. Ils

      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
sont associés au collège apostolique et chargés spécialement d’évangéliser les
païens
                                      ----------
A Damas, les Juifs sont animés d’une haine particulière envers Paul qu’ils
regardent comme un traite. Pour le soustraire à leurs coups, les chrétiens sont
obligés de le descendre dans une corbeille le long des remparts, pendant la
nuit. De leur côté, les chrétiens de Jérusalem ont toujours des préventions
contre lui. Pour les dissiper, Paul va trouver les apôtres. Les preuves qu’il
donne de sa conversion et des enseignements qu’il a reçus du Seigneur
paraissent évidents. Paul est alors accepté par tous.
Durant leur mission à Antioche, Paul et Barnabé font un voyage à Jérusalem
pour porter aux fidèles de cette ville les aumônes de leurs frères d’Antioche.
C’est après leur retour que les deux disciples du Seigneur sont adjoints au
collège apostolique.
 - Livre des Actes des Apôtres, 11/19-30 -.

- Premier voyage de Paul.
  (44-49).

D’Antioche, Paul et Barnabé vont d’abord à Chypre, patrie de ce dernier. De
là ils passent en Asie Mineure et évangélisent la Pamphylie, la Pisidie, la
Lycaonie et regagnent Antioche. Partout ils font de nombreuses conversions,
mais ils ont beaucoup à souffrir. Les Juifs, en particulier, se montrent leurs
ennemis acharnés et les obligent souvent à fuir. De plus, Paul doit supporter
de cruelles maladies.
                                      ----------
A Chypre, le succès de la prédication de Paul et Barnabé, attire l’attention du
proconsul romain Sergius Paulus, lequel se convertit. A Lystres, en Lycaonie,
les habitants frappés d’admiration prennent Barnabé pour Jupiter et Paul
pour Mercure et veulent leur offrir des sacrifices.
 - Livre des Actes des Apôtres, 13/1-52 et 14/1-28 -.

- Le concile de Jérusalem. (52).

Peu après le retour des deux apôtres à Antioche, certaines difficultés s’élèvent
parmi les chrétiens. Quelques-uns d’entre eux, Juifs d’origine, veulent obliger
les païens convertis aux observances mosaïques. Le collège apostolique se
réunit à Jérusalem pour trancher la question et décide que l’on impose
seulement aux gentils, lesquels entrent dans l’Eglise, de s’abstenir de
l’idolâtrie, du blasphème, de l’homicide, du vol, de l’impureté et de l’usage du
     Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                              academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
sang des animaux étouffés. Ils ne sont pas astreints aux autres obligations de
la loi mosaïque.
                                      ----------
Paul et Barnabé n’imposent pas aux païens, convertis par eux, les strictes
observances de la loi mosaïque. Critiqués par plusieurs convertis, ils viennent
à Jérusalem pour défendre devant les autres apôtres leur manière d’agir. Les
apôtres se réunissent : Pierre et Jacques prennent la parole et Barnabé raconte
les conversions accomplies par son ministère et son compagnon au milieu des
gentils.
L’avis est rendu par le collège apostolique dans son ensemble. Il commence
par ces mots, lesquels figurent désormais en tête de tous les décrets des
conciles : « Il a paru bon à l’Esprit Saint et à nous ». Certains ont cherché à
opposer Pierre et Paul, et faire de Pierre le représentant d’un esprit étroit,
lequel ne voit dans l’Eglise seulement la continuation de la Synagogue, et de
Paul le représentant d’un parti plus avancé, lequel veut rompre avec la loi
ancienne.
Certains esprits mal éclairés ne comprennent pas que l’Eglise est destinée à
recevoir en son sein les gentils aussi bien que les Juifs.
 - Livre des Actes des Apôtres, 15/5-29 -.

- Second voyage de Paul. (vers 53-55).

