JOURNAL ASMAC Origines - Métabolisme, diabète Système rénine-angiotensine L'ASMAC se présente - VSAO Journal
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No 6 décembre 2014 Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica JOURNAL ASMAC Origines Métabolisme, diabète Système rénine-angiotensine L’ASMAC se présente
Sommaire éDITORIAL Point de mire ▶ origin Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne 5 Réponses variées à la question 26 Maman, dieu et le bébé poisson des questions 27 Force naturelle et souffle créateur 30 La souris qui rame 33 Comment LUCA, la cellule originelle, Politique est apparue 6 Trop de dirigisme, pas assez 38 Les problèmes de dos et l’évolution de repères 8 Le principal en un clin d'œil Les mentalités doivent évoluer Perspectives 9 Sous le signe de la concrétisation 40 Pas toujours simple, mais possible 43 Aus der «Praxis» Herzinsuffizienz-Up to Date Formation Postgraduée / 50 L’objet choisi: Conditions de Travail Imprimé pour des temps meilleurs 11 Trouver le bon instrument 13 Un partenariat pour les patients 14 Travailler à l’interface Mediservice VSAO-ASMAC 15 Apprendre à lire 52 Boîte aux lettres 16 Les médecins-chef(fe)s à temps 53 Corrections de taxations partiel – un modèle éprouvé entrées en force 18 Un sujet d’actualité important 54 Hommage à Walter Krähenmann 20 Appel à projets «OVERDIAGNOSIS» de la SGIM-FOUNDATION pour 2014/2015 L’ASMAC se présente 56 Message du président ASMAC 57 Sections 22 Section Berne 68 Comité directeure 22 Section Grisons 73 Organisations 23 Section Neuchâtel 24 L’EB de la swimsa se présente 82 Impressum 25 Conseil juridique ASMAC No 6 Décembre 2014 VSAO JOURNAL ASMAC 3
éditroial Photo: Severin Novacki Réponses variées à la question des questions L’année 1953 a été un jalon décisif dans la recherche de nos origines. Indépendamment l’une de l’autre, deux publications révolutionnaires parurent: le 25 avril, J. D. Watson et F. H. C. Crick publièrent sous le sobre titre de «Molecular Structur of Nucleic Acids» leur découverte concernant la structure de l’ADN dans «Nature». Le 15 mai parut dans «Science» la publi- cation de S. L. Miller, qui avait prouvé en laboratoire avec l’aide de H. C. Urey que des acides aminés et donc finalement des formes de vie organiques pouvaient naître à partir de la «soupe originelle». Malgré ces découvertes spectaculaires, nous n’avons toujours pas trouvé de réponse définitive à la question des questions un demi-siècle plus tard. Dans notre Point de mire consacré au thème de l’origine, nous avons rassemblé diverses réponses à cette question. Le biochimiste Oliver Mühle- Catherine Aeschbacher mann travaille sur la cellule originelle, la spécialiste en sciences rédactrice en chef du Journal ASMAC des religions Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz sur les tentatives d’explication humaines. Entre les deux, des enfants répondent à leur façon à la question. Quant aux représentants de la médecine de l’évolution, ils ne regardent pas tout à fait aussi loin en arrière quand ils sont à la recherche de l’origine d’une maladie. Et ceux qui ont grandi entre deux cultures abordent très concrètement et dans l’immédiat la question de leur ori- gine. Ainsi, Nebojsa Mladenovic réfléchit à son identité de Suisse avec des racines serbes. Le Congrès MEDIfuture par contre n’aborde pas la question de l’origine, mais de l’avenir professionnel des médecins. Il est organisé chaque année par l’ASMAC et MEDISERVICE VSAO- ASMAC. Vous trouverez tous les détails à ce sujet à la rubrique Formation postgraduée/Conditions de travail. L’année touche à sa fin et sur le plan politique aussi, le calme est revenu. A la rubrique Politique, vous lirez un résumé des sujets politiques importants de l’année 2014 ainsi que de la séance de novembre du Comité central. Tradition oblige, le dernier numéro de l’année est toujours aussi consacré à l’association. Ainsi, les sections, le Comité directeur et les organisations se présentent dans la deuxième partie de ce numéro. La rédaction du Journal ASMAC vous remercie, chères lectrices, chers lecteurs, pour votre intérêt et vous souhaite, ainsi qu’à vos proches, de joyeuses fêtes de fin d’année et une heureuse nouvelle année! No 6 Décembre 2014 VSAO JOURNAL ASMAC 5
Politique Politique de la santé Trop de dirigisme, pas assez de repères Sur le plan de la politique de la santé, l’année 2014 a été marquée par toute une série de tentatives de pilotage par la Confédération. Du point de vue de l’ASMAC, les instruments de pilotage dans le domaine de la formation médicale postgraduée et de l’admission à la pratique privée sont erronés. Il vaudrait bien mieux viser un approvisionnement en soins à long terme sans interventions contre-productives vis-à-vis du corps médical. Nico van der Heiden, directeur adjoint/responsable politique et communication La population Suisse vieillit toujours plus. directeur de la santé cantonal non réélu, le secteur de la santé suisse, cela paraît Que cela s’accompagne de coûts de la qui a vainement tenté de fermer un hôpi- difficile. santé plus élevés est souvent ignoré dans tal, racontera à quel point la patate du Il faut reconnaître que la majorité de la les discussions politiques. En tant que rationnement dans le système de santé est population suisse veut piloter l’immigra- politicien, il faut toujours promettre de chaude. tion. Quant à la manière de le faire, c’est meilleures prestations plus avantageuses. L’année 2014 a été une année des tenta- un casse-tête qui préoccupe beaucoup de Le problème c’est que dans le domaine de tives de pilotage dans le domaine de la monde (aussi les acteurs majeurs du do- la santé, c’est difficilement réalisable. Une santé. Dans ce contexte, nous revenons maine