La Royauté à Versailles - Drouot.com

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La Royauté à Versailles - Drouot.com
La Royauté à Versailles
La Royauté à Versailles - Drouot.com
À   10 H 30 : N ° 1 À 77
À   14 H : N ° 78 À 243
La Royauté à Versailles - Drouot.com
EXPERTS                                                                                                                                                 La Royauté à Versailles
Cabinet Jean-Claude DEY                                                                                                                                                     Dimanc he 18 Av r il 2021
Jean-Claude DEY
Expert honoraire prés la Cour d’Appel de Versailles
Ancien Assesseur près la Commission de Conciliation et d’Expertise Douanière
Conseil en ventes publiques
Arnaud de GOUVION SAINTCYR
Membres du SFEP

                                                                                                                                        Jean-Pierre OSENAT                  Ordres d'achat et enchères téléphoniques              Administration des Ventes / Règlements
8 bis, rue Schlumberger                                                                                                                 Président                           Absentee bids & telephone bids                        Perrine GAYDON
92430 Marne-la-Coquette                                                                                                                 Commissaire-priseur                 Nous sommes à votre disposition pour organiser        +33 (0)1 80 81 90 36
jean-claude.dey@wanadoo.fr                                                                                                                                                  des enchères téléphoniques pour les oeuvres           versailles@osenat.com
Tél. : +33 (0)1 47 41 65 31                                                                                                             Jean-Christophe CHATAIGNIER         d’art et objets de cette vente.
Lots n°46 à 60 - 62 à 67 - 69 à 80 - 82 - 84 - 87 - 90 à 102                                                                            Directeur Associé                                                                         Expedition / Shipping
106 à 109 - 111 à 115 - 117 à 122 - 124 à 129 - 132 à 230                                                                               Département Souvenirs Historiques   We will be delighted to organise telephone bidding.   MBE Versailles 2509
                                                                               Françoise BERTHELOT-VINCHON
                                                                               77, rue de Richelieu 75002 Paris                         +33 (0)1 80 81 90 04                                                                      +33 (0)1.84.73.08.80
                                                                               vinchon@wanadoo.fr                                       jc.chataignier@osenat.com           Tél. : +33 (0)1 64 22 27 62                           mbe2509@mbefrance.fr
                                                                               Tél : +33 (0)1 42 97 50 00                                                                   www.osenat.com                                        ou
Alain NICOLAS
Expert près la Cour d’Appel de Paris                                           Lots n°20 à 45                                           Mariia VIKHROVA                                                                           ThePackengers
                                                                                                                                        Assistante administrative           Consultez nos catalogues et laissez                   hello@thepackengers.com
Pierre GHENO                                                                                                                            Département Royauté                                                                       +33 6 38 22 64 90
Expert près la Cour d’Appel de Paris
                                                                                                                                                                            des ordres d’achat sur www.osenat.com
                                                                               Vincent l’HERROU                                         +33 (0)1 80 81 90 32
                                                                                                                                        m.vikhrova@osenat.com                                                                     Important
Librairie les Neuf Muses                                                       Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels                                       Résultats des ventes
41, quai des Grands Augustins 75006 Paris                                      15 rue de Lille 75007 Paris                                                                  Sale results                                          La vente est soumise aux conditions
neufmuses@orange.fr                                                            galerietheoreme@club-internet.fr                         Ventes                              visibles sur www.osenat.com                           imprimées en fin de catalogue. Il est
Tél. : +33 (0)1 43 26 38 71                                                    Tél. : +33 (0)6 07 11 42 82                              Dimanche 18 Avril à 10h30 et 14h                                                          vivement conseillé aux acquéreurs
Lots n°1 à 19                                                                  Lot n°123                                                - 10h30 : Numéros 1 à 77                                                                  potentiels de prendre connaissance des
                                                                                                                                        - 14h : Numéros 78 à 243                                                                  informations importantes, avis et lexique
                                                                                                                                        Hôtel des ventes du Château                                                               figurant également en fin de catalogue.
                                                                                                                                                                                          Participez à cette vente avec :
                                                                               Stanislas LEMOINE                                        13 avenue de Saint-Cloud
Cabinet TURQUIN                                                                                                                         78000 Versailles
                                                                               Expert C.N.E.S.                                                                                                                                    Prospective buyers are kindly advised to
Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels
                                                                               40 Rue Ecuyere 14000 Caen                                                                              Enregistrez vous sur www.osenat.com         read the important information, notices,
69 rue Sainte-Anne 75002 Paris
eric.turquin@turquin.fr                                                        stanislasexpert@gmail.com                                Expositions                                                                               explanation of cataloguing practice and
Tél: +33 (0)1 47 03 48 78                                                      Tél : +33 (0)6 07 21 91 72                               - jeudi 15 Avril                                                                          conditions at the back of this catalogue.
Lots n°68 - 86 - 89                                                            Lot n°231 à 243                                          de 14h à 17h
                                                                                                                                        - vendredi 16 Avril                                                                       Agrément 2002-135
                                                                                                                                        de 10h à 12h et 14h à 17h
                                                                                                                                        - samedi 17 Avril                                                                            Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Alexis BORDES                                                                  Cyrille FROISSART
                                                                                                                                        de 10h à 12h et 14h à 17h
4 rue de la Paix 75002 Paris                                                   Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels

expert@alexis-bordes.com                                                       9, rue Frédéric Bastiat 75008 Paris
                                                                               c.froissart@noos.fr
Tél : +33(0) 6 10 80 64 34
                                                                               Tél: +33 (0)1 42 25 29 80
Lot n°85
                                                                               Lot n°116
La Royauté à Versailles - Drouot.com
La Royauté à Versailles - Drouot.com
La Royauté à Versailles                                                   O B J E T S D E V I T RI N E P ROVENA N T D E LA D ES C EN DA N C E D ES D U C S D E B A S S A N O
             DIMANCHE 18 AVRIL 2021 À 10H30 & 14H
                                                                                                 Lorgnons « face à main », épingles de cravate, boîtes à mouches, nécessaires

                                                                                                                    SO UVENI RS DE LA ROYAU T E
                 LA REVOLU T ION FRANCAISE
               Portrait de Mirabeau, par Jean Urbain GUERIN,
                                                                                                                    A R M ES B LA N C H ES E T A F E U
                      Souvenirs de la Prison du Temple,
                                  Gravures
                                                                                                           EQ UI P EMEN TS, FRANC MACONNERI E
                                                                                                       5DUHVDEUHGHOX[HG·R΀FLHUG·(WDW0DMRUGHO·$UPpHGH&RQGp
              H UI LES SU R TOI LE                 ET   GRAVURES
                                                                                             6DEUHG·R΀FLHUVXSpULHXUGH&KHYDX/pJHUGLW©jODFKDVVHXUªGHOD0DLVRQGX5RL
              Pastel représentant de Madame de POMPADOUR
              Portrait d’Alexandre Sobieski, Prince de Pologne.
                                                                                                  O RD RES D E C H EVA LERI E , M EDAI LLES , CAC H E T S
                                   Gravures
                                                                                                       France, Belgique, Autriche, Côte d’Ivoire, Ordre de Malte, etc…
                                                                                                                    Série de cachets à manches en ivoire.
              FAMI LLES ROYALES FRANCAISES
                L O U I S X VI E T M A R I E -A N T O I N E T T E
                                                                                                                                       CANNES
                           Miniature par Sicardi.
                                                                                                                         dont cannes épées et cannes-fusils.
         Importante fontaine murale aux armes de Marie-Antoinette
           Fragment d’une des robes de la Reine Marie-Antoinette
        Ouvrage et Almanach provenant de la bibliothèque de la Reine
                                                                                                                   COLLECT ION              DE   M O N S I E U R B.
                                                                                                               Chaises à porteurs, Carosses d’enfants, traîneaux,
                                                                                                                           Selles civiles et militaires.
                         LE     DAUPHIN       L O U I S X VII
                                                                                                                                Selles de fantasia
                                   Buste
                   Gilet provenant de la prison du Temple