Paul entreprend aussitôt un second voyage. Après avoir visité les chrétientés
fondées au cours du premier voyage, il prêche en Galatie, en Mysie, en
Macédoine, à Athènes et à Corinthe. De cette ville, il écrit deux Epîtres aux
habitants de Thessalonique et une aux Galates. Après une excursion en Illyrie et
sur les côtes de l’Adriatique, il s’embarque à Corinthe pour la Syrie, fait un
court séjour à Jérusalem et revient à Antioche.
                                     ----------
Le second voyage de Paul est l’une des périodes les plus remplies de son
apostolat. Avant de partir pour la Galatie, il convertit Timothée et se l’attache
en tant que disciple. La prédication de Paul à Athènes est restée
particulièrement célèbre. Epris de toutes les nouveautés, les Athéniens
veulent entendre le prédicateur de l’Evangile, mais la demande de pénitence
qu’il annonce et le fait de la résurrection du Christ sont accueillis avec des
sourires d’incrédulité.
Quelques Athéniens cependant se convertissent, notamment un aréopagite
nommé Denys. A Corinthe, Paul baptise le chef de la synagogue. Les Juifs
irrités le traduisent devant le proconsul Gallion, mais celui-ci laisse l’apôtre en
liberté.
      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Dans sa première Epître aux Thessaloniciens, Paul les félicite de leur constance
dans les épreuves. Il complète les enseignements qu’il leur a donnés de vive
voix et les exhorte à observer les commandements et à se préparer à
l’avènement de Jésus-Christ, c’est-à-dire au jugement et à la résurrection.
Dans une seconde Epître, il les invite à ne pas écouter les enseignements des
faux docteurs sur l’avènement de Jésus-Christ, et leur donne la vraie doctrine
sur ce point. Il termine par des conseils pratiques.
L’Epître aux Galates se divise en trois parties :
       1 - Paul établit ses titres à l’apostolat et justifie sa conduite à l’égard des
gentils.
       2 - Paul prouve que la foi chrétienne remplace la loi mosaïque.
       3 - Paul exhorte les Galates à la fidélité et leur recommande la pratique
de l’humilité et de la charité.
 - Livre des Actes des Apôtres, 15/36-41 et 16/1-40 et 17/1-34 et 18/1-17 -.

- Troisième voyage de Paul.
  (vers 55-58).

Après un court séjour à Antioche, Paul retourne en Galatie et de là à Ephèse,
d’où il envoie Timothée à Corinthe et où il écrit sa première Epître aux
Corinthiens. Obligé de quitter Ephèse à la suite d’une émeute, il se rend à
Philippes et de là envoie sa seconde Epître aux Corinthiens.
Enfin, après avoir parcouru la Macédoine, il va lui-même à Corinthe. Dans
cette ville il écrit son Epître aux Romains. La malveillance des Juifs l’oblige à
retourner en Macédoine. Il visite de nouveau Philippes, la Troade, Milet et
s’embarque pour Tyr et Césarée.
                                      ----------
Quand Paul quitte Corinthe en 54, un Juif alexandrin, nommé Apollos, vient
y prêcher. Plusieurs préfèrent son éloquence à la parole simple de Paul. Aussi
se forme-t-il des partis, lesquels divisent l’Eglise corinthienne.
Averti de ces divisions, Paul écrit aux fidèles de Corinthe une première Epître,
dans laquelle il exhorte à cesser de se quereller ainsi et n’avoir qu’un seul
maître Jésus-Christ. En même temps, il excommunie un pécheur scandaleux
et rappelle aux chrétiens qu’ils doivent éviter les mauvaises mœurs.
Puis il explique la doctrine de l’Eglise sur le mariage et le célibat, sur la
nécessité de s’abstenir des viandes offertes aux idoles, sur la tenue des
assemblées liturgiques, sur les dons de l’Esprit Saint et sur la résurrection des
morts.
                                      ----------

      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
La lettre de Paul va produire, en partie, l’effet qu’il désire. Néanmoins
quelques chrétiens d’origine juive continuent à attaquer sa personne. La
seconde Epître aux Corinthiens contient une apologie de l’apôtre contre ces
attaques, et une exhortation à l’aumône en faveur des chrétientés pauvres.
L’émeute, laquelle chasse Paul d’Ephèse, est excitée par les orfèvres de cette
ville. Les orfèvres font un commerce considérable de petites statues
représentant Diane, déesse de la ville, et de petites reproductions du Temple.
Voyant le succès des prédications de Paul, ils craignent pour leur commerce et
ameutent le peuple contre l’apôtre. Le secrétaire de la ville apaise la foule,
mais Paul est obligé de partir.
L’Epître aux Romains est destinée à préparer le voyage de Paul dans la capitale.
L’apôtre y résume les vérités qu’il veut annoncer aux habitants de Rome.
Dans une première partie, il expose la doctrine de la justification par Jésus-
Christ. Dans une seconde partie, il donne des conseils généraux sur la vie
chrétienne.
 - Livre des Actes des Apôtres, 18/18-28 et 19/1-40 et 20/1-38 et 21/1-14 -.

- La captivité de Paul.
  (58-63).