de la santé dans l’Alliance Santé raison importante à cela est la part élevée encore une fois sur trois thèmes politiques MEI). Après l’acceptation de l’initiative de travail humain dans cette branche: centraux de l’année 2014 pour l’ASMAC. contre l’immigration de masse, il était contrairement aux machines, l’être hu- clair pour l’ASMAC qu’il fallait aussi reje- main ne peut augmenter son efficacité ter l’initiative Ecopop, car une limitation que de manière limitée. Le temps passé au Immigration de masse de l’immigration à seulement 16 000 per- chevet du patient est essentiel et ne peut Après le oui populaire à l’initiative contre sonnes par année ne permettrait même pas être rationné si facilement. l’immigration de masse, il a d’abord régné pas de couvrir les besoins du secteur de la La politique voudrait piloter le secteur de la paralysie. Peut-on mettre en œuvre santé. A l’heure actuelle, il est difficile de la santé pour freiner l’augmentation des l’initiative de manière à ce que le niveau prédire la suite dans le domaine du pilo- coûts ou même les réduire. Mais personne élevé du système de santé puisse être tage de l’immigration et quelles répercus- n’admettra qu’il faudrait alors rationner maintenu? Avec environ 17 000 étrangers sions cela aura sur le système de santé les prestations médicales. L’un ou l’autre qui viennent chaque année travailler dans suisse. 6 VSAO JOURNAL ASMAC No 6 Décembre 2014
Politique L’ASMAC s’engage depuis toujours pour postgraduée, les milieux politiques es- un risque de surpilotage. Dans le contexte que l’on forme suffisamment de médecins pèrent apparemment diriger les jeunes de l’acceptation de l’initiative contre l’im- en Suisse. On répondrait ainsi à la fuite médecins davantage vers les «bonnes» migration de masse, de l’augmentation de des cerveaux dans d’autres pays et rédui- disciplines. La manière dont cela doit se l’activité à temps partiel chez les médecins rait nettement la dépendance vis-à-vis de faire reste cependant floue. Si l’on pense et de l’évolution démographique, la pénu- l’étranger. La question de savoir si d’autres que près de la moitié des médecins rie de médecins va encore s’aggraver. Au professions du secteur de la santé parvien- viennent actuellement de l’étranger et que lieu de rendre la profession plus attrayante dront à couvrir la demande avec de la la formation postgraduée de ces derniers afin de faire face à ces défis, elle est déva- main-d’œuvre suisse reste sans réponse. ne peut être influencée, il apparaît vite à lorisée par le pilotage des admissions. L’ASMAC craint un retour au statut du quel point les possibilités de pilotage sont saisonnier. Un tel retour en arrière s’ac- limitées. De plus, ça comporte le risque compagnerait pourtant d’importants pro- d’un pilotage erroné. En effet, qui peut Conclusion blèmes. Les médecins qui immigreraient dire aujourd’hui de combien de chirur- En 2015 aussi, le travail politique de en Suisse et devraient quitter le pays après giens orthopédistes ou infectiologues nous l’ASMAC se focalisera sur le thème du neuf à douze mois engendreraient une aurons besoin dans dix ans? Le pilotage pilotage. Nous nous efforcerons de renver- charge de travail administratif impor- risque donc d’être plus néfaste que béné- ser la vapeur si d’autres forces veulent tante pour les hôpitaux. Dans cette situa- fique, sans oublier les coûts que cela en- aller dans la mauvaise direction. Notre tion, les médecins n’auraient même pas le traînerait. C’est pourquoi l’ASMAC accom- vision est claire: nous voulons que nos temps de se mettre au courant. De plus, ce pagne ces projets dirigés par l’Office fédé- membres puissent choisir leur spécialisa- genre de postes ne seraient pas très at- ral de la santé publique d’un œil très cri- tion et leur lieu de travail avec le maxi- trayants (sans possibilité de regroupement tique. mum de liberté. ■ familial et à durée déterminée). Pilotage des admissions Pilotage de la formation Quand les médecins auront terminé la médicale postgraduée formation de spécialiste conforme aux La formation médicale postgraduée est un désirs de la Confédération et des cantons, deuxième domaine que l’on veut davan- ils ne pourront, d’après les plans du tage piloter. Ce concept se fonde sur l’idée Conseil fédéral, pas encore ouvrir leur qu’il y a surabondance dans certaines cabinet. En effet, il est prévu que les can- disciplines, alors que la pénurie en frappe tons aient leur mot à dire en ce qui d’autres. Bien qu’il soit extrêmement dif- concerne la répartition régionale et les ficile de chiffrer le nombre optimal de disciplines, c’est-à-dire le droit de refuser spécialistes dans une discipline, la Confé- l’admission à pratiquer. Ici aussi, il y a un dération et les cantons forcent la discus- désir de piloter quels médecins peuvent sion. En pilotant la formation médicale s’installer à quel endroit. Ici aussi, il y a No 6 Décembre 2014 VSAO JOURNAL ASMAC 7