                                                                                                                                       EXPERTS :
                                LE   D U C D ’E N G H I E N
                                                                                                                                    Jean-Claude DEY
                   Grande huile sur toile d’après Laurens.                                                            Expert honoraire prés la Cour d’Appel de Versailles
                                                                                                         Ancien Assesseur près la Commission de Conciliation et d’Expertise Douanière
                 LES   RO I S   L O U I S X VIII   ET   CHARLES X                                                                  Conseil en ventes publiques
              Boucles de chaussures par Cahier, orfèvre du Roi
                                                                                                                        Arnaud de GOUVION SAINT-CYR
                                                                                                                                     Membres du SFEP
                                       ORLÉANS
             Pastel de François DUPRÉ de RETONFEY (1714-1800)                                              8 bis Rue Schlumberger, 92430 MARNES LA COQUETTE
représentant Louis-Philippe, duc de Chartres, puis duc d’ORLÉANS (1725–1785)                    Tél: 01.47.41.65.31. - Fax: 01.47.41.17.67. - E-mail: jean-claude.dey@wanadoo.fr.
  Etonnant ensemble de clés des Parcs royaux provenant de Madame Adelaïde.                                        Site web: https://www.jeanclaudedey-expert.com
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LIVRES &
LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                                                                                                                                                                 LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                                                                                           MANUSCRITS                                                                                       PATRIOTISME ET FRATERNITÉ

                                                                                               1. CHARLES QUINT.
                                                                                               Pièce signée « Carolus », contresignée par son secrétaire
                                                                                               Pedro de Çuaçola. Ratisbonne, 21 juin 1532. 1 p. in-folio,
                                                                                               cachet armorié de cire sous papier ; nom du destinataire
                                                                                               laissé en blanc ; petits manques marginaux, rousseurs, une
                                                                                               marge empoussiérée.
                                                                                               400/500 €

                                                                                               BREVET DE CAPITAINE DE CHEVAULÉGERS,
                                                                                               SIGNÉ PAR L’EMPEREUR alors qu’il se trouvait auprès de
                                                                                               la Diète de Ratisbonne pour y promulguer la loi destinée à unifier
                                                                                               la procédure criminelle dans les États allemands de l’Empire
                                                                                               (« loi caroline »).

10                                                                                                                                                                                                                                                                                     11

                          2. EXPÉDITION DE MINORQUE.
                          CAUSAN (Antoine de). Pièce signée en qualité d’intendant                                                                                 3. FÊTE DE LA FÉDÉRATION.
                          à l’armée française de la Méditerranée. MAHÓN SUR                                                                                       BAILLY ( Jean-Sylvain), Gilbert Du Motier de LA FAYETTE, Joseph CHARON, Alexandre
                          L’ÎLE DE MINORQUE, 1er juin 1756. 1 p. in-folio                                                                                         BARRÉ et Jean-Nicolas LARDIN. Pièce signée par ces deux derniers seuls en qualité de
                          imprimée avec ajouts manuscrits, deux vignettes gravées                                                                                  commissaires du pacte fédératif. 3/4 p. in-folio imprimée avec ajouts manuscrits, en-tête imprimé
                          sur bois représentant l’une les armoiries de France et                                                                                   et cachet de cire rouge de la « Confédération nationale ».
                          l’autre celles d’Antoine de Causan ; bords légèrement                                                                                    100/150 €
                          effrangés.
                                                                                                                                                                   « Nous, maire de la ville de Paris [Bailly], commandant-général de la Garde-nationale-parisienne
                          150/200 €
                                                                                                                                                                   [La Fayette], président & commissaires de la Commune pour le pacte-fédératif [Charon, Barré et Lardin],
                                                                                                                                                                   certifions que M. BOUDET PÈRE, CAPITAINE, A ASSISTÉ À LA FÉDÉRATION, EN QUALITÉ
                          Nomination d’un chirurgien aide-major affecté aux hôpitaux                                                                                DE DÉPUTÉ PORTEBANNIÈRE DU DÉPARTEMENT DU LOT, DISTRICT DE MONTAUBAN
                          de Minorque.                                                                                                                             & que pendant son séjour dans nos murs, il nous a donné les témoignages du plus pur patriotisme & de
                                                                                                                                                                   la fraternité la plus entière... »
                          UN DES PREMIERS ACTES DE LA GUERRE DE
                          SEPT ANS, LA PRISE DE MINORQUE CONTRE LES                                                                                                LA FÉDÉRATION,  CE MARIAGE DE LA FRANCE AVEC LA FRANCE  (MICHELET,
                          ANGLAIS fut une opération préparée en secret et exécutée sur                                                                             Histoire de la Révolution française). L’historiographie conféra rapidement une forte charge symbolique à
                          mer par Roland-Michel Barrin, marquis de La Galissonnière,                                                                               cet événement qu’elle présenta comme une manifestation de fraternité sincère, comme une mise en scène
                          vainqueur d’une escadre anglaise le 20 mai 1756, et sur terre                                                                            de l’unité nationale sans égard aux particularismes (donc parfois même comme l’acte de naissance du
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                                                                                                                                                                                                                                                                                 DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          par la maréchal duc de Richelieu : celui-ci entra dans Mahón                                                                             patriotisme) et comme une étape vers l’abolition de la royauté (les Fédérés s’étant largement radicalisés
                          le 22 avril 1756 et, après un siège de deux mois, força le 29 juin                                                                       par la suite). Cette fête de la Fédération, et non du fédéralisme, fut organisée simultanément sur tout le
                          1756 le fort Saint-Philippe qui en gardait le port.                                                                                      territoire français, avec comme épicentre la grande cérémonie parisienne du Champ-de-Mars où assistèrent
                                                                                                                                                                   des délégués venus de toute la France. Il ne faut pas, cependant, occulter les ambiguïtés de l’événements :
                                                                                                                                                                   il s’agissait plutôt d’une initiative bourgeoise de canaliser un mouvement insurrectionnel et parfois même
                                                                                                                                                                   de répondre à la « Grande Peur » suscitée par les débuts de la Révolution. En outre, quoique sur des
                                                                                                                                                                   modalités plus festives en province, cette manifestation se déroula à Paris dans une atmosphère maussade,
                                                                                                                                                                   par un temps pluvieux, sous la forme d’un défilé militaire, avec messe et serment royal inaudibles pour la
                                                                                                                                                                   masse des assistants.
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LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                              LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                                        UN DES GRANDS FAUSSAIRES DE L’HISTOIRE

                          4. FEUILLET DE CONCHES (Félix-Sébastien).
                          Deux volumes provenant de sa bibliothèque, chacun avec son monogramme ex-libris doré au dos.
                          600/800 €

                                                                Les « précieuses » selon Somaize

                          – SOMAIZE (Antoine Baudeau de). Le Dictionnaire des précieuses. À Paris, chez P. Jannet, 1856. In-16,
                          lxiv-296-408 pp., feuillets de titre intermédiaires compris dans la pagination, maroquin grenat, dos à nerfs
                          cloisonné et fleuronné avec monogramme doré en queue de dos, triple filet doré encadrant les plats, coupes
                          filetées, dentelle intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure ; tache sur le premier plat (Capé).
                          RECUEIL DE 4 OUVRAGES DE SOMAIZE AU SUJET DES  PRÉCIEUSES , établi par Charles-
                          Louis Livet qui, quoique partisan de thèses aujourd’hui contestées, fut le premier historien moderne à
                          travailler sur la préciosité au xviie siècle. Il réunit donc ici Le Grand dictionnaire des pretieuses, ou Clef de
                          la langue des ruelles [salons], reprenant la seconde édition augmentée de 1660, Le Grand dictionnaire des
                          pretieuses, historique, poetique, geographique, cosmographique, cronologique, & armoirique, d’après l’édition
                          originale de 1661, ainsi que deux comédies, Les Véritables précieuses et Le Procès des précieuses, également
                          d’après leurs originales de 1660. À cela, Charles-Louis Livet ajoute, en édition originale, sa propre étude
                          biographique des « précieuses » intitulée Clef historique et anecdotique du Grand Dictionnaire des précieuses.
                          Bel exemplaire relié dans l’esprit du xviie siècle.