A son retour à Jérusalem, Paul est en butte aux plus violentes persécutions de
la part des Juifs. Soustrait à leurs coups par le tribun romain, lequel
commande la garde du Temple, il est conduit devant le procurateur Félix
lequel refuse de le condamner. Mais il le garde deux ans en prison à Césarée.
Voyant que Festus, successeur de Félix, ne le délivre pas, Paul en appelle à
César. Il est embarqué, avec quelques autres disciples dont l’évangéliste Luc,
sur un vaisseau en partance pour Rome (60). En route il fait naufrage à Malte
et doit attendre encore deux ans, à Rome, avant de paraître devant
l’Empereur. Sa captivité se termine par un acquittement.
De Césarée, Paul écrit probablement ses Epîtres aux Colossiens, à Philémon et
aux Ephésiens. De Rome, il écrit l’Epître aux Philippiens et aux Hébreux.
                                     ----------
Paul, sur les conseils de Jacques, se rend au Temple pour montrer qu’il ne
méprise pas, comme on l’en accuse, les institutions de Moïse. Reconnu et
signalé comme un apostat, il faillit être massacré. Le tribun Lysias le sauve,
mais veut le faire battre de verges. Paul évite ce châtiment en se réclamant de
son titre de citoyen romain. Lysias, pour le soustraire à la vengeance des Juifs
lesquels jurent de le mettre à mort, l’envoie sous bonne garde à Césarée où
réside alors le procurateur de Palestine.

     Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                              academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Félix, nom du procurateur, retient l’apôtre en prison, dans l’espérance qu’il
rachète sa liberté à prix d’argent. Son successeur Festus parle de son
prisonnier au roi Agrippa II, lequel voit Paul et est charmé de ses discours.
Mais il ne se convertit pas. Pendant le voyage de Paul, une violente tempête
met le navire en danger. Paul sauve la vie de l’équipage et des passagers.
Durant son séjour à Rome, il a une certaine liberté. Sous la garde d’un soldat,
auquel une chaîne l’attache, il peut prêcher et faire un grand nombre de
conversions.
 -Livre des Actes des Apôtres, 21/15-40 et 22/1-30 et 23/1-35 et 24/1-27 et
25/1-27 et 26/1-32
                                     ----------
Les épîtres, lesquelles datent de cette époque, sont les suivantes : 1 – L’Epître
aux Colossiens (habitants de Colosses en Phrygie). Paul leur rappelle le rôle de
Jésus-Christ dans le plan divin. Il leur enseigne que les anges sont de simples
créatures et que les observances judaïques sont inutiles puisque la croix de
Jésus-Christ assure le salut.
2 – L’Epître à Philémon. Philémon est un riche habitant de Corinthe, converti
par Paul. L’apôtre renvoie à son maître un esclave fugitif, nommé Onésime, et
demande son pardon.
3 – L’Epître aux Ephésiens. Paul, après avoir montré aux Ephésiens la grandeur
du bienfait de la foi, leur prouve que le Seigneur continue son action par le
moyen de l’Eglise et le ministère des apôtres. Il recommande ensuite aux
Chrétiens de pratiquer les vertus lesquelles leur assurent la grâce de Dieu.
4 – L’Epître aux Philippiens. Paul remercie les Philippiens de leur affection
pour sa personne et leur donne des conseils pour leur persévérance. Il leur
donne en même temps des nouvelles de ses compagnons.
5 – L’Epître aux Hébreux. Paul y établit la supériorité de la loi nouvelle sur la
loi ancienne et y explique les caractères du sacerdoce de Jésus-Christ. Il
exhorte les Hébreux à la persévérance dans la foi, à la concorde et à la
sainteté.

- Les dernières années de Paul.

Délivré de captivité, Paul reprend ses voyages. Il retourne en Orient et en
Macédoine, d’où il écrit sa première Epître à Timothée. Il visite l’île de Crète, où il
fait épiscope son disciple Tite. De retour en Macédoine, il écrit son Epître à
Tite. Arrêté de nouveau, il ne trouve personne pour prendre sa défense, ainsi
qu’il l’écrit à Timothée dans sa seconde Epître. Le martyre achève une vie si
remplie. Paul, en sa qualité de citoyen romain, a la tête tranchée.
 - Livre des Actes des Apôtres, 27/1-44 et 28/1-39 -.
      Rectorat de l’Académie     Monastère Orthodoxe N°7 Les Guéridons 45320 Ervauville France
                               academie.orthodoxe@gmail.com   copyright
Vous pouvez aussi lire