Politique Le principal en un clin d'œil Les mentalités doivent évoluer En 2015, il y aura dix ans que les méde- travail limitée et qu’un apprentissage pour des activités cliniques et la formation cins-assistant(e)s ont été assujettis à la loi exige une certaine densité de travail. postgraduée (ce dont je doute). En outre, sur le travail. Malgré cela, d’importants Le dilemme entre un travail exigeant et la charge de travail croissante réduit la problèmes demeurent dans l’application gratifiant et le désir d’une activité pouvant possibilité d’analyser les cas vus et les in- de la loi. Ils servent souvent à la remettre être conciliée avec la vie privée me préoc- terventions effectuées, ce qui est pourtant en question. Par exemple quand il est dit cupe aussi depuis des années. Je suis un élément important de l’apprentissage. que la médecine (et donc la durée de tra- conscient que la médecine pose des exi- L’argument précité ne fait que nous éloi- vail) ne peut être planifiée, qu’une cer- gences élevées à tous les collaborateurs et gner d’un objectif essentiel: augmenter la taine abnégation de la part des médecins qu’un suivi continu des patients à l’hôpital part de l’activité clinique et de formation est donc indispensable. Ou que la forma- est un facteur de qualité important. Je suis postgraduée sur 50 heures. tion médicale postgraduée passe souvent toutefois aussi suffisamment lucide pour Le désir de pouvoir concilier profession et au second plan en raison de la durée de comprendre qu’après dix heures de travail vie privée de notre génération s’exprime ou plus en une journée, ma concentration également dans la forte demande pour le baisse très nettement. travail à temps partiel. Il y a aussi de nom- La coordination des engagements à l’hôpi- breux indices qui laissent à penser que le tal est sans aucun doute un grand défi et nombre de médecins qui quittent la pro- ils ne peuvent pas être planifiés à la mi- fession reste élevé. nute près. Mais au lieu de rejeter par prin- Il faut accepter que la génération des cipe la durée de travail limitée comme médecins d’aujourd’hui veuille, à côté du étant absurde, ne serait-il pas bien plus travail clinique, aussi profiter dans une pragmatique de trouver des solutions et certaine mesure de la vie (on pourrait par exemple de remettre en question le fait croire qu’il s’agit de quelque chose de que la durée de travail réglementaire condamnable?!). J’estime qu’il nous in- équivaut en même temps à la durée de combe à tous de trouver des solutions pour travail maximale? répondre à ces deux grands défis que sont, Je ne conteste pas le fait que la formation d’une part, le suivi continu des patient et, médicale postgraduée se fonde également d’autre part, la bonne qualité de travail et sur l’expérience et je suis conscient du défi de formation postgraduée. Les déclara- que constitue une bonne formation pos- tions du genre «autrefois, tout était plus tgraduée dans le cadre de la durée de simple» ne nous sont vraiment d’aucune travail limitée à disposition. L’argument utilité. ■ (souvent servi) selon lequel on voit plus de cas sur 80 heures plutôt que sur 50 heures est trivial. Il implique que le temps sup- Ryan Tandjung, vice-président de plémentaire soit majoritairement utilisé l’ASMAC 8 VSAO JOURNAL ASMAC No 6 Décembre 2014
Politique Sous le signe de la concrétisation La séance d’automne du Comité central peut être résumée en deux mots: concrétisation et mise en œuvre. En effet, les nombreux objectifs définis dans le document stratégique de 2013 et approuvés par le CC prennent forme. La campagne «Hôpitaux hors-la-loi» consacrée aux conditions de travail aussi sera poursuivie en 2015. Les délégués du CC ont donné leur feu vert. Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC. Photos: Martin Guggisberg. Les documents stratégiques connaissent Obligations des sections tons. Dans cette logique, la stratégie a souvent un triste sort. Les nobles idées sont A l’instar du système de santé helvétique, défini que toutes les sections doivent ex- couchées sur le papier avec élan pour l’ASMAC a une structure fédéraliste. Les ploiter ou s’affilier à un bureau perma- ensuite disparaître dans de sombres ti- sections jouent donc un rôle important nent. Lors du CC de cet automne, le cahier roirs. Le CC du 29 novembre à Berne a dans ce contexte. Outre le conseil juri- des charges élaboré sur ces bases a été montré que la stratégie de l’ASMAC dique et l’engagement dans le domaine soumis à la discussion et ensuite au vote connaîtra une destinée meilleure. Après des conditions de travail et de la formation des délégués. La discussion a été très avoir approuvé les mesures stratégiques il postgraduée, elles doivent disposer d’un controversée, en particulier sur la question y a une année, les délégués ont mainte- système d’alerte rapide pour pouvoir réa- de savoir si un bureau permanent doit être nant voté sur les mesures concrètes pour gir à temps et de façon appropriée aux exploité dans chaque canton ou si plu- la mise en œuvre des différents objectifs. éventuels changements dans leurs can- sieurs cantons peuvent exploiter ensemble un bureau permanent. La question a fina- lement été résolue: les délégués ont ap- prouvé à l’unanimité le cahier des charges dans l’idée qu’il s’agit en premier lieu pour la section de remplir ses obligations, indé- pendamment de la forme d’organisation choisie. Au prochain CC, en avril 2015, toutes les sections devront présenter un rapport sur l’état de la mise en œuvre. D’autres mesures telles que le projet relatif à la planification des services étaient moins controversées. L’ASMAC va former des médecins qui pourront, au besoin, épauler les planificateurs de service sur place afin de faciliter l’élaboration d’ho- raires de service en conformité avec la loi sur le travail. Un autre projet concerne les médecins qui abandonnent la profession. Il est prévu de mettre au concours une étude pour identifier ces personnes et dé- terminer les raisons de leur choix. Pour finir, la plate-forme hospitalière de l’AS- Démission du Comité MAC sera complétée par un outil d’évalua- tion. Tous ces projets ont été approuvés par directeur les délégués. Sonja Trüstedt a démissionné du Comité directeur lors du CC de novembre. Le CD perd ainsi un membre de longue «Hôpitaux hors-la-loi» date qui s’est notamment engagé comme responsable du ressort formation postgraduée. Sonja continuera d’œuvrer La campagne «Hôpitaux hors-la-loi», qui au comité de la section Bâle et dans le plénum de l’ISFM. vise l’amélioration des conditions de tra- Nous nous réjouissons qu’elle reste active au sein de l’AS- vail et le respect de la loi sur le travail, a MAC. Nous lui transmettons nos meilleurs vœux pour été lancée en 2013 avec une campagne l’avenir. Le CD et la présidence de l’ASMAC lui adressent auprès du public. Au cours de cette année, leurs chaleureux remerciements. un sondage représentatif relatif à la durée de travail a été réalisé. Les résultats de ce Daniel Schröpfer, président de l’ASMAC dernier ont connu un écho médiatique réjouissant. La campagne étant orientée No 6 Décembre 2014 VSAO JOURNAL ASMAC 9