                                                                 Beaux esprits du Grand Siècle

                          – BOSSUET ( Jacques-Bénigne) et alii. Manuscrit autographe signé de Félix-Sébastien FEUILLET DE
                          CONCHES (signature avec paraphe sur une des premières gardes, et paraphes sur plusieurs feuillets),
 12                       intitulé « Lettres inédites de Jacques-Bénigne Bossuet, du cardinal Le Camus, de Colbert, archevêque de Rouen,          13
                          de Fénelon, de Claude Fleury, de Fléchier et de Mascaron, recueillies sur les originaux ». 1837-1838 et s.d.
                          In-4, environ 390 pp., veau fauve, dos à nerfs cloisonné et fleuronné avec monogramme doré répété aux
                          entrenerfs et pièces de titre brune et noire, encadrement à la Duseuil doré sur les plats, coupes filetées,
                          dentelle intérieure dorée ; coupes, mors et coiffes légèrement frottés (Niedrée).
                          CORRESPONDANCES DE CÉLÈBRES HOMMES D’ÉGLISE DU XVII e SIÈCLE,
                          PRINCIPALEMENT ADRESSÉES AU PHILOSOPHE, THÉOLOGIEN ET PHILOLOGUE
                          PIERREDANIEL HUET, ami de Ménage et de madame de Lafayette, qui fut évêque d’Avranches,
                          sous-précepteur du Dauphin auprès de Bossuet, et membre de l’Académie française. Parmi les autres
                          destinataires se trouvent ici Bossuet, l’abbé Claude Nicaise, le futur évêque d’Auxerre Charles de Caylus,
                          Michel Chamillart, le Père François de La Chaize, le cardinal Angelo Maria Quirini, mademoiselle de
                          Montpensier ou mademoiselle de Scudéry. Avec une lettre de Charles Perrault, et les passages d’un livre
                          de Pierre-Daniel Huet que, selon Feuillet de Conches, Jean Racine auraient indiqués de sa main comme
                          ayant suscité son intérêt. Feuillet de Conches a accompagné l’ensemble de notes historiques et d’une table
                          générale, rédigées par ses soins.
                          Il a également illustré le volume en y ajoutant 5 planches gravées sur cuivre, portraits de Bossuet, Caylus,
                          Fénelon, La Chaize, Quirini.

                          LE DIPLOMATE, COLLECTIONNEUR, HISTORIEN ET FAUSSAIRE FEUILLET DE
                          CONCHES (1798-1887) : entré dans la carrière diplomatique en 1824 sous la protection de Talleyrand,
                          il occupa des postes importants jusqu’à sa retraite en 1874, notamment introducteur des ambassadeurs
                          puis directeur du protocole avec statut de ministre plénipotentiaire. Durant cette période, il montra déjà
                          un certain goût pour les « arrangements » avec la réalité, prenant le titre de baron et modifiant son nom de
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                                                                                                                                              DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          famille en « Feuillet de Conches », quoiqu’issu de la classe populaire, fils de Joseph-Philibert Feuillet et de
                          Denise Conches. Il développa un goût pour la collection dès sa jeunesse, et fit l’acquisition de nombreux
                          objets d’art et d’autographes, mais se montra parfois peu regardant sur leur provenance, et dut ainsi par
                          exemple restituer une lettre de Montaigne à la Bibliothèque nationale. Il trouva dans ses collections et
                          recherches la matière de nombreuses publications, en revue comme en librairie, études historiques et
                          éditions de correspondances, dont le célèbre Marie-Antoinette et Mme Élisabeth, lettres et documents (1864-
                          1873). Il fut cependant prouvé qu’il avait « inventé » des documents pour appuyer ses thèses, et même fait
                          d’admirables faux pour en tirer profit chez les marchands, entre autres des lettres de Marie-Antoinette.
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LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                                                                                                                                                           LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                                                MES BONS ET LOYAUX SUBGECTZ                                                                   qui avait déjà participé à la conquête de 1499, le roi remporta la victoire de Marignan qui lui ouvrit les
                                                  DE MA DUCHÉ DE MILLAN...                                                                    portes de Milan dès septembre 1515. Il put alors rentrer en France en janvier 1516, confiant à Jean de
                                                                                                                                               Selve la réorganisation judiciaire du duché, et au connétable de Bourbon l’autorité militaire (il serait ensuite
                                                                                                                                               remplacé par le maréchal de Lautrec).

                                                                                                                                               – Paris, « le viie jour de mars » [probablement 1517]. Avec contreseing du secrétaire du roi Nicolas de Neufville.
                                                                                                                                                J’AY ESTÉ ADVERT Y QUE LE PROCÉS DE ROCHEBLANCHE N ’EST ENCORES VUYDÉ
                                                                                                                                               [contentieux fiscal concernant le château et les terres de Roccabianca], et pour ce que j’en désire la fin et
                                                                                                                                               expedicion..., je vous prie que avant tous autres procés, et en la meilleure dilligence que faire ce pourra, vous
                                                                                                                                               vacquez et entendez a icelle expedicion. Et vous y emploiez de vostre part en tout ce qu’il vous sera possible, de
                                                                                                                                               sorte que de brief ceste matiere preigne fin, et que mes droiz et auctorité, ensembles les decretz sur ce faiz y soient
                                                                                                                                               gardez et observez, et qu’il ne me soit besoing de plus en escripre, et vous me ferez plaisir et service trés agreable en
                                                                                                                                               ce faisant... » (1 p. in-4, adresse au dos avec apostilles anciennes).

                                                                                                                                               – Rouen, « le xixme jour de aoust » [1517]. Avec contreseing du secrétaire du roi Robert Gédoyn.
                                                                                                                                                J’ESCRIPTZ BIEN AU LONG À MON COUSIN LE MARECHAL DE TREVOLSE TOUCHANT
                                                                                                                                               CENT MIL ESCUZ QU’IL EST BESOING DEMANDER À MES BONS ET LOYAUX SUBGECTZ
                                                                                                                                               DE MA DUCHÉ DE MILLAN POUR M’AYDER À FOURNIR CE QUE JE DOIZ AUX SUYSSES
                                                                                                                                               à ce prochain terme de Noel, qui est deux cens mil escuz d’un cousté et cinquante sept mil cinq cens escuz souleil
                                                                                                                                               d’autre, a cause de leurs pensions, et que l’on regarde et advise les meilleurs moyens que l’on pourra pour trouver
                                                                                                                                               ladicte somme, soit une porcion par forme de taillon [supplément à l’impôt de la taille], l’autre par croistre et
                                                                                                                                               charger les daces et sel [taxes sur les marchandises, et gabelle] jusques a ce que la somme soit acquictee, et aprés
                                                                                                                                               ladicte surcharge sera incontinant abolye.
                                                                                                                                               AUSSI J’EN ESCRIPTZ A MON COUSIN MESSIRE GALEAS VISCONTE [Galeazzo Visconti, de la
                                                                                                                                               famille des anciens ducs de Milan] duquel je me vueil ayder et servir en mes affaires comme de celuy qui le saura
                                                                                                                                               bien faire et dont j’ay toutalle fiance.
                                                                                                                                               ET PAREILLEMENT J’EN ESCRIPTZ À MON GENERAL DE MILLAN [Goffredo Ferrero, général
                                                                                                                                               des finances du duché de Milan] et sera besoing que vous trouvez ensemble pour communiquer de ceste matiere
                                                                                                                                               et regarder et adviser les meilleurs moyens que l’on pourra pour plus ayseement recouvrer ladicte somme. Et aprés
14                                                                                                                                                                                                                                                                             15
                                                                                                                                               me ferez savoir la conclusion et resolucion qui y sera prinse... » (1 p. in-folio, adresse au dos avec apostilles
                                                                                                                                               anciennes, petites taches marginales).