Politique sur le long terme, la question de la suite à Conseil fédéral prévoit d’instaurer une Prestations de service très donner en 2015 a donc été posée. Il est clause du besoin cantonale pouvant être demandées prévu d’augmenter la pression au niveau gérée selon les besoins de chaque canton. L’assemblée des délégués de MEDISER- fédéral. Concrètement, on veut inonder le L’ASMAC et la FMH s’opposent à cette solu- VICE VSAO-ASMAC s’est également tenue conseiller fédéral Johann Schneider-Am- tion qui ne serait ni praticable ni juste. le même jour. L’organisation de presta- mann de cartes postales envoyées par la Suivant le projet de loi, il faudra d’ailleurs tions de service a connu une année très population pour lui rappeler les problèmes envisager un référendum. animée selon les dires de son directeur qui persistent dans ce domaine. Comme Marc Schällebaum. Les affaires courantes son département est habilité à donner des marchent très bien. Par ailleurs, une série instructions aux inspectorats cantonaux Renforcer la formation de projets se trouvent à différents stades de du travail, il pourrait faire passer la pres- postgraduée la planification ou de la mise en œuvre. sion à l’échelon inférieur. Trois variantes Sonja Trüstedt, responsable du ressort Pour la première fois dans son histoire, de campagne ont été discutées. Elles se formation postgraduée, a démissionné du MEDISERVICE dispose d’un partenaire distinguaient par leur étendue et leur coût. Comité directeur lors du CC d’automne pour les prestations d’assurance au Tessin. Après une discussion animée à propos du (voir encadré). Ryan Tandjung, vice-pré- Une brochure a donc été publiée en italien. rapport coûts/bénéfices, la majorité des sident de l’ASMAC, lui succédera. Outre les En outre, l’extension des activités s’ac- délégués a approuvé la variante maxi- conditions de travail, il veut encore ren- compagnera d’un renforcement de male, estimant que seul un engagement forcer davantage ce deuxième sujet-phare l’équipe en 2015. En raison d’un change- approprié des moyens permettra d’obtenir de l’ASMAC, notamment en intensifiant ment des modalités de paiement, l’orga- l’écho visé. l’échange d’informations avec la base, par nisation à but non lucratif présente des Quant à la clause du besoin, elle risque une exemple en améliorant les mécanismes de recettes extraordinaires plus élevées fois de plus d’être à l’ordre du jour. Au- feed-back. D’autre part, les représentants qu’habituellement. Marc Schällebaum a jourd’hui, on applique la réglementation de l’ASMAC siégeant dans les différents cependant souligné qu’il s’agissait seule- des trois ans selon laquelle tous les méde- organes de la formation postgraduée ment d’une redistribution et que les cins qui ont travaillé pendant au moins doivent davantage être intégrés dans le moyens seront utilisés dans les trois ans à trois ans dans un hôpital suisse reçoivent ressort. Pour finir, il souhaite accorder venir pour différents projets et le Journal une autorisation de pratiquer. Cette règle plus de poids à la formation postgraduée ASMAC. ■ ne pose en général pas de problème aux dans les séances du Comité directeur et du membres de l’ASMAC. Après expiration de Comité central, et renforcer la présence du cette réglementation en 2016, la situation sujet par des articles paraissant régulière- risque de changer considérablement: le ment dans le Journal ASMAC. 10 VSAO JOURNAL ASMAC No 6 Décembre 2014
Formation Postgraduée / Conditions de Travail Trouver le bon instrument Le Congrès MEDIfuture de cette année s’est déroulé au Kultur-Casino Bern, endroit normalement occupé par l’orchestre symphonique de Berne. Environ 240 étudiant(e)s, médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique intéressés se sont informés sur les différentes options de carrière en médecine et ont noué des contacts entre eux, mais également avec des représentants de différentes entre- prises et établissements de formation. Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC. Photos: Micha Riechsteiner. Si la médecine était un orchestre, elle se- talier de longue date et nouveau proprié- spécialiste, également diverses attestations rait un orchestre symphonique. En effet, taire de cabinet, explique pourquoi il a de formation complémentaire, p. ex. pour un grand nombre d’instruments différents finalement choisi d’ouvrir un cabinet et le laboratoire ou la radiographie. Comme doivent jouer en harmonie pour produire présente les points auxquels il faut faire ces cours sont souvent complets, Raphael un son mélodieux. Chaque instrument est attention. En tant que spécialiste en mé- Stolz recommande d’acquérir déjà pen- indispensable et chacun exige – excepté decine interne et urgentiste passionné, dant la formation postgraduée certaines un sens de la musique – des aptitudes très Raphael Stolz a d’abord suivi une carrière attestations de formation complémen- spécifiques. Alors comment le musicien à l’hôpital où il était médecin adjoint sup- taire. D’une manière générale, il faut trouve-t-il le bon instrument et la bonne pléant du service d’urgence de l’Hôpital compter suffisamment de temps, car la place dans cet orchestre? MEDIfuture, le cantonal de St-Gall. Mais à un moment paperasserie est énorme et l’administra- congrès consacré au thème de la carrière donné, le carcan de l’hôpital est devenu tion lente. Pour finir, on est confronté à médicale organisé chaque année par trop étroit pour lui. Il voulait être son d’innombrables aspects dont on n’a au- l’ASMAC et MEDISERVICE VSAO-ASMAC, propre chef, abandonner les services de cune idée. Raphael Stolz recommande offre une aide à l’orientation. Le 15 no- nuit épuisants et surtout, eu égard à sa donc de se faire conseiller à temps par les vembre, environ 240 visiteurs se sont re- famille, lui-même définir son horaire de fiduciaires, avocats et experts en assu- trouvés au Kultur-Casino de Berne pour service. «Certes, je travaille plus qu’à rance, etc. «En tant qu’entrepreneur, on s’informer sur les différentes offres du l’hôpital, mais la nouvelle liberté dont je est très dépendant de ses propres perfor- monde professionnel médical. bénéficie vaut son pesant d’or», résume-t- mances. Au premier abord, le patient ne il son choix. voit pas si un médecin est compétent, mais Au regard de son expérience, il recom- il sent s’il est sympathique», souligne Soliste … mande donc à chacun de chercher une Raphael Stolz. Celui qui veut avoir du La recherche de la bonne place est fonda- niche correspondant à ses propres capaci- succès en cabinet ne peut seulement mentale. Travailler en cabinet ou rester à tés. Pour pouvoir facturer certaines pres- compter sur ses aptitudes, mais doit aussi l’hôpital? Raphael Stolz, médecin hospi- tations au cabinet, il faut, outre le titre de disposer de compétences sociales. Ou musicien d’orchestre? «S’il y a 15 ans, on m’avait dit que je de- viendrai spécialiste des pieds, j’aurai dit: sûrement pas – ces pieds dégoûtants», raconte Lars Frauchiger en riant, médecin adjoint du service d’orthopédie, trauma- tologie et médecine du sport à Thoune. Lars Frauchiger recommande à celles et ceux qui veulent suivre une carrière à l’hôpital de réfléchir à temps à leur par- cours. Une condition est – comme pour la pratique en cabinet – un titre de spécia- liste et, suivant l’objectif, des formations approfondies supplémentaires ainsi qu’éventuellement une habilitation. Outre le travail clinique, l’enseignement et la recherche peuvent être un domaine d’acti- vité, mais aussi la gestion. Les médecins disposant d’une formation complémen- taire correspondante sont indispensables dans l’administration pour y apporter le point de vue des médecins. Outre le travail No 6 Décembre 2014 VSAO JOURNAL ASMAC 11
Formation Postgraduée / Conditions de Travail direct avec le patient, son travail com- prend également la formation pré- et pos- tgraduée de jeunes médecins ainsi que des tâches annexes et administratives. «En tant que médecin hospitalier, il faut avoir l’esprit d’équipe et s’accommoder d’une certaine fluctuation du personnel», ex- plique Lars Frauchiger. Pour conclure, il recommande à tous d’esquisser à temps un plan général, de ne pas se laisser dé- courager et de continuer d’aimer son métier. Représentation à l’étranger «Oh, the places you’ll go!» Un avantage de la médecine réside dans sa globalité. Celui qui veut aller à l’étranger trouvera partout des possibilités de travail. Eveline Staub, pédiatre avec formation approfon- die en néonatologie et médecine intensive, n’a pas été à l’étranger pour une seule représentation, mais pour une véritable et de s’assurer à temps que le séjour puisse soient les domaines et possibilités de tra- tournée. Après plusieurs années en Aus- être pris en compte pour la formation pos- vail, une bonne formation postgraduée est tralie, elle est allée aux Etats-Unis. Depuis tgraduée, si l’on ne dispose pas encore du indispensable pour tous les médecins. peu, elle est de retour en Suisse. Elle titre de spécialiste. De plus, il faut être Werner Bauer, président de l’Institut suisse ressent cependant toujours de nouveau préparé à d’éventuels revers, être patient et pour la formation médicale postgraduée l’envie de faire ses valises. A ses yeux, un flexible ainsi que s’accommoder de mo- et continue (ISFM), a présenté les points séjour à l’étranger offre de nombreux ments de solitude. Et pourtant, Eveline dont il faut tenir compte pour parvenir au avantages. Il permet d’élargir son horizon Staub est convaincue qu’il vaut la peine de titre de spécialiste et le soutien que l’ISFM sur le plan privé et professionnel. Elle re- persévérer et encourage tous ceux qui s’y peut y apporter. Comme toujours, l’éven- commande toutefois de bien s’y préparer intéressent: «Get on your way!» tail des sujets abordés au Congrès MEDI- future était large et comprenait aussi l’éthique et la compatibilité entre profes- Des sons très variés sion et vie de famille. Apparemment, la Nous remercions tous les sponsors et exposants, en par- ticulier Hirslanden Bern et Mundipharma, pour leur Les médecins sont très demandés. Les manifestation a touché en plein dans le soutien. Nous remercions aussi les conférencières et représentants des différentes sociétés de mille: un sondage non représentatif au- conférenciers. Sans eux, MEDIfuture 2014 n’aurait pas discipline médicale, qui faisaient l’article près de certains visiteurs a montré que vu le jour. Le prochain Congrès MEDIfuture aura lieu en pour leur spécialité, ainsi que les cliniques tous étaient très satisfaits et qu’ils consi- novembre 2015. et hôpitaux à la recherche de candidats déraient que cette journée avait été enri- potentiels le prouvent. Aussi variés que chissante. ■ 12 VSAO JOURNAL ASMAC No 6 Décembre 2014