                                                                                                                                               – Mauny [dans le département actuel de Seine-Maritime], « le xxixme jour d’aoust » [1517]. Avec contreseing
                                                                                                                                               du secrétaire du roi Nicolas de Neufville.
                                                                                                                                               « Ainsi que j’escriptz à la cour de mon Sénat, j’ay par bonne deliberacion, adviz et conseil, fait, ordonné et
                                                                                                                                               ESTABLY PRESIDENT DE LA CHAMBRE DE MES INTRADES EXTRAORDYNAIRES DE
                                                                                                                                               MILLAN BARTHELEMY FERRIER [Bartolomeo Ferrero] pour ung an, pendant lequel je verray le prouffit
                                                                                                                                               et comodité qui m’en viendra et commant il se conduira [la Chambre des entrées extraordinaires jouait plus
                                                                                                                                               ou moins le rôle d’une Cour des aides, pour juger les contentieux fiscaux élevés relativement aux impôts
                                                                                                                                               extraordinaires]. Pour aprés le continuer et eriger en office ladite presidence si je voy que faire se doyt, et pour ce
                                                                                                                                               qu’il y a en aucunes jurisdictions de ma duché de Millan plusieurs procés du fait desdites intrades extraordinaires du
                                                                                                                                               temps du feu roy mon beau-pere que Dieu absoille, lesquez il est besoing faire vuyder a toute dilligence, j’ay donné
                                                                                                                                               charge audit Ferrier de les poursuyvre et vous prye et mande trés expressement que vous mandez et ordonnez a
                                                                                                                                               tous les fiscaulx et officiers de mondit duché... qu’ilz aient a les vuyder incontinant... » (1 p. in-folio, adresse au
                                                                                                                                               dos avec apostilles anciennes).

                                                                                                                                               HAUT MAGISTRAT ET DIPLOMATE PROCHE DU POUVOIR ROYAL, JEAN DE SELVE
                                                                                                                                               14751529 était issu d’une famille de marchands depuis longtemps entrée au service de la monarchie.
                                                                                                                                               Juriste, il mena une brillante carrière judiciaire, d’abord comme conseiller au parlement de Toulouse,
                                                                                                                                               puis successivement comme premier président des parlements de Rouen, de Bordeaux et enfin de Paris.
                                                                                                                                               Il commença son ascension personnelle sous Louis XII, mais s’imposa après la bataille de Pavie (1525)
                                                                                                                                               comme un conseiller important, d’abord auprès de Louise de Savoie, puis de François Ier. Jean de Selve
DIMANCHE 18 AVRIL 2021

                                                                                                                                                                                                                                                                           DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          5. FRANÇOIS Ier.                                                                                                     fut ainsi à Paris un des fidèles de la régente pour faire face aux critiques de la Cour et du Parlement à
                          3 lettres signées « François » au vice-chancelier de Milan, Jean de Selve. S.d. Toutes avec petites perforations     l’encontre de la politique royale au moment de la captivité du roi (1525-1526), et joua ensuite un rôle central
                          marginales dues au système de clôture, et marges rognées.                                                            dans les deux procès les plus retentissants de son époque : celui du connétable de Bourbon (1522-1523)
                          2 000/3 000 €                                                                                                        et celui du financier Jacques de Beaune, baron de Semblançay (1525). Il fut par ailleurs employé en Italie
                                                                                                                                               comme VICECHANCELIER DU DUCHÉ DE MILAN LORS DE SON OCCUPATION PAR
                          DU TEMPS OÙ LE MILANAIS ÉTAIT FRANÇAIS. Proclamé roi en janvier 1515, François Ier se lança                          LA FRANCE (1515-1520), et chargé de plusieurs missions diplomatiques : pour négocier le mariage de
                          immédiatement dans une grande expédition guerrière pour reconquérir le Milanais, duché conquis en 1499 par son       Louis XII avec Marie Tudor, sœur d’Henri VIII (1514), pour obtenir la libération de François Ier (1525),
                          beau-père et prédécesseur Louis XII qui le perdit en 1513. Aidé entre autres du condottière Gian Giacomo Trivùlzio   et enfin pour conclure la paix des Dames avec Charles-Quint (1529).
La Royauté à Versailles - Drouot.com
LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                                                                                                                                                    LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                                     J’AIME MIEUX COURIR FORTUNE, PASSANT PRÈS                                                                   En 1578, tout en continuant de mener des actions contre les protestants, il entra franchement dans
                                                                                                                                                  l’opposition au pouvoir royal, prenant des contacts avec l’ambassadeur d’Espagne, tentant d’organiser
                                           DES ENNEMIS,QUE MOURIR DE FAIM,                                                                        un débarquement en Angleterre. Après la mort du duc d’Anjou qui ouvrait faisait d’Henri de Navarre
                                                 AU CUL DES ARMÉES...                                                                            l’héritier de la Couronne, Henri de Guise se comporta en chef de parti rebelle, rallia les mécontents du
                                                                                                                                                  clan catholique, et obtint des succès grandissants : en 1585 par le traité de Nemours, par lequel Henri III
                                                                                                                                                  s’engageait à reprendre la guerre contre les protestants, en 1587, par ses victoires contre les troupes des
                                                                                                                                                  princes protestants allemands, en mai 1588, par son entrée triomphale à Paris contrôlée par la Ligue, et
                                                                                      6. GUISE (Henri de Lorraine, duc de).                       en juillet 1588, par l’édit d’Union, par lequel Henri III acceptait d’intensifier encore la lutte contre les
                                                                                      Lettre autographe signée « Henry de Lorraine »              protestants et de faire de lui le lieutenant général des armées royales.
                                                                                      en qualité de gouverneur de Champagne,                      Henri de Guise, qui revendiquait des ascendances carolingiennes, prenait un ascendant dangereux, les
                                                                                      à Joachim de Dinteville, lieutenant général                 insurrections de la Ligue se multipliaient dans les villes de province, les États généraux de Blois et le Grand
                                                                                      dans ce gouvernement. La Ferté-Alais [dans                  Conseil étaient en grande partie noyautés acquis aux Ligueurs, Catherine de Médicis manquait de fermeté,
                                                                                                                                                  et des menaces sur la sécurité personnelle du roi se faisaient jour. Henri III commandita alors l’assassinat
                                                                                      l’actuel département de l’Essonne], « ce xv »               du Balafré, qui fut tué le 23 décembre 1588.
                                                                                      [date de réception manuscrite de l’époque
                                                                                      du 16 novembre 1587]. 1 p. in-folio, adresse
                                                                                      au dos ; note marginale ancienne à l’encre en
                                                                                      marge ; traces de couture marginales dues au                        IL M’EST BIEN AGRÉABLE DE VOUS RÉCOMPENSER
                                                                                      système de clôture, découpure marginale au                              EN ÉRIGEANT VOS BIENS EN MARQUISAT... 
                                                                                      feuillet d’adresse due à l’ouverture.
                                                                                      400/500 €

                                                                                  LE DUC DE GUISE EN CAMPAGNE
                                                                                  CONTRE L’ARMÉE D’INVASION DES
                                                                                  PRINCES PROTESTANTS ALLEMANDS.
                                                                                  Manquant de troupes et d’argent, aidé tardivement
                                                                                  par le renfort de compagnies envoyées par Joachim
                          de Dinteville sur ordre d’Henri III, le duc de Guise laissa les ennemis s’épuiser en une longue course pour
16                        les battre en deux temps, à Vimory le 26 octobre 1587 et à Auneau le 24 novembre suivant.                                                                                                                                                      17

                          « ... Il a pleu au roy me mander vostre arrivee, mais j’ay esté tout estonné, n’ayant veu nulle mention de ce que
                          je vous priay luy dire, ny de voz nouvelles. Je vous prie m’en mander les responces, sy je ne vous voy, au plus tost.
                          Monsieur d’Aumalle s’en retourne [Charles de Lorraine, duc d’Aumale, gouverneur de Picardie, un des chefs
                          ligueurs, et cousin du duc de Guise.] Ne le pouvant sur quoy arrester, comme nous avions devisé, cella n’acroît
                          cette compagnie don[t] il faisoit bonne part, et faute d’argent... en enmene d’autres. Je m’avance vers Estampes
                          ne pouvant vivre hors l’eau et ayme mieux courre fortune, passant prés des ennemis, que mourir de fain, au cul
                          des armees. Or je vous prieray pour fin que j’ay de voz nouvelles bien particulierement, et je me recommanderay
                          a vos bonnes graces... »