Formation Postgraduée / Conditions de Travail Un partenariat pour les patients D’un côté, l’industrie pharmaceutique qui veut optimiser les bénéfices, de l’autre, le corps médical et les patients sans défense. Cette caricature est encore très présente dans les esprits, parfois peut-être sous une forme un peu atténuée. A tort. En effet, il n’existe pas de meilleure symbiose professionnelle que celle entre le corps médical et l’industrie pharmaceutique. Ceux qui choisissent cette voie peuvent pleinement s’épanouir. Dr méd. Jeannette Graf-Achermann, Medical Manager, Mundipharma Medical Company Bâle A l’âge de 16 ans déjà, j’étais sûre de deve- à des demandes médicales parfois com- nir chirurgienne et d’exercer cette profes- plexes, m’occuper du suivi et de la mise en sion jusqu’à la retraite. Toutefois, mon œuvre de protocoles d’études, participer à parcours a finalement été sensiblement l’élaboration de dossiers pour l’autorisa- moins rectiligne. Durant mes études, j’ai tion et la fixation du prix de nouveaux poursuivi assidûment mon objectif et pu médicaments, gérer la pharmacovigi- entamer ma formation de spécialiste en lance, sans oublier la formation de collè- chirurgie. Mais face à la réalité, j’ai été gues du service intérieur et extérieur et obligée de constater que ma vision d’une l’intégration de sujets médicaux spéci- vie heureuse et remplie exigeait d’impor- fiques dans la documentation de vente. tantes adaptations. Outre la gestion de projets et budgets, il me Ainsi, j’ai fait la connaissance de mon fallait toujours fournir des réponses à des mari pendant ma formation et vite res- questions médico-scientifiques. Les nom- senti le besoin de fonder une famille en breuses années de travail clinique m’ont plus du désir de me réaliser sur le plan été d’une grande utilité et le sont toujours. professionnel. Pour nous deux, il était Mon travail n’est pas moins astreignant évident qu’une carrière chirurgicale et qu’à l’hôpital, mais grâce aux horaires de une famille heureuse selon notre idée ne travail souples et à la possibilité de travail- pourraient pas être conciliées dans les ler à domicile, il en résulte une flexibilité circonstances présentes. Après un détour agréable qui permet de mieux concilier par la gynécologie/obstétrique, j’ai donc travail et vie de famille. décidé de me lancer dans l’anesthésie. C’est une discipline médicale aux mul- tiples facettes qui exige de profondes Bénéfice pour le patient connaissances médicales et qui s’occupe, Même en exerçant un travail moins outre le domaine opératoire, aussi du trai- proche des patients, la question du béné- tement de la douleur. Cela m’a ouvert de fice pour le patient reste au premier plan, nouvelles perspectives et permis de trouver indépendamment du secteur dans lequel un engagement à temps partiel très satis- on travaille. Un retour d’une année à faisant et d’aménager ma vie privée selon l’hôpital que j’avais choisi de faire et au- mes besoins. quel j’attachais une grande importance me l’a confirmé. Dans le travail quotidien, j’ai vite constaté que la collaboration entre Engagement dans corps médical et industrie pharmaceu- l’économie tique était indispensable pour les deux Après la fin de mes études postgrades parties et finalement aussi pour le patient. menant au Master of Medical Manage- En effet, ce n’est que grâce à cette colla- ment, je suis pour la première fois entrée boration que l’on peut produire, vendre et en contact direct avec l’industrie pharma- utiliser ce qui est nécessaire et sûr. ceutique. J’étais d’avis que mes connais- Cette collaboration indispensable est hélas sances nouvellement acquises pouvaient souvent pleine de préjugés qui se réper- mieux être utilisées dans l’économie que cutent sur le quotidien. A mon avis, il est dans le domaine clinique. J’ai ainsi accé- temps que ces préjugés soient remis en dé à un nouveau monde médical qui m’a question pour le bien du patient. J’espère éloigné des patients et des urgences, mais donc avoir apporté une petite contribution néanmoins sollicité à sa manière. Dans à ce sujet avec cet article en présentant ma mon nouveau travail, je devais répondre vision des deux mondes. ■ No 6 Décembre 2014 VSAO JOURNAL ASMAC 13
Formation Postgraduée / Conditions de Travail Travailler à l’interface Julia Beel est responsable des secteurs cliniques de la Hirslanden Bern AG. Dans cette fonction, elle se trouve à l’interface entre direction et corps médical de trois hôpitaux privés bernois. Dans l’interview, elle nous parle des possibilités qu’offrent les études de médecine en dehors de la formation postgra- duée classique et de ce qu’il faut pour que carrière et famille ne s’excluent pas mutuellement. Stefanie de Borba, responsable suppléante du département marketing et communication Hirslanden Bern, s’est entretenue avec le Dr Julia Beel. Il y a dix ans, tu as terminé tes Pourquoi n’as-tu pas choisi la Qu’est-ce qui te plaît le plus études de médecine. Qu’est-ce formation classique de méde- dans ta profession et chez ton qui t’a motivé au départ d’étu- cin spécialiste? employeur? dier la médecine? Dans le travail quotidien en clinique, j’ai La diversité, le contact avec différentes Pour moi, la médecine est de loin la été frappée par les nombreux temps morts, professions et la collaboration avec mon branche d’étude la plus intéressante qui doublons et la charge administrative éle- équipe. Mon travail me permet d’agir là soit. Un diplôme de médecin offre un très vée. Ceci a attiré mon attention sur la où les décisions sont prises. Grâce à des grand nombre de possibilités. Que ce soit gestion d’entreprise, car j’y voyais la pos- processus décisionnels courts et un envi- la pratique à l’étranger, un travail dans le sibilité d’optimiser les processus. ronnement dynamique, je peux optimiser journalisme, dans le secteur de la forma- les déroulements et obtenir des améliora- tion ou alors un travail au niveau de la De quelles possibilités dis- tions très concrètes, que ce soit pour les gestion d’entreprise. Lors du choix de mes posent les jeunes médecins qui patients ou les collaborateurs de la cli- études, j’ai également envisagé des études veulent travailler dans un hô- nique. à l’EPF. Finalement, j’ai quand même pital, mais ne souhaitent pas choisi la médecine, car j’avais déjà payé forcément s’engager dans le Y a-t-il des moments particu- une taxe de préinscription de 100 francs domaine purement médical? lièrement marquants dans ton avant la maturité (elle rit). Le domaine de la gestion offre toute une quotidien professionnel? série de possibilités de carrière pour les En clinique, le quotidien avec les patients Sur quelle voie professionnelle médecins. Que ce soit en tant que respon- offre de nombreux moments forts et tou- t’es-tu engagée après les sable de secteur, directeur de clinique ou chants. Dans mon travail, c’est moins le études? CEO d’un groupe hospitalier. En plus de cas, comme il s’agit souvent de thèmes Après les études, j’ai travaillé dans un la- cela, il y a de nombreuses possibilités de abstraits tels que les DRG ou la gestion de boratoire médical privé et parallèlement travailler comme spécialiste dans la ges- la qualité. Les moments marquants sont en tant que médecin-assistante en chirur- tion de la qualité, le codage médical ou le ceux qui me permettent de voir les résul- gie générale. Ensuite, je suis passée dans controlling médical. tats directs de mon travail, par exemple l’administration à l’Hôpital de l’île de quand nous pouvons augmenter la sécu- Berne comme responsable de projet à la Quelles tâches font partie de rité des patients au travers d’une optimi- direction médicale. En parallèle, j’ai suivi ton domaine de responsabilité? sation des processus. des études de master en économie de la J’assume des tâches à l’interface entre la santé. Depuis trois ans, je suis responsable direction et nos médecins. Il peut s’agir de Depuis peu, tu es maman de des secteurs cliniques et membre de la planification de la succession d’un méde- jumeaux. Que faut-il pour direction de Hirslanden Bern. cin agréé, du développement d’une disci- concilier famille et carrière? pline, de coordination et d’organisation de En Suisse, il faut surtout davantage de la formation continue des médecins ou modèles de travail flexibles et la possibi- encore de mesure de la qualité. lité de travailler à temps partiel dans des fonctions de cadre. Il est aussi important Biographie express Comment se présente ta jour- de pouvoir compter sur la compréhension née de travail? de ses supérieurs et collègues. Julia Beel dirige depuis début 2012 les secteurs cliniques Mon domaine d’activité étant très large, des Cliniques Hirslanden Beau-Site, Permanence et Sa- chaque jour apporte quelque chose de Quel est le conseil le plus im- lem à Berne. Dans cette fonction, elle est également nouveau. Généralement, mes journées de portant que tu donnerais à une membre de la direction de Hirslanden Bern. Elle conseille travail sont jalonnées de séances, d’e- médecin-assistante ou un mé- l’équipe de gestion pour des questions stratégiques et mails, d’entretiens téléphoniques et d’en- decin-assistant? médicales et opère à l’interface entre direction de la cli- core plus de séances … Peu avant la fin des études, on ne voit nique, corps médical et collaborateurs. Julia Beel a étudié parfois pas la lumière au bout du tunnel. la médecine à Berne et ensuite suivi une formation en Malgré cela, il vaut la peine de persévérer économie de la santé. Elle est mariée et mère de deux et ensuite de mener à bien la formation de garçons. médecin spécialiste. ■ 14 VSAO JOURNAL ASMAC No 6 Décembre 2014
Formation Postgraduée / Conditions de Travail A B C D E F ... a b c d e f ... Apprendre à lire Bien mesuré Lukas Staub, membre de la rédaction du Journal ASMAC La qualité de mesure dépend essentielle- comme par exemple le taux sérique de résultats de l’échelle confirment-ils les ment de la validité et de la fiabilité de la potassium, la validité d’une méthode de hypothèses courantes concernant l’al- méthode de mesure. Les deux caractéris- mesure peut être déterminée relative- coolisme?) et la validité de critère (les tiques décrivent différentes qualités, ment facilement par des solutions stan- résultats de l’échelle correspondent-ils mais sont étroitement liées. dard. Pour garantir la précision des avec des critères externes, p. ex. une aug- La validité indique avec quelle précision mesures de laboratoires, l’appareil peut mentation des gamma-GT?). les données mesurent ce qu’elles sont être régulièrement calibré avec des solu- La fiabilité indique dans quelle étendue censées mesurer, c’est-à-dire si les résul- tions dont on connaît la concentration la méthode de mesure est reproductible tats mesurés correspondent à la valeur en potassium. et la précision de celle-ci. Cette dernière réelle. Pour les mesures objectivables, La preuve de la validité est plus difficile est déterminée par des mesures répétées, à fournir pour des me- par exemple du même échantillon de sures subjectives. Les sérum. Pour les mesures subjectives, on douleurs, la peur ou une compare souvent les résultats de diffé- dépression ne peuvent rentes personnes. Cela permet de confir- être saisies presque ex- mer la fiabilité des examens cliniques clusivement que par une lorsque différents médecins parviennent anamnèse. Pour ce faire, aux mêmes conclusions chez des patients on utilise souvent des différents. questions ciblées, comme L’illustration montre la relation entre par exemple le question- validité et fiabilité. Les lignes pointillées naire CAGE pour déter- représentent la vraie valeur. Les mesures miner un éventuel alcoo- peuvent en moyenne être valides, mais lisme. Pour développer pas fiables, si elles sont fortement disper- de telles échelles, il faut sées autour de la vraie valeur (en bas à tenir compte de trois ca- gauche). Inversement, les mesures ractéristiques: la validité peuvent être précises mais inexactes si de contenu (est-ce que elles dévient systématiquement de la vraie toutes les dimensions ou valeur (en haut à droite). Une mesure seule celle de l’alcoo- véritablement valide doit aussi être fiable. lisme sont mesurées?), la ■ validité de construit (les No 6 Décembre 2014 VSAO JOURNAL ASMAC 15