                          UN DES FIDÈLES DE LA COURONNE DE FRANCE, JOACHIM DE DINTEVILLE (1540-
                          1607) était issu d’une famille de noblesse champenoise modeste, mais bien implantée, alliée aux Choiseul,
                          aux Livron, à des maisons autant catholiques que protestantes, et au service des rois de France depuis un
                          siècle. Ayant pour sa part prouvé sa valeur et son habileté dans des missions délicates que lui avait confiées
                          Catherine de Médicis, il fut en 1579 nommé lieutenant général de Champagne, ce qui révèle la confiance
                          que le pouvoir royal lui portait : il devait œuvrer à maintenir la sécurité, réduire les exactions des hommes
                          de guerre, et s’opposer aux extrémistes catholiques ou protestants qui ne respecteraient pas les traités, tout
                          cela dans une province où le gouverneur Henri de Guise, ultra-catholique et rebelle à l’autorité royale, était
                          fortement possessionné et très puissant. Le duc y avait acquis une position d’autant plus forte qu’après 1584
                          il avait rallié à lui une partie de la noblesse sur le programme ligueur. Dinteville, qui était hiérarchiquement
                          subordonné à Guise, en vint cependant à ne plus prendre ses ordres que du roi.
DIMANCHE 18 AVRIL 2021

                                                                                                                                                                                                                                                                    DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          LE  BALAFRÉ , DUC DE GUISE ET CHEF REBELLE DE LA LIGUE. Brillant, cultivé, séduisant,
                          courageux, charismatique, Henri de Lorraine (1550-1588) servit d’abord la royauté, comme grand maître
                          de France et gouverneur de Champagne et de Brie, et fut un temps très proche du duc d’Anjou, futur
                          Henri III. Après avoir fait ses premières armes en Hongrie contre les Turcs, il participa aux premières
                          guerres de religion, joua un rôle direct dans l’assassinat de l’amiral de Coligny, fut blessé à Moncontour              7. LOUIS XVI.
                          (1569) et à Dormans (1575) où il reçut le coup qui lui valut son surnom. La famille de Lorraine était                   Lettre autographe signée « Louis » au secrétaire d’État de sa Maison, Antoine-Jean Amelot de
                          alors puissante à la Cour, mais Henri de Guise, trop ambitieux, menant par ailleurs une vie moralement et               Chaillou. Versailles, 8 juin 1783. 1 p. in-4, adresse au dos, vestige de cachet de cire rouge, petite
                          financièrement déréglée, se vit refuser un mariage avec Marguerite de France, et dénier des rôles politiques             déchirure due à l’ouverture sur le feuillet d’adresse.
                          ou militaires de premier plan.
                                                                                                                                                  1 200/1 500 €
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LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                                                                                                                                      LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                                                                                                                                                   MON COUSIN, JE ME FAIS UN DEVOIR DE VOUS INFORMER QUE JE VIENS
                                                                                                                                                  D’ACCEPTER LA CONSTITUTION QUI M’A ÉTÉ PRÉSENTÉE AU NOM DE
                                                                                                                                                  LA NATION, et d’après laquelle la France sera dorénavant gouvernée : je ne doute pas que
                                                                                                                                                  vous ne preniés part à un événement aussi important pour mon royaume et pour moi, et c’est
                                                                                                                                                  avec un véritable plaisir que je saisis cette occasion pour vous renouveller les assurances de la
                                                                                                                                                  bienveillance que je vous porte. Sur ce je prie Dieu qu’il vous ait, mon cousin, en sa s[ain]te
                                                                                                                                                  et digne garde... »

                                                                                                                                                  PARTISAN D’UNE MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE, PROCHE DE
                                                                                                                                                  MOUNIER, LA FAYETTE ET MIRABEAU, LE COMTE ARMANDMARC
                                                                                                                                                  DE MONTMORINSAINTHÉREM (1746-1792) était un proche de Louis XVI,
                                                                                                                                                  ayant été son menin. Il avait aussi su lui inspirer confiance comme officier et diplomate,
                                                                                                                                                  notamment quand, ambassadeur en Espagne en 1777, il avait réussi à rallier Charles III
                                                                                                                                                  à la politique américaine de la France.
                                                                                                                                                  À la mort de Vergennes, en 1787, il fut donc nommé secrétaire d’État des Affaires
                           IL Y A LONGTEMPS, MON CHER AMELOT, QUE JE VEUX VOUS DONNER UN TÉMOIGNAGE                                              étrangères et eut à remplir la tâche délicate de diriger la diplomatie française au début de
                          SIGNALÉ DE MA SATISFACTION POUR LES BONS ET LOYAUX SERVICES QUE VOUS RENDEZ                                             la Révolution. Sur l’échiquier politique intérieur, il se montra favorable à une monarchie
                          À MA COURONNE DEPUIS PLUS DE TRENTE ANNÉES. Fidel aux exemples de vos ancestres et                                      à l’anglaise, et contribua à faire adopter le doublement du Tiers aux États généraux.
                          spécialement d’Amelot marquis de Combronde, votre père [ Jean-Jacques Amelot de Chaillou, qui fut intendant             Disgracié pour cela avec l’ensemble du Gouvernement Necker, il fut rappelé après la
                          des Finances], qui sous le feu roy s’est honnoré par un désintéressement et une capacité au-dessus de tout éloge,       chute de la Bastille. Membre de la Société des amis de la Constitution, il fut pourtant
                          vous avez presté à l’État et à moi-mesme l’appui de votre probité, de vos conseils et de vos talents. Il m’est bien     un des rares à défendre ouvertement le roi et la reine, et s’opposa par ailleurs à l’idée d’un
                          agréable de vous récompenser en érigeant vos biens en marquisat et en vous conférant pour vous et vos enfants, le       conflit militaire, s’attirant une grande impopularité : accusé d’avoir fourni des passeports
                          titre de marquis de Chailloux. J’en signerai avec plaisir les lettres patentes que j’ai recomendées à Vergennes et à    à la famille royale lors de la fuite à Varennes en juin 1791, exclu du Club des Jacobins, et
                          Miromesnil [le garde des Sceaux Armand-Thomas Huë de Miromesnil, et Charles Gravier de Vergennes qui                    sommé par l’Assemblée de présenter un rapport sur la situation de la France vis-à-vis de
                          occupait alors plusieurs fonctions dont ministre d’État et chef du Conseil royal des Finances] ; trouvez, mon           l’étranger, il préféra donner sa démission le 30 septembre 1791. Il demeura la cible des
                          cher Amelot, dans cette occasion et dans cette lettre ce qui est en mon cœur, mon estime et mon amitié pour vous... »   Girondins qui le soupçonnaient d’être le chef du Comité autrichien, fut emprisonné peu
                                                                                                                                                  après la chute de Louis XVI, à la fin du mois d’août 1792, et tomba parmi les victimes
                          FIDÈLE SERVITEUR DE LA COURONNE, ANTOINEJEAN AMELOT DE CHAILLOU                                                        des massacres de septembre.
                          (1732-1795) fut président au Grand Conseil (1754-1764), intendant de Bourgogne (1764-1774), intendant
18                        des Finances (1774-1776) puis secrétaire d’État de la Maison du roi (1776-novembre 1783). Il s’opposa à                                                                                                                         19
                                                                                                                                                  PRINCE POSSESSIONNÉ D’ALSACE, LE DUC PALATIN DE DEUXPONTS,
                          la fronde du parlement de Dijon au moment de la réforme du chancelier Maupeou, se montra relativement                   SE TROUVAIT ALORS AU CŒUR D’UN DES ENJEUX DIPLOMATIQUES
                          libéral envers les protestants, anticipant l’édit de Tolérance de 1787, mais ne procéda pas aux restrictions            DE LA POLITIQUE RÉVOLUTIONNAIRE. Les princes dits « possessionnés »
                          budgétaires nécessaires dans la Maison du roi, et fut accusé d’abuser des lettres de cachet.                            relevaient du Saint-Empire et possédaient des fiefs alsaciens enclavés dans le royaume
                                                                                                                                                  de France depuis l’annexion de l’Alsace par la paix de Westphalie (1648) : le traité de
                                                                                                                                                  Münster leur avait alors accordé le maintien de leurs droits féodaux sur ces fiefs en
                                                                                                                                                  échange de leur reconnaissance de la souveraineté du roi France. Le duc de Deux-Ponts
                                                                                                                                                  possédait ainsi de larges domaines autour de Wissembourg qui relevaient de ce statut.
                                                                                                                                                  Les décrets d’août 1789 abolissant la féodalité lésaient donc les princes possessionnés
                                                                                                                                                  dans ces droits. Le duc de Deux-Ponts, qui avait épousé une parente de Louis XVI,
                                                                                                                                                  Marie-Amélie de Saxe, fit partie de ceux qui acceptèrent d’entrer en négociation pour
                                                                                                                                                  obtenir un dédommagement, mais porta comme tous les autres son contentieux devant la
                                                                                                                                                  Diète de Ratisbonne. Les princes d’Empire étaient divisés sur ce point entre bellicistes,
                                                                                                                                                  pacifistes et attentistes, tandis que Montmorin-Saint-Hérem, austrophile, tentait de son
                                                                                                                                                  côté de traiter la question indépendamment des rapports de la France avec l’Empire.
                                                                                                                                                  L’empereur Léopold II d’Autriche, frère de Marie-Antoinette, souhaitait éviter un
                                                                                                                                                  engagement militaire pour sauvegarder la famille royale (après la fuite à Varennes en juin
                                                                                                                                                  1791) et expliquait sa position en insistant sur le fait que Louis XVI avait l’intention
                                    JE ME FAIS UN DEVOIR DE VOUS INFORMER QUE                                                                    d’accepter la Constitution (ce que Marie-Antoinette lui avait annoncé par lettre).
                                                                                                                                                  Cependant, très francophobe, et par ailleurs désireux de ne pas laisser la Prusse belliciste
                                       JE VIENS D’ACCEPTER LA CONSTITUTION...                                                                    prendre la contrôle de la Diète, Léopold II annonça en juillet 1791 qu’il prenait fait et
                                                                                                                                                  cause pour les princes possessionnés, contracta une alliance défensive avec la Prusse, et
                          8. LOUIS XVI.                                                                                                           signa en août la déclaration de Pillnitz – vague engagement en faveur de Louis XVI.
DIMANCHE 18 AVRIL 2021

                                                                                                                                                                                                                                                      DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          Lettre signée « Louis » (secrétaire), contresignée par Armand-Marc MONTMORIN DE                                         Les émigrés français s’appuyèrent cependant dessus pour publier en septembre 1791
                                                                                                                                                  leur propre texte, dit « manifeste de Brunswick », fort menaçant à l’encontre du régime
                          SAINTHÉREM en qualité de secrétaire d’État des Affaires étrangères, adressée au duc de                                  révolutionnaire et qui occasionna une forte émotion en France. La question des princes
                          Deux-Ponts, Charles II Auguste de Wittelsbach. Paris, 19 septembre 1791. 3/4 p. grand in-                               possessionnés est ainsi à ranger parmi les causes de la guerre qui opposerait la France
                          folio, adresse au dos ; dans un portefeuille à dos et bandes de chagrin grenat, et à plats de papier                    à la Prusse et à l’Autriche.
                          imitation bois, avec pièce de titre de même cuir sur le premier plat.
                          3 000/4 000 €                                                                                                           Provenance : l’écrivain, ésotériste, voyageur et collectionneur Hans-Hasso von Veltheim
                                                                                                                                                  (1885-1956, estampille).
LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                                      LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                                             VOUS SÇAVEZ COMBIEN JE VOUS AIME ! 
                          9. LOUIS XVIII (Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, futur).
                          Lettre autographe signée [à la comtesse de Marsan, Marie-Louise de Rohan-Soubise].
                          Fontainebleau, 23 octobre 1765. 1 p. in-4, encre un peu pâlie, marques de colle angulaires, trace
                          d’onglet au verso.
                          600/800 €

                          « Petite chère amie, j’attends avec bien de l’impatience le moment où je vous reverrai. MONSIEUR LE DAUPHIN
                          SE PROMÈNE DEPUIS TROIS JOURS EN CAROSSE ET IL A COMMENCÉ HIER À MANGER DU
                          POULET LE PÈRE DU COMTE DE PROVENCE, LE DAUPHIN LOUIS, SOUFFRAIT DE LA
                          TUBERCULOSE, ET ALLAIT MOURIR le 20 décembre 1765] ; je vous prie de demander à madame
                          d’Haussy ce qu’elle veut que nous lui envoyons [sa sous-gouvernante, Jeanne-Thérèse de Launoy de Pencrec’h,
                          marquise d’Haussy] et de me donner des nouvelles de Madame Elizabeth [sa sœur, née l’année précédente] ;
                          nous n’avons pas encore été à la chasse mais nous espérons y aller la semaine prochaine.
                          Vous sçavez combien je vous aime et je continuerai toujours de vous aimer ; je vous embrasse, petite chère amie, de
                          tout mon cœur... »

                          GOUVERNANTE DES ENFANTS DE FRANCE DE 1754 À 1776, LA COMTESSE DE MARSAN
                          17201803 fut notamment en charge de trois futurs rois, Louis XVI, Louis XVIII (qu’elle affectionnait
                          particulièrement) et Charles X. Elle était la sœur du maréchal prince de Soubise et du cardinal de Soubise,
                          la cousine du cardinal de Rohan, et l’épouse du comte de Marsan, Gaston de Lorraine (mort en 1743). La
                          partie du palais du Louvre où elle résida fut ensuite appelée « pavillon de Marsan ».

                          RARE LETTRE D’ENFANCE DU FUTUR ROI ALORS ÂGÉ DE NEUF ANS.

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                                           LE  MÉPRIS  DU ROI
                             ENVERS LE COMTE DE PUISAYE, ANCIEN CHEF CHOUAN
                          10. LOUIS XVIII.
                          Lettre autographe signée [au comte Claude-Louis de La Châtre]. Gosfield Hall [Essex, en
                          Angleterre], 4 février 1809. 2 pp. in-4.
                          800/1 000 €

                          DÉFENSE DE SON AMI LE DUC D’AVARAY ET ATTAQUE CONTRE LE COMTE DE
                          PUISAYE. Chef chouan et agent royaliste très actif sous la Révolution, organisateur de l’expédition de
                          Quiberon, Joseph de Puisaye était peu aimé en raison de son caractère et se voyait en butte à la méfiance
                          des émigrés, notamment du comte d’Artois et de Louis XVIII. Il publié en 1809 des Mémoires en 1809 qui
                          envenimèrent la situation, notamment par ses attaques contre le duc d’Avaray, Antoine Louis François de
                          Béziade. Celui publia une réponse qui s’attira encore une réplique de Puisaye sous forme de libelle, dans
                          la même année 1809.

                          « Je reçois, mon cher comte, le rapport que vous me faites de votre conférence avec Lord Liverpool et M. Canning
                          [le ministre des Affaires étrangères George Canning, et le ministre de l’Intérieur, Robert Jenkinson, comte
                          de Liverpool]. Dans l’avis que vous avez donné au premier, relativement au duc d’Avaray, vous vous serez, je
DIMANCHE 18 AVRIL 2021