Formation Postgraduée / Conditions de Travail Les médecins-chef(fe)s à temps partiel – un modèle éprouvé Le mythe des médecins travaillant 24 heures sur 24 est dépassé – pour autant qu’il n’ait jamais existé. Beaucoup de jeunes médecins visent de nouveaux projets de vie et veulent travailler à temps partiel. Combiner le travail en cabinet privé avec un poste de cadre à temps partiel à l’hôpital est une option intéressante, non seulement pour le médecin, mais aussi pour l’hôpital. Dr méd. Bruno Greusing, médecin-chef de la clinique ORL, Bürgerspital de Soleure Au cours des derniers mois, la NZZ a abor- 30 ans d’expérience La tâche de diriger la clinique incombe au dé les possibilités d’engager des médecins- Depuis 30 ans, la clinique ORL de l’Hôpital médecin-chef(fe). Il est responsable du bon cadres à temps partiel dans les hôpitaux cantonal de Soleure est dirigée par un fonctionnement de la clinique, de la stra- publics (NZZ, 12 août 2014). Il faut les en médecin-chef travaillant à temps partiel tégie et de la culture d’entreprise. La res- remercier. Notre article a pour finalité de (75%). L’équipe dirigeante comprend trois ponsabilité pour chaque patient est tou- présenter au moyen d’un exemple concret médecins adjoints travaillant chacun à jours assumée par un seul médecin-cadre. comment cela peut fonctionner. En Suisse, 50%. Les quatre médecins-cadres ex- Lors d’absences, ce dernier bénéficie ce- il existe des centaines de femmes médecins ploitent un cabinet privé externe et y pendant du soutien de ses collègues. bien formées qui souhaitent travailler à suivent personnellement leurs patients temps partiel. Elles sont intéressées par un avant et après une intervention. Pour le engagement réduit, car elles assument, patient, ça présente l’avantage de bénéfi- Modèle avantageux malgré une excellente formation, la ma- cier d’un traitement par un seul médecin. Pour qu’un tel modèle puisse fonctionner, jeure partie des tâches familiales. On peut Un service qu’apprécient aussi les patients il est essentiel que les conditions d’engage- s’attendre à ce que les hommes aussi sou- des hôpitaux privés. Les seuls médecins ment soient les mêmes pour tous les méde- haitent davantage bénéficier d’un engage- employés à plein temps dans notre clinique cins-cadres. La charge de travail à l’hôpi- ment à temps partiel dans un hôpital pour sont les médecins-assistant(e)s. Notre cli- tal, la gestion d’un cabinet privé et les pouvoir participer aux tâches familiales. nique admet les patients 24 heures sur 24, services de piquet très fréquents requièrent L’argument selon lequel la responsabilité 365 jours par année. Un assistant et un une motivation au-dessus de la moyenne. médicale ne peut pas être partagée est bien médecin-cadre assument ensemble le ser- Cela vaut également pour notre personnel sûr correct. Mais ça ne signifie pas pour vice de piquet. Il permet d’intervenir dans d’autres domaines (soins, assistance autant qu’un médecin-chef(fe) doit impé- chirurgicalement en l’espace de 20 mi- technique en salle d’opération). Les em- rativement travailler à plein temps. Les nutes. Les médecins-cadres sont présents ployés à temps partiel quittent l’entreprise médecins de famille qui travaillent à temps tous les jours pour le rapport du matin. La dès que leur travail est fait et n’ont pas partiel assument aussi la pleine responsa- visite auprès des patients se déroule à tendance à y rester pour faire leurs heures, bilité pour leurs patients. Le travail à temps heure fixe et s’effectue toujours par un étant donné qu’ils sont tout autant sollici- partiel implique toutefois des exigences médecin-assistant(e) et le médecin-cadre tés par leur deuxième engagement. Autre considérables en matière d’organisation. responsable, également le week-end. fait évident: les employés à temps partiel Feedback-Pool Ton expérience compte! Une contribution modeste, mais Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qua- lité de la formation postgraduée dans les établissements de utile pour une formation post- formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de graduée et continue de bonne représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale qualité correspondante et de l’ASMAC, visitent une clinique; le concept Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgra- et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être duée et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulière- vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit ment l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez d’un feed-back constructif et positif. à l’ASMAC d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui sou- Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses ré- haitent accompagner des visites pour l’ASMAC sont priés de flexions. s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par formation postgraduée et les visites à l’ASMAC (bertschi@ e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch asmac.ch). 16 VSAO JOURNAL ASMAC No 6 Décembre 2014
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