                                                                                                                                                      DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          le crains, mal expliqué, c’est une chose simple, une démarche que ma délicatesse et mon respect pour l’autorité
                          royale m’ont porté à vous charger de faire auprès du ministre, car en vérité, comme il ne s’agissoit nullement d’une
                          création, d’un acte de royauté, jamais je ne penserois à faire dans les États d’un souverain qui accorde au cte de L’Isle
                          [le duc d’Avaray, comte de L’Isle-Jourdain] un généreux asyle, je n’étois point tenu à cette participation. Pour
                          éviter tout malentendu, je rétablirai les faits, les voici dans la plus grande exactitude.
                          Étant dans les États de Paul Ier [de Russie], y ayant territoires, j’ai créé le Cte d’Avaray duc et pair de France, par
                          lettres patentes du 12 avril 1798 ; par un sentiment conforme à celui qui, quelques années auparavant, avoit fait
                          décliner au d[uc] d’Avaray les honneurs de la grandesse, il me supplia de permettre que le don de reconnoissance et
                          d’amitié que je lui faisois alors, fût ajourné à des temps plus heureux, et nous rendîmes ses parens et le lieu de leur
LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                                                                                                                      LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                          honorable exil, dépositaires des lettres patentes de création. En 1807, en arrivant en Suède, où l’amitié de Gustave IV
                          me donnoit les mêmes droits dont je fis usage auprès de Paul Ier, je voulois que le d[uc] d’Avaray prît alors son
                          titre ; il s’y refusa de nouveau. ATTAQUÉ AUJOURD’HUI DE LA MANIÈRE LA PLUS ODIEUSE PAR
                          UN HOMME QUI ME CONFOND MOIMÊME DANS SES CRIMINELLES ET CALOMNIEUSES
                          IMPUTATIONS, MON AMI M’AYANT DEMANDÉ LA PERMISSION DE PUBLIER UN RAPPORT
                          QU’IL M’AVOIT FAIT QUINZE JOURS AVANT L’ATTAQUE ET UNE DÉNÉGATION QUI DÉVOILE                                                  NÉGO CIAT IONS PO UR LA LI BÉRAT ION DE
                          LA BASSESSE DES MOYENS ET LA FAUSSETÉ DES ACCUSATIONS QUE M. DE PUISAYE OSE                                                    FRANÇOIS I er PRISONNIER DE CHARLESQUINT
                          LUI ADRESSER DANS SON LIBELLE, J’AI RÉPONDU PAR UNE LETTRE OSTENSIBLE où je                                                    APRÈS LE DÉSASTRE DE PAVIE.
                          donne au d[uc] d’Avaray un titre qui depuis dix ans lui appartient, en lui enjoignant en même temps de joindre
                          ma lettre à la publication qu’il alloit faire ; c’étoit, je crois, le moyen le plus simple et le plus sage de faire parler à   Fait prisonnier sur le champ de bataille de Pavie le 24 février
                          la fois mon mépris et mon estime. Le d[uc] d’Avaray a cependant cru que son dévouement même lui interdisoit                    1525, le roi fut emmené captif à Madrid, et sa libération
                          de faire usage de la lettre ducale que je lui écrivois et c’est ainsi que je me suis vu réduit à rendre publique, en           conditionnée à l’acceptation des exigences démesurées de Charles-
                          l’appellant auprès de moi, une dignité qu’il a méritée par vingt années des plus signalés services. ceci n’est donc pas        Quint. LA RÉGENTE, LOUISE DE SAVOIE, MÈRE DE
                          une affaire et je vous charge de vous en expliquer ainsi avec les ministres. Pour terminer, et répondre au second               FRANÇOIS Ier, et Florimond Robertet, le chef de la diplomatie,
                          point de votre lettre, je vous charge de prévenir Lord Liverpool que M. de Puisaye m’ayant fait demander de me                 dépêchèrent alors Jean de Selve en Espagne, à la tête d’une
                          soumettre, avant les nouvelles publications qu’il projette, ses prétendues preuves des crimes du d[uc] d’Avaray et             délégation comprenant également François de Tournon et Philippe
                          celui-cy m’ayant demandé de les recevoir, j’ai nommé quelques personnes pour en faire l’examen. Je prends le parti             Chabot, pour négocier avec les représentants de l’empereur, le
                          de joindre à ma lettre une note résumée que je vous livre. Communiquez toute cette expédition d’Avaray, je n’ai le             chancelier Mercurino Arborio, marquis de Gattinara, et l’amiral
                          temps de lui écrire qu’un mot pour lui témoigner combien je sçais apprécier son silence... »                                   Hug de Montcada. Ses instructions, au regard de l’urgence de la
                                                                                                                                                         situation, précisaient que tout était négociable, sauf le retour de
                          L’ERRANCE D’UN PRINCE INÉBRANLABLE DANS L’ADVERSITÉ ET LES HUMILIATIONS.                                                       la Bourgogne aux Habsbourg – mais Charles-Quint demeura
                          Le futur roi avait quitté volontairement la France le 20 juin 1791 et était parvenu à Mons en territoire                       inflexible et, par le traité de Madrid, François Ier dut accepter
                          autrichien le jour de l’arrestation de son frère à Varennes. Ainsi débuta cette longue errance qui occupa                      toutes ses conditions. Il fit cependant savoir à Jean de Selve que
                          le tiers de sa vie : privé de ses droits en France, il se proclama néanmoins régent le 28 janvier 1793 après                   ses promesses lui avaient été arrachées par la force et qu’il les
                          l’exécution de son frère Louis XVI, puis roi le 24 juin 1795 après la mort de son neveu Louis XVII. Son                        considérait comme nulles et non avenues. Le roi put rentrer à
                          sort fut cependant mal assuré, et il dut changer fréquemment d’asile, au gré des hasards et des expulsions :                   Paris en mars 1526, et le parlement, présidé par Jean de Selve,
                          après Mons, il séjourna à Bruxelles, Coblence, Hamm, Vérone, Riegel, Blankenburg, Mittau, Varsovie,                            refusa donc l’enregistrement de ce traité.
                          Blankenfeld, de nouveau Mitau, puis, à partir de 1809, neuf ans à Hartwell House en Angleterre chez le
22                        Révérend John Lee.                                                                                                                                                                                            23
                                                                                                                                                         « J’ay veu ce que vous m’avez escript par mons r de Lignane
                                                                                                                                                         [Alessandro di Lignana, conseiller et chambellan impérial, gendre
                          UN DES PLUS PROCHES SOUTIENS ET AMIS DE LOUIS XVIII EN ANGLETERRE,                                                             du chancelier Gattinara], et pareillement les lettres qu’il m’a apportees
                          CLAUDELOUIS DE LA CHÂTRE (1745-1824) appartenait à une famille de très haute noblesse du                                      de monsr le chancellier de l’empereur, sur quoy je luy faitz responce
                          Berry. Maréchal de camp avant la Révolution, il fut élu député aux États généraux mais partit rapidement                       telle que vous verrez par icelle que je vous envoye, affin que à vostre
                          en émigration. Il fit plusieurs tentatives militaire, formant d’abord une armée d’émigrés (licenciée en 1793)                   arrivee devers l’empereur vous les luy baillez. Et aprés ENTREZ
                          puis le régiment Loyal-Émigrant (laminé à Quiberon en 1795). Fixé en Angleterre, il se mit au service de                       EN BESONGNE AVECQUES LES DEPPUTEZ DUDIT
                          Louis XVIII qui l’accrédita en 1807 comme agent confidentiel auprès du roi Georges III. À la première                           EMPEREUR, et respondez aux quatre pointz principaulx contenuz
                          Restauration, il fut fait général et ministre plénipotentiaire à Londres, puis, sous la seconde, duc puis pair                 en sa lettre, lesquelz sont telz que vous trouverez cy-dedens escriptz.
                          de France, premier gentilhomme de la chambre, ministre d’État et membre du Conseil privé.                                      Et sur iceulx ENSUYVREZ VOZ INSTRUCTIONS ET CE QUI
                                                                                                                                                         VOUS A ESTÉ DIT ICY AVANT VOSTRE PARTEMENT. CAR
                          JOINT UNE ENVELOPPE AVEC ADRESSE AUTOGRAPHE DE LOUIS XIII PORTANT SON                                                          IL ME SEMBLE QUE C’EST CE QU’ON Y PEUT ET DOIT
                          CACHET ARMORIÉ DE CIRE ROUGE.                                                                                                  FAIRE ET LE CHEMYN QU’ON A A TENIR EN CESTE
                                                                                                                                                         MATIERE, comme vous saurez bien faire.
                                                                                                                                                         Il y a une autre lettre adressant audit chancellier, par laquelle je luy
                                                                                                                                                         prie qu’il vueille prendre en main et embrasser ceste paix, laquelle vous
                                                                                                                                                         luy baillerez pareillement. Et aprés luy porterez toutes les meilleur[e]
                                                                                                                                                         s et plus honnestes parolles que vous pourrez, luy donnant bien a
                                       JE LUY PRIE QU’IL VUEILLE PRENDRE EN MAIN                                                                        congnoistre la fiance et seurecté [confiance et sûreté] que j’ay en luy
                                                                                                                                                         avecques esperance certaine qu’il s’y emploiera, et l’auctorité qu’il a en
                                                ET EMBRASSER CESTE PAIX...                                                                              sorte que les choses prendront bonne et desiree yssue.
                                                                                                                                                         Et de ce qui vous sera sur le tout dit et respondu et qui sera survenu
                          11. LOUISE DE SAVOIE.                                                                                                          m’advertirez tousjours et vous me ferez plaisir... »
DIMANCHE 18 AVRIL 2021

                                                                                                                                                                                                                                      DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          Lettre signée « Loyse » en qualité de régente du royaume de France, contresignée par Florimond
                          Robertet en qualité de secrétaire de la Chambre, en charge de la diplomatie française, [adressée                               Sur Jean de Selve, voir ci-dessus le n° 5.
                          à Jean de Selve, chef de la délégation française à Madrid]. Lyon, 20 juin [1525]. 1 p. in-folio,
                          adresse au dos ; petites perforations marginales dues au système de clôture.
                          600/800 €
LA ROYAUTÉ À VERSAILLES

                                                                                                                                                                                                                                                                           LA ROYAUTÉ À VERSAILLES
                                                                                                                                                     13. MARIE-ANTOINETTE.
                                                                                                                                                     Copie manuscrite en imitation de son écriture, du xix e siècle, d’une lettre à l’ambassadeur
                                                                                                                                                     d’Autriche en France, le comte Florimond de Mercy-Argenteau. [Paris], « ce mardy 27 » [janvier
                                                                                                                                                     1789]. 2 pp. 1/4 in-12.
                                                                                                                                                     800/1 000 €

                                                                                                                                                     UN FAUX D’ADMIRABLE FACTURE. LE TEXTE EN EST CELUI D’UNE VRAIE LETTRE DE
                                                                                                                                                     MARIEANTOINETTE, CONCERNANT UN PROJET D’ALLIANCE ENTRE LA FRANCE ET
                                                                                                                                                     LA RUSSIE. Elle figure bien, sans mention de localisation, dans l’édition de référence de la Correspondance
                                                                                                                                                     de Marie-Antoinette procurée en 2005 par Evelyne Lever (Paris, Tallandier, 2005, p. 477). En revanche, le
                                                                                                                                                     papier semble postérieur, trop fin, avec morsures d’encre, tandis que l’enveloppe semble faite artisanalement
                                                                                                                                                     et porte un cachet de cire inhabituellement taché de suie. Cette lettre fut publiée pour la première fois en
                                                                                                                                                     1864 par Félix-Sébastien Feuillet de Conches (connu pour ses faux), qui indiquait en avoir pris copie aux
                                                                                                                                                     Archives impériales d’Autriche et la datait de mai 1789 dans son ouvrage Louis XVI, Marie-Antoinette
                                                                                                                                                     et Madame Élisabeth, lettres et documents inédits (Paris, Henri Plon, t. I, pp. 221-222, n° cxxxvi). Elle fut
                                                                                                                                                     rééditée en 1891 par Alfred von Arneth (directeur des archives de l’État autrichien) et Jules Flammermont,
                                                                                                                                                     qui, toujours sans mention de localisation, en donnèrent une description qui n’est pas conforme au présent
                                                                                                                                                     document (Correspondance secrète du comte de Mercy-Argenteau avec l’empereur Joseph II et le prince de Kaunitz,
                                                                                                                                                     Paris, Imprimerie nationale, t. II, p. 225). Cette description mentionne une apostille autographe de Mercy-
                                                                                                                                                     Argenteau ici absente et, à l’inverse, ne signale pas l’apostille imitant la main de la reine, « copie de ma lettre
                                                                                                                                                     ... 2 may 1789 », qui fut ensuite grattée.

                          12. MAISTRE (Xavier de).
                          Lettre autographe signée à la princesse Aldobrandini. Rome, 28 décembre 1830. 2 pp. 1/2 in-
                          12 sur papier à réglure ornée filigranée, adresse au dos ; petite déchirure due à l’ouverture sans
                          atteinte au texte, pâles rousseurs.
                          150/200 €

24                        « En recevant votre réponse, Madame la princesse, j’ai reçu en même tems une lettre de mad[am]e de Marcellus                                                                                                                                       25
                          qui m’annonce qu’elle a renoncé au voyage d’Italie et que son mari vient seul [Lodoïs de Marcellus et sa femme
                          Valentine de Forbin étaient des amis intimes de Xavier de Maistre]. Cela nous afflige beaucoup, cette bonne
                          vicomtesse est bien tourmentée par votre politique françoise. Dieu veuille qu’elle tire de tant d’indécision un résultat
                          heureux, on dit même ici que Mr de La Ferronays ne retarde tant que pour ne pas venir et que probablement il
                          aura une autre destination pendant l’hyver [officier émigré puis diplomate, Auguste Ferron de La Ferronays
                          avait été nommé ambassadeur de France à Rome quelques mois auparavant mais n’avait pas adhéré à la
                          monarchie de Juillet].
                          Puisque vous avez eu l’extrême bonté d’offrir à ma femme de vous charger de quelques commissions, je me hasarde
                          à vous prier d’en faire une pour elle mais à son insçu. Comme cous sommes maintenant dans le monde, elle n’a
                          point de coiffure pour les fêtes de ce carnaval. Natalie [Natalia Ivanova Ivanov, fille adoptive de l’épouse de
                          Xavier de Maistre] me conseille donc de vous prier de lui en apporter une dans vos cartons de voyage, elle est sûre
                          que personne ne peut faire cette emplette importante avec plus de goût, et que vous devinerez précisément ce qui
                          convient ; il est impossible ici de rien avoir de bon... »

                          Adèle de La Rochefoucauld avait, sur injonction de Napoléon Ier, épousé Francesco Borghèse, prince
                          Aldobrandini, beau-frère de Pauline Bonaparte et général d’Empire, rallié à la monarchie en 1814.
                                                                                                                                                     14. ORDRE DE MALTE.
                          MILITAIRE, DIPLOMATE, ÉCRIVAIN ET PEINTRE, XAVIER DE MAISTRE (1763-1852)                                                   COTONER Y DE OLEZA (Nicola). Acte émis conjointement par celui-ci en qualité de
                          était le fils d’un président du Sénat de Savoie, et le frère de l’homme politique, historien et philosophe                  grand-maître et par le chapitre général, signé par 3 dignitaires, adressée à Thomas de Village,
                          Joseph de Maistre. Il mena une carrière d’officier, d’abord dans l’armée sarde (1781-1798), engagée contre
                                                                                                                                                     commandeur de Garidech [au nord-est de Toulouse] et receveur du trésor du prieuré de Saint-
                          la France révolutionnaire, ensuite dans l’armée russe, au service de Bagration et de Souvorov (1799-1800),
                          puis comme colonel dans les opérations du Caucase (1809-1810), comme membre de l’état-major du                             Gilles. Malte, 21 février 1665. 1 p. in-folio oblong carré en latin, sur parchemin, avec bulle
DIMANCHE 18 AVRIL 2021

                                                                                                                                                                                                                                                                           DIMANCHE 18 AVRIL 2021
                          tsar dans la campagne de Russie (1812), et enfin comme général dans les campagnes de Saxe et de France                      capitulaire de plomb légèrement corrodée appendue sur cordelette.
                          (1813-1815). En Russie, il vécut sous la protection du prince Gagarine puis de la princesse Chakhovskoï                    600/800 €
                          (épousant une nièce de celle-ci), sa nièce et filleule se maria avec l’écrivain Pouchkine, et il fut de 1805
                          à 1809 directeur de la blibliothèque et du musée de l’Amirauté à Saint-Pétersbourg. De 1826 à 1838, il                     Lettres d’assignation : ordre de payer une somme de 510 doublons d’or d’Espagne à Henri et François
                          vécut en Italie pour rétablir la santé de ses enfants, rentra en 1839 en Russie et y demeura jusqu’à sa mort.              Boucher pour une tâche qu’ils ont remplie au bénéfice de l’Ordre.
                          UN DES PRÉCURSEURS DU ROMANTISME, Xavier de Maistre publia plusieurs ouvrages dont
                          VOYAGE AUTOUR DE MA CHAMBRE (1794), qui, composé sur le principe de discursivité spirituelle                               Les trois signataires sont le grand-trésorier Vincenzo GUINIGI, le vice-chancelier Manuel ARIAS
                          mis à la mode par Laurence Sterne, a exercé une certaine influence sur les auteurs de l’école romantique                    Y PORRES (qui jouerait un rôle politique à la Cour d’Espagne et deviendrait cardinal-archevêque de
                          par la place qui y est accordée à l’introspection.                                                                         Séville), et le trésorier César LOPEZ.
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